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Pr.

HALIMI DALAL A-U : 2021-2022 Suite du cours introduction à

l’étude de droit

CHAPITRE V. LES EFFETS DU CONTRAT

Un contrat n’est valablement conclu que s’il satisfait à toutes les conditions
mises à sa formation. Mais alors, quelles sont son autorité et sa force ? A cet égard, le
droit précise que si le contrat est obligatoire pour les parties contractantes et n’a en
contrepartie qu’un effet relatif vis-à-vis des tiers.

Section I. L’effet obligatoire des contrats

Conformément aux dispositions de l’article 230 DOC : « les obligations contractuelles


valablement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites ». Cette disposition
légale signifie clairement que les contrats conformes aux prescriptions légales obligent
les contractants aussi fortement que peut le faire la loi. En effet, il est normal d’exiger
des parties le respect de ce dont elles sont librement convenues.

1. Le contrat s’impose aux parties

Il n’est pas possible pour un contractant de se délier de son engagement


unilatéralement (par se seule volonté). La modification du contenu d’un contrat, la
suspension de ses effets ou son anéantissement volontaire ne peuvent être décidés que
d’un commun accord entre les parties (art. 230 DOC).

Toutefois, l’exigence d’un commun accord pour révoquer les contrats conclus
reçoit exception dans les trois situations suivantes : quand le contractant envisage par
une clause spéciale, la possibilité d’une dénonciation unilatérale : exemple de la classe
de remboursement anticipé dans les contrats de prêt ; lorsque le contrat suppose une
confiance constante entre les parties : le contrat de mandat ; quand la convention est à
durée indéterminée : exemple le contrat de travail (on veut éviter qu’il ne devienne
perpétuel.
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Le contrat s’impose aux parties. Mais qui sont « les parties contractantes » ?
Sont considérées comme telles les personnes qui ont manifesté leur volonté et dont
l’échange de leurs consentements a formé la convention. Cependant, deux
particularités peuvent être soulevées.

-Il se peut d’abord qu’une partie prenante au contrat n’ait pas pris directement part à sa
négociation et à sa formation. Mais qu’elle ait été représentée, soit par l’effet de la loi
(un tuteur qui représente un mineur ou un adulte incapable), soit par le fait d’une
habilitation judiciaire (art 263 C. Pr. Civ.,), soit par l’effet d’un mandat (exemple : la
procuration); dans tous ces cas la convention est conclue comme si le représenté
lui-même qui l’avait souscrit car il est la seule véritable partie contractante;

-Il se peut ensuite que l’un des contractants d’origine décède. Si la convention n’est pas
de celle qui prennent fin par la mort de l’un des contractants, l’obligation souscrite
initialement par le défunt est supportée par ses héritiers. Ces derniers s’engagent dans
la limite des engagements supportés par le défunt de son vivant. Autrement dit, leur
obligation éventuelle n’a lieu qu’à concurrence des forces héréditaires et
proportionnellement à la part de chacun d’eux (art. 229 DOC).

2. Le contrat s’impose aux juges

En cas de litige porté par les parties contractantes devant les juridictions, les
juges sont tenus d’appliquer les dispositions du contrat telles que les parties les ont
voulues puisqu’elles reflètent la volonté réelle des contractants (art. 461 DOC). Si
l’accord des volontés résultait d’une erreur, d’un dol ou de la violence, l’exécution de
la convention pourrait être empêchée par une action en rescision.

Cependant, quand les clauses du contrat qui est valablement conclu sont claires
et précises, le tribunal se trouve obliger d’ordonner l’exécution dudit contrat. De même,
lorsque la convention est ambigüe, contradictoire ou incomplète, il appartient au
tribunal d’interpréter le contrat. Néanmoins, cette interprétation n’est pas libre : le juge
doit chercher quelle a été la volonté réelle des contractants. Pour ce faire, il est admis
que le fond (l’intention des contractants) doit l’emporter sur la forme (les termes
employés
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dans la convention) : l’importance est de déterminer, par-delà les mots utilisés, ce que
les parties ont entendu décider. Quand les cluses sont inconciliables (contradictoires),
on doit s’en tenir à la dernière dans l’ordre de l’écriture (art. 464 DOC).

Si, malgré tout, le doute subsiste et que plusieurs interprétations soient possibles,
le tribunal doit choisir l’interprétation la plus favorable au débiteur (art. 473 DOC). De
même, lorsqu’une interprétation conduit à la nullité de la convention et l’autre à sa
validité, il faudra faire prévaloir celle qui favorable à la validité.

Si la convention ou la loi ne prévoit pas la possibilité de jouir d’un délai de grâce


par le débiteur, le juge ne peut pas l’accorder (art. 128 DOC) même si par l’effet de
circonstances postérieures à la conclusion du contrat, les clauses se révèlent très
désavantageuses, dans une telle éventualité le juge ne peut pas entreprendre la révision
dudit contrat.

Section II. L’effet relatif des conventions

L’effet relatif d’un contrat désigne le fait qu’il ne produit de conséquences


qu’entre les parties contractantes. Ainsi, une convention ne peut en principe, ni nuire
aux tiers ni leur profiter (art. 228 DOC).

1. La situation des tiers

Sont considérés comme des tiers, les personnes qui sont étrangères à la
conclusion du contrat : celles qui n’y ont figuré ni par elles-mêmes, ni par
représentation. À cet égard, le contrat est considéré comme neutre, il ne produit
vis-à-vis d’elles ni d’effet positif ni d’effet négatif. Autrement dit, le contrat est
opposable aux tiers, puisqu’il s’applique à tous, mêmes les tiers sont tenus de le
respecter et de ne pas se comporter en méconnaissance du contrat signé entre les
parties (exemple : vente de voiture par son propriétaire, ne veut pas dire que son
créancier va agir comme s’il ignorait la vente de ladite voiture et par conséquence
procéder à sa saisie).
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Dans d’autres situations notamment, la vente d’un bien immobilier


immatriculé, l’opposabilité du contrat à l’égard des tiers est subordonnée à
l’accomplissement de mesures de publicité et ce n’est que suite à son inscription sur le
registre foncier qu’il devient opposable.

Enfin, il existe deux tempéraments à l’effet relatif des contrats à l’égard des
tiers :

-Lorsque le contrat porte une stipulation pour autrui : la convention stipule un avantage
pour une autre personne que soi-même (art. 34 DOC), exemple : contrat d’assurance sur
la vie qui permet à la famille de l’assuré après son décès de bénéficier d’une indemnité
auprès de l’assureur.

-Lorsqu’un contractant obtient via une clause de porte-fort (une promesse), d’un tiers
qu’il assume une obligation précise, que le tiers n’exécutera qu’après sa ratification
dudit acte (au plus tard 15 jours à compter de la notification de la convention).

2. La situation des ayants cause

Les ayants cause d’une personne sont les personnes qui ont acquis des droits de
celle-ci (l’auteur de l’engagement qui décède). On distingue les ayants cause à titre
universel, de ceux à titre particulier. S’agissant des premiers, il s’agit des héritiers du
contractant décédé (art. 229 DOC). Tandis que pour les seconds, (exemple : les
acquéreurs d’un immeuble), ils ne sont pas tenus par les obligations résultant des
contrats de leur auteur. Mais, il en va différemment dans deux principaux cas :

-Lorsqu’il s’agit des contrats constitutifs ou translatifs de droits réels (exemple :


l’acheteur qui doit supporter l’hypothèque consentie antérieurement par le vendeur sous
réserve de leur inscription au livre foncier).

-Lorsqu’il s’agit de contrat de travail : par protection des salariés la loi impose la
continuation des contrats de travail en cours entre l’acquéreur d’un fonds de commerce
et le personnel en place.
Pr. HALIMI DALAL A-U : 2021-2022 Section III. Les modalités des

obligations

En principe, la conclusion d’un acte juridique suppose qu’il génère des


obligations réciproques à chacune des deux parties contractantes. Toutefois, en
pratique, il arrive que certains contrats se caractérisent par quelques particularités,
l’une affecte l’exigibilité des obligations, tandis que l’autre contribue à rendre les
obligations complexes.

1. Les modalités affectant l’exigibilité des obligations

L’exigibilité d’une obligation est le pouvoir qu’a le créancier d’en exiger


l’exécution. En principe, cette faculté est acquise dès la formation du contrat ; mais, il
en va autrement dans deux situations :

-Quand l’obligation est soumise à un terme suspensif (un événement futur et certain),
par exemple, une dette stipulée payable à trois mois. Dans ce cas le créancier ne peut
pas poursuivre le débiteur en paiement, avant l’arrivée du terme convenu (3 mois).

-Quand l’obligation est soumise à une condition suspensive (un événement futur et
incertain (art. 107 DOC) : elle est suspensive lorsque l’exigibilité de l’obligation et
même sa naissance est subordonnée à la survenue dudit événement (exemple :
l’acheteur n’achètera la maison sur el Jadida que s’il est nommé ou affecté à ladite ville
et par conséquence l’exigibilité de payer le prix que ne se réalise que s’il est
effectivement muté.

De même un terme ou une condition peuvent au lieu de suspendre l’exigibilité


d’une obligation prévoir son extinction. S’agissant du terme, c’est celui qui est prévu
pour la cessation d’une obligation particulière (exemple : le bail souscrit pour une durée
de quatre ans, au-delà de cette durée le loyer ne peut plus être exiger). Alors que pour
la seconde, lorsqu’elle est stipulée comme motif d’anéantissement, elle est dite
résolutoire (exemple : on peut insérer dans un contrat de prêt en matière bancaire, une
clause résolutoire qui stipule en cas de cessation de paiement de l’une des échéances, le
contrat est résolu automatiquement) et lorsqu’elle se réalise, la condition produit
toujours un effet rétroactif.
Pr. HALIMI DALAL A-U : 2021-2022 2. Les modalités affectant la structure des

obligations

Les obligations peuvent être rendues complexes par l’existence, soit d’une
pluralité d’objet, soit d’une pluralité de sujets.

-en cas de pluralité d’objets : se réalise lorsqu’une obligation porte sur plusieurs
prestations. Elle s’exprime dans les contrats cumulatifs dans les multiples objets sont
dus par le débiteur (exemple : dans un contrat de travail CDD sur un chantier,
l’employeur s’engage de verser une rémunération comportement une somme d’argent,
la nourriture et le logement).

-en cas de pluralité de sujets : elle se réalise lorsqu’une même obligation a plusieurs
débiteurs ou plusieurs créanciers (exemple : l’achat en commun par quatre personnes de
30 kg de fruits de mer, dans ce cas on dit que les codébiteurs sont solidaires
passivement, c’est-à-dire, que l’un d’eux se chargera du paiement de la totalité du prix
d’achat au vendeur (créancier) et par la suite se retournera vers le reste des débiteurs
pour réclamer le paiement de leurs parts qu’il a supporté.

CHAPITRE VI. LA RESPONSABILITÉ CIVILE

La responsabilité représente l’obligation de répondre d’un dommage devant la


justice et d’en assurer les conséquences civiles, pénales, disciplinaires etc., telle est la
responsabilité dans l’ordre juridique. Ainsi, cette responsabilité, constitue l’obligation
de réparer le dommage causé à autrui par un acte contraire à l’ordre juridique. Elle
implique l’intervention d’une personne physique ou morale, un préjudice et un lien de
causalité entre les deux.

La responsabilité peut provenir d’un simple fait (exemple : un automobiliste


renverse un piéton qui traversait la chaussée), comme elle peut avoir pour origine
l’inexécution du contrat (exemple : le transporteur qui ne livre pas à temps les
marchandises, qui arrivent avariées. Dans tous les cas le principe est le même : l’auteur
du dommage doit indemniser la victime. Il existe deux séries d’hypothèses dans la
responsabilité civile qui représentent certaines différences : la première concerne
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la responsabilité contractuelle qui résulte de la défaillance contractuelle qui existe en


présence d’un contrat inexécuté, mal exécuté ou exécuté avec retard. Tandis que la
deuxième, porte sur la responsabilité extracontractuelle (constituée par la responsabilité
délictuelle et quasi- délictuelle) dans laquelle l’acte dommageable se traduit par la
violation d’une obligation quel que soit son origine légal, coutumier ou jurisprudentiel
etc.,) que l’acte soit volontaire ou involontaire. Sous cet angle, nous allons porter
éclairage sur les deux notions.

Section I. La responsabilité contractuelle

Toute inexécution d’un contrat ouvre une action en paiement par équivalent au
créateur de l’obligation inexécutée. Le créateur déçu de n’avoir pas obtenu la
prestation à laquelle, il avait droit, réclame réparation de ce préjudice, pour cela, il faut
établir les conditions de la responsabilité et ses cas d’exonération , avant de nous
attarder sur les clauses relatives à cette responsabilité et qui déclenchent la résolution
du contrat.

1. Les conditions de mise en œuvre de la responsabilité civile et ses cas


d’exonération

Pour qu’il y est responsabilité contractuelle, il faut un fait imputable au débiteur


qui n’a pas exécuté ou mal exécuté son obligation contractuelle. Ce fait a donc causé un
dommage au créancier et enfin, un lien de causalité entre le fait du débiteur et le
dommage causé par l’inexécution du contrat.

Dans ce sens, il s’agit de savoir dans quel cas un contrat doit répondre de
l’insatisfaction de son co-contractant. Lorsqu’il s’agit d’une obligation de moyen : le
créancier doit prouver la faute de celui dont il prétend engager la responsabilité. Tandis
qu’en cas d’obligation de résultat : où la responsabilité du débiteur découle du seul fait
matériel de l’inexécution, sans qu’il ait lieu de rechercher si l’inexécution et ou non
fautive.

En outre, le préjudice subi constitue un élément de la responsabilité


contractuelle. Cette dernière ayant pour tout de réparer un préjudice causé par
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l’inexécution totale ou partielle, défectueuse ou encore tardive. En cas de défaut


d’exécution ou d’exécution défectueuse, le débiteur est tenu à des dommages et intérêts
compensatoires (sont versés à la suite d’une mauvaise exécution d’une obligation) qui
doivent assurer l’équivalent de l’exécution en nature qui aurait dû être ponctuellement
fourni à l’échéance. Et en cas de retard dans l’exécution, le débiteur est tenu à des
dommages et intérêts moratoires (réparent le paiement tardif d’une dette). Et enfin,
l’existence des liens de causalité, la survenance du dommage doit avoir pour cause le
fait imputable pour le débiteur. Mais, le problème se pose lorsque le dommage n’a pas
une seule cause, mais se rattache à des causes multiples fondées sur deux systèmes :

-Le système de l’équivalence des conditions où tous les facteurs qui ont concouru à la
réalisation du dommage ont une causable et doivent être retenu ;

-Le système de la cause adéquate où le juge doit sélectionner parmi les facteurs qui ont
contribué à la réalisation du dommage pour ne retenir que ceux qui pouvaient rendre le
dommage probable à l’exécution des autres.

❖ L’inexécution du contrat non imputable au débiteur (cas d’exonération)

Parmi les causes étrangères qui permettent de libérer le débiteur de ses


engagements, nous citons :

-La force majeure : le débiteur n’est tenu à payer aucun dommage et intérêt lorsqu’il
justifie le défaut d’exécution provient de la force majeure (un événement externe au
débiteur comme un phénomène naturel : l’inondation). En cas de force majeure, il faut
la réunion de trois conditions : la première est l’extériorité : considérée comme un
événement extérieur à l’activité du responsable. La deuxième est relative à
l’imprévisibilité qui suppose de déterminer ce qui est normalement imprévisible pour le
débiteur contractant. Et la troisième qui est l’irrésistibilité : implique que le débiteur
n’est pas en mesure d’éviter l’inexécution de son obligation comme par exemple un
phénomène naturel.
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-Le cas fortuit : un événement interne au débiteur qui ne contrôle pas comme dans le
cadre d’un incendie suite à un coup de circuit ;

-Le fait du prince un événement ayant un caractère de force majeure causé par une
décision arbitraire d’une autorité publique comme un embargo qui rend impossible
l’exécution de l’obligation (art. 269 DOC). Ainsi, l’impossibilité d’exécution constitue
une cause exonératoire de responsabilité ;

-Le fait d’un tiers : consiste en un fait d’une personne dont le débiteur doit répondre
(exemple : le vol) ;

-Le fait du créancier : celui-ci arrive lorsque le créancier refuse sans motif valable la
prestation afférente par le débiteur ou lorsque le créancier fait obstacle à l’exécution, le
débiteur est dégagé de ses responsabilité, dans ce cas on parle, d’une mise en demeure
du créancier dont la faute lui incombe.

2. Les clauses relatives à la responsabilité contractuelle et la résolution du


contrat

Il s’agit de l’insertion des clauses de responsabilité extensibles de


responsabilité peut donner naissance à un certain nombre de difficultés, lorsque les
contractants modifient par exemple le sens de la suppression de la responsabilité du
débiteur ou dans le sens la réduction et de la responsabilité ou lorsque les parties fixent
à l’avance le montant des dommages et intérêts.

❖ Les clauses de non responsabilité

Les clauses de non responsabilité sont celles par lesquelles, il est stipulé dans
le contrat que le débiteur ne sera plus responsable et ne devra pas des dommages et
intérêts en cas d’inexécution, d’exécution tardive ou de défectueuse de ses obligations
ou de certaines d’entre elles. En effet, ces clauses se heurtent en pratique à plusieurs
restrictions. D’abord, l’article 232 DOC dispose : « on ne peut pas stipuler d’avance
qu’on ne sera pas tenu de sa faute lourde ou de son dol ». Ensuite, elles ne doivent
produire aucun effet, lorsque l’inexécution du contrat se traduit par une atteinte à
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l’intégrité physique de la personne (contrat de transport) ou lorsqu’elles ont pour


conséquence de priver le contrat de son objet ou de sa cause d’être.

❖ Les clauses limitatives de responsabilité

Il existe deux éventualités où la liberté contractuelle peut être restreinte : dans


un premier lieu, on trouve des obligations qui font parties de l’essence même du
contrat et lui donne tout son sens, dans ce cas le législateur intervient pour la
suppression desdites clauses notamment, dans le contrat d’hôtellerie (art. 743 et suivant
DOC). Dans un second lieu, si le préjudice trouve sa source dans le dol ou la faute
lourde, la clause limitative de responsabilité cesse de produire effet (art.232 DOC).

❖ Les clauses pénales

Dans ce cadre on distingue la situation où le montant des dommages et intérêts


déterminé par la clause pénale est supérieur de celui qui est inférieur au préjudice subi.
Si le montant est supérieur au préjudice probable, cette clause pénale aura pour fonction
d’amener le débiteur à exécuter ponctuellement son engagement, pour échapper à
l’application de la peine. Par contre lorsque le montant de la clause pénale est inférieur
au préjudice probable, elle apparait alors comme une limitation de responsabilité.

❖ La résolution du contrat

Elle représente la solution extrême qu’un créancier utilise face à l’inexécution


de prestation du débiteur, elle n’a pas lieu de plein droit, mais doit être prononcée en
justice en cas de résolution judicaire qui est prononcée par le juge saisie à l’initiative
du créancier de l’obligation inexécutée. Elle doit être imputable au débiteur, à l’opposer
de la résolution conventionnelle qui résulte d’une clause particulière du contrat
(exemple : clause dans un contrat de vente qui stipule qu’en cas d’inexécution par l’un
des contractants, le contrat est résolu par le seul fait de l’inexécution). L’effet essentiel
de cette résolution est l’effacement rétroactif du contrat. Toutefois, avant d’entamer
cette action en justice le créancier utilise d’autres moyens de défense et qui sont
comme suit :
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-L’exception d’inexécution : qui est un moyen de pression sur le débiteur et une garantie
pour le créancier. Ce dernier suspend provisoirement l’exécution de son obligation qui
n’est pas éteinte.

-Le droit de rétention : ce moyen permet au créancier de retenir la chose appartenant au


débiteur jusqu’à ce que celui-ci consente à exécuter. À défaut, le seul recours qui reste
devant le créancier n’est autre que la résolution du contrat.

Section II. La responsabilité délictuelle

Le délit civil consiste à causer intentionnellement un dommage à autrui.


L’engagement de la responsabilité délictuelle suppose la réunion de plusieurs éléments
qui représentent des constantes de cette responsabilité notamment, le dommage, la
causalité auxquelles s’ajoute un autre élément variable dit le fait dommageable
(la faute).

1. Les éléments constitutifs de la responsabilité civile : le dommage, la


causalité et la faute (le fait dommageable)

❖ Le dommage

Il vise tout préjudice subi par une personne qu’il s’agisse d’atteindre à ses
biens, à sa vie ou à son intégrité physique, à ses intérêts, à sa réputation ou ses
sentiments. Le dommage peut être matériel, corporel et moral.

-Matériel : lorsqu’il s’agit de dommage causé à une personne dans son patrimoine
(exemple : perte de salaire) ;
-Corporel : lorsqu’il porte atteinte à l’intégrité physique d’une personne par une
blessure par exemple ;

-Moral : lorsqu’une personne peut être atteinte dans son honneur par une diffamation
ou dans ses affections par le décès d’une perte. Ce dommage moral donne lieu à
indemnisation pour deux raisons. La première, est que l’indemnisation permet
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d’obtenir d’autres satisfactions en compensation. La deuxième, est que la victime tire


vengeance du coupable.

❖ La causalité ou le lien de causalité

Pour qu’une personne soit tenue de réparer un dommage, il faut que le fait dont
elle répond soit à l’origine du préjudice qu’a causé le dommage. Pour que le dommage
soit réparable, le préjudice doit être certain, direct et légitime. En cas de pluralité des
causes du dommage, dans ce sens, plusieurs circonstances contribuent à la naissance
du dommage :

-Le cas de force majeure : elle est constituée par un événement imprévisible et
irrésistible pour l’auteur du dommage qui se trouve obligé à commettre la faute
puisqu’il n’a pas pu faire autrement, dans ce cas, il se trouve exonérer de sa
responsabilité (art. 95) ;

-La faute d’autrui : dans les circonstances du dommage, on trouve en plus du fait dont
le défendeur doit répondre, la faute d’un tiers. En pareil cas, le défendeur doit tout de
même indemniser intégralement la victime. Mais, il a recours contre le tiers pour
obtenir sa contribution à la charge d’indemnisation. Il y a entre eux partage de
responsabilité ;

-La faute de la victime : constitue une variante de la force majeure, le fait de la victime
n’est pas exonératoire à moins de présenter les caractères de la force majeure.

2. La faute ou le fait dommageable


Lorsqu’on hésite sur le point de savoir si la victime doit ou non prouvée la
faute, on s’interroge sur le caractère que doit présenter le fait dommageable. On se
trouve dans ce cas devant trois hypothèse : la première lorsque la faute est une
condition de responsabilité (responsabilité pour faute ou responsabilité du fait
personnel), la deuxième lorsque la faute est présumée (responsabilité du fait d’autrui)
et la troisième, lorsque la responsabilité est sans faute (responsabilité du fait des
choses).
Pr. HALIMI DALAL A-U : 2021-2022 ❖ La responsabilité du fait personnel

La faute est définie comme un fait illicite ou comme la violation d’une


obligation préexistante. Elle suppose la réunion de trois éléments :

-La faute est un comportement volontaire (art. 77 DOC) ou involontaire (art. 78 DOC).
Dans les deux cas, le régime de la responsabilité est le même, c’est la réparation entière
du préjudice subi. Elle porte sur une faute par commission (portant sur un acte positif,
exemple : excès de vitesse) ou par omission qui est plus délicate à préciser (exemple :
l’automobiliste victime d’un accident, sa voiture prend feu, en ne peut pas reprocher à
un passant de ne pas pénétrer dans la voiture en flamme pour sauver la victime).

-Le comportement illicite : lorsqu’il révèle une intention de nuire et lorsque ce


comportement viole une règle légale précise, un standard juridique ou en cas d’abus de
droit (art. 94 DOC). On considère comme illicite l’acte d’une personne prudente
n’aurait pas accomplis si elle s’est trouvée dans les mêmes circonstances de dommages,
en cas d’abus de droit (exemple : lorsque le propriétaire invoque le droit de reprise non
pas pour satisfaire un droit légitime, mais, dans l’intention de nuire au locataire).

-L’imputabilité du comportement : En principe, la faute suppose la faculté de


discernement, aussi peut-on considérer comme responsable quelqu’un qui n’était pas
conscient de ses actes (art. 96 DOC) comme (le mineur dépourvu de discernement qui
ne répond pas civilement du dommage causé par son fait. De même, pour les sourds
muets et les infirmes à condition d’être dépourvu de discernement.
❖ La responsabilité du fait d’autrui

L’article 85 DOC souligne, trois cas où peut exister une responsabilité du fait
d’autrui, à savoir :

-La responsabilité des parents du fait de leurs enfants en particulier lorsqu’il s’agit d’un
mineur envers lequel la victime ne peut pas se retourner puisqu’il risque d’être
insolvable. Dans ce cas, les parents répondent du dommage causé par leur enfant.
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Deux conditions doivent être prises en considération pour engager la responsabilité des
parents : la minorité et la cohabitation de l’enfant mineur ;

-La responsabilité des instituteurs et des artisans du dommage causé par leurs élèves et
apprentis pendant le temps qu’ils sont sous leur surveillance ;

-La responsabilité des commettants (employeurs) du fait de leurs préposés (employés)


dans les fonctions auxquelles ils les ont employés. Trois conditions sont nécessaires
pour engager la responsabilité du commettant : un lien de préposition (suppose un lien
de subordination entre le préposé et le commettant), le préposé doit avoir commis une
faute (le commettant ne peut s’exonérer qu’en démontrant que le dommage est dû à
une faute étrangère du fait du préposé ainsi que le lien de causalité unissant cette faute
au dommage) et enfin, le préposé doit avoir causé le dommage dans l’exercice de ses
fonctions. Le préposé qui cause un dommage en dehors de ses heures de travail, dans
ce cas on estime qu’il n y a aucun lien de préposition et donc, le commettant
n’engagera pas sa responsabilité.

❖ La responsabilité du fait des choses et des animaux

Elle est engagée lorsque le préjudice a été causé par l’intermédiaire d’une chose
quelconque. Elle concerne :

-La responsabilité du fait des animaux (art. 86 DOC) : n’est pas engagée, si le
propriétaire arrive à prouver, qu’il a correctement surveiller l’animal ou bien lorsqu’il
prouve que le dommage a été causé par la force majeure. Donc, pour qu’elle s’engage,
il est nécessaire de réunir trois conditions : une chose, un fait de cette chose et un
gardien de cette chose ;

-La responsabilité du fait de la ruine d’un bâtiment (art. 89 et 90 DOC) : dans ce cas le
dommage doit être causé par la ruine du bâtiment qui suppose une chute de l’immeuble
ou d’un balcon qui a cédé. Ensuite, le responsable soit le propriétaire ou celui qui est
tenu d’entretenir l’immeuble et enfin, le propriétaire n’est responsable ou autre qu’en
cas de défaut d’entretien ou de vice de construction (vice caché).

Pr. HALIMI DALAL A-U : 2021-2022 CHAPITRE VII. LES MOYENS

DE PREUVE

En général, le formalisme contractuel n’existe pas, tout simplement, car tous


les contrats sont consensuels. En principe, ce qui est important à la formation du
contrat, c’est l’échange des consentements et non la manière dont il est exprimé.
Néanmoins, la loi subordonne la validité ou même l’existence de certains contrats, au
respect d’un formalisme particulier qui consiste souvent dans la rédaction d’un écrit.

Ainsi, qu’est-ce qu’on entend par la preuve ? Et quels sont les moyens de preuve
reconnus légalement ? La véritable difficulté est de savoir ce qu’on veut prouver ?
Ainsi, « la preuve incombe au demandeur ».

Section I. La définition de la preuve

Nous appelons « preuve », les divers procédés destinés à convaincre le juge. En


principe, la preuve de l’obligation doit être faite par celui qui s’en prévaut (art. 399
DOC). La preuve constitue un aspect essentiel et déterminant de l’application du droit.
En matière juridique, on ne peut pas toujours prouver n’importe quoi à l’aide de
n’importe quel moyen de preuve, la seule distinction qui s’impose et celle de savoir si
ladite preuve porte sur un fait juridique ou un acte juridique.

Section II. Les moyens de preuve reconnus par la loi


Conformément aux dispositions de l’article 404 DOC, il existe cinq modes de
preuve à savoir :

1. L’aveu de la partie : ‫الخصم إقرار‬


2. La preuve littérale pu écrite :‫الكتابية الحجة‬
3. La preuve testimoniale : ‫الشهود شهادة‬
4. La présomption : ‫القرينة‬
5. Le serment et le refus de le prêter : ‫عنها النكول و اليمين‬

Il est à souligner, que lorsqu’il s’agit d’un fait juridique : la preuve est libre. Elle peut
se faire par tout moyen (aveu ; écrit, témoignages, indices, serment, etc.). Mais,
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lorsqu’il s’agit d’un acte juridique : la règle c’est que la preuve d’un engagement doit
se faire par écrit préconstitué (acte authentique/sous se// privé). Dès que l’enjeu est
supérieur à 10.000 dhs. Cependant, l’exigence d’une preuve par acte préconstitué est
allégée ou supprimée. Dans les cas suivants :

- Lorsqu’il existe un commencement de preuve par écrit (ex : lettre missive).

- Lorsque le plaideur a été dans l’impossibilité de se ménager un écrit préconstitué


(parce que tel n’est pas l’usage professionnel ou l’habitude (entre parents/amis).

- Ou encore, lorsque le litige est de nature commerciale (relatif à un acte de commerce


à une opération commerciale).

1. L’aveu de la partie : ‫الخصم إقرار‬

L’aveu peut être au terme de la loi, soit :

-judiciaire : ‫ القضائي اإلقرار‬:constitue une déclaration faite en justice par la partie ou son
présentant où à ce, spécialement autorisé (art. 405 DOC). Et il résulte également, du
silence de la partie, lorsqu’elle est invitée par le juge expressément à s’expliquer (art.
406 DOC) sur la demande qui lui est opposée et persiste à ne pas répondre ni de
demander de délai de réponse.
-Ou extra-judiciaire ‫ القضائي غير اإلقرار‬est celui que la partie ne fait pas devant le juge.
Il peut résulter de tout fait incompatible avec le droit qu’on réclame (art. 407 DOC). En
plus, cet aveu peut être prouvé par témoins, toutes les fois qu’il s’agit d’une obligation
pour laquelle la loi exige la preuve par écrit (art. 413 DOC) d’une part. D’autre part, il
doit être libre et éclairé et non vicié (ni par dol, erreur ou violence), par exemple :
l’aveu d’un héritier dans une succession, ne fait pas contre les autres héritiers et ne
l’oblige pas vis-à-vis d’eux.

2. La preuve littérale ou écrite :‫الكتابية الحجة‬

Lors de la rédaction d’un écrit s’effectue, soit sous forme d’un :

-Acte authentique : est celui qui a été rédigé et reçu par un officier public ou par des
personnes investies par l’état du droit d’instrumenter en certaines matières précises,
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dans un ressort territorial déterminé : notaires, greffiers, Adouls, officiers d’état civil,
magistrats, etc.

-Acte sous seing privé : est celui qui est rédigé et signé par les parties elles-mêmes,
sans l’intervention d’un officier public.

3. La preuve testimoniale ou preuve par témoins : ‫الشهود بشهادة اإلثبات‬

Il s’agit de celle qui résulte des dispositions faites au cours d’une enquête, par Des
personnes appelées témoins. Cependant, ils ne peuvent être prouvés par témoins, les
conventions ou autres faits juridiques, ayant pour but de créer, transférer, modifier ou
éteindre des obligations ou des droits excédant la somme ou la valeur de 10.000 dhs, la
preuve testimoniale est recevable par exception selon les dispositions suivantes :
- en cas de perte de titre constituant la preuve littérale de l’obligation due à un cas de
force majeure1 ou d’un cas fortuit2 ou d’une soustraction frauduleuse ; - lorsqu’il n’a pas
été possible au créancier de se procurer une preuve littérale de l’obligation (ex : dans le
cas de quasi-délits, quasi-contrats, ou bien entre commerçants, dans les affaires où il
n’est pas d’usage d’exiger une preuve écrite).

4. La présomption : ‫القرينة‬
Il s’agit des conséquences et des indices que la loi ou le juge tire d’un fait connu pour
l’établissement d’un fait inconnu (art. 449 DOC). Il existe deux espèces de présomptions,
celles prévues par la loi :
- présomptions légales (art. 450 DOC) qui sont établies par la loi et peuvent être : soit une
présomption absolue (irréfutable) qui n’admet pas de preuve contraire (ex : en cas de contrat
de vente d’un bien d’un parent à l’un de ses enfants, alors qu’en réalité c’est une donation
déguisée, on présume qu’elle préjudicier les autres héritiers); soit au contraire une

1
Not. Cas de force majeure ‫ قاهرة قوة‬: il s’agit une perturbation d’origine externe rattacher à un préjudice lié à un
événement présentant un caractère d’extériorité c'est-à-dire, ce que l’homme ne peut prévenir tel que les
phénomènes naturels. (Inondation, orages...).
2
Not. Fais du prince ‫ الفجائي الحدث‬:il émane de toute cause occasionnée par une faute précédente du débiteur ou de
toute cause, que le débiteur avait la possibilité d’éviter, s’il ne justifie pas, qu’il a déployé toute diligence pour
s’en prémunir. On parle d’insurmontabilité, (ex, vol de voiture dû au fait d’égarer les clés de la voiture).
Pr. HALIMI DALAL A-U : 2021-2022

présomption simple qui peut être combattue par la preuve contraire (ex : présomption de
paternité : un père qui renie son enfant doit prouver par test ADN qu’il ne l’a pas conçu).

-ou présomptions judiciaires (art. 454 DOC) qui sont remises à la prudence du juge et
soumises à son appréciation. Dans ce cas puisque le juge ne peut se satisfaire que d’indices qui
établissent indirectement le fait. Il ne doit les admettre que si lesdites présomptions sont
graves, précises et concordantes et dans les cas où la loi admet la preuve par tout moyen (ex :
la preuve du lien entre la maladie sclérose en plaques causé par le vaccin contre l’hépatite B
qui impossible de prouver)

4. Le serment : ‫اليمين‬

C’est un mode de preuve qui met fin définitivement au litige. Il est ordonné par le
tribunal pour suppléer à l’insuffisance des témoignages, soit sur requête de l’une des parties,
soit d’office. La partie qui prête serment doit prononcer les mots « Je jure devant Dieu » et
elle lui est donnée acte de son serment par le tribunal.

CHAPITRE VIII. LE CONTRAT DE LOUAGE

Le contrat de louage ou le louage présente un certain nombre de particularités


qui confirment son originalité. En effet, les dispositions de l’article 627 DOC qui
représentent les principales caractéristiques de ce contrat. Aux termes de cet article : «
Le louage de choses est un contrat par lequel l’une des parties cède à l’autre la
jouissance d’une chose mobilière ou immobilière, pendant un certain temps,
moyennant un prix déterminé que l’autre partie s’oblige à lui payer ».

Section I. Les caractéristiques du contrat de louage

1. Les caractéristiques générales du contrat de bail

Le contrat de bail est :

-Contrat nommé : dont le régime juridique est défini par la loi et auquel l’usage a
donné un nom. C’est notamment le cas de tous les contrats prévus dans le DOC (le
mandant,
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la vente, la société etc.) ou par des textes postérieurs (contrat d’édition, contrat
d’assurance etc.) ;

-Contrat à titre onéreux : Le paiement d’un prix est une condition essentielle pour
l’existence du contrat ;

-Contrat synallagmatique : il fait naître des obligations réciproques à la charge du


bailleur qui se charge à procurer une jouissance paisible du local et de son locataire qui
s’engage au paiement du loyer ;

-Contrat commutatif : où les parties connaissent dès l’origine l’étendue de leurs


prestations réciproques ;

-Contrat consensuel : le contrat est valablement formé par le seul échange des
consentements des parties ;

-Contrat à exécution successive : lorsque le contrat crée des obligations qui


s’exécutent par des prestations échelonnées dans le temps.

2. La distinction entre le louage et d’autres notions voisines


-Le contrat de louage et la vente : la vente est un contrat instantané, translatif de
propriété (aliénation), tandis que le bail est un contrat à exécution successive qui
confère un droit de jouissance au preneur, exclusif de tout droit réel ;

-Le contrat de bail et le commodat : le commodat ou le prêt à usage où l’une des


parties remet une chose à l’autre partie pour s’en servir pendant un temps ou pour un
usage déterminé à condition que l’emprunteur restitue la chose à son propriétaire une
fois qu’il réalise sa tâche, alors que pour le bail exige de la part du preneur qui remettra
le local exploité, de verser un loyer au bailleur ;

-Le louage et le contrat d’entreprise : la distinction entre le louage (louage de choses)


et le contrat d’entreprise (louage d’ouvrage) s’opère par référence à l’objet du contrat.
L’objet du contrat de bail (art. 627 DOC) est la jouissance d’une chose, tandis que
l’objet du louage d’ouvrage est l’exécution d’un ouvrage déterminé (art. 723 DOC).
Pr. HALIMI DALAL A-U : 2021-2022 3. Les éléments constitutifs du contrat de

bail

Le contrat de bail se forme par la rencontre des volontés (non viciées) du


bailleur et du locataire qui s’accordent (échange de consentement) sur les éléments
essentiels notamment, sur l’objet du contrat, le loyer et la durée du contrat (art. 632
DOC).

Le bailleur (propriétaire de la chose) pour louer sa chose doit en principe être


capable juridiquement de contracter, donc les incapables sont exclus de cette règle sauf
s’ils sont représentés par leur représentant légal (ex : avocat). Tandis que pour le
locataire (personne physique ou morale qui jouit de la chose), le bail est un simple acte
d’administration grâce auquel il va jouir d’une chose pendant la durée fixée à l’avance.

En effet, cette durée, peut être indéterminée mais ne permet pas de conclure un
bail perpétuel c’est la raison pour laquelle l’article 627 DOC définit le louage de
choses comme un contrat limité à « un certain temps » ou pour une durée déterminée,
dans ce cas, le contrat est assorti d’un terme extinctif, que cette échéance soit certaine
ou incertaine. Autrement dit, le contrat prend fin et expire par l’arrivée du terme prévu
par les parties.

Et enfin, le paiement du prix qui représente l’une des conditions essentielles de


la formation du contrat de louage, puisqu’il s’agit d’un contrat à titre onéreux où le
locataire est tenu de verser son loyer au bailleur en contrepartie de sa jouissance (art.
627 DOC).

Section II. Les effets du contrat de louage

Il s’agit des obligations qui incombent à chacune des deux parties.

1. Les obligations du bailleur (locateur)

-L’obligation de délivrance : le locataire est tenu de délivrer la chose et ses accessoires


en état de servir à leur destination selon la nature des choses louées, sauf stipulation
des parties. S’il s’agit de location d’immeubles, il n’est pas tenu de faire des
aménagements luxueux, sauf si les parties l’ont stipulé dans le contrat. Il est
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également tenu de payer les frais de délivrance qui sont à sa charge. En outre, il doit
payer les impôts et charges afférentes à la chose louée, sauf stipulation ou usage
contraire ;

-L’obligation d’assurer l’entretien de la chose : afin d’éviter la détérioration du local,


le bailleur est tenu d’assurer régulièrement son entretien pour ne pas nuire à
l’exploitation du locataire ;

-L’obligation de garantie : le bailleur est tenu d’assurer la garantie de jouissance et de


la possession paisible de la chose louée :

-contre le fait personnel (de s’abstenir de tout ce qui tendrait à troubler la possession du
locataire ou à le priver des avantages sur lesquels il avait droit de compter, d’après la
destination de la chose louée), par exemple : s’abstenir de changer la forme naturelle
de la chose comme de modifier la position et aménager l’intérieur de l’immeuble
(construire un mur sans raison valable ou supprimer une porte).

-contre le fait des tiers, en particulier les troubles causées par une tierce personne
comme un voisin qui exécute des travaux sur les installations de l’eau dans son local et
cause préjudice à celle de l’immeuble en entier et par conséquent nuit à l’exploitation
paisible du locataire.

-contre des défauts et des vices de la chose louée : dans ce sens, il est tenu de protéger
la chose louée contre tout défaut ou vice susceptible de diminuer sensiblement la
jouissance ou la rendre impropre à l’usage auquel elle était destinée (exemple : défaut
de construction, une fuite d’eau etc.).

2. Les obligations du locataire (le preneur)

Le locataire est tenu de trois obligations principales (art. 663 DOC):

-L’obligation de payer le prix de louage : le locataire doit payer le prix au terme fixé
par le contrat (par exemple : pour les immeubles le loyer est payé au lieu où se trouve
la chose louée, pour les meubles comme une voiture, au lieu où le contrat a été conclu)
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ou à défaut par l’usage local, à défaut, le prix doit être payé à la fin de la jouissance
(comme il peut être stipulé que le bail sera payé à l’avance).

-L’obligation de conservation et de l’usage de la chose louée selon sa destination :


il s’agit des réparations effectuées par le locataire dans le cadre de l’entretien de la
chose louée (exemple : réparations relatives aux carrelages, aux portes, aux serrures,
aux vitres cassées par sa faute etc.

-L’obligation de restituer la chose louée : à l’arrivée du terme fixé dans le contrat par
les parties, le locataire doit restituer la chose louée au bailleur, s’il dépasse la durée
prévue, il est tenu de verser des extras au bailleur pour son retard et il répond de tous
dommages survenus à la chose pendant ce temps. La restitution est faite dans le lieu du
contrat et les frais de restitution son à sa charge sauf stipulation contraire.

Section III. L’extinction du contrat de louage


Les causes extinctives du contrat de louage sont les suivantes :

-L’arrivée du terme : s’il s’agit d’un bail pour une durée déterminée : il prend fin de
plein droit par l’arrivée de l’échéance fixée dans le contrat sans avoir besoin d’exprimer
la volonté de ne pas allez loin, sauf si le contrat prévoit une tacite reconduction qui
suppose que le bail est arrivé à expiration et que le locataire s’est maintenu dans les
lieux sans opposition de la part du bailleur. Un nouveau bail se forme ainsi
automatiquement sur la présomption de la volonté des parties et pour une durée
indéterminée. Par contre, si le bail est pour une durée indéterminée : lorsqu’aucun
terme n’a été prévu à l’avance, le louage est sensé fait à l’année, au semestre, au mois,
à la semaine ou au jour, selon que le prix a été fixé à tant par an, après semestre, par
mois, etc., et le contrat cesse à l’expiration de chacun de ces termes (art. 688 DOC).

-L’inexécution des obligations du bail : le contrat de louage se résout par le défaut


respectif du bailleur et du locataire de remplir leurs engagements. Dans ce cas on parle
de résiliation du contrat et non pas résolution puisque le bail est un contrat à exécution
successive où la résolution ne peut pas déployer son effet rétroactif habituel et effacer le
contrat dans le passé comme pour l’avenir car on ne peut pas effacer le paiement
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des échéances précédentes mais uniquement celles à venir. Les parties peuvent
renforcer le mécanisme de rupture par l’insertion d’une lause résolutoire dans les
clauses du contrat qui stipule qu’en cas d’inexécution de la part de l’un des
contractants l’autre peut demander la résiliation du contrat. En l’absence de cette
clause la résiliation est judicaire (via une action intentée en justice par le contractant
lésé).

-La perte de la chose louée : lorsqu’il s’agit d’une perte totale : le bail est résilié
automatiquement notamment, une perte par un cas fortuit (exemple : le local prend feu).
On considère que ce qui reste de la chose après la survenue du cas fortuit ne peut plus
suffire à assurer la destination qui lui été impartie. Soit la chose est complétement
détruite, soit qu’il est impossible de la réparer. Tandis qu’en cas de perte partielle : elle
permet au locataire soit de demander la diminution du loyer ou la résiliation du bail.
-Le décès de l’un des contractants n’est pas considéré comme cause d’extinction. En
fait le droit au bail passe aux héritiers et aux légataires universels sauf s’il s’agit d’un
bien Habous (une institution du droit musulman d'après laquelle le propriétaire du bien
le rend inaliénable pour en affecter la jouissance au profit d'une œuvre pieuse ou d'utilité
générale) où le contrat est résolu par le décès du bénéficiaire.

CHAPITRE IX. LE CONTRAT DE VENTE

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