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DROIT DES CONTRATS

Section 1: La notion du contrat et les principes généraux du droits des


contrats.

A. La notion du contrat

Comme dispose l’article 1101 du c.c “le contrat est un accord de volontés entre deux
ou plusieurs personnes destiné à créer, modifier, transmettre ou éteindre des
obligations”

➔ Le contrat est donc un accord de volonté qui produit des effets juridiques
spécifiquement sur l’obligation. Par ses effets de droit le contrat constitue une
norme juridique elle-même source d’obligation.

a. le contrat comme source d’obligations

Il existe cinq sources d'obligations dans le Code civil: contrat (art. 1101), quasi-
contrat (art. 1371), délit (1382), le quasi-délit (1383) et la loi elle-même (1370 al. 2 et
3) mais la doctrine classe les sources d'obligations en deux catégories : l'acte
juridique et le fait juridique.

➔ Chacune des parties est à la fois débitrice et créancière d’obligations dans le


même contrat. (ex. le salarié est créancier d’une obligation monétaire
(recevoir le salaire) mais débiteur d’une prestation de travail, à l’inverse
l’employeur est débiteur d’une obligation monétaire (payer le salaire) et
créancier de la prestation de travail.)

b. acte unilatéral/bilatérale

➔ l’acte unilatéral suppose la volonté d’une seule personne et la bilatérale c’est


la manifestation de volonté de la part de plusieurs personnes. Pour l’acte
unilatéral il n’y a pas forcément d’obligations mais il existe des effets
juridiques.

c. accord/volonté

➔ La volonté c’est le contrat qui se manifeste entre les deux parties et l’accord
c’est l'engagement formelle entre eux.

d. Autonomie de la volonté (liberté contractuelle)


➔ Chaque citoyen, chaque entreprise est libre de contracter, et d’insérer dans le
contrat les dispositions qui leur conviennent. Particuliers comme entreprises
peuvent ainsi créer, modifier, transmettre ou éteindre des droits et obligations
comme elles le souhaitent.

e. Principe de l’effet relatif

➔ c’est un concept juridique qui stipule que les contrats génèrent principalement
des obligations qu’entre les parties qui les ont conclues. Donc les effets d’un
contrat se limitent aux parties qui ont expressément accepté les termes et il
ne crée pas d'obligations directes envers les tiers qui eux également ne
peuvent pas exiger l'exécution du contrat.

f. bonne foi et l’ordre public

➔ La loyauté, la correction et la collaboration doivent être respectées dans la


formation et l’exécution du contrat ; c’est ce que prescrit le principe de bonne
foi inscrit aux articles 1134, et 1135 du c.c

Section 2: La classification des contrats.

a. Contrat synallagmatique/contrat unilatéral

➔ Comme dispose le code civile “le contrat est synallagmatiques lorsque les
contractants s’obligent réciproquement les un envers les autres” alors qu’il est
“unilatérale lorsqu’une ou plusieurs personnes s’obligent envers une ou
plusieurs sans qu’il y ait d’engagement réciproque de celles-ci”

attention ne pas confondre l’acte unilatéral avec le contrat, le premier est la volonté
d’une seule personne suffit à l’engager à l’autre or le second est bien un contrat
nécessitant la rencontre de deux volonté mais ne faisant porter d’obligation qu’à
l’une des parties.

b. contrats onéreux et à titre gratuit Article 1107

➔ Le contrat à titre gratuit (ou la bienfaisance) est celui par lequel “l’une des
parties procure à l’autre des avantages sans attendre ni recevoir de
contrepartie” (comme la donation).
➔ “Le contrat est onéreux lorsque chacune des parties reçoit de l’autre un
avantage en contrepartie de celui qu’elle procure” l’obligation est que ils
reçoivent des avantages entre eux, c’est l'intérêt commun.

c. contrats commutatifs et contrats aléatoires Article 1108

➔ Les contrats commutatifs sont des contrats dans lesquels les obligations des
parties sont clairement définies et équilibrées dès la conclusion du contrat (on
connaît déjà les avantages et les performances attendues). ex. les contrats
de location, de prêt et de ventes.

➔ Les contrats aléatoires sont des contrats dans lesquels l’une des parties ou
les deux acceptent un certain degré d’incertitude (des événements liés au
futurs risques de météos, de chance au hasard..) et les performances ne sont
pas clairement déterminé car elle dépendent des événements incertains) ex.
contrats d’assurance.

d. contrats consensuels, contrats solennels, contrats réels. Article 1109

Un autre moyen de distinguer les contrats est de s’attacher à décrire ce qui marque
le moment de leur formation. En principe, les contrats sont parfaits par le seul
échange des consentements :

➔ Ce sont des contrats consensuels ; ils reposent sur le consentement mutuel


des parties.

➔ D’autres exigent certaines solennités: ce sont les contrats solennels qui


demandent une rédaction écrite, une mention manuscrite etc..

➔ Enfin, les contrats réels supposent que les choses doivent être remise, si la
chose n’est pas livrée ou remise le contrat n’est pas valable.

e. contrats gré à gré/ adhésion Article 1110

➔ Les contrats de gré à gré ou contrats négociés sont ceux dans lesquels les
deux parties discutent pour se mettre d’accord sur chacune des clauses.

➔ Les contrats d’adhésion sont ceux dans lesquels l’une des parties a défini les
clauses et l’autre ne peut que les accepter ou les refuser “en bloc”. On ne
négocie pas les termes du contrat de transport ni du contrat de notre
fournisseur internet.
f. contrats-cadres/ d’application

➔ Un contrat-cadre est le type de contrat utilisé dans le domaine des affaires de


commerce pour établir les termes et conditions générales qui structurent les
relations entre deux parties contractantes sur une période prolongée.

➔ le contrat d'application complète le contrat principal en définissant les étapes


et les détails/responsabilités nécessaires pour que le contrat principal soit
correctement exécuté.

g. contrat à exécution instantanée/successive

➔ Certains contrats sont à exécution instantanée, ainsi la vente mobilière :


l'exécution se fait en un trait de temps, par le transfert de propriété de la
chose et du paiement.

➔ D’autres sont à exécution successive, dans ce cas les obligations des


contractants ne sont pas exécutées immédiatement mais sur une période
prolongée. Les performances ou obligations contractuelles sont effectuées au
fil du temps.

h. contrats nommés/innomés

➔ Les contrats nommés sont des contrats qui ont des catégories et des
réglementations spécifiques dans la loi. - ils suivent des règles généralement
prédéfinies.

➔ Les contrats innommés sont des contrats créés pour des situations non
couvertes par des catégories spécifiques. - ils permettent de personnaliser les
termes et conditions du contrat.

Section 3: La formation du contrat.


a. La période précontractuelle/les négociations

➔ La période précontractuelle fait référence qui précède la période de la


conclusion d’un contrat entre deux parties. Elle est caractérisée par les
négociations, les discussions, les échanges d'informations et les préparatifs
en vue de la signature du contrat final. Pendant cette période, les parties
impliquées examinent les termes, les conditions et les détails du contrat
potentiel, discutent des obligations mutuelles, et s'engagent dans des
pourparlers pour parvenir à un accord.
Il est important de noter qu'en générale les parties ne sont pas liées juridiquement
pendant cette période.

Cependant il est essentiel de se comporter avec une bonne foi pendant cette
période car n’importe quelle action malhonnête ou trompeuse pourrait avoir des
conséquences juridiques.

b. les avants contrats

➔ Les avants-contrats sont par eux-mêmes des contrats. Ce sont des accords
juridiques conclus entre les parties qui envisagent de conclure un contrat final
à l’avenir.

Cette pratique a inventé toute une gamme d’accords précontractuels: on distingue le


pacte de préférence.

c. pacte de préférence

➔ Un pacte de préférence est un accord juridique entre deux parties, où l'une des
parties (le bénéficiaire du pacte de préférence) obtient le droit (par le
disposant) de se voir offrir un bien (priorité) ou un contrat avant que ce bien
ou contrat ne soit proposé à des tiers.

Il est important de noter que le pacte de préférence ne crée pas d’obligation pour le
disposant de vendre ou de conclure le contrat.

d. Promesse de contrat

C’est un contrat qui oblige son débiteur (le promettant) à promettre un contrat au
créancier (le bénéficiaire) de cette promesse qu'il s'agisse d'une vente ou d'un bail.
La promesse de contrat est un avant contrat: il n'est conçu que dans l'objectif de
contracter ultérieurement.

Il existe deux types de promesse de contrat :

➔ Promesse synallagmatique: les deux parties s’engagent réciproquement à


conclure un contrat définitif à des conditions déterminés.

Si l’une des parties refuse de conclure le contrat définitif alors que toutes les
conditions sont stipulées il pourrait avoir une distinction selon le contrat qui est
réalisé (indemnisation ou réalisation forcée)

➔ Promesse unilatérale : contrat dans lequel une seule partie s’engage à


conclure un contrat déterminé. Le bénéficiaire n’a pas d’obligation à fournir.
e. La conclusion du contrat : Les éléments de l’accord de volontés.

L’offre - proposition ferme de conclure un contrat à des conditions déterminées,


comprenant les éléments essentiels du contrat projeté.

➔ L'offre : une offre est une proposition faite par une partie (l'offrant) à une autre
partie (le destinataire) pour conclure un contrat. L'offre est une déclaration de
volonté de l'offrant, indiquant son intention de contracter sur des termes
spécifiques.

Pour être qualifiée autant qu’offre il doit contenir tous les éléments du futur contrat
c'est-à-dire les éléments essentiels.

le maintien de l’offre : il se peut que l’offrant enferme son offre dans un délai
prédéfini. Si l’offrant n’a pas fixé de délai pour opter, son offre doit être maintenue
dans un délai raisonnable.

la rétraction de l’offre : en principe l’offre peut être librement rétractée tant qu’elle
n’est pas parvenu à son destinataire (article 1115 c.c)

modifier l’offre : s’analyse comme une rétraction de l’offre principale est se suit
d’une nouvelle offre.

la caducité de l’offre : la caducité (disparition d’un acte juridique) un offre peut être
caduque en trois cas - l’écoulement du temps - l’incapacité - le décès du
destinataire.

L’offre une fois émise, son émetteur a manifesté sa volonté d’être lié par le contrat.
Cette manifestation de volonté de la part du destinataire de l’offre est l’acceptation.

➔ L'acceptation : L'acceptation est la manifestation de la volonté de son auteur


d'être lié dans les termes de l'offre.

Une acceptation valide crée un accord contractuel, liant les parties aux
termes et conditions spécifiés dans l'offre.

Section 4: La validité du contrat.

Les conditions de validité d'un contrat : Pour qu'un contrat soit valable, il doit
respecter quatre conditions : le consentement des parties, leur capacité de
contracter et il doit être exempt de vice (erreur, dol et violence) l'objet doit être
certain et licite.

a. Les vices du consentement

➔ L’Erreur : L'erreur en droit des contrats se réfère à une situation où l'une ou


les deux parties contractantes commettent une erreur sur un élément
essentiel du contrat. L'erreur peut invalider un contrat ou donner droit à une
annulation ou à une révision de ses termes, en fonction de la gravité de
l'erreur.

Il est important de noter que pour qu'une erreur soit juridiquement significative en
droit des contrats, elle doit généralement concerner un élément essentiel du contrat,
comme l'objet du contrat, le prix, les identités des parties, les conditions essentielles.

➔ Le Dol : le droit civil nomme le dol erreur qui est provoquée par des
manœuvres de l’autre partie. Le dol est en premier lieu un vice du
consentement : la partie qui en est victime peut demander l’annulation du
contrat. C’est une faute civile qui oblige à la réparation du préjudice causé,
au moyen des dommages et intérêts.

Le dol implique une tromperie intentionnelle, la partie qui se livre au dol doit
délibérément faire une déclaration fausse ou trompeuse à l'autre partie.

➔ Violence : En droit des contrats fait référence à une situation où l'une des
parties contractantes a été soumise à des menaces, à la contrainte physique
ou à une pression indue dans le but de la forcer à conclure un contrat.

➔ La capacité : La capacité en droit des contrats fait référence à la capacité


légale d'une personne à conclure un contrat. Les lois en matière de
capacité visent à protéger les parties qui pourraient être vulnérables ou
incapables de comprendre les conséquences juridiques d'un contrat. La
capacité est l'un des éléments essentiels pour qu'un contrat soit considéré
comme valide.

b. Le contenu du contrat

Encadrement du contrat : Le contrat doit avoir un contenu licite et certain. Cela


veut dire que le contrat porte une chose que l’on peut déterminer, qui existe ou
existera (certain) et dont l’on peut disposer par contrat sans porter atteinte à la loi
(licite).

Contenu déterminable - lorsqu’elle peut être déduite du contrat ou par référence aux
relations antérieures des parties, sans qu’un nouvel accord des parties soit
nécessaire.

Contenu déterminé - Une chose avec une individualité propre, identifiée, décrite au
moment de la conclusion du contrat.

Contenu licite du contrat : dont le contenu et les clauses sont parfaitement légales.

c. L'Équilibre contractuelle

fait référence à un concept visant à assurer que les termes et les conditions d'un
contrat sont justes, équitables et équilibrés pour toutes les parties contractantes.
L'idée sous-jacente est que les contrats devraient être conclus de manière équitable,
de manière à éviter toute exploitation ou tout déséquilibre significatif entre les parties
contractantes.

d. les exceptions

➔ La lésion : Tout contrat suppose un équilibre dans les prestations que se font
les parties. La lésion se réfère à une situation où l'une des parties
contractantes subit un préjudice significatif ou un désavantage injuste en
raison des termes du contrat qu'elle a conclu. Plus précisément, la lésion se
produit lorsqu'une partie est victime d'un déséquilibre extrême entre les
avantages qu'elle reçoit du contrat et les sacrifices qu'elle fait en retour,
résultant des pertes substantielles.

➔ La contrepartie dérisoire : fait référence à une situation où l'une des parties


contractantes reçoit des avantages ou des bénéfices tellement insignifiants,
dérisoires ou négligeables en échange de ce qu'elle promet ou s'engage à
faire dans le contrat, que cela soulève des questions d'équité et de validité du
contrat.

e. Les clauses abusives en droit civil

Les clauses abusives en droit civil se réfèrent à des dispositions contractuelles qui
sont considérées comme injustes, déséquilibrées ou trompeuses envers l'une des
parties contractantes et qui violent les droits ou les intérêts de cette partie. Ces
clauses sont souvent incluses dans des contrats standardisés ou des contrats
d'adhésion, où une partie est en position de force pour dicter les termes du contrat
tandis que l'autre partie, souvent le consommateur ou l'individu avec une moindre
capacité de négociation, n'a pas d'autre choix que d'accepter les termes proposés.

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