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1- Définition
Selon R. Carré de Malberg (1861-1935), l’Etat est une communauté
d’hommes, fixée sur un territoire propre et possédant une organisation d’où
résulte pour le groupe envisagé, dans ses rapports avec ses membres, une
puissance suprême d’action, de commandement et de coercition.
L’Etat existe donc dès lors que sont réunis trois éléments : un territoire
défini, une population vivant sur ce territoire et consentant à un pouvoir de
commandement et de contrainte (pouvoir politique). Si l’un de ces éléments
manque, l’Etat n’existe pas.
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intégrante du territoire de l'État représenté et bénéficient à ce titre d'une
immunité juridique.
A ce territoire, il convient d’ajouter le territoire maritime pour les Etats
ayant un débouché sur les mers ou océans (Etats maritimes) et s’étendant
jusqu’à 12 milles des côtes : les eaux territoriales où l’Etat a un droit de pleine
souveraineté (1 mille = 1 852 mètres).
Toutefois, de nombreux États sont fondés sur une diversité plus ou moins
contrastées de populations : pluralité de langues, d'ethnies, de religions.
La population d’un Etat dans sa diversité forme le peuple.
La nation se définit généralement comme un groupement humain dont
les membres sont unis les uns aux autres par des liens à la fois matériels
(langue, religion, histoire, culture, habitudes de vie) et spirituels (une même
volonté d’appartenir à une communauté unique).
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police. Il ne peut y avoir dans un Etat de pouvoirs de contrainte concurrents,
comme par exemple l’utilisation de la violence par des factions ou des groupes.
Dans ce cas, l’Etat est constitué d’un nombre d’unités qui se présentent
comme des Etats dépossédés de certains attributs de l’Etat, mais qui
entretiennent des liens d’union.
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2-2-1- La confédération
Exemples de confédérations :
- La Confédération des États-Unis d’Amérique de 1777 à 1789,
- La République Arabe Unie (RAU) constituée de l'Égypte et de la Syrie
entre 1958 et 1961.
- La Confédération de Sénégambie (1982-1989)
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essentiellement dans le cadre du pouvoir législatif fédéral (principe de
participation). Le parlement, nécessairement bicaméral, comprend une
chambre représentant la population de la Fédération et l’autre les Etats
fédérés.
Sur le plan externe, seul l’Etat fédéral a une existence internationale et a
en charge la défense nationale.
Exemples d’Etats fédéraux : Etats-Unis, Allemagne, Russie, Inde, Canada,
Mexique, Brésil, Argentine, Nigeria, Australie, Suisse, Belgique.
D'un point de vue juridique, la fédération est fondée sur une constitution
et une souveraineté, tandis que la confédération d'Etats repose sur un traité
international.
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4- Les institutions politiques marocaines
Elles ont considérablement évolué sous l’effet conjugué de plusieurs
facteurs. Une double dimension les caractérise : l’une est la tradition arabo-
islamique, l’autre réside dans l’influence du droit moderne.
L’adoption par référendum en 1962 de la première constitution a conféré
aux institutions politiques marocaines une base juridique écrite et formelle.
Celles-ci sont bâties autour de l’institution royale.
L’actuelle constitution promulguée le 30 juillet 2011 est perçue comme
une nouvelle étape dans le processus de construction de l'État de droit et des
institutions démocratiques au Maroc dans la mesure où elle a permis un relatif
rééquilibrage des pouvoirs et une clarification et précision d'un certain nombre
de principes pour une meilleure interprétation de ses dispositions : « Le régime
est fondé sur la séparation, l’équilibre et la collaboration des pouvoirs » (art. 1er
Constit.).
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Le souverain possède des prérogatives propres qui lui assurent une place
de prééminence et d’autres partagées qui lui permettent la participation au
pouvoir législatif et exécutif. Dans ce dernier cas, il les exerce en accord avec le
chef du gouvernement grâce au procédé du contreseing.
4-1-1- Les compétences propres
La monarchie marocaine est une « monarchie active » dans la mesure où
le roi règne et gouverne.
Le roi préside le conseil des ministres (art 48 Constit.) pour délibérer des
projets de loi ou de règlements ou encore des questions devant avoir son
accord (orientations stratégiques de la politique de l’Etat, projets de révision
de la constitution, projets de lois organiques, orientations générales du projet
de loi de finances, etc.) (art. 49 Constit.). Il peut déléguer au chef du
gouvernement la présidence d’une réunion de ce conseil sous certaines
conditions.
Il est aussi le chef suprême des forces armée s(art.53 Constit.). Il nomme à
ce titre aux emplois militaires, peut déléguer ce droit et préside le conseil
supérieur de sécurit é(art.54 Constit.), instance de concertation sur les stratégies
de sécurité intérieure et extérieure du pays, et de gestion des situations de
crise. Il préside en outre le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (art.56 Constit.)
et approuve la nomination des magistrats par ce dernier (art.57 Constit.).
Il peut encore proclamer l'état d'exception lorsque l’intégrité du
territoire national est menacée ou que se produisent des événements qui
entravent le fonctionnement régulier des institutions constitutionnelles ;mais
le parlement n'est pas dissous au cours de cette période(art.59 Constit.).
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de révision émanant du parlement ou du gouvernement doit être soumise au
peuple par dahir et donc par le roi.
Le roi dispose enfin d’une liste civile (art. 45 Constit.)et d’un cabinet royal. Il
est entouré de plusieurs conseillers qu’il nomme et révoque.
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4-2-1-3- Les commissions
Ce sont des formations restreintes qui préparent le travail de la chambre.
Elles sont de deux catégories (art. 67 Constit.).
4-2-2-Fonctionnement
Le parlement n’est pas un organe permanent. Il siège en sessions
divisées en plusieurs séances.
On distingue :
- Les sessions ordinaires, au nombre de deux par an. La première dont
l’ouverture est présidée par le roi, se tient le deuxième vendredi du mois
d’octobre (session d’automne), la seconde, le deuxième vendredi du mois
d’avril (session du printemps). Leur durée est de quatre mois (art. 65 Constit.).
- Les sessions extraordinaires qui peuvent se tenir à la demande du chef
du gouvernement ou du tiers des membres de la chambre des représentants ou
de la majorité de ceux de la chambre des conseillers. Elles prennent fin, une fois
l’ordre du jour épuisé (art. 66 Constit.).
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Si les deux chambres se réunissent séparément, elles peuvent
exceptionnellement tenir des réunions communes à l’initiative du roi ou du
chef du gouvernement, à l’occasion par exemple de l’ouverture par le roi de la
session d’automne, des déclarations du chef du gouvernement, de la
présentation du projet de loi de finances, etc. (art. 68 Constit.).
Les séances sont publiques mais peuvent être tenues à huis clos à la
demande du chef du gouvernement ou du tiers des membres de la chambre
concernée (art. 68 Constit.).
4-2-3- Compétences
Les compétences du parlement concernent essentiellement les domaines
de la production législative et celui du contrôle politique du gouvernement et
de l’évaluation des politiques publiques (art. 70 Constit.).
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A cela s’ajoute le fait que le parlement vote aussi des lois-cadres relatives
aux objectifs fondamentaux de l’activité économique, sociale,
environnementale et culturelle de l’Etat.
4-3-1- Composition
Le gouvernement est composé du chef du gouvernement, des ministres,
et éventuellement des secrétaires d’Etat (art. 87 Constit.).
- Le chef du gouvernement
Dans l’actuelle constitution, le terme de chef du gouvernement succède à
celui de premier ministre avec des pouvoirs plus importants. Il est nommé par
le roi et sur sa proposition, le roi nomme les autres membres du gouvernement.
C’est également le roi qui met fin aux fonctions d’un ou de plusieurs membres
du gouvernement, à son initiative et après consultation du chef du
gouvernement. Celui-ci peut demander au roi de mettre fin aux fonctions d’un
ou de plusieurs membres du gouvernement et sa démission entraine le renvoi
de l’ensemble du gouvernement par le roi (art. 47 Constit.).
Toutefois, le roi ne peut démettre le chef du gouvernement de ses
fonctions que s’il démissionne de son propre chef ou perd la confiance du
parlement.
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- Les secrétaires d’Etat reçoivent le plus souvent leurs missions par
délégation de certaines compétences du chef du gouvernement ou de ministres
aux attributions nombreuses (art. 93 Constit.). Ils ne participent pas de plein
droit aux travaux du conseil des ministres ; ils y prennent part lorsque ce
dernier débat de questions relevant de leur compétence.
4-3-2- Attributions
Le gouvernement met en œuvre son programme, sous l’autorité du chef
du gouvernement. Pour y parvenir, il dispose de l’administration et supervise
l’action des entreprises et établissements publics (art. 89 Constit.).
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V- L’organisation administrative
1-1- La centralisation
Du verbe « centraliser » qui veut dire rassembler dans un même centre (la
capitale) aux mains d’une seule autorité. La centralisation administrative est un
système dans lequel l'ensemble des pouvoirs de décision est détenu par des
autorités au sommet de l’Etat.
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- renforcer la cohésion de l’Etat et écarter les particularismes nuisibles.
1-2- La déconcentration
Elle constitue une atténuation de la centralisation : « c’est le même
marteau qui frappe mais le manche est plus court ». Elle consiste dans
l’existence de relais locaux, répartis sur le territoire, qui recueillent les
demandes et les sollicitations, les transmettent au niveau central dont ils
reçoivent délégation et des instructions.
1-3- La décentralisation
Elle repose sur le transfert d’attributions de l'Etat vers des institutions
publiques disposantd'un pouvoir juridique et d'une autonomie financière.
Néanmoins, celles-ci restent sous la surveillance de l'Etat.
Dans ce mode d’organisation administrative, on note la présence de
personnes morales de droit public autres que l’Etat. Celles-ci possèdent une
autonomie mais pas la souveraineté.
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Ces entités dotées de la personnalité morale, gèrent leurs affaires par des
assemblées élues.
2- L’administration d’Etat
Elle constitue l’élément essentiel de l’armature administrative, et ses
organes sont en même temps des organes politiques. Elle se compose de
l’ensemble des ministères qui possèdent des organes d’exécution répartis sur
l’ensemble du territoire.
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Elle fait intervenir le Roi, le chef du gouvernement, les ministres. A côté
de ces autorités, existent aussi différentes instances publiques indépendantes
(conseil économique, social et environnemental, médiateur, conseil de la
concurrence, agence nationale de régulation des télécommunications, etc.)
assurant des missions de consultation, de régulation, de contrôle ou de
surveillance.
2-1-1- Le Roi Le
Roi, chef de l’Etat, est compétent pour les nominations aux postes clés de l’Etat
pourvus en conseil des ministres. D’autres nominations peuvent intervenir sans
délibération en conseil des ministres. Ce pouvoir peut être délégué au chef du
gouvernement (Voir supra).
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2-2- Les autorités administratives déconcentrées
Hors de la capitale, existent des organes de l’administration d’Etat
situés au plus près des administrés. Ils agissent dans des aires géographiques
délimitées : les circonscriptions administratives. Ils dépendent des services
centraux par le biais du pouvoir hiérarchique.
Certains de ces organes accomplissent des tâches spécialisées
correspondant aux activités des divers ministères ; d’autres exercent des
compétences générales.
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fonctionnement (art. 145 Const.). Toutefois, les juridictions et l’administration
militaire échappent à leur contrôle.
Présentation générale
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