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CHAPITRE 4 – LE

CONTENTIEUX EN
ASSURANCE
PLAN DU CHAPITRE

• Section 1 - LA COMPETENCE
• Section 2 - LA PRESCRIPTION
SECTION 1 – LA COMPETENCE
LA COMPÉTENCE

• La compétence d’attribution
• La compétence territoriale
SILENCE DU CODE DES ASSURANCES

Contrairement au droit français, le code des assurances marocain ne comporte pas de


disposition relatives à la compétence d’attribution et territoriale, à l’exception des règles
prévues par la loi n° 110-14du 25 août 2016 instituant le régime de couverture des
conséquences d'événements catastrophiques et modifiant et complétant la loi n° 17-99
portant code des assurances
Ce sont donc les règles du droit commun qui ont vocation à s’appliquer tant pour la
compétence d’attribution, que pour la compétence territoriale.
I- LA COMPETENCE D’ATTRIBUTION

• Le contrat d’assurance est un contrat de droit privé, ce qui écarte la compétence des
juridictions administratives.
• Selon la jurisprudence française, l’action en responsabilité d’une collectivité publique relève
bien de la compétence des tribunaux administratifs. Ceux-ci sont compétents pour statuer
sur l’action en responsabilité, alors que ils ne sont pas compétents pour l’interprétation et
l’exécution du contrat judiciaire qui est du seul ressort du juge judiciaire (Rochex et
Courtieux « le droit du contrat d’assurance terrestre »)
• En droit marocain, la compétence des juridictions administratives est prévue par la la loi n°
110-14du 25 août 2016 instituant le régime de couverture des conséquences d'événements
catastrophiques et modifiant et complétant la loi n° 17-99 portant code des assurances
A – COMPÉTENCE PARTICULIÈRE DES
JURIDICTIONS ADMINISTRATIVES
CAS PARTICULIER

• CHAPITRE V : ASSURANCES DES CONSEQUENCES D’EVENEMENTS


CATASTROPHIQUES (ajouté par la loi n° 110-14du 25 Août 2016)
la loi n° 110-14du 25 août 2016 instituant le régime de couverture des conséquences
d'événements catastrophiques et modifiant et complétant la loi n° 17-99 portant code des
assurances

• Les catastrophes naturelles telles que les inondations, les tremblements de terre et les
actes de terrorisme peuvent provoquer des préjudices corporels et la destruction des
biens.
• En vue de préserver l’intérêt des victimes d'événements catastrophiques, le législateur a
mis en place un régime mixte d’indemnisation des victimes d'événements
catastrophiques, combinant à la fois
• un système assurantiel au profit des personnes ayant souscrit un contrat d'assurance et
• un système allocataire au profit des personnes physiques ne disposant d'aucune couverture.
OBJECTIFS

• garantir à l’ensemble des individus présents sur le territoire national, un droit minimal à
compensation du préjudice corporel ou de la perte de l’usage de la résidence principale
qu’ils subissent en cas de survenance d’un événement catastrophique
• mettre en place une offre de couverture des évènements catastrophiques pouvant
affecter les personnes titulaires d’un contrat d’assurance.

• Source : DAPS note de présentation du projet de loi


COMMISSIONS

Il est créé:
• une commission de suivi des événements catastrophiques chargée d’assurer le suivi
du régime et de formuler un avis sur l’opportunité de déclarer l’événement catastrophique
par voie d’acte administratif et
• Une commission de règlement de différents chargée de statuer préalablement à toute
action judiciaire sur tout différent opposant les victimes d’un évènement catastrophique ou
leurs ayants-droit au Fonds de solidarité. Elle est constituée pour chaque évènement
catastrophique. Le recours devant cette commission doit être introduit sans le délai d’un an à
compter de la date de notification de la décision contestée prise par le Fonds de solidarité
DEMANDE D’INDEMNISATION AUPRES DU FONDS
DE SOLIDARITE
• La victime, inscrite au registre de recensement ou ses ayant-droit, doivent introduire une
demande auprès du fonds de solidarité pour prétendre au bénéfices des indemnités
octroyées par ce Fonds.
• La décision d’irrecevabilité de la demande d’indemnisation doit être motivée et notifiée à
l’intéressée dans un délai de 30 jours à compter de la réception de la demande et des
documents l’accompagnant. A défaut de notification de la décision d’irrecevabilité dans
ledit délai, la demande d’indemnisation est réputée recevable.
Compétence des juridictions administratives

Compétence du tribunal administratif du lieu


de survenance de l’évènement Compétence de la Cour d’appel
catastrophique administrative de Rabat
• Absence de décision de la commission • Appel de la décision de la commission de
de règlement règlement
a-RECOURS DEVANT LE TRIBUNAL ADMINISTRATIF

• La commission de règlement des différends a un délai de 6 mois à compter de sa saisine


pour rendre sa décision définitive.
• Ce délai peut être prorogé pour la même période par le Président du Tribunal
administratif compétent à raison du lieu de la survenance de l’évènement catastrophique
à la demande du président de la commission de règlement.
• Lorsqu’à l’expiration du délai précité, la commission n’a pas pris de décision, la victime ou
ses ayant-droits peuvent introduire un recours devant le tribunal administratif compétent
à raison du lieu de survenance de l’évènement catastrophique dans les 60 jours de la
date d’expiration du délai de 6 mois. (article 61 de la loi 104-12)
bAPPEL DE LA DECISION DE LA COMMISSION DE
REGLEMENT

• La décision de la commission de règlement s’impose aux parties au différend.


• Elle ne peut faire l’objet de recours par voie judiciaire qu’en cas de violation de la loi.
• Dans ce cas, un recours peut être introduit dans les formes et délai ordinaires devant la
Cour d’appel administrative de Rabat. Art 63 loi
B- compétence des
juridictions de l’ordre
judiciaire
1-COMPÉTENCE SELON LA NATURE DU CONTRAT
D’ASSURANCE

Juridictions Juridictions
civiles commerciales
Selon la qualité des parties, le contrat d’assurance peut
être civil, commercial ou mixte
Contrat civil Contrat commercial Contrat mixte

Si les deux parties ne sont pas commerçantes, le Si les deux parties sont Le contrat est mixte quand les
contrat relève de la compétence des tribunaux de commerçantes, le contrat parties sont de qualité
première instance . relève de la compétence des différentes.
Article 173 : Les sociétés d'assurances mutuelles tribunaux de commerce. La partie civile a le choix de
sont des sociétés à but non lucratif qui garantissent Article 5 loi 53-95: Les saisir la juridiction civile ou
au profit de leurs membres, personnes physiques tribunaux de commerce sont commerciale.
ou morales, appelés sociétaires, moyennant le compétents pour connaître : 1
versement d'une cotisation fixe ou variable, le - des actions relatives aux
règlement intégral de leurs engagements, en cas de contrats commerciaux;
réalisation des risques dont elles ont pris la charge
2 - COMPETENCE SELON LE TAUX

TAUX DE COMPETENCE
TAUX DU RESSORT
La répartition des
Valeur en dessous de
compétences est en
laquelle l’appel n’est pas
fonction du montant de
ouvert
la demande
COMPÉTENCE GENERALE DES TPI

• Article 18 cpc
Sous réserve de la compétence spéciale attribuée aux sections de la justice de
proximité , les tribunaux de première instance connaissent de toutes les affaires civiles, les
affaires de la famille , commerciales , administratives et sociales, soit en premier et dernier
ressort, soit à charge d'appel.
Le taux de la compétence en dernier ressort est déterminé par le montant de la demande,
à l ’exception des frais de justice, etc. (article 11 du CPC)
a- TAUX DE COMPETENCE
TAUX DE COMPÉTENCE
DES JURIDICTIONS DE PROXIMITÉ
• Le juge de proximité connaît de toutes les actions personnelles et mobilières si elles
n’excèdent la valeur de cinq mille dirhams.
Art 10 Loi 42-10 portant organisation des juridictions de proximité et fixant leur compétence
2 – TAUX DU RESSORT
TAUX EN PREMIER RESSORT A CHARGE D’APPEL

Litige d’une valeur allant Valeur supérieure à20 000 dhs valeur du litige indéterminée
jusqu’à 20 000 dirhams
en premier ressort, à charge en premier ressort, à charge en premier ressort et à charge
d’appel devant les chambres d’appel devant les cours d’appel devant les cours
des appels des tribunaux de d’appel, des demandes d’une d’appel, il est statué
première instance, des valeur supérieure à vingt mille conformément aux dispositions
demandes jusqu’à la valeur de dirhams (20.000 dirhams); de l’article 12 ci-dessus.
vingt mille dirhams (20.000 Art 12: Si la valeur du litige est
dirhams); indéterminée, la décision est
rendue en premier ressort
TAUX DE COMPETENCE DES TRIBUNAUX

Tribunal de première instance Tribunal de commerce Tribunaux de proximité


20 000 dhs Le tribunal de commerce est Le juge de proximité connaît de
compétents pour connaître des toutes les actions personnelles
demandes dont le principal et mobilières si elles n’excèdent
excède la valeur de 20.000 la valeur de cinq mille dirhams.
dirhams Art 6 de la loi 53-95 Art 10 Loi 42-10 portant
instituant les juridictions de organisation des juridictions de
commerce proximité et fixant leur
compétence
COMPÉTENCE DES JURIDICTIONS RÉPRESSIVES
EXEMPLES : TITRE V DU CODE DES ASSURANCES :
SANCTIONS ADMINISTRATIVES ET PÉNALES.
• Le TITRE V du code des assurances est consacré aux sanctions administratives et
pénales pour les infractions commises par les intermédiaires
INFRACTION COMMISE PAR LES INTERMÉDIAIRES

• Article 328 : Tout intermédiaire d'assurances qui, de mauvaise foi, couvre un risque sans
avoir établi et transmis la proposition d'assurance à une entreprise agréée pour pratiquer les
opérations d'assurances au Maroc, est passible par dérogation à l'article 540 du code pénal,
d'un emprisonnement de un (1) à cinq (5) ans et d'une amende égale à dix (10)
fois le montant des primes perçues frauduleusement, sans que son montant
puisse être inférieur à cinq mille (5.000) dirhams.
• Le fait de disposer de matériels nécessaires à cet effet : faux imprimés, propositions, polices,
notes de couverture, attestations d'assurances ou d'appareils permettant de les confectionner,
constitue un commencement d'exécution non équivoque et est puni des mêmes peines.
COMPÉTENCE DES JURIDICTIONS RÉPRESSIVES

• les tribunaux répressifs peuvent statuer sur les exceptions de nongarantie soulevées à l’occasion de
l’intervention de l’assureur lors des poursuites engagées contre l’assuré en cas de dommages
corporels. (cours du Professeur Hatimy S6 FSJES Casablanca)
COMPÉTENCE DES JURIDICTIONS PÉNALES
(ASSURANCE RC AUTOMOBILE)
• Article 129 : L'assureur est substitué de plein droit à l'assuré dans les limites de la garantie prévue au
contrat pour le paiement des indemnités ou des rentes allouées aux personnes transportées, aux tiers
ou à leurs ayants droit et de tous les autres frais résultant de l'accident.
• Dans le cas où une juridiction civile ou pénale est saisie d'une action en dommages et intérêts,
l'assureur doit être obligatoirement appelé en cause par le demandeur en indemnité ou
par l'assuré. La décision attribuant une indemnité ou une rente doit mentionner la substitution de
l'assureur à l'assuré dans les limites de la garantie prévue au contrat d'assurance. Aucun recours ne peut
être exercé par les créanciers ou les crédirentiers contre l'assuré, sauf pour la partie des indemnités ou
des rentes et des frais excédant les limites de la garantie. Est nulle toute saisie opérée à l'encontre de
l'assuré pour le paiement des indemnités ou des rentes qui font l'objet de la garantie du contrat
d'assurance.
DROIT COMPARE : COMPÉTENCE LIMITÉE DU JUGE
RÉPRESSIF
• Avant la loi du 18 juillet 1983, la règle était le principe de l’incompétence des juridictions
répressives pour l’assureur demandeur. Ainis, l’assureur qui a indelnisé son assuré victime
d’une infraction commise par un tiers, exerce son recours subrogatoire contre le tiers, il
ne peut le faire en se constituant partie civile devant la juridiction répressive.
• Ce pendant la loi de 1983 a permis execptionnellement la mise en cause des assureurs
en cas de dommage corporels et cela afin de protéger les victimes d’infraction. Article
388-1 du code de procédure ppénal en France.
II - COMPÉTENCE TERRITORIALE
LA COMPÉTENCE TERRITORIALE EN MATIERE
COMMERCIALE
Article 10 de la loi 53-95 instituant les juridictions de commerce
• La compétence territoriale appartient au tribunal du domicile réel ou élu du
défendeur.
• Lorsque ce dernier n'a pas de domicile au Maroc, mais y dispose d'une résidence, la
compétence appartient au tribunal de cette résidence. Lorsque le défendeur n'a ni
domicile, ni résidence au Maroc, il pourra être traduit devant le tribunal du domicile ou
de la résidence du demandeur ou de l'un d'eux s'ils sont plusieurs. S'il y a plusieurs
défendeurs, le demandeur peut saisir, à son choix, le tribunal du domicile ou de la
résidence de l'un d'eux.
RÈGLES PARTICULIÈRES

DÉROGATION AU CPC CLAUSE ATTRIBUTIVE DE


COMPÉTENCE
Article 11 : Par dérogation aux dispositions de l'article 28 du • Article 12
code de procédure civile, les actions sont portées :
• - en matière de sociétés, devant le tribunal de commerce du Les parties peuvent dans tous les cas convenir par
lieu du siège social de la société ou de sa succursale; écrit de désigner le tribunal de commerce compétent
• - en matière de difficultés de l'entreprise, tribunal de
commerce du lieu du principal établissement du commerçant
ou du siège social de la société;
• - en matière de mesures conservatoires, devant le tribunal de
commerce dans le ressort territorial duquel se trouve l'objet
desdites mesures.
SECTION 2 – LA PRESCRIPTION
RAPPEL DROIT COMMUN
I – LA PRESCRIPTION

• Article 371 DOC : La prescription pendant le laps de temps fixé par la loi éteint l'action naissant de
l'obligation.

• Article 372 DOC : La prescription n'éteint pas l'action de plein droit ; elle doit être invoquée par
celui qui y a intérêt. Le juge ne peut suppléer d'office le moyen résultant de la prescription.
II – INTERRUPTION DE LA PRESCRIPTION

Article 381 : La prescription est interrompue :

• 1° Par toute demande judiciaire ou extra-judiciaire ayant date certaine qui constitue le débiteur en demeure
d'exécuter son obligation, même lorsqu'elle est faite devant un juge incompétent ou que l'acte est déclaré nul pour
vice de forme ;

• 2° Par la demande d'admission de la créance à la faillite du débiteur ;

• 3° Par un acte conservatoire ou d'exécution entrepris sur les biens du débiteur, ou pour toute requête afin d'être
autorisé à procéder à un acte de ce genre.

Article 382 : La prescription est également interrompue par tout acte par lequel le débiteur reconnaît le droit de celui
contre lequel il avait commencé à prescrire ; par exemple, s'il y a eu compte arrêté ; s'il paye un acompte, lorsque ce
paiement résulte d'un acte ayant date certaine ; s'il demande un délai pour payer ; s'il fournit une caution ou autre
garantie ; s'il oppose la compensation à la demande de paiement du créancier.
B- EFFETS DE L’INTERRUPTION

• Article 383 : Lorsque la prescription est valablement interrompue, le temps écoulé jusqu'à l'acte
interruptif n'est pas compté aux effets de la prescription, et un nouveau délai de prescription
commence à partir du moment où l'acte interruptif a cessé de produire son effet.

• Article 384 : L'interruption de la prescription contre l'héritier apparent et tout autre possesseur de
la créance s'étend à celui qui succède à ses droits.

• Article 385 : L'interruption de la prescription peut être opposée aux héritiers et ayants droit du
créancier.
III – CALCUL DELAI DE PRESCRIPTION

A. Point de départ et dernier jour

Article 386 :

• La prescription se calcule par jours entiers et non par heures ;

• le jour qui sert de point de départ à la prescription n'est point compté dans le calcul du temps
requis pour prescrire.

• La prescription s'accomplit lorsque le dernier jour du terme est expiré.


LES DELAIS DE DROIT COMMUN

1-La prescription de droit commun

• a-La règle : 15 ans

• Article 387 : Toutes les actions naissant d'une obligation sont prescrites par quinze ans, sauf les
exceptions ci-après et celles qui sont déterminées par la loi dans les cas particuliers.

• b-Les cas particuliers : 5ans, 2ans, 1 an


PRESCRIPTION DE CINQ ANS

• Article 388:

• Se prescrit par cinq ans : l'action des marchands, fournisseurs, fabricants, à raison des fournitures
par eux faites, pour les besoins de leur profession, à d'autres marchands, fournisseurs, ou
fabricants.
SE PRESCRIVENT PAR DEUX ANS :

• 1° L'action des médecins, chirurgiens, accoucheurs, dentistes, vétérinaires, pour leurs visites et opérations ainsi que pour leurs
fournitures et déboursés, à partir de la date de la fourniture ;

• 2° Celle des pharmaciens pour les médicaments par eux fournis, à partir de la date de la fourniture ;

• 3° Celle des établissements publics ou privés destinés au traitement des maladies physiques ou mentales, ou à la garde des malades, à
raison des soins par eux donnés auxdits malades et des fournitures et déboursés faits pour ces derniers, à partir du jour où les soins ont
été donnés et où les fournitures ont été faites ;

• 4° Celle des architectes, ingénieurs, experts, géomètres, pour leurs devis ou opérations et les déboursés par eux faits, à partir du jour où
le devis a été remis, les opérations accomplies ou les déboursés effectués,

• 5° Celle des marchands, fournisseurs, fabricants, à raison des fournitures par eux faites aux particuliers pour leurs usages domestiques ;

• 6° Celle des agriculteurs et producteurs de matières premières pour les fournitures par eux faites, lorsqu'elles ont servi aux usages
domestiques du débiteur ; ce, à partir du jour où les fournitures ont été faites.
SE PRESCRIVENT PAR UNE ANNÉE DE TROIS CENT SOIXANTE-
CINQ JOURS :
• 1° L'action des instituteurs, professeurs, maîtres de pension publics ou privés, pour les honoraires à eux dus par leurs élèves, ainsi que
pour les fournitures faites à ces derniers, à partir de l'échéance du terme fixé pour le paiement de leurs honoraires ;

• 2° Celle des domestiques pour leurs gages, déboursés et autres prestations à eux dus, en vertu du louage des services, ainsi que celle
des maîtres contre leurs serviteurs pour les avances faites à ceux-ci à ce même titre ;

• 3° (Modifié, D. 6 juillet 1954 - 5 kaada 1373) : Celle des ouvriers, employés, apprentis, voyageurs, représentants ou placiers de
commerce et d'industrie pour leurs salaires et commissions, pour les déboursés par eux faits à raison de leurs services, pour leurs
indemnités de congés annuels payés ou compensatrices de congé dues au titre de l'année de référence en cours, ainsi que dans le cas
de droit à des congés groupés, au titre de l'année ou des deux années précédentes ; Celle des artisans pour leurs fournitures et journées
et pour les déboursés par eux faits à raison de leurs services ; Celle de l'employeur ou patron pour les sommes avancées à ses ouvriers,
employés, apprentis, voyageurs, représentants ou placiers, sur leurs rémunérations ou commissions ou bien au titre des déboursés faits
par eux à raison de leurs services ;

• 4° Celle des hôteliers ou traiteurs, à raison du logement et de la nourriture qu'ils fournissent, et des déboursés faits pour leurs clients ;

• 5° Celle des locateurs de meubles et choses mobilières, à raison du prix du louage de ces choses.
Article 389 (SUITE) :
se prescrivent également par une année de trois cent soixante-cinq jours :

• 1° L'action des mandataires ad litem (oukil) pour les honoraires et déboursés, à partir du jugement
définitif ou de la révocation du mandat à eux conféré ;

• 2° Celle des médiateurs, pour le paiement de leurs courtages, à partir de la conclusion de l'affaire ;

• 3° Celle des parties contre les personnes ci-dessus dénommées, à raison des sommes avancées
par les parties auxdites personnes pour l'accomplissement des affaires dont celles-ci sont
chargées, à partir des mêmes dates établies pour chacune de ces catégories de personnes. (§§ 4°,
5° et 6° supprimés.)

• 7° (Ajouté, D. 17 février 1939 - 27 hija 1337) : Les actions pour avaries, pertes ou retards et toutes
les autres actions auxquelles peut donner lieu le contrat de transport
Article 392 : Toutes actions entre les associés, et entre ceux-ci et les tiers, à raison des obligations
naissant du contrat de société, sont prescrites par cinq ans, à partir du jour où l'acte de dissolution
de la société, ou de renonciation de l'associé, a été publié. Lorsque le droit du créancier de la société
échoit seulement après la date de la publication, la prescription ne commence qu'à partir de
l'échéance. Il n'est pas dérogé aux prescriptions plus brèves établies par la loi en matière de société.
PRESCRIPTION COMMERCIALE

La prescription en matière commerciale :


Article 5 du Code de commerce : les obligations nées, à l'occasion de leur commerce, entre
commerçants, ou entre commerçants et non commerçants, se prescrivent par 5 ans, sauf
dispositions spéciales contraires.
PRESCRIPTION EN ASSURANCE

• Aux termes de l’article 25 du code des assurances, toutes les actions dérivant
d'un contrat d'assurance sont prescrites par deux (2) ans à compter de
l'événement qui y donne naissance
DROIT COMMUN DROIT COMMERCIAL DROIT DES ASSURANCES

Règle générale : 15 ans Article 5 du Code de l’article 25 du code des


Toutes les actions naissant commerce : les obligations assurances, toutes les
d'une obligation sont prescrites nées, à l'occasion de leur actions dérivant d'un
par quinze ans, sauf les commerce, entre contrat d'assurance sont
exceptions ci-après et celles qui commerçants, ou entre prescrites par deux (2) ans à
sont déterminées par la loi dans commerçants et non compter de l'événement qui
les cas particuliers. commerçants, se prescrivent y donne naissance
par 5 ans, sauf dispositions
Les cas particuliers : 5ans, 2ans, spéciales contraires.
1 an
HISTORIQUE EN FRANCE :

• Avant la loi de 1930 en France, la prescription applicable en assurance était celle du droit
commun (30 ans). Mais les assureurs inséraient dans leurs police des délais de six mois pour
l’action en règlement de sinistres.

• Le législateur français a instauré un délai de deux ans par la loi de 1930.

• La réforme du code civil français par la loi du 7 juin 2008 a introduit des changements
importants dans le régime général de la prescription civile mais a conservé le délai de deux ans
en matière d’assurance. Ce délai ne peut être aménagé par des dispositions conventionnelles.

• Le code des assurances marocain consacre dans son titre 1 un chapitre IV à la prescription.
I – DELAI DE LA PRESCRIPTION EN ASSURANCE

Règle générale : prescription biennale

• Aux termes de l’article 25 du code des assurances, toutes les actions dérivant d'un
contrat d'assurance sont prescrites par deux (2) ans à compter de l'événement qui y
donne naissance deux à compter de l’évènement qui y a donné naissance et on ne
peut y déroger contractuellement

• La durée de la prescription ne peut être abrégée par une clause du contrat (Article 26 du
code des assurances)
II- LE CHAMP D’APPLICATION

A- les actions concernées par la prescription biennale


B- Les exclusions
A-LES ACTIONS CONCERNÉES PAR LA
PRESCRIPTION BIENNALE
• Toutes actions dérivant d'un contrat d'assurance sont prescrites par deux (2) ans à
compter de l'événement qui y donne naissance » Article 25 du code des assurances

• Il s’agit de toutes les actions entre les parties au contrat d’assurance assureur et
souscripteur.

Ex :

• Les actions en paiement de prime intentées par l’assureur contre l’assuré,


• les actions en règlement de sinistre intentées par l’assuré (souscripteur ou bénéficiaire d’une
stipulation pour autrui) contre l’assureur
• les actions en nullité ou résiliation du contrat
B- LES EXCLUSIONS

Ne sont pas concernées par cette prescription les actions où sont parties des tiers
au contrat d’assurance, à savoir :
1 - L’action en responsabilité ou en garantie du tiers victime
2 – L’action subrogatoire

3 – L’action intentée par les tiers bénéficiaires en assurance de personnes

4 – Les actions dérivant d’un contrat d’assurance de personnes.


1 - L’ACTION EN RESPONSABILITÉ OU EN
GARANTIE DU TIERS VICTIME
Il s’agit de :

• - l’action intentée contre l’assuré responsable du dommage ou

• - l’action directe dans laquelle la victime est tierce par rapport au contrat d’assurance

• La jurisprudence française pose le principe que la victime échappe à la prescription


biennale lorsqu’elle agit contre le responsable ou son assureur et que ce sont les délais
de prescription du droit commun qui vont s’appliquer
2 – L’ACTION SUBROGATOIRE

C’est celle intentée par l’assureur qui a indemnisé son assuré victime et qui se retourne
contre le tiers responsable du sinistre. On applique ici également la prescription de droit
commun.
3 – L’ACTION INTENTÉE PAR LES TIERS
BÉNÉFICIAIRES EN ASSURANCE DE PERSONNES
Par dérogation à la règle générale, La prescription est portée à dix (10) ans dans les
contrats d’assurance en cas de vie et de capitalisation lorsque le bénéficiaire est une
personne distincte du souscripteur.

Quand l'action de l'assuré contre l'assureur a pour cause le recours d'un tiers, le délai de la
prescription ne court que du jour où ce tiers a exercé une action en justice contre l'assuré ou
a été indemnisé par ce dernier.
4 – LES ACTIONS DÉRIVANT D’UN CONTRAT
D’ASSURANCE DE PERSONNES
Par dérogation à la règle générale, les actions dérivant d’un contrat d’assurance de
personnes sont prescrites par cinq (5) ans à compter de l’évènement qui y donne
naissance.
Article 53 de la loi 110-14 instituant un régime de couverture
des conséquences d’évènements catastrophiques
• Toute demande en paiement des indemnités allouées par le fonds de solidarité se
prescrivent par deux ans à compter de la publication de l’acte administratif.
• Toutefois, la prescription ne court pas ou est suspendue contre celui qui est dans
l’impossibilité d’agir par suite d’un empêchement résultant de la loi ou de la
force majeure.
• Elle est également suspendue ou interrompue par toute cause ordinaire de suspension
ou d’interruption de la prescription conformément aux règles de droit commun
CAS PARTICULIERS : POINT DE DÉPART DU DELAI

Toutefois, ce délai ne court :

• 1° en cas d'omission ou de fausse déclaration sur le risque couru, que du jour où


l'assureur en a eu connaissance;

• 2° en cas de non paiement de primes ou d'une fraction de primes, que du 10e jour de
l'échéance de celles-ci;

• 3° en cas de sinistre, que du jour où les intéressés en ont eu connaissance, s’ils prouvent
qu’ils l’ont ignoré jusque là.
II – L’INTERRUPTION DE LA PRESCRIPTION

A. Les causes d’interruption

Article 27 du code des assurances: (1er alinéa modifié par la loi n° 39-05 du 14 février
2006)
INTERRUPTION

La prescription est interrompue :

• par la désignation d'experts à la suite d'un sinistre ou


• par toutes causes ordinaires d'interruption de la prescription conformément aux
règles de droit commun, et
• notamment par l'envoi d'une lettre recommandée avec accusé de réception
adressée par l'assureur à l'assuré en ce qui concerne l'action en paiement de
la prime et par l'assuré à l'assureur en ce qui concerne le règlement de
l'indemnité.

• Art 27 du code des assurances (suite)


1 - CAUSES ORDINAIRES D’INTERRUPTION DE
PRESCRIPTION (DROIT COMMUN
ARTICLE 381 DU DOC : ARTICLE 382 DU DOC
La prescription est également interrompue par tout acte
La prescription est interrompue :
par lequel le débiteur reconnaît le droit de celui contre
1° Par toute demande judiciaire ou extra-judiciaire ( ex :
lequel il avait commencé à prescrire ; par exemple,
signification par huissier) ayant date certaine qui constitue le s'il y a eu compte arrêté ;
débiteur en demeure d'exécuter son obligation, même
lorsqu'elle est faite devant un juge incompétent ou que l'acte s'il paye un acompte, lorsque ce paiement résulte d'un
est déclaré nul pour vice de forme ;
acte ayant date certaine ;
2° Par la demande d'admission de la créance à la faillite du s'il demande un délai pour payer ;
débiteur ;
s'il fournit une caution ou autre garantie ;
3° Par un acte conservatoire ou d'exécution entrepris sur les
biens du débiteur, ou pour toute requête afin d'être autorisé s'il oppose la compensation à la demande de paiement
à procéder à un acte de ce genre. du créancier.
2– LES CAUSES INTERRUPTIVES PROPRES AU
DROIT DES ASSURANCES

Les modes d’interruption propres au contrat d’assurance sont la désignation d’un expert et
l’envoi d’une lettre recommandée avec accusé de réception.
LA DÉSIGNATION D’UN EXPERT

• Le code des assurances cite expressément comme cause d’interruption


de la prescription la désignation d’un expert suite à un sinistre. La
jurisprudence française laisse les parties libres du choix de l’expert.
L’expert est celui qui en a la qualité, qui peut établir l’origine du dommage
ou en estimer les effets.
• L’expertise peut être amiable ou judiciaire. Le plus souvent elle est le fait
de l’assuré. L’expertise judiciaire est ordonnée par le juge. Pour la
jurisprudence française, la prescription court à compter du jour de la
désignation de l’expert et non d’un autre jour.
l’envoi d’une lettre recommandée avec accusé de
réception
• Cette cause d’interruption ne s’applique pas à toutes les actions mais se limite à certaines actions :

- l’action en paiement de la prime pour l’assureur


- l’action en règlement de l’indemnité pour l’assuré

• La rédaction de la lettre recommandée est importante dans la mesure où une simple lettre de déclaration du
sinistre ne peut être considérée aux yeux de la jurisprudence française comme interrompant la prescription.
L’assuré doit prendre soin à mentionner dans sa lettre recommandée la réclamation de l’indemnité de
sinistre. De même, une simple lettre de réclamation de paiement des primes impayées par un souscripteur
n’interrompt pas la prescription.

• La lettre recommandée à elle seule n’est pas suffisante. L’accusé de réception est obligatoire. Il faut donc
produire le récépissé postal de l’envoi avec l’accusé de réception.
B- LES EFFETS DE L’INTERRUPTION

• L’interruption a pour effet d’anéantir le délai couru. Elle a donc un effet rétroactif
contrairement à la suspension. Dès la cause d’interruption, un nouveau délai de deux ans
va courir.

• Selon la jurisprudence française, la lettre recommandée avec AR adressée par l’assuré à


l’assureur va interrompre le cours de la prescription. Mais ce délai reprend son cours à
compter de l’évènement interruptif. L’action en justice devra donc être intentée avant
l’expiration du nouveau délai de deux ans
III – LA SUSPENSION DE LA PRESCRIPTION

• Article 378 du DOC : Aucune prescription n'a lieu : 1°


Entre époux pendant la durée du mariage ; 2° Entre le
père ou la mère et leurs enfants ; 3° Entre l'incapable,
le habous ou autre personne morale, et le tuteur,
curateur ou administrateur, tant que le mandat n'a
pas pris fin et qu'ils n'ont pas définitivement rendu
leurs comptes.

• Article 379 du DOC : La prescription ne court point


contre les mineurs non émancipés et autres Article 27 du code des assurances:
incapables, s'ils n'ont pas de tuteur, de conseil
judiciaire ou de curateur jusqu'après leur majorité, La prescription court même contre les
leur émancipation ou la nomination d'un représentant
légal. mineurs, les interdits et tous les incapables
lorsque ceux-ci sont pourvus d'un tuteur
conformément à leur statut personnel.
DOCTRINE FRANCAISE

• Selon le code civil français, il y a suspension de la prescription lorsque l’intéressé s’est trouvé dans l’impossibilité d’agir, en
raison de la force majeure (art 2234 C.civ) ou de l’ignorance du contrat (art 2224 C.civ). De même la jurisprudence française
considère que le fait par l’assureur de diriger le procès intenté contre l’assuré par la victime, suspend, tant que dure cette
direction, le cours de la prescription de l’assuré contre lui, tant que dure cette direction du procès .

• En France toujours, depuis la loi du 17 juin 2008, la prescription est également suspendue en cas de recours à la médiation ou
la conciliation.

• La décision de justice ordonnant une expertise avant tout procès suspend la prescription jusqu’au jour où la mesure
d’instruction est exécutée (art 2239 C.civ).

• Yvonne Lambert-Faivre Leveneur Laurent « Droit des assurances » Précis Dalloz » p253

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