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CONTENTIEUX EN
ASSURANCE
PLAN DU CHAPITRE
• Section 1 - LA COMPETENCE
• Section 2 - LA PRESCRIPTION
SECTION 1 – LA COMPETENCE
LA COMPÉTENCE
• La compétence d’attribution
• La compétence territoriale
SILENCE DU CODE DES ASSURANCES
• Le contrat d’assurance est un contrat de droit privé, ce qui écarte la compétence des
juridictions administratives.
• Selon la jurisprudence française, l’action en responsabilité d’une collectivité publique relève
bien de la compétence des tribunaux administratifs. Ceux-ci sont compétents pour statuer
sur l’action en responsabilité, alors que ils ne sont pas compétents pour l’interprétation et
l’exécution du contrat judiciaire qui est du seul ressort du juge judiciaire (Rochex et
Courtieux « le droit du contrat d’assurance terrestre »)
• En droit marocain, la compétence des juridictions administratives est prévue par la la loi n°
110-14du 25 août 2016 instituant le régime de couverture des conséquences d'événements
catastrophiques et modifiant et complétant la loi n° 17-99 portant code des assurances
A – COMPÉTENCE PARTICULIÈRE DES
JURIDICTIONS ADMINISTRATIVES
CAS PARTICULIER
• Les catastrophes naturelles telles que les inondations, les tremblements de terre et les
actes de terrorisme peuvent provoquer des préjudices corporels et la destruction des
biens.
• En vue de préserver l’intérêt des victimes d'événements catastrophiques, le législateur a
mis en place un régime mixte d’indemnisation des victimes d'événements
catastrophiques, combinant à la fois
• un système assurantiel au profit des personnes ayant souscrit un contrat d'assurance et
• un système allocataire au profit des personnes physiques ne disposant d'aucune couverture.
OBJECTIFS
• garantir à l’ensemble des individus présents sur le territoire national, un droit minimal à
compensation du préjudice corporel ou de la perte de l’usage de la résidence principale
qu’ils subissent en cas de survenance d’un événement catastrophique
• mettre en place une offre de couverture des évènements catastrophiques pouvant
affecter les personnes titulaires d’un contrat d’assurance.
Il est créé:
• une commission de suivi des événements catastrophiques chargée d’assurer le suivi
du régime et de formuler un avis sur l’opportunité de déclarer l’événement catastrophique
par voie d’acte administratif et
• Une commission de règlement de différents chargée de statuer préalablement à toute
action judiciaire sur tout différent opposant les victimes d’un évènement catastrophique ou
leurs ayants-droit au Fonds de solidarité. Elle est constituée pour chaque évènement
catastrophique. Le recours devant cette commission doit être introduit sans le délai d’un an à
compter de la date de notification de la décision contestée prise par le Fonds de solidarité
DEMANDE D’INDEMNISATION AUPRES DU FONDS
DE SOLIDARITE
• La victime, inscrite au registre de recensement ou ses ayant-droit, doivent introduire une
demande auprès du fonds de solidarité pour prétendre au bénéfices des indemnités
octroyées par ce Fonds.
• La décision d’irrecevabilité de la demande d’indemnisation doit être motivée et notifiée à
l’intéressée dans un délai de 30 jours à compter de la réception de la demande et des
documents l’accompagnant. A défaut de notification de la décision d’irrecevabilité dans
ledit délai, la demande d’indemnisation est réputée recevable.
Compétence des juridictions administratives
Juridictions Juridictions
civiles commerciales
Selon la qualité des parties, le contrat d’assurance peut
être civil, commercial ou mixte
Contrat civil Contrat commercial Contrat mixte
Si les deux parties ne sont pas commerçantes, le Si les deux parties sont Le contrat est mixte quand les
contrat relève de la compétence des tribunaux de commerçantes, le contrat parties sont de qualité
première instance . relève de la compétence des différentes.
Article 173 : Les sociétés d'assurances mutuelles tribunaux de commerce. La partie civile a le choix de
sont des sociétés à but non lucratif qui garantissent Article 5 loi 53-95: Les saisir la juridiction civile ou
au profit de leurs membres, personnes physiques tribunaux de commerce sont commerciale.
ou morales, appelés sociétaires, moyennant le compétents pour connaître : 1
versement d'une cotisation fixe ou variable, le - des actions relatives aux
règlement intégral de leurs engagements, en cas de contrats commerciaux;
réalisation des risques dont elles ont pris la charge
2 - COMPETENCE SELON LE TAUX
TAUX DE COMPETENCE
TAUX DU RESSORT
La répartition des
Valeur en dessous de
compétences est en
laquelle l’appel n’est pas
fonction du montant de
ouvert
la demande
COMPÉTENCE GENERALE DES TPI
• Article 18 cpc
Sous réserve de la compétence spéciale attribuée aux sections de la justice de
proximité , les tribunaux de première instance connaissent de toutes les affaires civiles, les
affaires de la famille , commerciales , administratives et sociales, soit en premier et dernier
ressort, soit à charge d'appel.
Le taux de la compétence en dernier ressort est déterminé par le montant de la demande,
à l ’exception des frais de justice, etc. (article 11 du CPC)
a- TAUX DE COMPETENCE
TAUX DE COMPÉTENCE
DES JURIDICTIONS DE PROXIMITÉ
• Le juge de proximité connaît de toutes les actions personnelles et mobilières si elles
n’excèdent la valeur de cinq mille dirhams.
Art 10 Loi 42-10 portant organisation des juridictions de proximité et fixant leur compétence
2 – TAUX DU RESSORT
TAUX EN PREMIER RESSORT A CHARGE D’APPEL
Litige d’une valeur allant Valeur supérieure à20 000 dhs valeur du litige indéterminée
jusqu’à 20 000 dirhams
en premier ressort, à charge en premier ressort, à charge en premier ressort et à charge
d’appel devant les chambres d’appel devant les cours d’appel devant les cours
des appels des tribunaux de d’appel, des demandes d’une d’appel, il est statué
première instance, des valeur supérieure à vingt mille conformément aux dispositions
demandes jusqu’à la valeur de dirhams (20.000 dirhams); de l’article 12 ci-dessus.
vingt mille dirhams (20.000 Art 12: Si la valeur du litige est
dirhams); indéterminée, la décision est
rendue en premier ressort
TAUX DE COMPETENCE DES TRIBUNAUX
• Article 328 : Tout intermédiaire d'assurances qui, de mauvaise foi, couvre un risque sans
avoir établi et transmis la proposition d'assurance à une entreprise agréée pour pratiquer les
opérations d'assurances au Maroc, est passible par dérogation à l'article 540 du code pénal,
d'un emprisonnement de un (1) à cinq (5) ans et d'une amende égale à dix (10)
fois le montant des primes perçues frauduleusement, sans que son montant
puisse être inférieur à cinq mille (5.000) dirhams.
• Le fait de disposer de matériels nécessaires à cet effet : faux imprimés, propositions, polices,
notes de couverture, attestations d'assurances ou d'appareils permettant de les confectionner,
constitue un commencement d'exécution non équivoque et est puni des mêmes peines.
COMPÉTENCE DES JURIDICTIONS RÉPRESSIVES
• les tribunaux répressifs peuvent statuer sur les exceptions de nongarantie soulevées à l’occasion de
l’intervention de l’assureur lors des poursuites engagées contre l’assuré en cas de dommages
corporels. (cours du Professeur Hatimy S6 FSJES Casablanca)
COMPÉTENCE DES JURIDICTIONS PÉNALES
(ASSURANCE RC AUTOMOBILE)
• Article 129 : L'assureur est substitué de plein droit à l'assuré dans les limites de la garantie prévue au
contrat pour le paiement des indemnités ou des rentes allouées aux personnes transportées, aux tiers
ou à leurs ayants droit et de tous les autres frais résultant de l'accident.
• Dans le cas où une juridiction civile ou pénale est saisie d'une action en dommages et intérêts,
l'assureur doit être obligatoirement appelé en cause par le demandeur en indemnité ou
par l'assuré. La décision attribuant une indemnité ou une rente doit mentionner la substitution de
l'assureur à l'assuré dans les limites de la garantie prévue au contrat d'assurance. Aucun recours ne peut
être exercé par les créanciers ou les crédirentiers contre l'assuré, sauf pour la partie des indemnités ou
des rentes et des frais excédant les limites de la garantie. Est nulle toute saisie opérée à l'encontre de
l'assuré pour le paiement des indemnités ou des rentes qui font l'objet de la garantie du contrat
d'assurance.
DROIT COMPARE : COMPÉTENCE LIMITÉE DU JUGE
RÉPRESSIF
• Avant la loi du 18 juillet 1983, la règle était le principe de l’incompétence des juridictions
répressives pour l’assureur demandeur. Ainis, l’assureur qui a indelnisé son assuré victime
d’une infraction commise par un tiers, exerce son recours subrogatoire contre le tiers, il
ne peut le faire en se constituant partie civile devant la juridiction répressive.
• Ce pendant la loi de 1983 a permis execptionnellement la mise en cause des assureurs
en cas de dommage corporels et cela afin de protéger les victimes d’infraction. Article
388-1 du code de procédure ppénal en France.
II - COMPÉTENCE TERRITORIALE
LA COMPÉTENCE TERRITORIALE EN MATIERE
COMMERCIALE
Article 10 de la loi 53-95 instituant les juridictions de commerce
• La compétence territoriale appartient au tribunal du domicile réel ou élu du
défendeur.
• Lorsque ce dernier n'a pas de domicile au Maroc, mais y dispose d'une résidence, la
compétence appartient au tribunal de cette résidence. Lorsque le défendeur n'a ni
domicile, ni résidence au Maroc, il pourra être traduit devant le tribunal du domicile ou
de la résidence du demandeur ou de l'un d'eux s'ils sont plusieurs. S'il y a plusieurs
défendeurs, le demandeur peut saisir, à son choix, le tribunal du domicile ou de la
résidence de l'un d'eux.
RÈGLES PARTICULIÈRES
• Article 371 DOC : La prescription pendant le laps de temps fixé par la loi éteint l'action naissant de
l'obligation.
• Article 372 DOC : La prescription n'éteint pas l'action de plein droit ; elle doit être invoquée par
celui qui y a intérêt. Le juge ne peut suppléer d'office le moyen résultant de la prescription.
II – INTERRUPTION DE LA PRESCRIPTION
• 1° Par toute demande judiciaire ou extra-judiciaire ayant date certaine qui constitue le débiteur en demeure
d'exécuter son obligation, même lorsqu'elle est faite devant un juge incompétent ou que l'acte est déclaré nul pour
vice de forme ;
• 3° Par un acte conservatoire ou d'exécution entrepris sur les biens du débiteur, ou pour toute requête afin d'être
autorisé à procéder à un acte de ce genre.
Article 382 : La prescription est également interrompue par tout acte par lequel le débiteur reconnaît le droit de celui
contre lequel il avait commencé à prescrire ; par exemple, s'il y a eu compte arrêté ; s'il paye un acompte, lorsque ce
paiement résulte d'un acte ayant date certaine ; s'il demande un délai pour payer ; s'il fournit une caution ou autre
garantie ; s'il oppose la compensation à la demande de paiement du créancier.
B- EFFETS DE L’INTERRUPTION
• Article 383 : Lorsque la prescription est valablement interrompue, le temps écoulé jusqu'à l'acte
interruptif n'est pas compté aux effets de la prescription, et un nouveau délai de prescription
commence à partir du moment où l'acte interruptif a cessé de produire son effet.
• Article 384 : L'interruption de la prescription contre l'héritier apparent et tout autre possesseur de
la créance s'étend à celui qui succède à ses droits.
• Article 385 : L'interruption de la prescription peut être opposée aux héritiers et ayants droit du
créancier.
III – CALCUL DELAI DE PRESCRIPTION
Article 386 :
• le jour qui sert de point de départ à la prescription n'est point compté dans le calcul du temps
requis pour prescrire.
• Article 387 : Toutes les actions naissant d'une obligation sont prescrites par quinze ans, sauf les
exceptions ci-après et celles qui sont déterminées par la loi dans les cas particuliers.
• Article 388:
• Se prescrit par cinq ans : l'action des marchands, fournisseurs, fabricants, à raison des fournitures
par eux faites, pour les besoins de leur profession, à d'autres marchands, fournisseurs, ou
fabricants.
SE PRESCRIVENT PAR DEUX ANS :
• 1° L'action des médecins, chirurgiens, accoucheurs, dentistes, vétérinaires, pour leurs visites et opérations ainsi que pour leurs
fournitures et déboursés, à partir de la date de la fourniture ;
• 2° Celle des pharmaciens pour les médicaments par eux fournis, à partir de la date de la fourniture ;
• 3° Celle des établissements publics ou privés destinés au traitement des maladies physiques ou mentales, ou à la garde des malades, à
raison des soins par eux donnés auxdits malades et des fournitures et déboursés faits pour ces derniers, à partir du jour où les soins ont
été donnés et où les fournitures ont été faites ;
• 4° Celle des architectes, ingénieurs, experts, géomètres, pour leurs devis ou opérations et les déboursés par eux faits, à partir du jour où
le devis a été remis, les opérations accomplies ou les déboursés effectués,
• 5° Celle des marchands, fournisseurs, fabricants, à raison des fournitures par eux faites aux particuliers pour leurs usages domestiques ;
• 6° Celle des agriculteurs et producteurs de matières premières pour les fournitures par eux faites, lorsqu'elles ont servi aux usages
domestiques du débiteur ; ce, à partir du jour où les fournitures ont été faites.
SE PRESCRIVENT PAR UNE ANNÉE DE TROIS CENT SOIXANTE-
CINQ JOURS :
• 1° L'action des instituteurs, professeurs, maîtres de pension publics ou privés, pour les honoraires à eux dus par leurs élèves, ainsi que
pour les fournitures faites à ces derniers, à partir de l'échéance du terme fixé pour le paiement de leurs honoraires ;
• 2° Celle des domestiques pour leurs gages, déboursés et autres prestations à eux dus, en vertu du louage des services, ainsi que celle
des maîtres contre leurs serviteurs pour les avances faites à ceux-ci à ce même titre ;
• 3° (Modifié, D. 6 juillet 1954 - 5 kaada 1373) : Celle des ouvriers, employés, apprentis, voyageurs, représentants ou placiers de
commerce et d'industrie pour leurs salaires et commissions, pour les déboursés par eux faits à raison de leurs services, pour leurs
indemnités de congés annuels payés ou compensatrices de congé dues au titre de l'année de référence en cours, ainsi que dans le cas
de droit à des congés groupés, au titre de l'année ou des deux années précédentes ; Celle des artisans pour leurs fournitures et journées
et pour les déboursés par eux faits à raison de leurs services ; Celle de l'employeur ou patron pour les sommes avancées à ses ouvriers,
employés, apprentis, voyageurs, représentants ou placiers, sur leurs rémunérations ou commissions ou bien au titre des déboursés faits
par eux à raison de leurs services ;
• 4° Celle des hôteliers ou traiteurs, à raison du logement et de la nourriture qu'ils fournissent, et des déboursés faits pour leurs clients ;
• 5° Celle des locateurs de meubles et choses mobilières, à raison du prix du louage de ces choses.
Article 389 (SUITE) :
se prescrivent également par une année de trois cent soixante-cinq jours :
• 1° L'action des mandataires ad litem (oukil) pour les honoraires et déboursés, à partir du jugement
définitif ou de la révocation du mandat à eux conféré ;
• 2° Celle des médiateurs, pour le paiement de leurs courtages, à partir de la conclusion de l'affaire ;
• 3° Celle des parties contre les personnes ci-dessus dénommées, à raison des sommes avancées
par les parties auxdites personnes pour l'accomplissement des affaires dont celles-ci sont
chargées, à partir des mêmes dates établies pour chacune de ces catégories de personnes. (§§ 4°,
5° et 6° supprimés.)
• 7° (Ajouté, D. 17 février 1939 - 27 hija 1337) : Les actions pour avaries, pertes ou retards et toutes
les autres actions auxquelles peut donner lieu le contrat de transport
Article 392 : Toutes actions entre les associés, et entre ceux-ci et les tiers, à raison des obligations
naissant du contrat de société, sont prescrites par cinq ans, à partir du jour où l'acte de dissolution
de la société, ou de renonciation de l'associé, a été publié. Lorsque le droit du créancier de la société
échoit seulement après la date de la publication, la prescription ne commence qu'à partir de
l'échéance. Il n'est pas dérogé aux prescriptions plus brèves établies par la loi en matière de société.
PRESCRIPTION COMMERCIALE
• Aux termes de l’article 25 du code des assurances, toutes les actions dérivant
d'un contrat d'assurance sont prescrites par deux (2) ans à compter de
l'événement qui y donne naissance
DROIT COMMUN DROIT COMMERCIAL DROIT DES ASSURANCES
• Avant la loi de 1930 en France, la prescription applicable en assurance était celle du droit
commun (30 ans). Mais les assureurs inséraient dans leurs police des délais de six mois pour
l’action en règlement de sinistres.
• La réforme du code civil français par la loi du 7 juin 2008 a introduit des changements
importants dans le régime général de la prescription civile mais a conservé le délai de deux ans
en matière d’assurance. Ce délai ne peut être aménagé par des dispositions conventionnelles.
• Le code des assurances marocain consacre dans son titre 1 un chapitre IV à la prescription.
I – DELAI DE LA PRESCRIPTION EN ASSURANCE
• Aux termes de l’article 25 du code des assurances, toutes les actions dérivant d'un
contrat d'assurance sont prescrites par deux (2) ans à compter de l'événement qui y
donne naissance deux à compter de l’évènement qui y a donné naissance et on ne
peut y déroger contractuellement
• La durée de la prescription ne peut être abrégée par une clause du contrat (Article 26 du
code des assurances)
II- LE CHAMP D’APPLICATION
• Il s’agit de toutes les actions entre les parties au contrat d’assurance assureur et
souscripteur.
Ex :
Ne sont pas concernées par cette prescription les actions où sont parties des tiers
au contrat d’assurance, à savoir :
1 - L’action en responsabilité ou en garantie du tiers victime
2 – L’action subrogatoire
• - l’action directe dans laquelle la victime est tierce par rapport au contrat d’assurance
C’est celle intentée par l’assureur qui a indemnisé son assuré victime et qui se retourne
contre le tiers responsable du sinistre. On applique ici également la prescription de droit
commun.
3 – L’ACTION INTENTÉE PAR LES TIERS
BÉNÉFICIAIRES EN ASSURANCE DE PERSONNES
Par dérogation à la règle générale, La prescription est portée à dix (10) ans dans les
contrats d’assurance en cas de vie et de capitalisation lorsque le bénéficiaire est une
personne distincte du souscripteur.
Quand l'action de l'assuré contre l'assureur a pour cause le recours d'un tiers, le délai de la
prescription ne court que du jour où ce tiers a exercé une action en justice contre l'assuré ou
a été indemnisé par ce dernier.
4 – LES ACTIONS DÉRIVANT D’UN CONTRAT
D’ASSURANCE DE PERSONNES
Par dérogation à la règle générale, les actions dérivant d’un contrat d’assurance de
personnes sont prescrites par cinq (5) ans à compter de l’évènement qui y donne
naissance.
Article 53 de la loi 110-14 instituant un régime de couverture
des conséquences d’évènements catastrophiques
• Toute demande en paiement des indemnités allouées par le fonds de solidarité se
prescrivent par deux ans à compter de la publication de l’acte administratif.
• Toutefois, la prescription ne court pas ou est suspendue contre celui qui est dans
l’impossibilité d’agir par suite d’un empêchement résultant de la loi ou de la
force majeure.
• Elle est également suspendue ou interrompue par toute cause ordinaire de suspension
ou d’interruption de la prescription conformément aux règles de droit commun
CAS PARTICULIERS : POINT DE DÉPART DU DELAI
• 2° en cas de non paiement de primes ou d'une fraction de primes, que du 10e jour de
l'échéance de celles-ci;
• 3° en cas de sinistre, que du jour où les intéressés en ont eu connaissance, s’ils prouvent
qu’ils l’ont ignoré jusque là.
II – L’INTERRUPTION DE LA PRESCRIPTION
Article 27 du code des assurances: (1er alinéa modifié par la loi n° 39-05 du 14 février
2006)
INTERRUPTION
Les modes d’interruption propres au contrat d’assurance sont la désignation d’un expert et
l’envoi d’une lettre recommandée avec accusé de réception.
LA DÉSIGNATION D’UN EXPERT
• La rédaction de la lettre recommandée est importante dans la mesure où une simple lettre de déclaration du
sinistre ne peut être considérée aux yeux de la jurisprudence française comme interrompant la prescription.
L’assuré doit prendre soin à mentionner dans sa lettre recommandée la réclamation de l’indemnité de
sinistre. De même, une simple lettre de réclamation de paiement des primes impayées par un souscripteur
n’interrompt pas la prescription.
• La lettre recommandée à elle seule n’est pas suffisante. L’accusé de réception est obligatoire. Il faut donc
produire le récépissé postal de l’envoi avec l’accusé de réception.
B- LES EFFETS DE L’INTERRUPTION
• L’interruption a pour effet d’anéantir le délai couru. Elle a donc un effet rétroactif
contrairement à la suspension. Dès la cause d’interruption, un nouveau délai de deux ans
va courir.
• Selon le code civil français, il y a suspension de la prescription lorsque l’intéressé s’est trouvé dans l’impossibilité d’agir, en
raison de la force majeure (art 2234 C.civ) ou de l’ignorance du contrat (art 2224 C.civ). De même la jurisprudence française
considère que le fait par l’assureur de diriger le procès intenté contre l’assuré par la victime, suspend, tant que dure cette
direction, le cours de la prescription de l’assuré contre lui, tant que dure cette direction du procès .
• En France toujours, depuis la loi du 17 juin 2008, la prescription est également suspendue en cas de recours à la médiation ou
la conciliation.
• La décision de justice ordonnant une expertise avant tout procès suspend la prescription jusqu’au jour où la mesure
d’instruction est exécutée (art 2239 C.civ).
• Yvonne Lambert-Faivre Leveneur Laurent « Droit des assurances » Précis Dalloz » p253