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EXPOSE DU DROIT CONSTITUTIONNEL

SOUS GROUPE N°5

Les participants :
Amy ngom
Mandiaye COULIBALY
Pape Yerim SOCE
Maimouna DOUMBIA
Fatou DIOUF
Awa SALL
Cheikh DIOP

SUJET : L’ETAT

Les hommes ont toujours senti la nécessite de vivre en société de façon


harmonieuse dans des cadres qui n’ont pas toujours pris la dénomination
d’Etat. Toutefois à partir du XVe siècle, l’Etat est devenu la forme
d’organisation sociétale la plus répandue. L’Etat est une notion ambivalente ou
polysémique car étant susceptible de faire l’objet de plusieurs définitions ou
conception.
C’est ainsi qu’on le conçoit comme une réalité historique, théorique,
sociologique, politique et juridique.
Dans le cadre de ce sujet, l’accent sera essentiellement mis sur la conception
juridique de l’Etat.
L’Etat est une conception difficile à définir de manière pleinement satisfaisante.
Dans ses contributions à la théorie générale de l’Etat (1921), le juriste Carré de
Malberg le définit comme une communauté d’homme fixée sur un territoire
propre et possédant une organisation d’où résulte pour le groupe envisagé
dans ses rapports avec ses membres une puissance suprême d’action, de
commandement et de coercition. Il souligne ainsi la double acception de la
nation d’Etat, qui correspond à un mode d’organisation sociale territorialement
défini et à un ensemble d’institution caractérisées par la détention du
monopole de l’édiction de la règle de droit et de l’emploi de la forme publique.
Ces précisions faites, le sujet soulève la question de savoir qu’est-ce que l’Etat ?
Une telle étude est importante à bien des égards car ayant soulevé des
questionnements sur l’Etat. En effet l’Etat, pour son existence, doit être doté
d’un certain nombre d’attributs que sont la souveraineté et la personnalité
juridique.
Compte tenu de ces considérations, il s’agira de montrer dans un premier temps
les critères de définition de l’Etat(I), dans un second temps les différentes
formes d’Etat (II).

I)Les critères de définition de l’Etat :


Les critères de définition de l’Etat sont repartis en deux : les critères
sociologiques(A) et les critères juridiques (B).

A) les critères sociologiques :


Ces critères comportent trois éléments que sont : le territoire, la population(1) et
le pouvoir politique organisé(2)

1) Le territoire et la population.
Le territoire il peut être définir comme l’unité physique sur laquelle l’Etat à un
droit de maitrise et de domination et peut légitimement y repousser toute
puissance étrangère. Il est délimité par des frontières définies comme <<la ligne
de rencontre des espaces ou s’exercent respectivement les pouvoirs et les droits
souverains >>. Dans la doctrine plusieurs conceptions s’affrontent pour
expliquer la notion de territoire.
Certains auteurs avancent la conception du <<territoire-limite>>. C’est celle
défendue par Léon Duguit selon qui le territoire est la limite matérielle de
l’action effective des gouvernants.
Le territoire sur le plan juridique, ne comprend pas seulement la surface mais
aussi le sol et le sous-sol.

Cependant la population est l’ensemble des nationaux de l’Etat, c’est dire les
individus qui sont rattachés par un lien de nationalité. Cette conception
restrictive permet de distinguer les nationaux des étrangers. Elle peut être
homogène sur le plan racial, linguistique et religieux ou être extrêmement
hétérogène c’est à dire composé de plusieurs communautés aux caractéristiques
ethnico-religieuse et idiomatiques différentes.
La population n’est pas seulement l’addition des individus ou groupes
d’ethniques qui habitent sur le territoire étatique, ces derniers doivent se sentir
unis par des liens matériels et spirituels particulier qui les distingues des autres
populations.
Sur le plan juridiques la taille de la population n’est pas important pour
constituer un Etat par illustration le Vatican , la chine et l’inde.

2) Le pouvoir politique organisé :


Le pouvoir politique organisé incarne la puissance public pour permettre à
l’Etat d’exerce sur sa population et sur son territoire. Il s’agit d’un pouvoir de
commandement fait que dispose du monopole de la contrainte légitime.
Il comporte deux conséquences juridiques : D’une part l’Etat à un pouvoir
normatif et d’autre part l’Etat a le monopole coercitif.
Le pouvoir normatif, également appelé pouvoir de normalisation s’impose des
normes et des règles qui régissent le comportement au sein d’une communauté.
Il est exercé par la voie législative (loi), exécutif (règlement, décret, arrêté) ou
même judiciaire (arrêt ordonnance). Mais il n’a pas le monopole du pouvoir
normatif. Par contre l’Etat a le monopole de la contrainte ou de la sanction à
travers ses services (polices, gendarmes). Seul l’Etat peut emprisonner, saisir un
bien et parfois même tuer.

B) les critères juridiques :


Ces critères composent deux attributs juridiques de l’Etat, parmi ces deux nous
avons la personnalité juridique (1) et la souveraineté (2).

1) La personnalité juridique.

L’Etat en dépit des éléments objectifs qui le caractérisent n’en reste pas moins
une abstraction. L’Etat est invisible mais omniprésent dans notre vie.
Même s’il n’a pas une existence physique palpable, il a cependant une existence
juridique réelle. Les juristes ont inventés une fiction, la personnalité morale qui
lui permet d’acquérir la capacité juridique qui lui confère des droits et des
obligations. Ainsi à côté des personnes physiques l’Etat deviens une personne
morale de droit public. Cette personnalité est la résultante de
l’institutionnalisation du pouvoir politique.
La personnalité juridique de l’Etat est cruciale dans les relations
internationales ,car elle lui permet de conclure des traités ,de devenir membre
d’organisations internationales et de participer à des accords bilatéraux et
multilatéraux .En résume la personnalité juridique de l’Etat est principe
juridique fondamental qui reconnait l’Etat en tant qu’entité autonome dans le
droit international et national ,lui permettant de participer activement aux
relations juridiques et aux affaires légales.

2) La souveraineté :

La souveraineté est la caractéristique juridique essentielle de l’Etat son critère


distinctif qui le singularise dans la masse des institutions et organisations avec
qui il peut partager des critères formels. Elle revêt deux aspects, interne et
externe.
La souveraineté se définit comme un pouvoir souverain, illimité et
inconditionné. Elle n’a pas de contenu positif, c’est-à-dire prédéfini et fixe.
C’est une notion purement formelle dont le contenu varie en fonction du temps,
des nécessités et des bouleversements qui l’accompagne.
La souveraineté externe garantit qu’un Etat a le droit de décider de sa politique
étrangère, de conclure des traités, de représentés à l’étranger et de maintenir les
relations diplomatiques avec d’autres Etats.
Cependant, il est important de noter que la souveraineté externe n’est pas
absolue. Les Etas peuvent être liés par des obligations internationales découlant
de traité et d’accord, et des sanctions internationales peuvent être imposées en
cas de violation du droit international. De plus des mécanismes tels que les
résolutions du conseil de sécurité de L’ONU peuvent limiter l’exercice de la
souveraineté externe dans certaines situations, notamment en cas de menace
pour la paix et la sécurité internationales.

II) Les DIFFERENTES FORMES D’ETAT :

En droit, on distingue principalement deux formes d’État : la forme simple ou


État unitaire et la forme complexe ou État composé.

A) l’ETAT UNITAIRE :

L’État unitaire est une forme répandue d’État qui repose sur l’unité de
l’appareil étatique. Ainsi le principe de base est le principe d’unité (1). Toutefois
pour des raisons pratiques ce principe de base peut être aménagé, mais jamais
dénaturé, ce qui supposerait un changement de forme (2).

1) Le principe d’unité :
Le principe d’unité renvoie à l’existence d’un seul État. Autrement dit, il
n’y a qu’un seul appareil étatique, un seul gouvernement, un seul peuple,
une seule constitution, un seul appareil législatif, un seul appareil
judiciaire. A ce titre, le Sénégal, comme la France sont des États unitaires.
La marque de l’unité est présente dans la Constitution françaises dès le
premier article selon lequel : « La République est une et indivisible ».
Même si on ne retrouve pas la même formulation dans la Constitution
sénégalaise du 22 janvier 2001, on voit très nettement l’adhésion au
principe d’unité dans le préambule lorsqu’on évoque l’attachement à
l’unité nationale et la constitutionnalisation de la devise du Sénégal à
savoir « un peuple, un but, une foi » à l’article 1er alinéa 3 de ladite
Constitution . Toutefois, pour ne pas prendre le risque de tomber dans une
relative schizophrénie, des réclamations identitaires existent dans certains
États dits unitaires, remettant en cause la réalité juridique de l’unité du
peuple. La question casamançaise au Sénégal peut être évoquée en guise
d’exemple, la Corse en France, La Catalogne en Espagne, etc. Il convient
de voir cependant que le principe d’unité connait des aménagements, ce
qui le rend opérationnel.

2) Les aménagements au principe d’unité :

Le principe d’unité rime naturellement (mais pas nécessairement) avec la


centralisation du pouvoir, En effet, parler d’unité du pouvoir renvoie d’office á
l’existence d’un seul centre de décision, ce qu’on appelle la centralisation. Le
modèle d’État unitaire centralisé n’a en réalité qu’une valeur historique, car
n’étant quasiment plus possible sauf peut-être pour le micro États. L’histoire
française, notamment sous la Convention avec les jacobins, dont le nom est
devenu d’ailleurs synonyme de centralisateurs, a connu une période d’État
centralisé dans lequel tout le pouvoir était concentré dans la capitale, à Paris.
Cette forme d’organisation débouche naturellement sur ce que Lamennais
appelait au XIXe siècle « l’apoplexie du centre et la paralysie des extrémités ».
Autrement dit, cette forme d’organisation conduit à un gouvernement
tentaculaire, déconnecté des réalités locales. C’est la raison pour laquelle, des
aménagements au principe d’unité sont mis en place en vertu des principes
d’efficacité et de démocratie. Il s’agit de la déconcentration, de la
décentralisation et de la figure de l’État régional. La déconcentration est une
réponse à l’in opérationnalité de la centralisation. C’est la résultante d’une
tendance centrifuge qui rapproche l’administration de l’administré, car selon
Napoléon III, « on peut gouverner de loin, mais on administre bien que de près
». La déconcentration n’est donc rien d’autre qu’un déplacement du pouvoir de
décision et selon la formule d’Odilon Barrot (homme politique français du
milieu du XIXe siècle), « c’est toujours le même marteau qui frappe, mais on en
a raccourci le manche ». Plus exactement selon le dernier alinéa de l’article 102
de la Constitution du Sénégal, la déconcentration « est la règle générale de
répartition des compétences et des moyens entre les administrations civiles de
l’État ». Autrement dit, elle renvoie à une délégation de pouvoir de l’autorité
centrale vers des autorités nommées exerçant leur pouvoir au niveau local. La
décentralisation consiste en la création de collectivités publiques, dotées de la
personnalité morale, autonome et habilités à la gestion d’affaires propres. Il
existe la décentralisation territoriale et la décentralisation technique ou
fonctionnelle consistant en la création d’institutions spécialisées dotées de la
personnalité morale pour la gestion d’un domaine particulier. (Par exemple les
établissements publics : on peut donner comme exemple concret l’Université
Virtuelle du Sénégal qui est un produit de la décentralisation fonctionnelle).

B. L’État composé :

La notion d’État composé renvoie à une forme d’organisation politique dans


laquelle coexistent plusieurs centres de pouvoir. Autrement dit, lorsqu’on
évoque l’État composé, cela suppose Droit constitutionnel 1 L’ETAT Dr Abdou
Khadre DIOP 22 qu’il y ait plusieurs unités étatiques réunies entre elles. Cette
organisation polycentrique du pouvoir d’État se rencontre dans la confédération
(2) ou la fédération (1).

1. L’État fédéral ou la fédération :

L’État fédéral est une union d’États au sein de laquelle un nouvel État se
superpose à ces États. Autrement dit, l’État fédéral est l’association de
collectivités étatiques distinctes avec à l’étage supérieur l’État fédéral et à
l’étage inférieur les États fédérés. L’Etat fédéral se forme selon deux
procédés : soit pas association (ou fédéralisme par agrégation), soit par
dissociation (ou fédéralisme par désagrégation). Selon le premier procédé,
l’État fédéral peut se former par association d’États unitaires souverains qui
se regroupent (l’Union fait la force) et qui délèguent une partie de leurs
compétences à une superstructure, l’État fédéral. Ce dernier est donc le
résultat d’un processus d’intégration, d’une logique d’union. C’est le schéma
qui a été suivi par les États-Unis, la Suisse, les Émirats Arabes Unis ou
encore l’Allemagne. Selon le second procédé, l’État fédéral nait par
dissociation d’un État unitaire qui accepte de transformer radicalement son
organisation, généralement sous la pression de minorités ethniques ou
linguistiques qui revendiquent d’avantage d’autonomie. C’est le cas par
exemple de l’ex URSS, de l’Autriche et surtout de la Belgique, État unitaire
depuis 1830 qui est devenue un État fédéral avec l’adoption de la
Constitution du 14 juillet 1993 justifiée par l’antagonisme entre Flamands et
Wallons.

2. La confédération d’États :

La Confédération est une association d’États par un traité international. Les


États parties au traité sont les États membres de la Confédération. Le traité
instituant la confédération peut créer un organisme central qui exercera des
compétences communes et énumérées dans le traité. Cet organe est
généralement composé de représentants des Etats nommés par leurs Etats
respectifs. Les décisions sont en général prises à l'unanimité pour respecter
l'autonomie de chacun des Etats, avec des décisions parfois prises à la
majorité. Ces décisions ne sont pas directement applicables dans l'ordre
interne des Etats et nécessitent l'utilisation du procédé de la ratification. Les
Etats acceptent de coopérer pour un certain nombre de domaines, en règle
générale pour les compétences diplomatiques ou militaires, mais conservent,
à titre principal, leur souveraineté, et leur existence internationale. Dans une
Confédération, un membre peut en principe se retirer, à la différence de
l'Etat fédéral, où cette possibilité est refusée : ce fut l'enjeu majeur de la
guerre de Sécession entre les Confédérés et les Nordistes, assimilés à des
fédéralistes ou partisans du pouvoir central.

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