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Une distinction entre droit public et droit privé s'est faite au fur et
à mesure à la suite de l'Ancien Régime. Mais à l'intérieur du droit
public on ne faisait pas encore la distinction que l'on fait maintenant
entre le droit constitutionnel, le droit administratif, les finances
publiques et le droit international public (qui était le droit des nations).
C'est cette doctrine individualiste que l'on voit pointer dès le Moyen
Age après la philosophie scolastique des grands auteurs chrétiens et
qui va enfin se cristalliser dans la philosophie des Lumières (XVIIIème
siècle). L'école philosophique à laquelle appartiennent les
révolutionnaires est une des écoles du Droit Naturel mais il s'agit de
l'école philosophique, celle des philosophes du XVIIIème siècle
(Montesquieu, Voltaire et Rousseau). L'Homme est donc titulaire de
Droits antérieurs et supérieurs aux droits de l'État. Cette croyance,
Locke et Rousseau la rattachent à une fiction qu'ils appellent le contrat
social posé comme un postulat, et qui est le point de départ de toute
réflexion politique. "La loi est l'expression de la volonté générale"
(Contrat Social).
B. Contenu.
Il y a donc trois fonctions dans l'État, mais une même fonction peut
être partagée selon des modalités diverses entre plusieurs autorités
concurrentes; et donc on peut avoir dans l'État une même autorité,
une même personne qui va se voir investie d'une partie de deux, ou
même des trois fonctions de l'État.
§1 La Constitution girondine.
Les fonctionnaires sont donc nommés soit par le Premier Consul, soit
par le Sénat qui se recrute lui-même par cooptation.
1. Le pouvoir exécutif.
2. Le pouvoir législatif.
2 assemblées :
3. Le Sénat.
Une charte est un acte de pleine grâce du roi qui attribue un ou des
droits perpétuels. On utilisa ce terme de Charte pour marquer
l'intention de rompre avec la tradition révolutionnaire. Dans une
ordonnance de 1814, le roi dit lui-même :"le roi est dans l'heureuse
impuissance de faire une Constitution", il est lui-même soumis à cette
Constitution coutumière. Le roi était donc encore moins dans la
possibilité de donner une Constitution dans le sens de l'Ancien Régime,
et il ne voulait pas donner une Constitution au sens moderne. Dans le
préambule de la charte le roi emploie l'expression de "Constitution
libre et monarchique". Ce terme de charte a été retenu sur la
considération de l'Histoire de France mais il avait comme avantage
accessoire de rappeler aussi la célèbre grande charte du Droit
Constitutionnel Anglais, la Charte de 1214 : la magna carta, et pour
cette raison le terme de charte pouvait paraitre convenir
particulièrement et devoir donc être retenu.
§1 Fondement et caractéristiques.
Le roi peut modifier la loi, mais avec le concours des autres organes
qui participent de la fonction législative. Le roi de la Charte n'est pas
seul, il a le choix de ses ministres et peut les révoquer. Il convoque les
chambres quand elles ont été élues et il dissout la chambre des
députés si elle lui parait ne plus collaborer suffisamment avec l'action
de son gouvernement.
Ce ne peut être le cas du roi sous la Restauration puisque c'est lui qui
donne la Constitution; le roi de la Restauration règne donc en vertu de
son droit propre qui était celui de ses prédécesseurs de l'Ancien
Régime. Si on qualifie la monarchie de 1814 de "représentative", c'est
au sens plus étroit et plus technique c'est-à-dire qu'à côté du roi il y a
des organes représentatifs qui sont les chambres. Le principe de la
souveraineté royale est donc intégralement conservé du fait que les
électeurs en particulier sont désignés par la Charte – c'est-à-dire par le
roi – mais de fait cette existence d'un corps électoral constitue
virtuellement une atteinte à la souveraineté royale et c'est ici que se
marque le mieux le caractère de compromis de ce document qu'est la
Charte de 1814.
§2 Les organes.
- Les Chambres.
La monarchie limitée, variante de la monarchie pure, n'est pas une
monarchie représentative au sens 1789 et de 1830 où le Roi est le
représentant de la nation.
Il y a 2 Chambres, régime bicaméral. Ces deux Chambres ont des
pouvoirs strictement égaux.
La Chambre des Pairs est qualifiée par l'Art. 24 de "portion essentielle
de la puissance législative". Ses membres sont nommés par le Roi sauf
pour les membres de droit qui sont les princes de la famille royale (en
état de succéder). Il y a des Pairs héréditaires, et des Pairs nommés à
titre viager parmi lesquels nous avons à titre de continuité plus
symbolique que réelle avec l'Ancien Régime, la nomination des
Evêques et Archevêques qui étaient pairs de France sous l'Ancien
Régime (ils sont 6).
§3 Le fonctionnement du régime.
§4 La fin de la Charte.
§2 Fondement et caractéristiques.
§3 Les organes.
§4 Le fonctionnement du régime.
- Le rôle du Roi.
Au début du régime la nouvelle dynastie est contestée d'une part par
les partisans de la République et d'autre part par les partisans de
Charles X. De 1830 à 1836 le régime va être fragile, ensuite de 1836 à
1840 il va y avoir une période de très grande instabilité ministérielle et
puis après 1840, ces débats sur le rôle du Roi s'estompent et l'intérêt
passe à une autre question : l'élargissement des bases du régime, en
particulier une modification de la loi électorale. Louis Philippe va être
un roi plus actif que les rois légitimes de la période précédente.
Ces ministères sans unité et sans chef sont également sans durée; si
depuis le début de la Restauration le régime parait plus stable,
l'instabilité ministérielle parait chronique. Cet immobilisme va être une
cause du maintien des conditions favorables à nourrir les
revendications en faveur de la réforme parlementaire qui conduisent à
la Révolution de 1848. A partir des élections de 1846 qui vont accorder
une majorité plus forte encore à Guizot que celle qu'il avait eu en
1842, le décalage qu'il y a entre le pays légal (qui vote Guizot) et le
pays réel (qui en a assez) va se manifester de façon encore plus
frappante.
Coup d'État le 2 décembre 1851, c'est LNB qui l'a provoqué ce qui lui
a été facilité car la loi du 31 mai 1850 restreint le suffrage par une
condition de domiciliation de 3 ans dans la même commune. Ainsi les
travailleurs se trouvaient écartés et sur la promesse de l'abrogation de
cette loi, LNB va rétablir le SUM qui sert de base à la Démocratie
impériale.
1. Caractères généraux.
Comme en l'an VIII, elle est marquée par la place éminente accordée
à l'exécutif.
a) elle n'a pas l'initiative des lois. Ses amendements aux projets
gouvernementaux doivent être acceptés par l'exécutif pour pouvoir
être discutés;
§2 L'Empire.
C'est ce qui résultait de l'article 19, aux termes duquel les ministres
délibèrent en Conseil et sont responsables. La Constitution ne disait
pas devant qui, mais il était évident que c'était devant le Corps
législatif, puisque l'article 13 de la Constitution de 1852, qui parlait de
leur responsabilité devant le chef de l'État, était abrogé.
Par ailleurs, le Sénat devenait une véritable seconde Chambre ayant,
en matière législative, les mêmes attributions que le Corps législatif. Il
ne continuait pas à en différer que par son mode de recrutement.
Ici ce n’est qu’une loi relative aux deux principaux organes de l’Etat
et n’ayant aucune valeur particulière vis-à-vis de la loi ordinaire.
Une fois les deux chambres constituées, et que l’Assemblée Nationale
de 1871 leur remet leurs pouvoirs, cette dernière se dissout et laisse
débuter la réunion du Parlement bicaméral en Mars 1876.
Caractéristiques de la constitution :
§1 le Parlement.
- Le Sénat.
Le sénat de la loi du 24 Février 1875
Puis celui de la révision de 1884 le 2e sénat définitif
§2 Le pouvoir exécutif.
Chaque ministre est doté d'une sorte de belle mère qui est le
président de la commission lequel va prendre les décisions réelles et
demande au ministère de les avaliser. Une fois le texte adopté par une
chambre il faut qu'il soit adopté dans les mêmes termes par l'autre
assemblée. La "navette parlementaire" commence, la 2nde chambre
présente ses modifications et les renvoie à la 1ère qui revoit le texte et
le renvoie à la 2nde, etc. Le projet qui aboutira à l'institution de l'impôt
sur le revenu mettra 17 ans à aboutir. C'est un des conséquences du
bicamérisme égalitaire. En Angleterre à la Chambre des Communes le
blocage est limité dans le temps.
3 formes de responsabilité :
- la responsabilité civile des ministres et la responsabilité pénale qui
ont comme point commun de ne pouvoir être mises en œuvre que
pour des fautes personnelles des ministres;
- la responsabilité purement politique, ce qu'exprime la Constitution en
disant : "Les ministres sont solidairement responsables devant les
Chambres de la politique générale du gouvernement et
individuellement de leurs actes personnels".
- la responsabilité solidaire, laquelle avait toujours existé et souvent
sanctionner y compris sous la monarchie de juillet, le droit britannique
connaissait cette forme de responsabilité solidaire depuis 1782 donc
on ne peut pas dire que ce soit quelque chose de très nouveau, mais
c'est la première fois que c'est affirmé clairement dans un texte
constitutionnel; cette solidarité dans la responsabilité politique des
ministres implique donc une exigence qui n'était pas clairement
contenue dans les textes antérieurs, c'est l'exigence d'homogénéité du
gouvernement. Et lorsque cette homogénéité politique n'existe pas, le
fait même de la responsabilité solidaire a pour effet de la créer jusqu'à
un certain point.
Plus tard, vers la fin du régime, quand ces partis politiques modernes
vont naître, c'est un autre phénomène va se mettre en place à savoir
celui de la "particratie".
Mauriac a dit : "la pire erreur de la IVème République tient dans cette
faute contre la logique : nier que Vichy ait été le gouvernement de la
France et considérer pourtant la Constitution de 1875 comme étant
tombée" et il croit pouvoir avancer que le général de Gaulle inclinait à
maintenir en vigueur les lois constitutionnelles de 1875.
Sans doute cet acte avait une valeur relative, il était lui-même pris
dans des circonstances assez particulières et offraient toutes les
caractéristiques d'un pouvoir constituant nouveau issu d'un
événement lié à la résistance au gouvernement légal qui à ce moment-
là était celui du Maréchal Pétain, le régime de Vichy. Donc il y avait
déjà eu, de la part des autorités provisoires sous la présidence du
général de Gaulle, quelque chose comme une préemption en faveur
d'un nouveau régime, quelque chose comme l'idée que les lois
constitutionnelles de 1875 devraient être abandonnées, il y aurait lieu,
dès que le territoire serait libéré, de commencer quelque chose de
complètement nouveau en convoquant une assemblée constituante.
- Le régime provisoire de la loi constitutionnelle du 2 novembre 1945.
Ceci va être organisé par le deuxième gouvernement provisoire qui
va élaborer un texte intitulé Loi constitutionnelle du 2 novembre 1945.
Cette loi est issue de la volonté du deuxième gouvernement provisoire
de remettre à plat les institutions en évitant la remise en vigueur du
système de la IIIème République. En effet le référendum promis par
l'acte de 1944 va avoir lieu le 21 octobre 1945 et il demande aux
citoyens de répondre à 2 questions :
1ère question : "Voulez-vous que l'assemblée élue à ce jour soit
constituante"?
2nde question : "Approuvez-vous que les pouvoirs publics soient,
jusqu'à la mise en vigueur de la nouvelle constitution, organisés
conformément aux dispositions du projet de loi ci-joint"? Et suivait
donc le texte d'une mini-constitution, une constitution provisoire.
Contenue de ce texte :
Texte conçu par l'entourage du Général de Gaulle lui-même mais aussi
avec l'appui des forces politiques modérées (excluant le Parti
Communiste), et qui a été essentiellement conçu pour paralyser
l'intention des forces d'extrême gauche de jouer du caractère
souverain traditionnel des assemblées constituante en France pour
favoriser une prise du pouvoir par la force comme c'était en train de se
produire en Europe de l'Est au même moment.
Les pouvoirs de cette assemblée sont non seulement plus étroits que
ceux des traditionnelles assemblées constituantes françaises du
XIXème siècle, mais ils apparaissent même comme étant plus limités
que les pouvoirs du Parlement souverain du régime de 1875 (donc du
Parlement de la IIIème République). Bien sûr, cette assemblée exerce
le pouvoir législatif mais il est donné au gouvernement une sorte de
droit de veto allégé qui lui permet de refuser un texte dans un premier
temps et pour que ce texte législatif devienne loi l'assemblée doit le
revoter une seconde fois à la majorité absolue de ses membres. Le
gouvernement avait un droit de veto suspensif.
- Œuvre de compromis.
Il s'agit d'une œuvre de compromis, il y a donc une certaine
ressemblance avec les lois de 1875 sur ce point. Le projet du 19 avril
1946 ayant été rejeté clairement par le peuple, la 2ème constituante
va devoir essayer de mettre sur pied un projet susceptible de rallier
une majorité à la foi dans l'assemblée, mais aussi dans le pays. Cette
œuvre de compromis n'était pas simple parce que d'une part les
groupes politiques qui avaient voté le projet du 19 avril comptaient
dans la nouvelle assemblée 282 députés tandis que les groupes qui
s'étaient opposés au premier projet en comptaient 286, donc la
balance était très étroite et il fallait donc réunir sur un projet de
compromis suffisamment de forces pour aboutir à un résultat obtenu
par des transactions dans le cadre de la structure politique du
moment, et ce cadre partisan de l'époque est le tripartisme c'est-à-dire
cette partition entre 3 secteurs grossièrement égaux (1/3 PC, 1/3 SFIO
et 1/3 MRP).
- Caractère systématique.
Par ailleurs, bien qu'œuvre de compromis, la Constitution de 1946
n'est pas exempte d'esprit systématique, en 1875 il fallait tenir
ensemble deux morceaux de corde qui étaient très éloignés
(monarchistes et républicains); cette divergence a cessé d'exister dans
les assemblées constituantes de 1946 lesquelles sont beaucoup plus
imbues de l'esprit de l'époque qui est très nettement en faveur des
idées socialistes. Mais même en ce qui concerne les régimes politiques
à proprement dits, les rapports des pouvoirs publics vont être réglés
avec précision, de manière à ne pas donner de jeu à la coutume, au
développement d'une coutume constitutionnelle.
-Caractère démocratique.
Par ailleurs c'est une Constitution qui institue le régime politique dont
le caractère démocratique est le plus accentué dans l'ensemble de
l'histoire constitutionnelle française, mais elle reste fidèle à cette
tradition de la Révolution française qui énonce comme principe de
base la souveraineté nationale et exclut les formes, les procédures de
démocratie directe.
- Préambule.
Il y a donc un préambule à la Constitution, comme dans les autres
constitutions. On n'a pas voulu faire de revival conventionnel, il n'y a
pas de DDHC mais seulement un préambule; les constituants ont
estimé qu'il était un peu vain et audacieux de prétendre égaliser avec
la déclaration de 1789.
Ce préambule qui est assez court n'en a pas moins une réelle
importance puisque dans sa substance il va reprendre les mêmes
idées de démocratie sociale que celles contenues dans la déclaration
du projet avorté de 1946, mais si le préambule a de l'importance c'est
qu'il fait partie du droit positif (du droit actuel), la seule chose que la
Constitution actuelle ait gardée de la IVème République est
précisément ce préambule, puisque la Constitution actuelle de 1958
est aussi dotée d'un préambule qui est encore plus court et qui renvoie
à des textes antérieurs comme le préambule de 1946 et la DDHC de
1789; le Conseil Constitutionnel a décidé en 1971 d'affirmer que
l'ensemble de ces textes font partie de ce qu'on appellera le "bloc de
constitutionnalité".
§1 Le parlement.
A. Le bicaméralisme.
B. L'Assemblée nationale.
- Election
Le système n'est pas uniforme pour l'ensemble du territoire, là encore
par soucis de limiter l'influence du parti communiste, dans la région
parisienne on a ainsi un système proportionnel pour éviter que les
communistes qui y sont forts profitent du système majoritaire pour
rafler l'essentiel de la mise dans ces départements. Dans le reste c'est
un système mixte qui prévaut : système qui allie proportionnel et
majoritaire. Pour faire fonctionner ce mixage, il fallait un dispositif : les
"apparentements" qui étaient une source de magouilles.
- Attributions
L'Assemblée nationale se voit reconnaître l'essentiel du pouvoir dans
l'État car elle "seule vote la loi et elle ne peut déléguer ce droit" (Art
13). Cette expression est inexacte car on ne peut déléguer les
compétences constitutionnelles donc ceci est inutile, et ce membre de
phrase qui veut empêcher le retour aux décrets-lois de la IIIème
République ne veut rien dire car dans le cas où le parlement votait une
loi d'habilitation pour changer une loi existante, il ne déléguait pas le
droit de voter la loi, mais seulement la permission de prendre des
décrets modifiant la loi ce qui est différent puisqu'ils étaient soumis au
contrôle du juge administratif. On avait ainsi affirmé le rôle suréminent
de l'Assemblée nationale dans la Constitution de 1946, elle seule peut
voter les textes qui lui sont proposés que ce soit par les parlementaires
ou par le gouvernement.
C. Le Conseil de la République.
- Election
On maintient le système de la IIIème République à savoir le système
du SUI par les collectivités locales (au nombre de 2 : les départements
et les communes).
- Attributions
Ces membres peuvent déposer des propositions de lois mais ils ne
peuvent pas les examiner, ils peuvent examiner pour avis des textes
d'initiative déjà adoptés en première lecture à l'AN. Le Conseil de la
République n'a aucune compétence pour le contrôle du gouvernement
ou du moins pour celui qui aboutit aux sanctions. A l'écart du jeu du
parlementarisme rationalisé.
D. Le comité constitutionnel.
§2 L'exécutif.
A. Le Président de la République.
- Election
Le mandat est toujours de 7 ans. Le Président de la République est
élu par la réunion des deux assemblées (alors avec des pouvoirs
égaux). La réunion des deux chambres est le Congrès (comme aux
Etats-Unis. Il doit obtenir la majorité absolue des suffrages exprimés.
Mais il n'est rééligible qu'une fois (Art 29), il y a une limitation instituée
par rapport à la IIIème République.
- Attributions
Il s'agit d'une pure et simple codification de la pratique
constitutionnelle de la IIIème République à partir de 1880 c'est-à-dire
après la fin du dualisme parlementaire : le Président préside le Conseil
des Ministres mais pour le reste le caractère nominal de ses
attributions est souligné par des changements de rédaction
significatifs; par exemple le président de la IIIème République est le
Chef des Armées, en 1946 on dit que le Président de la République
prend le titre de Chef des Armées. Le Président de la République
promulgue les lois mais il ne peut pas faire autrement, il communique
avec le parlement par des messages soumis au contreseing
ministériel, sauf en cas de démission.
B. Le gouvernement.
- Les ministres
L'institution d'un président du conseil nouveau, et la Constitution dit
que les ministres sont collectivement responsables devant l'assemblée
de la politique générale et individuellement de leurs actes personnels.
Ils sont choisis par le président du conseil et nommés ensuite par le
Président de la République. Ils ne doivent pas être obligatoirement des
parlementaires, ils ont accès aux deux chambres et aux commissions,
ils doivent être entendus quand ils le demandent.
- Dissolution
Sous la IIIème République ce droit n'était plus possible après l'échec
de Mac-Mahon en 1877 car la dissolution apparaissait maintenant
comme une arme anti républicaine. Dans la première constituante de
1946 largement dominée par la gauche, le droit de dissolution a
encore très mauvaise presse. Il y a un droit de dissolution qui est prévu
à l'article 51 mais il soumet le recours à dissolution à l'ouverture de
crises ministérielles intervenues en application des articles 49 et 50
c'est-à-dire de la motion de censure et de la question de confiance
officielle. En 1954 on ne remet pas en cause ces critères restrictifs.
L'article 51 prévoit que pendant les dix huit mois de son existence
l'assemblée ne peut être dissoute et que doivent intervenir deux crises
ministérielles dans une période de 18 mois au sens officiel, la décision
de dissolution peut être prise par le Conseil des Ministres. C'est le
Président de la République qui prononce la dissolution, mais ce n'est
qu'une formalité solennelle. Le droit de dissolution échappe au
Président de la République, c'est une dissolution en fait ministérielle,
accordée à la seule partie active de l'exécutif.