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S3
Droit français
Tronc commun
2022-2023
Introduction :
Le droit administratif est une branche de droit public interne qui régit
l’administration. Il constitue le prolongement du droit constitutionnel. M. Rivero
définit le droit administratif comme « l’ensemble des règles juridiques
dérogatoires au droit privé qui régissent l’activité administrative des personnes
publiques ».
C’est le célèbre arrêt Blanco, rendu par le Tribunal des Conflits (TC) le 8
février 1873 qui avait fondé le principe de l’autonomie du droit administratif.
Même si les ressemblances sont très grandes concernant les règles de fond
de l’activité de l’administration et nombreuses théories générales sont
transposables, l’organisation administrative est totalement différente sans
aucune transposition ou assimilation.
Cette ouverture est, aussi, favorisée par la circulation des hommes, entre
autres les administrateurs, les étudiants, les magistrats et la rencontre de leurs
homologues à l’étranger.
1ère partie : Les modalités de l’action administrative
Dans son ouvrage précis de droit administratif de 1933, M. Hauriou avait
précisé que celui-ci repose sur deux bases essentielles, à savoir, le service public,
œuvre à réaliser par l’administration et la puissance publique qui en constitue le
moyen.
Ils sont, aussi, distincts dans leurs procédés : le procédé normal de la police
est la prescription dans la mesure où elle réglemente, voire interdit certains
particuliers pour maintenir l’ordre dans tous les secteurs de la vie sociale. Tandis
que le procédé du service public est la prestation.
Mais, dans certains cas, le procédé utilisé peut constituer, à la fois, une
réglementation et une prestation. Par exemple, le signal limitant la vitesse pour
les automobilistes à l'abord d'un virage dangereux constitue une interdiction,
mais aussi, fournit une prestation en signalant le danger imminent.
La police administrative peut s’exercer sur les agents d’un service public en
matière, par exemple, de réglementation de l’exercice de droit de grève, qui
interrompe le fonctionnement du service public, laquelle est considérée comme
génératrice d’un trouble à l’ordre public.
La police administrative s’identifie, aussi bien, par ses critères (§1) que par
ses éléments traditionnels et modernes (§2).
L'une des caractéristiques principales de la règle d'ordre public est son effet
d'éviction. La doctrine souligne que l'ordre public ne se confond pas avec l'intérêt
général. Le premier est un démembrement ou une sectorisation du second, alors
que la notion plus étendue de l’intérêt général englobe la finalité des activités
administratives.
L’article 100 de la loi organique 113-14 relative aux communes réduit l'ordre
public au triptyque la sécurité (A), la tranquillité (B) et la salubrité publiques (C).
A- La sécurité publique
C- La salubrité publique
Dès lors, cette interdiction du film peut être justifiée par les troubles
sérieux à l’ordre, matériel et extérieur pouvant provoquer, par exemple, des
manifestations par le trouble de conscience risquant de choquer les habitants par
cette immoralité.
C’est ainsi que le CE avait jugé, dans son ordonnance du 9 juillet 2001,
préfet de Loiret, que la protection d’un public particulier que constituent les
mineurs concerne leur intégrité physique puisqu’ils sont exposés au risque
d’agression nocturne et d’acte de violence dans les quartiers de forte
délinquance.
Les autorités de police peuvent agir par la voie d’actes individuels. Ces
décisions individuelles sont variées :
Les autorités de police peuvent décider, aussi, par des actes individuels,
d’interdire ou d’imposer des limites à certaines activités. Mais, cette décision
individuelle d’interdiction peut être fondée sur une réglementation préexistante
ou sur une loi instituant une loi spéciale. Exemple, l’interdiction d’une
manifestation ou d’une réunion.
La coercition :
C’est ainsi que l’article 107 de la loi organique 113-14 relative aux
communes précise que « le président du conseil se charge d’office de l’exécution
de toutes les mesures susceptibles d’assurer la sûreté des passages, la
tranquillité, la préservation de l’hygiène publiques…». Pour assurer le respect de
ses arrêtés et des délibérations du conseil, le président peut demander au
gouverneur de la préfecture ou de la province ou son représentant de requérir
l’usage de la force publique (Article 108 de la loi organique 113-14 précitée).
La police administrative est dite spéciale car elle est confiée à une autorité
administrative ne disposant pas de compétence de police administrative générale.
Les polices spéciales peuvent se voir confier des textes qui les instituent des
buts extrêmement divers qui excèdent l’ordre public général. Elles n’ont pas de
régime commun : chacune est régie par le texte qui la fonde.
Ces deux polices sont exercées, aussi bien, par les autorités de police
administrative générale que spéciale.
De même que les pachas, les caïds et les gouverneurs dans les municipalités
chef-lieu de la province et de la préfecture sont investis des pouvoirs de polices
en vertu du Dahir du 23 juin 1960.
De son côté, l'article 31 du Dahir du 1er mars 1963 portant statut des
administrateurs du Ministère de l'Intérieur confie aux chefs de cercle le maintien
de l'ordre, la sécurité et la tranquillité publiques dans leur ressort territorial…
De même que les attributions attribuées par les présidents des conseils
communaux sont exercées par le pacha dans les communes de Méchouar (article
113 de la loi organique relative aux communes).
-Les attributions des assemblées délibérantes des Collectivités Territoriales en
matière de police administrative :
L’article 102 de la loi organique 111-14 relative aux régions dispose que
« …le président du conseil de la région exerce, après délibérations du conseil, le
pouvoir réglementaire à travers des arrêtés publiés dans le Bulletin officiel des
Collectivités Territoriales…». De ce fait, ce conseil dispose des attributions en
matière de la police administrative
En effet, certaines interférences peuvent naître dans certains cas, tels que
celui de la police des monuments historiques et des sites, de la police de
l’urbanisme et de l’hygiène.
Par ailleurs, même si les textes attribuent des compétences à des autorités
de police spéciale expressément désignés, les autorités de police générale ne
peuvent, en aucun cas, exercer leur compétence. Exemple, elles ne peuvent pas
agir dans le domaine des chemins de fer attribué au ministre chargé des
transports.
Le Roi peut exercer en vertu de l’article 42, alinéa 3 des compétences dans
le domaine de la police. Il peut exercer ce pouvoir, soit par le biais de la
présidence du conseil des ministres ou à travers la mise en œuvre de l'état
d'exception en vertu de l'article 59 de la constitution précitée de 2011 (la théorie
des pouvoirs exceptionnels).
Dans le même sens, l’état de siège peut être déclaré par Dahir contresigné
par le chef du gouvernement pour une durée de 30 jours prorogée par la loi. Le
but est le transfert aux autorités militaires des pouvoirs détenus par les autorités
civiles en matière du maintien de l’ordre public et de la paix publics.
Ce sont les juridictions militaires qui sont compétentes pour juger les
auteurs d’infractions contre la sureté intérieure et extérieure de l’Etat ou qui
mettent en péril la défense nationale (loi du 10 décembre 2014).