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Sociologie Politique

Placidi-Frot Delphine → QCM : Examen final

- Manuel sociologie politique de Jean Philippe Lecomte chez Gualino (plan du cours).
- (Essentiel de la sociologie politique de Jean Philippe Lecomte chez Gualino.)
- Sociologie politique Philippe Braud chez LGDJ (lexique à la fin)
- Introduction à la sociologie politique de Daniel Mouchard et Jean Yves Dormagen de
Boeck (plan du cours).
- Jacques Lacroix chez Dalloz → études plus poussées en sociologie politique.
- Lexique de sciences politiques chez Dalloz de Olivier Nay.

Introduction :

Qu’est ce que la SP ? D’où ca vient ? Quel contexte ? Qui ? Pourquoi ? Comment ? Les
acteurs ?

- Qui ? Qui agit, conçoit décide, s’oppose, vote manifeste, s’abstient, fait la R° ? De quelle
classe sociale ? Comment se comporte-t-il ? Rivalité d’intérêt ?
Identifier les acteurs en sociologie et en SP.
Acteur n’est pas seul, vit en société et a des relations et interagit → interaction sociale.

- Où ? Question de la spatialisation ?


→ décloisonnement des échelles temporelles et spatiales. Politique à toutes les échelles :
Etat, collectivité, ONG, individu…
Géopolitique aussi.
Question de la mer par exemple, droit des espaces maritimes pour l’exploitation du pétrole,
missile sur la lune, est-il possible ?
Question de l’air, de l’eau, des forêts, des animaux (corrida).
→ Du local au global. Ne pas penser uniquement à la France, il y aussi l’international.

- Quand ? A quelle période ? A t-on les mêmes visions selon le contexte ? Quel est le rapport
au temps qui passe ?
Durée, période et contexte historique. Les humains ont des comportements sociaux qui
s’inscrivent ds un contexte. La SP s’intéresse de plus en plus à la dimension historique dans
le contemporain : la mondialisation, informations démultipliées.
→ Courant de la sociologie historique du politique.
Essor des communications → stimuler le nationalisme.

- Quoi ?
- Pourquoi ?
-Comment ? Comportements des acteurs dans le contexte historique ?
Causalité de l’intersubjectivité.

La SP est une science sociale donc elle étude les sociétés et les comportements humains
(comme l’économie). La SP va placer l’accent sur le fonctionnement politique des sociétés.
Elle va s’intéresser au gouvernement des sociétés.

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Pour étudier le gvnt des sociétés, elle va essayer de trouver des explications sociales
(interaction, le symbolique, rationalité) et dans la politique (gvnt, pv, autorité, domination).

→ approche souple du point de vue des frontières disciplinaires.


La SP est à l’intérieur de la science politique mais utilise beaucoup les méthodes
sociologiques ; méthode qualitative et quantitative (sondage d’opinion, statistique).

Comment parle t-on du politique ? Facon dont on parle du politique :


La politique, la SP, les politiques (publiques), le politique, du politique, la science politique.
→ terme polysémique.

En anglais :
- Politics ; activité politique, l’engagement politique, l’exercice de la profession politique. On
est dans l’exercice de la profession politique.
- Policy  ; action publique. On est dans les réalisations concrètes (politique publique → de
l’environnement, politique économique…).
- Polity  ; c’est la sphère politique, l’espace formé par les acteurs de la politique. Rapport
symbolique entre les acteurs qui étudient ces règles de fonctionnement de ces enjeux.
Notion de champ chez Bourdieu espace utilisé par les acteurs ; champ culturel, artistique et
religieux, politique.

Autre notion mais en français :


- L’idée politique ; s’inspire de la philosophie politique, idéaux politiques. (Philosophes de
l’antiquité ; totalitarisme, caste, monarchie, tyrannie ; comment organiser les pv pr vivre
ensemble ?)

Deux grandes questions :

- Qui s’exprime, analyse, prend décisions, se comporte, observe, décrit, regarde ? Qui a une
parole autorisée ? Qui parle ?
(→ importance de l’analyse des discours politique.)
Acteurs qui parlent de la politique :
→ ceux qui produisent les discours politiques ; maires, président de la république. Dans
la sphère politique.
Discours politique → discours de persuasion ; convaincre de la pertinence de leur opinion
politique. Ils revendiquent leur objectivité.
→ les médias vont décrire avant d’interpréter et d’analyser. Ils commentent et jugent ;
ils produisent aussi une opinion. → Importance du journalisme engagé/d’opinion. La grande
majorité de la presse écrite est une presse d’opinion ≠ autres pays avec une presse neutre.
→ les penseurs, les philosophes qui réfléchissent au gouvernement idéal (Aristote,
Montesquieu). Liberté réelle, de fait, de droit. Réflexion sur l’importance de la cohésion
sociale. Le philosophe qui s’intéresse à une réflexion politique comme Rawls. Discours,
analyse du monde politique.
→ professeurs, chercheurs, universitaires de science politique qui peuvent s’engager
dans la politique → très grande liberté d’expression. On parle de politiste, de politologue.
Lecture de textes historiques, entretien ; collecter des informations. Ils essaient
d’interpréter, proposer des hypothèses et proposent différentes pistes d’interprétation qui

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sont susceptibles d’expliquer le comportement des individus. Et en nulle façon, ils jugent et
justifient, conseillent, condamnent, donnent son avis.

→Lieux de socialisation, de rencontres, les champs de ces acteurs sont proches. Monde
politique restreint, sphère politique qui se renouvelle peu. Métier de politique.

Rapport entre les professionnels de la politique et les chercheurs : l’expert se trouve entre
l’universitaire et l’observateur ; il doit conseiller et produire des analyses. L’expert est très
utilisé par le politique (appui d’administration ; un pv d’impartialité). Or expert n’a pas de pv
d’impartialité et doit trouver un chemin politique. L’expert est appelé politiste. Neutralité
qui n’existe pas, frontière poreuse. Analyse politique qui n’a pas vocation de prescrire ni de
prédire. → décrire, interpréter, observer.

⇨ Méthodologie de la SP :

A quoi ca sert ? Comprendre comment on regarde, on observe l’objet politique.


Démarches utilisées :
- Paradigme holiste ; méthode/démarche qui considère que l’individu ou l’acteur est
déterminé par les groupes sociaux auxquels il appartient → normes, valeurs,
croyances, règles qui régissent le groupe. Le holisme : le collectif prime sur l’individu.
→ Emile Durkheim, règles de la méthode sociologique → méthode holiste pour
interpréter les comportements sociologiques.
Ouvrage sur le suicide avec 4 explications du suicide. Il y a des formes de suicide
altruiste.

- Paradigme individualiste ; l’individu produit pour le collectif → individualisme


méthodologique ; analyse des comportements selon lequel l’individu prime sur le
collectif. Les valeurs portées par l’individu l’emportent. Choix économique et sociaux.
Selon cette méthode, on ne peut interpréter les comportements collectifs que
comme une agrégation de choix et de comportements individuels.
→ Max Weber ; travaux sur le protestantisme : éthique protestante et le capitalisme.

- Démarche intermédiaire : démarche interactionniste ; tentative de synthèse entre les


deux précédents démarches. Prendre en compte l’échelle individuelle et collective
car ces échelles sont interactives.

⇨ Comment la science politique s’est construite ?

La science politique (discipline universitaire) apparaît au milieu du 19 ème. Histoire d’une


double autonomisation par rapport aux deux autres disciplines universitaires : le droit et
l’histoire.
Les 4 grandes facultés avec : la théologie, la médecine, et les arts, le droit. Pendant plusieurs
siècles, la science politique n’existe pas. Mais ce sont des juristes et des théologiens qui
pensent le politique avec le droit constitutionnel et le droit public → interprétation avec un
regard juridique.
Au 19ème, arrive à l’université la discipline historique. L’histoire et la science politique vont
s’épauler et vont devenir indépendante du droit.

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La science politique apparaît au 19ème dans une école privée en 1872 (France a perdu en
1871 la bataille de Sedan franco-prussienne et perd l’Alsace et la Lorraine). Apparition de la
3ème République et donc prise de conscience des diplomates et des élites. Emile Boutmy va
créer l’école libre des sciences politiques en 1872 → ancêtre de Science Politique
(nationalisée en 1945 ; école avec statut particulier → école à forte autonomie avec des
enseignants universitaires et d’autres professeurs qui dépendent d’une fondation) ; but de
former les futurs décideurs avec un parcours pluridisciplinaire.
Intellectuellement, la nature de la production de Science Politique est une science de
gouvernement et de décision publiques → science camérale. Optimiser de solutions
politiques.
1913 : publication du premier véritable ouvrage de science politique de la sociologie
électorale → tableau politique de la France de l’Ouest sous la 3ème République d’André
Siegfried. Analyse du comportement électoral.
C’est après la SGM que la science politique va vraiment se développer ; besoin de
compréhension des enjeux politiques internationaux, comprendre les rapports de force
interne et internationaux, le fonctionnement même de l’université (Sc Po), création d’autres
instituts de sciences politiques (Lyon, Toulouse, Strasbourg, Grenoble, Bordeaux…),
ouverture internationale de l’université française (≠ Aux USA et GB, déjà de la science
politique depuis la PGM). Juristes et historiens qui enseignent la science politique →
approche plus juridique donc.
Attachement très fort au droit mais en même temps, il est indispensable d’utiliser les outils
du droit pour la science politique. Concurrence et complémentarité du droit et de la science
politique.

Rapport entre la sociologie et science politique → la SP


La sociologie s’intéresse aux institutions politiques par rapport à la rdt et à l’importance des
rapports entre les grands pouvoirs, le respect de la c°, le fonctionnement électoral.
La science politique va se sociologiser. La science politique au mesure qu’elle se développe,
elle crée des spécialisations internes :
- la sociologie politique : importation des concepts et des méthodes de la sociologie
et importation de la réflexion sur le pv et la domination, les mvts sociaux, l’analyse du
discours, du symbolique, des groupes sociaux.
- la théorie politique : histoire et philosophie des idées politiques, réflexion et
émergence de ces concepts.
- les politiques publiques : analyse plus sectorielle de la science politique, analyse de la
décision politique par secteur, construction de la politique par secteur, utilisation de
paradigme politique → très sectorielle et qui s’intéresse bcp aux résultats. On y trouve
des experts.
- politique comparée : pas très développée en France ; voie intermédiaire entre l’analyse
du politique interne et international. Etude sur l’engagement militaire des USA et en
France → similitudes et divergences.
- relation internationales : analyse de tout ce qui se passe, de ce qui va
dépasser/transcender l’état sur la scène internationale. L’état, les individus, les groupes
sociaux y prennent part.
- études européennes : sous discipline autonome avec ses propres revues et
recrutements.

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→ champs distincts mais il y a des interactions et des rivalités.

La sociologie politique est devenue un champ dominant de la science politique.

→ Plan de cours :

Partie 1 : Les cadres de l’action politique

Chapitre 1 : Le pouvoir politique


Chapitre 2 : L’Etat
Chapitre 3 : Les régimes politiques

Partie 2 : Les acteurs de la vie politique

Chapitre 4: Le Citoyen
Chapitre 5 : L’électeur
Chapitre 6 : Les mouvements sociaux
Chapitre 7 : Les partis politiques
Chapitre 8 : Comm. Politique et opinion publique

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PARTIE 1 : Les cadres de l’action politique
Chapitre 1 : Le pouvoir politique

→ Questions préliminaires sur la notion de pouvoir politique :


- Qu’est ce que le pv politique ?
- Quelles sont les formes qu’il revêt ?
- Comment les acteurs le définissent ?
- D’où vient le pv politique ? Comment se transmet-il ? (mécanisme de choix : élection,
charisme d’un individu)
- Quelle est l’utilité du pv politique ? Sa fonction ?
- Pq se soumet-on au pv politique ? Pq on accepte la contrainte du pv politique ? A qui
on obéit ?

Le pv politique permet d’établir un accord minimal entre les intérêts divergents des acteurs
des communautés humaines qui sont souvent en opposition. Autrement dit, le politique ne
consiste pas à supprimer les conflits ou à nier la diversité des intérêts entre les acteurs. Le pv
politique consiste à construire un accord, qui est souvent remis en cause, et qui permet la
conservation du group à l’échelle locale, nationale ou internationale.

Le pv va incarner une fonction de régulation du politique ; le pv politique implique de définir


des règles, des normes, des obligations, des interdits qui se manifestent souvent sous une
forme juridique et dont le respect est garanti par le pv politique car dans la théorie, le pv
politique est investi de ce que l’on appelle un « monopole de la coercition légitime de la
société » càd que le pv politique est autorisé par le corps social à user de la violence
(physique ou morale) contre certains de ses membres afin de respecter l’ordre (suspension
des droits, atteintes de ces droits).

Le pv politique ne revêt pas forcément une forme étatique, càd que l’état n’est pas le seul
mode d’exercice du pv politique. Le pv politique se retrouve dans d’autres formes
d’organisation du politique qui persistent aujourd’hui encore (193 états qui ont une manière
différente de gérer) ; même si l’état s’est imposé comme forme suprême du pv politique
mais il est en concurrence avec d’autres formes nationales, locales, privées, publiques… Il y a
la persistance d’une organisation très ancienne : le système clanique (mafia, partis
politiques), de castes, forme tribale, le système féodal, modèle impérial (Romain, Russe,
Chinois).

L’état se distingue d’autres formes d’organisation du pv politique : par la distinction du pv


politique et de la société → distinction publique/privée.

Trois grandes façons d’envisager la notion du pv politique : le concevoir comme une relation
d’acteurs sociaux ; le pv politique comme étant fondé sur la contrainte, la coercition ; le pv
politique fondé sur la légitimité (notion de domination).

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I- Une conception relationnelle du pouvoir

→ Conception institutionnaliste du pouvoir : conception des juristes, des institutionnalistes


qui considèrent que le pv est exercé par les détenteurs officiels du pouvoir : l’Etat, le gvnt,
les pv publics, les préfets, les maires…

→ Conception relationnelle du pv montre que ds la pratique, le pv n’est pas exclusivement


exercé par les détenteurs officiels du pv comme les chefs d’Etat, les ministres, les maires…
Ds la pratique, les hauts fonctionnaires ont un pouvoir effectif en réalité : rédaction des
textes de droit pour le Parlement et en charge des décrets d’application. Ce sont les hauts
fonctionnaires qui vont concevoir et diriger une grande partie de la politique au sein des
Etats. Mais il y a une certaine endogamie dans les corps de l’Etat : les énarchistes (ENA) mais
aussi des hauts fonctionnaires issus de polytechnique, ENA.

→ Conception relationnelle qui se nourrit des conceptions institutionnaliste et essentialiste :


le pv vient de relation entre individu ou groupe. On parle de conception relationnelle ou
interactionniste. Le pv n’existe pas seul, on a le pv de faire qqchose (capacité d’action) qui
s’exerce sur quelqu’un.
Définition de Max Weber du pv : « le pv est toute chance de faire triompher au sein d’une
relation sociale sa propre volonté même contre des résistances et peu importe sur quoi
repose cette chance ».
→ 3 aspects d’envisager la conception de pv entre deux individus ou groupe d’après
la définition de Weber :
- Relation/action positive ; contrainte à agir : A exerce un pv sur B dans la mesure où il
doit obtenir que B fasse ce que A souhaite et que B ne souhaitait pas.
- Action négative ; absence d’action : A conduit B à s’abstenir de faire ce que B
souhaitait faire.
- Perception ; manipulation mentale : idée que A a du pv sur B dans le mesure où A
modifie la perception de B sur ses propres intérêts et de telle sorte que B s’identife
aux intérêts de A.

→ Deuxième grande conception du pouvoir politique : conception des philosophes,


psychologues → conception essentialiste ou substantialiste. Idée que le pouvoir existe en
soi, par soi ; le pouvoir est une essence qu’un individu va détenir du pv sans s’inscrire dans
une dimension relationnelle. Le pv politique est une forme d’énergie, de dynamique, une
force à canaliser. Le leadership ne peut être efficace que s’il s’inscrit dans une relation
sociale ; le charisme ne suffit pas. Il faut un petit cercle de conseillers, d’hommes proches.

II- Le pouvoir politique fondé sur la contrainte

Lien étroit entre pv politique et violence. Le pv politique se construit en réaction à la


violence, car celle-ci risque de détruire la société. La pacification de cette société ne se fait
pas pour autant par la disparition de la violence. Le pv politique va capter cette violence et
s’en octroyer l’exclusivité. C’est ce paradoxe entre violence et consentement qui va fonder le
pv politique. Paradoxe car le pv se justifie pour mettre fin à la violence ds toutes les

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communautés humaines : passer de « l’état de nature » à un état civilisé. N. Elias montre ds
plusieurs ouvrages, civilisation des mœurs et domination de l’occident ; comment a-t-on ce
processus d’exclusion des mœurs et des pratiques déviantes, d’interdiction de violence
privée (duel) au profit d’une violence légalisée dans le cadre de l’état. Processus d’évitement
de la violence va passer par une monopolisation de la violence au sein de l’Etat et qui rend
illégal son usage privé. Constitution de la police : légalisation du recours à la violence pour
consolider le pv en interne.

→ Csq de cette monopolisation de la violence qui prétend interdire la violence, renforce la


force symbolique, le prestige de cette violence qui est désormais autorisée, encadrée,
légalisée. Le pv politique va appuyer une partie de sa légitimité sur cette captation de la
violence au nom du bien commun, de l’intérêt général, protection de la collectivité. L’Etat
protège y compris contre malgré nous.

→ Les conceptions marxistes du pouvoir : conception critique du pv. Ds cette conception,


l’Etat est une force purement coercitive. Il est un acteur dont la principale fonction est la
violence parce que pour Marx, l’Etat est « le bras armé de classe bourgeoise ». Lutte des
classes. L’Etat va devenir un instrument de pv de coercition, de violence (de la classe
dominante) car il va permettre de stabiliser la domination de la bourgeoisie sur le
prolétariat. L’Etat est l’instrument politique de perpétuation de cette domination par la
violence. Marx a travaillé sur une idéologie ; la fausse conscience. Cette idéologie va faire
accepter aux gens des rapports sociaux illégaux. L’idéologie repose sur la propagande qui
permet d’endormir la classe ouvrière.
→ vision sombre du pouvoir étatique.

→ Louis Althusser, s’inscrit ds la lignée marxiste dans l’idéologie et montre que l’Etat va se
doter de deux types d’appareils de pv :
- l’appareil répressif d’état : toutes les institutions politiques ; armée, gvnt, police,
administration, justice.
- L’appareil idéologique d’état, ce sont tous les acteurs sociaux, les institutions sociales
qui vont produire la fausse conscience et qui vont maintenir les individus dans
l’idéologie ; la famille, l’école. Appareil répressif est intériorisé/accepté par les
individus.

→ vision très négative qui montre les différentes facettes de la violence de l’état mais
qui est intériorisée/acceptée. Pour les marxistes, cette intériorisation évite la
contestation de la domination.

→ D’autres auteurs ont réfléchi sur cette intériorisation de la violence :

Pierre Bourdieu ; violence physique et violence symbolique qui est intériorisée dont on n’a
plus conscience. Il montre que l’Etat n’a plus besoin de recourir à la violence physique car
elle n’est plus nécessaire, dans la mesure où les acteurs sociaux ont admis que la violence
symbolique était nécessaire, omniprésente, normale.
Violence symbolique intéressante car l’on voit que le pv politique peut se passer de la
violence physique (armée) contre les individus (abolition de la peine de mort) car le pv
politique s’appuie sur des mécanismes de consentement, d’adhésion de normes et de

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valeurs. Ce consentement n’est pas vraiment libre, éclairé, c’est une domination symbolique,
intériorisée, cachée.
→ vision négative qui décrit que l’état se base sur une violence symbolique. Vision
rationnelle.

III- Pouvoir politique fondé sur la légitimité et la domination

Partie qui s’appuie sur les deux précédentes : importance du symbolique et du rationnel.

Max Weber va distinguer 3 notion différentes ds son analyse du pv politique :


Le pouvoir ou la puissance : macht. Le pv est fondé sur la contrainte mais Weber montre
également que le pv politique repose sur la domination : herschaft. Cette domination repose
sur la contrainte légitime qui est acceptée par celui qui la subit. Weber montre que le pv est
efficace mais qu’il est précaire et qu’il repose sur la contrainte et les individus peuvent
remettre en cause le pv et se rebeller.

On peut obéir au pv par des raisons affectives, par mimétisme, par idéal, par des raisons
matérielles (salaires). Weber montre que ce qui est commun à toutes les formes de
soumission de l’autorité, c’est qu’elle s’inscrit dans le processus de légitimation de cette
domination.
→ Weber distingue 3 formes de légitimation de cette domination qui donne naissance à des
comportements différents :
- domination traditionnelle ; pratique ancestrale, habitude, traditions, coutumes.
Cette domination s’observe dans les coutumes passées : MA, féodalité, empire de
l’Antiquité ; dans des sociétés faiblement institutionnalisées. Cette domination
traditionnelle repose sur 3 critères :
● Le processus de naturalisation du pouvoir, intériorisation du pv. Pv considéré
comme normal, naturel pour les individus. On obéit par habitude, par
tradition.
● Processus de personnalisation du pv. Pv politique qui repose sur des relations
personnelles entre le chef et ses subordonnés.
● Importance de la mise en scène du pv ; scénographie du pv. Importance du
cérémonial, protocole, rituel.
- domination de légale rationnelle, qui concerne les sociétés contemporaines
● Encadrée par règles écrites : des devoirs, des droits, charte, traités.
● Dépersonnalisation du pv ; on obéit à une fonction, à des règles → PM,
ministres, juges, lois (≠ pas aux individus)
● Juridisation du droit, omniprésence du droit qui règle la vie politique et
sociale
● Pv arbitraire ou discrétionnaire qui est réduit car encadré par des corps
juridiques, des lois, des mécanismes de contre pv, des textes.
- domination charismatique est exceptionnelle et rarement pérenne et plutôt
transitoire car elle repose sur le charisme d’un individu, sur la croyance des capacités
exceptionnelles d’un chef. Capacités d’un individu à se maintenir au pv au séduisant
ses fidèles.
● Importance du contexte historique ; crise économique, sociale, R° avec la
figure du sauveur, d’homme prudentiel (ex : Hitler)

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● Idée de relation directe entre le chef et la société ; entre l’individu et le
peuple. Le leader charismatique court-circuite et suspend toutes les
instituions, les règles.
● Le travail sur l’image pour imposer son image : propagande, culte de la
personnalité. Il joue sur son image, sur l’affect qu’il dégage. Rôle des médias
ds la promotion de son image. Le leader fait appel à l’émotion, à son image.
Régime démocratique mais aussi autoritaire.

Conclusion du chapitre 1 :

⇨ Le pouvoir politique va s’exercer sur tous les membres d’un groupe, c’est ce qui le
différencie par rapport aux autres formes d’organisation du pv. Ceux qui incarnent le
pv politique vont définir les limites et les prérogatives de tous les autres pv qui
s’exercent ds la société, y compris dans la sphère privée. Le pv politique s’octroie de
décider sur toutes les autres formes de pv.

⇨ Le pv politique va s’arroger l’exclusivité de la coercition, le monopole de la violence


qui permet que le pv politique soit respecté par l’ensemble de la collectivité.
L’état va être la forme politique qui va monopoliser la violence.

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Chapitre 2 : L’Etat

Qu’est ce que l’état ?


→ L’état est une forme d’organisation sociale qui s’inscrit dans un contexte historique
particulier. L’état n’a pas toujours existé même si aujourd’hui, il est la forme dominante
politique ds le monde. L’état est un processus, il est en constante transformation, évolution.
Les pratiques étatiques évoluent.
Temporellement et spatialement.

Quels sont les critères qui définissent l’état ?


→ construction historique.

I- Qu’est ce que l’état ?

1) La genèse de l’état occidental

Quels sont les facteurs d’émergence de l’état ?

⇨ Facteur économique

Naissance de l’économie marchande. Rôle de l’économie dans la création du modèle


étatique se manifeste au 15ème et 16ème, au moment de l’essor de « l’économie monde »
(Wallerstein) ; c’est une organisation économique globale et qui génère de nouveaux
systèmes politiques.
Organisation commerciale qui repose sur des innovations techniques, sur des échanges
commerciaux et qui s’inscrit à l’échelle de l’Europe et puis du monde. Centre périphérie avec
pour centre l’Europe où s’échange les marchandises et se développent le capitalisme
marchand et les périphéries de l’Europe : Russie, Moyen-Orient où sont produits les
matières premières puis exploitation des USA, de la Chine…
Ce système d’exploitation économique va avoir des conséquences sur la structuration des
systèmes politiques. Travailleur manuel et agricole pour l’exploitation. Régimes qui
maintiennent la population agricole en exploitation : servage. Le servage, au Sud, permet de
maintenir la population agricole et ce système autoritaire va permettre le développement de
système politique autoritaire : monarchie. En revanche, au centre de l’Europe, formes
d’organisations politiques qui vont répondre au besoin de l’économie marchande : libre
circulation des marchands et des marchandises, essor des réseaux de communication,
développement d’un système bancaire et essor de la bourgeoisie qui va façonner un régime
politique beaucoup plus libéral qui revendique un accès au pv politique ; plus démocratique,
monarchie constitutionnelle.

Développement au 15ème et 16ème, modèles étatiques plus ou moins centralisés, autoritaires,


ouverts commercialement → différentes préoccupations et organisations en fonction de
l’économie.
Nécessité d’analyser les relations économiques avec les états. Importance des échanges
entre les modèles politiques.

⇨ Facteur religieux

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→ montrer la diversité des modèles étatiques en fonction des religions :

- le christianisme occidental se déploie après l’effondrement de l’empire romain


d’occident (5ème et 6ème). Politiquement, l’Europe est morcelée et le seul pv qui se
solidifie est l’église romaine. L’église catholique va jour un rôle central dans plusieurs
domaines constitutifs de l’état. L’Eglise va protéger de la violence et impose des
trêves aux seigneurs. L’Eglise impose aussi une conception de la « guerre juste » et
canalise l’expression de la violence et assure les voies de communication car elle
souhaite protéger les chemins des pèlerinages. L’Eglise et la Papauté va jouer un rôle
de pacification et d’éduction des chevaliers, lieux d’apprentissage.
L’Eglise joue un rôle spirituel autour de la foi mais aussi une autorité politique pour
que son influence dépasse les frontières. Elle cherche à apparaître comme un ordre
politique avec des structures, une administration papale et la mise en place d’une
certaine diplomatie → les nonces ; nonciature : corps politique de l’Eglise.
C’est dans la papauté qu’apparaissent des formes de structuration politique.
Toutes les instituions papales seront reprises par les politiques. Cette autorité
ecclésiastique rentre en conflit avec les rois, les empereurs : → lutte entre le pv
spirituel et le pv temporel ; lutte pour le monopole du pv. Tout le monde s’accorde
sur le fondement religieux, l’origine divine de la légitimité. Légitimité qu’accorde
l’Eglise au pv religieux : monarchie. Saint Thomas d’Aquin « il n’est pas de pouvoir qui
provienne de Dieu ». Lutte sur le gouvernance des hommes sur terre : querelle
politique et religieuse lutte entre le pouvoir spirituelle et le pouvoir temporel (des
diff structures politiques). Cet affrontement entre le pv politique et spirituel va
donner naissance à un partage des tâches (va conduire à une séparation) on pose la
question de qui va pouvoir gouverner sur terre → l’Etat va progressivement gagner le
pv politique et donner naissance à un espace public(prérogative de l’Etat, espace qui
s’autonomise de l’Eglise et où se règlent les situations humaines) qui se distingue de
la sphère religieuse → c’est le processus de sécularisation de l’Etat (les séculiers = pv
temporel/pv du siècle et les réguliers = pv religieux). Notion de sécularisation,
manière de l’Etat d’être indépendant/de se distinguer de l’Eglise dans le siècle. Rôle
de différenciation de l’Etat : relation très forte entre le religieux et le politique :
connivence entres les deux.

- le protestantisme se développe en même temps que les Etats. Rôle concomitant de


la papauté. Le protestantisme va devenir un moyen de contestation du pv politique.
Au début du 16ème, des groupes religieux (sectes) se développent et deviennent des
Eglises. Autorité du pape contestée par le protestantisme, le monarque (Henri VIII →
anglican : schisme politico-religieux). Guerres de religieux, guerres civiles déchirent
les royaumes d MA. Mais la religion va changer de connotation/de nature (éducation
des élites, médiation). La religion devient facteur de violence entre les sociétés alors
qu’elle était un facteur de régulation de la violence auparavant. Et les Etats
européens au 16ème vont répondre à ce trouble en étatisant la religion.
Etatisation de la religion : apparition de idée qu’il y a une religion par état, une
religion nationale, une par état; celui d’un royaume à la religion de celui-ci → cujus
regio cujus religio. Idée que les monarques, les souverains, les chefs d’Etat ont le

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droit d’imposer la religion au nom de l’unité de l’Etat, de la paix civile. On n’est plus
dans la trêve/la paix de Dieu mais dans la paix des Etats.

→ Le rapport au politique va être différent en fonction de la religion des Etats. Carte


religieuse de l’Etat qui façonne la carte politique.

2) La dynamique concurrentielle de l’Occident

→ c’est la façon dont l’Etat va s’affirmer comme ordre politique au détriment du système
féodal.
On dépasse le facteur religieux pour voir dans l’architecture des pays.
Dynamique concurrentielle de l’Occident par Elias, il montre que la société médiévale (11 ème
au 14ème) repose sur deux grands principes politiquement parlant :
- Que le pv politique est fragmenté. Relations suzerains-vassaux ; vassaux qui prêtent
allégeance aux suzerains. Pas d’unité du pv politique.
- Que le pv politique est patrimonialisé. Le suzerain gère l’espace, le territoire sur
lequel il exerce son pv comme si c’était son propre patrimoine.

Crise de la féodalité à partir du 14ème : processus par lequel, on va avoir des Etats qui vont
petit à petit s’imposer. 3 dimensions de l’apparition de l’Etat :
- Unification territoriale. Suzerain va contrôler les terres de ses vassaux puis unification
du territoire.
- Centralisation de l’autorité : apparition d’un pv central, unique. On ne parle plus d’un
suzerain mais d’un souverain. Souverain qui s’est imposé durablement et apparition
de la souveraineté politique et territoriale.
Souveraineté : idée que le chef de l’Etat est le seul détenteur du pv sur son territoire.
- Processus de monopolisation de la violence : interdiction des guerres privées au
profit du droit unique du roi de faire la guerre. Elle entraine une dynamique
pacificatrice ; interdiction des milices privées, interdiction des duels. Cette
pacification collective s’accompagne d’une pacification individuelle d’un processus
d’auto contrainte, les individus intériorisent la soumission à l’autorité et la
domination du pv politique. L’Etat a de moins en moins besoin de recourir à la
violence pour faire respecter son autorité.
II- L’Etat comme entreprise monopolistique

Processus socio-politique de construction de l’Etat va se manifester par la monopolisation de


certains pv.

⇨ « Monopole de la violence physique légitime » de Max Weber.

C’est le monopole suprême de faire la guerre, de constituer une armée (en intégrant les
chevaliers du MA). Etat est le seul à pouvoir entrer en guerre et constituer une armée qui
deviendra permanente → coût financier.

⇨ Monopole fiscal

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Etat a besoin pour se défendre militairement de recettes fiscales et l’Etat va devenir le seul à
habiliter la collecte des impôts. A partir du 14ème, les impôts deviennent au service de la
puissance publique. Mais contestation des peuples, révolte sur la gamelle – impôts sur le sel.

⇨ Monopole monétaire

Droit exclusif de battre la monnaie. Pv symbolique : portrait du souverain sur les pièces de
monnaie. Mais aussi un outil de médiatisation de l’effigie du souverain → communication
politique.

⇨ Monopole juridique

L’Etat va être le seul producteur de lois. Il produit son propre droit en récupérant un certain
nombre de coutumes locales et de droit local.

⇨ Monopole judiciaire

L’Etat est désormais le seul à rendre justice et se substitue à la justice privée.

⇨ Monopole diplomatique

C’est le monopole de la représentation collective, l’Etat représente le pays, la nation, la


population. Le chef de l’Etat est l’incarnation à l’étranger de sa population.

→ Tous ces monopoles assimilés aux prérogatives régaliennes de l’Etat.

III- L’Etat comme institution bureaucratique

L’Etat va mettre en place une bureaucratie. Ce n’est pas que l’administration. Cette
bureaucratisation de l’Etat :
- Institutionnalisation de l’Etat : c’est la création d’institutions. On a donc une
différenciation et une pérennisation des institutions étatiques.
- L’Etat se distingue du reste de la société. La fonction publique se distingue entre les
administrés et les administrations. Ex : police et policiers ; justice et juges.
Bureaucratie qui s’installe dans le temps par delà les changements de régimes
politiques.

Le pv féodal est pv patrimonial ; on ne distingue pas les ressources personnelles du suzerain


et les biens de la collectivité.

- L’institution étatique repose sur un processus de dépatrimonialisation : distinction


de l’institution et du titulaire. Le pv est désormais impersonnel.
Texte de Kantorowicz sur les droits du roi, le monarque a un corps physique (mortel)
mais aussi un corps politique (mystique, immatériel) qui fait l’objet d’une vénération,
d’une inscription dans un espace. Le corps symbolique persiste.

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⮚ Existence d’une administration, bureaucratique qui repose sur un certain
nombre de grands principes. Elle est donc distincte :
▪ secteur privé
▪ elle est hiérarchisée
▪ impersonnelle
▪ spécialisée
▪ distincte des individus qu’il la compose
▪ école publique pour former les futurs fonctionnaires
▪ survit à ses dirigeants.
→ Bureaucratie de Weber : instrument de la légitimité légale
rationnelle ; respect et application des lois.

→ Définition de l’Etat de Weber comme « une entreprise politique à caractère institutionnel


qui revendique avec succès, dans l’application de ses règlements, le monopole de la violence
physique légitime sur un territoire donné. »

IV- Les évolutions contemporaines de l’Etat (19ème-20ème-21ème)

1) L’Etat nation

On confond souvent les termes d’Etat et de nation et d’Etat-nation.


Pourquoi les Etats modernes se sont organisés en Etat nation ? Comment se développent la
conscience nationale et le nationalisme ?

→ 3 éléments importants :

● Débat sur la question nationale qui a été un débat majeur à la fin du 19ème et qui est
redevenu un élément central de la pontique depuis la fin de la Guerre Froide. Débat
avec la première mondialisation qui s’accompagne et qui est porté par les R°I L et la
décolonisation. Mondialisation caractérisée par un essor des migrations
internationales.
● Comprendre comment la q° de la nation, qui est une q° politique est devenue une q°
identitaire, omniprésente.
Identité de classe sociale ou identité professionnelle ou identité de genre, religieuse,
générationnelle. Elément d’identification dans le débat politique.
● L’Etat et la nation ne coïncident pas dans de nombreux cas. Coexistence qui est
plutôt une exception qu’une règle.
Nation sans états depuis des siècles à la suite de guerre, de rattachement politique
(Kurdes, Palestiniens) mais aussi des communautés ethniques qui revendiquent leur
identité nationale. Irrédentisme : revendication d’une indépendance politique.

→ 2 grandes conceptions de la nation opposées schématiquement mais dans la pratique


assez proche :

→ 1ère conception : conception essentialiste, primordialiste, ethnoculturelle.


Conception selon laquelle la nation est une essence, substance et qu’elle repose sur des
critères objectifs comme le sol, le territoire, le terroir, le sang, la race, les gènes, le

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biologique ; tout ce qui se transmet qui s’hérite et qu’on ne choisit pas.
Conception des philosophes allemands au cours du courant du romantisme avec notamment
Herder et qu’on retrouve aussi en France. Le culte des morts pour la patrie, on met en place
des commémorations des ancêtres de la patrie tout au long du 19 ème. Homme politique
comme Maurice Barrès qui est un des pères du nationalisme français disait dans une
conférence : « l’âme qui habite en moi est faite de milliers de morts ». Idée que les
différences entre les nations qui reposent sur un enracinement territorial, une filiation
génétique, se retrouvent dans les discours politiques. Contexte nationaliste marqué par des
guerres.
En Allemagne, se développe la conception de l’identité prussienne autour volk qui est
l’appartenance de l’identité allemande par le sang qui va être réutilisée lors de la période
hitlérienne. Cette identification nationale se voit dans les conflits civils : Rwanda, Bosnie.

→ 2ème conception : conception élective de la nation, la nation comme choix,


conception subjective, conception volontariste de la nation. Conception qui repose sur une
volonté de vivre ensemble.
« La nation est un plébiscite de tous les jours » de Ernest Renan.
Être français, toute personne qui s’identifie comme français, qui partage le projet politique
de la collectivité : obéissance civile et participation au projet politique.

Ces deux conceptions vont former le droit du sang (Allemagne-1 ère conception) et le droit du
sol (France-2ème conception).
On est dans une opposition entre des idéaux types car dans la pratique et dans la conception
que se font les élites politiques de la nationalité, on a une imbrication de ces deux
conceptions sur l’identité, dans les pratiques juridiques.
→ Idée de nation qui repose un travail de construction de légitimité de l’Etat. Etat qui
va produire à partir du 19ème, un discours, une conception de l’identité nationale. L’Eta va
utiliser la nation pour se légitimer, pour justifier sa création et pour crée le sens du collectif ;
pour créer ce que Bénédicte Anderson : « une communauté imaginée ». Et l’Etat pour
produire cette identité national va utiliser un certain nombre de ses prérogatives régaliennes
et va nationaliser chacune des ses composantes comme les départements (découpage
géométrique qui vise à écraser les solidarités locales de l’Ancien Régime) qui auraient pu
nuire à l’Etat de la R°F. Projet de soumettre un échelon politique à une logique centrale.
Volonté politique d’intégrer des territoires dans un espace national.

→ Critère de diffusion de l’Etat grâce à l’homogénéité linguistique pour renforcer et


créer la nation. Déjà un progrès avec l’édit de Villers-Cotterêts. Mais aussi le travail sur les
poids et les mesures qui datent de la R°F : pèse, mesure, compte avec les mêmes mesures
sur tout le territoire → objectif d’identification nationale. Un seul Dieu, une seule loi, un seul
poids, une seule mesure.
Mais aussi avec le moyen de l’école : conception identitaire → enjeu pour unifier le
sentiment d’appartenance à la collectivité.
Puis aussi les symboles nationaux, les fêtes nationales, hymne national, drapeau, le
service militaire.

L’Etat-nation c’est l’Etat qui va créer la nation pour se justifier et se perpétrer. Il y a des
nations sans états et des nations qui se basent sur ds identités individuelles.

16
2) L’Etat providence vs l’Etat néo-libéral

Rapport de l’Etat à travers le modèle économique de l’époque : l’Etat providence et l’Etat


néo-libéral.
Histoire de l’Etat : transformation perpétuelle.
Innovation de la période contemporaine, l’Eta au 19ème va rompre avec les fonctions
traditionnelles de l’Etat régalien mais va surtout dépasser les traditions de l’Etat régalien et
va s’intéresser à la question sociale ; il va élargir ses fonctions (non plus un état minimal =
état régalien (justice, armée, monnaie)) va devenir interventionniste. Il va devenir
distributeur, nourricier, social, interventionniste → l’Etat va organiser la vie sociale. C’est le
welfare state → état providence avec 4 dimensions sociales :
- Etat qui s’occupe de la famille et de la natalité ; congé maternité, allocations
familiales.
- Etat s’occupe de la pauvreté, des indigents : revenus sociaux ; RMI, RSA.
- Etat va se mettre à réguler le travail, les relations au travail en édifiant un droit et un
code du travail ; salaire minimum, allocation retraite, licenciement.
- Etat s’occupe de la santé avec la mise en place de la sécurité sociale.

→ Etat social : ensemble des interventions de l’Etat dans le domaine social qui visent à
garantir un minimum de bien être à l’ensemble de la population à travers un système de
protection sociale.
Comment cet état s’est intéressé au bien être de la population ?
Avant état sécuritaire : liberté contre sécurité. Aujourd’hui, basculement complet. L’Etat va
s’intéresser, non plus à la sécurité du collectif, mais la sécurité humaine, la sécurité sociale et la q° du
risque. Etat providence va prendre ne charge tous les risques sociaux qu’encourt l’individu.
Avant l’Etat social, les individus avaient recours à la prévoyance individuelle et collective : solidarité
familiale, religieuse et pour affronter les risques de la vie, il fallait être prévoyant (économie). Etat
cache la misère (prison, hospice, travaux forcés pour les pauvres) mais solidarité individuelle qui
prévale avec des traditions caritatives. Tradition charitable laïque et religieuse (cercles Rodary) et au
sein de cératines entreprises avec les prémices d’une solidarité patronale. Ignorance et indifférence
de l’Eta qui s’inscrit dans la solidarité individuelle qui prévôt à l’époque et qui héritée du libéralisme
classique. Déréguler le système économique.

→ Conceptions et pratiques vont changer avec :


- naissance de la classe ouvrière avec la R°IL liée à l’apparition d’une industrie de
masse avec des surplus commerciaux qui contribuent à l’enrichissement global. Mais
en même temps, essor des inégalités sociales. Enrichissement de la société au
détriment de la classe ouvrière. On est dans un risque collectif (≠ risque individuel).
Pauvre à cause du système de production d’inégalité.
Pensée marxiste et pensée de redistribution de l’Etat.
Apparition de l’impôt progressif sur le revenu pour redistribuer les richesses et
développement de la sécurité sociale.
- Gestion des risques grâce à l’assurance sociale, gestion des risques qui repose sur la
probabilité du risque. Tout le monde ne risque pas le même risque.
Choix d’une assurance globale et obligatoire. Mais ce système universel de protection
sociale va être mise en place en fonction des pays :

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▪ Soit en fonction de choses déjà mises en place. Héritage du 18ème où la
solidarité était intra professionnelle.
▪ Assurance minimale avec des compléments qui relèvent du privé.
- Mise en place d’un arsenal juridique pour contrôler et encadrer la politique. Essor du
droit du travail ; âge minimum pour le travail, durée maximale du temps de travail
par jour. Puis internationalisation du droit du travail avec l’OIT pour la protection
des travailleurs.

Crise de l’Etat providence dans les années 70 et aboutissement à l’Etat néo-libéral.


Protection sociale mais aussi physique. Avec le ralentissement de la croissance et la fin des
Tentes Glorieuses vont aboutir à une triple crise de l’Etat Providence selon Pierre
Rosanvallon :
- Crise financière, crise de solvabilité. Endettement de l’assurance maladie, hausse des
cotisations de la retraire.
- Crise d’efficacité de l’Etat providence qui repose sur une redistribution des revenus
et des inégalités.
- Crise de légitimité du système lié à l’inefficacité et à l’évolution individualiste.
Revenir à des mécanismes de société plus individuels que collectifs.
C’est dans ce contexte de crise qu’il y aura par la suite un tournant néo-libéral qui est une
contestation économique de l’Etat providence et qui va avoir des csq politiques et sociétales.

Conseiller économique de Carter à la fin des années 70 ; Schultze : « il y a 10 ans, l’Etat était
très largement considéré comme un instrument destiné à résoudre les pb mais aujourd’hui
pour de nombreuses personnes, le pb c’est l’Etat lui même ».
Tournant néo-libéral ; ce n’est pas un retour à la théorie libérale classique (main invisible). Le
néo-libéralisme ne considère par le marché est parfait mais qu’il est l moins mauvais des
instruments de régulation, le moins inefficace. Alors que l’Etat est un instrument inefficace
de régulation. Comme c’est le marché le plus efficace, il faut réformer l’Etat en lui important
les modes de régulations du secteur privé du marché. Le référentiel est donc le marché et
non plus l’Etat. Il faut :
- abandonner les instruments publics de régulation (planification économique)
- baisser la dépense publique de l’Etat
- déréglementer les services publiques sur la juridiction
- privatiser de services publiques ou des entreprises qui avaient nationalisées.
Le néo-management.

3) La diffusion du monopole étatique/universalisme de l’Etat

Diversification et diversité des fromes d’Etat. Inscription historique particulière, pas de mode
intemporel ou atemporel de l’Etat.
Comment l’Etat s’oppose à un état minimal et s’oppose à un modèle néo-libéral ? Dans la
conception et dans la pratique.
→ Hybridation des modèles politiques pour donner naissance à de nouveaux Etats.
SP : tableau à double entrée mais aussi les éléments de porosité.

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Grande diversité des dormes étatiques contemporaines dans le rapport à la société et la
façon de l’universalisme de l’Etat.

→ Diversité actuelle étatique s’appuie sur la fragmentation du christianisme occidental et


donne deux formes principales à partir du 16ème et 17ème ; des états qu’on qualifie d’états
forts qui s’appuient sur :
- Une dominante catholique ou luthérienne ; états forts et centralisés avec une
verticale du pv importante. Comme le cas de la France mais aussi de la Prusse.
- Etats faibles ; plutôt de confession calviniste. Comme les USA qui se construisent sur
un mode beaucoup plus décentralisé : fédéral ou confédéral. Un pv beaucoup plus
horizontal avec des strates administratives et politiques.

→ Dans le processus d’universalisation du modèle étatique, il se déploie avec la colonisation


de l’Amérique centrale, latine ; on a une existence d’états faibles au nord et plus forts et
centralisés sous l’influence des colons espagnols et portugais au sud et du Nord aussi
(influence britannique).

Diversification renforcée par l’implantation militaire, de la force des modèles étatiques qui
sont souvent des royaumes, des chefferies. Processus aussi divers qu’il y a des formes de
colonisation.
→ Hybridation des modèles politiques entre la forme exportée de l’état occidental et les
modes d’organisation politique existant. Reprise de coutumes (juridique).

→ Etape de la décolonisation qui est à nouveau une étape de diversification-universalisation.


Accession à l’indépendance des états nouvellement décolonisés se fait en adhérant au
modèle de l’état indépendant.
Entre 45 et les années 70, on observe que toutes les organisations politiques nouvellement
indépendantes vont revendiquer une indépendance étatique, une souveraineté nationale et
demande à s’intégrer dans les organisations internationales → émergence d’une juridiction
étatique.
Cette diversification se prolonge pendant la diversification dans la mesure où les états qui
accèdent à l’indépendance se coulent tous dans le modèle étatique et vont adopter des
pratiques politiques et économiques différenciées. Théoriquement, ils sont indépendants
mais en pratique, par leur passé,
Le principe d’égale souveraineté des états est un principe majeur politique, économique,
juridique mais c’est aussi un principe organisateur ; c’est une fiction. Les multinationales
contournent et font pression sur les états ; exil fiscal. Les états ont du mal à contrôler leurs
frontières : flux migratoire, financier. Un état qui ne cherche pas à contrôler ses frontières,
perdrait ses prérogatives régaliennes.
A l’échelle des états (méso ou macro) ; comment la souveraineté est-elle respectée ?
Ex : de l’Ukraine dont une partie a été annexée par la Russie. Mais aussi la pratique de
l’ingérence ; injonction de prêter assistance à des populations en danger, mais souvent
assistance militaire.
Mais tous les états ne sont pas égaux face aux pratiques de leur souveraineté car ils n’ont
pas les mêmes registres d’influence. Ce qui compte, n’est plus l’importance mais l’influence.
Importance relationnelle de l’Etat ; référence à Weber → le pv de contraindre ou pas, c’est là
que l’influence intervient.

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→ Balance importance et influence et inégale répartition des deux.

Chapitre 3 : Les régimes politiques

Régime démocratique avec une mise en perspective historique et mise en perspective à


l’échelle du monde pour comparer les formes démocratiques pour différencier les systèmes
totalitaires (zone grise entre régime démocratique et totalitaire) et des autres régimes.
Ex : Russie : semi-autoritaire et fiction de régime démocratique.
Puis panorama de la démocratique contemporaine représentative.

→ Démocratie, étymologiquement vient du grec : démoskratos → pouvoir du peuple.


Démocratie directe ou représentative ? Par qui est représenté le peuple ? Qui sont les
gouvernants ? Comment sont-ils élus ? Comment le peuple parvient au pv ? Révolution, coup
d’état, élection ? De quel peuple parle-t-on ? Question de la citoyenneté ?

I- Démocratie antique (Athènes) et moderne (18ème): rappel historique

Comment la démocratie s’est mise en place ?

1) Démocratie athénienne

La démocratie athénienne est le premier modèle politique à s’être appelé démocratie au 6ème
et 5ème siècle avant JC.
Démocratie athénienne est devenue le modèle de référence pour les philosophes politiques
comme Hannah Arendt, Rousseau, Montesquieu, Tocqueville.
→ apparaît comme un modèle idéal.
Référence pour les acteurs politiques, pendant la R°F lors de la DDHC, les débats sur la c° de
la Vème République.

Dans la Grèce antique, la démocratie athénienne est athénienne : limitée à Athènes. Juste u
modèle politique comme un autre. Autre régime important à l’époque : la monarchie
comme à Sparte.
→ ce n’est pas le modèle dominant.
→ régime politique n’est pas considéré comme le meilleur, pas de critère normatif. On
jugeait à l’époque par l’efficacité. La démocratie athénienne est-elle efficace ou plus efficace
que la monarchie ?

→ Principes de a démocratie athénienne :

- principe d’égalité :

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o des citoyens devant la loi
o participer au pv
→ Principes indissociables qui étaient l’isonomie.

- principe d’égalité au droit de parole devant l’assemble des citoyens. Chaque citoyen
à droit à la parole ; iségorie devant l’ecclésia.

Les citoyens sont libres de participer à l’exercice du pv.

→ La démocratie athénienne est une démocratie directe et repose sur 3 mécanismes :

- le tirage au sort ; tous les titulaires d’une charge politique sont tirés au sort.
Chaque citoyen peut être tiré au sort au moins une fois dans sa vie. Mais on choisi de
pouvoir être choisi au sort. Mais exception :
▪ certaines places à la magistrature
▪ militaires
▪ financières
Ne sont pas tirées au sort mais relève d’une nomination selon les
compétences des individus.
- La rotation des charges ; tiré au sort un nombre limité de fois.
- Exigence de rendre des comptes ; tout citoyen tiré au sort et qui exerce le pv doit
rendre des comptes et justifier les politiques mises en œuvre et peut être sanctionné
par l’ecclésia en cas que manquement.

Quel est l’esprit général d’avoir adopter ces mécanismes ?


Démocratie athénienne repose sur une méfiance à l’égard de toutes les politiques
professionnalisées. Absence d’une bureaucratie. Il n’y a pas de classe politique, pas de parti
politique institutionnalisé même s’il y a des personnes influentes comme Périclès. Les
citoyens ne peuvent pas se transformer en politicien professionnel politique.
→ pouvoir par et pour le peuple.
Pas de transfert du pouvoir politique à une personne particulière. C’est l’assemblée qui
décide de la justice, de la guerre, de la paix : collectivisation du pouvoir.

Chaque citoyen est successivement gouverné et gouvernant. La meilleure façon d’apprendre


à être gouvernant est d’être gouverné. On apprend sur le terrain et en observant le pv ;
apprentissage sur le terrain et non théorique. Il n’y a pas de savoir politique, tout le monde
est apte à gouverner.

→ La citoyenneté est une première limite, contrainte du pv pour et par le peuple. Tous les
habitants d’Athènes ne sont pas e citoyens et ne peuvent par participer et voter :
▪ les femmes
▪ les étrangers ; les méthèques
▪ les barbares
▪ les esclaves
Critique : les citoyens politiques pouvaient s’appuyer sur les esclaves qui avaient la
responsabilité matérielle ≠ citoyen : tâche politique.

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Eléments qui peuvent étonner :
- exclusion d’une partie des individus à la citoyenneté
- absence de compétences requises de la part des responsables politiques
- fait que dans une assemblée où tout le monde peut s’exprimer c’est l’éloquence, la
rhétorique qui devient un élément de démarcation. Mais aussi la démagogie avec le
recours aux sophismes.
- La démocratie directe repose sur un territoire, un espace restreint et des effets
restreints. Citoyens athéniens sont peu nombreux et donc peu représentatif. Tout le
monde ne se déplace pas chaque semaine dans l’agora et les débats politiques
représentent seulement quelques centaines de personnes parmi les 30-40 000 et
environ 5 000 spectateurs → l’anonymat n’est pas possible à Athènes.

→ modèle spécifique d’organisation et qui ne ressemble pas à la démocratie actuelle.


Modèle qui se veut égalitaire mais qui est très excluant. C’est aussi un régime qui identifie la
démocratie à la participation directe et réelle des citoyens. Idée de la délégation et de
professionnalisation du pv exclus. Tirage au sort : pas de vote du meilleur.

2) Les démocraties modernes

Voir comment la question démocratique évolue.


A la période moderne, le peuple va choisir les gouvernants à travers l’élection : démocratie
indirecte.
A la fin du 17ème, révolution glorieuse en Grande Bretagne ; guerre civile de Cromwell ;
comme la R°F et aux USA.
Processus de renversement du pv monarchique, critique du pv arbitraire ; critique à la fois
de la façon dont le pv est exercé mais aussi la légitimité du pv monarchique.
Emergence de la question du consentement démocratique. Ce qui va changer : nature du
lien entre le peuple et le pv.
→ Consentement dans divers domaines :
- consentement à l’idée de l’impôt ; qui va devenir un enjeu de la construction
démocratique. Le souverain doit faire approuver les impôts par le biais des
représentants donc de l’élection.
- Consentement mutuel, pacte entre les gouvernants et les gouvernés qui accorde au
gouvernement sa légitimité. Le pv est conditionné à l’existence du contrat social.

→ 3 théories du contrat social :


o Contrat social selon Hobbes dans le Léviathan. Contrat qui repose sur une
conception d’un état de nature assez pessimiste : guerre de tous contre tous.
Le contrat social entre le peuple et les gouvernants va permettre d’assurer la
sécurité et donc la survie des gouvernés. Contrat social d’ordre sécuritaire
dans un état de nature, de guerre qui permet de préserver la sécurité, la
survie de chacun. Valeurs évoquées pour la sureté de l’Etat : liberté contre
sécurité.
o Conception rousseauiste, de Jean Jacques Rousseau dans le contrat social ;
l’égoïsme, chacun agit selon son propre intérêt. Le contrat social a pour
fonction de garantir l’intérêt général, de la collectivité.

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o Conception Lockéenne, de John Locke dans le second traité du gouvernement
civil ; vision plus optimiste. Locke considère que dans l’état de nature, les
individus jouissent de droits naturels et sont libres et ont accès à une
propriété privée et le contrat social permet de préserver cet état de nature,
la liberté et la propriété. Intervention minimale de l’état.

Le pouvoir ne peut plus être inconditionnel mais conditionnel et justifié. Pv repose sur le
consentement du collectif. Le peuple s’accorde sur l’exercice du pv et le peuple devient le
centre de la légitimité. La démocratie se centre sur le consentement du peuple et la
légitimité populaire.
→ Instrument de la légitimation du pv : le vote.

→ Conséquence de cette vision démocratique : dichotomie entre la source du pouvoir des


gouvernés et ceux qui exercent le pv, les gouvernants.
Question démocratique qui change : question de qui va gouverner ? On choisi, élit ses
gouvernants.
Pendant plusieurs siècles, plusieurs catégories de personnes ont été exclues du suffrage :
▪ Les femmes ; soumises juridiquement et socialement au mari. Il faudra
attendre la fin du 19ème et milieu 20ème : 1945 pour les femmes en France ;
1920 aux USA. Exclusion des femmes : consensus politique lors des guerres
mondiales ; réserve de la classe politique à accorder le droit de vote des
femmes en dépit des actions des suffragettes.
▪ Les esclaves ; exclus du droit de vente mais une majeur partie des hommes
sont écartés du droit de vote car jusqu’en 1948 ; pour être électeur il faut
payer un impôt que l’on appelle le cens (suffrage censitaire pour sélectionner
les élites sociales et écarter les classes laborieuses considérées comme
dangereuses).
▪ Les pauvres et les illettrés
▪ Les militaires ; armée : « la grande muette ».
▪ Les français résidant à l’étranger
▪ Les indigènes, populations autochtones des colonies écartées du vote
jusqu’en 1946 → accord du statut de citoyens.
1956 lois Deferre pour que tous les citoyens puissent voter.

Aux USA, histoire similaire :


- exclusion des femmes
- exclusion des esclaves
- ségrégation raciale et géographique → mouvement des droits civiques.

19ème et 18ème avec les 3 grands points fondamentaux vont se développer :


- le vote avec l’essor du suffrage
- dichotomie entre gouvernants et gouvernés avec un écart de la représentation mais
aussi un écart dans la représentativité des gouvernants
- émergence d’une professionnalisation de la politique et de la classe politique.

→ 3 points fondamentaux vont se développer par la parlementarisation des régimes


politiques ; poids du peuple via les parlements.

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On observe au 20ème que ce modèle démocratique va s’imposer autour de deux grands
principes :
- principe représentatif qui exprime la volonté populaire
- principe libéral ; démocratie qui repose sur le principe libéral, elle suppose la libre
confrontation des opinions et la libre compétition des candidats au pv.
Extension de la démocratie représentative et libérale mais aussi des systèmes totalitaires qui
concurrencent la démocratie dans les espaces où l’autoritarisme se renforce. Et en faisant
irruption dans des régimes démocratiques.

II- Les anti-modèles contemporains : régimes autoritaires et totalitaires

→ Démocratie, totalitarisme et autoritarisme.

1) Totalitarisme

Système très contesté et pas eucuménique ; de nombreux débats.


Système totalitaire : régime politique dans lesquels la domination du pv va s’exercer à une
échelle inédite. Concentration du pv poussée à l’extrême.
→ Conception controversée car cette conception considère qu’il y a une différence de
nature entre les démocraties et les régimes autoritaires d’une part et le totalitarisme d’autre
part.

→ Totalitarisme : c’est un concept qui renvoie à une idéologie totale qui englobe toutes les
dimensions de la vie sociale et qui va en quelque sorte fusionner la société avec la politique.
Politique englobe la société avec une idéologie simple :

- qui repose sur la nature ou l’histoire ; vision déterministe.


Ex : nazisme : supériorité de la race allemande dans les lois de la nature.
totalitarisme soviétique : inspiration à une société sans classe par la domination du
prolétariat ; l’histoire.
→ transformer le monde pour créer une société unifiée et parfaite avec un homme nouveau
qui repose sur :
o Société unifiée :
▪ Abolition des distinctions sociales ; parti nazi et communiste : Etat-
parti qui régente chaque espace de la société.
▪ Abolition des frontières entre la vie privée et la vie publique
o Société parfaite :
▪ Etat englobe la société
▪ Contrôle social ; intérioriser les normes sociales → les victimes
intègrent les normes politiques de bourreaux dès l’enfance ;
endoctrinement.
Chaque phase de l’existence est contrôlée par l’état. Pas de place pour
la critique et la contestation. Individu façonné par l’état.
→ Projet et pas réalité même si part de réel. Pas entièrement stalinien ou nazifié.
Violence totalitaire sur l’emprise de la société pour que ca soit réalisable : Goulag,
camps de concentration de travaux forcés.

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Les plus endoctrinés : les jeunes, les soldats, les hauts fonctionnaires, les membres du
parti dont la réussite dépend de l’attachement au parti et lié au succès du parti.
Milieu où la socialisation politique préexistence : milieu ouvrier, religieux ; où il y a eu
une plus faible adhésion au parti.

→ Moyens du totalitarisme pour se mettre en place :


- violence arbitraire et permanente. Etat policier partout présent et la délation est
encouragée.
- Mépris de l’ordre juridique, exercice de la violence arbitraire et pas forcément légal.
Le corps juridique est mis au service de l’état totalitaire et très contrôlée.
- Forte concurrence entre les structures de l’état : multiplication des systèmes
hiérarchiques dans la police et l’armée.
- Culte du chef, domination charismatique ; « petit père des peuples », führer.
- Propagande pour endoctriner de masse et pour désinformer de la réalité.

Dans ce système militaire, on arrive à des comportements irrationnels où l’idéologie


l’emporte : trains des juifs prioritaires au vrai transport alimentaire et des allemands ; usine
qui baisse la production...
Réprimer pour convaincre ; quête de l’endoctrinement pour changer la société → projet
révolutionnaire qui n’aboutit jamais.

→ Critique du modèle totalitaire :


- Concept élaboré sur deux exemples très différents : stalinisme et nazisme. Puis
régimes fascistes comme le franquisme et Mussolini.
- Modèle plus descriptif qu’explicatif ; modèle qui décrit l’emprise totale de l’Etat sur la
société mais ne décrit pas la genèse, la mise en place du régime totalitaire. Comment
bascule d’un régime autoritaire à un régime totalitaire ?

2) Régime autoritaire

Glissement par des coups d’état, de putsch…


Transition démocratique.

→ 2 caractéristiques de ces régimes autoritaires :


- dans un régime autoritaire, le rapport entre les gouvernants et les gouvernés repose
essentiellement sur la force et non la persuasion.
- le mode de sélection des gouvernants n’est pas une élection ouverte ou disputée,
représentative.
→ c’est ce qui distingue le régime autoritaire du régime totalitaire (1) et de la
démocratie (2).
Dans un régime totalitaire, le leader veut persuader et convaincre. Alors que le régime
autoritaire est dans une démarche de conquête du pv et du maintien au pv.

Absence d’élection pluraliste, pluralisme de façade (≠ démocratie), elles sont biaisées.


Endogamie institutionnelle et pas que sociale.

25
Quels sont les moyens pour verrouiller le pv, des régimes autoritaires ?
- l’interdiction des organisations politiques concurrentes, des associations, des
syndicats, des comités intellectuels, les consultations électorales. Cette interdiction
suppose :
o des moyens coercitifs : armée et police
o effets dissuasifs qui dissuadent les opposants a s’opposer : emprisonnement,
mise à l’écart. Cout de la contestation élevée dans les régimes autoritaires.
Le régime autoritaire pour se maintenir a besoin de faibles structures participatives et de
culture politique faible et une indifférence des citoyens à l’égard de la politique.

- Le contrôle étroit de la politique qui canalise l’expression du pouvoir en éliminant les


partis adverses, en changeant le système électoral.
o On a l’exclusion du suffrage des parties importantes du suffrage ; on organise
des élections qui n’atteignent pas le chef de l’état comme les élections
locales.
o L’appareil d’état est contrôlé et encadré pour garantir la fidélité des
fonctionnaires : violation des libertés individuelles. Parti politique où il règne
des pratiques clientélistes.
o Solidarité familiale (succession, hiérarchie), tribale, ethnique.
o Contrôle de l’information et de la communication ; contrôle d’internet
aujourd’hui.
o La presse n’est pas entièrement contrôlée non plus mais muselée ; il y a des
parcelles de liberté, on peut laisser place à des contestations locales pour
remettre en cause les dirigeants politiques locaux → détourner l’attention
médiatique autre que sur la politique, doctrinal…

Régime qui cherche à étendre le soutien au secteur privé (≠ système totalitaire où le privé
est nationalisé et enrôlé dans l’Etat-parti). Secteur privé associé dans une connivences entre
les intérêts politiques : cooptation mutuelle entres les acteurs privés et publiques.
Coopération en échange d’un marché.
Liens de collusion, de connivence entre les acteurs privés et publics.

III- Démocratie représentative

Triomphe de l’élection et essor du suffrage : indirect, direct…


Le pilier de la démocratie est l’élection et l’invention de la notion de consentement. Les
électeurs délèguent une partie de leurs prérogatives aux gouvernants, à leurs représentants.
La professionnalisation du monde politique et donc l’apparition d’une classe/profession
politique.

Quel est l’état de la réflexion du point de vue philosophique sur la démocratie


représentative ?
Démocratie représentative est confrontée et repose sur un paradoxe aujourd’hui, qui fait
que la démocratie représentative s’incarne de façon libérale. Libéralisme politique qui
valorise l’individu sur le collectif et donc l’électeur sur l’Etat et le système.
→ Les besoins, les priorités de l’individu qui prédominent sur l’intérêt du pv collectif
politique – Locke.

26
Comment concilier la diversité des intérêts avec l’exercice d’un pv politique unifié ? La
diversité (gage de légitimité) et l’unité (gage d’efficacité) ?
Réflexion qui se combien et se transpose sur un plan sociologique : sur le comportements es
électeurs, des gouvernants (représentants), des gouvernés.
Risque que l’exercice du pv soit capté par les représentants. La DR repose sur des éléments
de fragilité inhérents à son fonctionnement.
Défis et paradoxes à relever entre la légitimité, l’efficacité et la circulation du pv.

DR imposée depuis le 18ème siècle mais s’est imposée difficilement dans la pratique et dans la
politique.
Contestations récentes ne remettent pas en cause le fondement de la DR.
→ La DR est l’anti démocratie car c’est la volonté de représenter une diversité en la
réduisant à l’unité d’un intérêt général.

I- La ressemblance ou identification entre les gouvernants et les gouvernés

Question de la représentation du peuple de façon démocratique : débat autour de la c°


américaine (fédération et anti fédération).
Est ce que nos représentants doivent nous ressembler pour bien nous représenter ? Est ce
qu’il faut penser, agir, sentir come le peuple ? Est ce qu’il faut être un mimétisme du
peuple ? Est ce qu’il faut choisir les meilleurs pour nous représenter ? Les plus compétents ?
→ questions centrales.

→ Débat lors de la question américaine :

Débat de constitution et de mise en place du pv :

- camp des anti fédéralistes qui vont échouer à imposer leur vision. Pour eux, les
représentants doivent incarner les représentés, ils doivent leurs ressembler.
Les représentants doivent être l’image du peuple et doivent éprouver les misères
pour bien représenter le peuple. Sauf que ce modèle ne s’est pas imposé au 18 ème.

- Dans toutes les grandes démocraties représentatives, le modèle qui s’impose est le
modèle fédéralisme → les « élitistes » de la DR ; idée que les représentants ne
doivent pas ressembler au peuple mais doivent se distinguer : ils doivent être les
meilleurs, les plus compétents, sages, vertueux. C’est le principe de la distinction.
Qualités intellectuelles et politiques.
Ce modèle l’emporte, incarné par exemple par Madison. Mais aussi lors de la R°F lors
de l’avènement de la première et seconde république. Cette idée paternaliste,
aristocratique, les représentants doivent être meilleurs et non pas comme nous. Ils
doivent décider pour nous car ils savent ce qui est le meilleur. Ce principe découle
donc de la professionnalisation politique : spécialistes qui doivent exercer le pv à
notre place. Distinction des meilleurs mais risque de la confiscation du pv par les
professionnels de la politique → risque de faire n’importe quoi.
DR qui prône une certaine privation et de confiscation du pv et donc des éléments
opposés à la démocratie.

27
Les anti fédéralistes aux USA ont perdu la bataille mais leurs conceptions de risque de
confiscation démocratique étaient importantes. Idée de peuple trahi et mal représenté au
18ème mais aussi aujourd’hui.

Passage de la démocratie à la DR.


Pour les anti fédéralistes, idée de proximité et de similitudes entre les gouvernés et les
gouvernants ; idée qui n’a censé de se renforcer au 20ème siècle dans la culture politique de la
démocratie. Alors qu’institutionnellement, c’est la démocratie élitiste qui prône. Dans les
pratiques (discours politiques), c’est la conception anti fédéraliste (ressemblance,
incarnation du peuple) qui est l’idéal politique.
Le système politique distingue les représentants des représentés par la pratique, les
mécanismes électoraux mais l’idéal de la ressemblance. Mais crise de la DR à cause de cet
écart (idéal de ressemblance et élitisme).
Pour combler cet écart : distinction des mécanismes de parité.
Parité contestée en politique : compétences...
Débat sur la représentation des classes populaires : à l’AN moins de 3% des représentants
dont les parents viennent de la CSP ouvrière.
Est ce normal la sur représentation des CSP des représentés de la haute fonction publique,
cadre ?
→ discrimination positive. On a des politiques de bourses pour permettre aux classes
sociales d’accéder à des études supérieures et avoir une meilleure représentation.
USA : positiv action ; quotas réservés aux latinos américains, aux noirs américains dans les
études supérieures et dans les concours de la haute fonction publique.
Ces mécanismes de représentativité est une question des fonctionnements des politiques.

II- Principe du gouvernement représentatif

→ DR fonctionne à partir de 4 grands principes :

- Election des gouvernants à intervalle régulier : répétions des élections.


Qq fois, interdiction des élections ; au bout de 2 mandants souvent.
Principes constitutionnels pour la rotation du pv.
≠ démocratie directe ; le représentant ne peut être révoqué qu’à intervalle régulier.
Rendre des comptes périodiquement.

- Principe de l’indépendance des représentants : principe central mais qui est souvent
méconnu et caricaturé. Pas de mandat impératif : pas d’obligation de mission
déterminée par les électeurs. Un élu s’exprime en son nom propre (personnellement)
et non au nom d’un mandat. Il décide seul en concertation avec son cabinet les
décisions. Et il peut décider de ne pas respecter certains points de son programme : il
est indépendant dans son exercice de son pouvoir. Cette indépendance du pv, c’est la
condition d’efficacité ; si un élu applique l’intégralité de la politique alors que le
contexte national change, cela pourrait conduire à une catastrophe. Il est donc
garant de l’efficacité. Principe de non captivité des électeurs.
L’indépendance des représentants est un gage d’efficacité mais aussi la possibilité du
représentant de décider → plutôt vers une conception élitiste de la société.
Représentant politique qui suppose que les élus connaissent mieux l’intérêt général

28
que les électeurs. Les élus décident car ils savent mieux que les électeurs se qui est
bon pour le peuple.

- L’épreuve de la discussion, de la délibération. Principe où on atteint la décision


politique à plusieurs lors d’une confrontation des opinions. Et au cours d’assemblée
délibérative et législative où on discute des propositions et des projets de lois : rôle
central du Parlement. Aucune décision n’est adoptée si elle n’a pas été discutée.
o Société civile, espace médiatique : espace de délibération dans la vie
politique.
o Parlement
o Les décisions politiques doivent être discutées et dans tous les systèmes,
certaines décisions sont imposées et prises sans délibération : plein pv du
président. Pour des raisons de sécurité de l’intervention extérieur mais
sécurité de l’exécutif.

- Principe de liberté d’opinion et d’expression publique. Idée que l’expression politique


ne se réduit pas uniquement à l’élection mais elle est présente partout : pétition,
boycott, presse, manifestation, mécontentement. Les représentants n’ont pas le
monopole de l’opinion de la parole de l’expression politique. Il y a l’élection mais
aussi l’approbation, la mobilisation collective, le mouvement social.

29
PARTIE 2 : Les acteurs de la vie politique
Chapitre 4 : Le citoyen

→ La citoyenneté : ensemble des droits et des devoirs reconnus aux membres d’une
collectivité politique parmi lesquels le droit de participer directement ou indirectement à
l’exercice du pv.
Notion plus vaste que l’électeur qui est un citoyen.
Historiquement liée à l’essor de la démocratie.
C’est aussi une notion à lier à l’état nation et à la nationalité.
Dans l’état nation, les citoyens sont les euls nationaux. La seule exception non nationale est
la citoyenneté européenne octroyée par le traité de Maastricht en 1992.

→ Citoyenneté :
- dimension juridique autour des droits et des devoirs du citoyen
- dimension plus symbolique avec des systèmes de valeurs et de représentation ; les
membres d’une collectivité politique qui vont construire une société politique
représentée par des valeurs et des normes à travers différents modèles de
citoyenneté.

I- La notion de citoyenneté

→ les droits et les devoirs du citoyen

1) Les droits du citoyen

→ 4 catégories de droits :
- droits civils
- droits politiques
- droits sociaux
- droits environnementaux en cours d’émergence et se détachent des droits sociaux
comme les droits culturels.

⇨ Droit civil
Produit par les révolutions dès le 18ème ;
- DDHC en France
- Liberté de parole, de religion, d’opinion
- Egalité devant la loi
- Droit à la propriété privée
- …

⇨ Droit politique
Développer et consolider dès le 19ème avec l’essor de la DR :
30
- droit d’élire
- droit d’être élu
→ lier à l’exercice du suffrage

⇨ Droit économique et social :


Fin 19ème :
- droit à l’instruction
- droit à la santé
- droit au travail
- droit au logement

⇨ Question des droits environnementaux


Nouvelle catégorie ou détachement des droits sociaux.

2) Les devoirs du citoyen

- devoir de paiement de l’impôt


- pendant longtemps : le service militaire dès la R°F en France puis supprimé en raison
de la professionnalisation du monde militaire
- le vote, où il est très rarement obligatoire ; obligation plutôt morale.
- Qualités morales considérées comme des devoirs liés à la citoyenneté :
o Le civisme
o Le respect de biens publics
o La vertu

3) Les modèles de citoyenneté

⇨ Modèle français républicain

Qui repose sur deux grands principes :

- principe de l’individualisme ; la citoyenneté repose sur des droits individuels, droits


accordés à chaque individu. Elle ne repose pas sur des droits collectifs (groupes
sociaux, ethniques ou religieux).

- Principe de l’universalisme ; principe de l’égalitarisme. La citoyenneté reconnaît des


droits généraux et égaux. Les intérêts particuliers sont des menaces à l’intérêt
général. Refus de tout particularisme, interdiction de toutes distinctions selon
l’origine, la race, le sexe, la religion.

Ces deux dimensions expliquent la laïcité ; le principe de laïcité. Les particularismes (surtout
religieux) sont acceptés à titre individuel mais relève de la sphère privée et ne doivent pas
interférer avec la sphère publique.

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→ Ce modèle républicain s’oppose à deux autres modèles :

- modèle pluraliste, modèle libéral ; modèle qui reconnait les différences et il va


élaborer des politiques spécifiques, différenciées selon les communautés. C’est ce
qu’on retrouve dans le multiculturalisme.
C’est le modèle britannique ou américain. Il y a une diversité culturelle, ethnique et
religieuse.
- Modèle consonciatif, terme inventé par le politiste Lijphart (d’origine néerlandaise)
qui propose donc ce modèle → consociativisme ou consocionaliste  ?. Modèle
structuré et construit autour de groupes ethniques et religieux qui structurent la
société. Et s’appuient sur un réseau d’institutions : école, associations…

Ces différents modèles de citoyenneté se rapprochent de la construction socio historique de


l’Etat. Le modèle républicain de la citoyenneté nie les différences culturelles, ethniques et
religieuses (et même les interdits) et est en lien avec la construction en France d’un Etat fort
et centralisé dans lequel l’Etat est une forme de gouvernement politique en s’émancipant de
l’influence de l’Eglise et en détruisant les corps intermédiaires.

La crise de la citoyenneté à la française repose sur l’écart entre l’égalité formelle et la


pratique. Le rapport des citoyens avec la politique.
Notion de politisation : inégale rapport des individus à la politique dans l’intérêt qu’ils
apportent à la politique.

II- Les citoyens et la politique

1) Définition de politisation

→ Politisation sur un plan sociologique : est l’un intérêt porté au fonctionnement du


champ politique.
On constate que depuis les années 70, une forte dépolitisation, une forte indifférence à
l’égard de la politique.
Moins d’un individu sur deux ne se déclarent pas intéressés par la politique et un français sur
trois refuse de se déclarer sur l’axe Gauche/Droite.
Le clivage droite/gauche vient de la R°F.
Le clivage politique n’oppose plus les républicains et les monarchistes.
Doctrine des partis ont évolué.
Fédéralisme aux USA : républicains plus conservateurs (protestants et ruraux) que les
démocrates → voir cours de SP l’année dernière.

- On observe que l’indifférence à l’égard du politique voir l’hostilité à l’égard du


politique dépend du clivage droite/gauche avec une politisation accrue des systèmes
du clivage politique.
- Les individus les moins politisés qui s’intéressent le moins à l apolitique sont
également les plus méfiants à l’égard du politique.

32
7/10 individus déclarent ne pas avoir d’intérêts politiques et ont mauvaise image des
hommes politiques.

Indifférence est devenue un point central et l’image politique s’est dégradé et est
indissociable de la citoyenneté.

Lien très fort entre la politisation et la compétence politique.

2) La compétence politique

→ Compétence politique : est la connaissance de l’univers politique.


Est liée à la politisation. Plus on connaît le champ politique, le fonctionnement des partis,
plus on s’intéresse à la politique : cercle vertueux ou vicieux.

La compétence politique est un élément important pour se repérer dans le champ politique
mais ce n’est pas la seule, il y a aussi des considérations affectives, électives, préférences
émotionnelles (raccourcis cognitifs) qu’il faut pendre en compte quand on analyse le
comportement politique des individus et leu rapport à la politique.

Comment mesure t-on la compétence politique ?


→ Par des sondages :
- on demande qui est le PR, PRAN, PRS, PM, PR du Conseil constitutionnel, général…
- les grandes politiques
- décryptés des discours politiques

Mesurer la compétence politique d’un individu est très complexe.


Discussion avec l’entourage familial, professionnel, amical : cercle de socialisation proche.
Recevoir, comprendre interpréter et analyser un programme politique, c’est compliqué.
Sociologues politiques.

3) Rôle des médias (dans la politisation des citoyens)

Dans la politique, les médias ne politisent que les individus qui sont déjà politisés. Si on ne
s’intéresse pas à la politique, les médias ne peuvent aider : c’est la théorie des médias faibles
ou théorie des effets limités des médias.

Lazarsfeld a montré que les médias ont un effet limité et indirect sur les
comportements des personnes interrogées.
Les médias renforcent les dispositions politiques préexistantes des individus. Autrement dit,
les orientations politiques des individus sont stables et assez fortement déterminées par leur
milieu social ou culturel.

→ Effet limité : quand les individus reçoivent une information, ils vont mobiliser des filtres :
- Premier filtre : une exposition sélective, les individus s’exposent à des informations
qui ne contredisent pas leur mode de pensée.
Dissonance cognitive.

33
- Deuxième filtre : perception sélective, message que l’on perçoit le mieux sont
conformes à notre système de valeur.
- Troisième filtre : la mémorisation sélective ; on retient les informations qui
concordent avec notre mode de pensée.

→ Effet indirect avec 2 effets indirects ; deux niveaux de circulation de l’information :


- Verticalement : des médias vers les groupes sociaux
- Horizontalement : au sein des groupes sociaux

Rôle complexe des médias dans le rôle de l’agenda politique et dans l’utilisation des
sondages (micro trottoir, questionnement).

4) Analyse sociologique des inégalités de socialisation

→ 3 principaux facteurs socio démographiques qui expliquent les inégalités de socialisation :


- position sociale ;
o on observe que plus l’individu est élevé dans la hiérarchie sociale, plus son
niveau de politisation est fort. Ce sont du coté des cadres et des professions
intellectuelles supérieures que l’intérêt politique est manifeste ≠ ouvriers et
artisans qui ont l’intérêt le plus faible pour la politique → taux d’abstention
élevé aux élections, « ne se prononce pas » dans les sondages.
o Le niveau de revenu qui rentre en compte dans la politisation de l’individu →
les revenus les plus faibles votent moins que les plus aisés.
- Niveau d’éducation (en lien avec la classe sociale, la CSP et les revenus), plus les
individus ont un niveau d’éducation élevé, plus ils sont politisés.
- Le facteur de l’âge, la politisation augmente progressivement à l’entrée de la
citoyenneté jusqu’à la fin de la vie active et puis qui décline. Politisation qui décline. Il
faut aussi prendre en compte l’effet générationnel ; des générations seront plus
politisées que d’autres.

La génération Y (nous) est plutôt un engagement ponctuel que permanent mais on ne peut
pas parler de dépolitisation → pick and choose.

Dernier critère mais moins important aujourd’hui, variable qui décroît et moins
discriminante : le sexe. Les femmes étaient moins politisées que les hommes ; elles étaient
écartées du droit de vote et des pratiques politiques et électorales, effet de la division du
travail (sphère domestique) et dont l’homme était le chef de famille. Tendance qui
s’estompe dans la plupart des pays industrialisés mais attention à prendre en compte encore
l’âge et les CSP.
Mais encore discriminant sur l’échelle politique :
- les femmes votent moins pour les extrêmes
- les femmes sont plus souvent à gauche

Mais il y a aussi l’appartenance religieuse ; mais on ne peut pas faire de classements.


Pratique religieuse combinée à la politique deveint complexe. Les individus considérés
comme catholique (baptisés) ne sont pas tous des pratiquants :

34
- 1/3 à gauche
- 1/3 à droite
- 1/3 qui ne s’intéresse pas à la politique

Chapitre 5 : L’électeur

Comprendre comment les individus se comportent dans a sélection de leurs dirigeants.


Vote : élément central de la politique contemporaine et dans la démocratie directe → effet
matériel, direct de la sélection des dirigeants. Mais le vote a aussi une dimension symbolique
qui est indispensable pour comprendre l’utilité du vote. Le vote est un mécanisme
d’inclusion ou d’exclusion des citoyens et de reconnaissance d’appartenance à une
communauté.
Vote : légitimation du pv dans la mesure où il sanctifie le choix d’un individu, d’une
personnalité politique. Le vote est l’emblème suprême de la démocratie contemporaine ; à
tel point qu’l a restructuré le fonctionnement politique et les organisations des institutions
politiques.
Pour analyser les différentes dimensions des votes il faut prendre en compte deux
éléments :
- à une échelle macro institutionnelle ; le cadre du vote
- à une échelle micro sociologique ; le comportement de l’électeur

→ Cadre du vote : modes de scrutins et type d’élections ;


- Les modes de scrutins ; influencent le vote.
o Scrutin majoritaire : encourage une réduction des choix politiques de
quelques grands partis. Les petits partis sot défavorisés. En général,
conséquence d’unité et d’efficacité au sein du gouvernement.
o Scrutin proportionnel ; favorise la représentativité, la diversité des groupes
partisans et notamment des petits partis mais rend plus complexe l’exercice
de gouvernement → gouvernement de coalition entre plusieurs partis.
o Scrutin uninominal à un tour ; il y a une seule élection (RU) et scrutin qui
bipolarise la vie politique autour du vote utile → vote pour le candidat que
l’on veut ; moins de stratégie de vote.
- Les types de l’élection ; les électeurs se comportent différemment en fonction de si
l’élection est locale, nationale, européenne, législative, ordre dans les élections.
o Forte élection aux présidentielles plutôt qu’aux législatives. Participation
faible aux cantonales mais forte participation aux élections locales et surtout
municipales.
o L’élection nationale, présidentielle ou législative ; le choix des électeurs se fait
sur l’orientation politique autant,
o Les élections locales et municipales sont centrées sur les enjeux locaux plutôt
que les orientations politiques.
o Election européenne ; élections au Parlement européen. Votes plus expressifs
qu’utiles : votes contestataires pour des petites listes qui n’existent pas à
l’échelon national ou local.
- Importance de l’offre politique et le rôle des partis ; les partis politiques sont devenus
et restent des machines à « sélectionner des hommes ou des femmes politiques » →
outil de sélection des candidats.

35
→ le vote est à la fois un acte individuel (l’individu se déplace ou pas pour voter) mais c’est
aussi un acte collectif.
Interprétation holiste : collectif prime et influence l’individuel. Approche holiste et
individuelle du vote.

I- Les analyses écologiques du vote

→ c’est l’utilisation scientifique de l’écologie : analyse d’un environnement et la façon dont


les différentes composantes de cet éco système s’influencent entre elles.
Analyse écologique du vote : analyse géographie électorale ; analyse qui s’intéresse à la
façon dont on s’intéresse de la stabilité politique et régionale dans le comportement
électoral.

→ Siegfried : père fondateur des analyses géographies et écologiques du vote →


comprendre le vote en s’appuyant sur les données des résultats des bureaux de vote en
analysant les comportements en fonction du milieu géographique des bureaux. Il constate
un clivage politique marqué entre deux grandes zones d’espaces géographiques où les
comportements diffèrent.
Il observe que :
- dans le Nord de la Vendée ; dans l’écosystème du bocage granitique, on a un vote
plutôt a droite.
- Au Sud de la Vendée dans les plaines calcaires, on a un vote majoritaire de gauche.
→ « calcaire vote à gauche et le granite vote à droite » car il y a un dicton en Vendée : « le
granite produit le curé et le calcaire l’instituteur ».
Interprétation de la divergence de vote entre deux espaces géographies. Il identifie 4
variables pour expliquer ce qu’est une/son observation :
- Type d’habitat ; forme de la propriété, structure foncière. On observe qu’au Nord de
la Vendée donc dans le bocage granitique, on a de grandes propriétés foncières alors
qu’au Sud, on a d’avantage des petites habitations. Structure foncière corrélée à
l’appartenance sociale.
- L’appartenance sociale
- Critère religieux ; comme force de cohésion et d’unité avec une appartenance
religieuse plus forte au Nord qu’au Sud (lieu d’opposition à l’institution religieuse).
Dichotomie a une répercussion sur le vote des individus.
- Si on appartient à une communauté hétérogène ou homogène qui exclue ou pas les
individus en fonction de leurs origines sociales ; ils sont inclus ou pas dans le projet
politique de la commune.

Le territoire va produire des modes d’organisations politiques, sociales, économiques


différents qui vont à leur tour influencer les comportements électoraux.
L’influence des milieux, des espaces géographiques des individus, n’est pas complétement
obsolète ; car o analyse aujourd’hui dans le mode de ghetto → les votes des quartiers
favorisés (aisés) ou défavorisés. Territoire où il y a peu de mixité sociale et territoire sur
lequel il y a une concentration populaire fermée. On peut avoir une ségrégation dans
l’installation des individus dans un quartier. Elite sociale ou pas ; sentiment d’appartenance à
un groupe privilégié ou défavorisé.

36
Influence être le milieu social et le milieu géographique qui créent un comportement
politique assez stable. Dans les ghettos ; stabilité de l’élection avec l’abstention dans les
quartiers populaires qui traduit un rejet massif du vote et une influence réciproque.
Permettre de comprendre la stabilité géographie de certains votes ; comme le vote du FN
dans l’implantation géographique de ce vote dans l’Est, la zone rhénane.

II- Analyses sociologiques

Qui favorisent et insistent sur la position sociale des individus et le collectif.


Ces modèles insistent sur des variables lourdes qui influencent le comportement électoral.
Analyse qui se développe dès les années 40 aux USA ; on étudie deux modèles :

- Modèle de Columbia (université où les professeurs font des recherches) : modèle


déterministe d’analyse du vote qui a été mené par deux chercheurs : Lazarsfeld et
Berelson en 1944 dans l’ouvrage « the people choice ». Ils identifient trois variables
d’explication du vote :
o le lieu de résidence
o la classe sociale
o la religion
Ils observent qu’aux USA, le vote républicain est majoritairement issu de la classe aidée, de
milieux ruraux et de confessions protestantes.
≠ le vote démocrate est majoritairement issu de classe plus défavorisée, urbain et de
confessions catholiques. Les groupes d’appartenance des individus sont « porteurs
sociaux/socialement de traditions politiques » et « une personne pense politiquement
comme elle est socialement ». Les caractéristiques sociales déterminent les
préférences politiques ; d’où l’idée d’un modèle déterministe – influence et la
détermination du comportement électoral.
→ Modèle qui cherche à expliquer la stabilité politique du vote (voter comme le
groupe d’appartenance) ; avec en conséquence, un profil de l’électeur passif et peu
compétent politiquement et peu influencé par les médias. Electeur non stratège et
qui se comporte comme son groupe social.
Ce modèle passif du comportement électoral est daté historiquement mais les
sociologues contemporains trouvent qu’il est encore assez pertinent pour expliquer
le comportement électoral à deux amendements près :
▪ les variables lourdes ne sont plus exactement les mêmes
▪ Le fait de voter comme son groupe d’appartenance, n’est pas
forcément un signe de désintérêt et de dépolitisation et de faible
compétence politique.
L’électeur va souvent voter comme le prédirait le modèle par rapport à son appartenance
sociale mais ce n’est pas pour autant qu’il ne s’intéresse pas à la politique.
L’application contemporaine de ce modèle en France a été faite dans les années 60-
2000 ; on a une importance des facteurs de la classe sociale et du facteur religieux
qui n’est pas à lui seul discriminant. Facteur secondaire dans le comportement
électoral. Mais le acteur de changement depuis les années 60 c’est que
l’homogénéité même de certaine classe sociale a changé ; le vote populaire des
classes ouvrières qui étaient de vote de gauche voire d’extrême gauche et était
corrélé à une non appartenance religieuse. L’appartenance au monde ouvrier est de

37
plus en plus hétérogène. Diversité des pratiques de votes avec la classe ouvrière
qualifiée avec un certain niveau d’études ≠ le prolétariat le plus défavorisé : pratique
d’abstention protestataire ou basculement du vote vers l’extrême droite. Le critère
social est important mais il faut l’affiner en fonction de l’évolution des classes
sociales.
Pour nuancer le paramètre religieux, il est important de prendre en compte le sens
de l’adhésion religieuse ; sens qui peut être lié à l’histoire. Histoire de la pratique
religieuse en tant que communauté politique ; en fonction de l’intensité de la
pratique religieuse et du fonctionnement par rapport au précepte religieux en
fonction d’être un politique social.

- Modèle de Michigan ; s’appuie moins sur les variables lourdes mais plutôt un modèle
psycho sociologique – de l’identification partisane ; modèle où l’électeur va
s’identifier psychologiquement à un parti politique → attachement affectif,
émotionnel où l’individu s’identifie à un parti. Modèle qui s’attache à décrire la façon
de l’électeur où il se sent proche d’un parti ou d’un individu. Modèle qui insiste sur la
notion de fidélité et de fidélisation → travail de communication, de l’intellectuel, de
l’affectif, du contenu, de symbole qui sont déterminés par des paramètres sociaux et
culturels dont l’individu n’a pas forcément conscience.
Modèle sociologique car il explique la forte continuité dans le vote de l’lecteur qui montre la
pertinence du clivage droite/gauche ; passer d’un parti à un autre est rare ;
seulement pur le individus avec une faible compétence politique. Critères
d’identification qui peuvent être apolitiques et dénuer de sens politique → physique,
carrière…
Quand il y a un changement de politique, ce n’est pas forcément les individus qui changent
mais les politiques qui changent ; partis qui se déplacent sur le spectre électoral.
Ce modèle d’identification partisane est un modèle sociologique qui s’intéresse à la
psychologie des électeurs.

III- Les analyses stratégiques ou rationnelles

→ Analyses qui se développent dans les années 60 et s’opposent aux trois modèles
précédents qui donnent une image de l’électeur passif et irrationnel (rationnel : maximiser
ses gains et minimiser ses pertes en s’informant, en se documentant).
Ce modèle électoral considère que l’individu se comporte en stratège et va décider en
faisant abstraction de son environnement et va se positionner par rapport aux enjeux →
vote sur enjeu. Modèle développé par des politistes américains qui décrivent l’évolution des
pratiques électorales aux USA : la volatilité du vote.
Vote sur enjeu : l’électeur se détermine au cas par cas, il n’a aucun état d’âme à changer de
bord de politique ou à s’abstenir, à déjouer le marketing électoral, qu’il est malin, ne se fait
pas avoir par la médiatisation politique. Electeur face à un marché électoral va maximiser
son intérêt.
Modèle populaire dans les années 60-70-80 et qui a subit des critiques ensuite. Ces
controverses scientifiques ; tentatives de complémentarité des modèles.
On observe que ces modèles sont complémentaires dans l’analyse des changements de vote
ou dans la stabilité du vote. Ceux qui changent radicalement de vote sont des électeurs
stratèges ou électeurs passifs qui relèvent d’une identification partisane et non une stratégie

38
électorale de rentabiliser le vote.
L’idée du vote sur enjeu est séduisante mais dans la pratique est difficile à mesurer car on est
tous des électeurs sur enjeux (spontanément). Effet performatif dans l’identification des
enjeux → dire que l’électeur vote sur enjeu le pousse à voter sur enjeux.
Notion de rationalité → notion centrale en science sociale mais pas consensuelle. La
rationalité en valeur (actiologique de Boudon) et de finalité de Max Weber → voter pour son
intérêt ou voter pour une certaine éthique des valeurs (valeurs qui influencent le vote).
Qu’est ce qu’un électeur stratège-rationnel au final ?

Pour conclure, il n’y a pas de modèle qui explique mieux qu’un autre le comportement de
l’électeur qui est paradoxal et difficile à interpréter. Et pour ajouter à la complexité, les
comportements électoraux sont parfois cachés dans les déclarations (vote secret) → effet de
délégation sur certains votes.
L’importance pour un acteur politique de prendre en compte les tendances lourdes et le
faite que la mobilité de l’électeur concerne des électeurs stratèges ou des électeurs
incompétents. Le candidat doit mobiliser sa force pour ne pas se concentrer uniquement sur
les électeurs votants → arriver à pousser les électeurs traditionnels à continuer à voter.
Comportements par des variables collectives et individuelles.

39
Chapitre 6 : Analyse des mouvements sociaux et l’action collective

Action collective se manifeste par une organisation des mvts politiques sous forme
d’association, de syndicats, de partis politiques… Partis politiques qui deviennent la forme
dominante d’organisation des politiques.
Action collective envisagée dans un cadre assez large. Elle est souvent un mode de
contestation. Elle s’incarne aussi par la participation électorale.
Action collective est le fondement de l’activité politique et l’AC et les mvts sociaux qui en
découlent sont devenus des formes ordinaires de la vie politique et de l’expression
citoyenne.

Pourquoi on s’engage en politique ? On s’implique ? On proteste ?


Protestation quand on n’est pas content, or c’est la même chose dans l’analyse de
l’abstention ; est ce que tous les mécontents contestent et votent ?
Envisager l’AC ‘est aussi analyser l’inaction collective.

I- Participation politique

1) Notion de participation et d’engagement

→ Participation politique : ensemble des activités par lesquelles les gouvernés peuvent
individuellement ou collectivement et de façon plus ou moins ritualisée, tenter d’influer sur
le fonctionnement du système politique.
→ Action collective est une tentative d’influence du pv politique ≠ pas l’exercice effectif
du pv.
Formes conventionnelles et non conventionnelles de forme de participation :
- formes conventionnelles
o formes institutionnelles
▪ vote
▪ inscription sur des listes électorales
→ formes à la légitimation du système.
- formes non conventionnelles : formes d’action politique qui ne passe pas par une
médiation institutionnelle ou par une élite sociale et qui seraient des actions
davantage de protestation et à remettre en cause le système et cherchant à
bouleverser les institutions de la démocratie représentative.
o Manifestations, séquestration, dégradation.
o Grèves
o Boycott
o Désobéissance civile
→ formes contestataires d’AC.
On constate qu’il faudrait plutôt allier les deux types de formes car les formes moins
conventionnelles se cumulent avec les formes conventionnelles. On constate que les
individus qui font grève et qui pratiquent la désobéissance civile sont souvent des individus
très engagés dans des AC politiques conventionnelles ; individus actifs.
Personnes qui associent simultanément ou qui alternent des formes d’actions
conventionnelles et des formes contestataires.

40
Mais une AC peut vite basculer : une manifestation légale peut basculer dans la violence.

Dernière remise en question, on observe que des formes d’actions considérées comme non
conventionnelles (il y a 50 ans ou plus) sont devenus conventionnelles et sont des formes
banalisées ; comme la pratique de la manifestation dans la rue, qui est devenue un élément
banal de l’AC.
C’est un moyen de s’affirmer et de souder des liens.
On a une ritualisation des formes d’AC comme la manifestation.

→ Ensuite, quels sont les acteurs de la participation ?

Ce sont en général des petits groupes qui participent. Les acteurs sociaux sont souvent des
minorités.
- La moitié des français déclarent qu’ils ne s’intéressent pas à la politique
- 90% des français n’ont aucune activité politique
- moins de 5% des français sont engagés dans des partis
Parmi cette minorité, on observe une grande diversité des acteurs qui s’engagent. Une
diversité qui rappelle sociologiquement la diversité des fromes de participation électorale :
les CSP, l'âge, le genre, le niveau d’éducation… L’engagement dans un mvt social
(conventionnel ou non) se calque généralement sur le degré de politisation et sur la
participation électorale. Les individus avec un niveau d’éducation élevé, une CSP plus élevée
et aisés qui s’engagent dans les partis politiques et dans les formes d’AC → participation
régulière et durable.

Les individus ne participent pas de la même façon ; les personnes qui n’ont pas les mêmes
CSP, situations économiques plus faibles ont un engagement beaucoup plus ponctuel et
donc, un engagement ponctuel est difficile à canaliser car il est spontané, imprévu ; mais
c’est aussi un engament qui a une signification politique forte. Socialisation forte à l’AC.

Il y a des individus éloignés et écartés de la politique ; devoir de réserve des militaires,


gendarmes… Mais aussi du corps soignant, les buralistes ont été à l’écart de l’AC.

→ Mouvement social : forme d’AC ;


- AC intentionnelle
- AC concertée (discutée)
- AC qui s’exerce en but d’obtenir quelque chose, qui a une finalité et un but.
- AC dont laquelle la participation est libre et volontaire.

2) Les théories du comportement collectif

Le regard des auteurs va se déplacer de l’analyse des raisons de la mobilisation aux


conditions de la mobilisation.

Historiquement, les premières analyses de la mobilisation collective sont les théories du


comportement collectif ; théories développées au milieu et à la fin du 19ème. Ce sont des

41
théories qui se sont intéressées à la genèse de la mobilisation ; quel est l’élément
déclencheur de la mobilisation ?
→ Le premier élément de la mobilisation : la psychologie des foules → analyse psycho
sociologique. Théorie qui considère que c’est une frustration, d’un mécontentement, d’une
colère qui est à l’origine de la mobilisation. Le passage de l’individuel au collectif est lié à la
frustration.
Les auteurs de ce mvt comme Gabriel Tarde ou Gustave Le Bon ou aussi Freud ; décrivent
dans leurs travaux comment la foule dans une manifestation, la pensée de groupe, la
dynamique du collectif → comportement irrationnel, mvt de contagion, l’émotion, le
mimétisme.
Cette théorie de la psychologie des foules : rencontre de la psychologie et de la sociologie ;
comportement sociologique et social.

Hypothèse intéressante mais utilisée de manière péjorative → foule dangereuse,


incontrôlable, irrationnelle ; hystérie des femmes. Mais théories qui ont survécu ; analyse de
l’importance de la frustration psychologique par rapport à l’autre ou aux autres
mouvements sociaux.

Comment l’individu coalise la mobilisation autour de lui ?


Est ce qu’il y a un leader ?
Pas de place pour les disparités individuelles dans un mouvement collectif.

II- Les différents modèles de l’action collective

Façon dont on se mobilise avec 4 grands modèles :

⇨ Analyse stratégique de la mobilisation, analyse rationnelle de la mobilisation

Modèle individualiste, mvt de l’individu qui prime sur le collectif. L’AC est une agrégation de
comportements individuels.
→ Approche stratégique : mobilisation de l’acteur comme une mobilisation pour promouvoir
ou défendre un intérêt ; acteur rationnel et éclairé.
→ Mancur Olson : le paradoxe de l’action collective (1965) dans la logique de l’action
collective. Il montre que l’AC repose sur un paradoxe qui est que l’AC a un coût ; or l’individu
qui ne se mobilise pas, profite des actions obtenus par le collectif → free rider, passager
clandestin.
Olson montre la force du passager clandestin pour montrer la force de la non mobilisation et
pour abaisser le coût de l’engagement, on peut recourir à des incitations sélectives. Offrir
aux militants, une incitation, une rétribution matérielle. En participant à la mobilisation, on
profite d’avantage : sentiment d’appartenance à un groupe.

⇨ Modèle de la mobilisation des ressources

Modèle qui conserve l’idée de rationalité ; pour qu’une mobilisation soit efficace, il faut qu’il
y ait des entrepreneurs de mobilisation, des individus qui vont être leader et qui vont
conduire à impulser la mobilisation et il faut des ressources. Tous les groupes sociaux n’ont
pas les mêmes ressources de mobilisation.

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S’intéresser au fonctionnement interne et externe du groupe.
Les auteurs qui s’inscrivent dans ce mouvement : Anthony Oberschall ; dans ma mobilisation
des ressources d’un groupe, il y a des liens :

- Liens verticaux ; liens qui relient le groupe au système social, au pv. Il montre qu’un
groupe bien intégré au pv et qui dispose de relai auprès des élites politiques, qui
permettent de porte parole (idées relayées pour être dans l’agenda politique,
lobbying) est un groupe qui ne se mobilisera pas du tout de la même façon qu’un
groupe qui est segmenté et distant du pv politique → forme plus contestataire et
revendicative.

- Liens horizontaux ; liens à l’intérieur du groupe, degré de cohésion du groupe. On a la


distinction classique de Emile Durkheim entre les liens traditionnels (communauté
d’appartenance, liens subjectifs) et les liens associatifs, modernes (liés à la division du
travail) → organique et mécanique.
Mais il faut croiser ces deux types de liens ; formes plus violentes et plus radicales de
contestations (révoltes urbaines par exemple).

→ Les 3 grands types des ressources de mobilisations :


- le nombre, l’effectif, mobilisation de masse
- l’émotion, le scandale, le spectaculaire pour mobiliser on recourt au registre
émotionnel (dégoût, passion), on essaie d’identifier des emblèmes, des icônes.
- l’expertise ; les mobilisations collectives reposent sur les experts, on observe une
professionnalisation des actions et des acteurs de la mobilisation.
Efficacité de la mobilisation sociale va dépendre de la structure du groupe mais est aussi
contrainte par le régime politique. Les formes de mobilisations dans les régimes dictatoriaux
sont différentes que celles dans les régimes démocratiques.
On observe le recours à l’ironie, au détournement symbolique, la parodie…
L’introductivité ?? ; grève du zèle.

⇨ Rôle du militantisme et de ses rétributions

Remet en question le rôle de la rationalité dans la MC en assistant sur le militantisme dans


l’action politique.
Les auteurs expliquent l’AC par l’importance du militantisme, le comportement du militant
et par les rétributions matérielles et symboliques. Comment explique t-on un engagement
altruiste ? Comment milite-ton en faveur d’une minorité ou d’une religion ?
Analyse du militantisme moral va s’intéresser au comportement des militants, à leur identité
et à leur valorisation, et à la rétribution apportée par l’acte de militer. Militer devient une
finalité ; acte qui ne relève plus d’une rationalité instrumentale mais d’une rationalité en
valeur, actiologique (Weber) qui repose sur des idéaux.

→ Le militantisme rétribue le militant : Daniel Gaxie. Il montre que la rétribution du


militantisme n’est pas une rétribution économique mais c’est l’acte lui même de limiter qui
s’auto justifie. Le militant y trouve son bonheur, son utilité dans l’acte même de limiter. Le
militantisme devient une finalité. Il y a aussi une rétribution sociale : intégration à une
communauté. Il y a des bénéfices immatériels : le mœurs, le dévouement.

43
Rétribution du militantisme explique pourquoi un candidat s’engage dans une action
collective. On retrouve l’idée de reconnaissance sociale dans l’idée d’offre identité.

→ Howard Becker : le retournement du stigmate ; la discrimination/stigmatisation sociale


qui provoque un sentiment d’identité à cette communauté → faire de cette discrimination
une fierté, faire du rejet social un acte de fierté et d’identification.
Faire en tant qu’individu, assumer ses choix et retourner le stigmate pour consolider uen
identité, une image…

⇨ les répertoires de l’action collective

Modèle qui s’intéresse au comportement des groupes. Analyse des RAC essaie de
comprendre comment les pratiques de mobilisation collective ont évolué au cours de
l’histoire. On dézoome géographiquement et historiquement les RAC.
RAC ≠ notion de ressources.

→ Charles Tilly : 3 Répertoires d’Actions Collectives qui correspondent à des périodes


historiques de l’AC :
- Répertoire communal-patronal : répertoire le plus ancien, vers 1650-1850. Les
manifestations interviennent à l’échelle locale : village, territoire, lieu de l’injustice
avec ou sans le soutien de l’autorité locale. Elle se manifeste contre l’autorité
politique ou économique. C’est une AC qui détourne les rites sociaux existants.

- Répertoire national-autonome vers 1850 à 1950. Répertoire qui se développe à


l’échelle nationale ; à toute la nation ou uniquement dans les grandes villes, dans les
centres du pv. L’action est beaucoup plus autonome et ne s’inscrit pas dans des rites
sociaux → apparition de la manifestation, systématisation de la pétition, de la grève.
C’est une action soutenue non plus par des notables mais par des organisations
spécialisées : partis politiques, syndicats… Ce sont des actions qui reposent moins sur
des symboles mais sur des programmes, des enjeux, des revendications concrètes. Ce
sont des actions qui se structurent autour de l’Etat ; qui devient le destinataire
principal de l’AC mais aussi l’interlocuteur des formes de protestations sociales.

- Répertoire transnational plutôt décrit par d’autres auteurs. Répertoire qui se


développe depuis les années 1980 et serait transnational où l’action dépasserait
l’échelle étatique, où l’acteur ne serait plus le seul destinataire mais les organisations
internationales. Analyse par d’autres auteurs qui font la jonction entre la SP et les
relations internationales mais rejoint une dernière série de travaux.

→ Les derniers travaux : les « Nouveaux Mouvements Sociaux ». Les NMS sont les mvts
développés non plus sur des enjeux économiques mais des mvts qui revendiquent des
avancées dans le domaine sociétal et des valeurs ; le féminisme, l’écologie, le régionalisme.
Tous les mvts autour de la contre culture jeune ; les mvts étudiants. Mais aussi le renouveau
des mvts ouvriers qui se sont divisés et différenciés et recentrés sur le nouveau prolétariat
(jeunes ouvriers peu qualifiés → prolétariat précaire). Développement des mvts des
« sans » : sans domicile fixe, sans travail, sans papier. Ces NMS revendiquent de nouvelles

44
valeurs comme le respect de certains droits liés à la santé, au corps, à l’environnement.
Revendications sur des identités culturelles, ethniques et religieuses.

→ Mais aussi nouveauté dans les pratiques de mobilisation ; formes plus souples, RAC plus
varié et nouveau ; sitting, die in, manifestations sauvages, grève de la faim.
Mais ce n’est pas pour autant très nouveau mais plutôt reconnu.
Rôle des réseaux sociaux. On a une diversification des registres d’action et des militants qui
ont un éventail de possibilité d’actions plus varié qu’il y a 50 ans.

45
Chapitre 7 : Les partis politiques

Les partis politiques illustrent le faite que la politique est devenue une profession ;
professionnalisation du politique.
Etat a émergé sur une dynamique de concurrence pour monopoliser les ressources.
Comme les partis qui veulent monopoliser le pv → organe de contrôle et de conquête du pv
politique. Si on compare l’essor des partis politiques avec l’évolution du système électoral,
on observe un paradoxe : on a une démocratisation du champ politique.
Comment les partis politiques sont devenus se sont structurés ?
Un PP regroupe à priori des individus qui partagent une même idéologie, valeur et pourtant
rien ne ressemble plus à un parti politique qu’un autre parti.
Paradoxe de la critique du système partisan au cœur/centre du débat politique.
Les candidats et l’élection présidentielle : élu par un parti et se pose alors comme garant de
la démocratie. Le PP est central et est une machine à élire et est controversé (entretenir des
clivages) et accuser de consolider le statut politique.
On a tendance à définir les partis en fonction d’une même appartenance idéologique des
individus qui le composent. Les PP se comportent de façon semblables sur beaucoup de
point : conquérir le pv, mobiliser les électeurs autour d’une élection et d’une idée, les
dirigeants et les dirigés. Pour définir les PP, il faut s’appuyer sur une définition sociologique
d’une entreprise de conquête de pv.

I- Analyse socio-historique : d’où viennent les partis ?

Les PP naissent pour les plus anciens, au 19ème. Même si on avait des clans, des groupes (plus
ou moins secrets en fonction du contexte politique). 19ème : apparition et massification du
suffrage → extension des corps électoraux ; classes moins aisées, les femmes. Et le
changement d’échelle bouleverse la vie politique au sein des états.
Pour avoir un PP :
- candidat
- élection
- corps électoral
Les candidats font parti des élites. Mais il faut expliquer le fonctionnement du système
politique, il faut encadrer les électeurs, les encadrer, les convaincre et les séduire. Et donc
petit à petit, on observe autour des candidats aux élections ; l’apparition des groupes de
soutien à l’échelle locale puis ils vont s’institutionnaliser.
→ processus lent, évolutif qui permet d’abord de soutenir un candidat (matériellement ;
financement, affiches à coller).
En France durant, la IIIème république, les PP vont se développer. Puisqu’au début du 19ème, le
pv politique est monopolisé par l’aristocratie. Le clivage droite/gauche est porté par des
notables sur une clientèle identifiée. Les aristocrates font parti de la proto classe politique ;
pas besoin de comité e soutien car ils ont un patrimoine foncier élevé et rendent service à
d’autres notables → conquêtes des électeurs ; notabilité de province.
Le nombre des électeurs explose, le nombre de poste à pourvoir explose, le nombre des
élections augmente. Plus d’électeurs et plus d’élection → nécessité de structurer la vie
politique naissante.
La politique devient une activité pour laquelle on vit, à laquelle on se consacre mais aussi de
laquelle on va vivre à la fin du 19ème, grâce à la rémunération des candidats.

46
Au cours de la fin du 19ème, apparition de prémices de la professionnalisation de la politique.
La question de la rémunération de la vie politique, de la durée de la carrière politique, le
coût d’entrée dans un PP est élevé, le coût de sortie aussi ; peu de candidats se présentent
qu’une seule fois et décide ensuite de partir . Le retour à la vie apolitique peut être difficile ; c’est
un des facteurs du fait qu’il y a beaucoup de fonctionnaires qui s’engagent dans la vie
politique ≠ professions libérales (perte de la clientèle, perte de réseaux professionnels ou
réinvestis en politique comme futurs candidats).

Essor de la classe politique fait que les PP vont essayer d’élargir petit à petit leur base
politique → un parti se structure autour d’un candidat au départ pour le faire accéder au pv.
Si un PP veut se pérenniser, il ne peut défendre qu’un candidat ou une classe sociale ; le PP
doit élargir sa base. On observe la tendance à devenir multi catégoriel ; c’est à dire à élargir
en permanence son assise électorale. Pour combler ces handicaps, les candidats de G ou
d’EG (partis ouvriers) auront plus besoin que les partis conservateurs (élites, bourgeoisie) et
vont plus précocement se structurer en PP car ils ont besoin (plus que les notables) des
machines à gagner des élections pour défendre leur cause. Ils ont besoin pour contrer leur
faible accès aux institutions de devenir des partis de masse. Et en même temps ces PP vont
devoir élargir leur base électorale s’ils veulent devenir majoritaire électoralement. C’est un
enjeu de débat permanent au sein d’un PP : doit-on rester sur une même idéologie et au
risque de rester minoritaire ? Ou faire des concessions pour élargir à d’autres électeurs ?
→ ce paradoxe est présent dans tous les PP.
→ L’évolution tendancielle, c’est que les PP ont plutôt tendance à se diluer plutôt qu’à se
concentrer.
Les PP deviennent des catch all party : le parti attrape tout. Parti qui dilue son idéologie pur
élargir sa base électorale.
Dilemmes moraux, politiques, stratégiques.

→ C’était la Tendance de la multi catégorisation des partis

→ Maintenant : Tendance à la professionnalisation des partis

Le PP est devenu une machine à gagner les élections et sont devenus des machines avec un
très grand savoir faire et des machines institutionnalisées et disciplinées. Le PP offre à
l’individu un réseau, des ressources financières et l’individu doit au PP fidélité. La
professionnalisation des PP signifie aussi que le parti va faire une sélection de ces cadres.

II- La logique de fonctionnement des partis

Réflexion d’un sociologue du début du 20ème qui observe l’essor des PP en Eu et qui observe
la massification des partis socio démocrates : Roberto Michels. Il a montré les contradictions
internes au fonctionnement des PP avec la loi d’airain de l’oligarchie. Il observe que les PP
fonctionnent tous de manière élitiste. Et c’est lié au fonctionnement même, à l’objectif
même des PP car les PP fonctionnent comme des oligarchies. Les PP sont des machines pour
organiser une logique de sélection interne ; au sein d’un parti, il y a en permanence une
compétition pour le pv : qui sera le prochain candidat ? Qui fera la communication ?

47
La loi d’airain conforte le fonctionnement élitiste du parti y compris pour les PP socio
démocrates pourtant censés représenter les classes sociales les moins favorisées.
→ Le PP a un double mécanisme de sélection et de concurrence par rapport aux autres
PP mais aussi une sélection en interne pour savoir quel est l’individu le plus apte (≠meilleur)
à conquérir le pv. Individu qui coalise autour d’eux les principaux courants d’un parti.

→ définition de Max Weber : il définit le PP comme « l’association reposant sur un


engagement libre ayant pour but de procurer à ses chefs le pv au sein d’un groupement et à
ses militant actifs des chances de poursuivre des buts objectifs et/ou d’obtenir des avantages
personnels (matériels ou symboliques) ».
Elle résume tout ce qu’on a vu : un PP est une machine au service de ses dirigeants.
Le PP s’inscrit dans une logique de compétition de pv en interne comme en externe. Et s’il
permet de rassembler des militants et des électeurs atour d’un projet, d’idéologie, de
valeurs, il a aussi un objectif qui est de conquérir le pv et d’en partager les bénéfices.

Envisager le PP comme une entreprise dans son fonctionnement (≠ avant, conquête de pv).
On faut un rapprochement entre la sphère économique et politique pour conquérir des parts
de marché ; clients = électeurs ; parti serait l’entreprise ; les leaders politiques les
entrepreneurs ; les militants les ressources…
→ Analyse de J. Schumpeter : modèle d’efficacité et de marché. Et que les PP ne
répondent pas à des demandes citoyennes mais fabriquent des programmes qu’ils
proposent aux électeurs.

→ Les fonctions des PP :


- fonction de sélection des candidats ; fonction essentielle et historique et elle
concentre la majeur partie des fonctions des PP ; fonction qui rythme la vie des PP.
Multiplication des échelons des sélections des candidats. Fonction de sélection qui
donne la certitude d’être élu ou pas. Système de liste ; système qui alimente en
interne des récompenses, des tractations. Le candidat qui va être sélectionné en
interne par le PP, va être le candidat soutenu par le PP et va rythmer le
fonctionnement du PP. C’est souvent le suivi médiatique des rapports de force des PP
qui fait la une du traitement médiatique ≠ idées.

- Fonction programmatique/création de programme : PP qui organise le débat, guide


l’opinion, élabore un programme et rassemble des individus autour de ce
programme. Les PP peuvent créer des évolutions doctrinales.

- Fonction socialisatrice du PP : le PP permet l’apprentissage de règles sociales, la


constitution ou la cohésion d’un groupe social et il fonctionne sur la base des
rapports entre les militants. Les PP offrent parfois une identité aux individus
(rétribution du militantisme dans l’engagement politique). Le PP s’appuie sur des
réseaux sociaux/réseaux de sociabilité.

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III- Les acteurs politiques qui sont des professionnels de la politique – Les
professionnels de la politique

→ Il y a deux grandes formes de carrière politique pour les individus élus et qui prétendent
à être élus :
- la voie ascendante ; adhérer à la section locale du parti, essayer de figurer su une
liste pour une élection, être suppléant d’un candidat local, de s’investir dans la cellule
locale du parti et monter petit à petit vers les instances nationales → tournant avec
l’arrivée à l’AN et accéder à des responsabilités ministérielles. C’est la forme
d’ascension des notables de la IIIème république au 19ème ; les élus locaux soutenus par
un parti qui petit à petit devenait députés puis sénateurs.

- la voie descendante ; plutôt pendant la Vème république. Elle consiste à valoriser les
diplômes, l’expertise → sélection des compétences de l’individu et qui démarre au
sommet (l’exécutif national), au sein du cabinet ministériel.
→ parachutage électoral ; sans encrage local, l’individu va s’investir dans un PP. Elle
permet d’accéder aux plus hautes responsabilités.

Que ca soit au début ou à la fin de la carrière politique, le PP est présent et reste


incontournable. Mais peut être le point de basculement.
On observe également une grande stabilité de ces professionnels de la politique. Les élus
changent peu. Le renouvellement était de 40% sous la 3ème république à l’AN ≠ ¼ ou 1/3 sous
la 5ème république.
Les députés sont rarement des novices en politique ; ils peuvent être des anciens
parlementaires ou d’anciens ministres ou des élus locaux ou des dirigeants de parti politique.
C’est un système fermé et endogame politiquement et dans lequel le coût d’entrée est
élevée quelle que soit la carrière politique.
L’endogamie des professionnels de la politique se mesure aussi socialement ; on a un
processus de sélection sociale du personnel politique. Les individus représentent les
catégories sociales les plus aisées, les femmes sont encore peu nombreuses → forte sous
représentation des CSP populaire avec un taux marginal d’ouvriers ou d’enfants d’ouvriers.

On observe que le fonctionnement des PP va renforcer le système de sélection locale dans


l’accès de carrière politique.

Chapitre 8 : L’opinion publique

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L’OP compte dans la vie politique même si elle est difficile à identifier. C’est un acteur
omniprésent dans la vie politique. OP caractérisée par des sondages. Acteur valorisé et
indispensable et a une force de légitimation importante. Difficile d’aller contre l’OP.
Cette réflexion OP est centrale dans la vie politique et a fortiori dans un système
démocratique. Idée que l’OP est un élément de critique du pv.
OP : espace public pour Habermas.
Couple indissociable : OP et démocratie et pourtant ce couple est un couple dans lequel il y a
des relations tendues qui sont liées aux caractéristiques du système politique et aussi à l’OP.
L’OP exerce une vigilance mais aussi devient une justification de l’exercice du pv
démocratique.

Comment l’OP devient une technique de gouvernement ? Quel est le rôle des médias dans le
façonnement de l’OP ?

⇨ Notion d’Habermas d’espace public

Habermas montre dans un ouvrage de « l’espace public » en 1962 ; comment l’espace public
dans la démo athénienne est un lieu fixe (agora) va devenir un espace symbolique qui va
naitre de la critique de l’autorité monarchique et de l’arbitraire royal qui sont au fondement
des R°. Il devient un espace de contestation et donc le lieu de naissance de l’OP. L’espace
public d’Habermas est un espace qui est à la fois incarné par la bourgeoisie qui conteste le
pv de l’aristocratie ; c’est un espace dans lequel les membres éclairés discutent du bien
commun.
Espace public : lieu où est discuté le bien commun entre le pv et la société.
Pour Habermas, l’espace public se développe dès le 18ème et prend une place de plus en plus
centrale dans la vie politique. La contestation de l’arbitraire va susciter la volonté de fonder
un gouvernement qui s’occupe de l’intérêt général.
Dans cet espace public, se constitue une opinion collective ; collective dans le sens où elle
est le fruit de délibération et où elle transcende les différences pour produire une opinion
unifiée.
→ notion idéale.
Pour Habermas, c’est dans l’espace public que se construit l’opinion collective.

⇨ Comment l’OP devient centrale, un idéal, incontournable dans la vie politique, un


élément de justification de la démocratie ?

Démo représentative : le représentant du peuple est livre et n’a pas de compte à rendre. La
promesse démocratique est de représenter le peuple et donc c’est l’apparition de l’OP. OP
qui rapproche le peuple, les citoyens, les électeurs de l’exercice réel du pv. OP réelle ou
fictive permet de relier les élus, les représentants et le peuple. Idée que l’OP peut juger de
l’exercice du pv et peut influencer par ses opinions et ses jugements l’exercice du pv. Cela
signifierait que l’OP permettrait de résoudre le hiatus entre l’exercice du pv et le peuple.

⇨ Comment l’OP permet de justifier le pouvoir ?

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L’OP s’exerce comme une critique du pv.
On observe que l’essor du SU a accentué l’omniprésence de l’OP. Mais les gouvernants qui
ne peuvent plus nier l’existence de l’OP vont justement dire qu’ils gouvernent au nom de
l’OP – au nom de tous. Et c’est donc refuser la critique par l’OP, c’est justifier son action au
nom de l’OP alors même que l’OP n’est toujours pas définie (irreprésentable). On est dans
un retour du pv qui instrumentalise l’OP alors qu’elle est irreprésentable.

⇨ Comment on essaie d’étudier l’OP ?

Traditionnellement, les façons d’exprimer l’OP : manifestation, presse, grève, sondage…


→ les sondages : principaux instruments de mesure de l’OP et comment ils sont devenus un
instrument de gouvernement.
Sondage produit une unité fictive et agrège une multitude de réponses à des questions
diverses.
Critique par P. Bourdieu : on ne peut unifier et représenter et il y a des opinions individuelles
et pas collectives.
Un sondage consiste à observer la distribution d’un caractère dans un échantillon de
population. On déduit des conclusions qui concerneraient l’ensemble de la population. Selon
qu’un sondage s’appuie sur un certains nombres de personnes. Le principe probabilitaire est
déjà sujet à interrogation.
Le choix de l’échantillon pose question ; deux façons de créer des échantillons :
- techniques aléatoires (annuaire téléphonique) → bcp de non réponse et coûteuse.
- techniques des quotas ; échantillon le plus représentatif de la composition social de
la population.
Les questions posées sont souvent incompréhensibles car elles sont rédigées par des
experts. L’individu va avoir tendance à répondre coûte que coûte même s’il ne sait pas.

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