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L’ETAT UNITAIRE

A/ La déconcentration

Assouplissement minimum de l’Etat unitaire. Dans un système déconcentré, les


autorités centrales conservent l’essentiel du pouvoir de décision, mais se déchargent
de certaines attributions sur leurs agents locaux. En France, les autorités
déconcentrées sont les préfets depuis la loi du 28 pluviôse an VIII (17 février 1800).
Le lien hiérarchique entre les autorités centrales et les agents subordonnés ne change
pas. Les agents locaux demeurent sous l’autorité des gouvernants. La marge de
manoeuvre des agents locaux de l’Etat est limitée matériellement : l’agent
subordonné ne peut intervenir que dans un certain nombre de matières (police
administrative, direction des services de l’Etat sur le plan local). Elle est aussi limitée
dans l’espace : l’agent ne peut intervenir que dans le cadre d’une circonscription
administrative donnée (département, région).

B/ La décentralisation

1- La décentralisation technique. Elle est relative aux services publics, c’est-à-dire


aux activités exercées dans un but d’intérêt général. Elle consiste à doter un service
public d’une relative autonomie qui lui permettra de s’administrer lui-même par des
dirigeants ou des organes désignés par ses usagers. Il disposera alors d’un budget
propre et d’un patrimoine propre, mais restera soumis à un contrôle étatique appelé
tutelle. Un service public ainsi décentralisé est qualifié d’établissement public. On
parlera d’établissements publics administratifs (E.P.A.), d’établissements publics
industriels et commerciaux (E.P.I.C.) et d’établissements publics à caractère
scientifique et culturel (hôpitaux, universités, etc.).

2- La décentralisation territoriale. Elle est relative à une collectivité basée sur un


territoire. Entre la décentralisation territoriale et la déconcentration, il n’y a pas une
différence de degré, mais une différence de nature. Il ne s’agit pas de rendre plus
efficace le fonctionnement de l’Etat, mais de donner à une pluralité de collectivités
territoriales (régions, départements, communes) le pouvoir de s’administrer elles-
mêmes dans une relative autonomie par rapport aux autorités centrales. L’Etat
conserve l’essentiel du pouvoir, mais il délègue aux autorités locales un certain
nombre d’attributions (fixées par la loi). L’Etat détient la compétence de principe, les
autorités territoriales n’ont que la compétence d’attribution. L’autonomie dont
disposent ces collectivités territoriales présente trois caractères :

a) Une autonomie organique : Les collectivités territoriales sont dotées d’organes


de décision (conseil municipal, conseil général, conseil régional). Cette
autonomie organique est essentielle, car ces organes sont élus par la population
concernée et ne sont pas intégrés dans la hiérarchie administrative de l’Etat.

b) Une autonomie fonctionnelle. Comme les collectivités territoriales ont une


compétence d’attribution, elles disposent d’un ensemble de matières dans
lesquelles elles peuvent décider librement (culture, développement économique,
éducation, urbanisme, protection de l’environnement, aide sociale, santé, etc.).

c) Une autonomie financière. Les collectivités territoriales disposent d’un budget


propre qui correspond à des impôts locaux (taxes foncières, taxe d’habitation,
taxe professionnelle). Elles perçoivent aussi des dotations de l’Etat (Dotation
Générale d’Equipement, Dotation Générale de Fonctionnement).

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