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Droit Constitutionnel Chapitre 3

Chapitre 3 : L’Etat

Léon Duguit : ‘’Je n’ai jamais déjeuner avec une personne morale’’

. Le pouvoir n’est pas censé être employé par les Hommes mais par un être distinct appelé
l’Etat. Il est considéré comme une personne morale comparable à une personne physique.
Il possède donc un patrimoine, des droits, des obligations et des intérêts qui sont distinct des
sujets.
 L’Etat ne peut agir et vouloir par lui-même, il a donc nécessairement besoin d’Homme
pour agir et vouloir. Mais on présume que c’est l’action de l’Etat. Ils forment les ‘’organes’’
de l’Etat. Et lorsqu’ils expriment à l’unisson une volonté commune, on dit que c’est l’Etat qui
veut.
 L’Etat est aussi distinct de la société civile, sur laquelle il exerce ses pouvoirs.
Il remplit à son égard des fonctions qui peuvent être des fonctions sociales : éducation,
justice, défense ; mais aussi des fonctions juridiques : il produit la règle de droit qui régit
cette société civile.

Section 1 : La notion de l’Etat

. L’Etat est une notion qui a plusieurs sens, le sens interne et le sens externe.
La définition internationale : L’Etat est un sujet du droit public internationale, caractérisé
par un territoire, un peuple, une culture et une organisation politique qui lui est propre.
La définition interne : L’Etat est une personne morale doté de la souveraineté.

§1 Les éléments constitutifs de l’Etat

Carré de Malberg donne 3 éléments constituant de l’Etat : le territoire, la population et


l’organisation politique. Elles sont aussi les conditions d’existence d’un Etat.

A/ Le territoire ou le principe de territorialité

. Le territoire peut être défini comme l’espace à l’intérieur duquel l’Etat souverain exerce ces
compétences. C’est une condition sine qua none pour pouvoir exercer l’autorité de l’Etat.
Il doit situer l’Etat dans l’espace et délimite la sphère d’exercice de ces compétences.
 Un Etat ne demeure plus un Etat, lorsqu’il perd son territoire. Mais il le reste toujours s’il
est amputé d’une partie seulement de son territoire.

. On trouve 3 dimension à cet élément de territoire : terrestres / maritimes / aériens


 La dimension terrestre comprend les sols, les sous-sols, qui font parfois l’objet d’enjeux
financier et aussi les court d’eaux, qui se trouvent dans le territoire.
 La dimension maritime, comprend les mers territoriales, les zones contiguë et les zone
économique exclusive (ZEE), qui font aussi l’objet d’important enjeux financiers mais aussi
géopolitique. Et enfin les régions d’outre-mer sont comprises dans la dimension maritime.
La France compte la 2e plus grande ZEE du monde, avec près de 11 millions de kilomètres.
Les plateaux continentaux sont aussi compris comme élément constituant de la dimension
maritime.
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 Enfin, la dimension aérienne est constituée de tous ce qui est au-dessus des terres et des
mers appartenant à l’Etat.

. La frontière établit la limite de l’exécution du pouvoir de l’Etat. Il existe de nombreux litiges


liés à des questions sur des frontières entre deux Etats.
Ces conflits frontaliers font appel à la Cour Internationale.
 Certaines constitutions posent le principe d’intangibilité et interdisent aux pouvoirs
publics de céder une partie du territoire.

B/ La population

. La population est l’ensemble limité d’Homme soumis à un même ordre juridique déterminé.
Dans la population, il existe deux grands groupes, les nationaux et les étrangers.
Elle se distingue de la nation, qui est constituée des Hommes à qui on a conféré le statut de
citoyen.
La nation est constitutive de la population, mais cette dernière n’est pas une nation.

. Se pose alors la question de l’Etat-nation.


 Les deux notions peuvent être dissociés, on note des cas de nation sans Etat. Où une
nation est enfermée dans un Etat, il est question alors de peuple apatride.
Ex : La nation palestinienne est enfermée en quelque sorte dans l’Etat Israélien. On peut
citer aussi l’exemple de la nation Kurde, qui est dispersé sur trois Etats.
 Se laisse observer aussi des cas d’Etat-plurinationaux, qui est un Etat qui compte en son
sein, plusieurs nations.
Ex : Le Royaume-Uni, regroupe plusieurs nations, comme la nation anglaise, mais aussi la
nation Irlandaise et la nation écossaise.
On peut aussi mentionner, le cas de l’ex-Yougoslavie.

. Il est pertinent alors de se demander si l’idée de l’Etat-nation est toujours pertinente.


Effectivement, ce concept est en crise, les Etats-nation sont minoritaire aujourd’hui dans le
monde et contesté. Ils sont minés de l’intérieur, par l’affirmation toujours plus grande des
particularisme régionaux, qui mettent à mal l’idée de nation.

C/ L’organisation politique

1/ Le gouvernement
. Il faut pour assurer l’existence d’un Etat, une organisation politique et juridique. C’est-à-
dire, un appareil d’Etat qui doit assurer le maintien et la perpétuité de l’Etat.

Cette organisation doit exercer les compétences exclusives sans lesquelles il n’y aurait ni
souveraineté ni indépendance. Ainsi, qu’un contrôle effectif pour assurer le respect des
règles.
Cela implique donc que des gouvernants sont investi pour user des compétences et les
autorisant de commander les gouvernés.
Il va de soi aussi, que malgré les changements de gouvernement et de régime politique,
l’identité et la continuité de l’Etat doit être assurée.
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. Un gouvernement porte 3 caractères :


 Il faut qu’il y ait une autorité exécutive, il doit avoir la compétence de se faire obéir. Si ce
n’est pas le cas, cela remet en cause l’autorité de l’Etat.
 Il faut que cette autorité étatique soit aussi exclusive et qu’elle ne soit pas concurrencée.
Ex : Daesh en Irak
 L’autorité de l’Etat doit apparaître comme légitime, cad comme juste aux yeux de ces
sujets. La puissance de l’Etat doit être réelle aux yeux des citoyens.
Ex : Daesh tiens sa légitimité d’aucune loi juridique

2/ Le pouvoir de la contrainte
. L’Etat n’est pas le seul à créer des règles de droit, il n’a donc pas le monopole du pouvoir
normatif, qui appartient aussi aux organisations de la société civile et qui leur permet
d’imposer des obligations à leurs membres.
. Mais l’Etat est bien le seul à avoir le monopole de la force, il est le seul à être légitime à
user de la force. Ainsi, les gouvernants, au nom de l’Etat, dispose de la puissance
administrative et de la force armée (police, gendarmerie, armée) pour faire appliquer les
décisions de l’Etat. Cette idée de monopole de la violence nous vient du sociologue Max
Weber.
. De plus, les particuliers doivent recourir à l’Etat pour punir au manquement des règles
qu’ils se sont eux-mêmes fixées entre eux. Les citoyens n’ont pas le droit de se faire justice
soit même.
 Les citoyens renoncent à leur pouvoir de faire violence pour la transmettre à l’Etat, ce
dernier devient donc la seule entité sur le territoire à pouvoir disposer de la violence
légitime.

§2 Les attributs de l’Etat

. D’un point de vue juridique, l’Etat possède deux attributs importants :


-La personnalité morale
-La souveraineté

A/ La personnalité juridique ou morale

. Le pouvoir n’est pas censé être employé par les Hommes mais par un être distinct appelé
l’Etat. Il est considéré comme une personne morale comparable à une personne physique.
Il possède donc un patrimoine, des droits, des obligations et des intérêts qui sont distinct des
sujets.
 L’Etat ne peut agir et vouloir par lui-même, il a donc nécessairement besoin d’Homme
pour agir et vouloir. Mais on présume que c’est l’action de l’Etat. Ce dernier est une
collectivité organisée avec des ‘’organes’’. Et lorsque les gouvernants expriment à l’unisson
une volonté commune, on dit que c’est l’Etat qui veut.
 L’Etat est aussi distinct de la société civile, sur laquelle il exerce ces pouvoirs.
Il remplit à son égard des fonctions qui peuvent être des fonctions sociales : éducation,
justice, défense ; mais aussi des fonctions juridiques : il produit la règle de droit qui régit
cette société civile.
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. L’Etat est une personne et non pas une chose simple, il n’est pas un objet mais un sujet du
droit public.
Le droit a imaginé que des organisations tel que l’Etat puisse être une personne. Ce concept
de personne est une fiction juridique mais qui est lourde de conséquences.

. La personnalité de l’Etat ne se confond pas avec celle de ses dirigeants. L’Etat est une entité
distincte des personnes qui parlent en son nom.
 Les dirigeants ainsi, ne sont pas propriétaire de leur fonction mais seulement titulaire et
cette dernière peut lui être retirée.
 Les décisions prises par les autorités publiques ne sont pas prises par elles, mais par l’Etat.

 Le patrimoine des Hommes d’Etat ne se confond pas avec celui de l’Etat. Cette idée de
différencier patrimoine personnel du dirigeant et patrimoine étatique est apparue à Rome
dans l’antiquité. Puis a disparu et aujourd’hui encore, cette idée peine à s’imposer. Pendant
longtemps, les Etats ont préférés embrasser une conception patrimoniale de l’Etat. Le
dirigeant est propriétaire du pouvoir politique de l’Etat et des moyens du pouvoir. La
cassette du souverain se confondais avec le trésor public (c’est-à-dire l’argent de l’Etat et ses
ressources).

. Cette personnification juridique offre à l’Etat la possibilité de mener des actions similaires à
celle que peut effectuer des personnes physiques. Il peut posséder des biens, contracter des
dettes et engager sa responsabilité.

. Cela symbolise aussi, l’existence de l’Etat à l’extérieur et dans la continuité. Ainsi, les
dirigeants et citoyens naissent et meurt, mais l’Etat demeure.

B/ La souveraineté

. Si l’Etat partage la personnalité morale avec d’autre entité, lui seul est doté de la
souveraineté, c’est-à-dire, le pouvoir suprême. Il ne reconnaît aucune entité supérieure.

. La genèse de la théorie de la souveraineté se trouve à l’époque de l’empire romain. On


définissait la souveraineté comme le pouvoir absolue.
 Au XVIe siècle, avec l’humaniste Jean Bodin, la souveraineté est une idée qui renvoie à
une puissance publique pleinement indépendante. Elle est perçue comme une propriété.
 Au XVIIIe siècle, on justifie la souveraineté par la norme juridique. Langlois, définit la
souveraineté comme le pouvoir de faire la loi et de la faire appliquer.
 Au XXe siècle, La souveraineté renvoie à une fonction, elle n’est pas la propriété à une
personnes. Elle est déléguée par la nation vers une personne ou un groupe de personnes.

1/ La souveraineté externe
. L’Etat a la souveraineté externe, dans l’ordre internationale, il ne reconnaît aucune entité
supérieure mais que des Etats égaux.
La Charte des nations unies, qui a fondé l’ONU, prône le principe de l’égalité souveraine de
tous ces membres.
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. L’indépendance est le critère unique pour acquérir la souveraineté. Ex : la Catalogne


Mais elle implique certaines conséquences :

 L’interdiction de l’ingérence dans les affaires intérieures, un autre état n’as pas la
possibilité de se prononcer sur des affaires qui sont strictement intérieur à un autre Etat. Il
n’a pas non plus le droit d’intervenir avec sa force publique.
Ex : La Crimée et la Russie, La Syrie et la Russie.
. L’ingérence peut être humanitaire :
La France a fait preuve d’ingérence humanitaire au Rwanda pour stopper le génocide.
L’ingérence est proscrite par le droit internationale, car elle fauche la souveraineté.

 La prohibition du recours à la force, d’une certaine façon, c’est la prohibition de la


guerre.

 L’obligation de règlements pacifique des différends. Les conflits ne doivent pas être
régler manu militari mais de façon diplomatique.
Ex : Les conflits frontaliers, la crise nord-coréenne

. L’aspect externe de la souveraineté s’exprime dans la société internationale. Elle implique


que l’Etat se heurte à la souveraineté des autres Etats, qui lui sont égaux.
Et surtout cet aspect montre le pouvoir indépendant de l’Etat. Il est lié aux autres pays
seulement par des traités qu’il a librement signés.
 Mais ces traités même s’ils sont voulus, sont une marque de limite de la souveraineté
étatique. L’Etat doit régir sa société civile par rapport à ces règles extérieurs.
 Alors que, rappelons-le, une des marques les plus flagrantes de la souveraineté de l’Etat
et que celui-ci agit sans prendre compte de règles qui lui sont extérieurs.
 Mais ces traités, qui pose ces règles extérieures à l’Etat, sont librement signés donc, à
l’image d’une règle que produit l’Etat et qui la régie, elles proviennent de sa volonté.

2/ La souveraineté interne
. Dans l’ordre interne, un Etat ne se reconnaît aucun égal, il nous reconnaît comme inférieur
à lui.
 Le pouvoir de l’Etat est non-subordonné. Il peut s’organiser comme il veut, sa volonté
prédomine sur celles de tous les individus et groupes. Il n’est pas concurrencé.
Il peut poser des normes sans se soucier des normes extérieures à lui. Ainsi, il élabore une
constitution qui définit sa nature et son organisation, il vote les lois et édicte les règlements
qui régissent la vie en société dans son territoire et sur sa population.

 L’Etat a le monopole de la violence légitime, théorisé par Max Weber. Il a le monopole


de la contrainte physique légitimé.
Il est le seul à pouvoir exercer la force publique, constituée par la justice, la force militaire et
la police, qui sont pouvoir les régalien. L’Etat peut emprisonner, juger et condamner.
Cela lui permet d’assurer le respect des règles qui pose.

 L’Etat a le pouvoir de la contrainte symbolique. Il peut catégoriser ces individus avec des
numéros, notamment le numéro de sécurité sociale etc. D’aucuns pensent que le fait de
juger quelqu’un de coupable est une contrainte symbolique.
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. ‘’L’Etat est le seul à avoir la compétence de sa compétence’’. C’est lui qui peut déléguer ou
transférer certaines de ces compétences, comme il peut se réapproprier ses compétences.
C’est la seule entité publique qui détient cette prérogative.
L’UE n’as pas la compétence de sa compétence. L’UE est devenu une entité ayant des
pouvoirs que ces Etats-membres lui ont délégués et que ces derniers peuvent reprendre.
Le pouvoir de l’Etat est donc originaire, illimité et inconditionné.

. Cette conception absolue de la souveraineté, qui contient des germes d’absolutisme, a


longtemps été vivement critiquée et lorsqu’elle est poussée à son extrême apparaît comme
dangereux.
Cette conception implique que l’Etat n’est pas soumis au droit, vu qu’il ne prend guère
compte des normes qui lui sont extérieures, mais que les normes qu’il produit
 Les détracteurs de cette conception ont cherché à imposer l’idée de faire soumettre l’Etat
au droit. Mais s’il est souverain, comment peut-il s’y soumettre ?
 D’aucuns ont essayé de chercher des explications à travers le droit naturel, qui est un
droit préexistant, constaté et non pas créée comme le droit positif et que l’Etat de fait se
soumet à ce droit naturel. Mais là encore, s’il se soumet, même à un droit jugé universel,
voir providentiel, la souveraineté de l’Etat est alors limitée.
De plus, le droit naturel est difficile à définir.
 Une autre idée, propose de penser l’Etat comme une entité qui consentirait à une forme
d’autolimitation. Ainsi, il accepte de régir sa propre puissance par le biais de lois. Mais là
encore, se pose la question de savoir qu’elle est la garantie que l’Etat ne revienne pas sur ces
dispositions.

3/ Les limites de la souveraineté étatique


. Aujourd’hui, dans l’ordre juridique interne comme externe, on assiste à
effritement/érosion continue de la souveraineté de l’Etat.

. Dans l’ordre interne et dans les sociétés démocratiques, la souveraineté étatique se heurte
à la protection des droits fondamentaux de l’Homme et au respect de la sphère privée de
l’individu. Et l’Etat aura à surmonter un affront du corps social, s’il faisait preuve de
manquement au respect de ces principes.
 De surcroît, l’intérêt de plus en plus important des citoyens pour la chose publique et sa
gestion, pousse l’Etat à déléguer un certain nombre de pouvoirs en faveur des collectivités
territoriales qui sont plus puissantes. Dès lors, l’Etat, n’as plus la main mise entière sur le
pouvoir.
 Enfin, la globalisation de l’économie et des communications, est un dernier facteur qui
pousse à l’effritement continue de la souveraineté étatique interne.
Un Etat ne peut plus arbitrairement fixer ses impôts, ses taxes, ses droits de douanes etc. en
faisant abstraction des données des pays voisins et du marchés mondiale.

. L’ordre externe compte des enfreintes plus importante encore, à la définition stricte de
souveraineté.
 L’attribut fondamentale pour parler de souveraineté est la possibilité d’un Etat de se
défendre et de survivre par ses propres moyens. Dès lors que cet attribut est perdu, une
remise en cause de la souveraineté de l’Etat peut être effective.
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Le lendemain de la 2nd GM, suit la création d’une multitude d’alliance militaire avec soit les
Etats-Unis, bloc ouest, avec l’OTAN, soit l’URSS, bloc est, avec le pacte de Varsovie.
Ces alliances militaires ont restreint la liberté des Etats, des troupes ont été placés au sein de
ces derniers, limitant ainsi leur pouvoir de se défendre seul.
Toujours au lendemain de la 2nd GM, on a vue certains Etats s’interdire l’arme nucléaire pour
la RFA ou encore pire, la constitution d’une armée pour le cas du Japon.
 Durant la guerre froide, les soviétique développent la théorie de la souveraineté limitée,
pour leur permettre d’intervenir militairement dans le territoire des Etats signataire du pacte
de Varsovie. Il y avait en 1956, en Hongrie, une intervention militaire soviétique, qui portait
atteinte à l’intégrité du territoire, qui est une condition essentielle à la définition de la notion
d’Etat. Mais cette intervention est une ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat, ce
qui est une atteinte à une conséquence théorique de l’indépendance, et qui remet donc
l’indépendance de l’Etat en question.
 La dépendance de certains Etats émergents vis-à-vis des organismes internationaux,
comme le FMI est une illustration frappante de l’érosion rapide et continue de la
souveraineté. En effet, les organismes proposent leur aide à condition de mettre en place au
sein de l’Etat des politiques d’ouverture de l’économie. Ce qui entraves les Etats dans le
choix de leur propre politique budgétaire.
 Lors de crise économique, pour sortir la tête de l’eau, des Etats peuvent être contraint de
se soumettre à des conditions économiques et sociales fixées par le FMI ou l’UE. On peut
mentionner ici l’exemple de la Grèce. La souveraineté est clairement remise en question.
 Le pacte de stabilité européen de 2012, que l’UE a demandé aux Etats-membre de
conférer une valeur constitutionnelle ou équivalente est une atteinte à la souveraineté
étatique.
 Le devoir d’ingérence humanitaire, principe généreux institué en 1991, lors de la guerre
du Golfe. Il se présente surtout comme une réelle menace pour la souveraineté d’un certain
nombre d’Etat. Car déjà, aucune autorité n’est habilitée à définir s’il doit y avoir ingérence
humanitaire ou non, les Etats faible se retrouve livré au libre arbitre des grands Etats.
De plus, le principe risque de jouer seulement du ‘’fort au faible’’, c’est-à-dire, que seuls les
grands Etats peuvent s’estimer compétent ou non pour intervenir sur le territoire des Etats
qui n’ont pas les moyens. Alors que le cas contraire serait inadmissible pour les puissances.
Ex : On peut citer en exemple, la Libye en 2011, l’Irak en 2003.
 La convention de Rome, de juillet 1998, a instauré la cour pénale internationale (CPI),
elle a pour fonction de juger les crimes de certaines personnes, dans l’éventualité où l’Etat
par incapacité ou par refus, ne juge pas la personne. La CPI, peut donc juger un citoyen
français ou même le président de la république, ce qui est une atteinte à souveraineté
française. Le Conseil Constitutionnel a estimé en 1999, que cette institution internationale
était contraire à la souveraineté de l’Etat et que pour l’accepter, il fallait une révision de la
constitution. Dans le même leitmotiv, la cour européenne des droits de l’Homme ne se
limite pas à être une juridiction subsidiaire et minimum. Mais compte bien imposer sa vision
des droits de l’Homme.

Section 2 : Les deux formes de l’Etat

L’Etat peut avoir deux grandes formes, soit une forme simple, soit une forme composée.
Un Etat faisant preuve d’unicité sera désigné Etat simple. Tandis que devant Etat composé,
on parlera d’Etat fédéral.
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. Dans un ordre juridique, sauf lorsqu’il est question d’un petit Etat, toutes les normes n’ont
pas la même sphère de validité territoriales. Certaines normes sont valables sur tous le
territoire national, d’autres sont valide sur seulement une partie du territoire.
Ex : En France, les lois s’imposent sur tous le territoire, tandis que les décisions d’un Conseil
Régionale vont être appliquées seulement sur l’ensemble de la région assujetti.
 On parlera dans ce cas, des premières de normes nationale et des deuxièmes de normes
locale.

§1 L’Etat unitaire

A/ Les caractères de l’Etat unitaire

. L’Etat est caractérisé par son unité. Cette unité est double, avec son unité juridique et
politique.
C’est un Etat à l’intérieur duquel ne s’applique qu’un ordre juridique et un seul pouvoir
politique. Cette unité est caractérisée par le principe fondamental de l’unité de la puissance
de l’Etat.

. Les normes locales peuvent être créée qu’en application de la norme nationale préalable.
Cette dernière détermine les modalités de production de la norme locale, qui est
conditionnée.
 Ainsi, il n’y a qu’un seul pouvoir politique qui décide des normes nationales directement
et des normes locales indirectement.
Cette idée montre bien l’unité juridique et politique dont fait preuve un Etat unitaire.

1/ L’unité juridique
Un ordre juridique, selon Kelsen, est un système hiérarchisé de normes à la tête duquel se
trouve la constitution.
Il y a donc un seul ordre juridique où on retrouve au sommet qu’une seule constitution.
Cet ordre juridique est national, ainsi, les droits et devoirs des citoyens sont les même sur
tous le territoire.

. Pour qu’il y est une loi locale, il faut qu’une loi nationale détermine un certain nombre de
dispositions. Elle doit détermine les matières dans lesquelles la norme locale pourra traiter,
mais aussi les procédures à suivre. Mais le pouvoir centralisé doit aussi instituer par le biais
d’une loi nationale l’autorité compétente et déterminer ses objectifs et ses limites.
 Les normes locales ne sont alors que la concrétisation de la loi nationale compte tenu de
la situation locale.

2/ L’unité politique
L’Etat unitaire se caractérise par l’unité politique. Il y n’y a qu’un seul pouvoir centrale.
D’où le constat de l’unité des institutions politiques.
La séparation des pouvoir/organisation tripartite est observable seulement au niveau
national. Le peuple national va être lui aussi caractériser par l’unité nationale. Le Conseil
Constitutionnel a d’ailleurs déclaré l’indivisibilité du peuple.
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Il faut distinguer aussi l’unité politique et administrative. Il peut avoir une unité politique et
une pluralité d’administration.
Il y a certes qu’une seule constitution, mais plusieurs normes.

B/ Les différents types d’Etat unitaire

. Il y a trois grandes types d’Etat unitaire, l’Etat centralisé, où il n’y a pas de communauté
élue. L’Etat décentralisé, où on a des localités élue qui reçoivent un pouvoir administrative.
Et il y aussi l’Etat régionale, avec qui on va à la limite du concept d’Etat unitaire. Les localités
reçoivent un pouvoir administratif mais aussi législatif.

1/ Etat unitaire centralisé


. C’est celui qui pousse l’idée d’unité le plus loin. Il n’y a qu’un Etat, qu’une constitution,
qu’une législation et qu’une administration. L’Etat fait preuve d’une grande unicité.
Il n’y a pas d’administration locale élue par les électeurs. (= collectivité territoriales)
Ceci étant, si l’Etat n’est pas décentralisé, il peut être déconcentré : délégation de
compétence à un agent de l’Etat qui exerce ces compétences au plan locale, et qui est soumis
au contrôle de ses supérieurs.
. Il y a certes des normes locales qui sont prise mais pas par des personnes élue mais par
délégation, par des agents nommés par les autorités centrales.
Ex : Lorsqu’on délègue le pouvoir d’un ministre à un préfet.
Le but étant de garder ces compétences au sein de la personne morale de l’Etat.
. Toutes les lois nationales, sont prise par des autorités nationales, appelés aussi autorité
centrale.

Ex : La Chine est un Etat centralisé, qui confère des compétences exclusives à certaines
région notamment à Hong-Kong.
La Corée du Nord est un Etat centralisé
Les Etats les plus centralisés ne sont pas les plus démocratique.

. La déconcentration est donc une forme de centralisation, non de décentralisation.


Il peut avoir des déconcentrations dans un Etat centralisé, mais aussi décentralisé.

2/ L’Etat unitaire décentralisé


. La décentralisation est une conciliation entre l’idée d’Etat unitaire et l’idéal démocratique.
 Les collectivités locales élue par des citoyens de la région qui sont dotées de pouvoir
administrative. La décentralisation peut avoir deux théories.
La décentralisation territoriale, le transfert de compétence est effectué de l’Etat à des
autorités locales élues au suffrage universel. Ces autorités locales élue par le peuple, sont
aussi appelé collectivité territoriale.
 La décentralisation fonctionnelle, il est question de transfert de compétence de l’Etat à
des personnes publique (établissement public) chargé de gérer un service public.
Dans la décentralisation, l’Etat se dépossède de certaines de ces compétences.

. Il existe aussi la délocalisation, au sens juridique, le transfert du siège d’une administration


de la capitale, vers la province. Il n’y a ni déconcentration, ni décentralisation.
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Ex : Edith Cresson, alors première ministre, à décider de délocaliser l’ENA, de Paris à


Strasbourg.

. La France est un exemple typique d’un Etat unitaire décentralisé. L’Etat à transférer un
certain nombre de compétences à des collectivités territoriales.

. Cette tendance de décentralisation, commence par la loi Deferre de 1884, qui dispose que
le conseil municipal gère les affaires de la commune.
Suit alors deux grandes vagues de décentralisation :
 1er acte : transfert de compétence au communes, département et région (= collectivité
territoriale)
 2e acte 2002-2003 : inscription dans la constitution que la France est un Etat unitaire et
décentralisé. En 2004, on a transféré de nouveaux pouvoir.
 3e acte 2010-2015 : on a clarifié des compétences. L’Etat a multiplié les niveaux de
pouvoir dans les collectivités territoriales. Ont été ajouté aussi les communautés de
communes, les communauté d’agglomération et communauté urbaine et la métropole.
 Ce ne sont pas des collectivités territoriales mais des personnes publiques qui regroupe
des collectivités territoriales.  Ainsi, on a augmenté les strates dans les collectivités
territoriales en transférant toujours plus de compétences.
Ex : Le grand Paris comporte les départements.

. Ces structurent ce sont démocratisées et ont renforcé la démocratie locale qui se


manifeste par des élections régionales, départementale. La collectivité territoriale ouvre la
voie à une démocratie participative.

. Un phénomène ambivalent (contradictoire) se laisse observer.


 D’un côté il y a des résistants à la décentralisation en insistant sur l’indivisibilité de l’Etat.
Et le pouvoir donner aux collectivités territoriales est un pouvoir réglementaire et leur
autonomie financière sont assez réduite.
Ex : On peut mentionner l’actualité, avec le gouvernement Philipe, qui fait baisser les caisses
des collectivités territoriales, notamment celles des communes.
 Tandis que dans d’autres domaines on dépasse l’idée de simple décentralisation avec les
Drom-Com (collectivité d’outre-mer), la nouvelle Calédonie et la Polynésie.
On donne la possibilité de voter les ‘’lois du pays’’ qui sont en réalité des actes
réglementaire.
La nouvelle Calédonie, par exemple, a un congrès qui adoptent les ‘’lois du pays’’ qui
peuvent être contrôler par le Conseil Constitutionnel et qui peuvent faire l’objet d’une QPC.
 On dépasse ici, la simple décentralisation avec un pouvoir législatif.
De plus, en 2018, La Nouvelle-Calédonie va voter lors d’un référendum pour décider si oui ou
non, elle reste sous l’autorité française.

3/ L’Etat régional
. L’Etat régional, se présente comme un intermédiaire entre l’Etat unitaire et le fédéralisme
pur. Ils peuvent être aussi appelé Etat autonomique. Cela consiste en la dotation de
pouvoirs normatifs à des entités comme les régions ou les communautés autonomes. Ces
dernières ne font plus qu’appliquer les lois nationales mais produits eux-mêmes des normes
locales. Ce qui leur confère une réelle autonomie politique.
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. Mais pour cela, il faut mettre en place une justice constitutionnelle qui vérifie le respect de
la constitution, qui répartit les compétences entre les différents niveaux territoriaux. Et cette
juridiction constitutionnelle doit aussi vérifier la conformité des normes locales prises par les
collectivités territoriales.
 C’est cette justice constitutionnelle et l’unique constitution, qui détermine les
compétences autorités locales qui permet de définir l’Etat régional comme un Etat unitaire.
Car ces autorités ne disposent pas de pouvoir constituant qui organise leur compétence. Et
que leur production législative est soumise à un contrôle qui ne dépend pas d’elles.
En définitif, l’Etat régional est un Etat unitaire, car il ne dispose que d’une unique
constitution.

Ex : L’Italie, est un Etat régionale. Sa constitution, datant de 1947, a doté ces régions de
pouvoir législatif. Cet Etat est devenu petit à petit un Etat régionale et tout en refusant le
fédéralisme.
Les Guinte sont dirigées par un président de région et se distingue deux types :
-Région ordinaires : elles ont un pouvoir législatif fort mais une autonomie financière
réduite, comme la Toscane.
-Région à statut spécial : Elles ont un pouvoir législatif fort et une autonomie
financière forte.
 On parle dans son cas d’Etat régional, car elles restent contrôlées par l’Etat, chaque
statut est approuvé par le parlement italien.
Ex : L’Espagne, a donné le pouvoir législatif a des communautés autonomes. Elles ont une
certaine liberté d’action mais il y a des limites. Leur statut doit être approuvé par le
parlement.

. Mais ce type d’Etat pose la question de la place des communautés au sein de l’Etat.
Avec cette tendance fédéraliste, il existe des tentations communautaristes.
L’appartenance à la communauté étatique est reléguée en second rang, tandis que l’identité
régionale prime.

Ex : C’est ainsi que le 28 juin 2010, le Tribunal constitutionnel espagnol valide le nouveau
statut d’autonomie de la Catalogne mais censure le concept de nation catalane.
Puis suit les récent épisodes qui ont amené la Catalogne à demander son indépendance.

§2 L’Etat fédérale

C’est un Etat composé, qui la rend plus complexe.

A/ La notion d’Etat fédérale

. Un Etat fédéral est un composé de plusieurs Etats qui ont l’apparence d’un Etat (avec une
Constitution, un Parlement, des Tribunaux et un Gouvernement) mais qui sont privés de leur
souveraineté externe. Ils n’ont aucune relation directe avec l’étranger.
Droit Constitutionnel Chapitre 3

Leurs pouvoirs ne sont pas illimités, ils sont fixés par la constitution de l’Etat fédéral. Leur
souveraineté interne est ainsi réduite. Les Etats fédérés ne sont donc pas de véritable Etats.

 Les Etats fédérés bénéficient d’une autonomie et d’une attribution beaucoup plus
importante que celle dont dispose les collectivités territoriales.
Ces dispositions ne sont pas définies par eux-mêmes mais en dehors d’eux. La définition de
leurs prérogatives sont fait en accord mais si elles sont adoptées malgré une oppositions, les
modifications s’imposent aux fédérés.
 Ils participent au pouvoir centrale directement, contrairement aux collectivités
territoriales.
 Et ils exercent un pouvoir directement sur l’individu.

. Le fédéralisme est une forme d’Etat qui touche de grands Etat géographique, comme le
Brésil, la Russie ou les USA.
C’est une formule politique qui permet de préserver l’unité et les différences. Cela permet
au peuple de se sentir libre.
La Belgique et la Suisse sont des petits Etats fédéraux.
Il existe un Etat fédéral, là où se trouve souvent des peuples qui ont des différences
importantes.
Il peut y avoir des grands Etat qui ne sont pas fédéraux, comme la Chine.
La Slovaquie est un petit Etat qui n’est pas fédéral.

1/ Les origines du fédéralisme


. Aux origines du fédéralisme, il existe d’abord une origine intellectuelle.
 Johannes Althusius, auteur du 17e siècle, est considéré comme le père intellectuel du
fédéralisme. Il est le premier à penser que des groupements inférieurs puissent donner des
compétences à des groupements supérieurs.

. Puis une origine historique.


 L’Etat fédéral est naît en 1787, aux Etats-Unis, dans sa forme la plus classique : des Etats
préexistant s’unissent pour former un Etat fédéral. Il y a donc une démarche d’union, on
parle alors d’Etat fédéral par association.
Mais il existe des formes d’Etats similaire avec des composantes différentes, sans caractères
étatique à l’origine, des provinces, des collectivités se forment.
Il existe aussi le cas d’Etats fédéral par dissociation, qui est plus rare. On peut citer
l’exemple du Mexique ou de la Belgique en 1993.

2/ L’utilité d’un Etat fédéral


. Globalement, le fédéralisme sert à bénéficier des avantages d’un Etat unique, tout en
conservant chacun son identité.
 Plus précisément, il permet simplifier et coordonner l’organisation d’administration
nécessaire et coûteuse comme l’armée, la diplomatie, les voies de communication, pour en
bref faire des économies d’échelles.
 Il efface les frontières gênantes et met en place un vaste marché intérieur facilitant les
échanges et le développement économique.
Droit Constitutionnel Chapitre 3

 Le fédéralisme permet de paraître en tant que partenaire de taille dans les négociations
internationales.
 Et il permet de poser l’Etat fédéral comme arbitre en cas de conflit entre deux Etats
fédérés.

. Cette forme d’Etat permet aussi de garder ses spécificités. Ce qui est un caractère qui est
adapté aux pays sur le territoire desquels vivent des populations aux origines, religions ou
langues différentes. Chaque partie de la population ayant une histoire propre. Les fédérés
pourront alors continuer à s’auto-administrer selon leurs coutumes.

. Il suppose un certain loyalisme malgré les inconvénients pour les Etats fort et riches et les
avantages du système pour les Etats plus faible et moins avancés.

3/ La formation de l’Etat fédéral


. L’acte fondateur de l’Etat fédéral est une constitution, les futures entités fédérales y
organisent la répartition des compétences entre l’Etat central et les fédérés.
Sont inscrites :
 Les garanties juridiques concernant leur autonomie, cad, la liberté qui leur est laissée
concrètement.
 Les règles assurant qu’il ne sera pas touché à leur statut sans leur participation. Est
consacré, en particulier, l’égalité des Etats fédérés, conditions à laquelle les petits Etats ont
pris le risque de s’associer avec les grands Etats.

4/ Les spécificités de l’Etat fédéral


1ère distinction : La différence entre Etat fédéral et Confédération. Cette dernière peut être
défini par une association d’Etat qui, par traité décide d’exercer par l’intermédiaire
d’organes, un certain nombre de compétence. Ensemble, ils tentent d’unifier leur politique
dans divers domaines.
 Le traité confédéral ne s’impose pas dans la constitution de chaque Etat. C’est alors une
organisation internationale. La Confédération est donc à l’origine contractuelle,
contrairement à l’Etat fédéral qui est une véritable personne morale.
Ex : La CEI (confédération) mise en place après la disparition de l’URSS. La CEI est censée
regrouper la Russie et ces anciens Etats.
2ème distinction : La différence entre Etat fédéral et Fédération, théorisé par Olivier Baud.
. L’Etat fédéral a la souveraineté, mais la fédération n’a pas la souveraineté. Elle est une
étape intermédiaire entre les deux moments.
L’UE est alors une fédération, elle est plus qu’une simple confédération. Mais pas un Etat
fédéral.

B/ Les principes organisateurs de l’Etat fédéral

Il existe trois principes organisateurs de l’Etat fédéral. George Scelle, nous dis qu’il existe le
principe de superposition, d’autonomie et de participation.

1/ Le principe de superposition
. Ce qui caractérise un Etat fédéral, c’est qu’il y a une sorte de dualité fédérale entre l’Etat
fédéral et les fédérés.
Droit Constitutionnel Chapitre 3

. Dans un Etat fédéral, on a une constitution fédérale et des constitutions fédérés (ou
locale). La deuxième peut être élaborée comme l’entité fédéré l’entend, dans le respect de
la première. De surcroît, les citoyens sont soumis à la fois à un droit élaboré par l’Etat central
et celui qui émane de l’Etat fédéré où ils se trouvent. Cette situation peut d’ailleurs résulter
de grandes disparités de statut entre les individus selon leur lieu de résidence.
En somme, il existe une superposition juridique.

. Mais il existe aussi une superposition politique : on a un pouvoir législatif, exécutif et


judiciaire au niveau fédéral. Mais un même ordre politique fédéré : congrès locale (législatif),
des juges locaux (judiciaire) et le gouverneur (exécutif).

2/ Principe d’autonomie
A/ L’existence de l’autonomie

. L’autonomie des Etats fédéré est garantie par la constitution nationale. Et cette dernière va
réserver certaines compétences des Etats fédérés.
On parle de la clé de répartition des compétences, elle découle le niveau d’autonomie des
fédérés. Il y a une pluralité de critère de répartition.

. Il existe deux types de clé de répartition des compétences :


 La première est que la constitution énumère le plus souvent les compétences attribuées à
l’Etat fédéral et toutes les autres matières sont laissées aux Etats fédérés.
C’est le cas des Etats-Unis.
 La deuxième clé est que la constitution énumère plutôt les compétences propres aux
Etats fédérés et laissant le reste à l’Etat centrale.
D’aucuns pensent que c’est une meilleure clé car elle prévoit tous les cas qui peuvent
survenir au fil du temps, que le pouvoir constituant ne peut prévoir.

. Il est possible enfin qu’en dehors de l’énumération des champs de compétences de l’un ou
de l’autre, la constitution mentionne les compétences concurrentes, laissant l’intervention
pour ces matières à l’Etat fédéral ou les Etats fédérés. Mais le plus souvent laisse l’Etat
fédéral poser les principes auquel l’Etat fédéré s’y soumet dans ses modes d’actions qu’il
décide.
Quoique décide la constitution dispose sur ces compétences concurrente, l’intervention
fédérale aura toujours la primauté puisque ‘’le droit fédéral brise le droit des Etats’’.
 De plus la jurisprudence du juge constitutionnel, qui tranche les conflits de compétences,
a toujours été plus conciliante avec l’Etat central, dans une volonté de garder l’unité.
 Mais aujourd’hui la jurisprudence constitutionnelle est équilibrée, on parle de
souveraineté partagée dans l’arrêt Prinz.
En Allemagne, on met en place un fédéralisme coopératif, c’est la possibilité pour un Etat
fédéré de nouer des liens avec d’autres Etat fédéré, sans passer par l’Etat fédéral.

B/ Les limites de l’autonomie


1ère limite : les Etats fédérés n’ont pas la souveraineté externe, ne peuvent pas déclarer des
guerres et ne peuvent avoir de représentation diplomatique internationale.
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La souveraineté interne est au Etats fédéré en principes. Mais elle est limitée, ces Etats
fédéré n’ont pas ‘’leurs compétences de leurs compétences’’. L’Etats fédéral peut toujours
récupérés ces compétences déléguées.
Les fédérés sont des Etats mais ont pas la même qualité d’Etat que l’Etat fédéral
2e limite : Il y a une tendance générale à un renforcement de l’Etat fédéral au détriment des
fédérés. Il faut préciser que ce n’est pas une volonté politique, avec un gouvernement qui
veut se dessaisir de partenaires encombrants, mais un constat qui face aux problématiques
économiques et sociales, l’Etat fédéral est le plus à même pour les résoudre.

3/ Le principe de participation
. On donne aux Etats fédérés la possibilité de participer au pouvoir politique. Ils font partie
du pouvoir constituant. Pour réviser la constitution il faut une majorité qualifiée.
 Ils participent au pouvoir législatif : Dans les Etats fédéraux on observe le bicamérisme :
avec une chambre représentante des peuples et l’autres des Etats.
 Il y a aussi une participation au pouvoir exécutif. Le président américain est élu par les
Etats et non par citoyens, ce qui permet un résultat différent.
Il n’y a pas de participation judiciaire

C/ L’organisation interne

1/ L’organisation des Etats fédérés


. Les Etats fédérés élabore sa propre constitution et organise ses pouvoirs publics comme les
pouvoirs du Parlement ou du Gouvernement, comme ils l’entendent. Alors l’organisation
interne peut varier d’un Etat fédéré à un autre.
 En théorie, il n’y a pas de contrôle fédéral sur cette organisation interne, sauf exception
en URSS. Les juges peuvent cependant imposer le respect des lois fédérales.

2/ L’organisation interne de l’Etat fédéral


. L’Etat fédéral a sa propre constitution. Elle peut être modifiée à la majorité qualifiée et non
à l’unanimité. L’accord initial peut être changé par un certain nombre de fédéré.
Cela illustre l’abdication de la liberté consentie par les Etats membres. Cette abdication
s’illustre aussi par l’interdiction d’un Etat sortir de la fédération.

. La structure des institutions dans les Etats fédéraux sont différents, mais ils se caractérisent
tous par l’existence d’un Parlement bicamérale. Le sénat et la chambre des représentants,
pour le cas des Etats-Unis, Bundesrat et Bundestag pour l’Allemagne.
 L’une de ces chambres représente la population dans son ensemble, chaque y envoient
un nombre de délégué, proportionnel à sa population.
 Et dans la chambre des Etats, où siège sur le même pied d’égalité les Etats fédérés.

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