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TD n°3 - “La souveraineté est la forme qui donne l’être à l'État" Charles Loyseau
Johanne LEMOIGNE
TD19
Charles Loyseau, jurisconsulte français du XVIe siècle disait : " La souveraineté est la
forme qui donne l'être à l'État." Aucune autorité n’est supérieure à l’État car l’État est
souverain.
Charles Loyseau, né en 1566 et mort en 1627, devient le successeur de Jean Bodin en
soutenant sa pensée. La souveraineté et l'État sont pour lui deux entités indissociables.
Autrement dit, si cette souveraineté venait à être contestée par l’intermédiaire de son titulaire,
c'est l'État lui-même qui risque d’en subir les dommages. Pour affirmer cela, il ne s’appuie
pas sur le droit divin ou bien sur le droit romain, mais sur la science. Il précise le concept de
puissance absolue, en utilisant le symbole de la Couronne et de son cercle parfait. La
souveraineté est comparée à un objet matériel, qui ne pouvait exister qu’en son entier : « la
Couronne ne peut être si son cercle n'est entier, aussi la souveraineté n'est point si quelque
chose y fait défaut »
L'exercice souverain de l'autorité politique est au cœur de la philosophie de l'État. Il
se fait jour dans un contexte particulier de lutte des rois de France pour asseoir leur autorité
face aux grandes familles et seigneurs locaux, de structuration rationnelle des Etats européens
de l'Ouest au XVIe siècle, de constitution d'organes administratifs efficaces et d'armées de
métier (pour remplacer l’ancien maître féodal).
Par État souverain on entend une personne morale détentrice d’un pouvoir de
commandement suprême. Il est soumis aux lois dont les fonctions de régulation et de
fonctionnement sont affirmées et légitimées au droit. L’Etat s’est donc affirmé comme
souverain, c’est-à-dire, comme ayant l’autorité politique sur un territoire spécifique. On parle
de souveraineté. Sous l’Ancien Régime, la souveraineté appartenait au roi, et était au cœur
d’une monarchie absolue de droit divin. Aujourd'hui, sous la République, elle se caractérise
par l’exercice d’un pouvoir par des représentants élus par le peuple.
S'interroger sur la relation entre la notion d’État et la notion de souveraineté revient à
se questionner sur le pouvoir propre de l'État face au pouvoir d’autres instances.
souverain de l’État (A). Cette titulature diffère selon les différentes formes d’État mais garde
tout de même son caractère absolu (B).
=> Elle est perpétuelle, non limitée dans le temps, elle est indivisible, c’est
une entité unique, entière. Elle ne peut être parfaite que dans la mesure où
elle ne se partage pas. L’indivisibilité, l’unicité est un facteur de cohésion
dans l‘État. Elle est confiée tout entière à une seule et unique autorité. Cette
autorité peut provenir de différents titulaires.
Souvent qualifiée d’absolue, la souveraineté n’est pas une puissance inaliénable puisqu’elle
connaît des limites. Cette souveraineté est cadrée par différents principes et instances.
Si la souveraineté est l'essence même de l'État, elle connaît tout de même des limites à travers
l’exercice d’une puissance absolue (A). De plus, cette souveraineté est aujourd’hui remise en
cause par une ouverture sur le monde (B).
B) La souveraineté de l’État moderne remise en cause par une ouverture sur le monde
Souveraineté de l’État qui à l’origine était interne : sur le territoire national : différentes
prérogatives (défense, justice, administration, force publics…), développement de la
souveraineté sur le plan international : souveraineté externe :
- La souveraineté externe : introduire notion de nation : considérée comme personne
morale donc légitimité des pouvoirs (signature traités, accords internationaux…)
relations avec le monde
=> notion d’indépendance de l’État
+ participe à la production du droit international (poids juridique)
Toutefois limitée :
Bibliographie :
- Pauline Mortier. Les métamorphoses de la souveraineté. Droit. Université
d’Angers, 2011. Français. fftel-00689320f
- Chanteur Janine. La loi naturelle et la souveraineté chez Jean Bodin. In:
Théologie et droit dans la science politique de l'État moderne. Actes de la table
ronde de Rome (12-14 novembre 1987) Rome : École Française de Rome, 1991.
pp. 283-294.
- Legrand Georges. La théorie de l'État. In: Revue néo-scolastique de philosophie.
33ᵉ année, Deuxième série, n°32, 1931. pp. 499-502.
- Guiheux Gilles. La théorie générale de l'État de Raymond Carre de Malberg. In:
Revue juridique de l'Ouest, N° Spécial 1999. pp. 81-90.
- Baranger Denis, « CHAPITRE II - La souveraineté et l’État », dans : Denis
Baranger éd., Le droit constitutionnel. Paris cedex 14, Presses Universitaires de
France, « Que sais-je ? », 2017, p. 34-51.