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Droit des contrats

Lesson 1- chapitre I & II du manuel


Vipin Jeerakun
• LLB (Mauritius), LLM (UK)
• Avocat (UK & Mauritius)
• vipin.jeerakun@gmail.com
Introduction
• Le Contrat - Un contrat est un instrument indispensable dans la
vie en société par lequel les parties s’engagent sur la base d’un
consentement mutuel, par exemple, un contrat de vente, un
contrat de travail ou un contrat d’assurance.
• La notion d’obligation - Le terme « obligation » signifie « dette,
engagement ou encore tout devoir » qui pèse sur une
personne.
• Au niveau juridique, l’obligation, ou droit personnel, se définit
comme:
• « le lien de droit par lequel une ou plusieurs personnes (le
ou les créanciers) peuvent exiger d’une ou de plusieurs
autres personnes (le ou les débiteurs), l’exécution d’une
prestation de faire, de ne pas faire ou de donner ou de ne
Obligation civile vs Obligation naturelle
• Une obligation naturelle est comme un devoir
de conscience et n’est pas sanctionné par le
droit. L’obligation naturelle a sa source dans la
morale, la religion ou même la courtoisie et
n’est pas assortie de sanction étatique.
• Quant à l’obligation civile, elle
constitue un lien de droit entre deux
personnes qui fait de l’une d’elles, un
créancier et de l’autre, un débiteur.
Autres sources d’obligations
•la loi;
•les quasi-contrats;
•les délits; et
•les quasi-délits.
• Le contrat est un acte juridique, une source
d’obligation issue d’un accord valable de volontés et
constitue une manifestation de volonté dont l’objet est
de produire des effets de droit.
• Le contrat est une convention qui génère des
obligations par lesquelles une ou plusieurs personnes
s’obligent, envers une ou plusieurs autres personnes, à
donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose.
• L’obligation contractuelle peut être susceptible
d’évaluation pécuniaire (une somme d’argent par
exemple) ou encore l’obligation contractuelle peut être
en nature, c’est-à-dire une obligation dont l’objet n’est
pas une somme d’argent. Le contrat génère des
obligations dont l’étendue peut être prévue
contractuellement.
Contrat vs Convention

CONVENTIONS

CONTRATS
Chapitre I - Les principes fondateurs
du contrat
• La liberté de toute personne de contracter
ou pas;
• La liberté d’expression du consentement
consacrée par le consensualisme;
• La force obligatoire du contrat entre les
parties contractantes; et
• Les effets du contrat à l’égard des parties
et la relativité du contrat à l’égard des
tiers.
La liberté de toute personne de
contracter ou pas
• La liberté de contracter découle du principe de l’autonomie de
la volonté.
• La volonté humaine constitue une loi en elle-même et crée sa
propre obligation.
• Une personne va être obligée par un contrat de par sa
volonté propre.
• La liberté de contracter ou de ne pas contracter détermine le
contenu du contrat et les parties sont libres d’aménager leurs
rapports tout en respectant le cadre juridique établi par la loi.
• Un contrat de vente peut être parfait dès lors qu’il y a accord
sur la chose à vendre et le prix même si tous les détails ne
sont pas encore déterminés.
La liberté d’expression du
consentement consacrée par le
consensualisme
• Le consensualisme est un principe dérivé du principe de
l’autonomie de la volonté.
• La volonté d’une personne suffit pour l’engager et le contrat
est valable du seul échange de consentements sans
procédure ou forme particulière.
• (Exceptionnellement une procédure particulière peut être
requise. Par exemple, la vente d’un immeuble doit être
conclue devant un notaire ou encore des formalités
particulières doivent être respectées quant à la vente d’une
voiture.)
La force obligatoire du contrat
entre les parties contractantes
• De l’autonomie de la volonté découle un autre
principe, celui de la force obligatoire du contrat.
• Un individu qui s’est librement engagé ne peut
se délier de cet engagement unilatéralement.
• Le contrat est comme une parole donnée avec
un support écrit.
• Les parties peuvent décider que le contrat
prendra fin par échéance normale selon la date
fixée dans le contrat ou les conditions établies
par les parties.
La force obligatoire du contrat
entre les parties contractantes
• Les parties peuvent déterminer quand le
contrat va prendre fin par un terme ou
une condition.
• Le terme extinctif met fin au contrat tandis
que la réalisation de la condition extinctive
provoque la fin du contrat.
• Les parties s’engagent à respecter les
termes et conditions du contrat.
Les effets du contrat à l’égard
des parties et la relativité du
contrat à l’égard des tiers
• Le contrat a des effets directs entre les parties
contractantes mais a un effet relatif à l’égard des tiers.
• Celui qui a manifesté sa volonté de s’engager dans un
contrat est la seule personne liée par ce contrat selon
l’article 1165 CCM.
• Le contrat ne nuit ni ne profite au tiers et ne peut créer
une obligation qu’entre les parties contractantes par
consentement mutuel.
• Un contrat ne peut en principe rendre les tiers créanciers
ou débiteurs.
Les effets du contrat à l’égard
des parties et la relativité du
contrat à l’égard des tiers
• Exceptionnellement certains contrats
peuvent avoir des effets à l’égard des tiers.
Un droit peut être conféré à un tiers par le
biais d’un contrat mais un contrat ne peut
imposer une obligation à un tiers.
Chapitre II - Classifications des
contrats
• La classification de certains contrats dans
le Code civil mauricien;
• Les classifications qui ne sont pas
consacrées par un article spécifique du
Code civil mauricien et celles qui sont plus
récentes; et
• L’importance des différentes classifications
des contrats.
Contrat synallagmatique et
contrat unilatéral
• Article 1102 CCM :
• Le contrat est synallagmatique ou bilatéral
lorsque les contractants s'obligent réciproquement
les uns envers les autres.
• Exemple: contrat de vente
• Article 1103 CCM :
• Il est unilatéral lorsqu’une ou plusieurs personnes
sont obligées envers une ou plusieurs autres, sans
que de la part de ces dernières il y ait
d'engagement.
• Exemple: promesse unilatéral de vente
Contrat à titre gratuit et contrat
à titre onéreux
• Le contrat à titre gratuit (ou de bienfaisance) procure un
avantage à une partie contractante sans rien recevoir en
échange parce qu’elle est animée d’une intention
libérale. Il faut qu’il y ait absence de contrepartie et que
ce déséquilibre soit intentionnel (par exemple, une
donation).
• Quant au contrat à titre onéreux, il assujettit chacune des
parties à donner ou à faire quelque chose. Chaque partie
s’engage pour avoir un avantage en contrepartie. Un
contrat peut être synallagmatique et à titre gratuit (le
prêt d’une voiture par un ami sans paiement).
Contrat commutatif et contrat
aléatoire
• Un contrat est commutatif lorsque chacune des parties s’engage à
donner ou à faire une chose qui est considérée comme l’équivalent de
ce qu’on lui donne ou de ce qu’on fait pour elle. (Contrat de vente de
voiture)

• Lorsque l’équivalent consiste dans la chance de gain ou de perte pour


chacune des parties, d'après un événement incertain, le contrat est
aléatoire.
• Dans ce cas, l‘importance des prestations de l’une au moins des
parties n’est pas connue au moment de la formation du contrat
aléatoire. L’étendue de la prestation d’une partie dépend d’un
événement incertain.
• Par exemple, l’assureur du contrat d’assurance ne doit payer l’assuré
que quand le risque est réalisé (par exemple un vol ou un incendie). Si
le risque ne se réalise pas, l’assureur n’est pas tenu de payer l’assuré.
Contrats nommés et contrats
innommés
• Les contrats nommés sont en général consacrés
par des dispositions spécifiques dans le Code
civil mauricien (par exemple les articles 1582 et
suivants CCM s’appliquent à un contrat de vente)
ou par une loi ou des lois spécifique/s (par
exemple les lois relatives au droit du travail
s’appliquent au contrat de travail).
• Les contrats innommés sont plus récents et n’ont
pas de réglementation spécifique (par exemple le
contrat de désinsectisation).
Contrat consensuel, contrat
solennel et contrat réel
• Le contrat consensuel ne fait pas l’objet de dispositions
spécifiques dans le Code civil mauricien. Un contrat consensuel
ne requiert aucune formalité spécifique et est valablement
formé dès qu’il y a consentement mutuel des parties.
• Cependant il faut respecter une procédure spécifique pour
qu’un contrat solennel soit valable. Il faut qu’il y ait le
consentement mutuel des parties et des procédures telles que
des formalités d’enregistrement sous peine de nullité (par
exemple les procédures relatives à un contrat de mariage ou
quant à l’achat d’une voiture).
• Le contrat réel nécessite le consentement mutuel des parties
ainsi que la remise de la chose (par exemple un contrat de
prêt ou de gage). Tant que la chose n’est pas remise, le contrat
n’est pas conclu.
Contrat à exécution
instantanée et contrat à
exécution successive
• Un contrat à exécution instantanée contient des obligations
qui s’exécutent de façon instantanée ou immédiate (par
exemple, le transfert de propriété et le paiement du prix ont
lieu au même moment pour le contrat de vente).
• Un contrat à exécution successive se réfère à un contrat
comportant des obligations qui s’étalent dans le temps. Ainsi
dans un contrat de location, le bailleur met à la disposition du
locataire l’appartement pendant la durée du bail prévu et le
locataire doit payer son loyer tous les mois (exécution
successive du paiement).
Contrat de gré à gré et contrat
d’adhésion
• Le contenu des contrats gré à gré(ou négociés)
est le résultat de termes et conditions négociés
entre les parties contractantes
• alors que le contenu des contrats d’adhésion est
décidé par l’une des parties.
• Par exemple, un contrat d’assurance contient
différentes options que l’assuré peut choisir mais
ce dernier ne peut changer le contenu de ce
contrat d’assurance.
Contrat principal, contrat
accessoire et sous-contrat
• Un contrat principal existe de façon indépendante mais un
contrat accessoire dépend du contrat principal, par exemple,
une vente d’immeuble qui s’effectue par le biais d’un
mandataire. Ici, le contrat de mandat est un contrat
accessoire.
• Un contrat principal peut également avoir un sous-contrat43
que l’une des parties contracte avec un tiers. X (propriétaire)
loue une maison à Y (locataire) et Y sous-loue une des
chambres de cette maison à un étudiant (sous-locataire).
Contrats conclus avec intuitus
personae ou sans intuitus
personae
• Un contrat avec intuitus personae est un contrat tenant compte des
qualités ou des compétences de la partie contractante.
• Le mandant va conclure un contrat de mandat avec le mandataire en qui il a
confiance. L’honnêteté du mandataire est importante ici et peut déterminer
la conclusion du contrat. Un contrat conclu avec intuitus personae peut être
annulé pour erreur sur la personne du cocontractant et prend fin en
principe au décès du cocontractant.
• Cependant un contrat sans intuitus personae n’est pas conclu en
considération de la personne, les compétences ou les qualités de la partie
contractante ne sont pas importantes pour la conclusion de ce contrat.
• Par exemple, un contrat de vente de matériaux de construction n’est pas
conclu en considération de la personne du vendeur alors qu’un contrat
relatif à l’emploi d’un spécialiste en biotechnologie sera conclu en
considération des compétences spécifiques du spécialiste.
Contrat à durée déterminée ou
non-déterminée
• Un contrat à durée déterminée a une durée fixée de manière
certaine (contrat de trois ans) lors de la formation du contrat
et cette durée ne peut être modifiée en cours d’exécution. Ce
type de contrat est susceptible d’être renouvelée. Les contrats
à durée déterminée comprennent obligatoirement, la faculté
pour chaque partie de mettre fin au contrat au cours de
l’exécution du contrat. Le contrat à durée déterminée prend
fin au terme de la durée fixée.
• Un contrat à durée indéterminée est un contrat conclu sans
limitation de durée, à temps plein ou à temps partiel et peut
se prolonger de façon non-précise. Par exemple, à Maurice, les
fonctionnaires publics ont un poste permanent avec un
contrat à durée indéterminée après la période d’essai.
Contrat interne et contrat
international
• Un contrat interne est régi par la loi nationale des parties
contractantes de même nationalité. Tous les éléments du
contrat interne, à savoir, le lieu de conclusion, le lieu
d’exécution, l’objet, la nationalité et la résidence des parties
sont localisés à l’intérieur des frontières du pays concerné.
• En principe, le contrat conclu à Maurice par des parties de
nationalité mauricienne sera régi par les lois mauriciennes et
en cas de litige, les tribunaux mauriciens seront compétents.
• Quant à un contrat international, les parties peuvent décider
quelle loi va régir ce contrat ainsi que le tribunal compétent en
cas de litige. Le contrat international contient un élément
d’extranéité par rapport à la nationalité ou la résidence des
parties contractantes, au lieu de formation ou d’exécution du
contrat et à la situation de la chose ou du bien en question.

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