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1ère séance : Rappel des notions/ Méthodologie du commentaire d’arrêt

Obligation ou droit personnel


Sens courant : tout devoir qui pèse sur une personne.
Sens juridique : le lien de droit par lequel une ou plusieurs personnes peuvent exiger d’une ou
d’autres, l’exécution d’une prestation de faire, de ne pas faire ou de donner.
Etant un lien de droit, on distingue l’obligation civile de l’obligation naturelle.
2 types d’obligations naturelles : L’obligation naturelle était à l’origine une obligation civile
imparfaite parce qu’éteinte (exemple : dette prescrite) ou nulle d’une cause de nullité ne heurtant
pas l’ordre public. Il y’aurait une obligation naturelle chaque fois qu’un devoir de conscience
n’est pas sanctionné par le droit. Exemple : le cas de l’obligation alimentaire entre frère et sœur,
l’engagement d’un père de verser une certaine somme.
Obligation de moyen et de résultat
Obligation monétaire et obligation naturelle
Obligation de donner, de faire et de ne pas faire
Droit réel
Un pouvoir que détient un sujet de droit sur une chose. Il ne comporte qu’un sujet actif qui est
le titulaire du droit. Un droit opposable erga omnes et confère à son titulaire un droit de suite
(immeuble faisant l’objet d’une hypothèque par une banque) et un droit de préférence. C’est un
droit perpétuel. Or le droit de créance est un droit relatif, il n’emporte ni droit de suite ni droit
de préférence.
Le contrat
Article 1101 Cc « un accord de volontés entre deux ou plusieurs personnes destiné à créer,
modifier, transmettre ou éteindre des obligations. »
Le contrat est un acte juridique. Qu’est-ce qu’un acte juridique ? Une manifestation de volonté
destinée à produire des effets de droit. Il peut être conventionnel (contrat) ou unilatéral
(testament). Tout contrat est un acte juridique mais l’inverse n’est pas possible.
L’acte juridique unilatéral est défini comme toute manifestation de volonté par laquelle une
personne agissant seule détermine des effets de droit qui vont se produire à sa charge. Exemple :
le testament.
L’acte juridique unilatéral se distingue du contrat unilatéral qui fait naître d’obligations qu’à la
charge d’une des parties. Exemple : la donation.
Les règles fondamentales gouvernant les contrats

Liberté contractuelle (article 1102) a quatre objets : contracter ou de ne pas contracter, choisir
son contractant, déterminer le contenu du contrat et sa forme « dans les limites fixées par la loi ».
Son fondement, est l’individualisme de la philosophie des lumières. Seul l’individu est à même
de décider de se lier. La liberté contractuelle n’est pas sans limite. L’article 1102 alinéa 2 dispose
en effet qu’elle ne permet pas de déroger « aux règles qui intéressent l’ordre public ». Exemple :
assurance obligatoire, droit de préemption, interdiction de certaines clauses, le respect d’un
certain formalisme.
Force obligatoire du contrat (article 1103)
Les contrats légalement formés tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faits. Le principe repose sur
pacta sunt servanda c’est-à-dire le respect de la parole donnée. Exceptions : le pouvoir de
révision du juge, l’octroi des délais supplémentaires de paiement au débiteur, la réduction d’une
clause pénale.
La force obligatoire du contrat se fonde sur le principe de l’autonomie de la volonté. La volonté
serait la source et la mesure des droits subjectifs. Mais, ce principe a connu un déclin en raison
de la justice sociale.
La bonne foi (article 1103)
« Les contrats doivent être négociés, formés et exécutés de bonne foi » et ajoute : « Cette
disposition est d’ordre public ». Ce nouveau texte issu de l’ordonnance du 10 février 2016 étend
l’obligation de bonne foi à la négociation et à la formation du contrat, ce que n’avait pas voulu
faire le Code civil en 1804, cantonnant cette obligation à la seule exécution (art.1134, al.3)
• Bonne foi dans l’exécution
La bonne foi, dans l’exécution comme dans la formation du contrat, consiste pour chacune des
parties à ne pas surprendre la confiance qu’elle a suscitée en contractant. Elle est l’expression du
devoir général de loyauté dans le comportement. La bonne foi est synonyme de cohérence dans
le comportement. La bonne foi implique aussi un devoir d’initiative, de coopération ou de
collaboration, afin de permettre une exécution efficace du contrat.
• Bonne foi dans la négociation et la formation
Le devoir de bonne foi signifie que chacune des parties doit s’abstenir de tout comportement de
nature à tromper l’autre sur ses véritables intentions ou l’objet du contrat et prendre des initiatives
pour lui permettre d’apprécier exactement la situation afin de prendre une décision appropriée.

Classification des contrats


Contrat synallagmatique et contrat unilatéral (1104) Le contrat est synallagmatique lorsque les
contractants s'obligent réciproquement les uns envers les autres. Il crée des obligations
réciproques à la charge des deux parties. Par exemple, la vente est synallagmatique car le vendeur
doit transférer la propriété de la chose et l’acheteur payer le prix.
Les obligations des parties à un contrat synallagmatique étant réciproques, si l’un des contractants
n’exécute pas son obligation, l’autre peut se retrancher derrière cette inexécution pour ne pas
exécuter la sienne (exception d’inexécution). De même, un contractant qui a exécuté sa prestation
mais n’a pas reçu celle de son partenaire peut demander restitution de sa prestation (résolution
pour inexécution)
Il est unilatéral lorsqu'une ou plusieurs personnes s'obligent envers une ou plusieurs autres sans
qu'il y ait d'engagement réciproque de celles-ci. La donation est un contrat unilatéral car, si le
donateur est obligé de transférer la propriété du bien donné au donataire, ce dernier n’a aucune
obligation. Si la donation est assortie d’une charge imposée au donataire, elle devient un contrat
synallagmatique.
Contrat à titre gratuit et contrat à titre onéreux (art.1107)
Le contrat est à titre onéreux lorsque chacune des parties reçoit de l'autre un avantage en
contrepartie de celui qu'elle procure.
Il est à titre gratuit lorsque l'une des parties procure à l'autre un avantage sans attendre ni rece
voir de contrepartie. La donation est le type même de contrat à titre gratuit, mais d’autres contrats
peuvent être à titre gratuit s’ils sont dépourvus de contrepartie : prêt sans intérêt, mandat non
rémunéré.
Contrat commutatif et contrat aléatoire (art. 1108)
Le contrat est commutatif lorsque chacune des parties s'engage à procurer à l'autre un avantage
qui est regardé comme l'équivalent de celui qu'elle reçoit. L’importance des prestations de chaque
partie est connue au jour de la formation du contrat. Par exemple, le contrat de vente est
commutatif car les prestations du vendeur et de l’acheteur sont connues au moment de la
formation de la vente.
Il est aléatoire lorsque les parties acceptent de faire dépendre les effets du contrat, quant aux
avantages et aux pertes qui en résulteront, d'un événement incertain. C’est-à-dire que lorsque
l’importance des prestations de l’une au moins des parties n’est pas connue au moment de la
formation du contrat, le contrat est aléatoire. Exemple : l’assurance
Contrat consensuel et contrat solennel (art1109)
Le contrat est celui qui se forme par le seul échange des consentements, quel qu’en soit le mode
d’expression.
Le contrat solennel est subordonné au respect d’une formalité, généralement la rédaction d’un
écrit, acte authentique ou sous seing privé.
Contrat de gré à gré et contrat d’adhésion (art.1110)
Le contrat de gré à gré est celui dans lequel « les stipulations sont les librement négociées entre
les parties ». a l’inverse, le contrat est d’adhésion lorsque « les stipulations essentielles, soustraites
à la libre discussion, ont été déterminées par l’une des parties ». Un contrat de transport.
Contrat-cadre et contrats d’application (art. 1111) : Le contrat cadre est un accord par lequel les
parties conviennent des caractéristiques générales de leurs relations contractuelles futures. Les
modalités pratiques d’exécution du contrat-cadre sont précisées par des contrats d’application.
Contrat à exécution instantanée et contrat à exécution successive. (art1111-1)
Le contrat à exécution instantanée est celui « dont les obligations peuvent s’exécuter en une
prestation unique ». Exemple : la vente
Le contrat est à exécution successive lorsque « les obligations d’une au moins des parties
s’exécutent en plusieurs prestations échelonnées dans le temps ». Exemple : le contrat de travail
ou du contrat de bail.
Contrat nommé et contrat innommé. (art.1105)
Le contrat nommé est celui qui est qualifié et réglementé par la loi (exemple : vente, bail,
travail) ; le contrat innommé ne fait l’objet d’aucun régime légal spécifique (exemple :
abonnement).
Contrat simple et contrat conjonctif.
Le contrat conjonctif est le contrat dans lequel plusieurs personnes sont rassemblées au sein d’une
partie plurale (exemples : coentreprise, coassurance, pool bancaire). A l’inverse, le contrat
simple est constitué de deux parties composées chacune d’une seule personne (exemple : vente).

Méthodologie du commentaire d’arrêt


Problématique :
Dans un arrêt de rejet, pour sortir le PJ, il faut confronter le moyen du pourvoi à la solution de
la Cour d’appel.
Dans un arrêt de cassation, il faut confronter la décision de la CA à celle de la Cour de cassation.
Plan d’un commentaire.
C’est la solution du juge de la Cour de cassation qui doit constituer votre plan. La solution est
souvent annoncée par des formules : Mais attendu que, Qu’en statuant ainsi alors,
S’il y a un visa, ce visa fait partie de la solution du juge.
On peut ressortir son plan à travers les différentes ponctuations de la solution.

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