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ET
CONTRATS
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DROIT DES OBLIGATIONS ET CONTRATS
Le DOC a été introduit au Maroc par le protectorat pour régir et défendre les intérêts français et pour
spolier les terres marocaines par un texte qui ne pourrait être contesté.
Quelle est la place du droit des obligations dans les études juridiques et dans la vie quotidienne ?
D’une part, un intérêt théorique :vu que le droit des obligations est le droit commun de certaines disciplines
du droit privé comme le droit commercial et le droit de travail voire le privé.
D’autre part, un intérêt pratique : dû à la présence de rapports contractuels dans la vie quotidienne des
personnes.
- Le droit des obligations regroupe l’ensemble des règles juridiques gouvernant les rapports patrimoniaux
entre deux ou plusieurs sujets de droit.
- Le Droit des obligations englobe les principes généraux de l'obligation alors que le droit des contrats
spéciaux s'attache à l'analyse des règles particulières, spécifiques à des contrats précis (la vente, le mandat.).
PLAN DU COURS
CH 0 : INTRODUCTION GENERALE
CH I : LA FORMATION DU CONTRAT
CH II : LES SANCTIONS DE FORMATION DU CONTRAT
CH III : LES EFFETS DU CONTRAT
CH IV : L’INEXECUTION DU CONTRAT
CH V : LES QUASI CONTRATS
CHAPITRE 0:
INTRODUCTION GENERALE
Section I: La notion d’Obligation
Sens général: on dit qu’il y a obligation lorsqu’il s’agit d’un devoir.
Sens commercial : il s’agit de titres émis par une société anonyme.
Sens civil : c’est un lien de droit entre deux personnes, le créancier et le débiteur.
Caractères de l’obligation :
L’obligation a deux caractères : patrimonial et personnel.
B. Portée du principe :
Ce principe détermine les règles applicables à la formation du contrat ainsi que les règles qui régissent ses
effets. La formation du contrat est effectuée par le consentement volontaire et mutuel des parties: c’est le
principe du consensualisme.
B) Le But poursuivi :
- Les contrats à titre gratuit: il n’y a pas d’avantage personnel au moins pour une partie, Ex: don.
- Les contrats à titre onéreux: chaque partie cherche un avantage (vente).
- Les contrats commutatifs: avantages des parties déterminés dès la conclusion du contrat, Ex: contrat de
transport.
- Les contrats aléatoires: l’avantage recherché dépend d’un événement incertain, Ex: LOTO.
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CHAPITRE I :
Formation du contrat
Article 2 du DOC prévoit les conditions nécessaires pour la formation des obligations contractuelles. Il
délimite 4 conditions essentielles:
La capacité de s’obliger ;
Une déclaration valable de volonté portant sur les éléments essentiels de l’obligation ;
Un objet certain pouvant former objet d’obligation ;
Une cause licite de s’obliger.
Section 1: La capacité
La capacité est l’aptitude d’une personne à être titulaire de droits et à pouvoir les exercer. L’article 3 du DOC
stipule que la capacité civile de l’individu est régie par la loi de son statut personnel.
« Il y a autant de régimes de capacités que de communautés installées au Maroc »
La capacité a pour objet de protéger les incapables.
Il y a deux sortes d’incapacités : l’incapacité de jouissance et l’incapacité d’exercice.
- L’incapacité de jouissance: est la privation de jouir d’un droit du fait de la loi, Ex : l’incapacité des
étrangers à exercer une fonction publique et de voter.
- L’incapacité d’exercice: empêchement d’exercer certains droits ; mais l’incapable peut être représenté ou
assisté par son tuteur pour exercer ses droits (mineur), Article 208 du code de la famille.
B) Le contenu de l’accord :
Afin que l’accord produise ses effets contractuels, il faut qu’il porte sur tous les éléments essentiels du
contrat définis par la loi ou par les parties, Ex: l’achat d’une voiture de marque selon le modèle, le prix, le
mode de paiement. Le contenu doit être déterminé ou déterminable.
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C) Les différents types d’accords :
- L’accord sans négociation préalable: ce sont les contrats d’adhésion qui ne sont pas négociés, développés
dans la société de consommation, Ex: contrat d’abonnement téléphonique, contrat de transport et autres
contrats de consommation.
- Les négociations préalables à l’accord: dans certains contrats de grande importance, on assiste à une phase
préalable de négociation qui se manifeste par un protocole d’accord sur les négociations, Ex: le contrat de
construction de barrages, d’autoroutes…
II. L’échange de manifestation de volonté :
C’est la rencontre entre l’offre et l’acceptation. L’offre (Article 22 à 32 du DOC. Elle peut être définie comme
étant l’acte unilatéral par lequel une personne manifeste sa volonté de contracter en adressant une proposition
à autrui. Elle peut être simple ou assortie de réserves. Les réserves qui ne sont pas portées à l’autre partie
n’ont aucune valeur juridique.
En principe, selon le DOC, l’offre a un effet obligatoire: elle lie son auteur dès l’acceptation.
- La mort et l’incapacité de l’offrant n’entraîne pas à caducité de l’offre à condition que le destinataire de
l’offre ait accepté avant de connaître ces éléments.
- L’acceptation: c’est l’agrément de l’offre qui consiste à déclarer sa volonté d’accepter l’offre proposée, que
ce soit de manière expresse ou tacite. L’acceptation suppose la concordance de deux volontés: celle de
l’auteur de l’offre et du destinataire conformément à l’article 28 du DOC. Le silence ne vaut pas acceptation.
- L’acceptation a pour effet la conclusion du contrat, cependant il se pose le problème de la détermination de
la date des effets. L’article 23 du DOC fait la distinction entre la formation du contrat en présence des parties
et le contrat par correspondance.
Le problème du contrat par correspondance c’est qu’il est conclu entre absents. Il pose le problème de la
localisation du contrat dans le temps et dans l’espace. De ce fait, il importe de déterminer la loi applicable et
le lieu de compétence. Si le contrat est déjà conclu, il est soumis à la loi ancienne. Dans le cas contraire, c’est
la loi nouvelle qui s’applique. La localisation du contrat dans l’espace permet de déterminer le tribunal
compétent.
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III. Les vices du consentement
A/ L’erreur ;
B/ Le dol ;
C/ La violence ;
D/ La lésion ;
E/ La maladie et les Cas analogues
A) L’erreur :
L’erreur est une fausse manifestation de la réalité, elle consiste à voir vrai ce qui est faux, Ex: erreur sur
l’objet du contrat. En matière contractuelle, il y a une variété d’erreurs, Ex: erreur sur l’objet du contrat, sur
l’étendue de l’obligation, sur la personne, erreur de droit. Mais généralement, il y a deux catégories d’erreurs:
l’erreur obstacle et l’erreur insignifiante.
a) Erreur obstacle: source de rescision du contrat
Le DOC prévoit 3 catégories d’erreurs:
1- Erreur sur l’identité, l’espèce et la qualité de l’objet.
2- Erreur sur la personne du contractant.
3- Erreur de droit.
3- Erreur de droit :
L’article 40 du DOC, l’erreur de droit ne peut entraîner la rescision du contrat que lorsqu’elle constitue la
cause principale invoquée par la victime, Ex: le vendeur qui s’est trompé sur la nature de son droit de
propriété dans un contrat de vente.
L’erreur impardonnable :
L’erreur impardonnable ou inexcusable émanant par imprudence ou négligence ne donne pas lieu à la
rescision du contrat, Ex: la faute de la victime qui prétend ignorer le droit.
B/ Le Dol (article 52 et 53 du DOC)
le Dol est une manœuvre qui consiste à induire en erreur son cocontractant par l’utilisation de moyens
frauduleux ou par une réticence pour l’amener à contracter, ce qui justifie l’annulation du contrat.
L’article 52 du DOC, il en résulte que l’annulation du contrat pour cause de Dol peut avoir lieu lorsque le Dol
est déterminant dans la conclusion du contrat.
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1) La faute intentionnelle :
- L’intention de tromper est un élément nécessaire pour la constitution du Dol, ce qui exclut la négligence
dans la fourniture de certains renseignements qui ne sont pas importants dans la formation du contrat.
2) Les éléments constitutifs du Dol :
a) Les manœuvres dolosives ou frauduleuses.
b) Les mensonges.
c) La réticence dolosive.
b) Les mensonges :
Les mensonges sont assimilés aux manœuvres frauduleuses, mais il faut faire la distinction entre les
mensonges tolérés dans le commerce et les mensonges graves qui induisent le contractant en erreur. Ex:
l’origine de la marchandise vendue, la date de péremption de la marchandise, publicité mensongère.
c) La réticence dolosive :
La réticence dolosive est le fait d’observer le silence sur un fait déterminant dans la formation du contrat,
Ex: la dissimilation d’un procès en cours sur les meubles objet du contrat.
N.B : l’auteur du Dol peut être le contractant ou un tiers.
3) La sanction du Dol :
Le Dol entraîne la rescision du contrat conformément à l’article 52 du DOC à condition qu’il ait porté sur
les éléments déterminants du contrats. Par contre, lorsqu’il porte uniquement sur les accessoires de
l’obligation, il ne peut pas justifier la rescision du contrat.
N.B : La victime du Dol peut obtenir réparation du préjudice subi.
Conclusion :
La théorie classique du vice de consentement prévue par le DOC est dépassée par la loi 31-08 sur la
protection du consommateur.
Section 3 : L’Objet
L’article 57 à 61 du DOC: l’objet de l’obligation est une prestation qui varie selon la volonté des parties.
L’objet de l’obligation se ramène à 3 catégories:
- Obligation de donner
- Obligation de faire
- Obligation de ne pas faire
Le contrat synallagmatique fait naître deux obligations ayant chacune un objet différent, Ex: contrat de vente :
l’acheteur doit payer le prix et le vendeur de livrer la marchandise.
Section 4: La Cause
La cause est la raison d’être de l’obligation contractuelle, c’est le but recherché par les contractants, c’est le
pourquoi de l’engagement, Ex: le consentement dans les contrats consensuels, la remise de la chose dans les
contrats réels.
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§1: La théorie classique de la cause :
Elle est fondée sur le but immédiat recherché par les contractants et elle est fondée sur la cause de
l’obligation.
§2: La théorie moderne de la cause :
Elle est fondée sur la cause du contrat, c’est-à-dire le mobile recherché par les contractants. C’est une cause
concrète et subjective, ce qui la rend difficile à cerner. Ex: la location d’une maison pour l’exercice d’une
activité illicite qui n’est pas apparente dans le contrat.
Conclusion sur la cause :
Les deux théories en présence ont deux significations différentes. La théorie classique a pour rôle de justifier
l’annulation du contrat par l’absence de cause ou lorsque la contre-prestation fait défaut, alors que la théorie
moderne justifie l’annulation du contrat lorsque la raison de l’engagement est contraire à l’ordre public et aux
bonnes mœurs. La réforme française de 2016 a abandonné la notion de cause.
Rappel: le droit positif est fondé sur le consensualisme qui constitue le principe général régissant la formation
du contrat. Le recours au formalisme est exceptionnel dans certains contrats.
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Chapitre II:
Les sanctions des conditions de formation des contrats: les Nullités.
La violation des règles de formation des contrats est sanctionnée par la nullité absolue ou relative.
Il faut faire la distinction entre la nullité, la caducité, la résolution et l’inopposabilité.
- La caducité intervient postérieurement à la formation du contrat par la perte d’un élément essentiel, Ex:
perte de l’objet du contrat.
- La résolution frappe un contrat régulièrement formé mais non exécuté par la défaillance d’un contractant,
Ex: refus de paiement par l’acheteur.
- L’inopposabilité signifie que le contrat n’est valable qu’entre les parties et ne produit aucun effet à l’égard
des tiers.
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2. L’ambigüité des clauses du contrat :
L’article 462 du DOC prévoit la possibilité d’interprétation du contrat dans 3 situations:
a- Lorsque les termes du contrat ne sont pas conciliables avec le but du contrat.
b- Lorsque les termes employés ne sont pas clairs
c- Lorsque les différentes clauses du contrat sont incompatibles les unes avec les autres.
L’article 463 et suivant du DOC consacrent un certain nombre de règles appliquées par la jurisprudence.
b. Les organes d’interprétation :
L’interprétation du contrat diffère de celle de la Règle de droit qui est soumise au contrôle de la cour de
cassation qui veille au respect du droit. Par contre, l’interprétation du contrat est une question de fait qui
relève de l’appréciation souveraine des juges du fond. Il faut distinguer entre la qualification du contrat et
l’interprétation du contrat.
- La qualification du contrat est l’opération qui consiste à rattacher un contrat déterminé à une catégorie
juridique appropriée, Ex: la vente est un acte juridique réglementé par les dispositions juridiques du DOC
régissant le contrat de vente.
- L’interprétation du contrat consiste à déterminer la volonté de chacune des parties, exprimée dans le
contrat.
§2: La simulation (article 22 du DOC) :
La simulation consiste à créer une situation juridique apparente, différente de la volonté exprimée dans le
contrat par les parties, Ex: la donation déguisée en vente, mariage blanc. La simulation peut prendre plusieurs
formes.
a. Les formes de simulation :
La simulation a des domaines très vastes. Elle peut porter sur les éléments du contrat et sur la cause du
contrat, Ex: le consentement fictif, la dissimulation de la cause de l’engagement.
b. Les effets de la simulation :
1- Les effets entre les parties: le contrat simulé produit son plein effet juridique entre les parties contractantes
et leurs ayants droit à titre universel à condition qu’il soit valable.
2- Les effets à l’égard des tiers: la simulation, considérée comme un mensonge, ne produit aucun effet à
l’égard des tiers conformément l’article 22 du DOC. Mais ces derniers ont un droit d’option qui leur permet
d’invoquer l’acte simulé pour défendre leurs intérêts.
Le principe de la force obligatoire du contrat peut être remis en cause par les parties elles-mêmes
conformément à l’article 230 du DOC ou par voie judiciaire.
a-- La révocation amiable: c’est une nouvelle convention qui modifie le contrat initial conformément à
l’article 397 du DOC et aux principes généraux de formation du contrat. La révocation remet les parties dans
leur situation antérieure, au moment de la conclusion du contrat. La révocation a donc un effet rétroactif sans
porter atteinte aux intérêts des tiers qui ont acquis régulièrement des droits. Il faut distinguer entre les contrats
à exécution successive et contrats à exécution instantanée.
b-- La résiliation unilatérale du contrat: il faut distinguer entre la résiliation en vertu d’une clause du contrat
(1) et la résiliation du contrat à durée indéterminée (2).
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(1) La résiliation en vertu d’une clause du contrat: les parties peuvent stipuler dans le contrat le droit de
mettre fin à leur engagement par une clause contractuelle. Il s’agit donc de l’application pure et simple de la
clause du contrat
(2) La rupture unilatérale du Contrat à Durée Indéterminée: les parties peuvent mettre fin au contrat à
n’importe quel moment à condition de ne pas abuser de leurs droits, Ex: le contrat de travail, le contrat de
sociétés.
Il résulte de l’article 228 et 229 du DOC que le contrat ne produit effet qu’entre les parties et leurs ayants
cause à l’exception des tiers. Mais ce principe connaît des exceptions.
I. La portée du principe ;
II. Les exceptions au principe.
I. La portée du principe :
Selon le principe de l’effet relatif du contrat, celui-ci produit effet tout d’abord à l’égard des parties qui l’ont
conclu et également à leurs ayants droits et ne peuvent porter préjudice aux intérêts des créanciers
chirographaires et des tiers.
§1: Les ayants droit.
§2: Les créanciers chirographaires.
§3: Les tiers.
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A) Les ayants droits à titre universel :
Les ayants droits à titre universel sont ceux qui reçoivent totalement ou partiellement le patrimoine du
débiteur. Ce sont donc les héritiers et les légataires. Mais les parties peuvent stipuler dans le contrat
l’exclusion des effets à l’égard de leurs ayants droit, Ex: le contrat de bail viager qui prend fin avec le décès
du locataire. Certains contrats prennent fin par le décès de l’une des parties, Ex: le mandat. En droit
Musulman, les dettes du défunt sont transmissibles aux héritiers.
B) Les ayants droits à titre particulier :
Les ayants droits à titre particulier sont les personnes qui reçoivent un bien ou un droit déterminé de leur
auteur, Ex: l’acheteur est l’ayant droit à titre particulier, il reçoit tous les droits que possède le vendeur sur la
chose, Ex: Garantie.
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§1: Le terme (art. 127 à 152 du DOC) :
Le terme est un événement futur et certain qui exerce une influence sur l’exécution de l’obligation à condition
qu’il soit fixé d’avance par les parties.
A) La fixation du terme
B) Le terme de grâce
A) La fixation du terme :
Le terme peut être fixé soit d’une manière certaine ou incertaine comme il peut être extinctif ou suspensif.
- Le terme est certain lorsqu’il détermine d’avance la date de son effet.
- Le terme est incertain lorsque sa date n’est pas précise. Elle dépend d’un événement futur, Ex: le versement
d’un capital d’essai après la mort de l’assuré.
Le terme extinctif met fin à l’exécution de l’obligation. Le terme suspensif suspend l’exécution de
l’obligation.
B) Le terme de grâce :
Le terme de grâce est accordé par le tribunal au débiteur défaillant à la date de l’échéance de l’obligation selon
les conditions prévues par l’article 128 du DOC.
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Section I: La mise en demeure :
L’article 254 et suivants du DOC stipule que le débiteur est en demeure lorsqu’il est en retard d’exécuter son
obligation en tout ou en partie sans cause valable.
§1: La forme de mise en demeure ;
§2: Les effets de la mise en demeure.
C) Le Lien de Causalité :
La responsabilité contractuelle ne peut pas être engagée s’il n’y a pas un lien de causalité entre l’inexécution
de l’obligation et le préjudice subi, Ex: l’étudiant qui a raté son examen du fait du retard du tramway peut
engager la responsabilité de la société gestionnaire du tramway, pour la réparation du préjudice subi par ce
dernier.
A) La clause pénale :
La clause pénale est celle par laquelle les contractants fixent dans le contrat une somme d’argent forfaitaire
correspondant aux dommages et intérêts dus par le débiteur en cas d’inexécution de l’obligation contractuelle.
Mais cette somme ne doit pas être exorbitante faute de quoi elle peut être révisée par le juge.
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