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Sommaire
INTRODUCTION au droit des contrats marocain
- Chapitre I : Importance de la théorie des contrats
- CHAPITRE II : CLASSIFICATION DES CONTRATS
- ° Contrat nommé – contrat innomé
- ° Contrat synallagmatique et contrat unilatéral
- ° Contrat à titre onéreux – contrat à titre gratuit
- ° Contrat à exécution instantanée – contrat à exécution successive
- ° Contrat formel – contrat consensuel- contrat réel
- ° Contrat intuitu personae – contrat ordinaire
- CHAPITRE III : LA FORMATION DU CONTRAT :
- Section 1 Le consentement :
- Parag I : L’écrit mode de preuve :
- Parag II : le consentement doit être oit libre et éclairé.
- A/ L’erreur (articles 40, 41, 42, 43 et 44, 55 et 56 du DOC).
- B/ Le dol : (article 52 et 53 du DOC).
- C/ La violence (46 –47-48-50-51 du doc)
- Section 2 : La capacité juridique (articles 3 –4-5-6-7-8-9-10-11-12-13 du doc) (nouveau code de la
famille : livre IV : arts. 206 à 276).
- Parag I : La capacité de jouissance
- Parag II : La capacité d’exercice à développer
- Section 3 : L’objet (Articles 2, 57, 58 et 61 du DOC).
- Section 4 : La cause
- CHAPITRE IV : La nullité du contrat
- Section 1 : La nullité relative et la nullité absolue
- Section 2 : L’exécution de bonne foi
- Chapitre V : L’EXECUTION DU CONTRAT OU LES EFFETS DU CONTRAT
- Section 1 : La force obligatoire du contrat
- Parag I : Le contrat est la loi des parties
- Parag II : Le contrat et le juge
- Parag III : Le contrat et le législateur.
- Section 2 : L’effet relatif des contrats
- Parag I : Le principe
- A/ Les « ayants cause particuliers des contractants ou à titre particulier
- B/ Les créanciers chirographaires
- C/ Les ayants –cause à titre universel
- D/ Les tiers absolus
- Parag II : Les exceptions relatives au principe de la relativité au contrat :
- A/ Les contrats collectifs (les conventions collectives)
- B/ La représentation
- C/ La stipulation pour autrui.
- Chapitre VI : SANCTION DE L’INEXECUTION DU CONTRAT
- Titre II : LES CONTRATS ADMINISTRATIFS
- A/ L’exécution des contrats administratifs
- TITRE III : LES CLAUSES USUELLES ou CLAUSES RELATIVES A LA VENTE
- A/ La clause de réserve de propriété ;
- B/ Les clauses de garanties
- Clause étendant la garantie :
- Clause restreignant la garantie :
- C/ Clause de variation de prix
- C/ Clause de non concurrence
- D/ Clause pénale
- D/Clause résolutoire :
- E/ Compétence et arbitrage
- F/Clauses de prorogation-reconduction
- Les clauses de prorogation
- Les clauses de reconduction
- Principe fondamentale du droit des contrats ( l’autonomie de la volonté )
- 1)-Classification des contrats
- La nullité , sanction des conditions de validité des contrats .
- a)– la nullité absolue
- b)- la nullité relative ou rescision
- c)- les effets de la nullité des contrats
- 2)-Les effets du contrat :
- A)– Les effets juridiques entre les parties
- a)-le contrat s’impose aux parties :
- b)-le contrat s’impose au juge .
- B)- Les effets du contrat à l’égard des tiers : relativité des contrats
On sait que le « droit naturel » est extrêmement incertain, faute de contenu qui se
retrouve en tout temps et en tous lieux ; s’il est cependant un concept qui présente
cette universalité et cette permanence, qu’aucune société ou groupe humain n’a pu
ignorer, c’est bien celui de la parole donnée « Pacta sunt servanda » : les accords
doivent être respectés.
S’agissant des rapports des membres du groupe social entre eux, cette notion
intéresse fondamentalement le droit civil, entendu au sens large des relations entre
sujets de droit (ce qui inclut le droit des affaires).
Le droit public y est moins sensible, puisqu’il est dominé par un rapport hiérarchique
entre l’état et les sujets de droit. Mais la force de la technique est telle que la
puissance publique y a recours et que les contrats administratifs connaissent un
développement continu.
La théorie des contrats apparaît donc occuper en droit privé une place centrale : sur
le plan pratique parce qu’elle est de très loin la source la plus fréquente d’obligations
; sur le plan théorique parce que les notions qu’elle met en œuvre ont essaimé dans
tous les domaines y compris ceux où il s’agit d’institutions et non d’accords privés
(droit de la famille par exemple).
On peut dire que la théorie des contrats est au cœur du droit privé et qu’elle en
innerve toutes les disciplines.
Au Maroc le contrat est réglementé par le DOC (Dahir des obligations et contrats),
texte législatif datant de 1913 et qui a été institué par les autorités du protectorat
français.
Le DOC comprend deux grandes parties : l’une relative aux obligations en général et
l’autre relative aux différends contrats déterminés et aux quasi-contrats qui s’y
attachent tels que la vente, l’échange, le louage, le dépôt et le séquestre, le mandat,
le prêt, l’association, le contrat aléatoire, la transaction, le cautionnement, le
nantissement et les différents espèces de créanciers.
Mais les contrats sont aussi régis par le code de Commerce tel qu’il fût modifié par le
DH n°1-96-8-83 du 1er Août 1992. Il s’agit particulièrement des contrats
commerciaux : le nantissement avec dépossession et sans dépossession. Le contrat
d’agence commerciale, (Art. 393 du C.C), le courtage, la commission et le crédit-bail
(Art. 431 à 442), le contrat de transport des personnes et des choses (Art.443 à 486),
contrats bancaires (Art. 487 à 528), la cession des créances professionnelles (Art.
529 à 536), le nantissement des titres (Art. 537 à 544)
Le DOC comme le code de commerce apparaît comme des codes libéraux mettant
l’accent sur la liberté individuelle et sur la volonté humaine.
Cette théorie prend sa source dans la doctrine libérale de la fin XIXe siècle « laisser
faire, laisser passer »., « Les hommes naissent libres et demeurent libres et égaux
en droits », théorie rousseauiste du contrat social. Tous les rapports sociaux
reposent sur les volontés individuelles et libres d’individus égaux.
Selon ce point de vue, la liberté d’un individu ne peut être limitée que par sa propre
volonté ; le contrat est supérieur à la loi qui doit se borner à être supplétive à la
volonté des parties.
Le consensualisme présente des dangers notables. D’abord les parties peuvent avoir
mal apprécié la portée de leur engagement ou s’exposer à une fraude du contractant
(contrat de vente d’immeuble, contrat de mariage). D’autre part, les tiers peuvent
ignorer des contrats qui ne seraient pas sans incidence pour eux (constitution
d’hypothèque….). Enfin, l’intérêt général peut lui même à avoir à souffrir du
consensualisme : évasion fiscale (contrat de donation…), violation des règles
impératives (contrat du travail…...).
De nos jours, les contrats ne valent qu’autant qu’ils respectent les dispositions
législatives impératives :
Les exigences de forme qu’on rencontre n’apparaissent que comme des exceptions
à ce principe (la vente d’immeuble art.489, l’échange d’un immeuble art. 620 ; le
contrat de société ayant pour objet un immeuble art.987).
La grande diversité des contrats appelle une mise en ordre qui se réalise au moyen
de regroupements dans des ensembles plus ou moins homogènes. Le code civil
français fait état de certaines classifications dans ses articles 1102 et suivants
(contrats synallagmatiques et contrats unilatéraux, contrats commutatifs et contrats
aléatoires, contrats de bienfaisance et contrats à titre onéreux).
Les contrats nommés correspondent à une opération définie, dont le régime est fixé
par un texte (contrat de vente, de louage, de dépôt).
Les contrats innomés sont ceux qui n’ont pas été spécialement prévus par le texte
législatif mais les besoins de la vie sociale peuvent susciter l’apparition
Cette catégorie recouvre les contrats sui generis, créés par les parties pour répondre
à un besoin spécifique mais aussi tous les montages et opérations issus de la
pratique professionnelle (contrat d’affacturage).
Pour classer les contrats d’après leur contenu, il faut tenir compte de la réciprocité
des engagements, du but poursuivi par les parties .
Le 1er est celui qui fait naître des obligations à la charge des deux parties qui sont à
la fois débitrice et créancière.
Exemple : Le contrat de vente. Le vendeur doit livrer la marchandise (il est donc
débiteur de la marchandise) et, en contrepartie, il est en droit d’exiger le paiement du
prix correspondant à la marchandise (il est créancier du prix). Réciproquement,
l’acheteur doit payer le prix de la marchandise (il est donc débiteur du prix) et, en
contrepartie, il doit recevoir la marchandise (il est donc créancier de la marchandise.
Contrat unilatéral
Le contrat à titre onéreux est celui qui assujettit chaque partie à faire ou à donner
quelque chose.
Là encore la distinction est utile car les contrats à titre gratuit, en raison des dangers
qu’ils représentent, sont soumis à des règles spéciales.
Le contrat commutatif est un contrat à titre onéreux par lequel les parties s’engagent
réciproquement à fournir à l’autre partie une contrepartie déterminée et équivalente
(le contrat de vente et le contrat de louage.)
Cette prestation ne sera déterminée qu’au jour de la survenance d’un événement qui
est incertain au moment de la conclusion du contrat (jeu, assurance, rente viagère).
Les contrats formels sont ceux dans la validité est subordonnés à l’accomplissement
de certaines formalités.
Les contrats réels sont ceux qui nécessitent pour leur validité et leur création un
accord de volonté et la remise de la chose (le contrat de prêt).
En effet, l’article 2 du DOC énonce que « les éléments nécessaires pour la validité
des obligations qui dérivent d’une déclaration de volonté sont :
-2° Une déclaration valable de volonté portant sur les éléments essentiels de
l’obligation
Section 1 Le consentement :
- L’offre doit indiquer la volonté de son auteur d’être lié en cas d’acceptation. Si
aucun délai n’a été fixé, elle peut être retirée tant qu’elle n’a pas été acceptée, sous
réserve de respecter un délai raisonnable dont la durée est souverainement
appréciée par les juges du fonds.
- L’acceptation doit être pure et simple. Si tel n’est pas le cas, elle sera qualifiée de
contre-proposition. Pour être valable, l’acceptation doit être expresse. Toutefois,
dérogeant au principe en vertu duquel le silence ne vaut pas acceptation, la
jurisprudence admet, notamment, que s’il existe des relations d’affaires suivies entre
deux commerçants , le silence peut être source d’obligations.
Le législateur exige dans de nombreux cas qu’un acte soit passé par écrit , à peine
de nullité du contrat. Dans ces hypothèses, l’écrit est requis non plus pour la preuve
mais pour la validité du contrat. (Ex. : contrat de vente d’un bien immobilier ou de
location gérance ou de nantissement d’un fonds de commerce et cession de brevets)
De même, la loi peut exiger des formes particulières de rédaction. Ainsi, la clause
attributive de juridiction doit-elle apparaître de manière nette dans le contrat.
Mais dans la majorité des cas l’écrit est exigé, non pour la validité du contrat mais
pour une question de preuve. :
le principe est que la preuve des actes juridiques se fait par écrit. Cette règle est
posée par le DOC, dés que la valeur excède 250 DH. Si celui-ci n’a pas été dressé, il
ne sera pas possible de rapporter la preuve par présomption ou par témoignage.
Si l’écrit est sous-seing privé et que son origine n’est pas contestée, il fait foi de son
contenu et de sa date jusqu’à preuve du contraire. Cette preuve contraire doit être
rapportée par écrit.
Toutefois, à l’égard des tiers, la date n’est pas opposable que si elle est certaine
(enregistrement).
A défaut de respecter cette règle, l’écrit sera dépourvu de toute force probante
Dans tous les cas où la preuve écrite est exigée, elle peut être remplacée par un
mode de preuve qui lie le juge (l’aveu judiciaire, le serment décisoire);En matière
commerciale, pour les actes de commerce passés entre commerçants, la preuve se
fait par tous moyens. Si l’acte est mixte, la preuve est libre contre le commerçant et
littérale contre le non-commerçant.
Le consentement du contractant doit être protégé car le contrat entraîne des
conséquences importantes pour les contractants.
L’erreur, le dol, la violence, la maladie et les cas analogues peuvent quand elles sont
constatées provoquer l’annulation du contrat.
L’erreur consiste dans une fausse représentation de la réalité qui a conduit une
personne à contracter et qui ne l’aurait pas fait si elle avait connu la réalité.
Le contrat repose sur un quiproquo. L’erreur peut porter sur la nature du contrat (une
personne pensait conclure un contrat de location, alors que l’autre pensait vendre le
bien). Ou encore sur son objet (une personne pensait acquérir un immeuble alors
que l’autre vendait des parts sociales) Ce type d’erreur est souvent sanctionné par la
nullité absolue du contrat.
➢ L’erreur vice du consentement qui porte sur la substance, soit sur la personne :
L’erreur de la substance doit porter sur une qualité qui a eu une influence
déterminante sur le consentement (qualité de l’objet lui-même, soit l’aptitude de
l’objet à réaliser le but poursuivi).
Il n’est pas nécessaire que l’erreur soit commune aux deux parties, l’erreur d’une
partie suffit.
➢ L’erreur indifférente qui ne remet pas en cause la validité du contrat , soit parce
qu’elle ne porte pas sur une qualité substantielle du contrat , soit parce qu’elle porte
sur la valeur ou encore soit parce qu’elle porte sur les motifs qui ont amené les
parties à contracter. Exemple : Achat d’une maison parce que l’on a cru par erreur
hériter une certaine fortune.
Le dol est en fait une erreur provoquée. Le contractant par des manœuvres,
provoque une erreur chez son partenaire qui détermine ce dernier à contracter.
La victime doit intenter une action en nullité relative dans l’année de la découverte du
dol. L’auteur du dol peut être condamné à payer des dommages-intérêts, car le dol
est considéré comme un délit civil.
C/ La violence (46 –47-48-50-51 du doc)
La nullité du contrat peut être demandée par la victime, dans l’année à compter du
jour où la violence a cessé.
Dans certains cas, le législateur, a prévu pour certains contractants un délai impératif
de « réflexion » qui permet au destinataire de l’offre de réfléchir à la portée de son
engagement (possibilité de rétractation, en général, elle est de 7 jours). Le
contractant doit être informé de cette faculté de rétractation par les termes du contrat.
Section 2 : La capacité juridique (articles 3 –4-5-6-7-8-9-10-11-12-13
du doc) (nouveau code de la famille : livre IV : arts. 206 à 276).
Au Maroc, l’incapacité est régie par le nouveau code de la famille (Loi n°70-03
portant code de la famille.
La capacité peut être définie comme l’aptitude d’une personne à acquérir des droits
et à les exercer.
C’est la faculté qu’a la personne d’acquérir des droits et d’assumer des obligations
tels que fixés par la loi. Cette capacité est attachée à la personne durant toute sa vie
et ne peut lui être enlevée (art.207 du n.c. de la famille).
L’objet peut être défini comme ce à quoi le débiteur est tenu envers le créancier
exemple : transférer la propriété d’un bien, verser un prix, effectuer un travail,
s’abstenir d’accomplir un acte.
➢ L’objet doit être licite. L’article 57 du DOC énonce que seuls « les choses, les faits
et les droits incorporels qui sont dans le commerce peuvent...former objet
d’obligation..... »
S’il s’agit d’un corps certain sa détermination ne pose pas de problème. En revanche
s’il s’agit d’une chose de genre, il faut que l’espèce soit déterminée que sa quotité
soit au moins déterminable. Le contrat peut être annulé pour indétermination du prix.
Sauf si les parties conviennent d’une méthode de détermination du prix.
➢ Le prix doit être juste sous peine de voir le contrat rescindé pour lésion.
Dans la plupart des cas l’objet de l’obligation consiste dans le paiement d’une
somme d’argent.
Section 4 : La cause
L’article 6 du DOC dispose « que toute obligation est présumée avoir une cause
certaine et licite » et l’article 64 ajoute que » lorsque la cause est exprimée, elle est
présumée vraie jusqu’à preuve du contraire. »
La nullité d’un acte est la sanction de la violation des règles édictées par la loi quand
à, cet acte. Cette sanction consiste dans la suppression de l’acte. Mais selon
l’importance de la règle violée, la sanction sera plus ou moins brutale,
l’anéantissement de l’acte plus ou moins complet.
Dans le cas d’une vente par exemple, l’acquéreur restituera la chose et le vendeur
restituera le prix.
Ce principe comporte d’importantes exceptions
Lorsqu’un contrat est annulé comme illicite ou immoral, l’action en restitution peut se
heurter à une fin de non-recevoir tirée de l’adage « nul ne peut se prévaloir de sa
propre immoralité »
Cependant, la rupture ne doit pas être abusive ; un certain préavis doit être respecté.
Pour le contrat de travail à durée indéterminée, l’employeur doit se fonder sur une
cause réelle et sérieuse pour licencier le salarié qui, dans le cas contraire, percevra
des dommages intérêts
L’article 231 du DOC stipule que « Tout engagement doit être exécuté de bonne foi
et oblige non seulement à ce qui y est exprimé, mais encore à toutes les suites que
la loi, l’usage ou l’équité donnent à l’obligation d’après sa nature »
Cette notion est de plus en plus souvent évoquée par le juge, dans un meilleur but
d’équité contractuelle.
La bonne foi recouvre plusieurs notions : le devoir de loyauté d’une part, le devoir de
coopération d’autre part.
La jurisprudence sanctionne ce manque de loyauté et plus encore si le débiteur de
l’obligation est un professionnel. (Le médecin doit informer des risques encourus
avant un traitement, le banquier envers son client ou une caution.)
De plus le créancier ne doit rien faire qui rendrait l’exécution de l’obligation plus
coûteuse ou plus difficile pour le débiteur.
Il faut que le contractant facilite l’exécution du contrat et prenne toutes les mesures
édictées par les usages et la bonne foi pour arriver au but.
Les professionnels notamment doivent conseiller leurs clients sur une situation
d’ensemble :
Exemple : un garagiste doit attirer l’attention d’un client sur la disproportion des frais
à engager pour réparer une voiture, par rapport à sa valeur vénale.
Le législateur ne prévoit pas la possibilité de révision du contrat en cas de
changement imprévu des circonstances (théorie de l’imprévision) sauf cas
exceptionnels. (
Le contrat légalement formé s’impose aux parties et doit être exécuté de bonne foi, il
ne peut être révoqué unilatéralement, ni en principe être modifié même en cas de
changement imprévu des circonstances.
L’article 230 du DOC stipule « Les conventions légalement formées tiennent lieu de
loi à ceux qui les ont et ne peuvent être révoquées que de leur consentement mutuel
ou dans les cas prévus par la loi ».
Par conventions légalement formées, il faut entendre celles qui ne peuvent être
frappées de nullité par suite de l’existence d’un vice de volonté (erreur, dol, violence,
lésion), par suite d’un défaut de capacité, d’une absence d’objet ou d’un objet
contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs.
Si elles sont légalement formées, elles sont obligatoires entre parties : celles-ci,
ayant librement contracté et apprécié les conséquences de leur acte, doivent s’y
tenir.
Le contrat s’impose au juge. Ainsi, quand les clauses du contrat sont claires et
précises, le juge doit respecter la volonté des parties. Mais si certaines clauses sont
mal rédigées et apparaissent à l’évidence équivoques, confuses ou contradictoires,
ou qu’elles paraissent au juge comme contraires « au but poursuivi » par les
contractants, dans ce cas la clause est jugée non « claire et précise » et le juge peut
l’interpréter.
Quand il s’agit d’une nouvelle loi, législateur, en principe, respecte la force obligatoire
du contrat, la stabilité des situations contractuelles est souhaitable.
Seules les lois d’ordre public écartent la survie de la loi ancienne dans les contrats.
- la rescision pour lésion (art. 55 et 56 « est réputée lésion toute différence au-delà
du 1/3 entre le prix porté au contrat et la valeur effective de la chose ». La lésion ne
vicie la convention que dans certains contrats où à l’égard de certaines personnes
(les incapables ou le contrat de vente d’immeuble).
La lésion peut être définie comme le préjudice subi par une partie au contrat,
résultant d’une disproportion entre les prestations dès l’origine du contrat.
« La lésion ne donne pas lieu à la rescision, à moins qu’elle ne soit causée par le dol
de l’autre partie ou de celui qui la représente ou qui a traité pour elle, et sauf
l’exception ci-après » (article 55 du DOC)
Nombreux sont en effet, les événements imprévus, extérieurs aux parties qui
risquent de modifier les prévisions initiales et contrarier l’exécution du contrat.
Certains de ces événements vont jusqu’à provoquer une impossibilité d’exécuter. Est
alors sollicitée la théorie de la force majeure pour régler tant le sort du contrat que la
responsabilité civile contractuelle.
D’autres circonstances ont un effet moins radical, elles rendent l’exécution du contrat
beaucoup plus difficile, beaucoup plus onéreuse sans que l’on constate pour autant
une impossibilité d’exécution.
Au Maroc, comme en France, les rédacteurs du code civil et du DOC, n’ont pas pris
en compte le phénomène de l’imprévision qui n’est autre qu’une question d’ordre
économique et financier qui se traduit par un déséquilibre important entre les
prestations réciproques (exemple : cas de dépréciation monétaire).
Une célèbre jurisprudence française annonce son hostilité à la théorie de
l’imprévision de la manière suivante :
« Dans aucun cas, il n’appartient aux tribunaux , quelque équitable que puisse leur
paraître leur décision, de prendre en considération le temps et les circonstances pou
modifier les conventions des parties et substituer des clauses nouvelles à celles qui
ont été librement acceptées par les parties » (Cass. Civ. 6 Mars 1876, affaire Canal
De Craponne).
Pour remédier à cette situation, les contractants ont la possibilité de prévoir des
clauses d’adaptation automatique dont le meilleur exemple est la clause d’indexation,
ou prévoir des clauses de révision et plus particulièrement de renégociation telle que
la clause de hardship comme en matière des contrats internationaux.
Cette clause qu’on traduit parfois par clause d’imprévision met à la charge des
contractants une obligation de renégocier tout ou une partie du contrat afin de
maintenir l’équilibre contractuel initial. Si les parties n’ont prévue aucune stipulation
relative à l’imprévision ; en l’absence de renégociation spontanée, le contrat devra
être exécuté même s’il est déséquilibré.
Parag I : Le principe
Ce sont ceux qui tiennent un bien ou un droit déterminé de l’une des parties
contractantes. C’est le cas d’un acheteur, d’un donataire, d’un légataire particulier.
On appelle « ayant cause particulier » ou « à titre particulier » celui qui a acquis un
bien ou droit déterminé. (Acheteur, donataire, un légataire particulier)
Le principe est celui de l’intransmissibilité. Les ayants cause à titre particulier ne sont
concernés ni par les dettes ni par les créances nées dans des contrats passés par
leur auteur.
Exemple ; l’acquéreur d’un fonds de commerce n’est pas tenu des dettes du cédant,
même relatives à l’exploitation du fonds ; cependant :
Dans certains cas précis, le contrat passé par l’auteur peut engager l’ayant cause à
titre particulier :
Exemples :
Le contrat de bail : si le propriétaire décède ou vend l’appartement, le contrat est
opposable aux héritiers ou à l’acheteur.
Le contrat de travail : l’acquéreur d’un fonds de commerce ou d’une entreprise est
tenu de respecter tous les contrats de travail passés par son prédécesseur.
Le contrat d’assurance, si la chose est transférée, l’assurance continue de plein droit.
B/ Les créanciers chirographaires sont des tiers à l’endroit de toutes les
conventions passées par leur débiteur. Cependant, ils ont un droit de gage général
sur le patrimoine de leur débiteur. Ils restent néanmoins extrêmement intéressés par
toutes conventions qui sont susceptibles d’altérer la consistance du patrimoine de
leur débiteur (action oblique, action paulienne). Ces deux actions n’ont pour effet que
de permettre au créancier chirographaire, tiers à l’endroit de la convention passée
par son débiteur, objet de son droit de gage général de préserver ce patrimoine.
La loi reconnaît au créancier privilégié l’action directe qui lui permet de se saisir du
contrat et spécialement de la créance conclue par son débiteur pour obtenir
paiement du contractant de celui-ci. (L’action des ouvriers du bâtiment contre le
maître de l’ouvrage.
Les ayant cause à titre universel ou universel sont les personnes qui recueillant la
totalité ou une partie du patrimoine Selon l’article 229 du DOC :
« Les obligations ont effet, non seulement entre les parties, mais aussi entre leurs
héritiers ou ayant cause, à moins que le contraire ne soit exprimé ou ne résulte de la
nature de l’obligation ou de la loi. Les héritiers ne sont tenus toutefois que jusqu’à
concurrence des forces héréditaires et proportionnellement à l’émolument de chacun
d’eux. Lorsque les héritiers refusent d’accepter la succession, ils ne peuvent y être
contraints et ils ne sont nullement tenus des dettes héréditaires : les créanciers ne
peuvent, dans ce cas, que poursuivre leurs droits contre la succession ». Pour plus
de précisions, voir le nouveau code de la famille Titre IX de la liquidation de la
succession : arts. 373 à 395).
Mais on parle aussi de tiers « absolus « ou pénitus extranei. Ils sont ceux qui n’ont
aucun rapport juridique avec l’un ou l’autre des contractants.
.
Le principe de la relativité du contrat apparaît à travers les dispositions de l’article
228 cité plus haut, il signifie que les contrats n’engagent que les parties qui les ont
volontairement acceptées, les tiers c’est-à-dire les personnes étrangères à ces
rapports contractuels, ne sont pas, en principe, concernés par cette situation
juridique.
Toutefois, les tiers ne peuvent ignorer les situations objectives, crées par le contrat.
On dit que le contrat est opposable aux tiers. (Principe de l’opposabilité du contrat
aux tiers).
Vis à vis des tiers, le contrat est un fait social, les tiers doivent le respecter et
accepter de tenir compte des effets qu’il produit entre les parties. Les tiers sont en
droit de se prévaloir de cette même situation, c’est-à-dire de l’invoquer à leur profit
Cette opposabilité est subordonnée des fois à un acte de publicité destiné à informer
les tiers de l’existence de cette situation juridique objective. (Exemple en cas de
vente d’un fonds de commerce).
De même, les tiers doivent s’abstenir de tout comportement susceptible de porter
atteinte à une situation juridique objective :
Exemple : le contrat de travail conclu entre un employeur et le salarié , le tiers
(employeur concurrent) ne doit pas entrer en contact avec le salarié pour tenter de le
débaucher et de le faire travailler pour son propre compte, sous peine d’être exposé
à des sanctions.
Les tiers complètement étrangers au contrat peuvent s’appuyer sur ce contrat pour
en tirer les conséquences juridiques.
Exemple : le conjoint et les enfants d’un passager victime d’un accident de transport
peuvent invoquer l’existence du contrat de transport pour engager la responsabilité
du transporteur et demander des dommages intérêts
Des cas peuvent se présenter où le contrat produit des effets obligatoires à l’égard
des tiers. Il s’agit essentiellement des contrats collectifs et de la stipulation pour
autrui.
Il s’agit d’un contrat passé entre d’une part un ou plusieurs syndicats de salariés et
un ou plusieurs employeurs en vue de régler des problèmes liés au travail : salaires,
congés etc. Ces accords produisent des effets à l’égard des salariés comme s’ils les
avaient personnellement signés.
B/ La représentation
La représentation peut être définie comme le mécanisme par lequel une personne (le
représentant) accomplit un acte juridique pour le compte d’une autre personne (le
représenté) de sorte que les droits et obligations découlant de l’acte se fixent sur la
personne du représenté. (Représentation légale et représentation contractuelle, la
déclaration de command et la commission…).
L’article 33 du DOC pose la règle suivante ; « Nul ne peut engager autrui, ni stipuler
pour lui ..... ». Mais l’article 34 autorise la stipulation pour autrui :
« Néanmoins, on peut stipuler au profit d’un tiers, même indéterminé, lors..... que
telle est la cause d’une convention à titre onéreux que l’on fait soi-même ou d’une
libéralité qu’on fait au promettant».
Exemple : « l’Assurance vie » d’un emprunteur en faveur de l’organisme de crédit ; «
l’Assurance passagers au profit des personnes que l’on transporte gratuitement « ;
l’Assurance individuelle accidents de travail » que les chefs d’entreprise peuvent
souscrire a profit de leurs employés pour compléter les prestations de sécurité
sociale.
Ainsi définie, la stipulation pour autrui peut soit réaliser une donation indirecte
(assurance vie au profit de la famille), soit éteindre une dette vis-à-vis du tiers
bénéficiaire (assurance vie au profit d’un prêteur d’argent.).
Exemple : À supposer qu’un commerçant assuré sur la vie soit mis en liquidation
judiciaire, puis décède, le tiers bénéficiaire percevra le capital sans avoir à redouter
les poursuites des créanciers du défunt. A moins que le contrat d’assurance
n’apparaisse comme une fraude à leur égard… mais ce qui restera à démontrer.
D’une manière plus générale, une stipulation pour autrui peut se greffer sur quantité
de contrats et on a même vu la jurisprudence « découvrir » dans certains cas des
stipulations pour autrui tacites. Exemple :
Stipulation du voyageur en faveur de ses héritiers ; (obligation de sécurité résultant
du contrat de transport).
Assurance vie d’un emprunteur en faveur de l’organisme de crédit, assurance
individuelle accidents de travail que les chefs d’entreprise peuvent souscrire au profit
de leurs employés.
Bilatéral dans sa formation (assureur/ assuré), le contrat de stipulation pour autrui
devient triangulaire quant à ses effets (stipulant, promettant et bénéficiaire). Celui-ci
doit être déterminé ou moins déterminable).
En effet, la stipulation pour autrui produit ses effets :
Exemples : A supposer qu’un commerçant assuré sur la vie soit mis en liquidation
judiciaire, puis décède, le tiers bénéficiaire percevra le capital sans avoir à redouter
les poursuites du créancier du défunt, à moins que le contrat d’assurance
n’apparaisse comme une fraude à leur égard……mais ce qui restera à démontrer.
La stipulation pour autrui si elle n’est pas acceptée, reste révocable. Si le bénéficiaire
l’a acceptée, le stipulant ne pourra plus la révoquer.
Il va de soi que Celui qui n’exécute pas les obligations mises à sa charge par le
contrat engage sa responsabilité contractuelle.
La mise en jeu de la responsabilité contractuelle du débiteur suppose la réunion de
trois conditions
: Une faute contractuelle
Un dommage
Un lien de causalité entre la faute et le dommage.
La faute consiste dans une inexécution du contrat qui peut être totale ou partielle.
Il appartient au créancier de rapporter la preuve de l’inexécution.
Si l’obligation inexécutée est une obligation de moyen, le créancier devra rapporter la
preuve que le débiteur a commis une faute.
Si l’obligation inexécutée est une obligation de résultat,, le créancier devra
simplement rapporter la preuve que le débiteur n’a pas atteint le résultat escompté.
Dans tous les cas le débiteur peut s’exonérer lorsque l’inexécution provient de la
force majeure. Celle-ci est définie par le DOC comme « ….Tout fait que l’homme ne
peut prévenir, tel que les phénomènes naturels (inondations, sécheresses, orages,
incendies, sauterelles), l’invasion ennemie, le fait du prince, et qui rend impossible
l’exécution de l’obligation » d’un cas fortuit ou du fait du créancier.
Si l’impossibilité n’est que momentanée, l’exécution du contrat sera seulement
suspendue
L’inexécution n’entraîne pas de plein droit une obligation à réparation, il faut que le
créancier ait subi un dommage. Si l’inexécution est totale, le dommage est présumé
et le créancier devra alors en déterminer le dommage.
Si l’inexécution n’est que partielle, le créancier devra alors prouver l’existence du
dommage. La preuve du dommage et de son montant peut se faire par tous moyens.
Le dommage peut être matériel, moral ou corporel et il doit répondre à un certain
nombre de conditions pour être réparable. :
La mise en demeure se fait soit par lettre recommandée, soit par acte d’huissier La
mise en demeure permet de constater officiellement le retard mis par le débiteur pour
honorer ses engagements. Sans cette mise en demeure, le débiteur pourra invoquer
, devant le juge, que l’inexécution du contrat provient du retard dont il a cru
bénéficier.
Aux termes de l’art.265 du DOC, « le débiteur est considéré être mis en demeure par
la seule échéance du terme fixé par le contrat. »
La clause pénale peut être prévue, elle a l’avantage de fixer d’avance les
dommages-intérêts compensatoires. Cette clause fait perdre au juge son pouvoir
d’appréciation.
Parmi les contrats nommés, le contrat synallagmatique caractérisé par
l’interdépendance et la réciprocité des obligations des contractants ; la partie lésée,
en cas d’inexécution fautive, pourra suspendre l’exécution de son obligation
((l’exception d’inexécution) ou demander la résolution de son contrat en justice (la
résolution pour inexécution).
Cette résolution ne peut intervenir de plein droit, sauf si les parties l’avaient inclue
dans le contrat. La résolution doit être demandée en justice. Cependant ce recours
n’est pas d’ordre public ; il est permis d’y renoncer dans une clause contractuelle.
(Arrêt français de la Chambre commerciale du 7 Mai 1984)
Par ailleurs, la résolution du contrat peut résulter d’une inexécution dont la cause est
une force majeure ou un cas fortuit.
Le contrat n’est pas anéanti mais tout simplement suspendu. Pour que cette
exception puisse jouer, il faut que les parties soient dans le cadre d’obligations
réciproques, corrélatives et ayant une communauté d’origine c’est-à-dire l’inexécution
d’un contrat synallagmatique.
Pour réaliser ses objectifs de gestion de service public, l’administration publique est
amenée assez fréquemment, à utiliser, en dehors de son pouvoir d’action unilatérale,
des procédés contractuels basés sur le principe de l’autonomie de la volonté et
l’égalité des cocontractants.
Cependant, la nature spécifique de sa mission liée à la réalisation de l’intérêt général
fait que la plupart des contrats administratifs dérogent à ces principes fondamentaux.
Les critères distinctifs d’un contrat administratif tels qu’ils sont dégagés par la
jurisprudence sont au nombre de trois et concernent :
Le contrat administratif peut porter sur divers domaines (marchés de travaux publics
ou de fournitures, marchés d’études, contrat d’emprunt public...etc.).
➢ Pouvoir de sanctions :
Le pouvoir de sanction permet à l’Administration d’infliger à son cocontractant des
sanctions sans avoir à recourir à la justice, car l'administration cherche à garantir la
continuité du service public.
Les sanctions dont dispose l’administration sont nombreuses :
En principe, l’accord des parties sur le prix et la chose emporte transfert de propriété
de la chose vendue donc transfert des risques.
La clause de réserve de propriété pallie ces inconvénients en permettant au vendeur
de retarder ce transfert jusqu’au paiement du prix.
La clause doit être contenue dans un écrit et doit donc être acceptée par l’acheteur
au plus tard au moment de la livraison.
« Le vendeur conservera la propriété des marchandises vendues jusqu’à complet
paiement du prix. La remise d’un titre créant une obligation de payer ne constitue pas
un paiement au sens de la présente clause.
Les dispositions ci-dessus ne font pas obstacle, au transfert, à l’acheteur , dès la
livraison, des risques de détérioration ou de perte des biens ainsi que des
dommages qu’ils pourraient occasionner. »
Les biens vendus sont garantis contre tous vices cachés et apparents pendant une
durée de ……..à compter de la livraison
Le vendeur s’engage à remplacer gratuitement les pièces reconnues défectueuses
les frais de main-d’œuvre, de démontage, de remontage, de transport (à préciser)
seront à la charge du vendeur.
Le vendeur s’engage à remplacer le bien vicié pendant la durée nécessaire à sa
remise en état ».
b) Clause restreignant la garantie :
Pour être valable, la stipulation d’indexation doit être expressément prévue par les
parties.
Le choix de l’indice doit être précis. Il doit être en relation avec l’objet du contrat ou
l’activité de l’une des parties.
Il faut aussi prévoir un indice de substitution dans l’hypothèse où celui choisi au
contrat viendrait à disparaître avant le paiement.
« Par les présentes les parties conviennent que le prix fixé ci-dessus variera en
hausse ou en baisse en fonction de la variation de l’indice X tel que publié par ….
;L’indice servant de référence est celui du …..trimestre de l’année….
La variation sera appliquée tous les …… à la date ……
En cas de disparition de l’indice, le calcul s’effectuera sur la base de l’indice de
remplacement en utilisant le coefficient de corrélation nécessaire.
En l’absence d’indice de remplacement et à défaut d’accord des parties sur un
nouvel indice, celui-ci sera déterminé par le président du tribunal de commerce de
…… »
b) Clause de garantie de baisse
Celle-ci va permettre de répercuter sur l’acheteur les baisses du cours des
marchandises sans lui faire supporter les hausses éventuelles.
Elle peut prendre la forme suivante :
Ces clauses se rencontrent très fréquemment ; les contractants vont prévoir, que
pendant l’exécution du contrat et/ou la période post-contractuelle, l’un d’entre eux ne
pourra exercer une activité qui concurrencerait celle de l’autre.
La validité des clauses de non-concurrence suppose :
« Monsieur…….. s’engage pendant une durée de ……. Qui courra à compter de son
départ effectif de la société à ne pas exercer sous quelque forme que ce soit l’activité
de …….. qu’il a exercé durant son contrat de travail, qu’il exercera directement ou
indirectement pour son propre compte dans le département où l’entreprise a son
siège social ».
Dans une vente de fonds de commerce, elle pourra prendre la forme suivante :
« Le vendeur s’engage à ne pas établir ou à exercer directement ou indirectement
une activité de même nature que celle exercée dans le fonds cédé pendant une de
…..ans à compter de la vente et dans un rayon de ….kilomètres à vol d’oiseau du dit
fonds »
D/ Clause pénale
Cette clause va permettre d’évaluer de manière forfaitaire l’indemnité qui sera due
par le débiteur en cas d’inexécution, mais elle ne doit pas être un moyen détourné
d’obtenir l’exécution du contrat.
Le montant de cette indemnité est fixé librement par les parties . Cependant le juge
peut, d’office, modérer ou augmenter la peine qui avait été convenue si elle est
manifestement excessive ou dérisoire.
« A défaut d’exécution par Mr –Mme …….de ses obligations dans les délais prévus à
la présente convention, et après mise en demeure d’exécuter ses engagements dans
un délai de ……jours adressée par lettre recommandée avec accusé de réception
restée sans effet. Mr/Mme Z devra verser à Mr /Mme X une somme de …..dirhams à
titre de dommages et intérêts forfaitaires »
D/Clause résolutoire :
« En cas d’inexécution par l’une des parties de l’une quelconque de ses obligations,
le contrat sera résolu de plein droit , sans aucune formalité judiciaire, sans avis ni
mise en demeure au profit de l’autre partie , sans préjudice des dommages-intérêts
qui pourraient être réclamés à la partie responsable de l’inexécution »
« En cas d’inexécution par l’une des parties des obligations visées aux articles ……,
le contrat sera, si bon le semble au créancier des obligations inexécutées , résolu de
plein droit sans formalité judiciaire, sans préjudice de dommages-interêts qui
pourraient être réclamés à la partie responsable de l’inexécution.
La résolution prendra effet ….jours après mise en demeure d’exécuter contenant
indication de la volonté de faire jouer la clause, restée infructueuse »
E/ Compétence et arbitrage
Ces clauses ont pour but de désigner par avance la juridiction qui aura à connaître
des litiges relatifs à la formation, l’exécution ou l’interprétation du contrat. Elles sont
valables entre commerçants. Il s’agira de recourir : soit aux tribunaux étatiques, soit à
la médiation ou à l’arbitrage.
Ces clauses doivent être mentionnées de manière très apparente.
Le recours a l’arbitrage peut résulter soir d’un compromis, pour résoudre un différend
qui intervient pendant l’exécution du contrat, soit d’une clause d’arbitrage qui est
prévue dans le contrat, au moment de sa rédaction.
Le choix de recourir à l’arbitrage se fait soit par un compromis soit par l’insertion
d’une clause compromissoire dans le contrat
.
b) Le compromis
« Tous les différends qui pourraient naître du présent contrat, notamment concernant
sa validité, son interprétation, son exécution ou sa résolution, seront soumis à
l’arbitrage.
Chacune des parties désignera un arbitre au maximum dans les ….. jours de la
naissance du différend. Ces deux arbitres désigneront le troisième dans un délai de
….. jours à compter de leur désignation. Si l’une des parties ne procédait pas à cette
désignation dans le délai susvisé et après mise en demeure par lettre recommandée
avec accusé de réception, l’arbitre serait alors désigné par ordonnance de Monsieur
le Président du tribunal de 1ère instance (ou du tribunal de commerce) de
…….statuant en référé.
Il en sera de même si les deux arbitres ainsi désignés rencontraient des difficultés
quant à la nomination du troisième »
F/Clauses de prorogation-reconduction
« M …..pourra proroger le présent contrat pour une durée de …..par simple envoi
d’une lettre recommandée avec accusé de réception , exposant clairement sa
volonté de proroger le contrat, adressée à M….dans un délai de …avant l’expiration
du présent contrat. »
Enfin, la prorogation volontaire est soumise à l’accord des parties.
« Le présent contrat pourra être prorogé pour une durée de …..avec l’accord des
deux parties . Cet accord écrit devra intervenir au plus tard trois mois avant
l’expiration du contrat ».
A)– Les effets juridiques entre les parties (principe de la force obligatoire du
contrat) :
Le contrat a une force obligatoire entre les parties , il s’impose aux parties qui l’on signé et s’impose
également au juge .
B)- Les effets du contrat à l’égard des tiers : relativité des contrats :
Le DOC pose le principe de la relativité des contrats , ce principe connaît quelques exceptions .
LE CONTRAT DE VENTE
Le contrat de vente est une technique juridique usuelle , indispensable à la vie des entreprises , il
est le premier contrat examiné par les auteurs du DOC et fait partie des contrats nommés ,
justement parc que le DOC lui a consacré le premier titre du 2 éme livre intitulé « la vente ». Le
grand nombre d’article traitant de la vente (articles 478 à 678) témoignent de l’intérêt que les
auteurs du DOC accordent à ce contrat .
-Vente au comptant : le paiement peut être fait au comptant , en même temps , l’acheteur reçoit la
marchandise et effectue le paiement .
-Vente à crédit : une vente est censée être faite à crédit lorsque le vendeur accorde un délai de
paiement à l’acheteur , le terme commence à courir à partir de la conclusion du contrat ,sauf
clauses contraires .
-vente à tempérament : il s’agit d’une forme particulière de vente à crédit . Le prix est fractionné en
plusieurs échéances déterminées . Le paiement se fait par des vêtements périodiques .
La vente à crédit et la vente à tempérament n’empêchent pas le transfert de la propriété de la
chose vendu au profit de l’acheteur , ce transfert s’opère au moment même de la formation du
contrat car le contrat de vente est parfait par le simple consentement des parties , abstraction faite
du paiement ou de livraison .
Généralement le vendeur introduit dans le contrat de vente à tempérament une clause de réserve
de propriété , justement pour éviter de perdre la propriété de la chose vendue, avant le paiement
de l’intégralité du prix .
-Location-vente : le leasing , il s’agit d’un contrat de bail associé d’une promesse de vente , le
locataire verse ses mensualités (effectue des versements périodiques) au propriétaires jusqu’au
jour où le locataire peut exercer une option d’achat de la chose louée .
A la fin du contrat , le locataire à la faculté de devenir propriétaire de la chose louée .
-une responsabilité civile contractuelle qui résulte de l’inexécution d’une obligation contractuelle (
conséquence des actes juridiques)et une responsabilité civile délictuelle qui résulte à l’occasion
d’un délit ou d’un quasi-délit
1)-Obligation de résultat :
Il s’agit d’un obligation contractuelle au terme de laquelle le débiteur doit accomplir une prestation
bien précise dont le résultat est connu d’avance , au moment de la conclusion du contrat , Ex : le
contrat de transport , en effet , au terme de ce contrat , le transporteur s’engage à transporter le
passager d’un point à un autre et le transporteur sain et sauf .
Pour ce genre de contrat , il suffit au transporté d’établir le fait unique de l’inexécution du contrat
sans prouver la faute du débiteur .
La faute du transporteur est présumée , le créancier , en locurence le transporté , doit se contenter
d’apporter la preuve que le résultat stipulé par le débiteur n’a pas été réalisé , nul besoin d’apporter
donc la preuve que le débiteur a commis une faute .
2)-Obligation de moyen :
En revanche , l’obligation de moyen est une obligation en vertu de la quelle le débiteur s’engage à
faire de son mieux pour tenter de réaliser un résultat espéré , souhaité , ex :le contrat médical au
terme duquel le médecin s’engage à mettre son oeuvre toute sa science , son savoir son
expérience pour essayer de guérir le malade ; mais il ne peut garantir le résultat de son action ,
dans ce cas , le créancier doit apporter la preuve que le débiteur a commis une faute : négligence
, imprudence .
C)-la causalité :
1)-La nécessité d’un lien de causalité :
La responsabilité contractuelle du débiteur ne peut être engagée que si les créanciers apportent la
preuve qu’il y’a lien de causalité entre le dommage subi et le comportement du débiteur , ce lien
de causalité doit être certain c'est-à-dire que la victime doit apporter la preuve de l’existence d’une
relation certaine de cause à effet entre le fait dommageable et le préjudice subi .
De même ce lien de causalité doit être direct dans la mesure où le préjudice subi doit être la suite
immédiate et directe du fait dommageable .
Ce lien de causalité disparaît lorsque le dommage subi a été provoqué par une cause d’exonération
de la responsabilité .
2)-les causes d’exonération de responsabilité :
Les causes d’exonération permettent au débiteur qui n’a pas honorer son engagement , de pouvoir
échapper en partie ou en totalité , à l’obligation de réparation du préjudice causé au créancier .
Ces clauses sont spécialement utiles pour les contrats contenant des obligations de résultat ,
précisément parceque le créancier n’est pas tenu d’apporter la preuve de la faute du débiteur .
Pour pouvoir échapper à l’obligation de réparation , le débiteur doit établir que l’inexécution du
contrat ou l’exécution tardive de celui-ci provient d’une cause extérieure à sa volonté .
Ainsi l’événement de la force majeure (ou cas fortuit) , la faute de la victime ou le fait d’un tiers
constituent des causes d’exonération de la responsabilité contractuelle , le DOC définit la force
majeure ou le cas fortuit comme « tout fait que l’homme ne peut prévenir tels les phénomènes
naturels (inondations, sécheresse , orage , incendie, invasion ennemie , fait du prince) et rendent
impossible l’exécution de l’obligation . »article 229 du DOC.
Pour le fait du prince , il faut entendre les décisions des pouvoirs publics qui rendent impossible
l’exécution de l’obligation ex : la réquisition , interdiction d’importer ou d’exporter un produit ,
mobilisation etc..)
Deux conditions sont exigées pour qu’on puisse parler de force majeure :
-l’événement doit être imprévisible , c'est-à-dire il doit être brusque , inconcevable au moment de
la conclusion du contrat ex : la grève subite peut constituer un cas de force majeure ).
-l’événement doit être également irrésistible , c'est-à-dire doit rendre impossible l’exécution de
l’obligation contractuelle .
Cet événement doit être insurmontable pour le débiteur , la jurisprudence doit être stricte pour la
qualification de certains événements de force majeure , ainsi la guerre peut compliquer l’exécution
d’un contrat , le rendre plus difficile mais peut ne pas constituer un cas de force majeure .