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Théorie générale des obligations et des contrats

INTRODUCTION :

I - Section 1 : Notion d’obligation/caractère.


Le droit des obligations constitue le domaine principal de la logique juridique.
La notion d’obligation : au sens étymologique, c’est être contraint de faire quelque
chose même quand on ne le souhaite pas. C’est celui est qui est tenu ou envoyé à
faire quelque chose. Le droit des obligations est à la fois la branche du droit plus
abstraite et la plus importante. Le terme obligation reçoit dans le langage courant
plusieurs acceptations.
On distingue : l’obligation morale et l’obligation juridique.
L’obligation morale : C’est celle qui relève de la conscience individuelle et
dont l’exécution forcée ne peut être obtenue devant les tribunaux, ex : le respect,
la courtoisie. La sanction juridique est absente. L’obligation naturelle se trouve
entre l’obligation morale et l’obligation juridique, ex : devoirs entre frères et
sœurs.
Le non-respect d’une obligation morale favorise la prolifération des obligations
juridiques. L’obligation morale peut se transformer en obligation juridique.
L’obligation juridique : On a l’obligation légale imposée par la loi et
l’obligation du droit civil qui est le lien de droit unissant deux personnes (morale et
physique) en vertu duquel le créancier est en droit d’exiger quelque chose de
l’autre parti (le débiteur). Cette obligation dispose de deux faces ; une active par
le créancier qui bénéficie de l’obligation (droit patrimoniaux), et une face passive
dont le débiteur subi l’obligation (dette) une diminution du patrimoine.
II) Les caractères de l’obligation :

1- Le droit patrimonial.
Le patrimoine : caractéristique liée à la personne sujet de droit.
C’est un réceptacle destiné à accueillir tout ce qui est évalué en argent, un actif
ou un passif appelé aussi droits patrimoniaux.
A) – Droits patrimoniaux :
 Le droit personnel : c’est le droit de créance, le droit qu’une
personne a contre une autre.
Le créancier à un droit de gage général sur le patrimoine du débiteur.
Sa valeur dépend de la solvabilité (capacité du débiteur à payer) du
débiteur. C’est un droit personnel dans le sens où il ne peut jouer
que contre la personne déterminée.
 Le droit réel : c’est le droit d’une personne sur la chose. Il désigne le
pouvoir juridique reconnu à la personne sur la chose, ex : Le droit de
propriété.
 Le droit intellectuel : C’est le droit né d’une activité intellectuelle et
porte sur une création de l’esprit. Il ne porte pas sur une chose
matérielle et n’est pas dirigé contre une personne. (droits d’auteur le
savoir-faire etc….).

B) – Les droits extrapatrimoniaux :


Ce sont des droits non susceptibles d’une évaluation pécuniaire ni transmissibles
moyennant de l’argent. Ex : Droits politiques (droit de vote), Droits liés à la
personne (droit de l’homme).
2) - Le lien de droit :
Le lien entre le débiteur et le créancier est un lien de droit, ce qui signifie que le
créancier peut réclamer l’exécution devant le juge.
La réalisation de cette exécution se fait de deux manières :
- Par l’exécution forcée.
- Versement des dommages et intérêts.

II – Section 2 : Classification des obligations :


I) – La classification selon la source de l’obligation :

1) – Classification légale selon le DOC : Pourquoi serai-je obligé ? Elle


parle des causes des obligations. Ainsi aux termes de l’article premier
du DOC les obligations dérivent des :
 Les conventions et d’autres déclaration de volonté ; la
convention désigne un accord de volonté qui produit des effets de
droit. Le contrat se présente ainsi comme la première source de
création d’obligation. La source d’obligation est l’accord de volonté.
Les autres déclarations de volonté peuvent être un acte unilatéral,
ex : testament.
 Les quasi-contrats : ressemblent au contrat, mais ce n’est pas un
contrat. Par exemple : L’enrichissement sans cause Art.66, la
répétition de l’indu Art.68, et la gestion d’affaire Art.943. La source
de l’obligation est donc l’avantage injustifié.
 Les délits et quasi-délits : Le délit au droit civil (non pénal ;
infraction), est un fait illicite et intentionnel produisant un dommage
à autrui, l’auteur se trouve donc dans l’obligation de réparer ce
dommage. art 77
Le quasi-délit est un fait illicite mais non intentionnel.

2) – La classification doctrinale : moderne :


A) – Acte juridique : volontaire
C’est une manifestation de volonté destinée à produire des effets de
droits. Il peut être conventionnel (contrat) ou unilatéral.
B) – Fait juridique : involontaire
Ce sont les agissements ou événements qui produisent des effets
de droits (quasi-contrat, délits, quasi-délits).

II) Classification selon l’objet de l’obligation : Je suis obligé de faire


quoi ?
1- L’obligation de donner : Permet de transférer la chose (objet du
contrat) transfère un corps certain sur une chose déterminée.
L’exécution en nature.
2- L’obligation de faire : C’est accomplir un fait positif, à déployer une
activité à fournir une prestation.
3- L’obligation de ne pas faire : Est celle qui oblige le débiteur à
s’abstenir de certains actes (obligation négative). Nul ne peut être
contraint à faire quelque chose.
 L’intérêt de la distinction réside dans les conséquences en
cas de non-exécution de l’obligation.

III) L’obligation selon l’effet escompté :

1) – L’obligation de résultat : Le débiteur est tenu d’obtenir un résultat


déterminé et le simple fait que le résultat n’a pas été atteint montre que
l’obligation n’a pas été exécutée et le débiteur est fautif. Seule la force
majeure exonère le débiteur d’une obligation de résultat (marchandise). La
charge de la preuve ; le créancier n’a rien à prouver outre que le résultat n’est
pas atteint «  la faute est présumée dans l’obligation de résultat, mais elle doit
être prouvé dans l’obligation de moyen ».

2) – L’obligation de moyen : Le débiteur est tenu d’employer les meilleurs


moyens possibles avec le maximum de prudence pour obtenir un résultat
mais sans pouvoir le garantir (médecin, avocat), la responsabilité du débiteur
n’est pas présumée ; le créancier devra démontrer que le débiteur n’a pas mis
en œuvre tous les moyens nécessaires.
 L’intérêt de la distinction est une question de preuve.

I- Section 3 : Histoire, évolution et importance du droit des obligations

I) Histoire et source du droit des obligations  :

A- Avant le protectorat :
- Droit coutumier : coutumes pratiques commerciales locale de chaque région
ou tribus.

- Droit musulman des contrats (fiqh Al mouamalat)


 Principe d’autorisation sauf ce qui interdit texte.
 Doctrine malikite.
B- La période colonial
 Sur le plan politique : c’est le traité du protectorat de 1912
 Sur le plan juridique ;
- Etablir des tribunaux modernes calques dur le modèle français afin de
remplacer notamment les tribunaux consulaires.
- Elaborer une série de code applicable dans ces tribunaux.
- Parmi ces codes de Dahir formant code des obligations et des contrats DOC
12 aout 1913.
- Le DOC est inspire du code tunisien des obligations et contrat promulgue me
15 décembre 1906.

II) Caractéristique du DOC :

A- Influence du droit français et d’autres législations européenne :


- Une influence de C Civile français qui ne se limite pas au pays du MAGHREB
et d’Afrique mais aussi aux pays du moyen orient et aussi au pays d’Europe
(Belgique Italie avec une résistance allemand à la codification)

C- Le Maroc indépendant :
- Une situation dualiste : tribunaux traditionnel ; droit coutumier.
- Loi d’unification ; cette phase est caractérisée essentiellement par la loi de
1995
- Reforme en 2007 relative à l’échange électronique de donnés juridiques.

B- – Evolution et importance du droit des obligations :


A- Evolution d’où l’influence des facteurs économiques et sociaux :
 Economie du marché et droit de la concurrence.
 Protection de la partie faible et le droit de la consommation.
B- Importance de la matière
 Importance théorique.
 Au niveau technique : le droit des obligations est considéré comme les
mathématiques juridiques modes de fonctionnement abstrait.

PLAN :
- Les obligations non volontaires : Fait juridique.
- Les obligations volontaires : Acte juridique.
 Le contrat : acte juridique est la source principale des obligations
volontaire.

Première partie : LE CONTRAT


Deuxième partie : L’ACTE UNILATERAL
- LE CONTRAT :

 La théorie générale du contrat : ensemble de règles applicable à tous


les contrats
 Les règles spéciales : vente bail travail assurance société
Titre préliminaire : Généralité sur le droit des contrats
Titre 1 : formation de contrat
Titre 2 : la mise en œuvre du contrat
Le contrat est un concept général et abstrait soumis à des principes
communs. Or, sous ce concept unique et général, il existe une diversité
infinie des contrats qui nécessitent des classifications.

 Section 1 : Notion du contrat


 Section 2 : Classifications des contrats

I) Section 1 – La notion du contrat :


Le contrat est un accord de volonté en vue de produire des obligations ou
plus généralement des effets juridiques. Il doit être exécuté de bonne foi.
1- Le contrat est un accord de volonté.
2- La force obligatoire du contrat.
3- Le principe de la bonne foi.

1- Le principe de l’autonomie de la volonté  :

- Fondement philosophique du principe de l’autonomie de la volonté.


- Tous les rapports sociaux reposent sur les volontés individuelles.
- Implications juridique :
 Les personnes étant libre, ne peuvent s’engager que par leur propre
volonté qui est la source des obligations et non la loi.
 Le caractère obligatoire du contrat vient de la volonté et non la loi.
- Critique de la théorie classique : le principe de l’autonomie de la volonté n’est
pas un principe absolu (la volonté individuelle a des limites dicté par la loi. Ex :
contrat assurance auto).
A – La liberté contractuelle
 La liberté contractuelle est un principe partagé et important qui peut
avoir une valeur constitutionnelle.
Que signifie la liberté contractuelle et quelle sont ses limites ?

1- Les éléments de la liberté contractuelle 3 éléments  :


- La liberté de contracter ou ne pas contracter (exception : contrat d’assurance)
- La liberté de choisir son cocontractant (exception : refus de vente)
- Liberté de choisir le contenu du contrat : structure montage clauses (exception
clause abusive)
2- Les limites à la liberté contractuelle

 Les lois et l’ordre public (règle impérative et supplétive)


 Les bonnes mœurs (règles ou clauses contraire à la morale et à la
religion ex ; art 484 DOC).

B - Le principe de la force obligatoire


Les contrats est la loi des contractants art.230 du DOC
Un accord non obligatoire ne peut être qualifie de contrat
A- Le respect de la parole donnée

- Une explication morale


 Liée au principe de l’autonomie de la volonté
 L’individu est obligé parce qu’il a voulu, il doit respecter sa parole. « 
On lie les bœufs par les cornes et les hommes par la parole ».

B- Le respect des attentes légitimes des parties

 Prévisibilité et la sécurité : le contrat est une technique de prévision et


le droit doit protéger les attentes juridiques des parties.
 Le non-respect des obligations contractuelles peut avoir des
répercussions économiques et sociales dangereuse pour la société.
 Une explication pragmatique développée surtout en droit anglais et
américain.

C – Le principe de la bonne foi


A- Art.231 D.O.C
La bonne foi est une règle générale de comportement avec loyauté, et non une
obligation au sens d’une prestation à accomplir quelque chose ; attitude qui implique
la présence de l’aspect moral et éthique.
La bonne foi est à la foi :
- Un état d’esprit (sincère, honnête).
- Une façon de se comporter (agir de bonne foi, agir de façon loyale vis-à-vis
des cocontractants sans chercher à tromper).

B- Application de la bonne foi dans un contrat

- Le domaine de l’application de la bonne foi :


 Au moment de l’exécution (art.231 D.O.C) et l’ancien Art.1134 Al3 du
code civil français.
 Toutes les étapes du contrat : jurisprudence « Les contrats doivent être
négociés, formés, exécutés de bonne foi.
 Art.1375 du code civil québécois « La bonne foi doit être gouverné la
conduite des parties, tant au moment de la naissance de l’obligation
qu’à celui de son exécution.

II) – Section III – Classification des contrats

La grande diversité des contrats appelle une mise en ordre :


1- Distinction selon le mode de formation
A- Contrat consensuel : Contrat qui se forme par simple échange de
consentement sans la nécessité de formalité particulière. Ex : Contrat de travail
dans un centre d’appel/café.
- Contrat solennel : Contrat dont la formation et la validité dépend de
l’observation de certaines formalités exigées par la loi. Ex : Contrat de vente
de bien immobilier qui exige un acte authentique.
- Contrat réel : Contrat qui se forme par la remise de la chose objet du contrat.
Ex : Contrat de dépôt.
B- Contrat de gré à gré : Contrat qui se forme après négociation entre les
parties. Ex : Achat de voiture d’occasion.
- Contrat d’adhésion : Contrat qui se forme sans négociation, une seule partie
impose le contenu du contrat. Ex : Contrat d’assurance.

2- Distinction selon le contenu des contrats


A- Distinction selon la réciprocité des prestations  :
- Contrat synallagmatique : Bilatéral, c’est un contrat qui produit des
obligations à la charge des deux parties. Ex : Contrat de bail.
- Contrat unilatéral : Contrat qui produit des obligations à la charge d’une
seule personne. Ex : Donation, cautionnement.
B- Distinction selon la qualité du contractant :
- Contrat de consommation : Contrat convenu entre un professionnel et une
personne qui signe le contrat pour ses besoins personnels.
- Contrat avec ou sans intuitu personae : Contrat qui se conclu en raison des
qualités personnels d’un contractant. Ex : Contrat de travail.

3- Distinction selon le but poursuivi 


- Contrat à titre onéreux : Contrat qui suppose une contrepartie. Ex : Vente,
bail).
- Contrat à titre gratuit : Contrat sans contrepartie. Ex : Donation, caution.
4- Distinction selon l’exécution des contrats
A- Contrat à exécution instantanée : Contrat qui s’exécute sur le champ (…).
- Contrat à exécution successive : Contrat dont l’exécution se déroule dans
le temps. Ex : Location.
B- Contrat commutatif : Contrat dont les prestations et le contenu du contrat est
déterminé au moment de la conclusion du contrat. Ex : Contrat de travail ;
salaire, taches).
- Contrat aléatoire : Contrat dont l’exécution ou l’étendu du contenu du contrat
dépend d’un événement aléatoire ou incertain. Ex : Contrat d’assurance,
vente viagère.

5- D’autres critères de distinction  


A- Contrat nommé : Contrat dont les règles sont prévues par la loi dans le DOC.
Ex : Contrat de vente.
- Contrat innommé : Contrat inventé par les parties selon le principe de liberté
contractuelle. Ex : Hypothèque.
B- Contrat simple : Contrat qui contient une prestation déterminée.
- Contrat complexe : Contrat qui contient deux prestations. Ex : Contrat de
voyage.

I) La formation du contrat :
L’art.2 du DOC énumère 4 éléments nécessaires à la formation et a la validité du
contrat.
 Chapitre 1 – Conclusion du contrat
1- La capacité de s’obliger.
2- Une déclaration valable de volonté portant sur les éléments essentiels de
l’obligation.
 Chapitre 2 – Contenu du contrat
3- Objet certain pouvant former objet de l’obligation.
4- Une cause licite de s’obliger.

CHAPITRE 1 – CONCLUSION DU CONTRAT :


 Section 1 – La capacité :
La capacité ne constitue pas un élément structurel du contrat, elle est plutôt liée à la
personnalité du contractant.
Les règles régissant la capacité se trouve aussi bien dans le DOC (Art.3 à 13) que
dans le code du statut personnel (Moudawana Art.206 à 276).
1- Le rattachement de la capacité au statut de la personne
La capacité civile de l’individu est réglée par la loi régit son statut personnel. Art.3
DOC.
- Marocain musulman : Modawana.
- Marocain de confession juive : Droit hébraïque.
- Etranger : Sa loi nationale.
- On distingue la capacité de jouissance et la capacité d’exercice.

A- La capacité de jouissance
- La capacité de jouissance est un attribut de la personnalité juridique.
- Cette capacité est attachée à la personne durant sa vie et ne peut lui être
enlevée (art.207 CSP).
- La capacité de jouissance n’a pas un lien direct avec le droit des contrats,
mais elle est plutôt liée ç la personne et preuve de son existence en tant que
sujet de droit.

B- La capacité d’exercice
- C’est l’aptitude d’exercer par soi-même certains droits.
- La capacité d’exercice a un rapport direct avec les relations contractuelles.
- La présomption de la capacité de contracter : « Toute personne est capable
d’obliger et de s’obliger, si elle n’en est déclarée incapable (par cette loi). »
Art.3 al2 DOC.
- A quel moment la loi déclare une personne incapable ?

2- L’incapacité de contracter :
On distingue :
- L’incapacité totale : cause de perte ou absence de capacité.
- L’incapacité partielle : une capacité de contracter limitée.

A- L’incapacité totale :

1- Le mineur sans discernement :


L’article 214 de CSP dispose que « l’enfant est doué de discernement lorsqu’il atteint
l’âge de 12 ans grégoriens révolus ».
Le mineur sans discernement peut être titulaire de droits et d’obligations mais en
raison de son âge il ne peut exercer lui-même ses droits.
Les actes accomplis par MSD quel que soit leur nature sont nuls, une nullité absolue.
Le MSD peut être représenté par son tuteur (art.229 à 276 CSP).
2- Le majeur sous l’empire d’un trouble mental  :
L’incapacité totale peut frapper une personne majeure en raison de l’altération de
ses facultés mentales.
Nécessite un jugement du tribunal aussi bien pour la déclaration que pour lever
l’interdiction.
Le trouble mental comporte deux situations (Art.217 du CSP)  :
- La démence : une folie continue.
- La perte temporaire de la raison : une folie entrecoupée d’intervalles de
lucidité.

B- L’incapacité partielle :
Aux termes de l’art 213 du CSP : « La capacité d’exercice est limitée dans les cas
suivants :
- L’enfant qui, ayant atteint l’âge de discernement, n’a pas atteint celui de la
majorité.
- Le prodigue.
- Le faible d’esprit.

1- Le mineur avec discernement :


Le mineur avec discernement est celui qui a atteint l’âge de discernement 12 ans et
n’a pas atteint celui de la majorité 18 ans.
Quel est le régime des actes accomplis par le mineur avec discernement ?
- Les solutions du principe.
- Les atténuations du principe.

a- Les solutions du principe :


Art.225 CSP « Les actes du mineur, doué de discernement, sont soumis aux
dispositions suivantes :
1- Ils sont valables, s’ils lui sont pleinement profitables.
2- Ils sont nuls, s’ils lui sont préjudiciables.
3- S’ils revêtent un caractère à la fois profitable et préjudiciable, leur validité est
subordonnée à l’approbation de son représentant légal.

b- Les atténuations du principe :


L’autorisation du mineur de prendre possession d’une partie de ses biens.
Art 226 CSP : Le mineur, doué de discernement, peut prendre possession d’une
partie de ses biens pour en assurer la gestion, à titre d’essai.
L’interdit, autorisé à gérer une partie de ses biens, est considéré comme ayant pleine
capacité pour agir dans la limite de l’autorisation reçue par son tuteur ou par décision
du juge.

B - L’émancipation du mineur
L’émancipation du mineur se fait par décision du tribunal pour le mineur qui arrive à
l’âge de 16 ans, et qui présente cette demande au tribunal.
Etre âgé de 16 ans, et une décision favorable du tribunal qui considère le mineur
comme majeur (Acquis une capacité totale).
2- Le prodigue :
L’art 215 : « Le prodigue est celui qui dilapide ses biens par des dépenses sans
utilité ou considérées comme futiles par les personne raisonnables, d’une manière
qui porte préjudice à lui-même ou à asa famille ».
Le prodigue dispose de tous ses capacités mentales mais qui a une prédisposition à
lapider ses biens et à gaspiller sa fortune (ex : jeu de pari).
Déclaration (levée) de l’interdiction par jugement (incapacité partielle) à la demande
la personne qui a intérêt (père, mère, femme).

3- Le faible d’esprit :
Aux termes de l’art.216 « Le faible d’esprit est celui qui est atteint d’un handicap
mental l’empêchant de maitriser sa pensée et ses actes ».
La faiblesse d’esprit n’est pas la folie ou une perte totale de raison, mais ses
capacités ne le permettent pas de gérer convenablement ses biens.
Interdiction par décision de la justice sur demande des personnes qui ont intérêt.

 Section 2 : Le consentement :

C’est l’élément le plus important pour la validité du contrat   :


1- Réalisation du consentement  :
2- Validité du consentement  :

I – La réalisation du consentement :
La réalisation du consentement se fait par la rencontre de l’offre et de l’acceptation.
A- L’offre et l’acceptation dans un contrat classique  :

1- L’offre :

- Définition : L’offre ou la pollicitation est un acte unilatéral par lequel une


personne manifeste sa volonté de contracter en adressant une proposition à
autrui.
L’offre peut être :
 Offre à une personne déterminée (société).
 Offre publique Ex : annonce d’embauche.
 Offre simple : La proposition de conclure un contrat comprend les éléments
essentiels du contrat. C’est une offre ferme de conclure un contrat déterminé
à des conditions déterminées. Cette forme nécessite une acceptation pure et
simple « oui ou non » Ex : voyage Omra.
 Offre sous réserve : C’est une offre assortie de réserves relatives à des
éléments essentiels dans le contrat. Ex : Offre sous réserve d’épuisement du
stock.

- La valeur juridique de l’offre : L’offre engage (en principe) son auteur. Il est
lié une fois l’offre est acceptée Art.29 et 30 DOC. Ex : Délai.

2- L’acceptation :

- Définition : L’acceptation est une réponse positive du destinataire de l’offre


qui exprime son agrément de l’offre proposée.
- Lorsque cette acceptation est conforme à l’offre, il y’a formation du contrat
Art.28 DOC.
- La contre-proposition Art.27 : « Une réponse conditionnelle ou restrictive
équivaut au refus de la proposition, accompagnée d’une proposition
nouvelle ».
- L’acceptation implicite : C’est lorsque l’acceptant commence à exécuter le
contrat directement.
- La valeur du silence : Le silence ne vaut pas l’acceptation ; il faut qu’il y’ait
une déclaration de volonté.
 Exception : Si la qualité de l’usage dans une profession ou un secteur
le prévoit.
Lorsque l’offre est dans l’intérêt de son destinataire. Ex : Donation.

B- L’offre et l’acceptation dans un contrat électronique  :


Le contrat électronique est un contrat ou un accord conclu à distance comme les
contrats conclus par correspondance.
La loi 53-05 de 2007 prévoit : « La reconnaissance de l’écrit sur support
électronique comme mode d’expression de volonté et mode de preuve ».

1- L’offre :

- La possibilité de l’offre électronique : La loi autorise de faire une offre sur


support électronique (site web) Art.65-3 DOC.
- La possibilité de communiquer des informations sur les éléments du contrat
par email.
- L’offre sous forme électronique doit être ferme comportant les conditions
contractuelles et permettant leur conservation et leur reproduction. Ex : Sous
forme PDF.
2- L’acceptation :

- L’acceptation se fait dans les mêmes conditions du contrat classique, mais


elle peut être exprimée par la poste ou voie électronique.
- L’exigence de l’accusée de réception : Art.65-5 : « Pour que le contrat soit
valablement conclu, l’auteur de l’offre doit accuser réception, sans délai
injustifiée et par voie électronique, de l’acceptation de l’offre qui lui a été
adressée.
- La conclusion du contrat et engagement des parties : Le destinataire et
irrévocablement lié à l’offre dès sa réception.

II - Le contrat préalable : Les promesses du contrat.

1- La promesse unilatérale
Malgré son nom, la promesse unilatérale est un véritable contrat.
Un contrat de type unilatéral : Le bénéficiaire est libre de lever ou de ne pas lever
l’option.
La promesse unilatérale est un contrat préalable du contrat définitif qui ne sera
conclu que lorsque le bénéficiaire aura levé l’option.
La promesse peut être aussi bien unilatérale que synallagmatique.
2- La promesse synallagmatique
C’est aussi un contrat, qui crée des obligations à la charge des deux parties.
Ce mécanisme juridique est utilisé pour préparer le contrat définitif. Ex : Contrat
Mourabaha dans le cadre de la finance participative.

III – La validité du consentement :


Pour sa validité, il doit présenter certaines qualités. C’est un consentement libre et
éclairé. Ces exigences ont donné lieu à un dispositif de protection connu sous le nom
de Vice.
A- La théorie des vices du consentement :
Son principal objectif est ; la protection des contractant.
Tout vice ne sera pas nécessairement sanctionné, il faut que le vice présente une
certaine gravité.
Art.39 DOC déclare : « Est annulable le consentement donné par erreur, surpris par
dol ou extorqué par violence ».
1- L’erreur (art.40, 41, 42, 44,55 et 56).
Toutes les erreurs ne sont pas admises, certaines étant indifférentes.
a- Erreurs indifférentes :
L’erreur : Fausse représentation de la réalité qui a conduit une personne à
contracter et ne l’aurait pas fait si elle connaissait la réalité.
L’erreur indifférente : Est une erreur qui n’a aucun effet sur la validité du contrat.
- Erreur sur la valeur : Sans se tromper sur les qualités de la prestation, un
contractant fait de celle-ci une appréciation économique inexacte.
- Erreur sur les motifs déterminants : Erreur sur les considérations et les
motivations psychologiques qui ont poussé la personne à conclure le contrat.
Variables, personnelles et secrètes de son cocontractant.
L’erreur sur un simple motif n’est pas une cause de nullité.

b- Erreurs admises :

1- Types d’erreurs :

- Erreur sur la nature du contrat : Une personne pensait conclure un contrat


de location, alors que l’autre pensait vendre le bien.
- Erreur sur l’objet : Art.41, Erreur sur l’identité ou les qualités du bien objet du
contrat. Ex : Une personne pensait acquérir un immeuble alors que l’autre
vendait des parts sociales.
- Erreur sur la personne : Une erreur sur l’identité ou les qualités de la
personne notamment dans le contrat Intuitu Personae.

2- Les caractères des erreurs admises :

- L’erreur doit être excusable : Elle n’entraînera pas l’annulation du contrat


lorsqu’elle est inexcusable.
- Elle doit porter sur les qualités essentielles de la prestation due ou du
contractant.
 L’erreur admise est une erreur obstacle qui empêche une
véritable rencontre des volontés.

2 – Le dol :
Définition : Le dol est une manœuvre visant à tromper une personne pour le
pousser à conclure un contrat.
Le dol est une manœuvre qui consiste à induire en erreur son cocontractant par
l’utilisation de moyens frauduleux.
- Erreur et dol : Le dol comme vice de consentement se rapproche de l’erreur
dans la mesure où il s’agit d’une erreur provoquée.

A) – Les éléments du dol :

1- Les éléments psychologiques : L’intention de tromper ou d’induire une


personne en erreur.

2- Les éléments matériels :

a)- Les manœuvres dolosives : Agissement créant une fausse apparence


de la réalité Ex : comptabilité falsifiée pour faciliter la vente du fonds de
commerce.

b)- Les mensonges : Mensonges graves portant sur des éléments essentiels
du contrat.

c)- Les réticences dolosives : Consiste au fait d’observer le silence sur un


fait ou un élément déterminant dans la conclusion du contrat.

B) – L’auteur du dol :

1- L’une des parties.


2- Un tiers (complice).

 Le dol doit porter sur des éléments essentiels.

3- La violence :
Définition : La violence est la contrainte exercée sans l’autorité de la loi, et
moyennant laquelle on amène une personne à accomplir un acte qu’elle n’a pas
consenti.
La violence peut s’exprimer par des :
- Menaces physiques (rare).
- Menaces morales (chantage).

Elle doit présenter deux caractères :


1- Caractère déterminant :

- Une pression réelle sur la victime produisant souffrance physique ou trouble


moral profond.
- Victime de la violence : cocontractant ou un membre de sa famille.art.50.
- Auteur de la violence : contractant ou une tierce personne art.49.
- Crainte référentielle : Art.51 Sentiment de peur ou de respect envers
l’autorité parentale.
- La violence et le pouvoir discrétionnaire du juge : une situation de fait qui
est laissé à l’appréciation du juge (âge, sexe…).

2- Le caractère illégitime de la violence :


Elle est illégitime dans la mesure qu’elle ne constitue pas une menace par voie de la
justice.
- Exception : Abus de droit ; pour extorquer des avantages excessifs ou indus
art.48. Ex : Cas de grève.

4 – La lésion :
Définition : La lésion est un déséquilibre financier entre les prestations résultant du
contrat à titre onéreux.
A) – Critères de la lésion : Selon l’art.56, Est réputée lésion toute différence au-
delà du tiers entre le prix porté au contrat et la valeur effective de la chose.
B) – Lésion et imprévisions
C) – La lésion cause de la rescision : (nullité relative) Solution de principe
art.55.
Exception : Lésion accompagnée du dol entre majeurs.
Lésion pour minorité et incapacité.

B – Les nouvelles techniques de protection du consentement  :


Les domaines d’application  : Contrat de consommation.
1- L’obligation d’information : (absence DOC) ; c’est la loi n°31-08 édictant
des mesures de protection du consommateur.
2- Le délai de réflexion : La mesure consiste une fois l’offre est remise en
matière de crédit d’imposer au consommateur un délai minimum de 10 jours
avant de conclure un contrat de crédit. (art.120 loi n° 31-08).
3- Le droit de rétractation : C’est la prérogative donnée à un consommateur de
revenir sur son consentement après l’avoir exprimé.
 Champs d’application :
- Les contrats conclus à distance.
- Les contrats conclus suite à un démarchage.
- Les contrats de crédit à la consommation.
Section III – L’objet :

Définition : Art.2, cite parmi les éléments nécessaires à la formation du contrat,


un objet certain pouvant former l’objet d’obligation.
- L’objet de l’obligation selon DOC : C’est à quoi le débiteur s’engage
(contrat de vente), transfert d’un bien.
- L’objet de l’obligation du contrat selon la Doctrine : Désigne l’opération
juridique convenue entre les parties (ce que les parties souhaitent réaliser)
ex : prêt.

A)- Les conditions relatives à l’objet :

1. Il doit exister au moment de conclusion du contrat. (Exception : art.61).


2. L’objet doit être possible : une prestation réalisable car à l’impossibilité nul
n’est tenu. L’impossibilité et difficulté.
3. L’objet doit être déterminée et déterminable :
a- Déterminée : Suffisamment décrit et identifié.
b- Déterminable :
- Détermination du prix (solution du principe : le prix doit être déterminé)
- Tempérament (atténuation : la détermination du prix en se référant à un
pourcentage ou tarif du marché).
4. L’objet doit être licite : Art.57
- Les choses hors du commerce : caractère sacré du corps humains ou les
droits de la personnalité (droits politiques, respect, honneur).

Section IV – La cause :
Art.2 exige pour la validité du contrat : une cause licite à s’obliger. Art.62 : l’obligation
sans cause ou fondée sur une cause illicite est non avenue.
A- La notion de cause :
La cause c’est la raison d’être de l’obligation contractuelle. C’est aussi le but
poursuivi, la finalité souhaitée.
Deux théories de la doctrine à explication différents :
- Classique (objective) : Une approche objective, et une cause générale et
abstraite. C’est le but poursuivi par tout contractant. Le résultat que chaque
partie escompte de l’opération juridique.
 La cause de l’obligation de chaque partie se trouve dans
l’obligation de l’autre partie.
- Moderne (subjective) : Le mobile qui a animé chacune des parties. Mobile
ou motif déterminant qui a conduit à conclure le contrat. Le mobile est la
raison lointaine de contracter, il demeure en principe extérieur du contrat mais
intervient dans l’appréciation de la licéité de contrat.
Vers la suppression de la cause en droit comparé   : La théorie de la cause est
relativement sans grand intérêt au niveau pratique. Sa suppression est une mesure
de simplification de la théorie juridique.
B- La licéité de la cause :
La question de la licéité de la cause renvoie à la cause subjective. Le mobil
déterminant qui conduit à conclure le contrat. L’appréciation de ce mobile se fait
aussi en référence à l’ordre public et aux bonnes mœurs. Art.62.
- La preuve de la cause illicite :
La preuve de celle-ci et difficile. Le DOC déclare que : La présomption simple et
susceptible de tomber devant la preuve contraire. La charge de la preuve : Art.65.

II – La forme du contrat :
Fond : Négocium.
Forme : L’instrumentum.

A)- Le principe de consensualisme :


Le contrat se forme …
- Justification du principe :
Justification moral (autonomie de la volonté), et justification d’ordre économique
(simplification et réduction des couts).
C’est un principe qui a subi plusieurs atteintes.
B)- Le formalisme contractuel :
Définition : C’est la technique selon laquelle la validité et l’efficacité d’un acte
juridique est subordonné à l’observation de certaines formalités. Il peut revêtir 3
formes :
1- La forme aux fins de validité :
Le contrat solennel : La validité ou même l’existence du contrat sont subordonnées
au respect d’un formalisme particulier qui est souvent la rédaction d’un écrit.
- Acte authentique : Acte rédigé par des professionnels de droit habilité par la
loi dans le respect de leurs compétences (notaires, adouls).
- Acte sous seing privé : Acte signé ou rédigé entre deux particuliers
(légalisation).

2- La forme aux fins d’opposabilité :


Une formalité qui n’affecte pas la validité du contrat mais nécessaire à l’efficacité et
l’opposabilité aux tiers.
- La publicité : Effet ou opposabilité à l’égard des tiers.
- L’enregistrement : Formalité de nature fiscale.
3- La forme aux fins de preuves :
La preuve du contrat Art.399 à 460.
a- La charge de la preuve :
Art.399 nous donne la réponse. Art.400 l’a complété.
b- Les modes de preuves :
Art.404, qui énonce un principe général selon lequel aucune forme spéciale n’est
requise pour la preuve des obligations. Mais l’art.443 vide presque ce principe de
son contenu.
- Principe de la preuve écrite :
Des actes excédants la somme ou la valeur de 10.000dhs doivent être prouvé par
écrit.
- Les atténuations de principe :
La liberté de la preuve entre commerçant Art.334.
Preuve par les cahiers comptables entre commerçants Art.433.
Perte, vol ou évènement de force majeur (témoins) Art.448.

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