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L’exception d’inexécution du contrat

I- L’exception d’inexécution du contrat


A- La notion de l’exception d’inexécution
B- Les conditions de l’exception d’inexécution
II- Les effets et les limites de l’exception d’inexécution
A- Les effets de l’exception l’inexécution
B- Les limites de l’exception d’inexécution

Introduction :

En droit marocain, l’exception d’inexécution est marquée par l’article 235 du DOC « Dans les contrats
bilatéraux, l'une des parties peut refuser d'accomplir son obligation jusqu'à l'accomplissement de
l'obligation corrélative de l'autre partie, à moins que, d'après la convention ou l'usage, l'un des
contractants ne soit tenu d'exécuter le premier sa part de l'obligation ».

Un contrat engage les parties à des obligations réciproques. En d’autres termes, les cocontractants
sont chacun obligés de donner, de faire ou de ne pas faire quelque chose en contrepartie de quoi
l’autre devra également s’exécuter.

L’exception d’inexécution est un moyen technique et juridique de défense que le créancier peut
imposer à son débiteur.

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I- L’exception d’inexécution du contrat


A- La notion de l’exception d’inexécution

L’exception d’inexécution est une mesure comminatoire qui consiste, pour une partie, à suspendre
l’exécution de son obligation jusqu’à ce que l’autre partie exécute la sienne. C’est-à-dire que

Il résulte de cette définition que l'exception d'inexécution remplit une double fonction. D'une part,
elle permet d'exercer une pression sur le débiteur en le privant de l'exécution des obligations du
créancier afin de l'inciter à exécuter ses propres obligations. D'autre part, elle constitue une mesure
de protection et de garantie pour le créancier, lequel ne sera pas tenu de supporter la charge liée à
l'exécution de ses obligations s'il n'obtient pas la contrepartie prévue par le débiteur.

En effet, le créancier, victime de l’inexécution par simple attitude passive et sans recours au juge,
peut exercer une pression sur le débiteur pour l’amener à exécuter son obligation. C’est une action
passive et non active.

Lorsque l'exécution doit être faite à plusieurs personnes, le débiteur peut refuser d'accomplir la
prestation due à l'une d'elles jusqu'à l'accomplissement intégral de la prestation corrélative qui lui
est due ».
B- Les conditions de l’exception d’inexécution

L’exception d’inexécution suppose la réunion de trois conditions. Tout d’abord les obligations
doivent être interdépendantes. Pour qu'il y ait exception d'inexécution, le contrat doit être
synallagmatique, c'est à dire engager les deux parties l'une envers l'autre (le débiteur et le créancier
doivent être tenus en vertu d'un même contrat).

Ensuite, les obligations doivent être à exécution simultanée. L’exception d’inexécution ne doit pas
être confondue avec la résolution conventionnelle. On ne peut pas invoquer l'exception
d'inexécution si une partie a donné un délai pour s'exécuter. Ainsi que l'obligation doit être non
exécutée, peu importe la source de l'inexécution. On pourra invoquer l'exception d'inexécution en
cas de faute, en cas de force majeure.

II- Les effets et les limites de l’exception d’inexécution


A- Les effets de l’exception l’inexécution

L'exception d'inexécution ne permet pas de cesser d'exécuter le contrat définitivement. Elle


constitue une solution temporaire. Les obligations sont suspendues dans l'attente de trancher le
litige. Deux solutions s'offrent donc :

 Le créancier peut tenter d'arriver à un accord amiable avec son débiteur. L'exécution du
contrat reprend alors des deux côtés et le contrat se poursuit. À défaut, il peut être résolu ou
résilié d'un commun accord.
 Il est également possible de saisir la justice pour forcer l'exécution de la part du débiteur. Le
cas échéant, le créancier peut demander la résolution ou la résiliation du contrat, ainsi que
des dommages et intérêts.

Dans les deux cas, le dahir des obligations et contrat distingue selon qu’un terme fixé ou non pour
son exécution. Si le terme est fixé, le débiteur selon l’article 255 du Doc est constitué en demeure par
la seule échéance du terme établi par l’acte constitutif de l’obligation. Dans le cas où le terme n’est
pas fixé, si aucune échéance n’est établie, le débiteur n’est constitué en demeure que par une
interpellation formelle, elle peut être par écrit résulté d’un télégramme, d’une lettre recommander,
citation en justice, et d’une façon non équivoque.

B- Les limites de l’exception d’inexécution

L'exception d'inexécution ne peut pas être utilisée dès lors qu'elle remet en cause des dispositions
dites d'ordre public. Si l’exception d’inexécution est judiciairement constatée, le contrat à l’origine
des obligations réciproques ne s’en trouve pas anéanti. Dès lors, si l’exception d’inexécution
constitue effectivement un moyen de défense contre une action en responsabilité dirigée à son
endroit, il n’en demeure pas moins qu’en cas d’exécution même tardive de l’autre partie, celui qui se
prévaut de ce moyen de défense devra s’exécuter.
Concernant l’exemple envisagé ci-avant du client d’une banque qui refuserait de payer les échéances
mensuelles d’un crédit en raison de l’inexécution antérieure de la banque quant à son obligation de
livrer les fonds objet du contrat, si l’exception d’inexécution peut le protéger contre toute action de
la banque, dès lors que celle-ci délivrera les fonds, le client devra à son tour lui verser l’ensemble des
mensualités normalement dues. Dans le cas contraire, sa responsabilité contractuelle pourrait alors
être engagée, l’exception d’inexécution ne le protégeant plus.

En tout état de cause, si l’exception d’inexécution permet à celui qui s’en prévaut d’être protégé
contre toute action diligentée par son cocontractant, une autre porte s’ouvre également à lui.

Lorsque deux parties sont liées par un contrat, chaque partie s'oblige à respecter ses engagements.
En cas d'inexécution de ses obligations, le contractant, sous certaines conditions, peut être
sanctionné par l'octroi de dommages et intérêts au bénéfice de son co-contractant.

Le montant des dommages et intérêts varie selon l'étendue du préjudice : l'inexécution totale est
sanctionnée par des dommages et intérêts plus élevés que la mauvaise exécution ou le défaut partiel
d'exécution contractuelle.

Lorsque deux parties sont liées par un contrat, chaque partie s'oblige à respecter ses engagements
dans les délais prévus au contrat. En cas de retard dans l'exécution de ses obligations, le co-
contractant, à condition de prouver son préjudice, peut obtenir des dommages et intérêts.

Lorsque le retard dans l'exécution porte sur une somme d'argent, le préjudice est présumé et le
montant des dommages et intérêts est égal au montant des intérêts de retard au taux légal.

Pour échapper au paiement des dommages et intérêts en cas de préjudice résultant de l'inexécution
contractuelle ou du retard d'exécution, le débiteur de l'obligation doit rapporter la preuve de la
force majeure. La force majeure est un évènement imprévisible, irrésistible et extérieur. La
catastrophe naturelle, par exemple, est un cas de force majeure.

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