Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Définition :
C’est l’interruption momentanée dans la vie du contrat de travail sans que l’existence
du contrat lui même en soit affectée.
Il s’agit des hypothèses où, en raison d’un certain nombre d’événements extérieures au contrat
de travail, l’exécution des principales obligations du contrat se trouve entravée. Le contrat de
travail n’est pas rompu, mais certaines de ses composantes se trouvent suspendues.
Caractères de la suspension:
Le contrat de travail est un contrat à exécution successive, il peut arriver qu’un évènement arrête
cette exécution. En ce cas le lien contractuel subsiste, le salarié continu de faire partie de
l’entreprise. Mais les obligations contractuelles n’ont plus à être maintenues, les parties en sont
réciproquement dégagées.
Il en résulte que l’employeur n’est pas tenu de rémunérer le salarié pendant la durée de la
suspension sauf dispositions conventionnelles contraires applicables et le salarié est dispensé
d’accomplir la prestation pour laquelle il a été engagé, ce qui affecte le caractère
synallagmatique du contrat.
La suspension prend fin en la remise des choses en l’état antérieur, ou se transformer en une
rupture du contrat.
Toute absence n’entraine pas suspension du contrat de travail. Sont exclues de la suspension
les absences non justifiées car il s’agit d’une inexécution fautive du contrat de travail,
susceptibles d’être sanctionnée.
En revanche, la suspension en soi n’est pas une absence fautive car elle est légitime du fait de
l’exercice d’un droit ou une obligation incompatible avec l’’exécution du contrat de travail
(comme la grève, l’exercice d’un mandat ou les fonctions de délégué des salariés, la mise à pied
d’un salarié) ou bien, une situation de fait rendant impossible toute exécution de manière
momentanée (maladie, grossesse, prolongation du congé de maternité pour élever des enfants).
1
L’article 32 de la loi 65-99 énumère sept causes de suspension du contrat.
Le salarié est provisoirement dispensé de fournir ses services dans certains cas:
1- maternité :
La femme salariée a non seulement droit de suspendre son travail pendant un certain temps,
mais elle est protégée par la loi contre le licenciement.
Aux termes de l’article 153 du CT, l’employeur veille à alléger les travaux confiés à la salariée
pendant la période qui précède et celle qui suit immédiatement l’accouchement.
- La salariée peut être dispensée d’exécuter sa tâche habituelle à partir de la 7 ème semaine
précédant l’accouchement, s’ouvre ensuite une période au cours de laquelle la salariée est
dispensée totalement de l’obligation de fournir une prestation de travail, qui dure 14 semaines
renouvelables.
- le congé de maternité peut être prolongé en cas d’état pathologique de la salariée attesté par
un certificat médical.
- la femme salariée peut également bénéficier à sa demande d’un congé non rémunéré
n’excédant pas 90 jours, à charge pour elle d’en aviser son employeur 15 jours au moins avant
le congé de maternité.
- elle peut également bénéficier d’un congé sans solde d’une année pour élever son enfant après
accord de son employeur.
Aux termes de l’article 159, il est interdit de rompre le contrat de travail d’une salariée en état
de grossesse médicalement constatée et pendant l’intégralité des périodes de suspension
auxquelles elle a droit.
2
Toutefois, l’aliéna 3 du même article dispose que l’employeur peut rompre le contrat s’il justifie
soit d’une faute grave de l’intéressée soit d’un autre motif légal de licenciement ( exp : force
majeure atteignant l’entreprise , licenciement collectif, fermeture de l’entreprise).
2. La maladie non-professionnelle
La relation de travail est seulement suspendue lorsque la maladie n’excède pas 180 jours
consécutifs. Au delà de cette période le salarié peut être considéré par l’employeur comme
démissionnaire.
C’est ce qui ressort de l’article 272 du CT qui énumère deux cas où le salarié peut être considéré
comme démissionnaire :
Lorsqu’il s’agit d’une maladie de longue durée, la loi ne prévoit rien pour protéger le malade.
L’absence du salarié de son travail plus de quatre jours nécessite la production d’un certificat
médical. En plus le congé de maladie n’est valable que si l’employeur est avisé dans les 48
heures de l’événement.
3
3. la maladie en cas d’accident de travail ou de maladie professionnelle
La relation du travail est en principe suspendue au cas où le salarié est victime d’un risque
professionnel en l’occurrence durant les périodes d’incapacité temporaire de travail, dont la
durée n’excède pas 180 jours.
A la fin de la période de suspension, après aptitude déclarée par le médecin du travail, le salarié
retrouve son emploi ou un emploi similaire assorti d’une rémunération équivalente.
4. Service militaire:
La suspension du contrat de travail est prévue en cas d’instruction militaire durant normalement
les 18 mois de service actif, que subissent tous les jeunes, dont les salariés, âgés de 18 à 30 ans.
Pour le salaire, ni le texte instituant le service militaire, ni le Code ne prévoient si les salariés
bénéficient de leur rémunération. L’employeur n’est donc pas tenu de payer les salaires au
travailleur appelé sous les drapeaux pour le service militaire d’usage.
5. la grève :
La grève fait suspendre le contrat de travail lorsqu’elle est licite.
La grève licite n’est pas une cause légitime de la rupture du contrat de travail mais seulement
de sa suspension.
Par contre, lorsqu’elle est illicite elle permet à l’employeur de licencier les grévistes sans droit
à indemnités.
Evénements familiaux
4
Mariage : le salarié a droit à 4 jours d’absence. Et de 2 jours en cas de mariage de l’un de ses
enfants.
Décès : 3 jours
Congé de formation :
Le salarié peut s’absenter du travail avec maintien de la rémunération normale pour suivre des
cours de formation générale ou professionnelle, examen, concours national sportif.
En cas de faute commise par le salarié, l’employeur peut le sanctionner en lui interdisant
provisoirement, à fournir ses services et en le privant corrélativement de son droit au salaire.
La durée ne peut excéder 8 jours.
Force majeure : définie par l’article 269 du DOC comme étant tout fait que l’homme ne peut
prévenir et qui rend impossible l’exécution de l’obligation (incendie, inondation) entraînant une
suspension du CT (et suspension des salaires) jusqu’à remise en état de l’entreprise. En effet,
l’entreprise n’est plus tenue de verser les salaires lorsque la cause de la suspension n’est pas
imputable à l’employeur.
En principe, il s’agit là d’un arrêt temporaire, mais si l’entreprise ne reprend pas son activité à
la suite de l’événement force majeure, le contrat de travail se trouve résilié.
Crise économique:
5
La crise ne justifie pas le licenciement, le salarié n’a pas à supporter les conséquences de la
crise que traverse l’entreprise. Dans cette situation le législateur autorise l’entreprise à prendre
certaines mesures mais sous certaines conditions telle que la réduction du temps du travail, 50%
salaire maximum.
Si la crise persiste, le licenciement collectif restera soumis à l’autorisation des pouvoirs publics.
Effets de la suspension