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Thème 6 : Le licenciement et la démission

Le licenciement, comme la démission constitue l’expression du droit de


résiliation unilatérale du contrat de travail.
I- La démission

Le travailleur qui envisage de démissionner doit notifier par écrit à


l’employeur son projet en respectant le délai de préavis. Au cours de cette
période de préavis, le travailleur bénéficie d’un jour de liberté par semaine
pris globalement ou heure par heure. Cette liberté est destinée à lui offrir la
possibilité de chercher un autre emploi.

Le travailleur démissionnaire n’a droit à aucune indemnité. Il n’a pas


droit à la priorité de rembauchage. Il a droit à un certificat de travail. Il a
l’obligation de respecter le secret professionnel.

II- Le licenciement
Le licenciement peut être défini comme la rupture du contrat de travail
à l’initiative de l’employeur. La liberté de rompre unilatéralement le contrat est
un principe, mais son exercice suppose qu’elle soit fondée sur un motif
valable.
On peut, en fonction des circonstances, distinguer 3 types de
licenciement :
- Le licenciement légitime ;
- Le licenciement irrégulier ;
- Le licenciement nul ;
- Le licenciement abusif ;
- Le licenciement pour motif économique.

1- Le licenciement légitime
Le licenciement légitime est fondé sur un motif valable : la faute du
travailleur, l’insuffisance professionnelle ou les difficultés économiques. Le
comportement du travailleur justifiant le licenciement peut être une faute
grave ou une faute lourde. Cette dernière est une faute d’une particulière
gravité rendant intolérable le maintien du lien contractuel (injures ou
diffamation à l’égard de l’employeur, service parallèle à l’intérieur de
l’entreprise). La faute grave permet au travailleur de bénéficier du préavis, de
l’indemnité de préavis et de l’indemnité de licenciement, si la condition
d’ancienneté est remplie (2 ans au moins de service continu dans l’entreprise).
En revanche, en cas de licenciement pour faute lourde, le travailleur perd
tous ces droits et avantages.
2- Le licenciement irrégulier
Il s’agit d’un licenciement légitime mais effectué au mépris des
formalités prévues. En effet, la partie qui prend l’initiative de la rupture doit
donner un préavis à l’autre partie et doit notifier par écrit sa volonté de rompre
le contrat et lui indiquer le motif de la rupture.
En cas d’inobservation de ces formalités, le salarié a droit à des
dommages intérêts dont le montant ne peut excéder un mois de salaire.
3- Le licenciement nul
Tout licenciement qui n’est pas autorisé par la loi est nul. Il s’agit notamment
des hypothèses suivantes :
- Licenciement d’une femme en état de grossesse
- Licenciement d’un gréviste (en cas de grève légitime)
- Licenciement d’un délégué du personnel au mépris des formalités de
l’art 130 du CT qui exige l’avis préalable de l’inspecteur du travail du
ressort avant toute décision de licenciement.

4- Le licenciement abusif.
Est considéré comme abusif un licenciement intervenant sans un motif
réel et sérieux. Il en est ainsi lorsque le licenciement est motivé par les
opinions du travailleur, son appartenance ou sa non-appartenance à un
syndicat.

En cas de licenciement abusif, le travailleur a droit à des dommages et


intérêts dont le montant, sans excéder un mois de salaire par année
d’ancienneté dans l’entreprise, ne peut être inférieur à 3 mois de salaire.

NB Le salaire à prendre en considération est le salaire moyen mensuel


brut des douze derniers mois d’activité du travailleur.

Il a en outre droit à une indemnité pour non-observation du préavis et


à l’indemnité de licenciement.

La durée du préavis tient compte de la catégorie professionnelle du


travailleur et de son ancienneté, suivant le tableau ci-après :

CATEGORIES ANCIENNETE
Moins d’un an Entre 1 et 5ans Plus de 5 ans
I à IV 15anan
jours 1 mois 2 mois
VII à IX 1mois 2 mois 3 mois

X à XII 1 mois 3 mois 4 mois

L’indemnité de préavis correspond à la rémunération et aux avantages


de toute nature dont aurait bénéficié le travailleur durant le délai de préavis
qui n’aura pas été effectivement respecté.
L’indemnité de licenciement est due au travailleur dans toutes les
hypothèses de licenciement, sauf en cas de licenciement pour faute lourde.
Elle est égale à un pourcentage mensuel du salaire moyen des 12 derniers
mois précédant le licenciement pour chaque année de présence dans
l’entreprise. Les taux sont les suivants :
- De 1-5 ans d’ancienneté : 20°/°
- De 6-10 ans : 25°/°
- De 11-15 ans : 30°/°
- De 16-20 ans : 35°/°
- A partir de 21 ans : 40°/°
5 – Le licenciement pour motif économique
- Le licenciement pour motif économique est motivé par des raisons
conjoncturelles ou structurelles. Le motif conjoncturel est celui lié aux
difficultés financières, techniques, économiques de l’entreprise. Le motif
structurel quant à lui est lie à l’organisation de l’entreprise.
Pour éviter un tel licenciement, l’employeur en concertation avec les délégués
du personnel et l’inspecteur du travail doit rechercher des solutions
alternatives (réduction des heures de travail, travail par roulement ou à temps
partiel, chômage technique, réaménagement des avantages et primes,
réduction des salaires, etc.).
Le travailleur qui refuse ces mesures est licencié mais a droit au paiement de
l’indemnité de préavis et de l’indemnité de licenciement, s’il remplit les
conditions de son attribution.

NB Quel que soit le motif ou la nature du licenciement, le travailleur a


droit à un certificat de travail. Ce dernier doit mentionner la catégorie
professionnelle du travailleur, la nature de l’emploi, l’ancienneté du travailleur
et la désignation de l’entreprise.

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