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Institut Universitaire d’Abidjan
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR (IUA)
LICENCE 2
TRAVAUX
DIRIGÉS
DROIT SOCIAL 1
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Institut Universitaire d’Abidjan Année Universitaire 2022-2023
Fiche 1
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Institut Universitaire d’Abidjan Année Universitaire 2022-2023
LICENCE EN DROIT 2ème année
TRAVAUX DIRIGES DE DROIT SOCIAL
Fiche 2
La cour,
Vu La décision attaquée ;
Vu Les autres pièces du dossier :
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Oui Le rapporteur ;
Considérant que K, agent de guichet délégué du personnel du bureau de la
Caisse d’Epargne et des Chèques Postaux dite C.E.C.P. d’Odiénné, convaincu des
malversations a été muté à Korhogo. Pour nécessité d’enquête par décision du 29
juin 2001 du Directeur Régional de ladite C.E.C.P. ; que l’inspecteur du travail puis
le Ministre de tutelle, saisis successivement par le Directeur Régional de la C.E.C.P.
pour solliciter l’autorisation de le licencier, ont rejeté cette demande au motif
essentiellement que le licenciement d’un délégué de personnel déjà muté équivaut à
une double sanction alors que l’article 15.7 du code du travail interdit à l’employeur
d’infliger une double sanction pour la même faute ; qu’estimant la décision entaché
d’illégalité, le Directeur National de la C.E.C.P. a, par requête du 27 juin 2002 saisi
la Chambre Administrative de la Cour Suprême pour en demander l’annulation en
soutenant que la mutation ne figure pas au rang des sanctions disciplinaires prévues
par la législation en vigueur ;
En la forme
Considérant que la requête de la C.E.C.P. doit être déclarée recevable, pour
être intervenue dans les formes et délais légaux ;
Au fond
Considérant qu’il ne résulte pas du dossier, qu’au moment de sa mutation
d’Odiénné à Korhogo, M. K ait élevé la moindre protestation en faisant sa qualité
de délégué syndical ; que la preuve n’est pas donc faire qu’il a été muté contre son
gré ; qu’au surplus, la mutation ne faisant pas partie des sanctions disciplinaires
prévues par loi, la décision du 29 juin 2001 du Directeur Régional ne peut être
considérer comme une sanction ; qu’en conséquence, la décision N"
70/MTFPRA/DGT du 30 avril 2002 par laquelle le Ministre du Travail et de la
Fonction Publique et de la Réforme Administrative a refusé avec les motifs sous-
exposés, d’autoriser la C.E.C.P. à licencier cet agent dont la faute n’est pas
contestée, est entachée d’illégalité ; qu’il y a lieu de l’annuler.
DECIDE
Article 1er : La requête de la Caisse d’Épargne et des Chèques Postaux est
recevable et fondée ;
Article 2 : La décision N" 70/MTFPRA/DGT du 10 avril 2002 du Ministre du
Travail de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative est annulée ;
Article 3 : Une expédition du présent arrêt sera transmise au Ministre du
Travail de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative ;
Article 4 : Les frais sont mis à la charge du trésor.
Fiche 3
Exercice II
La crise économique qui sévit actuellement en Côte d’Ivoire, touche directement la
société BLOOM. Le personnel en est conscient, ce qui crée un malaise à l’intérieur
de l’entreprise se répercutant sur le chiffre d’affaire de celui-ci. Dans un souci de
dialogue, l’employeur convoque deux des délégués du personnel pour leur
demander les causes de cette baisse de rendement. Devant l’absence de coopération
de ces derniers, il les licencie sur le champ.
Les deux salariés avaient chacun un salaire de 1 500 000 frs et tous les deux
totalisent chacun une ancienneté de 13 ans et 6 mois. Ils viennent vous consulter
quant à la régularité formelle de ce licenciement et sur les droits éventuels auxquels
ils peuvent prétendre.
NB : l’entreprise est soumise à la convention collective interprofessionnelle de 1977.
Exercice III ( A discuter en séance - proposez un problème de droit et un plan)
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Dégager les idées essentielles de la décision ci-jointe et faire un plan.
La cour,
Vu l’exploit à fins de pourvoi en cassation en date du 19 aout 2004 ;
Sur le premier moyen de cassation tiré de violation des articles 16.7 du
code du travail et 24 de la convention collective
Attendu, selon les énonciation de l’arrêt social attaqué(Daloa,23 avril 2003)
qu’ayant été licencié par lettre du 21 septembre 2002 pour motif économique après
avoir exécuté du chômage technique de deux mois ,du 23 juillet au 20 septembre
2002, K, estimant qu’il avait été abusivement licencié, son employeur n’ayant pas
obtenu l’autorisation préalable de l’inspections du travail eu égard à sa qualité de
délégué du personnel et, n’ayant pas été réintégré dans le délai de huit jours après sa
lettre de demande de réintégration, saisissait le tribunal du travail d’Abidjan pour
obtenir de son ex-employeur, la société AFRICAINE INDUSTRIES ,ses droits
acquis et de rupture ,des dommage –intérêts pour licenciement abusif et
l’indemnité spéciale de délégué ;que le tribunal ayant fait droit à ses demandes, par
arrêt réformait précité la cour d’appel d’Abidjan, décidant qu’il n’y a eu ni
licenciement abusif ni licenciement irrégulier, déboutait le travailleur de ces deux
chefs des demandes ;
Attendu qu’il est fait grief à la cour d’appel d’avoir, pour débouter K de sa
demande de dommages-intérêts pour licenciement abusif, estimé que le
licenciement intervenu était fondé sur des motifs économiques, alors que selon le
moyen, l’employeur n’a pas non plus suivi la procédure adéquate s’agissant d’un
licenciement pour motif économiques ;que ce faisant, la cour d’appel a violé les
articles visés au moyen. D’où cassation de son arrêt ;
Mais attendu que ni devant le tribunal ni devant la cour d’appel le demandeur
au pourvoi n’a contesté le motif économique de son licenciement abusif du fait de
la procédure illégale de son licenciement pour violation de l’article 87 de la
convention collective ; qu’il convient dès lors de déclarer irrecevable ce moyen
comme nouveau ;
Mais sur les deuxième et troisième moyens de cassation tirés de la
violation des articles 61.7 du code du travail et 87 de la convention collective et
défaut de base légale résultant de l’insuffisance de motifs
Attendu qu’aux termes des articles précités tout licenciement d’un délégué du
personnel doit être soumis à l’autorisation préalable de l’inspection du travail .si un
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employeur licencie le délégué du personnel sans autorisation, celui-ci doit demander
sa réintégration dans l’entreprise par lettre recommandée avec accusé de
reception.si l’employeur ne le réintègre pas huit jours après la lettre de
réintégration, il est tenu de lui verser une indemnité spéciale ;
Attendu que pour débouter le travailleur de sa demande en paiement de l’indemnité
spéciale de délégué, la cour d’appel a estimé que celui-ci a reçu le 26 septembre
2002 soit quelques jours après son licenciement, la lettre par laquelle son employeur
lui demandait de réintégré son poste dans la société et que .par ailleurs, en percevant
le salaire du mois d’octobre 2002.il avait tacitement renoncé à réclamer cette
indemnité spéciale.
Attendu, cependant, qu’en statuant comme ci-dessus, alors que d’une part n’y a
aucune preuve au dossier de ce que l’employeur a remis à l’employé la lettre lui
demandant de ne plus tenir compte du licenciement et de réintégré son poste dans la
société, en ce que ne figure pas sur cette lettre l’accusé de réception ou le visa des
délégués du personnel comme cela s’est fait pour la deuxième lettre de réintégration
faite par l’employeur, et alors que l’autre part, le salaire du mois d’octobre 2002 n’a
pas été remis au travailleur mais a été viré sur son compte bancaire sans lui donner
la possibilité de refuser ,la cour d’appel à violer les articles visés au moyen et a
manqué de donner une base légale à sa décision. Qu’il suit que les deuxième et
troisième moyens de cassation réuni sont fondés ; qu’il y a lieu de casser ou annuler
partiellement l’arrêt attaqué et d’évoquer,
SUR L’EVOCATION
Sur la demande de l’indemnité spéciale de délégué
Attendu que le travailleur délégué du personnel ayant été licencié sans autorisation
préalable de l’inspection du travail, n’ayant pas été réintégré par l’employeur dans
les huit jours après la réception de sa demande de réintégration faite par la lettre
recommandée avec accusé de réception de la société employeur, il convient de faire
droit à sa demande d’indemnité spéciale et de condamner la société AFRICAINE
INDUSTRIES à payer la somme de 1.686.640 F eu égard à son ancienneté
conformément à l’article 87 de la convention collective,
PAR CES MOTIFS
Casse et annule partiellement l’arrêt attaqué ;
Evoquant, condamne la société AFRICAINE INDUSTRIES à payer à K la somme
de 1 686 640Fà titre d’indemnité spéciale de délégué du personnel.
Fiche 4
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TRAVAUX DIRIGES DE DROIT SOCIAL
Fiche 5
DISSERTATION JURIDIQUE :
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LA COUR,
Considérant qu’il est constant comme résultat des écritures des parties litigeantes
que l’employeur, sans procéder renouvellement de la période d’essai, a fait travailler
l’employé au-delà du terme fixé pour son essai ;
Considérant que c’est à bon droit que le premier juge visant l’article 15 de la
convention collective de même que l’article 14 de la même convention a décidé que
l’engagement du travailleur était dès lors réputé définitif ;
Considérant par ailleurs que l’employeur, pour justifier a posteriori le licenciement
du travailleur a invoqué sa mauvaise manière de travailler sans pourtant produire la
preuve des fautes qui sont sérieusement contestées par le travailler ;
Qu’il convient de confirmer la décision du premier juge qui, à juste raison, a décidé
que le licenciement du travailler qui ne repose pas sur des motifs réels est abusif et a
fait droit à ses demandes de droits de rupture et de dommages-intérêts en réduisant
tout de même le quantum de cette dernier réclamation à la somme de 100000 francs
eu égard au salaire et à son ancienneté dans l’entreprise.
BIBLIOGRAPHIE
TEXTES DE LOIS
JURISPRUDENCES
DOCTRINE
Ouvrages généraux
Articles de doctrine
B. REYNES, « Contrats à durée déterminée : une signature s’il vous plaît ? »,
R.D.T. 2012, p. 284.
G. AUZERO, « Contrat à durée déterminée d’usage : le retour à la ratio legis »,
R.D.T. 2008, p. 170.
L. PERRIN, « Admission de la succession de contrat à durée déterminée en cas de
remplacement », Dalloz actualité 29 février 2012.
S. LAULOM, « La protection des salariés en contrat à durée déterminée », S.S.L.
2013, n° 1582, pp. 15-25.
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