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ENSEIGNEMENTS AU CHOIX
6- DROIT DU TRAVAIL………………………………………….. P 71
7- COMPTABILITE PUBLIQUE ……………………………….
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II. Des procédures de réclamation distinctes
A. Des fondements spécifiques de chaque voie de recours
1. L’opposition, voie de rétractation contre les décisions rendues par défaut
2. L’appel, voie de reformation des décisions rendues en premier ressort
B. Des garanties particulières pour une bonne administration de la justice
1. L’opposition : le souci du respect du principe du contradictoire
2. L’appel : le réexamen de l’affaire dans toute sa complexité en fait et en droit
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éclairer l’assistance. C’est votre tour d’intervenir à la suite de cet administré de
NGIBONGO qui affirme que « le recours gracieux constitue une formalité
processuelle protectrice de la puissance publique dans la procédure
administrative contentieuse ».
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ANNEE ACADEMIQUE 2015/2016
SESSION DE RATTRAPAGE
SUJET : Lors d’une fête à Douala, votre enseignant de droit du contentieux
administratif vous présente comme un brillant étudiant. A la fin de la cérémonie,
une vive discussion éclate entre les jeunes de Sibongo et ceux de Nguibongo sur
les notions de recours gracieux et de recours contentieux. Interpellé, votre
enseignement vous sollicite pour éclairer ces jeunes sur la distinction entre les
recours afin de mettre un terme à la discussion.
I/- Distinction inhérente aux conditions de saisine et à l’autorité saisie.
A/- Distinction quant au destinataire du recours
I/- La saisine de l’administration pour le recours gracieux
. La saisine d’une autorité individuelle : le Recteur
. La saisine d’une autorité collective : exemple : le comité du recours
gracieux de la C.N.P.S.
2/- La saisine d’une juridiction pour le recours contentieux
B/- Les conditions de saisine distinctes
I/- Les conditions de saisine spécifiques pour le recours gracieux
. L’absence de frais de dépôt (en dehors du timbre sur la requête)
. Les délais de saisine variables en fonction de l’objet du recours gracieux
Demande en annulation : 3mois
Recours en indemnisation : 6mois
Abstention d’une autorité ayant compétence : 4ans
2/- Les conditions de saisine strictes pour le recours contentieux
L’exigence des frais introductifs d’instance
Les délais de saisine invariables : 60 jours
Possibilité de prorogation des délais de saisine
II/- Distinction quant aux règles et principes gouvernants les recours
A/- Distinction des principes directeurs
I/- Marge de manœuvre étendue de l’autorité administrative
Possibilité pour l’administration de répondre ou de garder le silence
Appréciation du recours selon la règle de droit ou selon des considérations de
pure opportunité
2/- Marge d’appréciation du juge encadrée par la règle de droit
Obligation de statuer (répondre) pour le juge
Solution (décision) rendue fondée sur la règle de droit
Obligation de motiver la décision juridictionnelle
B/-Distinction quant à l’autorité de la décision rendue
1/- Autorité de la chose décidée pour la réponse de l’administration
2/- Autorité de la chose jugée pour la décision du juge
SESSION NORMALE2015/2016
SUJET I : que pensez-vous de cette affirmation d’un administre de makob selon
laquelle, « le Cameroun a certes un juge spécialisé au contrôle de l’administration,
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mais il n’a pas un juge ayant tous les moyens dont dispose normalement un
juge » ?
I- La Spécialisation Du Juge Administratif Au Contrôle De L’action
Administrative.
A- Le Contrôle De L’excès De Pouvoir Des Autorités Administratives.
1- La sanction des illégalités externes
*CS/CA du 28/01/1982, NGANKOU Amos C/ Etat du Cameroun.
2- La sanction des illégalités internes
*CS/CA du 30/09/1993, NGUEBAMA MPELE C /Etat du Cameroun.
B- le contrôle de la responsabilité de la puissance publique.
1- La responsabilité consécutive à une illégalité de l’administration
*CS/CA du 26/09/1991, Sté Simplex-Cam C/Etat du Cameroun
2- La responsabilité sans faute de l’administration.
*CFJ/CAY du 25 mars 1969, Dame NGUE C/CPE de Mbalmayo
II- La Négation Du Pouvoir De Contrainte A La Juridiction Administrative.
A- L’absence Du Pouvoir D’injonction Du Juge Administratif Pour
L’exécution De La Chose Jugée.
1-L’exécution des décisions d’annulation des actes administratifs.
*C/CA du décembre 1991, MAIGARI ALHADJI C/Etat du Cameroun.
2-L’exécution des décisions condamnant l’administration à l’indemnisation de la
victime.
B-L ‘absence Des Mesures Coercitives Contre La Puissance Publique.
1-L’absence de pénalités et d’astreintes contre l’administration.
2-L’absence d’exécution forcée contre la puissance publique.
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A- La détermination légale du contenu de l’excès de pouvoir
- Les illégalités externes
- Les irrégularités internes
B- L’exclusion légale du recours en annulation pour excès de pouvoir de
certains actes administratifs
- Les actes de gouvernement
- Les actes portant désignation des chefs traditionnels
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- S’accommoder : s’adapter, se satisfaire de…….
Il doit ensuite expliquer que la protection des droits et libertés des administrés-qui
sont assurée par les juges administratifs et judiciaire-est fondée sur le principe de
juridicité et celui de la responsabilité de la puissance publique. Mais
parallèlement, ce contrôle juridictionnel tient compte des privilèges que la loi
reconnait à l’administration ; car l’administration n’est pas un justiciable ordinaire
devant le juge. Dans sa réflexion, il doit ainsi poser le problème de la conciliation
des droits des administrés et des prérogatives de l’administration. Bie plus, il doit
poser le problème de la soumission de l’administration au droit.
De ce qui précède, il devrait démontrer dans le développement du sujet que le
contrôle juridictionnel de l’action administrative garantit certes la soumission de
l’administration au droit(I). Mais il est aménagé de telle sorte que l’administration
n’est pas dépouillée de ses privilèges(II).
I- Effectivité du contrôle juridictionnel de l’action administrative
A- Les organes de contrôle juridictionnel de l’administration
1- Le juge administratif ; juge de droit commun (juge principal) de
l’administration
- Art 40 de la loi constitutionnelle du 18/01/1996
- Art 9 al 2 de l’ordonnance no 72/06
2- Le juge judiciaire : organe institué pour la protection des droits et libertés
individuels
- Art 9 al 3 ordo 72/06
B- Les modalités de contrôle juridictionnel de l’action administrative
1- Le contrôle de la légalité de l’action administrative
- Le recours en annulation pour excès de pouvoir
- Le recours en interprétation de la légalité des actes administratifs
2- Le contrôle de la responsabilité de la puissance publique
- La responsabilité pour faute
- La responsabilité sans faute
II- Importance des prérogatives de l’administration lors du contrôle
juridictionnel
A- Le RGP, condition de recevabilité du contrôle juridictionnel
1- L’obligation du RGP
2- Les conditions de validité du RGP
3- Le caractère d’ordre public du RGP
B- Les prérogatives de l’administration dans la phase contentieuse
1- Les prérogatives d’action
- Le privilège du préalable et l’exécution d’office des décisions administratives
- Le principe de la non suspension des décisions administratives suite à la saisine
du juge
2- Les prérogatives de protection
- L’incompétence du juge à faire acte d’administration
- L’absence du pouvoir d’injonction et d’astreinte du juge administratif
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C- La neutralisation du contrôle juridictionnel de l’administration
1- L’existence des lois écrans : dessaisissement du juge
- Des contestations liées à la désignation des chefs traditionnels
- De la responsabilité de l’administration du fait de la répression du terrorisme ou
du grand banditisme
2- Les validations législatives des actes régulièrement annulés par le juge
(administratif)
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Exclusion de certains actes (non-décisoires, injustifiables)
Qualité et intérêt (CS-CA, 28/03/1972, Wambo Telesphore C/EC)
Formulation (CS-CA, 27/09/1006, Abdoulaye Tamboutou C/EC), caractère
d’ordre public du recours gracieux préalable et identité d’objet avec le recours
contentieux.
Formalisme du recours contentieux
B- Les effets platoniques sur le requérant
L’on peut se féliciter que l’annulation protège l’ordre publique contre les actes
illégaux
Pourtant la situation juridique du requérant n’est guère améliorée :
- Le recours n’a pas effet suspensif
- A la différence de son homologue français qui peut adresser des injonctions à
l’Administration depuis la réforme de 1995, le juge administratif se limite à
annuler l’acte entaché d’excès de pouvoir.
Quoi qu’il en soit, les progrès accomplis à ce jour augurent des progrès futurs du
recours pour excès de pouvoir sur la voie de l’efficacité ; pour que l’état de droit
prenne sens et consistance.
Sujet 2 :
Bref rappel des faits : A la limite de l’âge, Monsieur Mathieu Wakis a tenté son
ultime chance d’accéder à l’école de magistrature. Et comme par malchance, sa
candidature a été rejetée par l’administration qui, par erreur, lui a opposé la
nationalité nigériane de son frère jumeau. L’Administration hésitant à l’écouter,
l’on essayera de l’aider à trouver une solution efficace à travers les conseils ci-
après :
1- La juridiction compétente pour connaitre du rejet de sa candidature :
Ledit rejet est une décision administrative défavorable. Dans un système de
dualité de juridiction, ce type de décision n’est pas principe contestable que dans
le cadre d’un contentieux administratif. En vertu de l’article 2 al 2 de la loi
n°2006/022 du 29/12 2006 fixant l’organisation et le fonctionnement des
tribunaux administratifs, l’ensemble de ce contentieux concernant l’Etat, les
collectivités publiques territoriales décentralisées et les établissements publics
administratifs ressortit à la compétence des tribunaux administratifs. Aux termes
de l’article 5 alinéa 1, ils ont pour siège le chef-lieu de région et constituent les
juridictions de droit commun du contentieux administratifs en premier ressort.
Dans le cas d’espèce, l’autorité ayant la compétence nationale
d’organisation des concours administratifs qui a pris l’acte de rejet de la
candidature de Monsieur Mathieu siège à Yaoundé. En conséquence, la juridiction
à saisir est le tribunal administratif de Yaoundé (dénomination du décret du
15/03/2000)(1pt)
2- La compétence du Tribunal administratif de Yaoundé :
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La compétence est l’aptitude légale à prendre un acte, et, en matière
processuelle à trancher un litige. Conformément aux alinéas 2 et 3 de la loi du 29
décembre susvisée, les tribunaux administratifs connaissent n premier ressort, du
contentieux des élections régionales et municipales et en dernier ressort de
l’ensemble du contentieux concernant l’Etat, les collectivités publiques
territoriales décentralisées et les établissements publics administratifs. Ce
contentieux comprend : le recours en annulation pour excès de pouvoir, les
recours incidents en appréciation de légalité, les recours en indemnisation du
préjudice causé par un administratif, les litiges concernant les contrats, les litiges
intéressant le domaine public, les litiges intéressant les opérations de maintien de
l’ordre.
En conclusion, les matières ci-dessus énumérées attribuées à tout tribunal
administratif constituent les chefs de compétence du tribunal de Yaoundé.(5pts)
3- Les conditions d’une saisine valable du tribunal administratif :
Le droit positif soumet la saisine des juridictions administratives à des conditions
rigoureuses. Les unes tiennent à la personne, les autres à la requête. S’agissant de
la personne, elle doit avoir la capacité d’Ester en justice, jouir de ses facultés
mentales justifier de la qualité et de l’intérêt pour agir (voir supra l’affaire Wambo
Télesphore). En ce qui concerne la requête, l’article 17 alinéa 1 de al loi
n°2006/022 prévoit que celle-ci n’est recevable qu’après rejet d’un recours
gracieux adressé à l’autorité auteur de l’acte attaquée ou à celle statutairement
habilitée à représenter la collectivité publique ou l’établissement public en cause
(détailler les délais à la lumière des alinéas 2 et 3). En cas de rejet du recours
gracieux, l’article 18 prescrit d’introduire un recours contentieux dans un délai de
60 jours sous peine de forclusion. Ce recours contentieux devant obéir aux formes
prévues aux articles 32, 34,35 et 36. Elles se rapportent en substance à la
déclaration sur papier timbré signé par le requérant, contenant les noms, prénoms,
profession et domicile du demandeur, la désignation du défendeur, l’exposé des
faits qui servent de base à la demande, les moyens et l’énumération des pièces
produites à l’appui de la demande, le paiement d’une consignation ad litem de
20.000. En outre, il est d’usage que les usagers paient une caution judicatum solvi.
4- Les palliatifs à la lenteur de la procédure administrative contentieuse :
A côté de la procédure ordinaire de résolution des litiges administratifs, la loi
n°2006/022, de l’article 27 à 31, prévoit des procédures d’urgence donnant la
possibilité au juge d’ordonner des mesures provisoires sans préjudicier au
principal. La première est le référé administratif qui permet au président de la
juridiction saisie ou au juge qu’il délègue de prendre des mesures d’instruction ou
celles de nature à sauvegarder les intérêts du requérant, sans priver d’effet une
décision administrative. La seconde est le sursis à exécution qui, pat dérogation à
la règle fondamentale du privilège du préalable, permet à ces autorités
juridictionnelles de suspendre l’exécution automatique d’une décision
administrative.
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Pour une décision rapide à son problème, M Wakis devrait introduire une
demande de sursis à exécution. (2pts)
5- Les conditions de recevabilité de la demande de sursis à exécution
En vertu de l’article 30 de la loi n°2006/022, le recours gracieux contre un
acte administratif n’en suspend pas l’exécution. Toutefois, lorsque l’exécution est
de nature à causer un préjudice irréparable et que la décision attaquée n’intéresse
ni l’ordre public, ni la sécurité publique, ni la tranquillité publique, le juge saisi
d’une requête peut ordonner le sursis à exécution. A cet effet, au regard de la
jurisprudence constante et de la disposition suscitée, il faut que la copie de la
décision attaquée et le recours gracieux préalable soient joints à la requête,
laquelle doit être adressée au président de la juridiction ou au juge qu’il délègue.
Une requête introductive d’instance n’est pas nécessaire, amis si elle n’est pas
introduite dans les 60 jours l’ordonnance de sursis qui pourrait être rendue
deviendrait caduque.
La question est déterminante parce que ce n’est que sur cette base de
recevabilité que le juge appréciera à coup sûr favorablement au regard de la
situation de M. WAKIS les conditions d’octroi, relatives au caractère irréparable
du préjudice, à l’absence d’atteinte à l’ordre public et à la demande des
conclusions du ministère public(Cf. Ordonnances SE 27/06/1997 Njambou
c/Socadic ; SE/CS-CA du 13/08/2013 MRC c/Etat du Cameroun) (4pts).
NB : la présentation est notée sur 1 pt
ANNEE ACADEMIQUE 2013/2014
Sujet 1 : recours administratif et recours juridictionnel
1ère hypothèse : la distinction entre les deux recours
I- Distinction quant aux conditions de saisine et à l’autorité saisie
A- Distinction quant aux conditions de la saisie
1- La saisine d’une autorité administrative pour le R. A.
2- Le recours juridictionnel adressé à une juridiction
B- Les conditions de saisines distinctes
1- Conditions de saisine contrastées pour le recours administratif
Les recours sans lieu avec un éventuel procès (recours hiérarchique, recours de
tutelle)
Le recours gracieux
2- Conditions de saisine plus strictes pour le recours juridictionnel
Les délais à observer
Les frais introductifs d’instance
Respect du principe de l’immuabilité
II- Distinction quant aux règles régissant (gouvernant) les deux recours
A- Distinction des principes directeurs
1- Marge de manœuvre large de l’autorité administrative suite au recours de
l’administré
Possibilité pour l’administration de répondre ou de garder le silence
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Appréciation du recours selon la règle de droit ou selon des considérations de
pure opportunité
2- Marge d’appréciation du juge encadrée par la règle de droit
Obligation de réponse du juge
Solution rendue fondée sur la règle de droit
B- Distinction quant à l’autorité de la décision rendue
1- Autorité de la chose jugée pour la réponse de l’administration
2- Autorité de la chose jugée pour la solution (décision) juge
2ème hypothèse : le rapport qui s’établit entre les deux recours et qui fait
ressortir aussi bien les divergences que les ressemblances
Dans ce cas, présenter dans une partie du corps du devoir les distinctions déjà
évoquées dans la première hypothèse, et dans une autre partie identifié les
éléments de rapprochement notamment :
Les deux recours sont initiés par l’administré
Dans les deux recours l’administré cherche à obtenir une solution au différend
qui l’oppose à l’administration
Dans les deux formes, le recours est dirigé contre un acte ou un comportement
de l’administration.
Dans les deux recours, l’administré peut invoquer aussi bien les arguments de
fait que de droit.
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1- L’application des règles de droit public
2- L’autonomie de la procédure administrative contentieuse
B- Un contentieux institué en vue d’assurer l’indépendance de
l’administration
II- Les raisons de la pérennisation de la juridiction administrative
A- Empêcher l’interprétation des actes administratifs par le juge judiciaire
B- Empêcher le contrôle de l’action administrative par le juge judiciaire
C- Empêcher l’annulation des actes administratifs par le juge judiciaire
Sujet II : commentaire de l’article 17 de la loi n°2006/22 du 29/12/2006 portant
l’organisation et le fonctionnement des tribunaux administratifs.
C’est une évidence qu’il fallait relever :il s’agit de l’article 17 de la
désormais célèbre loi n°2006/22 du 29/12/2006 fixant l’organisation et le
fonctionnement des tribunaux administratifs. A l’époque où cette épreuve a été
proposée ces tribunaux administratifs n’étaient pas encore entrés en service. Ils
sont désormais ouverts dans les dix régions de leurs ressorts territoriaux
respectifs. Les magistrats ont été nommés lors du dernier conseil de la
magistrature de Mars 2012.
Dès l’introduction, l’étudiant devaient relever que cet article 17 pose une nouvelle
formulation(le Nb permettait aux étudiants d’apprécier cette assertion) de la
fameuse règle du recours gracieux instituée par une ordonnance de 1961. Enoncer
une brève définition de cette : c’est une réclamation adressée à une autorité
administrative en vue d’obtenir soit l’annulation partielle ou totale d’un acte
administratif faisant grief, soit de solliciter la réparation d’un dommage subi ou
fait de l’activité de l’administration. A partir de cette définition apparait la nature
juridique ambigüe du recours gracieux qui est à la fois un recours administratif
parce qu’il est adressée à une autorité administrative en vue de régler un différend
né d’un acte administratif émanant de cette autorité. Le recours gracieux
(l’épithète préalable n’est pas nécessaire) suppose par conséquent l’existence d’un
véritable, d’une réelle contestation qui va se concrétiser par une requête adressée à
une autorité administrative et qui a pour objet d’obtenir de cette dernière qu’elle
modifie, reforme, prenne position sur une réclamation sollicitée. La nature
contentieuse du recours gracieux est d’abord corroborée par un argument de
texte : son insertion au titre III de la loi n°2006/22 du 29/12/2006, intitulé « de la
procédure devant les tribunaux administratifs ». Selon la section I de cette loi, le
recours gracieux est la condition sine que no de saisine des tribunaux
administratifs. Elle est ensuite confirmée par la jurisprudence abondante de al
chambre administrative qui pose la règle de concordance entre l’objet du recours
gracieux et celle du recours juridictionnel subséquent. Pour commenter cet article,
les étudiants devaient lire attentivement cette disposition, en ayant toujours en
mémoire l’ancienne formulation. De cette lecture attentive, pouvaient, surgir les
deux principales idées suivantes. D’une part, cet article 17 formule un énoncé plus
rationnel et perfectible de la règle du recours gracieux (I), d’autre part, il permet
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une identification plus aisée des autorités administratives destinataires des recours
gracieux(II).
I- Un énoncé rationnel et perfectible de la règle du recours gracieux
A- Un énoncé rationnel (concordance entre l’acte émis et l’autorité
administrative destinataire)
B- Enoncé perfectible (la rédaction de cet article laisse entendre que le
recours gracieux n’est adressé que dans le cadre du contentieux de l’annulation
alors qu’il est également exigé dans le contentieux de la responsabilité)
II- La nouvelle formulation permet une identification plus aisée des
autorités administratives auteurs des actes attaqués.
A- Une identification plus aisée de l’autorité administrative auteur de
l’acte attaqué
1- Les autorités du pouvoir central
2- Les autorités statutairement habilitées à représenter la collectivité publique ou
l’établissement public en cause
B- L’acte attaqué
1- Un acte administratif
2- Un acte faisant grief
Sujet 3 : commentaire du jugement n°260/CA/CS du 22/09/2001, MOULIOM
Théodore c/hôpital général de Yaoundé.
Bête noire des étudiants, le troisième sujet portait sur un commentaire
d’un jugement de la chambre administrative de la cour suprême. Les faits étaient
apparemment longs, mais le problème juridique posé très simple à découvrir : la
compétence ou l’incompétence de la chambre administrative de la cour suprême.
A l’introduction, les étudiants devaient rappeler les faits, la procédure,
l’argumentation et la présentation des parties, indiquer le problème juridique,
enchainer la solution retenue par le juge administratif : recevabilité du recours
contentieux pour incompétence de la chambre administrative.
Etait en cause la responsabilité de l’hôpital général, un établissement public
hospitalier. A priori, le juge administratif était compétent du point de vue
organique et matériel pour statuer ce litige(I) mais le moyen juridique invoqué par
le requérant pour engager la responsabilité de l’hôpital général de Yaoundé, à
savoir les dispositions du code civil, sont inopérants(II). Sous le bénéfice de ces
considérations, les étudiants pouvaient articuler leur commentaire de la manière
suivante :
I- La compétence a priori de la chambre administrative à statuer sur la
demande en indemnisation du requérant
A- La compétence organique à priori de la chambre administrative de la
cour suprême
B- La compétence rationae materiae à priori de la chambre
administrative de la cour suprême
II- L’incompétence de la chambre administrative de la cour suprême
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A- La spécificité de la responsabilité de la puissance publique posée par
l’arrêt Blanco du tribunal des conflits
B- Le caractère inopérant des moyens invoqués par le requérant
NB : Bien vouloir corriger les coquilles
ANNEE ACADEMIQUE 2010/2011
Sujet : commentaire d’arrêt
CS/CA, jugement n°142 du 27/09/2006, Abdoulaye TAMBOUTOU C/Etat du
Cameroun (PR/SG)
La détermination de l’autorité adressa taire du RGP a souvent été un
véritable « casse-tête »pour les justiciables camerounais, lorsque l’acte attaqué
émane du Président de la République. C’est du moins ce qui ressort de ce
jugement numéro 142 du 27 septembre 2006, rendu par la chambre administrative
de la cour suprême, dans l’espèce Abdoulaye Tamboutou contre l’Etat du
Cameroun (PR/SG)
En effet, par deux décrets N° 2000/344 du 4/12/2000 et 2000/346 du
04/02/2001, le sieur Tamboutou Abdoulaye a respectivement été révoqué des
forces armées camerounaises, puis réintégré et mis à la retraite, comme officier
subalterne. Insatisfait par ces actes administratifs unilatéraux lui faisant grief, le
requérant va adresser une requête à son Excellence Paul Biya, Président de la
république du Cameroun, en guise de recours gracieux. N’ayant eu aucune
réponse à ce recours gracieux préalable, l’intéressé, représenté par ses avocats
Maitres MUNA et MUNA basés à Yaoundé, va saisir la chambre administrative
de la cour suprême par une requête enregistrée au greffe de ladite Chambre le
11/09/2001 ; en vue de l’annulation pour excès de pouvoir desdits décrets.
Le sieur Tamboutou estimait que les deux décrets contestés devraient être
annulés, car lui faisant grief ; tandis que le représentant de l’Etat se fondait sur le
défaut de recours gracieux pour demander le rejet de son recours contentieux.
Malheureusement pour le requérant et ses avocats, le juge va rejeter son recours
contentieux, comme fondé sur un recours gracieux mal dirigé ; et le condamné
aux dépens, conformément aux vœux de l’article 101 de la loi n°75/17 du 08
décembre 1975 fixant la procédure devant la cour suprême statuant en matière
administrative.
Le problème juridique auquel était confronté le juge ici, était celui du recours
gracieux préalable du requérant, et le sort de son recours contentieux. A ce
problème crucial, le juge, avant de prononcer l’irrecevabilité du recours
contentieux subséquent(II), a d’abord rappelé les règles d’identification des
autorités habilitées à recevoir le recours gracieux(I).
I- Le rappel des règles d’identification des autorités adressataires du recours
gracieux
Le juge s’est profondément inspiré de l’article 12 de l’ordonnance
n°72/06 du 26/08/1972 fixant l’organisation de la cour suprême, qui dispose que
le « recours devant le la cour suprême n’est recevable qu’après rejet du recours
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gracieux adressé au ministre compétent ou à l’autorité statutairement habilité à
représenter la collectivité ou l’établissement public en cause » Ainsi, le sieur
TAMBOUTOU devrait saisir le Ministre compétent(A), ou l’autorité habilitée(B).
A- La saisine du ministre compétent
1- La notion de ministre compétent
2- La distinction ministre compétent-ministre utilitaire
B- La saisine de l’autorité habilitée
1- Cas des collectivités publiques
2- Cas des établissements publics
Après avoir rappelé ces règles primordiales dans la formulation du recours
gracieux préalable, le juge a sanctionné d’un rejet, le recours contentieux du
requérant.
II- L’irrecevabilité du recours contentieux de TAMBOUTOU
Le juge administratif a sanctionné le sieur TAMBOUTOU, en rejetant son
recours contentieux, parce que son recours était adressé à une personne physique
dénommée (A), et qui entraine un défaut de recours gracieux (B)
A- Un recours gracieux adressé à une personne physique dénommée
1- Le sieur TAMBOUTOU avait saisi son excellence Paul BIYA
2- La précision du ministre compétent
B- Un recours gracieux inexistant
1- La requête adressée à une personne physique ne peut pas être considérée
comme un recours gracieux
2- L’absence de preuve de la réception dudit recours par son destinataire
NB : les correcteurs apprécieront la pertinence des différentes approches
des étudiants mais en privilégiant ceux qui s’efforcent à mieux appliquer la
méthodologie.
De même, c’est le raisonnement juridique pertinent qui sera à la base de la
souplesse souvent souhaitée aux correcteurs dans la notation ; toute autre
approche cohérente étant acceptable.
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DROIT DE L’HOMME ET LIBERTES PUBLQUES
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composée des Etats tels que : le Cameroun, le Congo, la Guinée Equatoriale, et le
Nigeria. Ces Etats n’appartennant pas tous aux mêmes institutions d’intégration sous
régionales (CEMAC, CEEAC, CEDEAO), ont parfois des intérêts antagonistes à
propos de la question de la libre circulation des personnes ; comme peuvent le
témoigner les expulsions récurrentes des Camerounais de la Guinée Equatoriale et
du Gabon. Pourtant, la liberté d’aller et de venir est solennellement consacrée au
plan universel par l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de
l’ONU du 10 décembre 1948 qui dispose que : « 1. Toute personne a le droit de
circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un Etat. 2. Toute
personne a droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son
pays. » Au plan strictement africain, ladite liberté est encadré par m’article 12 de la
Charte africaine des droits de l’homme et des peuples qui stipule que : «1. Toute
personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur
d’un Etat, sous réserve de se conformer aux règles édictées par la loi. 2. Toute
personne a droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son
pays. Ce droit ne peut faire l’objet de restrictions que si celles-ci sont prévues par
la loi, nécessaires pour protéger la sécurité nationale, l’ordre public, la santé ou la
moralité publique. »
Au regard des fondements juridiques de la liberté d’aller et de venir aux plans
mondial et continental sus évoqués ; l’on peut mieux relever la pertinence du propos
de l’illustre auteur, dans une certaine évidence qui permet de mettre en relief et de
distinguer le versant intra-étatique (I) du versant inter-étatique (II) de cette liberté.
I- Le versant intra-étatique de la liberté d’aller et de venir
En effet, la liberté d’aller et de venir ; dont la « fondamentalité »même découle du
droit naturel, avant d’être réaffirmée par le droit positif, à travers l’ensemble des
instruments juridiques internationaux, s’exerce d’abord à l’intérieur du territoire de
l’Etat. C’est ce qui justifie son versant intra-étatique dont parle le Professeur
DONFACK SOKENG.
Dans la suite de son texte, l’auteur ajoute précisément que « la circulation intra-
étatique est celle qui a pour cadre l’Etat. Elle se déploie à l’intérieur de celui-ci et
peut s’étendre au point d’inclure la possibilité d’en sortir. ». En l’absence de
développements tirés du texte, l’on pourrait néanmoins se référer au droit
international des droits de l’homme ; pour établir avec l’auteur que ce versant intra-
étatique de la liberté d’aller et de venir se traduit par le droit de libre circulation dans
le territoire étatique (A), et le droit au choix de la résidence à l’intérieur du territoire
étatique (B).
A- Le droit de libre circulation dans le territoire étatique
B- Le droit au choix de la résidence à l’intérieur du territoire étatique
A côté de cette première dimension intra-étatique de la liberté d’aller et de venir
qui a pour champ d’application le territoire de l’Etat, il en existe, note l’auteur, une
seconde qui est inter-étatique, et différente de la première ainsi présentée.
II- Le versant inter-étatique de la liberté d’aller et de venir
23
D’après Monsieur le Professeur DONFACK SOKENG, le versant inter-étatique est
l’autre dimension de l’implémentation de la liberté d’aller et de venir. C’est en
réalité la dimension internationale, pour ainsi dire, de la libre circulation. C’est la
liberté d’aller et de venir au-delà des frontières étatiques.
Pour l’auteur, « la circulation inter-étatique, quant à elle, concerne deux ou
plusieurs Etats et soulève ipso facto des difficultés juridiques et politiques
particulières, beaucoup plus ardues. Elle met en jeu les relations entre Etats-
voisins ou non – ainsi que des échanges de populations plus ou moins pacifiques,
auxquels peuvent s’attacher des statuts divers dans les pays d’accueil : touristes,
travailleurs, refugiés ; apatrides, voyageurs en transit, étrangers, étudiants,
étrangers en situation irrégulière ou “sans-papiers“, etc… ». Faute d’avoir la suite
de la pensée de l’auteur, l’on pourrait mettre en relief ce versant inter-étatique de
l’implémentation de la liberté d’aller et de venir à travers l’alinéa 2 de l’article 13 de
le DUDH qui consacre à la personne humaine, le droit de quitter tout pays y compris
le sien (A), et le droit de revenir dans son pays (B).
A- Le droit de quitter tout pays y compris le sien
B- Le droit de revenir dans son pays
La pensée du Professeur Léopold DONFACK SOKENG est donc assez poignante et
synthétique dans l’examen de la liberté d’aller et de venir. Elle nous invite
davantage à la réflexion, au regard des traitements inhumains et dégradants dont sont
encore victimes d’innombrables migrants dans certains pays de transit ou d’accueil
aujourd’hui.
Sujet 2 : Dissertation juridique
Dans le Rapport d’activités 2014 de la Commission Nationale des Droits de
l’Homme et des Libertés (CNDHL), on peut lire à la page 54 que « De manière
générale, il a été constaté que des individus sans scrupule trafiquent les organes
humains issus des cadavres, avec l’aide de certains « morguiers ». »
Malgré ce cliché peu enchanteur, montrez que la République du Cameroun proclame
et protège les droits de l’homme et libertés publiques.
La lecture du préambule de la Constitution camerounaise du 18 Janvier 1996 permet
de découvrir que « le peuple camerounais proclame que l’être humain, sans
distinction de race, de religion, de sexe, de croyance, possède des droits
inaliénables et sacrés. » Cette affirmation est, s’il faut encore, une marque
solennelle de l’attachement de la République du Cameroun au label de l’Etat de droit
ou règne la prégnance des droits de l’homme à travers leur proclamation, mais aussi
leur protection.
En effet, le terme proclamation, du latin proclamatio, signifie l’action de
proclamer, la publication solennelle, ou encore l’écrit qui contient ce que l’on veut
publier. Et le verbe proclamer qui en découle, du latin proclamare, traduit l’idée de
publier à haute voix et avec solennité, divulguer. De ce point de vue, on peut dire
que la publication solennelle qu’implique la proclamation est aussi la base de la
reconnaissance d’une chose, d’une part ; et sa protection, d’autre part. Par le mot
protection, du latin protectio, l’on désigne l’action de protéger, de préserver du
24
mal ; l’action de favoriser le maintien, l’avancement de quelque chose. De cette
manière le verbe protéger, du latin protegere, signifie prendre la défense de
quelqu’un de quelque chose ; veiller au maintien, au progrès d’une chose ; mettre à
l’abri d’une incommodité, d’un danger. On dira aussi garantir, sécuriser,
sauvegarder. La proclamation et la protection sont dès lors deux termes très usuels
dans l’enseignement des droits de l’homme et libertés publiques.
L’on note que les droits de l’homme sont définis par le Vocabulaire juridique du
Professeur Gérard CORNU, comme les « droits de l’homme en tant que tel,
inhérents à l’être humain (homme ou femme) ; ensemble de facultés et
prérogatives considérés comme appartement naturellement a tout être humain
dont le Droit public,[notamment le Droit] constitutionnel s’attache à imposer à
l’Etat le respect et la protection en conformité avec certains textes de portée
universelle. ». De cette définition, l’on retient que les droits de l’homme sont
d’abord des droits naturels, avant d’être reconnus par le Droit positif. Ils sont de ce
fait ontologiquement attachés à la personne humaine, sans aucune discrimination.
C’est justement ce qu’enseigne Monsieur le Professeur titulaire ISSA ABIABAG,
lorsqu’il souligne que « Les droits naturels sont des droits que tout individu
possède du fait même qu’il est Homme. Il s’agit des droits inhérents à la nature
humaine. (…). Tous les ont du seul fait qu’ils sont des Hommes. C’est leur
condition nécessaire et suffisante. ». De ce point de vue, les droits de l’homme ne
se confondent pas aux libertés publiques. En réalité, celle-ci désignent, comme
l’indique si bien le Professeur ISSA ABIABAG, des libertés que le pouvoir a
reconnues et aménagées et ce, même si, par leur objet, ces libertés s’exercent dans le
cadre des relations privées entre particuliers. Cette définition n’est pas très éloignée
de celle du Professeur Gérard CORNU qui présente les libertés publiques comme
« Celles des libertés qui permettent de participer à la vie publique. ». Et dans ce
sens plus précisément, liberté est perçue comme tout exercice sans entrave garanti
par le droit de telle faculté ou activité (exemples : liberté de la presse, libertés des
conventions, liberté d’association, liberté des réunions, liberté de circulation ou
d’aller et de venir, liberté syndicale, etc.). Pourtant, note le Professeur Léopold
DONFACK SOKENG, « L’incertitude de la notion de libertés publiques se trouve
ainsi renforcée par les multiples nuances que les auteurs, par souci de précision
semble-t-il, apporte çà et là. ». Au-delà de cette incertitude terminologique, il
demeure vrai que les droits de l’homme et libertés publiques sont plus concrets
lorsqu’ils sont proclamés et protégés par l’Etat, comme cela est voulu en République
du Cameroun.
Or, comme le relève, pour le déplorer, le Rapport d’activités 2014 de la Commission
Nationale des Droits de l’homme et Libertés (CNDHL), à la page 54, « De manière
générale, il a été constaté que des individus sans scrupule trafiquent les organes
humains issus des cadavres, avec l’aide de certains « morguiers ». ». Ce constat
regrettable avait été réalisé dans la ville de Douala, après la visite de certains
hôpitaux. Il est ainsi fait étalage de quelques cas graves d’atteinte à la dignité
humaine et aux droits de l’homme, même si ces atteintes portent sur des corps
25
humains sans vie. Néanmoins, il reste possible de montrer, c'est-à-dire de faire
connaitre comment ou de prouver, que l’Etat du Cameroun proclame et protège les
droits naturels. Dès lors, à partir de quels arguments peut-on prouver, faire
connaitre, ou établir que la République du Cameroun proclame et protège les
droits de l’homme et les libertés publiques ? Une telle problématique est
emblématique de la dynamique diachronique d’affirmation de l’’Etat de droit au
Cameroun, à travers la sublimation des droits de l’homme et libertés publiques.
Théoriquement, elle permet de tester la pertinence des instruments juridiques
applicables au Cameroun, en matière des droits de moyens mis en œuvre par les
pouvoirs publics, pour une meilleure expression de la dignité humaine au Cameroun.
Pour apporter une réponse à cette problématique ; il est possible de faire connaitre
ou de prouver que la République du Cameroun proclame et protège les droits de
l’homme et libertés publiques, en y étudiant distinctement la proclamation des droits
de l’homme et libertés publiques (I) et la protection des droits de l’homme et libertés
publiques (II).
I- La proclamation des droits de l’homme et libertés publiques au Cameroun
Démontrer que la République du Cameroun proclame les droits de l’homme et
libertés publiques est possible dans une perspective positiviste, en examinant la
constitutionnalisation desdits droits et libertés (A), et leur aménagement législatif
(B).
A- La constitutionnalisation des droits de l’homme et des libertés publiques
La constitutionnalisation des droits de l’homme et libertés publiques est le
mécanisme juridique le plus puissant dans l’œuvre de publication solennelle desdits
droits. En réalité, il s’agit ici d’inscrire ces droits dans la Constitution entendue
comme Loi fondamentale de l’Etat ; afin de leur donner une valeur supérieure,
identique à celle du texte constitutionnel lui-même. A la lecture de la Constitution
camerounaise du 18 Janvier 1996 en vigueur, l’on relève que le constituant
camerounais y proclame solennellement les droits de l’homme et libertés dans le
préambule (1), lequel a désormais valeur constitutionnelle (2).
1- L’affirmation des droits de l’homme et libertés publiques dans le préambule de la
Constitution
2- L’affirmation de la valeur constitutionnelle du préambule constitutionnel (art.
65)
Outre la proclamation solennelle des droits de l’homme et libertés publiques par la
Constitution, la république du Cameroun divulgue également ces prérogatives à
travers la loi.
B- L’aménagement législatif des droits de l’homme et libertés publiques
L’aménagement législatif des droits de l’homme et libertés publiques est également
l’autre modalité de leur proclamation. En effet, parce que l’aménagement des
libertés publiques est une compétence traditionnelle du législateur, le constituant
camerounais n’y déroge point. Aussi, reconnait-il que le régime des droits et libertés
publiques relève du domaine de la loi (1) ; en même temps que depuis 1990,
d’innombrables lois existent sur les libertés (2).
26
1- La constitutionnalité de la compétence du législateur en la matière (art. 26)
2- La pluralité des lois sur les libertés au Cameroun depuis 1990.
La publication solennelle des droits de l’homme et libertés publiques par la
république du Cameroun est perceptible dans la Constitution en vigueur, de même
que dans les lois camerounaises. Elle peut même être perçue comme le fondement
de la protection desdits droits.
II- La protection des droits de l’homme et libertés publiques au Cameroun
En réalité, la République du Cameroun protège les droits de l’homme et libertés
publiques à travers les procédures juridictionnelles (A) et non juridictionnelles (B).
A- Les procédures juridictionnelles de protection
Au Cameroun, le maintien ou la préservation des droits de l’homme est possible
devant le juge ; notamment à travers diverses procédures devant le juge judicaire,
juge des libertés par excellence (1). Mais ; à côté du juge judiciaire, d’autres
procédures de sauvegarde des droits de l’homme et libertés publiques restent
ouvertes devant le juge administratif (2) ; de même que devant le juge
constitutionnel (3).
1- La procédure devant le juge judiciaire
2- La procédure devant le juge administratif
3- La procédure devant le juge constitutionnel
En dehors de la protection assurée par diverses procédures juridictionnelles, les
droits de l’homme et libertés publiques sont aussi préserver au Cameroun, par le
biais des procédures non juridictionnelles.
B- Les procédures non juridictionnelles de protection
Les procédures non juridictionnelles de protection des droits de l’homme sont
perceptibles au Cameroun depuis 1990, avec le Comité national des droits de
l’homme et libertés. De nos jours, cette garantie non juridictionnelle des droits de
l’homme est mise en œuvre par la Commission National des Droits de l’Homme et
des Libertés (CNDHL) (1) dont le Rapport d’activités pour l’année 2014 a servi de
tremplin à ce sujet. A côté du travail effectué par ladite Commission, l’on peut
également relever l’apport des ONG et autres Associations des droits de l’homme
1- La procédure devant la CNDHL
2- L’apport des ONG et autres Associations des droits de l’homme
Au terme de cette étude, l’on note avec satisfaction d’innombrables efforts, aux
plans normatif et institutionnel, fournis par la République du Cameroun ; dans
l’optique d’une large diffusion et d’une garantie plus efficiente des droits naturels et
des libertés publiques. Aussi, les cas de violation desdits prérogatives ainsi relevés
par la CNDHL devraient davantage interpeller les pouvoirs publics camerounais ; au
même titre que les citoyens camerounais, sur la nécessité de développer la culture du
respect des droits d’autrui, pour consolider la paix et de la tolérance dans ce beau
pays.
NB : compte tenu de la consigne « application scrupuleuse de la méthodologie
exigée », les correcteurs resteront particulièrement vigilants ; afin de sanctionner
tout plan parachuté, sans introduction cohérente. Toute copie dérogeant à ces
27
exigences méthodologiques sera sanctionnée d’une note inférieure ou égale à
05/20.
ANNEE ACADEMIQUE 2016/2017
Deux sujets au Choix des candidat(e)s
Sujet I : Commentaire de texte
« Or nous sommes en face d ‘une situation paradoxale. Il y’a d ‘une part, un certain
optimisme naïf en la croyance en l’universalisme des droits de l’homme en la
version presque idyllique de la justice constitutionnelle comme gardienne de l’Etat
de droit. On est ainsi, plus ou moins il est vrai, confiant en l’avenir de l’idée de
1789 qui marcherait suivant ce point de vue, de pair avec la modernisation de la
société.
Mais, d’autre part, pour une paille non négligeable du milieu intellectuel, le
triomphe, de l‘idée, de 1789 coïncide avec le temps où l ‘évidence de cette dernière
est sérieusement remise en cause : scepticisme cultivé au sein même du cercle
culturel où elle est née et critique soulevée de l ‘extérieur de ce cercle-là, surtout au
nom des traditions de chaque culture. »
Yoïchi HIGUCHI, constitution idée universelle expressions diversifiées, Paris,
Société de législation comparée, 2006, I 60 pages. Extrait du chapitre 1er « L’idée de
1789, entre la modernité et les traditions », p. 1 3.
Le texte soumis à commentaire est un extrait de l’ouvrage du Professeur Yoïchi
HIGUCHI intitulé Constitution idée universelle expressions diversifiées, publié à
Paris, par la Société de législation comparée, en 2006, plus précisément au chapitre
premier dudit ouvrage relatif à « L ‘idée de 1789, entre la modernité et les
traditions », à la page 13.
L’illustre auteur japonais, Professeur titulaire des Universités de Tokyo et de Paris II
Panthéon-Assas, présente dans cette œuvre, l’essentiel de sa pensée constitutionnelle
axée autour de la diversité des modes d’expression de l’idée universelle de
Constitution. Dans ce chapitre introductif notamment, l’auteur présente ‘idée de 789
en France et en Europe, axée sur la croyance en l’universalisme des droits de
l’homme. En effet, l’année 1789 est marquée par l’adoption en France de la
Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Ce texte de 17 articles est testé
célèbre en France et en Europe, depuis son adoption par l’Assemblée constituante le
26 août 1789. Dès lors, il a été pérennisé par la société internationale, à travers la
Déclaration universelle des droits de ‘homme du 10 décembre l948 et la Charte
Africaine des droits de l‘homme et des peuples du 27 Juin 1981, sans pourtant
n’avoir subi aucune modification dans son écriture initiale, Il est d’ailleurs épicentre
la garantie des droits de l’homme en France, par son intégration dans le préambule
de la Constitution.
Dans cet extrait, le Professeur HIGUCHI relève le paradoxe de l’universalisme des
droits de l’homme issus de la Déclaration de 1789. Il fonde son propos sur la
difficile convergence des traditions et de n modernité autour de cette idée des droits
de l’homme, encore que ce texte est né dans un environnement purement français et
postrévolutionnaire : tandis que les droits de l’homme semblaient déjà être une
28
vieille culture en Grande-Bretagne, en demeurant une curiosité en Afrique. C’est
alors p1us de deux cent ans après son adoption que l’auteur consacre cette réflexion
sur l‘idée de 1789, autour du paradoxe de Son prétendu universalisme.
Relevant ce paradoxe, l‘auteur met en relief deux camps diamétralement opposés.
d’un coté, il y a les naïfs qui croient aveuglement et de manière optimiste en
l’universalisme de l’idée de 1789 et en la modernité de la société qu’elle engendre
(I) et de l’autre, il y a des réalistes qui tiennent compte de la diversité culturelle
pour remettre en cause cet universalisme (II).
B- La modernisation de la société
Selon l’auteur, la modernisation de la société est l’autre motif qui fonde l’optimisme
en l’universalisme de la Déclaration de 1789. De cette manière, elle favoriserait la
promotion de la démocratie (1) et la promotion des droits de l’homme (2), à travers
le monde.
1- La promotion de la démocratie
2- La promotion des droits de l’homme
A côté de ce coutant idyllique de l’idée de 1789 l’auteur présente aussi une tendance
plus réaliste qui tient compte du poids des traditions, remettant ainsi en cause cet
universalisme.
29
1- La contestation fasciste
2- La contestation marxiste
B- Le criticisme ultra européen
L’auteur note également qu’il y a eu, en dehors de l’Europe, des raisons de critiquer
l’idée d’un universalisme des droits de l’homme et du citoyen. Aussi, à la suite du
poids des traditions ultra européennes (1) qu’il souligne, on peut ajouter la
philosophie du communautarisme africain (2). -
1- Le poids des traditions
2- Le communautarisme africain
Telle est la substance de ce texte du Professeur HIGUCHI qui permet d’étudier la
Déclaration de 1789 comme une source importante dans l’édification de la culture
française des droits de l’homme, tout en tenant compte des réalités intra et ultra
européennes qui ne lui sont pas entièrement favorable.
31
Au terme de cette première partie, il semble alors évident que l’exercice des libertés
publiques ne s’accomplit bien que lorsque les citoyens gardent en esprit l’impérieuse
nécessité de préserver la paix sociale et la tranquillité publique. Si les syndicats des
avocats et des enseignants « anglophones » se soumettaient aux lois de la
République, l’ordre public n’aurait jamais été troublé, et aucune atteinte aux libertés
n’aurait été observée. Cet état des choses illustre également qu’inversement, les
opérations de maintien de l’ordre public peuvent aboutir aux restrictions des libertés
publiques.
40
femme le 8 mars.de même, l’interdiction de sanctionner une femme absente de son
lieu de service du fait d’un congé de maternité prolongé).
B. L’existence des discriminations « négatives »
Celle-ci sont les plus fréquents, et sont liées aux perceptions culturelles. L’on
parlerait même du poids de traditions .c’est ainsi que dans plusieurs cultures d’ici
(Cameroun Afrique) et d’ailleurs (dans certains Etats d’Asie, d’Amérique et
d’Europe).les femmes sont relégués aux seconds rôles dans la société. Leurs droits
sont bafoués au quotidien. Elles sont sous-scolarisées au profit de leurs frères ; elles
sont vite envoyées en mariage ( et parfois ans leur consentement) ; elles sont
abusivement écartées de la succession par leur famille, et par leur belle-famille le
cas échéant : elles ne sont pas toujours promues aux mêmes responsabilités que leurs
collègues de l’autre sexe, en grades et diplômes égaux .alors que la convention de
nations unies sur les droits politiques de la femme du 20 décembre1952 affirme
l’égalité juridique pour le vote et les élections entre les hommes et les femmes ; le
code électoral camerounais du 19 avril 2012 ne parle que la prise en compte du
genre.
Tout ceci montre qu’il y a une réelle nécessité de l’éducation aux droits de la
femme, afin d’éviter de telles considérations dévalorisants pour la femme, mère de
l’humanité, mais, un effet pervers existe, qui consiste en la multiplication
d’instruments juridiques internationaux e faveur des femmes, créant une sorte de
prépondérance des droits de celles-ci, alors que le principe de l’égalité juridique
entre l’homme et la femme doit être entretenu, pour le salut de l’humanité toute
entière.il convient simplement d’éliminer toutes sortes de discrimination à l’égard
des femmes, afin que le principe soit la règle et non l’exception.
Plan possible (2) : pour la seconde problématique
I. Un principe fondamental de la théorie des droits de l’homme
A. L’affirmation universelle de la dignité humaine
B. La condamnation des discriminations sexuelles
II. Un principe perpétuel dans la théorie des droits de l’homme
A. Un principe entretenu
B. Un principe combattu
Sujet 2 : les droits de l’homme et les droits du citoyen
Ce sujet semble être plus abordable .toutefois, la rigueur méthodologique dans
l’analyse doit être recherchée dans les cahiers d’examen. Tout commence à
l’introduction dans laquelle l’étudiant montre qu’il distingue bien l’homme du
citoyen ; et corollairement, les droits de l’homme des droits du citoyen. A partir de
cette distinction terminologique et définitionnelle.il pourra aboutir à la
problématique relative aux rapports entre ces deux catégories de droits .après en
avoir justifié l’intérêt, il pourra conduire ses développements autour de deux grands
axes ; en montrant que les droits de l’homme s’opposent théoriquement aux droits
du citoyen (I), quoiqu’ils restent complémentaires dans la pratique (II).
I. Des droits théoriquement opposés
A. Les droits de l’homme comme naturels
41
B. Les droits du citoyen comme des droits civiques et politiques
II. Des droits pratiquement complémentaires
A. Les droits de l’homme comme soubassements des droits du citoyen
B. Les droits du citoyen comme accomplissements des droits de l’homme.
Année académique 2010/2011
Sujet unique : Justifier l’affirmation selon laquelle la déclaration de 1789 est
l’œuvre d’héritiers
I- Les antécédents historiques de la déclaration
A- Le poids des idées des penseurs
1- L’apport du monde antique
2- L’apport du christianisme
3- Les doctrines
B- L’appui des Actes et documents écrits
1- Les pactes
2- Les déclarations américaines
II- La déclaration de 1789 est la mise en forme de ces précédents
A- Le contenu de la déclaration est une confirmation de ces précédents
historiques
B- Le caractère recognitif de la déclaration
SESSION NORMALE 2013/2014
NB : les étudiants doivent apprendre à ne plus avoir peur des sujets d’examen. Il
suffit d’avoir bien lu le cours magistral, d’avoir une bonne culture juridique nourrie
par plusieurs lectures en bibliothèque, et sur internet éventuellement ; et de faire bon
usage de la méthode juridique et de la langue. Les plus curieux sauront qu’il
s’agissait ici d’anciennes épreuves.
Sujet n°1 : justifier l’affirmation selon laquelle la déclaration de 1789 est
l’œuvre des héritiers.
A l’introduction l’étudiant doit amener le sujet, montré qu’il maitrise la
terminologie, en définissant préalablement les termes du sujet, pour une meilleure
compréhension de celui-ci. Ensuite, il devrait donner l’historique du sujet ; en
définir la problématique, en justifier l’intérêt ; avant de livrer son plan de réponse. Il
ne faut donc pas vite aller en besogne !
L’adoption, par les représentants du peuple français constitués en Assemblée
nationale, de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, le 26/08/1789, a
marqué d’une pierre blanche l’histoire constitutionnelle de la France. En effet, c’est
ce texte encore appelée la déclaration de 1789 qui forma, avec le préambule de la
constitution du 27/10/1946, et de la charte de l’environnement de 2004, le
préambule de la constitution française du 04/10/1958 instituant la Vème république.
Comme tel, ce texte n’est pas tombé du ciel. Il a été conçu, pour établir une société
libérale, au lendemain de la révolution, dans l’esprit de rompre avec la conception
marginale du pouvoir. C’est ainsi qu’il convient de justifier l’affirmation selon
laquelle cette déclaration de 1789 est l’œuvre des héritiers.
42
Le verbe justifier, du latin justificare, signifie faire qu’une chose soit juste ; faire
qu’une chose soit légitime, fondée en raison. L’affirmation quant à elle désigne
l’action d’affirmer ; c’est-à-dire, l’action d’assurer qu’une chose est vraie. Dans ce
sens, elle renvoie à une assertion ou à une proposition vraie. L’expression l’œuvre
des héritiers peut également être définie à partir de chacun des mots la composant.
Mais, en gros, elle renvoie au résultat du travail des mains de ceux qui ont reçu un
patrimoine en héritage. En d’autres termes, l’œuvre d’héritiers signifie le travail des
mains de ceux qui d’après la loi ou la nature, sont devenus propriétaires d’une chose
par droit de succession. Ainsi présentées, ces différentes définitions nous amènent à
comprendre que notre sujet nous conduit à établir, par un raisonnement convaincant,
la véracité du propos selon lequel la déclaration des droits de l’homme et du citoyen
est le résultat du travail de ceux qui l’ont reçu en héritage.
Un recours historique permet de comprendre que cette déclaration a été adoptée
au 18e siècle, dit siècle des lumières, caractérisé par l’affirmation du libéralisme.
Cette époque qui marque la fin de la révolution française, correspond ainsi au sacre
du constitutionnalisme moderne matérialisé par l’affirmation de la séparation des
pouvoirs, et par la garantie des droits et libertés fondamentaux de l’homme. C’est cet
esprit dominant que l’on retrouve dans le texte de 17 articles qui constitue la
déclaration de 1789. Un tel esprit libéral ne pouvait pas être une idée spontanée. Il
aurait été construit au gré de plusieurs paramètres historiques dominés par la
philosophie des lumières, et les textes anglais qui sont antérieurs au texte français,
en matière de proclamation des droits de l’homme.
Dès lors, quels sont les arguments qui permettant de fonder l’affirmation selon
laquelle la déclaration est le fruit du travail de ceux qui l’ont reçu en héritage ?
Autrement dit, qu’est ce qui permet de dire que la déclaration de 1789 est l’œuvre
des héritiers ? Bien entendu, cette problématique ne saurait manquer d’intérêt. Si
l’intérêt historique semble plus prégnant, il n’en occulte pas pour autant l’intérêt
heuristique. Du point de vue historique, le sujet nous situe dans la diachronie de la
reconnaissance des droits de l’homme dans la société française, au regard de
l’antériorité de l’œuvre anglaise en la matière. Du point de vue heuristique, il nous
permet d’évaluer les différentes pensées d’auteurs et les différents textes antérieurs
auxquels les révolutionnaires français se sont référés, pour rédiger leur déclaration.
En guise de, réponse à cette question, l’on peut dire qu’il est vrai que la déclaration
de 1789 est l’œuvre des héritiers, étant donné qu’elle s’inspire d’innombrables
précédents historiques(I) dont elle n’est que la mise en forme(II).
I- La déclaration de 1789 héritage des précédents historiques
La déclaration des droits de l’homme et du citoyen est un héritage de plusieurs
antécédents ou précédents historiques. Parmi ceux-ci, nous avons les différentes
sources philosophiques (A), les sources juridiques(B) des droits de l’homme et
libertés publiques.
A- L’apport des sources philosophiques
43
Parmi les sources philosophiques des droits de l’homme et libertés publiques ayant
inspiré les rédacteurs de la déclaration de 1789, on peut énumérer la pensée
antique(1), la pensée chrétienne(2), et les divers penseurs(3).
En insistant sur la philosophie des lumières, l’on peut se référer aux auteurs tels
Rousseau, Montesquieu, et les Physiocrates. Les idées émises par ces différents
auteurs ont inspiré l’Assemblée nationale ; de la même manière que certaines
sources juridiques des droits de l’homme et libertés publiques.
B- L’apport des sources juridiques antérieures
Les sources juridiques ayant influencé la déclaration de 1789 sont principalement
celles présentées comme étant des sources indirectes. Il s’agit principalement des
textes Anglo-saxons ; avec en bonne place, les textes anglais(1) et les textes
américains(2).
On peut davantage insister sur les pactes anglais, pour constater que les
révolutionnaires n’ont pas inventé les droits de l’homme. Au contraire, ils ont
simplement reconnu et déclaré les droits fondamentaux dont jouissaient déjà leurs
voisins anglais depuis le 11e siècle. On peut noter que la culture des droits de
l’homme et des libertés publiques, concourant au renforcement de la dignité
humaine est perceptible à travers d’innombrables textes anglais, antérieurs à la
déclaration de 1789. Dans ce sillage, l’on pourra citer la charte de Guillaume le
conquérant en 1066 ; ensuite la charte des libertés d’Henri Beauclerc en 1100 ;
l’acte de soumission de Jean sans terre en 1213 ; la Magna carta de Jean-sans –
terre en 1215 ; la Magna carta d’Henri III en 1225 ; la Magna carta d’Edouard
Ier en 1297 ; la pétition des droits en 1628 ;la loi d’Habeas corpus en 1679 ; et le
Bill of Rights ou déclaration des droits en 1689 ; l’acte d’établissement de 1701.
Tous ces grands textes anglais précèdent le texte français de 1789.
Concernant les textes américains, il s’agit d’un ensemble de textes constitué de la
Déclaration d’indépendance du 04/07/1776, des déclarations des droits des
constitutions des colonies, et les dix premiers amendements à la constitution fédérale
du 17/09/1787,entrée en vigueur le 04/03/1789 entre 11 Etats membres. Les textes
américains, à cet effet, antérieurs à la déclaration française du 26/09/1789.
Si la déclaration est l’œuvre des héritiers sen ce qu’elle procède d’un héritage
historique ; elle l’est davantage en ce qu’elle est la mise en forme desdits précédents
de l’histoire.
II- La déclaration de 1789 comme mise en forme des précédents historiques
En réalité, les rédacteurs de la déclaration n’ont pas voulu innover outre
mesure. Ils ont entendu faire une déclaration ; recognitif(A), proclamant des droits
naturels et universels(B).
A- Le caractère recognitif et déclaratoire de la déclaration de 1789
En effet, au terme du préambule de cette déclaration, on peut lire que « en
conséquence, l’Assemblée nationale reconnait et déclare, en présence de l’Etre
suprême, les droits suivants de l’homme et du citoyen ».Une telle formule illustre
clairement que les représentants du peuple français n’entendaient pas créer des
droits. Ils sont pour eux, un héritage historique ; un patrimoine reçu. Ils se contentent
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donc de les reconnaitre ; d’où le caractère recognitif(1) de ce texte à portée
déclaratoire(2).
Si sur la forme, le texte français du 26/09/1789 est une mise en forme des
précédents historiques, il l’est également quant au fond, dans la mesure où il
reconnait des droits naturels.
B- Le caractère naturel des droits de la déclaration de 1789
Tel qu’il ressort du préambule de ce texte, les représentants du peuple
français « ont résolu d’exposer, dans une déclaration solennelle, les droits
naturels, inaliénables et sacrés de l’homme, ainsi que cette déclaration,
constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans
cesse leurs droits et devoirs….. ». Ainsi, les héritiers français pouvaient-ils donner
plus qu’ils n’ont reçu ? Que non !ils affirment le caractère naturel des droits
reconnus et déclarés dès l’article 2 du texte(1) ; lequel mérite une certaine
interprétation(2).
Concernant le caractère des droits concernés, l’article 2 de la déclaration dispose
que « le but de toute association politique est la conservation des droits naturels
imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sureté et
la résistance à l’oppression. » il en résulte que les représentants du peuple français
ont entendu déclarer les droits naturels.
De là, l’interprétation la plus évidente est que la déclaration de 1789 est avant tout
un héritage ; mieux une œuvre des héritiers qui entendaient préserver les acquis du
passé, tout en construisant l’avenir des DHLP.
En guise de conclusion, l’on peut dire avec le professeur Hoichi HIGUCHI que
« l’idée de 1789(est) entre la modernité et les traditions ». Certes, les
révolutionnaires français ont entendu reconnaitre et déclarer des droits naturels aux
hommes et aux citoyens, signe de ce qu’ils les ont reçus en héritage historique ; mais
ils ont également pensé la meilleure forme d’organisation politique de la société, à
travers la démocratie. Les traditions sont entretenues, mais la modernité est promue !
Sujet n°2 : libertés publiques et ordre public
La connaissance des droits de l’homme et des libertés publiques est nécessaire pour
tout citoyen qui aspire à la préservation de sa dignité au sein de l’Etat. Elle est un
gage d’une jouissance paisible de ces prérogatives. Seulement, cette jouissance peut
connaitre certaines perturbations, en fonction de certaines circonstances dans
lesquelles les pouvoirs publics sont obligés de réagir pour le maintien de l’ordre
public. C’est dans cette dialectique constante entre garantie des DHLP, et le
maintien de l’ordre public que se situe notre sujet. Sa compréhension nécessite qu’il
soit au préalable défini.
Par liberté publique, on, désigne une liberté que le pouvoir a reconnue à
aménager, même si elle s’exerce dans le cadre des relations privée entre particuliers.
Au pluriel, ce sont des droits de l’homme reconnue, définis et protégés
juridiquement. On classe généralement les libertés publiques en trois catégories : les
droits individuels, les droits politiques, les droits sociaux et économiques. Le
45
professeur Gérard CORNU voit en elles, « celles des libertés publiques qui
permettent de participer à la vie publique »
L’ordre public qui est une notion très usuelle en droit public, notamment en droit
administratif et constitutionnel ; n’est pas pour autant ignorée en droit privée. Il
désigne l’ « ensemble de règles qui font la sureté de la société ».Axé sur les idées
de tranquillité et de paix sociales, l’ordre public renvoie également aux « valeurs
fondamentales d’une société auxquelles les parties à un acte juridique ne peuvent
déroger par des stipulations contraires. ». Il s’agit encore de la « situation d’un
pays dans lequel règnent la tranquillité et la sécurité publique ». Le professeur
Gérad CORNU va dans le même sens, en précisant qu’il s’agit « pour un pays
donné, à un moment donné, (de l’) état social dans lequel la paix, la tranquillité
et la sécurité publique ne sont pas troublées ». C’est à l’administration publique ;
l’administration d’Etat, qu’il revient de maintenir l’ordre public, et de garantir les
libertés publiques des citoyens.
Dès lors, quel rapport existe-t-il entre libertés publiques et l’ordre public ?l’intérêt
de cette étude peut se situer aux pôles juridique, politique, démographique et même
pratique.
Pour répondre à cette problématique, l’on peut relever qu’l existe au sein de l’Etat,
un rapport d’interdépendance entre les deux notions de ce sujet. Elles peuvent
sembler contradictoires, mais elles demeurent essentiellement complémentaires.
Pendant que le respect de l’ordre public conditionne la saine jouissance des libertés
publiques(I), le maintien de l’ordre public est parfois une cause d’infléchissement
des libertés publiques(II).
I- Le respect de l’ordre public : condition de la saine jouissance des libertés
publiques
On est ici dans l’hypothèse du temps normal. L’activité de l’administration ici est
simplement préventive dans l’aménagement des libertés publiques(A), dont les
titulaires doivent se conformer aux lois et règlements de l’Etat(B).
A- Le nécessaire aménagement préventif par l’administration
(Autorisations, déclarations, interdictions)
B- La nécessaire soumission des citoyens au droit
(Ne pas violer la loi et les règlements, ne pas troubler l’ordre public)
II- Le maintien de l’ordre public : cause de restrictions des libertés publiques
C’est l’hypothèse du temps de crise. L’Etat fait donc prévaloir le maintien de l’ordre
public au détriment des DHLP. Des théories constitutionnelles(A) et
jurisprudentielles (B) le justifient
A- Les théories constitutionnelles de restriction
(État d’urgence, état d’exception, voir article 9 de la constitution du 18/01/1996)
B- Les théories jurisprudentielles de restriction
(État de guerre, état de mise en garde, état de siège)
Il subsiste néanmoins un minimum de respect des droits en temps de crise.
46
ANNEE ACADEMIQUE 2011-2012
Rattrapage
Sujet unique : l’Etat d’urgence et les libertés publiques
I- L’Etat d’urgence, régime conditionne de restriction de l’exercice des libertés
publiques (La restriction conditionnée de l’exercice des libertés publiques par l’état
d’urgence)
A- Les conditions de l’instauration de l’état d’urgence
1- Les conditions de fond
Elles découlent aussi bien de la constitution que de la doctrine.
D’après l’alinéa 1 de l’article 9 de la constituions, l’état d’urgence ne peut être
proclamé que « lorsque les circonstances l’exigent ». Cette idée est précisée par
l’article 1 de la loi n°90-47 du 19/12/1990 qui exige « une situation grave ».Pour les
professeurs Jacques Robert et Jean DUFFAR, l’état d’urgence « ne peut être invoqué
qu’en cas de péril grave imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public, ou en
cas de calamités publiques (inondations, tremblements de terre, etc.)
2- Les conditions de forme
La constitution camerounaise précise la nature de l’acte juridique qui instaure l’état
B- La restriction de l’exercice des libertés publiques
1- Les restrictions aux libertés individuelles
- Limitation de la libre circulation des personnes et des biens
- Atteinte à la sureté individuelle
2- Les restrictions aux libertés collectives
- Droit d’interdire toutes réunions publiques pouvant donner lieu à des troubles
II- L’Etat d’urgence, régime limité de restrictions des libertés publiques
A- La limitation spatio-temporelle de la protection des libertés publiques
1- La limitation de l’état d’urgence
2- La restriction de la protection de libertés publiques
B- Les conséquences de la limitation de l’état d’urgence
1- La restauration ex ante de l’ordre public
2- La sauvegarde ex post des libertés publiques
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ELEMENT CONSTITUTIF DE DROIT FISCAL GENERAL
SESSION NORMALE 2014/2015
QUESTION 1 : Définitions des termes
L’impôt est une contribution légale, en numéraires ou en nature que chaque
citoyen apporte pour le développement de son pays en contrepartie de
l’épanouissement individuel et collectif que celle-ci procure ; 1 pt
La parafiscalité c’est l’ensemble des taxes prélevées au profit des entreprises
publiques ; 1 pt
La pression fiscale est le rapport entre les prélèvements obligatoires et le PIB ;1pt
La dépense fiscale est l’ensemble des mesures de défiscalisation mises en places
par le législateur (exonérations fiscales, remises d’impôt, réduction d’impôt) etc.
Le paradis fiscal est un territoire ou une partie d’un territoire ou on ne paie
presque pas d’impôt ; 1pt
NB : ces définitions ne sont pas exhaustives et donnent simplement une idée
générale sur ce que peut dire l’étudiant moyen.
Question 2 : Le code général des impôts camerounais excroissance du code
général des impôts français distingue deux catégories de contribuables : les
contribuables de bonne foi et les contribuables de mauvaise foi. Cette
classification propre aux pays qui ont développé un système financier moderne ne
saurait s’adapter à un environnement où la pauvreté et la corruption ont encore
droit de cité .1pt
C’est pourquoi une autre classification plus proche de nos réalités, proposée par
Pierre ALAKA ALAKA dans laquelle il distingue le contribuable félin du
contribuable mollusque nous semble plus satisfaisante.
Le contribuable félin est un A de la tricherie fiscale.il se comporte de deux
manières radicalement opposées, en même temps docile et féroce. On distingue
dans cette catégorie le contribuable chat et le contribuable lion.
Le contribuable lion est un vampire de l’impôt qui ne lésine sur aucun moyen
pour atteindre son objectif de fuite devant l’impôt. On trouve cette catégorie dans
le transport sur mer et sur terre et dans l’import-export.
Le contribuable chat est un carnassier apprivoisé par le fisc.il présente une
situation apparemment correcte, mais reste un spécialiste de l’évasion fiscale. Ses
plats préférés sont l’assistance technique et les prix de transfert. 2pts
Le contribuable mollusque est celui dont la conduite fiscale est dictée par la
naïveté en matière de fraude et qui est donc facilement repérable. Ses techniques
de fraude sont trop grossières pour échapper au vérificateur le moins expérimenté.
Dans cette catégorie, on distingue le contribuable ver de terre du contribuable
escargot. Comme le mollusque qui porte son nom, le contribuable escargot refuse
de faire ses déclarations et se cache dans sa coquille, croyant se mettre à l’abri.il
reste malgré lui à découvert et oublie qu’il n’a pas de force pour se déplacer. On le
retrouve dans le petit commerce de gros et de détail, installé dans les grands
marchés de nos villes.
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De même, le contribuable ver de terre se cache sous terre mais commet
l’imprudence de laisser les marques de sa présence en surface, ignorant qu’il suffit
de creuser pour le déloger ou de stimuler une pluie pour le voir jaillir et s’étirer
péniblement en surface.et comme tout mollusque qui rampe, il ne doit pas
s’étonner qu’on lui marche dessus .c’est le cas de l’ensemble des petits
prestataires de services et de certaines professions libérales.2pts
Question3 : Le problème important de politique fiscale que pose ce cas est le
consentement fiscal 2pts
Le consentement fiscal est au cœur de la politique fiscale en ce sens qu’il porte en
son sein un élément juridique et un élément sociologique que sont le
consentement de l’impôt et le consentement à l’impôt.
I. Le consentement de l’impôt, notion juridique correspond au consentement
collectif donné par l’ensemble des contribuables à leurs représentants, pour
autoriser la levée de l’impôt chaque année dans le cadre de la loi de finances .ce
consentement participe de la légalité fiscale et fait de l’impôt un domaine
exclusivement réservé à la loi 3pts.
II. Le consentement à l’impôt notion sociologique est le consentement individuel
de chaque contribuable au moment où il est amené à remplir son devoir fiscal.
C’est la volonté personnelle du contribuable exprimée sans contrainte et qui
participe du civisme fiscal qui est ici en jeu. Malheureusement, s’il existe un
consentement collectif de l’impôt, il existe rarement u consentement individuel à
l’impôt .3pts
En conclusion, sur le plan théorique, le droit fiscal repose sur le principe
fondamental du consentement fiscal tel qu’il est formulé par l’article 14 de la
déclaration de 1789 « tous les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes,
ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique ; de la consentir
librement, d’en suivre l’emploi et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le
recouvrement et la durée ».
Mais sur le plan pratique, l’expression de ce consentement à l’impôt est beaucoup
moins effective, c’est le parlement qui est bien seul compétent en matière fiscale,
mais son rôle est secondaire. L’impôt est souvent imposé par le gouvernement et
même l’administration et d’autre part la fraude fiscale et la corruption empêchent
au contribuable de voir clairement à quoi sert l’impôt qu’l paie et cela effrite sa
volonté de s’acquitter de son devoir fiscal.2pts
NB : le correcteur devra avoir à l’esprit que ce ne sont que les grandes lignes qui
sont ici évoquées et que les développements de l’étudiant devront également être
pris en compte.
Sujet : la classification du contribuable au Cameroun
Cette classification obéit à la démarche ci-après :
I. Les contribuables félins
A. Contribuable lion
B. Contribuable chat
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II. Les contribuables mollusques
A. Contribuable escargot
B. Contribuable verre de terre
NB : toute autre approche est admissible à condition qu’elle soit cohérente,
convaincante et pertinente.
ANNEE ACADEMIQUE 2013/2014
Cours du Dr Pierre ALAKA ALAKA
Correcteurs :
- Dr ALAKA ALAKA Pierre
- Dr Begni ; Dr essomba ; Dr Ekongolo ; Dr Akono
Question I : Quelles sont les conditions à remplir pour mettre en place une
politique fiscale ? 8 pts
Pour mettre en place une politique fiscale dans un Etat, il faut tenir compte d’un
certain nombre de réalités :
- La réalité financière : la mesure doit être rentable et peu couteuse
- La réalité psychologique : ressentiment et réactions des contribuables ;
- La réalité d’ordre sociale : éviter les fortes doses d’injustice
- La réalité économique : éviter que la réforme ne constitue un obstacle à la
croissance économique, ni au développement d’un secteur d’activité ;
Eléments de correction : 2 pts par élément, soit 1 pt pour un titre de
l’élément pour le développement du titre soit 8 pts
Question 2 : quelle est le mécanisme de la TVA ? 2 pts
- TVA collectée- TVA déductible 2GALE : TVA à payer lorsque la TVA
collectée est supérieure ;
- TVA collectée- TVA déductible EGALE crédit de TVA lorsque la TVA
déductible est supérieure ;
Question 3 : quelle différence faites-vous entre la fraude fiscal et l’évasion
fiscale ?
Deux notions voisines aux connotations différentes :
- La fraude fiscale est une violation de la loi en vue de se dispenser du paiement
de l’impôt
- Alors que l’évasion fiscale consiste à utiliser la loi et ses faiblesses pour se
soustraire à l’impôt
- Dans l’un ou l’autre cas, tous les impôts sont visés tant sur le plan national
qu’international
Question 4 : le consentement fiscal
Le consentement fiscal cache deux notions :
- Le consentement de l’impôt notion juridique qui fait référence à la légalité
fiscale.
- Le consentement à l’impôt : notion sociologique qui est l’acceptation
individuelle de chaque contribuable au moment où il est amené à remplir son
devoir fiscal.
50
ANNEE ACADEMIQUE 2013/2014
Sujet : l’égalité de l’impôt et la légalité fiscale
Ce sujet met en chantier deux principes fondamentaux du droit fiscal
- Il ne s’agit pas de le traiter thème par thème
EX : I- l’égalité de l’impôt
II- la légalité fiscale
Cette approche doit être proscrite
- Il s’agit de mettre les deux thèmes ensemble pour en tirer la quintessence dans
leur esprit et dans les aménagements de ces principes.
Plusieurs plans sont possibles dans ce cadre et le correcteur jugera de l’esprit de
synthèse du candidat.
Le plan que je vous propose à titre illustratif est le suivant
I- La légalité et l’égalité : deux principes constitutionnels de l’impôt
A- La portée du principe de légalité
1) Compétence constitutionnelle du législateur
2) 2) compétence pratique du législateur sur le pouvoir réglementaire sauf
délégation
B- La portée du principe de l’égalité
1) L’égalité devant l’impôt
2) L’égalité devant les charges publiques
II- Deux principes limités dans la pratique selon les contextes
A- Les atténuations au principe de l’égalité fiscale
1) Le rôle du gouvernement
2) Les cotisations sociales et la parafiscalité échappent à cette règle
B- Les aménagements au principe d’égalité
1) Le poids fiscal est diffèrent selon les capacités contributives
2) Existence des régimes de faveur
Sujet : la classification du contribuable au Cameroun
A l’intro, l’étudiant devra nécessairement rappeler que le code général des
impôts au Cameroun fait une classification moyenâgeuse du contribuable. Ceci,
en distinguant d’un côté, le contribuable de bonne foi et de l’autre celui de
mauvaise foi. Or, par essence, le contribuable est de mauvaise foi. Après avoir
souligné cette pertinence doit pouvoir identifier selon la donne moderne deux
types de contribuables. De la sorte, il s’agit d’une part des contribuables félins et
d’autre part des contribuables mollusques.
Cette classification obéit à la démarche ci-après
I- Les contribuables félins
A- Contribuable lion
B- Contribuable chat
II- Les contribuables mollusques
A- Contribuable escargot
B- Contribuable verre de terre
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NB : toute autre approche est admissible à condition qu’elle soit cohérente,
convaincante et pertinente. Dr ALAKA ALAKA Pierre.
Président de la société africaine des finances publiques et droit fiscal.
52
Sujet II : le travailleur de l’Etat relevant du Code du travail
Comme dans l’exercice précédent, le candidat doit définir toutes les expressions
clefs du sujet. Il doit mettre en exergue le fait que bien que soumis au régime de
droit commun c'est-à-dire du Code de travail, le travailleur se trouve en train
d’observer, au cours de l’exercice de ses qualifications professionnelles au profit
de de l’Etat, des règles de droit public. Ce sujet, afin de lui donner un sens,
consistance et pertinence, peut être abordé sous l’angle de son régime. Quelles
sont donc les règles qui s’appliquent au travailleur de l’Etat relevant du Code du
Travail ? Pour y apporter réponse, on devra montrer qu’il s’agit :
A- En principe des règles de droit privé
1- Par la nature du contrat (affaire GUIFFO Jean Philippe)
2- Par la nature du juge compétent en cas de contentieux : juge judiciaire
(discutable)
B- En réalité des règles de droit public
1- Par la qualité de l’acte et de son auteur (acte administratif unilatéral, autorités
administratives garant du fonctionnement et de l’organisation de la fonction
publique
2- Par la qualité de sa mission : le fonctionnement harmonieux du service public
NB : Toutes autres approches sont recevables à l’effet d’améliorer les démarches
ci-contre.
54
II. L’empreinte du droit public dans la gestion de la carrière du
travailleur de l’Etat
A. L’extension des dispositions statutaires au travailleur de l’Etat
1. L’extension des dispositions statutaires fixant les droits
2. L’extension des dispositions statutaires fixant les obligations
B.La soumission de l’agent de l’Etat nommé aux règles de droit public
ANNEE ACADEMIQUE 2013/2014
Deux sujets obligatoires
SUJET 1 : L’accès à la fonction publique (10 points)
L’étudiant doit pouvoir définir la notion de fonction publique. Située au
centre de l’administration à laquelle on l’assimile très souvent, la notion de
fonction publique est susceptible de différentes approches .au sens organique, la
fonction publique désigne un ensemble de structures animées par des individus
placés dans une situation particulière. D’un point de vue formel, elle renvoie à la
catégorie juridique des citoyens au service de l’administration. La notion de
fonction publique se réfère ici à la spécificité du statut juridique. Appréhendée
sous l’angle matériel, la notion de fonction publique désigne l’ensemble des
activités menées au non de l’intérêt général.la fonction publique est alors
synonyme de service public. En guise de synthèse, la fonction publique est
définie comme l’ensemble des personnels qui occupent, à titre professionnel un
emploi salarié dans les services publics.
L’accès est défini comme l’admission dans un corps ou à l’exercice d’une
profession en général subordonnée à des conditions réglementées. à titre
d’illustration, nous avons l’accès à la fonction publique camerounaise.
- L’intérêt pratique d’un tel sujet est qu’il renseigne sur les spécificités de l’accès
à la fonction publique camerounaise.
- La question fondamentale qui oriente la structure du sujet est la suivante : quels
sont les modes d’accès à la fonction publique ? ces modes sont divers .l’on peut
constater qu’il existe le concours comme mode normal d’accès (I) , et le
recrutement comme mode exceptionnel (II).
I. Le concours comme mode normal d’accès a la fonction publique
L’accès à la fonction publique camerounaise est soumis à certaines conditions
préalables et s’effectue suivant des modalités.
A. Le concours direct
CFJ/CAY 30 septembre 1969 : MESSOMO pierre
- Les Bourses
B.Les conditions liées à l’accès à la fonction publique
Les conditions sont liées à la nationalité, l’âge, l’aptitude physique, la probité.
On peut citer CFJ/CAY du 04 novembre 1966 : TSALLA MEKONGO
CFJ/CAY du 18 février 1972 : YENDE MOÏSE
II. Le recrutement comme mode exceptionnel d’accès
A. Le recrutement sur titres
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Le recrutement sur titre permet à des personnes titulaires de certains titres
ou qualifications d’être intégrées comme fonctionnaires.
La nomination aux hautes fonctions.
B.Le recrutement par voie contractuelle et décisionnelle
SUJET 2 : les positions du fonctionnaire (10 points)
- L’étudiant doit définir position du fonctionnaire .aux termes de l’article 51 al.1
du statut général de la fonction publique, « la position du fonctionnaire décrit sa
situation administrative précise à un moment donné de sa carrière par rapport à un
poste de travail ».
- La question centrale est la suivante : quelles sont les positions dans lesquelles
au cours d’une carrière relativement longue, le fonctionnaire peut se trouve
placé ?
- Le fonctionnaire au cours de sa carrière peut se trouver dans une position
d’activité (I) et dans des positions exceptionnelles (II).
I. LA POSITION D’ACTIVITE
A. La position d’activité normale
Aux termes de l’article 51 (1) du statut général : « l’activité est la position du
fonctionnaire qui exerce effectivement ses fonctions au poste de travail auquel il a
été affecté ».
B.L’extension de la position d’activité
D’après l’article 51 (2) du statut général de la fonction publique, « st également
considéré comme étant en position d’activité, le fonctionnaire ;
- Ayant bénéficié d’une permission ou d’une autorisation d’absence
- Mis en congé
- Placé sous les drapeaux... »
II. LES POSITIONS EXCEPTIONNELLES
A. Le détachement
Les articles 70(1), 110 à 119 du statut général de la fonction. CS/CA arrêt n° 17
du 26 décembre 1985 EDIBE et arrêt BETAYENE du 30 novembre 1972.
B.La mise en disponibilité
Aux termes de l’article 81 (4) du statut général de la fonction publique : « la
disponibilité est la position du fonctionnaire qui temporairement placé hors de son
cadre, cesse de bénéficier pour la durée de cette position, de ses droits à la
rémunération et à pension ».
ANNEE ACADEMIQUE 2010/2011
Deux questions obligatoires
1. Quelle est la nature du système camerounais de fonction publique ?
justifier votre réponse.
En guise de réponse, l’étudiant doit faire ressortir clairement qu’il existe,
suivant le statut de l’emploi et le régime de protection de l’agent, deux systèmes
classiques de fonction publique : la fonction publique ouverte caractérisée par la
temporalité et la précarité de l’emploi et la fonction publique fermée dominée
par la permanence et la stabilité de l’emploi.
56
Dans le premier système, le lien professionnel établi sans rigueur dure aussi
longtemps que la tâche à accomplir. Après son accomplissement, l’administration
se libère de l’agent dans des conditions souples, et ce dernier a le loisir de porter
le concours de ses services à un autre employer. D’où l’absence de règles de
protection rigoureuses.
En revanche, dans le second système, le lien professionnel, noué de manière peu
formaliste, s’étend sur la carrière courant de l’intégration à la retraite. Ce qui rend
indispensable la sécurisation de l’emploi à travers des règles statutaires.
En général les pays anglo-saxons, les organisations internationales et les
entreprises privées optent pour la fonction publique ouverte, tandis que les pays
francophones marquent leur préférence pour la fonction publique fermée. (5pts)
Lequel de ces modèles caractérise la nature du système camerounais de fonction
publique ?
Bien qu’étant de tradition coloniale à la fois francophone et britannique,
le Cameroun a au lendemain de son indépendance, adhéré au système de fonction
publique fermée. En l’absence d’un véritable secteur privé, l’Etat était le principal
pourvoyeur d’emplois.il s’était alors constitué des personnels disparates,
pléthoriques, dont certains étaient sans tâche précise ais assurés d’une carrière
tranquille. Avec la crise économique, l’Etat a connu des accords d’ajustement
structurel qui l’ont engagé à décongestionner ses effectifs et à rationaliser leur
emploi.
Faisant suite à ces accords et les compressions qui s’en étaient suivies, la reforme
au 07 octobre 1994 affiche l’ambition de transiter vers un système ouvert à travers
la notion de poste de travail. Avec le poste de travail, on s’attendait à ce que
l’administration recrute en fonction des besoins ponctuels et des objectifs bien
définis. Or, le poste de travail avait encore été qualité de permanent et les
mécanismes de pérennisation renforcés.la catégories des temporaires instituée a
récemment débouché à une contractualisation massive.
Ainsi, la fonction publique camerounaise entre stabilité et précarité révèle sa
dominante fermée mais emprunte l’élément profil de l’emploi ou technicité à la
fonction publique ouverte.
Ces considérations amènent à conclure que le système camerounais de fonction
publique est hybride. Ce qui fait son originalité (7pts)
2. La notion de fonctionnaire en droit camerounais (10 pts)
Le terme fonctionnaire revêt une acception large et une acceptation étroite
.au sens large, il renvoie à tout agent public c’est-à-dire toute personne qui agit au
nom et pour le compte d’une administration publique qu’elle représente en vertu
de la théorie de la personnalité morale .au sens étroit, le fonctionnaire appartient à
cette catégorie d’agent public nommé/intégré à un emploi permanent et titularisé
dans un grade de la hiérarchie de l’administration. (3pts)
Le droit positif camerounais consacre et adapte ces deux acceptions,
respectivement à travers la définition pénale et la définition statutaire du
fonctionnaire.
57
- La définition pénale : art, 131 du code pénal ou le fonctionnaire latissimo sensu.
- La définition statutaire : art.3.al.1 du statut du 07 octobre 1994 révisé le 12
octobre 2000 ou le fonctionnaire strictissimo sensu. (2pts)
- L’étudiant devra en outre évoquer la théorie jurisprudentielle du fonctionnaire
de fait (1 pt)
ANNEE ACADEMIQUE 2009/2010
DISSERTATION : les discriminations dans la fonction publique
camerounaise
La discrimination est tout acte ou fait ayant pour effet de traiter de
manière inégale les sujets de droit placés dans une situation de droit identique.
Les discriminations sont interdites dans la fonction publique en vertu du principe
d’égale admissibilité aux emplois publics : les discriminations sont donc
proscrites en vertu du principe de valeur constitutionnelle de l’égal accès aux
emplois publics.
Parler des discriminations revient donc à déterminer le statut juridique du principe
d’égalité dans l’accès et la carrière des fonctionnaires.
Les discriminations doivent être distinguées des conditions d’accès à la fonction
publique qui relèvent des modalités d’exercice d’un droit.
On peut donc retenir une organisation des idées fondée sur la distinction entre le
principe et les exceptions ou sur l’apposition entre le droit et le fait.
I. L’interdiction de principe des discriminations
Les discriminations concernent aussi bien l’accès à la fonction publique que le
déroulement de la carrière .l’interdiction des discriminations protègent aussi bien les
fonctionnaires que les usagers.
A. L’égal traitement des fonctionnaires
1. Le principe d’gal accès
2. Le droit à un développement normal de carrière
B. l’égal traitement des usagers des services publics
1. La neutralité
2. L’impartialité
II. Les exceptions à l’interdiction des discriminations
A. Les discriminations de droit
1. Les emplois supérieurs
2. L’équilibre régional
B. Les discriminations d’ordre sociologique
1. La résurgence de la vénalité
2. La faveur tribale, la faveur politique
L’autre organisation des idées peut reposer sur la distinction du droit et du fait.
I. L’interdiction juridique des discriminations
II. L’existence dans les faits des discriminations
SUJET 2 : démission et retraite
I. Deux modes de cessation de fonction ou deux modes normaux de sortie de la
fonction publique
A. L’initiative de la démission et de la retraite
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L’initiative appartient au fonctionnaire pour la démission et la retraite, et s’agissant de
la retraite normale, la volonté du fonctionnaire ne compte plus lorsque ce dernier a
atteint la limite d’âge règlementaire. L’administration peut néanmoins reculer l’âge
d’admission à la retraite lorsque la nature ou la spécificité de certaines fonctions l’exige.
B. Les conditions de forme de démission et de la retraite anticipée
L’offre de démission ou de retraite anticipée doit être faite par écrit et non de manière
orale. Dans le cas de la retraite anticipé, le fonctionnaire doit réunir 15 ans d’ancienneté.
La démission prend effet à compter de la date fixée par l’acte d’occupation ou encas de
silence de l’autorité investie du pouvoir de nomination un mois à partir de la date de
réception de l’offre.
L’acceptation de la démission rend celle-ci irrévocable.
II. La démission ou la retraite produisent quasiment les mêmes effets
A. Perte de la qualité du fonctionnaire
- Rayer des cadres de la fonction publique
- Assujettir à l’obligation de réserve et de discrétion
En ce qui concerne la démission, le fonctionnaire peut être poursuivi pour les fautes
professionnelles ou extra professionnelle qu’il aurait commises dans l’exercice ou à
l’occasion de ses fonctions
B. Liquidation des droits du fonctionnaire
- La démission : lors de la démission le fonctionnaire a droit à la pension retraite
59
- La procédure de conciliation qui a lieu devant l’inspecteur du travail du ressort à
défaut de la procédure de conciliation prévue par la convention collective ;
- La procédure d’arbitrage devant le conseil d’arbitrage institué dans le ressort de
chaque cour d’appel en cas d’échec de la conciliation.
3- Quelles sont les conditions requises pour être administrateur ou promoteur d’un
syndicat au Cameroun ? (3 pts)
Pour pouvoir être chargé de l’administration ou de la direction d’un syndicat, il faut :
- Jouir de ses droits civiques ;
- Ne pas avoir encouru de condamnation emportant les déchéances prévues à l’article
30 alinéas 1,2 et 3 du Code pénal ;
- Avoir résidé pendant 5 ans au moins sur le territoire camerounais s’agissant des
étrangers
II- Cas pratique (12 pts)
LAMIGNONE ne comprend plus rien. Elle vient d’être embauchée comme agent de
sécurité par une société de gardiennage. Son contrat de travail prévoit les horaires
suivants : du lundi au jeudi : de 7h à 19h avec une (1) heure de repas, et le vendredi, de
8h à 18h, avec une (1) heure de repas. L’employeur lui a précisé qu’elle pouvait prendre
ses repas sur place, une cuisine étant à la disposition des salariés. Julie a fait le compte :
cela fait 58 heures… elle qui croyait que la durée légale du travail était de 40 heures !
Expliquez-lui ce qu’il en est…
Deux explications doivent être données à LAMIGNONE :
L’une sur la notion de temps de travail effectif ;
L’autre sur la durée hebdomadaire de travail (les heures d’équivalences)
a) Sur le temps de travail effectif : 5 pts
Règle de droit : le temps de travail effectif est le temps pendant lequel le travailleur est
à la disposition de l’employeur et doit se conformer à ses directives, sans pouvoir
vaquer librement à des occupations personnelles. Cette notion permet de déterminer la
durée du travail effectué et de calculer ses droits aux congés payés.
Le temps de travail effectif doit être distingué du temps de présence au sein de
l’entreprise. Le temps de présence est la durée pendant laquelle le travailleur est au sein
de l’entreprise. Il englobe aussi bien le temps de pause, le temps d’habillage et de
déshabillage… le fait que la brièveté de la pause ne permette pas au travailleur de sortir
de l’entreprise ou encore le fait de prendre ses repas au sein de l’entreprise, ne constitue
pas, en soi, un élément de nature à déduire que le travailleur ne peut vaquer librement à
des occupations personnelles.
Application au cas d’espèce : dans le cas d’espèce, LAMIGNONE est présente 58
heures dans l’Entreprise, mais son temps de travail effectif est de 53 heures. Elle
travaille pendant 5 jours en semaine et a droit à une (1) heure de pause par jour. Le
temps de pause est en principe exclu du temps de travail effectif.
B- La portée du principe
Si l’ordre public social reste le principe, les exceptions sont de plus en plus
nombreuses.
Ainsi, on admet par exemple que les usages, accords atypiques et les engagements
unilatéraux ne sont plus applicables en présence des dispositions conventionnelles
même moins favorables ayant le même objet.
De même sur la base du principe de l’ordre public conditionnel on admet
de plus en plus des dérogations dans un sens qui peut être défavorable aux salariés
par la voie de la négociation collective. Cet ordre public particulier est fondé sur
l’idée que l’ordre public n’a pas seulement pour raison d’être le progrès social, mais
aussi le maintien de l’entreprise et de l’emploi. Les intérêts de l’entreprise et de ses
63
actionnaires sont susceptibles d’entrer en conflit avec ceux des salariés ; les
partenaires sociaux sont invités à trouver la position d’équilibre entre souplesse —
intérêts de l’entreprise —et sécurité — intérêts des salariés. De cette recherche le
principe de faveur sort amoindri et la hiérarchie des sources perturbée.
De plus, déroger à la loi dans l’intérêt des salariés n’est pas toujours
possible, certains textes sont d’ordre public absolu. L’article 52 du Code du travail le
rappelle utilement, « une convention ou un accord peut comporter des stipulations
plus favorables aux salariés que les dispositions légales en vigueur. Ils ne peuvent
déroger aux dispositions qui revêtent un caractère d’ordre public ». En effet, le
principe de l’ordre public posé en droit du travail doit être nécessairement concilié
avec les dispositions de l’article 6 du Code civil qui dispose qu’on ne peut déroger
par des conventions particulières aux lois qui intéressent l’ordre public et les bonnes
mœurs. Il s’agit alors ici d’un ordre public absolu qui consiste en une interdiction
absolue de déroger à la règle prescrite par la loi. Les partenaires sociaux ne peuvent
déroger à la loi, même dans un sens plus favorable aux travailleurs,
Quoiqu’il en soit, en cas de concours de règles de droit, pour choisir celle
qui va primer, il va falloir déterminer si l’on se trouve en présence d’un ordre public
« absolu », « social », ou « conditionnel ». En pratique, on pose pour principe
l’application de la règle la plus favorable au travailleur, on examine ensuite si l’on se
trouve en présence de l’une des exceptions à ce principe.
Question 2 : (7 pts)
a) - Si le licenciement est possible est à quelle condition ? (2 pts).
Problème juridique : La mise en place de techniques plus performantes dans une
entreprise peut-elle motiver le licenciement de plusieurs salariés de l’entreprise ?
64
Règle de droit applicable : le licenciement économique est un licenciement non
inhérent à la personne du salarié, résultant de la suppression ou transformation
d’emploi ou d’une modification du contrat de travail, consécutive à des difficultés
économiques, à des mutations technologiques ou à des restructurations internes
(réorganisation de l’entreprise entraînant la suppression de certains postes) (article
40 du code du travail). En droit positif, l’on s’accorde à observer que le motif
économique peut exister alors même que l’entreprise n’est pas en difficulté mais en
période de croissance, partant des mutations et parfois d’abandon d’emplois
désormais sans objet.
Application au cas d’espèce : L’entreprise peut envisager le licenciement
économique de certains de ses salariés dès lors qu’une réorganisation est nécessaire
par le biais d’une organisation plus performante nécessaire pour prévenir des
difficultés économiques et pour sauvegarder sa compétitivité vis-à-vis des
concurrents.
66
l’horaire établi ou de récupération dans les hypothèses d’interruption collective de
travail résultant d’une cause accidentelle ou d’une force majeure.
- En dehors des hypothèses de prolongation et de récupération ainsi envisagés, tout
travail effectué au-delà de la durée légale de travail constitue le travail
supplémentaire. Les heures supplémentaires sont des heures de travail qui,
accomplies au-delà de la durée légale du travail, doivent être énumérées à un taux
supérieur au taux normal.
- L’employeur n’est pas libre de l’accomplissement des heures supplémentaires. Il
doit respecter les conditions ct procédures (A) et les modalités de rémunération des
heures supplémentaires (B).
PLAN I:
A- Conditions et procédures d’accomplissement des heures supplémentaires
1- Conditions d’accomplissement des heures supplémentaires
Elles sont accomplies en cas de travaux rendus nécessitant ou saisonnier de travail
ou par l’impossibilité (l’achever les opérations et travaux dans les délais
supplémentaires. Il est en outre nécessaire que l’entreprise soit dans l’impossibilité
de recruter une main-d’œuvre supplémentaire compte tenu de la qualification et de
la nature du travail à exécuter ou de l’organisation des postes de travail dans son
établissement (article 9 du Décret n°95/677/PM du 18 décembre 1995).
Aucune heure supplémentaire de travail n’est autorisé les jours de fêtes légales
(article 8 alinéa 2 de la Loi n° 73/5 du 7 décembre 1973 Fixant le régime des fêtes
légales en République Unie du Cameroun).
2- La procédure à respecter pour l’accomplissement des heures
supplémentaires
Il faut distinguer ici la procédure normale de la procédure d’urgence.
- Dans le premier cas, l’employeur doit au préalable adresser une demande à
l’inspecteur du travail en faisant ressortir les périodes, le nombre de travailleurs
concernés ainsi que les modifications à apportées aux horaires de travail.
L’inspecteur du travail, après consultation du délégué du personnel le cas échéant,
est tenu de se prononcer dans un délai de quinze (15) jours à compter de la date de
réception de la demande. Passé ce délai, son silence vaut autorisation.
- Dans le second cas (force majeur ou d’urgence), la loi permet à l’employeur à faire
effectuer les heures supplémentaires sous réserve de solliciter une régularisation dès
le premier jour ouvrable. Le recours à cette dérogation est limité à deux (2) fois au
cours d’une période de six (6) mois.
L’autorisation est accordée par l’Inspecteur du travail pour une période maximale
de trois (3) mois. Elle ne peut avoir pour effet, sauf accord express et
exceptionnelle, de porter la durée totale du travail à plus de soixante (60) heures par
semaine et à plus de dix (10) heures par jour.
B- la rémunération des heures supplémentaires
Les heures supplémentaires accomplies donnent lieu à majoration de salaire fixé
selon le mode de rémunération des travailleurs.
1- La rémunération des heures supplémentaires accomplies de jour
67
a- Pour la rémunération stipulée en heure
Les heures supplémentaires sont rémunérées ici selon qu’elles sont accomplies de
jour, le dimanche ou de nuit. Lorsque les heures supplémentaires sont accomplies de
jours, le travailleur a droit
- pour les huit (8) premières heures: vingt pour cent (20%) du salaire horaire;
- pour les huit (8) suivantes : trente pour cent (30%) du salaire horaire;
- pour la troisième tranche d’heures jusqu’à vingt (20) heures par semaine : quarante
pour cent (40%) du salaire horaire.
Pour les heures supplémentaires accomplies les dimanches de jour : quarante pour
cent (40%) du salaire horaire.
b- Pour la rémunération stipulée au mois
La rémunération des heures supplémentaires s’obtient en divisant le salaire mensuel
effectif par:
- cent soixante-treize (173) heures un tiers (1/3) pour les travailleurs effectuant
quarante (40) heures de travail par semaine:
- deux cents (200) heures pour les travailleurs effectuant quarante-huit (48) heures
par semaine.
- la totalité des heures considérées comme équivalentes, conformément aux
dispositions du présent Décret.
PLAN 2:
A- Les conditions
B- Les procédures
OU
PLAN 3 :
A- Les Conditions
B- Les procédures
C- La rémunération
II- CAS PRATIQUE (10 pts).
Madame LA DOUCE a été engagée par l’entreprise de travail temporaire
SERVICES POUR TOUS le 1er février 2015 comme «femme de ménage». Son
contrat de travail comprend un article 3 intitulé «PERIODE D’ESSAI » qui dispose
que : « le présent contrat ne deviendra définitif qu’à l’issue d’une période d’essai de
6 mois ».
L’entreprise est soumise à une convention collective qui prévoit que, « pour le
Personnel Cadre : la période d’essai est de 6 mois. Pour le personnel Non Cadre la
période d’essai est de 2 mois renouvelable une fois ». La clause concernant la
période d’essai est-elle valable ? (2pts).
L’essai a été concluant et Madame LA DOUCE a été mise à la disposition de
l’entreprise ALPHA le 15 juin 2015. Le S juillet 2015 suite à un retard de payement
de salaire, LA DOUCE saisi le Directeur de l’entreprise ALPHA qui lui rétorque
qu’il n’est pas son employeur. Elle est confuse, pouvez vous lui apporter votre
éclairage juridique ? (2 pts).
68
LA DOUCE est très rancunière. Elle entend se venger du Directeur de la société
ALPHA. Elle envisage alors de se présenter aux élections des délègues du personnel
pour dit-elle « lui casser les pieds ». Il convient de préciser que l’entreprise ALPHA
comprend un effectif de 25 travailleurs 10 travailleurs en contrat de travail à durée
indéterminée depuis plus de 2 ans, 4 travailleurs en contrat à durée déterminée
depuis 6 mois, 04 travailleurs en période d’essai depuis 3 mois, 04 travailleurs
temporaires mis à la disposition de l’entreprise depuis 5 mois et 03 travailleurs
saisonniers présents dans l’entreprise ALPHA depuis 6 mois..
LA DOUCE voudrait alors savoir:
- Si l’effectif de l’entreprise tel que présenté permet la mise en place d’une
délégation du personnel (3 pts).
- Si elle peut être candidate au poste de délégué du personnel dans l’entreprise
ALPHA (3pts).
CORRIGE
1.
Résumé des faits : le contrat de travail de Madame LADOUCE, femme de ménage,
comporte une clause fixant la période d’essai à 6 mois.
Le problème juridique qui se pose ici est celui de la validité de cette clause.
Règle de droit applicable : l’essai est une période probatoire pendant laquelle
l’employeur juge de la compétence et des aptitudes du travailleur à tenir l’emploi, et
ce dernier de ses possibilités d’adaptation aux conditions de travail. L’article 2 de
l’arrêté n°017/MTPS/SG/C.J du 26 mai 1993 portant sur la durée maximale et les
modalités de l’engagement à l’essai fixe des durées légales maximales. Cette durée
tient compte de la catégorie où est classé le travailleur au moment de l’engagement
et vont de 15 jours à 4 mois.
En outre, conformément au principe de l’ordre public social la législation du travail,
protectrice du travailleur, est un minimum auquel on ne peut déroger et qui présente
un caractère impératif. Les contrats de travail, les accords collectifs et conventions
collectives ne peuvent comporter
2- La rémunération des heures supplémentaires accomplies de nuit
Lorsque les heures supplémentaires sont accomplies de nuit, le travailleur a droit à
cinquante pour cent (50%) du salaire horaire. Il convient de noter qu’est considéré
comme travail de nuit, celui effectué entre 10 heures du soir et six (6) heures du
matin.
Que des dispositions égales ou plus favorables au salarié que celles de la loi.
Autrement dit une dérogation à la règle est possible mais uniquement en faveur du
salarié et non à son détriment.
Application au d’espèce : Dans le cas d’espèce, la clause d’essai incluse dans le
contrat de travail de madame LA DOUCE fixant sa durée à 6 mois est contraire aux
délais fixées en matière de durée de l’essai et au principe même de l’ordre public
social qui n’admet que des dérogations favorables aux travailleurs. Par conséquent,
elle ne saurait être valable.
69
Résumé des faits : A la suite du retard dans le payement de son salaire. LA DOUCE
saisit l’entreprise utilisatrice qui lui oppose une fin de non recevoir
Le problème juridique : quelles sont les obligations de l’entreprise utilisatrice dans
le cadre d’une mise à disposition ?
Règle de droit applicable: le travail temporaire, parfois appelé travail intérimaire
met en présence trois personnes :une entreprise de travail temporaire qui est
sollicitée par une entreprise utilisatrice qui souhaite que soient mis un ou plusieurs
travailleurs à sa disposition pour un besoin ponctuel, bien défini et limité dans le
temps.
Le travailleur mis à disposition dépend alors à la fois de l’entreprise qui le met à
disposition dont il est juridiquement le salarié, et de l’entreprise utilisatrice auprès de
laquelle ii est mis à disposition. Dans le cadre de l’entreprise utilisatrice et
conformément aux dispositions des articles 15 et 16 alinéa 1 du décret n° 93/572/PM
du 15 juillet 1993 relatif aux entreprises de travail temporaire, il ressort que «le
travailleur mis à disposition n’est plus salarié de l’utilisateur. Pendant la durée de la
mise à disposition, le travailleur est soumis aux conditions d’exécutions du travail
(...), ainsi que les conventions collectives applicables au lieu du travail ». Il faudra,
dans ce cas, entendre par conditions de travail celles qui ont trait à la durée du
travail, à l’hygiène et à la sécurité, à la médecine du travail, au travail des femmes.
Application au cas d’espèce : Dans le cas d’espèce, l’entreprise ALPHA n’étant
pas l’employeur de Madame LA DOUCE, par conséquent il ne lui incombe pas
l’obligation de payer le salaire de cette dernière. Elle devra alors se retourner vers
son véritable employeur qui est ici l’entreprise SERVICES POUR TOUS
Résumé des faits : Suite au refus de l’entreprise ALPHA de payer le salaire,
madame LA DOUCE souhaite se venger en se présentant aux élections des délégués
du personnel.
L’entreprise comprend un effectif de 25 travailleurs: 10 travailleurs en contrat de
travail à durée indéterminée depuis plus de 2 ans, 4 travailleurs en contrat à durée
déterminée depuis 6 mois, 04 travailleurs en période d’essai depuis 3 mois, 04
travailleurs temporaires mis à la disposition de l’entreprise depuis 5 mois et 03
travailleurs saisonniers dans l’entreprise ALPHA depuis 6 mois.
PROBLEMES JURIDIQUES:
a- Quelle est l’effectif à prendre en compte pour la mise en place d’une
délégation du personnel (3 pts)
Règle de droit applicable: la mise en place des délégués du personnel n’est
obligatoire que si l’effectif d’au moins 20 travailleurs est atteint dans l’entreprise
(article 122 du code du travail). La détermination de l’effectif se tait selon le droit
commun et prend en compte les diverses catégories de travailleurs occupés dans
l’entreprise ou l’établissement. L’effectif à prendre en considération est celui des
travailleurs occupés habituellement dans l’entreprise, qu’ils soient ou non inscrit au
registre de l’employeur. Sont considérés notamment comme occupés habituellement
dans l’entreprise: les apprentis et les travailleurs engagés à l’essai ; le travailleurs
temporaires, occasionnels et saisonniers quand ils ont totalisés l’équivalent de six
70
mois précédent l’établissement de la liste des électeurs (article 3 alinéa 1 a et b de
l’Arrêté n°019/M’[PS/SG/CJ du 16 mai 1993 fixant les modalités de l’élection et les
conditions d’exercice des fonctions des délégués du personnel).
Application au cas d’espèce : dans le cas d’espèce, l’effectif de l’entreprise ne
permet pas la mise en place d’une représentation du personnel. Seul seront pris en
considération conforment aux dispositions de la loi les 10 travailleurs en contrat de
travail à durée indéterminée depuis plus de 2 ans, 4 travailleurs en contrat à durée
déterminée depuis 6 mois, 03 travailleurs saisonniers présents dans l’entreprise
ALPHA depuis 6 mois soit un total de 17 travailleurs. Les 04 travailleurs en
période d’essai depuis 3 mois, 04 travailleurs temporaires mis à la disposition de
l’entreprise depuis 5 mois sont exclus de l’effectif.
b- Quelle sont les conditions requises pour être éligible comme délégué du
personnel (3pts).
Règle de droit applicable : l’éligibilité est réservée aux travailleurs des deux sexes
âgés de vingt (20) ans révolus sachant s’exprimer en français ou en anglais et ayant
travaillé dans l’entreprise sans interruption pendant douze (12) mois au moins. A ces
conditions, il faut y ajouter l’appartenance à l’entreprise. Car, les travailleurs mis à
disposition sont pris en compte dans les effectifs de leur entreprise pour la mise en
place de l’institution représentative du personnel. Par conséquent, ils ne sont
électeurs et éligibles qu’au sein de ladite entreprise.
Cette exclusion des travailleurs mis à disposition de l’effectif de l’entreprise
utilisatrice apparaît d’ailleurs clairement dans les dispositions du Code du travail
camerounais. Ainsi, aux termes des articles 15 alinéa I et 16 du décret n° 93/572/PM
du 15juillet1993 relatif aux entreprises de travail temporaire, il ressort que « le
travailleur mis à disposition n’est pas salarié de l’utilisateur ». ii ne peut donc de ce
fait « être inscrit sur les listes électorales établies en vue de l’élection des délégués
du personnel dans l’établissement utilisateur ».
Application au Cas d’espèce : dans le cas d’espèce, LA DOUCE mis à la
disposition de l’entreprise ALPHA par l’entreprise de travail temporaire SERVICES
POUR TOUS, ne peut être élue comme délégué du personnel dans l’entreprise
ALPHA.
71
2- A la suite de la grève, Monsieur MUSCLE, délégué du personnel dans
l’entreprise WAFFO est licencié par l’employeur. Lui qui pensait que la grève est un
droit constitutionnel et que par conséquent, aucune sanction ne pouvait être prise à
l’encontre des grévistes est confus. Apportez-lui votre éclairage juridique (3 pts).
3- Nicolas est comptable dans l’entreprise WAFFO. Il sera pour la première fois
père dans 6 mois. Il informe son employeur qu’il souhaite retarder son congé de 4
mois et le moment yen i le morceler. Son congé annuel étant de 30 jours, il
souhaiterait à cet effet, prendre un congé de 10 jours au mois d’août ‘ a reste au
moment de l’accouchement de son épouse. Le responsable des ressources humaines
pense que le report et le morcellement des congés payés ne sont pas possibles au
regard de la loi. Qu’en pensez-vous ? (4 pts).
72
Les pouvoirs dont l’employeur garde le bénéfice, lui permettent d’assurer la gestion
de l’entreprise alors pourtant qu’elle est en grève (I) mais aussi de rechercher à
sanctionner le personnel en grève (II).
Plan :
I. La gestion de l’entreprise en grève
A. Le fonctionnement de l’entreprise en grève
- L’utilisation du pouvoir à l’égard des non-grévistes (remplacement des salaires
grévistes par les non-grévistes, accomplissement des heures supplémentaires...)
- La sous-traitance de certaines activités de l’entreprise.
- Sollicitation d’une ordonnance d’expulsion des travailleurs gréviste occupant le
lieu de travail :
B. La fermeture de l’entreprise en grève
- La consécration du droit de l’employeur au lock-out (le lock-out est la fermeture
d’un établissement par l’employeur pour faire pression sur les travailleurs en grève
ou qui menace de faire grève (article 157 alinéa 5 du code du travail).
- L’encadrement des prérogatives en matière de lock-out (le lock-out ne peut viser
qu’à faire pression sur les travailleurs en grève ou qui menacent de faire grève ; il est
interdit de faire un lock-out après la grève ; le lock-out ne peut être engagé qu’après
épuisement et échec des procédures de conciliation et d’arbitrage...).
II. La sanction du personnel en grève
A. La sanction dans le cadre du pouvoir disciplinaire
Si l’un des éléments caractéristique de la grève fait défaut, le mouvement ne peut
recevoir la qualification de grève et les grévistes perdent du même coup leur
protection, l’employeur disposant alors de moyens propres à faire cesser le
mouvement illicite et à sanctionner ceux qui y auront participé.
Même lorsque le mouvement répond à la qualification de grève, il peut dégénérer en
abus, l’employeur disposant là encore des moyens pour faire cesser les
comportements abusifs.
B. La sanction au-delà du pouvoir disciplinaire
Au-delà de son pouvoir de direction de l’entreprise et de son pouvoir de
disciplinaire, l’employeur a aussi la faculté de rechercher les responsabilités civile et
pénale des grévistes en raison des préjudices anormaux subis par l’entreprise et les
travailleurs non-grévistes.
80
La proportionnalité de la sanction à la faute
A- Les sanctions compatibles avec la poursuite de la relation de travail
Retard à l’avancement, rétrogradation, affectation, mutation, mise à pied
B- La sanction incompatible : le licenciement
Le licenciement pour faute grave
Le licenciement pour faute lourde
COMPTABILITE PUBLIQUE
SESSION NORMALE 2017/2018
Exercice I
1- L’objet de la Comptabilité Publique
La comptabilité publique a pour objet ultime et légitime la maitrise de la bonne
exécution des ressources inscrites au budget de l’Etat et ses démembrements afin de
donner une image fidèle et exhaustive de la structure financière et comptable du
patrimoine de l’Etat.
2- Deux principaux acteurs de la mise en œuvre de la comptabilité publique et la
nature de leurs rapports
- L’ordonnateur qui est chargé d’engager, de liquider et d’ordonnancer le budget en
recettes et dépenses. Il est ainsi le juge de l’opportunité des dépenses et dans le cadre de
la comptabilité publique, il tient une comptabilité analytique dans laquelle, il fait une
analyse détaillée des coûts des différents programmes inscrits au budget de l’Etat ou de
ses démembrements.
- Le comptable public qui est chargé du paiement des dépenses régulièrement
ordonnancées, de la tenue de la comptabilité et de la production des états comptables. Il
tient une comptabilité budgétaire dans laquelle il retrace les opérations de dépenses et
de recettes inscrites au budget de l’Etat.
Leurs rapports sont de séparation et d’incompatibilité des fonctions d’ordonnateur et
comptable source d’équilibre et d’impartialité entre intervenants dans la chaine
d’exécution du budget de l’état et de ses démembrements
3- Deux grands principes régissant la comptabilité publique
- Le principe de sincérité et d’exhaustivité des écritures comptables qui exige du
comptable public au-delà de la traçabilité, la bonne foi dans la tenue de sa comptabilité.
- Le principe de la partie double selon lequel les opérations comptables sont retracées
en deux écritures dont une au débit et l’autre au crédit.
4- Le principal défi de la comptabilité à ce jour
- Le défi majeur de la comptabilité publique est d’aller au-delà de la comptabilisation
de la partie financière du patrimoine de l’Etat pour y intégrer es aspects domaniaux
mobiliers et immobiliers, on parle alors de la comptabilité patrimoniale.
5- Deux rapports comptables et la nature des opérations auxquelles ils sont destinés
81
- Le livre journal caisse, qui retrace toutes les opérations d’encaissement des recettes
inscrites au budget.
- Le livre journal des opérations diverses qui retrace toutes les opérations non
spécifiquement financières ou non liens à la dépense ni à la recette.
EXERCICE II
1- Paiement à la caisse des frais de visa
Montant : 73 000 FCFA
- Comptes à mouvement :
570 000 240 : code poste chez le comptable
7101 : frais de visa
- Journal à servir : le livre journal caisse
- Rubriques : caisse débit et de recette budgétaire de l’état
Schéma en ‘‘T’’
CDB RBE
Rubriques
Dépenses budgétaires de l’état
Caisse crédit
Pièce justificative
Bons de caisse ou dossier d’indemnités
- Pièces justificatives
Livre journal caisse
Ordre de mission
- Opération en ‘‘T’’
D 6171 C D 570 000 92 C
875 000 875 000
Pièces : livre journal caisse
DBE CCR
82
3- Régularisation du chèque de la société FOSSO Sarl retourné impayé en numéraire
Montant : 225 000 F CFA
- Compte à mouvementer
58023 92 : chèque bancaire transmis au comptable supérieur
5503 92 : Chèque bancaire rejeté
5570000 92 : Numéraire chez le comptable
- Journal à savoir : livre journal des opérations diverses
- Rubrique :
Transfert crédit
Autre débit
Autre crédit
- Pièces justificatives
Note de chèque rejeté
Quittance caisse
- Comptes en ‘‘T’
- Prise en charge
TDB CCR
EXERCICE III :
XXX= 092 TTT= 104
1- Paiement par société FOSSO Sarl de la taxe domaniale par chèque
Montant : 725 000 FCFA
- Compte à mouvementer
58 025 092 014 : Chèque bancaire transmis au comptable supérieur
4110 93 : Redevable d’impôts et taxes, versement spontané
7397 : Taxes domaniales
5501 92 : Chèques bancaires reçues
- Journal à servir : livre journal banque
- Rubrique :
Recette budgétaire de l’Etat
Autre débit
Autre crédit
Transfert débit
- Pièces justificatives
Bulletin d’émission : fiche de recette
Quittance banque : chèque reçu
Bordereau de chèque transmis
- Opération en ‘‘T’’
Première opération : prise en charge
D 4110 092 C D 7397 C
725 000 725 000
Pièces justificatives : bulletin d’émission
Fiche de recette
ADB RBE
84
Deuxième opération : Réception de chèque
D 5501 92 C D 4110 092 C
725 000 725 000
Pièce justificative : Chèque reçu
ADB ACR
CDB
TCR
85
570 000 100 : Numéraire chez le TPG
570 000 240 : Numéraire chez le comptable (poste)
580 241 100 240 : Transfert ou mouvements de fonds entre comptables
- Journal à servir : livre journal des opérations diverses
Première opération : Ecriture de rejet
- Opération en ‘‘T’’
D 5503 092 C D 58023 092 104 C
225 000 225 000
Pièces : Note de chèque rejeté
ADB TCR
86
2- Admettons que cette élection s’est déroulée au Cameroun et que les résultats ont été
proclamés le mercredi 30 Mai 2018.
a. Rappelez la règle qui permet de procéder à la répartition des sièges entre ces trois
partis (2pts)
b. Quant aura lieu l’élection du nouveau maire en respectant les textes ? 2pts
A l’occasion de cette élection, trois candidats briguent le poste de Maire :
- Monsieur EKWA MANGA né le 27 Mai 1949
- Monsieur ESSOH MBONGO né le 29 Mai 1950
- Madame NGO POUMA Julienne née le 28 Mai 1950
Au terme de l’élection, les deux derniers candidats arrivent en tête.
c. Dans ce cas, donnez le nom du nouveau Maire en appliquant la règle utilisée (2pts)
Monsieur EKWA MANGA non content de ce résultat accuse ses concurrents d’être
fraudeurs. Il décide par conséquent de contester cette élection.
d. Devant quelle juridiction va-t-il le faire ? (2pts)
e. Citez trois attributions du Maire (3pts)
f. 1-Dans quelles circonstances une délégation spéciale peut être nommée ? (3pts)
2-Dans quel délai l’on va procéder à l’élection du conseil municipal pour remplacer la
délégation spécial ? (2pts)
g. Mais trois mois après son installation, le Maire décède à la suite d’une intoxication
alimentaire. Indiquez dans quel délai interviendra l’élection du nouveau Maire (2pts)
DEUXIEME PARTIE : Le contrôle des autorités décentralisées et déconcentrées
(20pts)
1ere partie : Le cas pratique
Il ne posait aucune difficulté pour l’étudiant puisqu’il a été traité dans le cadre des
travaux dirigés : cet exercice visait à vérifier si l’étudiant maitrisait un certain nombre
de délais et de conditions dans l’accomplissement des formalités ou de certains actes en
matière du droit de la décentralisation. L’étudiant doit chaque fois poser la question
juridique, puis rappeler la règle applicable au cas où au problème puis donner la
réponse.
I/- La question est de savoir quel serait le résultat de l’élection des conseillers
municipaux si l’on recourait au scrutin majoritaire à un tour au Tchad
Dans le scrutin majoritaire à un tour, est déclaré vainqueur le candidat ou la liste
arrivée en tête quel que soit le nombre de voix obtenues.
En espèce, la liste STV ayant obtenu 37 000 voix arrive en tête de cette élection. Par
conséquent, cette liste rafle tous les sièges.
II/-a) Quelle serait la règle à appliquer si l’élection avait lieu au Cameroun ?
Conformément à l’article 172 de la loi n° 2012/001 du 19 avril 2012 portant code
électoral (1), le scrutin pour l’élection des conseillers municipaux est un scrutin mixte à
un (1) tour, comportant un système majoritaire et un système de représentation
proportionnelle.
A l’issue du scrutin
Lorsqu’une liste a obtenu la majorité absolue des suffrages exprimés, elle est proclamée
élue et remporte la totalité des sièges à pourvoir.
Lorsqu’aucune liste n’a obtenu la majorité absolue des suffrages exprimés, la répartition
des sièges se fait ainsi qu’il suit :
87
/- La liste arrivée en tête se voit attribuer un nombre de sièges égal à la moitié des sièges
à pourvoir arrondi, le cas échéant, à l’entier supérieur ; au cas d’égalité des voix entre
deux (2) ou plusieurs listes, ce nombre de siège arrondi le cas échéant , est attribué à la
liste ayant la moyenne d’âge la plus élevée.
/- Le restant des sièges est reparti aux autres listes y compris celles ayant obtenu la
majorité relative, par application de la représentation proportionnelle suivant la règle du
plus fort reste ; en cas d’égalité des voix, la liste ayant la moyenne d’âge la plus élevée
est privilégiée.
b) – Quand aura lieu l’élection du nouveau maire ?
Selon l’article 60 alinéa 1 d’orientation de la loi n°2004/017 du 22 juillet 2004, la
première session du conseil municipal est convoquée par le représentant de l’Etat le
deuxième mardi suivant la date de proclamation des résultats de l’élection des
conseillers municipaux. Cette élection est consacrée à l’élection du maire et des
adjoints.
En l’espèce, les résultats de cette élection ayant été proclamés le mercredi 30 mai
2018, l’élection du nouveau maire aura lieu le mardi 12 juin 2018.
c)- Qui sera le nouveau maire ?
Conformément à l’article 60 alinéa 2 de la loi n° 2012/001 du 19 avril 2012 portant
code électoral, le maire est élu au scrutin uninominal majoritaire à deux tours. En cas
d’égalité l’élection est acquise au plus âgé des candidats.
En l’espèce il y a égalité des voix entre ESSOH MBONGO et NGO POUMA
Julienne. Mais étant donné que Mme Ngo Pouma Julienne est la plus âgée, elle devient
maire conformément à la loi.
d) – Devant quelle juridiction les résultats de cette élection peuvent-ils être contestés ?
En application de l’article 194 La loi n° 2012/001 du 19 avril 2012 portant code
électoral, tout électeur, tout candidat ou toute personne ayant la qualité d’agent du
gouvernement pour l’élection, peut réclamer l’annulation des opérations électorales de
la commune concernée, devant la juridiction administrative compétente.
En l’espèce, en l’absence de toute précision sur la ville concernée par l’élection du
maire, peut contester l’élection du nouveau maire devant le tribunal administratif de la
région à laquelle appartient la commune.
e)- QUELLES sont les attributions du maire ?
Les attributions du maire sont définies par les articles 71 à 75 de la loi n°2004/018 du
22 juillet 2004 fixant les règles communes applicables aux communes.
Le maire est chargé sous l’autorité du représentant de l’Etat de :
- La publication et l’exécution des lois des règlements et mesures de portée générale ;
- L’exécution des mesures de sureté ;
- Le maire recrute, suspend et licencie le personnel.
f) – 1- quelles sont les circonstances pendant lesquelles une délégation spéciale peut
être nommée ?
Selon les articles 52 à 55 de la loi fixant les règles applicables aux communes, la
délégation peut être nommée en cas de :
- Guerre pour motif d’ordre public
- Dissolution du conseil municipal
- Démission de tous les membres du conseil municipal
- Difficulté de constituer un conseil municipal
88
2- L’élection du conseil municipal peut avoir lieu dans les six (6) mois à compter de la
date de la dissolution ou de la dernière démission.
g)- En application de la loi n°2004/0018 fixant les règles applicables aux communes
L’élection du nouveau maire intervient selon l’article 70 de ladite loi dans un délai de
60 jours suivant le décès, la démission ou la révocation.
89
1- Le tribunal administratif pour les actes administratifs de l’autorité décentralisée ou
déconcentrée
2- Le juge judiciaire pour les actes de droit privé (ex- contrat de travail)
B/- La sanction de l’autorité de contrôle
1- La confirmation de l’acte de l’autorité contrôlée
2- L’infirmation ou rejet de l’acte de l’autorité.
EXEMPLE DE PLAN :
I. Complémentarité des deux concepts
A. Permanence de la primauté de l’Etat
B.Transfert de compétences aux collectivités territoriales décentralisées
92
II. Spécificité de la mise en œuvre de la décentralisation
A. Autonomie des collectivités territoriales décentralisées
(administrative et financière)
B. Maintien du pouvoir de contrôle de l’Etat sur les collectivités territoriales
décentralisées.
NB : toute qui n’aura pas de développements sur les éléments précédés d’un ne
devra pas avoir une note supérieure à 6. En revanche, les copies comportant au
moins deux (2) de ces éléments pourrait obtenir une note < ou égal à 10.
ANNEE ACADEMIQUE 2010/2011
Sujet 1 : appréciez le principe de l’autonomie organique au regard de la
décentralisation Camerounais.
Il implique l’élection des organes de la collectivité territoriale décentralisée par la
collectivité et dans la collectivité.
Il s’agit d’un principe appliqué au Cameroun, mais qui est battu en brèche tant au
niveau de la communauté que de la Région.
I. Principe appliqué
A. Au niveau de la formation des organes délibérants de la collectivité
territoriale décentralisée.
- Conseil municipal élu au suffrage universel direct
- Conseil de la communauté urbaine, membre élu au sein des conseils
municipaux membre de la communauté urbaine
- Conseil régional, suffrage universel indirect
B.Au niveau du choix de l’exécutif de la collectivité territoriale décentralisée
- Choix du maire au sein de l’organe délibérant par voie élective.
II. ...mais battu en brèche
A. Par la nomination et la révocation du délégué du gouvernement par
l’exécutif notamment par décret du PR
B.Par le caractère discriminant du choix du président du conseil régional
C’est à ce niveau organique que la démocratie régionale souffre d’un déficit quant
à l’égalité des droits politiques des citoyens. En effet, le président du conseil
régional est élu pour 5 ans par le conseil régional parmi ses membres. Mais tous
les membres ne sont pas éligibles à ce poste car le caractère démocratique de
l’élection est contingenté par des considérations ethniques induites par les
concepts « d’autochtonie » et « d’allogène ».et pour cause, bien qu’élu, le
président du conseil régional ne peut l’être que parmi les membres dits
« autochtones » du conseil régional.
Sur le plan juridique, la constitution exige que toute élection soit régie par des
règles issues notamment de son article2. Article qui s’applique pour l’expression
des suffrages politiques en ne faisant participer que les seuls citoyens. En
conséquences, c’est tout simplement porter atteinte au principe d’égalité des
suffrages et de la souveraineté « aucune fraction du peuple ne pouvant s’en
attribuer l’exercice » article 2 de la constitution), que d’organiser une élection
93
pour une catégorie seulement de citoyens dits autochtones au sein des éligibles du
conseil régional.
Autrement dit , ce mode de choix est une atteinte au principe constitutionnel
d’égalité des droits politiques parce qu’il va à l’encontre du concept de
citoyenneté, concept imposé par le caractère républicain de l’Etat afin d’établir et
maintenir une égalité de droit au-delà d’une inégalité de fait et donc assurer
« l’égale admissibilité des citoyens aux places et emplois publics selon leurs
capacités et sans autre distinction que celles de leurs vertus et de leurs talents » or
le mode de choix discriminatoire du président du conseil régional situe tout
simplement le concept de tribu ou d’ethnie au-dessus de celui de citoyenneté et
donne à constater qu’on n’est pas citoyen à part entière quel que soit l’endroit où
l’on se trouve sur le territoire national.
SUJET 2 : DECENTRALISATION ET DECONCENTRATION
Il s’agit de deux techniques d’organisation administrative de l’Etat unitaire mais
différentes aussi bien dans leur conception (I) que dans leurs conséquences
juridiques (II).
I. Deux techniques d’organisation administrative différentes dans leur
conception
II.
A. La déconcentration
Prolongement de l’administration d’Etat
B.La décentralisation
- Les deux types de décentralisation : territoriale et technique
- Les principes de la décentralisation territoriale (autonome administrative,
organique et fonctionnelle)
III. Deux techniques d’organisation administrative différentes dans leurs
conséquences juridiques
A. La déconcentration et le pouvoir hiérarchique
B.La décentralisation et la tutelle administrative.
ANNEE ACADEMIQUE 2013/2014
Deux sujets obligatoires devaient être traités par les candidats
1. Formes spécificités de la décentralisation
2. Les acteurs locaux de la décentralisation.
Sujet 1 : formes et spécificités de la décentralisation (10pts)
A l’instar d’un certain nombre d’Etats, le Cameroun a opté pour un pays
unitaire décentralisé. Plus spécifiquement, c’est la constitution révisée du 18
janvier 1996 qui va constitutionnaliser la décentralisation en érigeant en son
article 555 les communes et les régions comme collectivités territoriales
décentralisées.
La décentralisation est une modalité de l’Etat unitaire. Elle se définit comme étant
le processus qui consiste à retirer certains pouvoirs de décision à l’autorité
centrale pour les remettre à des autorités indépendantes du pouvoir central
94
(Exemple : loi 2004) .l’étudiant doit par conséquent s’interroger sur les deux
formes de la décentralisation (I) en mettant notamment l’accent sur les caractères
de cette dernière (II).
I. La distinction entre les deux formes de la décentralisation
La décentralisation présente un double visage celui de la décentralisation
administrative ou territoriale (A) et celui de la décentralisation fonctionnelle,
technique ou par services (B)
A. La décentralisation territoriale ou administrative
Il s’agit de définir cette forme de décentralisation (1) puis indiquer les différentes
collectivités qui dépendent de celle-ci (2)
1. La définition de la décentralisation administrative ou territoriale
2. Les deux collectivités territoriales créées par la constitution : les communes et
les régions.
B.La décentralisation fonctionnelle ou par services
L’étudiant doit définir cette autre forme de décentralisation (1) puis relever les
établissements qui en dépendent (2).
1. Définition de la décentralisation par services, fonctionnelle ou technique
2. Les différents établissements : les Etablissements publics administratifs et les
Etablissements publics industriels et commerciaux.
II. Les caractères de la décentralisation
Au-delà de la définition de la décentralisation, celle-ci se différencie des autres
modalités de l’Etat unitaire à travers ses caractères qui sont d’une part la
personnalité juridique et l’élection (A) et d’autre part l’autonomie administrative
et financière et le contrôle de tutelle
A. La personnalité juridique et l’élection
1. La personnalité juridique
2. L’élection des organes
B.L’autonomie administrative et le contrôle de tutelle
1. L’autonomie administrative et financière
2. Le contrôle de tutelle
Conclusion
96
- La limitation des sanctions directives du représentant de l’Etat : institution du
décret préfectoral
- L’accroissement en célérité de l’intervention du juge administratif
II. L’encadrement de la liberté d’action des collectivités territoriales par
le pouvoir de tutelle.
La tutelle organisée en vue de garantir la libre administration des collectivités
- « pas de tutelle sans textes » : « pas de tutelle au-delà des textes ».
- Restriction du contrôle a priori : énumération exhaustive des matières relevant
du contrôle a priori.
- Diminution (limitation) du contrôle d’opportunité
Nécessité du contrôle de tutelle dans la gestion décentralisée (locale)
- L’exercice d’une mission générale du pouvoir exécutif : l’application des lois et
règlements sur l’ensemble du territoire national.
- Prévention de dysfonctionnements et dérapages de la gestion locale
- Souci de conformité de la gestion locale à la légalité.
En conclusion, l’étudiant peut relever que c’est moins de contrôle de tutelle qui
constitue un obstacle à la libre administration des collectivités territoriales, que
l’insuffisance des moyens d’action (humaine, matériels et surtout financières)
desdites collectivités.
NB : les correcteurs devront s’assurer que l’étudiant ne se contente pas de
présenter la libre administration d’une part et le contrôle de tutelle d’autre part.il
doit apporter une réponse à la question posée.
SUJET 2 : L’EXERCICE DE LA SOUVERAINETE DE L’ETAT EST-IL
INCOMPATIBLE AVEC LA DECENTRALISATION TERRITORIALE ?
.
L’étudiant doit rappeler qu’en dehors des matières transférées, les
collectivités territoriales ne peuvent valablement exercer d’autres compétences.
En outres elles ne peuvent délibérer sur un objet portant atteinte à la sécurité de
l’Etat, à l’ordre public et à l’unité nationale.
Mais bien plus, il doit relever que la décentralisation est profondément marquée
par la primauté de l’Etat sur les collectivités territoriales. Cette primauté se
manifeste par l’exclusivité de l’exercice de l’autorité politique de la souveraineté
par l’Etat. Cette souveraineté s’exprime aussi bien sur l’ensemble du territoire
national qu’à l’extérieur des frontières.
La décentralisation n’altère en rien cette prééminence au contraire. Le
fonctionnement des collectivités territoriales met en relief l’exercice de la
souveraineté par l’Etat. En effet, la décentralisation n’affecte pas l’unité de l’Etat.
Les collectivités infra étatiques crées ne constituent point des entités souveraines
mais des collectivités infra étatiques soumises à la tutelle des autorités centrales.
I. La spécialisation du transfert de compétence aux collectivités
La compétence des collectivités territoriales limitée aux matières transférées par
le pouvoir central
97
L’exclusion du transfert des matières relevant du domaine de la souveraineté.
II. La plénitude de l’exercice de la souveraineté par l’Etat
Exclusivité de l’exercice de la souveraineté sur le plan interne par l’Etat
La primauté de l’Etat sur la coopération internationale de décentralisation
ANNEE ACADEMIQUE 2008/2009
Sujet 1 : questions à choix multiples : une bonne réponse un point ; une réponse
fausse entraîne le retrait de 0.5 point .si dans une question à plusieurs bonnes
réponses l’étudiant ne coche pos toute cela équivaut à zéro point.
1. Le Cameroun est un « Etat unitaire décentralisé » depuis :
a. Le 2 juin 1972
b. Le 18 janvier 1996
c. Le 22 juillet 2004
2. La décentralisation implique une autonomie :
a. Réglementaire de la collectivité territoriale décentralisée
b. Législative de la collectivité territoriale décentralisée
c. Constitutionnelle de la collectivité territoriale décentralisée
3. Que signifie la libre administration de la collectivité territoriale
décentralisée
a. Son autonomie administrative b. Son autonomie organique
c. Son autonomie fonctionnelle d. Son indépendance
4. Les villes suivantes sont-elles des communautés urbaines ?
a. Douala b. Buea c.Dschang d. Limbe
5. Quel est l’espace géographique de la communauté urbaine ?
a. Celui des communes d’arrondissement qui la composent
b. Celui de la région administrative
6. Quelle est la forme juridique des décisions prises par un conseil
municipal ?
a. Une circulaire b. Une délibération c. Un décret
7. L’existence des régions au Cameroun participe :
a. Du régionalisme
b. De la décentralisation
c. Un fédéralisme
8. Quelle autorité détermine le domaine de compétence des collectivités
territoriales décentralisées ?
a. Le président de la république
b. Le législateur
c. La collectivité elle-même
9. L’autorité de tutelle est-elle ?
a. Un supérieur hiérarchique
b. Un pouvoir de surveillance de la légalité des actes des collectivités territoriales
décentralisées
98
10. Quel est le représentant de l’Etat dans la collectivité territoriale
décentralisé
a. Le préfet pour la commune et la communauté urbaine
b. Le sous-préfet pour la commune
c. Le gouverneur pour la région.
Sujet 2 : questions de cours
Question 1 : la présence d’un délégué du gouvernement à la tête d’une
collectivité territoriale est-elle en phase avec les principes de la
décentralisation ? (4points)
Premièrement l’étudiant doit d’abord évoquer les principes de la décentralisation
et leur signification : autonomie administratives, organique et fonctionnelle.
Le principe de l’autonomie administrative : reconnaissance juridique d’affaires
locales distinctes des affaires nationales ou en d’autres termes la détermination par
la loi d’un domaine de compétences propres aux collectivités territoriales sous
forme d’affaires communales ou régionales.
Le principe de l’autonomie organique : la prise en charge des affaires locales
par les autorités élues au sein de la collectivité et par la collectivité, gage de leur
indépendance vis-à-vis du pouvoir central.
Le principe de l’autonomie fonctionnelle : autonomie financière et technique, à
savoir la mise à disposition des autorités locales de moyens financiers propres
(budget propre) et techniques (ressources humaines ou agents qualités propres)
pour favoriser une gestion autonome.
Deuxièmement, l’étudiant doit aborder le choix du délégué :il est nommé et
révoqué par décret présidentiel, u acte de l’exécutif.
Troisièmement, l’étudiant doit dire qu’au regard des textes sur la décentralisation
que la communauté urbaine est définie comme une collectivité territoriale
décentralisée. Elle devrait donc être soumise aux principes ci-dessus.
Quatrièmement, il doit conclure : ce mode de choix s’oppose à l’élection et porte
atteinte à l’un des trois principes sus-évoqués, celui de l’autonomie organique de
la collectivité territoriale décentralisée. Cette nomination prive le premier
magistrat municipal de son indépendance par rapport à l’exécutif et fait du
délégué du gouvernement un agent déconcentré ou un agent de l’Etat au sein de la
collectivité territoriale.
Question 2 : qu’est-ce que la décentralisation territoriale : définition et
distinction avec l’autre forme de décentralisation administrative, différents
critères, illustration au Cameroun ? (3 points)
La décentralisation territoriale est une décentralisation administrative qu’il ne
faut pas confondre avec une décentralisation politique (régionalisme) ou avec le
fédéralisme. C’est la reconnaissance par l’Etat de la personnalité juridique et
d’une autonomie administrative, organique et fonctionnelle à des collectivités
géographiquement délimitées par des particularismes et des intérêts communs. En
d’autres termes, il leur est reconnu une autonomie d’organisation et de gestion
99
dans un certain nombre d’affaires propres sous le contrôle toutefois de l’Etat
qu’on appelle tutelle administrative, différente du contrôle hiérarchique.
La décentralisation territoriale n’est pas une décentralisation fonctionnelle ou par
service ; encore appelé décentralisation technique, celle-ci est l’attribution par le
pouvoir certains services nettement individualisés par un objet précis pour
satisfaire un besoin déterminé . ce type de décentralisation est dite technique parce
qu’elle répond à des exigences techniques et de bonne gestion :on transfert à un
établissement public (personne morale de droit non territoriale) la gestion d’une
activité spécifique déterminée par l’Etat et incluse dans la définition de cette
personne morale :exemple de l’Université qui est spécialisée dans l’enseignement
et la recherche.
Les critères de la décentralisation territoriale : il s’agit de ses quatre conditions
théoriques, à savoir ses trois principes (autonomie administratives, organique et
fonctionnelle) et la tutelle administrative. L’étudiant doit dire ici la signification
de chaque principe et celle de la tutelle administrative : celle-ci est un pouvoir de
surveillance de ‘Etat sur les actes de la collectivité territoriale en vue de s’assurer
de leur légalité ou régularité juridique et présenter le caractère unitaire de l’Etat.la
tutelle est un contrôle et non un pouvoir de commandement ou hiérarchique. Elle
n’existe que si un texte le prévoit et organise ses limites.
Au Cameroun, la constitution distingue deux types de collectivités territoriales : la
commune et la région, la communauté urbaine étant considérée comme une
collectivité communale.
Question 3 : le pouvoir d’approbation du représentant de l’Etat sur les actes
des autorités décentralisées : définition, but, domaine de l’approbation et
porté (3pts)
C’est la mise en œuvre du pouvoir d’appréciation préalable de l’autorité de
tutelle ; celui-ci détient ce pouvoir lorsque la décision ou l’acte de l’autorité
contrôlée n’entre en vigueur ou ne devient exécutoire qu’après avoir été approuvé,
c’est-à-dire accepté par l’autorité de tutelle.
Il a donc pour but de prévenir l’entrée en vigueur ou l’application de toute mesure
illégale des autorités décentralisées.
Le pouvoir d’approbation peut être soit express, soit tacite : dans ce dernier cas, la
décision de l’autorité de contrôle devient exécutoire si l’autorité de contrôle a
gardé le silence pendant un certain délai déterminé à l’avance. Au regard de
l’article 70 al 3 de la loi d’orientation de la décentralisation (loi n° 2004/17 du 22
juillet 2004), il est de 30 jours à compter de la date de l’accusé de réception de la
transmission de l’acte à l’autorité de contrôle :
Le domaine de l’approbation est déterminé également à l’avance par l’article 70
al1 et 2 de la loi d’orientation de la décentralisation et concerne les actes les plus
importants de la collectivité territoriale décentralisée. Ce sont :
- Les budgets initiaux, annexes, les comptes hors budget et les autorisations
spéciales de dépenses ;
- Les emprunts et garanties d’emprunts ;
100
- Les conventions de coopération internationales
- Les affaires domaniales
- Les garanties et prises de participation
- Les conventions relatives à l’exécution ou au contrôle des marchés publics
- Les délégations de services publics au-delà du mandat en cours du conseil
municipal (...)
- Les plans régionaux et communaux de développement et les régionaux
d’aménagement du territoire.
L’acte pris dans les domaines ci-dessus qui n’est pas visé par le représentant de
l’Etat, n’entre pas en vigueur ou en application et ce dernier se doit de porter à la
connaissance du président du conseil régional ou du maire, par tout moyen
laissant trace, les illégalités relevées à l’encontre de l’acte communiqué (art .71 al
1) .malheureusement l’absence de délai franc imposé au juge pour rendre une
décision décourage ,le recours.
En conclusion, cette tutelle est très forte, si l’on doit s’en tenir à la pratique :l la
France offre un exemple d’assouplissement de la truelle par rapport au Cameroun
où l’approbation n’est fréquente que pour les actes des établissements publics, il
n’existe plus en direction des actes des collectivités territoriales décentralisées,
une tutelle administrative souple, elle ne devrait pas comporter un pouvoir
d’approbation aussi étendu des actes des collectivités territoriales décentralisées
parce que cela peut se révéler écrasant pour cette dernière compte tenu de
l’importance du domaine qu’l touche et même de l’éventualité qu’il offre de
paralyser , à la longue , la volonté de l’autorité contrôlé et décourager de ce fait
les initiatives en faveur du développement de la collectivité .c’est l’exemple du
maire de N’Gaoundéré 1er qui a attendu plus de trois dans l’antichambre du préfet
de la vina pour qu’il daigne revenir sur sa décision de refus d’approbation du
budget communal.
Année académique 2014/2015
Examen de rattrapage
NB : Aucun document n’est autorisé. Le candidat traitera l’un des deux
sujets suivants :
SUJET 1 :l’article 55 alinéa 2 de la constitution Camerounaise pose le principe
selon lequel « les collectivités territoriales s’administrent librement par les
conseils élus dans les conditions fixées par la loi ».Qu’en pensez-vous ?
SUJET 2 : le corps municipal
101
REPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROUN
Paix - Travail - Patrie Peace - Work – Fatherland
UNIVERSITE DE DOUALA UNIVERSITY OF DOUALA
FACULTE DES SCIENCES FACULTY OF LAW AND
JURIDIQUES ET POLITIQUES POLITICAL SCIENCES
102
B.Le caractère opportun des modalités prises à l’initiative du conseil de sécurité
106
par les parties, soit à titre permanent, soit à, l’occasion et à raison d’un différend,
procède à un examen impartial et s’efforce de définir les termes d’un arrangement
susceptible d’être accepte par elle ».
109
6- La responsabilité internationale de la Russie peut-elle être engagée en raison du
dommage subi par l’Ukraine du fait des violences dans la partie orientale de son
territoire
7-Dès lors que les autorités ukrainiennes affirment que la Russie a déploie
des hommes et du matériels militaires en Ukraine, peut-on parler d’une
agression de la Russie contre ce pays ?
Dans sa résolution 3314 (XXIX)du 14 décembre 1974 l’assemble générale
de l’ONU définit l’agression comme l’emploi de la force arme contre la
souveraineté, l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique d’un autre état
(art 1)dans le projet de code de crime contre la paix et la sécurité de l’humanité de
la commission du droit international( art 16) le crime d’agression est impute à
tout « tout autorité qui en qualité de dirigeant ou d’organisateur, prend une part
active, ou ordonne la planification la préparation, le déclenchement ou la conduite
d’une agression commise par un état est responsable du crime d’agression » enfin
L’art 8 bis du statut de la cours pénale internationale définit le crime d’agression
comme, la planification , la préparation ,le lancement ou l’exécution par une
personne effectivement en mesure de contrôler ou de diriger l’action politique ou
militaire d’un état d’acte d’agression qui ,par sa nature ,sa gravite et son ampleur
constitue une violation manifeste de la charte des nations unies.
La réponse concrète dépend de plusieurs paramètres.
1- Selon qu’il s’agit de la Crimée ou d’autres localités ukrainiennes. Des lors que
la Russie a utilisé la force contre la souveraine de l’Ukraine en Crimée avec pour
effet la dépossession de l’Ukraine d’une partie de son territoire (c’est-à-dire contre
l’intégrité territoriale de ce pays) en l’occurrence l’on pourrait considérer qu’il y
est bien eu agression de la Russie en Crimée. Mais vérité en deca des Pyrénées
erreur au-delà. Des lors que des signes distinctifs du déploiement des forces
armées russe en dehors de la Crimée sont difficilement perceptibles la Russie ne
saurait être accuse d’agression contre l’Ukraine.
2- Selon que l’on se situe avant ou après le referendum en Crimée
L’on a déjà vue qu’avant le referendum en Crimée. La Russie peut être considérée
comme ayant perpétré une agression contre l’Ukraine. Mais il y a débat sur la
qualification de la situation en Crimée après le referendum. Des lors que le
gouvernement ukrainien a posé des actes vexatoires attentatoires à l’identité
culturelles des régions orientales (l’interdiction de l’usage de la langue russe) le
peuple de Crimée peut être considéré comme victime d’une oppression de nature à
justifier l’intervention des forces russes, le referendum et en a l’égalisé les
résultats. D’autant qu’en théorie constitutionnelle, l’on considère généralement
que la légalité du referendum couvre l’illégalité d’éventuels actes antérieurs .sous
ce rapport la légalité du referendum peut être considérée comme ayant couvert
l’illégalité initiale de la présence militaire russe en Crimée .auquel cas il y aurait
agression ni avant ni après le referendum de Crimée.
Cette thèse est d’autant plus d’défendable qu’à ce jour aucun acteur significatif
des relations internationales ne qualifie la mutation territoriale survenue en
110
Crimée d’occupation or t’elle serait le cas si l’on considérait que le
démembrement de l’Ukraine ayant conduit au rattachement de la Crimée à la
Russie procédait d’acte d’agression.
3- Devrait-on suggérer à l’Ukraine d’exercer son droit naturel de légitime
défense contre la Russie.
En droit international art 51 de la charte et jurisprudence constante de la CIJ
notamment dans son avis consultatif du 9 juillet 2004 relatifs au conséquence
juridiques de l’édification d’un mur dans le territoire palestinien occupe) tout état
victime d’une agression armée d’une certain gravite, de la part d’un état, est fonde
à exercer son « droit naturel de légitime défense »Toutes les condition juridique
sont réunies pour que l’Ukraine riposte à l’agression russe par l’exercice de la
légitime défense.
Mais par réalisme, eu égard au rapport de forces largement défavorable à
l’Ukraine l’exerce de la légitime défense équivaudrait au suicide .l’on ne saurait
par conséquence suggérer a ce pays d’exercer son droit de légitime défense
4- Quelle est la position de la cour internationale de justice sur l’agression de
la légitime défense contre les actes d’un groupe non étatique
Dans son avis consultatif du 9 juillet 2004 relatif aux conséquence juridique de
l’édification d’un mur dans le territoire palestinien occupe .la CIJ a refusé la
recours au droit de légitime défense et donc aussi à la notion d’agression à propos
des actes d’un groupe non étatique « art 51 de la charte reconnait aussi l’existence
d’un droit naturel de légitime défense en cas d’agression d’autres Etats toute fois
Israël ne prétend pas que les violence dont il est victime soient imputables à un
état étranger » par 51)
Dans une autre espèce , elle a également indique que , pour évoquer la légitime
défense l’agression alléguée doit être « armées »ce qui exclut l’invocation de la
légitime défense dans le but « protéger des intérêts perçus comme relevant de la
sécurité »( CIJ activités armées sur le territoire du Congo(RDC Ouganda)arrêté du
19 décembre 2005P. 148)Ces crises de positions de la CIJ se situent en
contrepoint de la position du conseil de sécurité depuis les attentats du 11
décembre 2001 ( résolution 1368 du 12 septembre 2001).
5- Le referendum ayant conduit au rattachement de la Crimée à la Russie
est-il illicite en droit international.
Les conditions de licéité d’un referendum d’autodétermination externe est en effet
fonde en droit international s’il a pour but de libérer une minorité opprimée
(commission africaine des droit de l’homme et des peuples affaire du southern
cameroon).
LA résolution 2625 (XXV) de l’assemblée générale de l’ONU consacre aux
relations amicales du 24 octobre 1970 interdit à tout état de « recourir à toute
mesure de coercition qui priverait les peuples mentionnes dans l’élaboration du
principe de l’égalité des droits et de leur droit à disposer d’eux-mêmes de leur
droit à l’autodétermination à la liberté et à l’indépendance »
111
Ce point de vue est corroboré par le professeur Theodore kristakis « un
referendum concernant le statut futur d’un territoire, n’est pas en principe illégale
du point de vue du droit international, pas plus qu’une éventuelle déclaration
d’indépendance à la suite d’un-t-elle referendum. C’est ce que la cour
internationale de justice a clairement affirme en 2010à propos de la proclamation
unilatérale d’indépendance du Kosovo.
Le fait que le referendum en Crimée puisse avoir lieu en violation de la
constitution ukrainienne ne le rend pas illégale du point de vu droit international.
Selon le principe d’autonomie constitutionnelle, des états les actes juridiques
internes-y compris la constitution sont de simple faits pour la droit international.
Affirmer le contraire signifierait que les événements récents à Kiev-donc le
renversement du président Viktor Lanoukovich étaient aussi illégaux du point de
vue du droit international car tout aussi anticonstitutionnels
6- La responsabilité internationale de la Russie peut-elle être engagée en
raison du dommage subi par l’Ukraine du fait des violences dans la partie
orientale de son territoire.
Aux termes de l’art de la commission du droit international sur la responsabilité
internationale des états annexe à la résolution 56\83 de l’assemblée générale, la
responsabilité d’un état a deux fondements :
i- Le premier fait générateur de la responsabilité internationale de l’état est
classique ; c’est la méconnaissance d’une obligation mise à sa charge par le droit
international, c'est-à-dire l’acte internationalement illicite » de l’état ;
ii- Le second fait générateur de la responsabilité international de l’Etat résulte «
des activités non interdites par le droit international »
Sur le premier point la question revient à savoir si la responsabilité internationale
de la Russie peut être engagée pour fait d’agression contre l’Ukraine. La réponse
est négative des lors que l’éventuelle agression contre la Crimée a été couverte par
le referendum subséquent et que les actes d’agressions allègues dans les autres
régions de l’est de l’Ukraine sont pas assez caractérisés pour exposer la
responsabilité de la Russie.
Quant au second fondement, la responsabilité internationale de la Russie pourrait
éventuellement être dégagés pour des dommages provoques pendant son
intervention en Crimée des lors que cette intervention peut être analysée comme
licite (protection de la minorité russophone) Mais dès lors qu’il y a pratiquement
pas eu de dommages, la responsabilité internationale de la Russie ne saurait être
dégagées.
ANNEE ACADEMIQUE 2012/2013
Sujet : les étirements de la notion de la légitime défense
Définition : droit naturel reconnu expressément à tout état de recourir à la force en
vue de riposter lorsqu’il est victime d’une agression armée. Consacrée par la
charte des nations unies en son art 51 la nature coutumière de la légitime défense a
été reconnue par la CIJ (cf. Arrêt du 27 juin 1986, affaire des activités militaires
112
et paramilitaires au Nicaragua et contre celui-ci, avis du 8 juillet 1996 licéité de la
menace ou de l’emploi d’armes nucléaires
Pour Rolin est considéré comme légitime défense « un effort fait par un pays pour
mettre fin par la force à une situation que ce pays considère comme dangereux
pour ses intérêts essentiels » SDN, journal officiel supplément. Quant à Nicolas
Politis la légitime défense est « un droit qui appartient à qui conque est attaque de
riposter sur le champ.
Elle présuppose l’emploi des moyens proportionnés à la gravites de l’attaque dont
l’emploi est justifié par le danger pressant »
Agression armée : l’agression ou l’attaque armée déclenche par un état agissant
le premier contre un autre état (jean Salmon : dictionnaire de droit international
bruyant, Bruxelles 2001 P. 52)
Est considéré par le comité spécial des nations unies pour la définition de
l’agression comme « l’emploi de force armée par un état contre la souveraineté,
l’intégrité internationale ou l’indépendance politique d’un autre état ou de toute
autre manière incompatible avec la charte des nations unies (A.G RES 3314
(XXIX) art 1er du 14 décembre 1974) C’est un « crime international »dont doit
répondre l’état agresseur dans le cadre de la responsabilité internationale « ou un
crime de droit international »dont doivent répondre les individus dans le cadre du
droit pénale international
Le conseil de sécurité des nations unies se fonde sur l’art 2 et 3 de la même
résolution en vue de qualifier les comportements constitutifs d’actes d’agression
Représailles armées : Acte de contrainte militaire contraire au droit international
mis en œuvre pour répondre à un comportement d’un autre Etat lui-même
contraire au droit international. En conclusion les représailles armées sont illicites
sauf dans le cas où les conditions de la légitime défense sont réunies.
Dans le droit international traditionnel, on qualifiait « de représailles toute
mesure de rigueur ou de violence exercée contre un état ou contre ses nationaux
pour obtenir réparation de quelque offenses ou de quelque dommages sens
(obsolète)
Les représailles sont des mesures, elles-mêmes dérogatoires aux règles
ordinaire du droit international, Qui constituent une réaction du ou des Etats lésés
par un fait internationalement illicite commis par un autre Etat et dont les finalités
dépendent des circonstances propres au cas d’espèce.
B-Deux formes de légitimes défenses consacrées par la charte :
La légitime défense individuelle : exercée seule un état victime d’autre
agression armée
La légitime défense collective : exercée collectivement soit après une
demande expresse de l’Etat agresse (coalition multinationale), soit
automatiquement en vertu d’un traite ou accord préexistant (il peut dans ce cas
être mis en œuvre dans le cadre d’une organisation régionale)
On mentionnera aussi le cas de :
113
Légitime défense préventive : tous les critères sont réunis pour attaquer en
riposte
Légitime défense préemptive : attaque militaire contre une attaque prétextée
Légitime défense intéroceptive : agression a déjà commencé (bouclier
antimissile)
C- Trois conditions d’exercice de la légitime défense :
1- Les conditions matérielles
La condition substantielle : l’existence d’une agression armée préalable
Les caractères nécessaires, irrésistible et proportionnel de la riposte
2- Les conditions liées à la procédure
L’obligation pour l’état victime d’informer immédiatement le conseil des
mesures prises
3- Les conditions liées à la durée
La légitime défense peut être exerce aussi longtemps que le conseil de
sécurité n’a pas pris les mesures nécessaires. pour maintenir la paix
d) - La lutte contre le terrorisme au travers des notions de « guerre
préventive »ou de » légitime défense préventive »constitue le champ d’expression
privilégie des étirements de la notion de légitime défense. En la matière, le
caractère préalable de l’agression armée ne serait plus la condition de la mise en
œuvre, l’état ne serait plus seul l’auteur d’une agression armée (enrichir)
e) - non, la notion de « légitime défense préventive, » n’est pas conforme au
régime juridique fixe par la charte en matière de recours à la force.
f)- Deux contributions majeures :
Pour la CIJ, la légitime défense n’est possible qu’ « en cas d’agression armée par
un état contre un autre » (Avis du 24 juillet 2004. Conséquence de l’édification
d’un mur dans le territoire palestinien occupe)
Dans une autre affaire, elle précise que la légitime défense n’est invocable qu’en
cas d’agression armée et non au-delà « pour protéger les intérêts perçus comme
relevant de la sécurité » (arrêt du 19 décembre 2005, activité armée sur le
territoire du Congo (Congo C Ouganda)
ANNEE ACADEMIQUE 2013/2014
Sujet 1- dissertation : la reconnaissance d’insurgés
Sujet 2 : cas pratique
Un colonel d’état-major de l’armées tchadiennes, actuellement engagées en
Centrafrique et dans la lutte des islamistes au nord du mali, est un passionne des
questions juridiques. Mais la confusion le gagne, au regard de l’abondante
actualité évènementielle. Aussi aimerait-il être éclairé sur les points ci –après
1- La personnalité juridique de la CEMAC dont le Tchad est un état membre est –
elle également opposable à l’état centrafricain et au mali ?
2- Le mouvement de libération de L’AZAWAD (ci-après : « MLA ») qui opère au
nord du mali peut –être considéré comme un sujet de droit international public ?
3- « L’état du l’azawad »dont l’indépendance a été proclame le 6avril 2012 par le
MLA n’a été reconnu par aucun état. L’intervention des forces étrangères qui
114
soutiennent l’armée malienne est-elle pour autant une violation de l’intégrité
territoriale d’azawad ?
4- Au vu de la confusion qui pourrait naitre de l’envoi, sur un même terrain
d’Operations de forces armées nationales des états et des forces armées de
diverses organisations régionales ou sous régionales, il aimerait avoir des
précisions sur ce qui distingue fondamentalement les états des organisations
internationales
5- Le pape ayant décidé d’adresser une exhortation à la paix à tous les états
engagés dans les conflits en Afrique, le membre de l’état- major tchadien savoir à
quel titre le pape à agit : au titre du patron du saint siège ou au titre de chef de
l’état du Vatican ?
6- Le pape démissionnaire conserve-t-il sa nationalité vaticane
CORRIGE
Sujet 1 : La reconnaissance d’insurgés
Donnée pour désuète dans certains ouvrages de droit international public
(cf. notamment patrick Daillier \Mathias forteau / Alain pellet, Droit international
public, 2009, P.633 ; dictionnaire de droit international public) La reconnaissance
d’insurges connait un regain d’actualité avec les situations récentes de guerre civil
en côte d’ivoire en Libye et en Syrie.
La reconnaissance d’insurgés est justifiable de deux significations. Selon
l’encyclopédie Universalis (http :www.universalis .Fr\ encyclopédie
reconnaissance droit –international \consultée le 26 février 2013) « la
reconnaissance d’insurgés est un acte pris par le gouvernement contre lequel
luttent les insurges et consistant à leur accorder certains droits »elle apparait
également comme l’ « acte par lequel un état constate l’existence dans un autre
état d’un conflit interne et accorde en conséquence aux insurges une certaine
protection humanitaire, dont il détermine librement le contenu »(dictionnaire de
droit international public)elle n’est pas sanctionne par une règle de droit
internationalgeneral.la reconnaissance d’insurgés équivaut à une reconnaissance
prématurée de gouvernement et à une reconnaissance de partielle d’état. La
reconnaissance d’insurgés se distingue fondamentalement de la reconnaissance
d’état (essentiellement déclarative mais aux effets juridiques significatifs) et de la
reconnaissance de belligérance qui participe de la « neutralité occasionnelle d’un
état »
Celle –ci peut intervenir dans une guerre civile ou dans un conflit armé
international.
Dans le premier cas elle peut être décernée par le gouvernement victime de
l’insurrection ou par un état tiers. Elle peut ainsi correspondre à la définition
qu’en donne le dictionnaire de droit international public : la reconnaissance de
belligérance apparait alors comme « l’acte par lequel le gouvernement légal d’un
état constate l’existence sur son territoire d’une situation de conflit interne et
déclare en conséquence que les règles du droit delà guerre sont applicables à ce
conflit »l’on parle dans ce cas de la reconnaissance d’insurges comme
115
belligérants »(KISS). La reconnaissance de belligérance dans un conflit armé non
international correspond également à l’acte par lequel un état déclare vouloir
appliquer les règles de la neutralité aux parties à un conflit interne qui se déroule
dans état tiers, comme il s’agissait de parties armé international »(942).
Dans le second cas, celui d’un conflit armé international, la reconnaissance de
belligérance « permet à un état qui désire demeurer neutre envers un conflit armé
qui déclare entre certains autres états avec lesquels il entretient des relations, de
faire connaitre cette volonté aux belligérants » (jean -Paul Pancracio, dictionnaire
de la diplomatie, 1998, P.547)
La reconnaissance d’insurges résulte de la coutume internationale née de la
pratique du gouvernement américain à la fin du XIX siècle elle intervient à des
situations de contestation e l’autorité de l’état » dont l’issue est douteuse et qui ont
le caractère d’un conflit armé à la fois international et non international »(
cf.Patrick Daillier- Mathias forteau- Alain pellet droit international public ,2009
P.632)
La portée de la reconnaissance d’insurges est plus restreinte que celle de la
reconnaissance de belligérance, qui rend l’ensemble du droit de la guerre
applicable.
Si elle témoigne des incohérences et des divisions de la société internationale, la
reconnaissance d’insurges tire son importance de son importance sur l’issue du
conflit entre le gouvernement en place et les insurgés.
La question centrale est ici de savoir si dans la résurgence, l’institution de la
reconnaissance d’insurgés s’est renouvelée. Autrement dit la reconnaissance
d’insurgés a-t-elle suivi l’évolution de la reconnaissance d’état et de
gouvernement ?
L’on démontrera que la reconnaissance d’insurges a suivi l’évolution de la
reconnaissance des états, aussi bien dans ses conditions(1) que dans ces effets (II)
I- L’EVOLUTION DES CONDITIONS DE LA RECONNAISSANCE
D’INSURGES
La reconnaissance d’insurgés est une mesure essentiellement politique
ayant pour but de protéger les intérêts des états .Elle peut être individuelle ou
collective. Formelle déclaration, note diplomatique)ou implicite( le fait de
s’asseoir sur une table de négociation avec des insurges ou conclure un accord
avec les insurges ) cas du gouvernement centrafricain qui a négocié et conclu des
accords avec des insurges à Libreville au mois de janvier 2013.Le simple fait de
de solliciter ou de recevoir une assistance militaire d’un pays tiers pour faire face
à une insurrection constitue un acte de reconnaissance de belligérance .De même ,
le fait d’exiger le respect des lois et coutumes de la guerre aux insurges , constitue
un acte de reconnaissance tacite.
A- Le respect des conditions classiques dans la reconnaissance d’insurgés
par les Etats
Les conditions de la reconnaissance ont été cristallisées par l’institut de droit
international dans sa résolution portant règlement sur les droits et devoirs des
116
puissances étrangères , au cas de mouvement insurrectionnel , envers les
gouvernements établis et reconnus qui sont au prise avec une insurrection, adoptée
à Neuchâtel le 8 septembre 1900)
i- Conquête d’une portion du territoire national
ii- Absence de gouvernement régulier exerçant en fait la souveraineté sur cette
partie du territoire ;
iii- La lutte n’est pas conduite au nom d’un tel gouvernement
B- L’introduction de nouvelles conditions
1- Le projet démocratique des insurges
2- Le respect du droit humanitaire
3- Le respect des droits des minorités
II- L’EVOLUTION DES EFFETS DE LA RECONNAISSANCE
D’INSURGES
Ils sont juridiques et politiques
A- Les effets sur les insurges
1- Portée constitutive (et transitoire) de cette reconnaissance
Personnalité juridique fonctionnelle » la reconnaissance de belligérance permet
également d’attribuer aux insurges la personnalité internationale d’un
gouvernement de fait local »ce qui implique que »l’ordre juridique mise en place
par l’organisation insurrectionnelle est opposable aux sujets de droit
international »(cf. cf.Patrick Daillier- Mathias forteau- Alain pellet droit
international public ,2009,pp 632-633)
« Les autorités insurges ne tirent pas directement du droit international leur
capacité de sujet du droit, mais uniquement de la reconnaissance »
Leur responsabilité internationale peut être engagée si elles sortent victorieuses du
conflit contre les autorités légales.
Pas d’accès aux prétoires internationaux (CIJ, CPI)
2- Portée humanitaire de cette reconnaissance
Application (par humanité) de certain loi de la guerre : leurs prisonniers sont des
prisonniers de guerre (et non des prisonniers de droit commun) leur navire ne sont
pas considères comme pirates, etc.
Obligation de respecter certaines normes de droit international humanitaire, au
minimum
- L’art 3 commun aux quatre conventions de Genève de 1949 et
- Art 1 er du protocole II(1977) aux conventions de Genève du 12 aout 1949
Effet politique : renforcement, légitimation et soutient diplomatique.
3- Portée militaire de la reconnaissance
Certains Etats reconnaissant accordent un soutien militaire à l’insurrection.
Ex : Arabie saoudite, et Qatar en Syrie.
B- Les effets sur le gouvernement en place
Reconnaissance de certains droits aux insurgés.
117
Sa responsabilité international est dégagée en cas de dommages causés par les
insurges ou du faits de dommages causes sur les parties du territoire contrôlés par
l’insurrection.
Effet politique : affaiblissement et de légitimation du gouvernement en place
C- Sur l’Etat reconnaissant
La reconnaissance d’insurges place en principe l’état reconnaissant en position de
neutralité (traitement égal du gouvernement et des insurgés (traitement des
navires)
En réalité, elle signe un parti pris politique et diplomatique de l’état reconnaissant
en faveur des insurgés, comme atteste par l’outrance de la reconnaissance par
paris du conseil national de transition(CNT) qui rassemblait l’opposition du
colonel Kadhafi, comme étant le représentant légitime du peuple libyen le 10 mars
2011.
Sujet 2 cas pratique
1- La personnalité juridique de la Cemac dont le Tchad est un état membre est-
elle également opposable à l’état centrafricain et au mali
La question posée ici se ramène à celle de l’opposabilité de la personnalité
juridique d’une organisation internationale. Elle se décompose en deux volets :
i- L’opposabilité de la responsabilité juridique de l’OI à un état membre (la
Centrafrique étant un état membre de la Cemac) et
ii- L’opposabilité de la personnalité juridique d’une OI à un état non membre(le
mali n’étant pas un état membre de la Cemac)
S’agissant du premier volet, toute organisation internationale étant nécessairement
dotée d’une personnalité juridique, il va de soi que cette personnalité juridique est
d’abord opposable à ses propres membres, signataire de son acte constitutif qui
lui reconnaissent des droits et dans le territoire des quels elle est appelée à
déployer son action. Il en résulte que la personnalité juridique de la personnalité
de la Cemac est naturellement opposable à la Centrafrique. Quant à l’opposabilité
de la personnalité juridique de la Cemac au Mali, en droit des organisations
internationales, elle se déduit de l’opposabilité erga omnes de la personnalité
juridique des organisations internationales à tout état qui ne s’y oppose pas
formellement, sur la base de « l’existence objective » de celui ’ci (cf. patrick
Dailliier/ Mathias forteau\ Alain pellet, droit international public, 2009, P. 661 in
fine).
L’on peut par conséquence répondre au colonel tchadien que la personnalité
juridique de la cemac est également opposable à la Centrafrique et au Mali
2- Le Mouvement de libération de l’azaward (Ci-après : « MLA ») qui opère
au nord du Mali peut-il être considéré comme un sujet de droit international
public ?
Il s’agit de préciser à quel titre le MLA peut se prévaloir de la qualité de sujet
du droit international public. Est-ce en sa qualité- revendiquée- de mouvement de
118
libération nation nationale ou en sa qualité de représentant du peuple de
l’azaward ?
En vertu de règle suivante laquelle ne sont mouvement de libération nationale que
les entités qualifiées ainsi par les organes internationaux pertinent, notamment
ceux de l’organisation des nations unies (cf. patrick DAillier\Mathias forteau\
Alain pellet, P.582) Le MLA ne peut être considéré comme un sujet de droit
international , faute de cette reconnaissance , dépit de sa reconnaissance implicite
par les puissances européennes et par les états africains présent sur le terrain
d’opération malien . Les unes et les autres évitent en effet de le combattre, voire
s’allient à lui afin de réduire plus facilement les islamistes qui sévissent au nord
du mali.
La personnalité juridique du MIA résulterait plus surement de sa qualité de
représentant du peuple de l’azaward, les peuples vivant au sein des états étant
titulaires de droits et dentinaires de l’azaward, les peuples vivant au sein des états
étant titulaires de droits et destinataire obligations internationales. Ils sont à ce
titre des sujets du droit international. Il en résulte que le MLA peut se prévaloir de
la qualité de sujet du droit international.
3- L’ « Etat de l’azaward »dont l’indépendance a été proclamée le 6 avril
2012 par le MLA, n’a été reconnu par aucun Etat. L’intervention des forces
étrangères qui soutient l’armée malienne est – elle pour autant une violation
de l’intégrité territoriale de l’azaward ?
Il importe d’emblée de rappeler que la reconnaissance d’Etat n’est pas une
d’existence d’un état. L’état de l’azaward n’a effectivement fait l’objet d’aucune
reconnaissance d’état ; il n’a pas d’avantage bénéfice d’un seul acte de
reconnaissance d’indépendance. Les deux types de reconnaissance sont exigés
alors que la reconnaissance d’état « consiste pour les état »
Prenant acte de cette situation nouvelle de fait droit, à l’effet d’entretenir des
relations officielles avec le nouvel état, « la reconnaissance est l’acte par lequel un
état reconnait l’existence, comme état indépendant, d’un Etat dont le statut
international a été modifié ou d’un Etat nouveau issu de démembrement d’un état
déjà existant » (encyclopedia Universal)
Le principe de l’intégrité territoriale renvoie au caractère attaché au
territoire de tout état qui ne doit faire l’objet d’aucune emprise tendant à le
souscrire, durablement ou momentanément à l’autorité de l’état , en raison de la
souveraineté et de l’interdiction du recours à la force.il est couramment associe à
l’indépendance politique et à l’interdiction de toute intervention armée(cf. Affaire
de frontière terrestre et maritime( Cameroun c. Nigeria guinée équatorial,
intervenant) arrêt du 10 octobre 2002)sous ce rapport, le principe de l’intégrité
territoriale protège les états contre les manœuvres extérieures favorisant la
sécession. Sous le bénéfice ces remarques, toute reconnaissance du prétendu état
de l’azaward serait constitué d’une violation de l’intégrité territoriale du mali.
Sur un tout autre plan, il se trouve que le prétendu état de l’azaward ne
dispose pas d’un gouvernement assurant effectivement le pouvoir dans l’espace
119
géographiquement revendiqué par le MLA (nord mali) ses forces armées ayant été
pulvérisées par divers groupes islamistes qui se partageaient l’effectivité du
pouvoir. L’un des éléments sociologiques de l’état est dont absent.
LA question juridique est dont celle de savoir si l’on peut parler de la violation de
l’intégrité territoriale d’un état inexistant ? Assurément non, l’intervention des
forces étrangères qui soutiennent l’arme malienne ne constitue donc pas une
violation de l’intégrité territoriale de l’azaward.
Par ailleurs l’on ne saurait parler de violation de l’intégrité territoriale du
prétendu état de l’azaward pour deux autres motifs.
D’abord, la déclaration d’indépendance de l’azaward est immédiatement heurtée
à des rejets et condamnations de toutes parts (Union africaine, Etat uni, France
etc.), ce qui constitue une contestation du fait étatique lui-même et fait de
l’azward un état inexistant.
Ensuite, l’action militaire du Tchad dans ce pays consiste à aider le mali, à sa
demande à rétablir son intégrité territoriale antérieure.
4- Au vu de la confusion qui pourrait naitre de l’envoi, sur un même terrain
d’opération de force nationales des états et de forces armées de diverses
organisations régionales ou sous régionales, il ailerait obtenir des précisions
sur ce qui distingue fondamentalement les états des organisations
internationales .
Cette question invite à mettre en exergue les différences qui séparent l’état sujet
primaire du droit international de l’organisation internationale, sujet dérive du
droit international public. Jean –Combarau et serge sur écrivent de manière
générale que « par ces attributs statutaires, l’état se distingue déjà très clairement
des autres sujets internationaux » (droit international public, 9emeed, 2010 PP. 232
et SS).
L’état se distingue spécifiquement de l’organisation internationale dont les
prérogatives et sujétions sont nécessairement plus limitées que celle de l’état.
Jean COMBACAU et serge sur citent à cet égard le droit à l’indépendance les
organes gouvernementaux des OI ne sont pas indépendants) le respect des
immunités (qui relève de la fonction exécutive de l’état)on peut ajouter les
compétences territoriales ( protection des frontières, police, aménagement du
territoire, etc.) la légitime défense , l’excuse de nécessité, le droit d’exercer sa
juridiction sur son territoire et sur les personnes qui s’y trouvent , la capacité
processuelle comme demandeur et comme défendeur ,etc. de manière générale, la
capacité internationale des OI est limitée par comparaison avec celle de l’état
5- Le pape ayant décidé d’adresser une exhortation à la paix à tous les états
engage dans les conflits en Enrique, le membre de l’état-major tchadien
aimerait savoir à quel titre le pape agit : au titre de patron du saint siège ou
au titre de chef de l’état du Vatican
Cette question invite à déterminer à quel titre le pape entretient des relations
diplomatiques avec les états et exerce sa fonction spirituelle en faveur de la paix.
Certes le pape exerce la double fonction de chef spirituel de l’église catholique et
120
de chef temporel de la cite du Vatican. Mais sur le fondement du traite du latran
conclu avec le royaume d’Italie le 11 février 1929 (art 2)actualise le 18 février
1984, qui a reconnu « la souveraineté du saint siège dans l’ordre international
comme attribut inhérent à sa nature, en conformité avec sa tradition et avec les
exigences de sa mission dans le monde »c’est lui qui entretient les relations
diplomatiques avec un grand nombre d’états et d’organisations internationales et
jouit du statut d’observation auprès des nations unies. Le dictionnaire de droit
international public précis que le saint siège est « la direction suprême de l’église
catholique dans les relations internationales »
Dans son dictionnaire de la diplomatie précise jean Paul Pancracio ajoute que «
le corps diplomatique étranger est accrédité auprès du saint siège et non auprès de
l’état du Vatican »et réciproquement (PP.597 et 598)
C’est donc en sa qualité de chef spirituel de l’église catholique que le pape Benoit
XVI a adresser une exhortation à la paix a tous les états engages dans les conflits
en Afrique, d’autant que cette exhortation à la paix s’inscrit dans la fonction
spirituelle en faveur de la paix entre les peuples qui incombe au saint- siège.
6- Le pape démissionnaire conservera-t-il sa nationalité vaticane ?
Dans le principe, l’acquisition de la nationalité du Vatican est la conséquence de
l’exercice de fonction religieuse, elle se perd par conséquent avec la fin de ses
fonctions ce qui oblige ses bénéficiaires à conserver leur nationalité d’origine.
Mais pour ce qui est du pape Benoit XVI, l’on peut penser qu’il conservera
exceptionnellement sa nationalité vaticane car la fonction papale n’est comparable
a aucune autre dans l’église catholique romaine, mais aussi en raison du caractère
exceptionnel de l’existence d’un pape à la retraite depuis 5 siècles, d’autant qu’il
entend demeurer dans les jardins du Vatican après sa retraite.
La presse rapporte en effet que (après sa démission, officiellement effective à
partir du 28 février Benoit XVI se retirera dans un monastère baptise Master
ecclesia Sa particularité : il est situé au cœur du Vatican. Depuis sa retraite, le
pape démissionnaire aura vu la coupole de la basilique saint pierre et donc sur les
actions de son successeur. Dans un premier temps, benoit XVI ira toute fois passer
deux mois) castel Gandolfo, la résidence d’été papale, à une trentaine de kilomètre
de Rome (source :
Il est donc logique d’envisager que celui qui sera officiellement redevenu cardinal
Joseph RTZINGER conserve sa nationalité vaticane.
ANNEE ACADEMIQUE 2013/2014
Deux sujets au choix
Sujet1 : Cas pratique fictif
Votre oncle, un passionné de débats sur les questions internationales, vient
d’apprendre que vous êtes en deuxième année de licence de droit à l’université de
Douala et que le DIP fait partie des disciplines inscrites au programme.
1-Il aimerait savoir si c’est le père du DIP qui a forgé
l’expression « international Law » (2pts)
121
Le fondateur du droit international est le juriste théologien espagnol Francisco de
Vitória qui a enseigné à l’université de Salamanque entre 1526-1546. Expression
« droit international »(international law)quant à Elle , a été forgée par J
Bentham(an introduction to the principles of morals and legislation,ch
XVII,n°25,1st ed, 1789, university of London, the Ahlone press, 1970, p.296
Ce n’est donc pas le père du (Dip) qui a forgé l’expression international law
2- Il a besoin de vous sur le point de savoir si l’approche conceptuelle du
DIP à partir des relations règles est la plus pertinente 4pts
Suivant l’approche conceptuelle du (Dip) à partir des relations règles, cette
Discipline apparait comme l’ensemble des règles juridiques qui régissent les
relations internationales. Ces relations sont aussi bien des relations interétatiques
que les relations entre organisations internationales ou entre Etats et organisations
internationales. Mais cette définition laisse intacte la question de l’identification
des sujets et celle de l’exclusivité de l’empire du droit international sur chacun
d’eux. Elle n’est donc pas la plus pertinente, à l’instar de la définition du DIP en
fonction des sujets régis. Suivant celle-ci, le (Dip) se réfère à l’ensemble des
règles juridiques qui président à la conduite (droits et devoirs) des sujets de droit
international. Cette définition renvoie à une énumération variable des sujets
possibles de DIP : Etats, organisations internationales, individus, etc. La limite de
cette approche conceptuelle du DIP est que les mêmes sujets peuvent également
être régis par le droit interne, ce qui lui enlève sa spécificité.
L’approche conceptuelle pertinente du (Dip) est celle du normativisme
(Kelsen,Kunz, Verdross, Jean Combacau)suivant laquelle un ordre juridique est
avant tout un système de normes. Saisi en fonction de l’origine des normes, le DIP
désigne essentiellement l’ « ensemble des normes qui ont pour origine les accords
entre les Etats ou qui émanent d’entités auxquelles les Etats ont accordé ou
reconnu le pouvoir de créer les normes internationales ». La création du DIP
nécessite le concours d’un minimum de deux Etats. Ce registre inclut les règles
relatives à la formation et à l’application de toutes les autres règles ainsi que les
règles d’origine interétatique, transétatiques publiques et même certaines relations
matériellement internes.
3- Au regard des sanctions des pays occidentaux qui pleuvent sur le
régime Syrien, pouvez-vous aider votre parent à se débarrasser de son
ignorance sur la place de la contrainte en droit international .4pts
L’une des caractéristiques qui singularise l’ordre international est que la
contrainte n’y est pas déterminante, n’en déplaise aux positivistes et aux
normativistes pour lesquels il n’y a pas de droit sans système de sanction organisé.
En droit international, faute d’une armée internationale, en cas de sanction,
l’appareil de contrainte est décentralisé entre les mains des Etats et des
organisations régionales ou sous régionales. La contrainte y revêt deux principales
formes : les représailles et la guerre.
4- Votre parent a vaguement entendu parler du droit naturel, auriez-vous
la bonté de lui préciser la signification du droit naturel en DIP et à quoi ce
122
qui lui apparait comme un archaïsme peut encore bien servir dans le monde
contemporain. (4pts)
La théorie du jus naturalisme(droit naturel) dont la source philosophique remonte
à Aristote et aux stoïciens qui proposaient une maxime civitas régie par une lex
naturae, signifie doublement que
i)des principes rationnels ou d’origine divine qui existent en dehors de toute
insertion dans un ordre juridique positif au moyen des procédés de création du
droit prévus par cet ordre, seraient valides et s’imposeraient au droit positif en
raison de leur contenu ;
ii) Le droit positif peut être déduit logiquement du droit naturel, en un mot, que le
droit peut être déduit de la morale, comme l’observe Paul Dubouchet dans son
livre de sémiotique juridique (p.38). Tel est le cas de la légitime défense dont le
caractère de droit naturel est posé à l’article 51 de la charte de l’ONU.
De nos jours
i) Le droit naturel préexistant au droit positif, ce dernier ne serait que la
cristallisation du premier. Scelle l’à bien vu, pour qui la norme internationale ne
produit pas le droit international, elle se borne à le constater. Ainsi, la règle
majeure du droit naturel est la fidélité aux conventions : juris naturae est store
pocis. C’est la même que celle du droit des gens, pacta sunt servanda.
ii) Le droit naturel permet de compléter le droit positif, ce dernier correspondant
au droit effectivement en vigueur au sein d’un ordre à l’issue d’un procédé de
création ou de modification établi par cet ordre juridique. C’est en ce sens que
Vattel a reconnu l’existence d’un droit positif à côté du droit naturel.
iii) Le droit naturel peut également permettre de constater le droit positif comme
l’illustre la figure d’Antigone désobéissant aux ordres de Créon dans la
mythologie grecque, outrepassa les lois des hommes pour donner une sépulture à
son frère Polynice, afin de respecter les lois divines. En théorie du droit
international public, la primauté du droit naturel sur le droit positif correspond à la
doctrine de Samuel Pufendorf qui le premier, a dissocié le droit positif du droit
naturel.
5 – Dès lors que la mise en œuvre du DIP le laisse parfois perplexe, il sollicite
votre science pour savoir s’il est de bonne foi de penser que les sources du
DIP en font d’office un droit à géométrie de portée relative et d’application
variable. 4pts
Il est effectivement de bonne foi de penser que les sources du DIP en font d’office
un droit à géométrie de portée relative et d’application variable pour plusieurs
raisons.
i) Pour la coutume et les traités, l’unanimité des principaux sujets du droit
international n’est pas exigée et l’opposition d’un ou de plusieurs Etats ne fait pas
échec à l’adoption d’une norme ayant vocation à s’appliquer à tous
ii) une fois adopté, les effets d’un traité dépendent pour chaque Etat de ce qu’il
a individuellement accepté,
123
iii) son application est souvent subjective, de sujet à sujet, à l’exception des
règles erga omnes et du jus cogens ;
iv) un Etat peut s’opposer à un acte pris par une OI
v) seuls les principes fondamentaux inhérents à l’existence de l’Etat sont
effectivement universels
6- En jetant un coup d’œil dans votre cours, il a vu que la coutume est classée
parmi les sources formelles du DIP. Seriez-vous assez charitable pour lui
expliquer ce paradoxe ?2pts
La coutume internationale est une source formelle du (Dip), non en raison de ce
qu’elle serait écrite (elle est souvent cristallisée dans l’écrit judiciaire) ou en
raison de ce qu’elle serait transcrite dans l’opération de codification ; mais parce
qu’elle résulte d’une prévision expresse et qu’elle est mentionnée dans une
énumération conventionnelle (l’article 38 du statut de la cour internationale de
justice)
Sujet 2 : Les actes unilatéraux des organisations internationales
Les résolutions des OI ou les déclarations collectives des Etats qui, comme
l’observent Patrick Daillier, Mathias Forteau et Alain Pellet, « se présentent
comme des actes conventionnels vis-à-vis des Etats qui y sont parties, mais (…)
s’apparentent à des actes unilatéraux pour les autres Etats »
-Définition : « l’acte unilatéral d’une OI est un acte imputable à une OI et
pouvant créer des obligations juridiques dans les conditions prévues par le traité
constitutif » (dico de Dip). Ils émanent également d’organes divers (juridictionnel
ou non) et répondent à des appellations diverses. Ils peuvent consister en un
jugement, un arrêt, un avis consultatif, une décision, une déclaration, une
résolution, une recommandation (définition de Michel Virally) résolution adressée
à un ou plusieurs destinataires (et impliquant) une invitation à adopter un
comportement déterminé, action ou abstention) ou un règlement. Leur
nomenclature est souvent indiquée dans le traité constitutif.
Les décisions, en tant qu’acte unilatéral autoritaire, sont obligatoires (ex : pour le
conseil de sécurité de base : art 25 de la charte).
Historique : si la valeur les résolutions de l’assemblée générale de l’ONU a fait
l’objet de débats intenses dans les années 1970, au plus fort de la revendication
d’un nouvel ordre économique international, ces résolutions échappent désormais
à la dichotomie obligatoires/non obligatoire, caractéristiques de cette bataille
juridique à visée économique. Il est désormais admis que ce sont des normes
flexibles dont la portée dépend d’une série de variables.
Intérêt : L’intérêt qui s’attache à l’étude des actes unilatéraux tient
particulièrement à leur accroissement, lié à la multiplication des sujets de DIP.
Problème : Les décisions et résolutions obligatoires des OI ne font pas problème.
En revanche, les actes unilatéraux non obligatoires que sont par exemple les
résolutions de l’assemblée générale des nations unies ont fait l’objet de débats
intenses dans les années 1970, au plus fort de la revendication d’un nouvel ordre
124
économique international. L’on pourrait également évoquer certaines résolutions
du conseil de sécurité de l’ONU.
Idée force : l’on entreprendra de démontrer que les résolutions des OI, celles des
organes des nations unies en particulier, jouent un rôle normatif important.
Plan : Cette démonstration sera conduite en mettant en exergue leur fonction en
tant qu’élément de formation de la coutume internationale(I) et soulignant leur
rôle au titre de source autonome du droit international (II)
I- Les actes unilatéraux des OI en tant qu’élément de formation de la
coutume internationale
Dans l’avis relatif à la licéité de la menace ou de l’emploi d’armes
nucléaires, la CIJ rappelle que « (i) les résolutions de l’assemblée générale
peuvent, dans certaines circonstances, fournir des éléments de preuve importants
pour établir l’existence d’une règle ou l’émergence d’une opinio juris. Pour savoir
si cela est vrai, il faut en examiner le contenu ainsi que les conditions d’adoption ;
il faut en outre vérifier s’il existe une opinio juris quant à son caractère normatif.
Par ailleurs les résolutions successives peuvent illustrer l’évolution de l’opinio
juris nécessaire à l’établissement d’une règle nouvelle » (avis du 08/07/1996,$70)
A- Le rôle des actes unilatéraux dans l’établissement de l’existence d’une
règle coutumière ou l’émergence d’une opinio juris
1- Le rôle des actes unilatéraux dans l’existence d’une coutume internationale
Tel est le cas lorsque la norme contenu dans l’acte unilatéral magnifie une
pratique suffisamment étoffée et convaincante, par perpétualisation de l’opinio
juris des Etats et des organisations régionales (CIj affaire du golfe du Maine)
Ainsi la résolution 2625(XXV) de l’assemblée générale de l’ONU, adoptée le
24/10/1970 a servi à constater la valeur non seulement conventionnelle, mais
également coutumière des principes qu’elle reprenait de la charte de l’ONU.
2- Le rôle des actes unilatéraux dans l’émergence d’une opinio juris
L’adoption des résolutions en elle mêmes dépourvues de portée juridique
obligatoire peut servir de vecteur à la diffusion d’une nouvelle opinio juris.
L’affirmation de la conviction juridique prend alors un caractère collectif et
simultané. Elle correspond à l’adhésion à la valeur de la règle ou de la série de
règles déclarées par la résolution et prises en elles-mêmes. Ce qui n’est pas sans
effet sur l’élément matériel de la coutume dont l’exigence de durée se trouve
atténuée. Ex : résolution 2625(XXV) de l’assemblée générale des nations unies,
adoptée la 24/10/1970 portante déclaration relatives aux principes du droit
international touchant les relations amicales et la coopération entre les Etats
conformément à la charte des nations unies.
B- Les conditions de recours aux actes unilatéraux
1- Les conditions d’adoption de la résolution
La condition relative aux conditions d’adoption de la résolution en tant
qu’instrument un suppose que la résolution ait recueilli un assentiment très large
et représentatif, comprenant les Etats de toutes les régions ou de la région
particulièrement intéressée, le DIP étant un droit intercivilisationnel. Ex : de la
125
résolution 61/2950du 13/09/2007 portant déclaration des nations unies sur les
droits des peuples autochtones qui a été adopté par 143 voix pour, comprenant les
Etats de toutes les régions et toutes les catégories d’Etats, avec à l’origine quatre
voix contre , à ceci près qu’un revirement d’attitude a été observé chez deux
d’entre eux (le canada et les USA)
La valeur des résolutions de l’assemblée générale est par conséquent contextuelle,
puisqu’elle dépend de l’ampleur et de la nature de la majorité qui les adopte.
2- L’existence d’une opinio juris quant au caractère normatif de résolution
La condition relative au caractère normatif de la résolution concerne le contenu
(négocium) de la résolution. Elle que la stipulation en cause présente un caractère
normatif et puisse ainsi constituer la base d’une règle générale de droit. Ce qui
signifie que les énonciations purement factuelles ou constatatives d’une résolution
ne sauraient être prises en compte dans cadre du processus coutumier.
II- Les actes unilatéraux des organisations internationales en tant que
source autonome du droit international public.
L’on se situe ici dans l’hypothèse dans laquelle la résolution se contente de
réaffirmer des normes existantes dans des conventions ou des normes coutumières
déjà cristallisées. L’hypothèse visée est celle dans laquelle l’organisation exerce
« un pouvoir législatif secondaire » ou normative « externe » (pierre marie Dupuy,
cours général de DIP, RCADI, p.155)
A- Les résolutions comme repère pour l’interprétation des normes
Par le truchement de ses résolutions, l’assemblée générale des nations
unies « interprète d’une manière particulièrement autorisée la charte ou quelque
autre traité conclu dans le cadre des nations unies, etc. » (cf. Joe Verhoeven, cours
général du DIP, 2002, p.141). La déclaration relative aux principes du droit
international touchant les relations amicales et la coopération entre Etats, objet de
la résolution 2625 précitée, offre de la sorte une interprétation des principes des
relations pacifiques entre les Etats déjà mentionnés dans la charte des nations
unies. Au regard de la valeur normative de l’acte d’interprétation du droit qui en
fixe le sens, cette déclaration rentre dans le cadre du « pouvoir législatif
secondaire de l’assemblée générale des nations unies »
La recherche de la volonté de l’auteur d’un acte considéré dans les résolutions des
OI inspire également la jurisprudence pour déterminer le sens des normes, voire
celui de l’engagement d’un Etat ou de tout autre sujet de droit international. Dans
son avis consultatif rendu en 1996 sur la licéité de la menace ou de l’emploi
d’armes nucléaires, la cour de justice a ainsi dit pour droit que :
L’adoption chaque année par l’assemblée générale, à une large majorité, de
résolutions rappelant le contenu de la résolution 1653(XVI) et priant les Etats
membres de conclure une convention interdisant l’emploi d’armes nucléaires en
toutes circonstances est révélatrice du désir d’une très grande partie de la
communauté internationale de franchi, par une interdiction spécifique et expresse
de l’emploi de l’arme nucléaire. Une étape significative sur le chemin menant au
désarmement nucléaire complet. L’application en tant que lex loto, d’une règle
126
coutumière prohibant spécifiquement l’emploi des armes en tant que telles se
heurte aux tensions qui subsistent entre d’une part une opinio juris naissante et
d’autre part, une adhésion encore forte à la pratique de la dissuasion.
B- Les résolutions comme déclencheur d’un effet permissif légalisant les
attitudes conformes
Tel est le cas lorsque le conseil de sécurité investit, par voie de
résolutions, dont certaines prises en application du chapitre VII de la charte, une
entité non étatique armée d’obligations précises, se rapportant par exemple au
respect du cessez le feu, à la reprise de négociations de paix, à l’application d’un
accord de paix, à la sécurité du personnel d’une force d’urgence des nations unies,
à l’obligation de coopérer avec le représentant spécial du secrétaire de
l’organisation, ou, plus largement, à celle de respecter les principes fondamentaux
du droit humanitaire à l’égard des populations civiles, en s’adressant directement
à cette entité ainsi désignée comme titulaire d’obligations internationales. Il
l’investit, fut-ce de façon là aussi transitoire, d’une « certaine mesure »de
personnalité juridique internationale et légalise son statut.
Barème : Introduction : 7 points ; Première partie : 7 points ; Seconde partie : 6
points
NB : La présentation et les fautes d’orthographe et de grammaire seront
sanctionnés par le retrait d’un nombre proportionnel de points qui ne saurait
toutefois excéder quatre en tout.
128
A- Les réseaux de décideurs informels
Ils comprennent les réseaux ethniques (1) et les réseaux composites (2)0.
B-L’opinion publique et les organes consultatifs (in)formels
Ici, les développement devaient porter sur l’opinion publique (1) et les acteurs
(in)formels du processus décisionnels que constituent parfois certains organes
consultatifs (2) même si certains textes règlementent la consultation, ce qui relativise
considérablement leur nature informelle
Conclusion
Sujet n°2 : Deux questions obligatoires
Question n°1/ Pourquoi dit-on que les rapports entre le politique et l’administration sont
semblables à la dialectique hégélienne du maitre et de l’esclave ? (10points)
SELON Hegel, Les rapports entre le maitre et l’esclave sont une lutte permanente de
domination du premier sur le second. Seulement dans ce rapport dialectique, le maitre
force l’esclave à travailler. Et en travaillent, l’esclave devient maitre. Il en est de même
des rapports entre le politique et l’administratif. Les rapports entre le politique et
l’administratif sont des rapports de subordination du second au premier.
L’administration en tant que bras séculier de l’état est subordonnée au politique dans la
mesure où il revient généralement au politique de définir la politique que met en
exécution l’administration publique. L’administration est également subordonnée au
politique par ce qu’il met en œuvre un programme de société et implémente un projet
politique. Dans ce cas de figure, l’administration publique n’est qu’un simple exécutant.
L’administratif est subordonné au politique parce qu’il tient de lui sa légitimité dans la
mesure où il revient généralement aux dirigeants politiques de nommer aux emplois
civils et dans la haute administration. Au Cameroun par exemple, l’article 8 de la
constitution précise que le président de la république nomme aux emplois civils et
militaires. La soumission politique de l’administration publique est aussi due au fait
que la politisation de celle-ci la rend dépendante des rapports de forces politiques.
Toutefois, il arrive souvent que l’administration publique s’affranchisse de ce rapport de
subordination et de soumission au politique pour amender, orienter, contrôler ou encore
différer voir retarder la mise en œuvre d’un projet de société qu’elle est censé e mettre
en œuvre. L’administration arrive donc à moduler politiquement sa compétence, sa
connaissance du travail administratif, son expertise en ressource de pouvoir renversant
ainsi le rapport de force. On assiste ainsi à l’émergence d’une technocratie établie dans
la mesure où les experts établis dans les appareils administratifs légitiment leur
monopole du pouvoir par leur expertise, leur « know how » et leur savoir-faire comme
l’observe pierre Bourdieu. La connaissance du travail administratif et des dossiers
administratifs devient une source de pouvoir qui permet à l’administratif de soumettre le
politique, d’amender ou de différer les projets politiques. Voilà pourquoi on compare
souvent les rapports entre le politique et l’administratif à la dialectique hégélienne du
maitre et de l’esclave.
Question n°2 : En quoi consiste la politique de l’administration publique camerounaise
? (10points)
La politique de l’administration publique camerounaise renvoie aux usages politiques
qu’on fait de l’administration publique au Cameroun. Ces usages politiques de
l’administration publique consistent à mettre l’administration publique au service des
enjeux éminemment politiques. Ils sont de deux ordres :
129
Les usages symboliques d’une part (a) et les usages stratégiques d’autres part(b).
Si les usages symboliques consistent à mettre à contribution l’Administration publique
pour symboliser une situation politique ou un idéal politique (indépendance,
construction ou intégration nationale), les usages stratégiques ou pratiques concernent
les diverses instrumentalisations politiques dont l’Administration publique fait l’objet
notamment en termes d’acteur de développement et instrument d’affaiblissement de
l’opposition politique.
a) les usages symboliques
Ce sont les diverses instrumentalisations politiques dont l’administration publique est
l’objet dans l’optique de symboliser une situation ou un idéal politique. Par exemple,
pour symboliser l’accession à l’indépendance, et affirmer son statut d’Etat désormais
indépendant, on a procédé à « la camerounisation des cadres de l’Administration
publique » afin d’évacuer ou de liquider le personnel administratif colonial en fonction
au Cameroun après les indépendances. Dans le même ordre d’idées, pour symboliser
l’idéal d’intégration ou de construction national, on a souscrit à la politique d’équilibre
régional pour légitimer l’Administration publique en permettant aux diverses
composantes identitaires et ethno régionales du Cameroun de s’identifier à un des leurs
dans l’administration publique.
b) Les usages stratégiques
Ils consistent à mettre à contribution l’administration publique à des fins purement
stratégiques. Par exemple dans la promotion du développement ou elle est considéré
comme le bras séculier de l’Etat, mieux un acteur de développement. Mais, à côté de
cet usage stratégique, il faut évoquer l’instrumentalisation qui est faite de
l’Administration publique dans les stratégies d’affaiblissement de l’opposition politique
notamment lorsqu’on nomme un leader d’opposition dans la haute administration.
L’observation montre que les partis politiques d’opposition qui ont vu un de leurs
membres promus ont été phagocytés lorsqu’ils ne se sont pas simplement affaiblis.
135
Définir bureaucratie et évoquer ses principes de rationalisation (légalité, unité,
hiérarchie, compétence, spécialisation etc...)
Il s’agit de savoir si les principes sus évoqués sont absolument rationnels ?
Autrement dit, ne sont-ils pas amendables, perfectibles ou critiquables au-delà de
leur pertinence ?
I. La pertinence des principes de rationalisation du modèle bureaucratique
A. Les principes de légalité et d’hiérarchie
B.Les principes de compétence et de spécialisation
C. Le principe d’unité
II. Les critiques ou limites du modèle bureaucratique
A. Critiques intrinsèques (excès de formalisme, rigidité, hyper
centralisation).
B.Critique externes (néo-machiavéliens « loi d’airain d’oligarchie », critique
fonctionnaliste « ignorance des dysfonctions inhérente à toute organisation »
C.Analyse stratégique (Michel Crozier ; les hiérarchies parallèles que secrète la
bureaucratie),
Les zones d’ombre et d’incertitude qui abritent les stratégies des acteurs dans
l’administration en tant que système etc.
Conclusion.
Deuxième sujet : La corruption dans l’administration publique
Camerounaise : théories explicatives et dispositif institutionnel de lutte et de
prévention.
Ce sujet était centré sur la dernière fiche de TD consacré à la protection de la
fortune publique.
Il s’agissait d’apprécier les théories généralement mobilisées pour analyser et
expliquer la prévalence de la corruption dans l’administration publique
Camerounaise.
En cela, le libellé du sujet indique le plan conséquent qu’il fallait adopter pour
décrypter non seulement les théories explicatives de la corruption mais aussi le
dispositif institutionnel de lutte et de prévention de ce fléau.
I. Les théories explicatives de la corruption dans l’administration publique
Camerounaise
A. Les théories socio-culturelles (cf Maximin Enagma)
Selon cette théorie, la prévalence de la corruption dans l’administration publique
Camerounaise s’explique par les traditions qui informent le modèle culturel
camerounais (la tradition des cadeaux, les obligations liées à l’appartenance à un
groupe ethnique, le type de solidarité (organique et/ou mécanique) qui y a court).
B.La théorie spiritualiste
Elle a été développée par le président de la CONAC dans un rapport dont l’un des
extraits postule que c’est dans l’esprit de l’homme que la corruption prend ses
sources et c’est dans l’esprit de l’homme qu’il faut aller la combattre.
136
Seulement, cette théorie pèche par un excès d’idéalisme puisqu’il est difficile de
combattre la corruption dans un contexte de crise économique et de sous-
développement ; d’où la théorie développementaliste de la corruption.
C. La théorie développementaliste
Elle postule que la corruption est l’apanage des sociétés sous développées.
Toutefois, ce prisme est réducteur car l’observation montre que les pratiques de
corruption sont universelles. Par conséquent, pour expliquer la corruption, il
convient de fédérer les différentes théories.
II. Le dispositif institutionnel de lutte et de prévention de la corruption
dans l’administration publique Camerounaise
Il se caractérise par une floraison d’institutions :
A. Les institutions administratives
Cellules (interministérielles, CONAC, ANIF, CDBF etc.,
B.Les mécanismes de contrôle parlementaire et de répression judiciaire
C. La société civile
Conclusion : NB : le plan est juste indicatif
ANNEE ACADEMIQUE 2012/2013
(Cours du professeur Manassé ABOYA ENDONG)
Sujet Unique : commentaire de texte
« les relations entre politiciens et fonctionnaires , politique et bureautique, autorité
politique et pouvoir bureautique constituent une préoccupation constante des
spécialistes de l’administration publique .les principes juridiques et les
arrangements institutionnels régissant cette relation forment l’un des critères
essentiels de classement pour l’établissement de typologies des systèmes
administratifs.la dépendance mutuelle entre les sphères politique et administrative
est généralement analysées selon deux perspectives distinctes. La première
souligne le défi que représente, pour l’autorité politique, l’existence d’une
technocratie non élue mais extraordinairement puissante. Il existe de nombreuses
variations autour de cet argument. Mais sa proposition centrale est bien connue :
dans les sociétés occidentales postindustrielles, le processus décisionnel est
dominé par les responsables administratifs plus que par les politiques
démocratiquement élus. Les politiciens continuent à jouer un rôle décisif dans la
légitimation des résultats du processus décisionnel, mais les décisions les plus
importantes sont proposées, déterminées en dehors de la sphère politique par des
bureaucrates anonymes et qui ne doivent pas rendre de comptes aux électeurs et
constituent souvent « Etat dans l’état »un « mandarinat » qui se perpétue à l’infini
et exerce une ferme influence sur les leviers du pouvoir. A l’opposé, la deuxième
perspectives s’attache principalement aux dangers qui menacent les traditions
administratives et de la fonction publique professionnelle. Selon cette analyse,
l’indépendance fonctionnelle de fonctionnaire de carrières est progressivement
ébranlée à cause de l’accaparement croissant de l’état par les intérêts partisans »
Lire attentivement le texte et répondre aux questions suivantes :
137
1- Sur quelle base théorique reposent les relations entre politiciens et
fonctionnaires, politique et bureaucratie, autorité politique et pouvoir
bureaucratique.
2- Qu’entend –on par bureaucratie et technocratie
3- Quelle différence existe-t-il entre pouvoir bureaucratique et pouvoir
technocratique
4- Qu’est ce qui pourrait expliquer le poids politique de l’administration que
semble indiquer l’auteur dans les systèmes politiques contemporains
5- Sur la base de vos connaissances théoriques, indiquer et donner les
caractéristiques des typologies des systèmes administratifs dont parle l’auteur.
6- L’auteur parle de « fonctionnaires de carrières »A correspond cette notion et à
quel autre système s’oppose –t-elle ?illustre vos réponses par des exemples
7- A votre avis, peut –on dissocier la fonction publique de carrière et
l’accaparement croissant de l’état par les intérêts partisans ? justifier votre
réponse.
ANNEE ACADEMIQUE 2011/2012
REPONSES AUX QUESTIONS
1- Sur quelle base théorique se reposent les relations entre politiciens et
fonctionnaires politique et bureaucratie, autorité politique et pouvoir
bureaucratique
Le correcteur doit vérifier que l’étudiant comprend que les expressions »
politiciens et fonctionnaires « politique et bureaucratie » « autorité politique et
pouvoir bureaucratique » relèvent de la synonymie. Mieux, que ces expressions
renvoient à la distinction fondamentale à établir entre l’administration et la
politique. Aussi, pour répondre à la question posée, deux points importants
doivent –ils être mis en exergue
- D’une part, la double subordination de l’administration au politique :
subordination juridique et subordination politique
- D’autre part, la puissance réelle de l’administration, avec notamment :
l’emprise sur les choix politiques et la relation naturelle à la politique (avec selon
les cas, le cloisonnement, l’osmose la pénétration)
2- Qu’entend –on par bureaucratie et technocratie ?
La bureaucratie est un modèle d’organisation de l’appareil administratif d’état
composé de fonctionnaires. On peut également définir la bureaucratie comme un
mode d’organisation officiel caractérisé par la division du travail, la spécialisation
des fonctions, une structure d’autorité hiérarchique et un système de règles , de
règlements et de tenue de dossiers. Dans la langue courante, le terme désigne
l’organe administratif du gouvernement
La technocratie est un système politique dans lequel le pouvoir est exercé par les
techniciens, Les experts. Elle implique de ce fait une forme d’exaltation de la
détention d’une compétence, d’un savoir- faire, d’une expertise par les hauts
138
fonctionnaires. Elle est révélatrice de la puissance et de l’emprise que
l’administration exerce sur les décisions politiques.
3- Quelle différence existe-t-il entre pouvoir bureaucratique et pouvoir
technocratique
Le pouvoir bureaucratique renvoie à la puissance que l’administration tire de son
organisation : détenant les moyens juridiques, matériels et humains nécessaires à
l’exercice concret de l’autorité, elle contrôle par la une zone fondamentale
stabilité, la continuité et la cohésion dont elle bénéficie lui donnent les moyens de
peser fortement sur le contenu des décisions.
Le pouvoir technocratique renvoie par contre à la possession par l’administration
d’un savoir, d’une compétence, qui lui confère une influence d’autant plus grande
que les problèmes auxquels doit faire face le politique sont plus complexes, plus
difficiles à résoudre. En effet, dans les sociétés contemporaines, les choix
dépendent de plus en plus de l’intervention des experts administratifs, qui
disposent seuls des connaissances techniques indispensables.
En claire, le pouvoir bureaucratique renvoie à l’organisation alors que le pouvoir
technocratique renvoie à la compétence, à un savoir, à une expertise.
4- Qu’est ce qui pourrait expliquer le poids politique de l’administration que
semble indiquer l’auteur dans les systèmes politiques contemporains
Le poids politique de l’administration dont parle de l’auteur résulte de la détention
de ressources spécifiques :
- L’administration tire d’abord sa puissance de son organisation
(pouvoir) « bureaucratique »)
- L’administration possède ensuite, du fait de la professionnalisation et de la
spécialisation, d’un savoir, une compétence (pouvoir « technocratique »)
Même si elle son source de clivages internes à l’appareil, l’organisation
bureaucratique et la compétence technique se cumulent pour transformer
l’administration en une force politique autonome, la « technobureaucratie » et
propulser de ce fait l’Elite administrative au centre des processus politiques.
Cependant, l’emprise politique de l’administration ne saurait être qu’informelle :
Elle se traduit par une influence officieuse sur les choix politiques, sans qu’il y ait
pour autant transfert du pouvoir de décision. Il n’y a pas dessaisissement des élus
qui restent les seuls fondés en principe et les seuls habilités en droit à décider
5- Sur la base de vos connaissances théoriques, indiquez et donner les
caractéristiques des typologies des systèmes administratifs dont parle
l’auteur
Sur une base théorique, il convient de distinguer trois types de systèmes
administratifs :
- Les systèmes administratifs des pays occidentaux
- Les systèmes administratifs des pays socialistes
- Les systèmes administratifs des pays en développement
139
6- L’auteur parle de « fonctionnaires de carrières »A quoi correspond cette
notion et à quel autre système s’oppose-t-elle ? illustrez vos réponses par des
exemples
L’expression « fonctionnaires de carrières » renvoie au système de carrière qui
s’oppose au système d’emploi.
Le système de la carrière, qui prédomine dans les pays de l’union européenne
pousse le plus loin la logique de la permanence en offrant au fonctionnaire la
possibilité de passer sa vie entière dans l’administration : basé comme en France,
sur le principe de la séparation du grade et de l’emploi, il donne l’assurance de la
stabilité, puisque le fonctionnaire ne peut être licencie même si l’emploi qu’il
occupe disparait. Le système de la carrière offre au fonctionnaire une sécurité
maximale à partir du moment où la promotion devient un droit acquis et
l’avancement à l’ancienneté la règle.
Le système de l’emploi, au contraire, tel qu’il est pratiqué aux Etat Unis, en Suisse
ou en Finlande, etc. met s’en davantage l’accent sur la qualification que sur la
permanence : le fonctionnaire est recruté pour une tache précise et il reste dans
l’emploi qu’il occupe. Le lien avec l’administration est moins stable puisqu’il peut
être rompu, ou bien si l’administration décide de supprimer l’emploi, ou bien si le
fonctionnaire postule pour un emploi plus élevé.
A votre avis, peut –on dissocier la fonction publique de carrière et l’accaparement
croissant de l’état par les intérêts partisans ? Justifiez votre réponse
La dissociation entre la fonction publique de carrière et l’accaparement croissant
de l’état les intérêts partisans est difficile à envisager à cause d’un double
phénomène : la politisation de la fonction publique et la fonctionnalisation de la
politique dans la plupart des systèmes politiques contemporains.( exemple du
Cameroun ),une filiation syndicale des fonctionnaires aux partis politiques en
France, une emprise naturelle du parti communiste sur la carrière des
fonctionnaire sur la carrière des fonctionnaires en chine ,etc.
ANNEE ACADEMIQUE 2012- 2013
Deux sujets au choix : DISSERTATION
1- LA spécificité des bases de fonctionnement de l’administration publique
camerounais
2- Les axes prioritaires de la protection de la fortune publique au Cameroun
Sujet 1 : Ce sujet était le plus abordable, parce qu’invitant l’étudiant à rendre
simplement compte des principes de fonctionnement de l’administration
camerounaise. En effet, ces principes se rapportent aussi bien aux indicateurs
d’encadrement de l’action publique qu’à ceux relatifs à l’intermédiation avec les
principes régissent le fonctionnement du service camerounais sont au nombre de
quatre. Pour l’essentiel, le législateur camerounais s’est inspiré de son homologue
français en recevant les trois éléments constitutifs de la « trinité »classique de la
doctrine française du service public que sont :
140
1- Principe de l’égalité de tous les usagers ou citoyens devant le service public-
pas de discrimination entre les usagers ou les citoyens dans le service public (à ne
pas confondre avec principe d’égalité des citoyens devant la loi)
2- Principe de continuité du service public – le service public doit fonctionner sans
interruption.
3- Principe de neutralité de l’administration publique- ex croissance du caractère
laïc de l’état, et du principe de l’égalité de tous les usagers du service public, il
signifie que l’administration ne doit pas distinguer là où la loi ou les règlements
ne distinguent pas toutefois, pour traduire les velléités d’autonomisation du
service public camerounais, il s’en est affranchi en ajoutant un quatrième principe
de fonctionnement qui lui permet de se démarquer de la doctrine française : il
s’agit du principe du respect de la légalité républicaine ;
- Dans son fonctionnement quotidien, l’administration publique doit se soumettre
à la loi c’est le corollaire du principe de la légalité des actes administratifs
5- les principes de fonctionnement de l’administration publique camerounais
sont-ils satisfaisants ?
A priori, les principes de fonctionnement de l’administration publique
camerounaise paraissent intéressants. Mais leur applicabilité pose problème à
l’épreuve de la réalité. Si l’on considère par exemple le principe de l’égalité des
usagers du service public, on constate qu’il est sujet à caution d’abord parce que la
loi autorise des discriminations dans l’accès au service public ( du fait par
exemple de l’équilibre régional)mais aussi certains passe –droits et les pratiques
comme la corruption, le clientélisme, la politisation de l’administration et le
népotisme entre autres sont de véritables exceptions ou inflexion au principe
considéré. Pour ce qui est du principe de continuité du service public, l’expérience
montre qu’il connait aussi plusieurs inflexions du fait de l’absentéisme, cumul
des fonctions et des velléités de personnalisation et d’hyper centralisation du
service public dont l’inertie est l’une des conséquences majeurs. Quant au
principe de neutralité de l’administration publique, il connait aussi des bémols
dans son application. On observe par exemple une tendance lourde pour la
personnalisation des rapports entre usagers du service public et personnels ou
agents de l’état en fonction des affinités politique, ethno-régionales,
confessionnelles et corporatistes qui existent entre fonctionnaires ou bureaucrates
et usagers du service public.
Le principe du respect de la légalité républicaine ne fait pas exception. Bien qu’il
soit considéré comme un dérivé du sacro –saint principe de la légalité des actes
administratifs, il entretient l’extrême formalisme, l’hypercentralisation et la
rigidité qui caractérise l’administration publique camerounaise limitant ainsi les
marges de manœuvre et l’esprit d’initiative chers au management participatif au
profit d’une chape de plomb hiérarchique usagers. D’où cette suggestion de plan,
susceptible d’être encadrée par le correcteur vers d’autres articulations.
I- Les indicateurs d’encadrements de l’action politique
A- Concertation et collaboration
141
B- Activités des ministres et principes fondamentaux du service public
II- les indicateurs relatifs à l’intermédiation avec les usagers
A- L’accueil des usagers
B- La protection de la fortune publique
Sujet 2 : Ce sujet est vaste et n’était pas conseillé aux étudiants. Car il s’agissait
d’examiner les normes et institutions, les procédures et les mécanismes du
dispositif non judiciaire de protection de la fortune publique. En effet, de
l’observation du dispositif, il apparait que celui-ci est constitué de nombreuses
normes et institutions. Les unes se déploient dans le cadre du contrôle non
administratif telles entre autres les inspections générales ministérielles, les
brigades de contrôles, Le CONSUPE .Les derniers sont externes et concernent le
contrôle administratif indépendant (CONAC et ANIF). Les procédures et
ressources humaines animant le dispositif sont aussi présentes d’où l’articulation
suivante :
1- Le dispositif normatif et institutionnel
2- Le dispositif procédural et humain
Si ces deux principales articulations sont évoquées, le correcteur doit encadrer
leur développement avec indulgence. Dans tous les cas, la souplesse dans la
correction est vivement conseillée
ANNEE ACADEMIQUE 2009-2010
Sujet 1 : l’administration est –elle un objet ou un sujet de pouvoir ?
- Etablir le rapport entre l’administration et le politique
- Montrer la différence entre l’administration (organe d’exécution et
parfois de conception et le politique (cadre reproduction et de décision)
- Il apparait que l’administration est subordonnée au pouvoir politique
même si cette subordination n’est pas absolue car l’administration dispose d’un
poids politique et d’une marge d’autonomie
- Le sujet formulé de manière interrogative appelle une réponse qui
indique que l’administration est d’avantage un sujet politique qu’un objet
politique. D’où cette démonstration qui pourrait correspondre à ce double
mouvement.
I- L’administration sujette du pouvoir politique
- En retard de sa subordination politique
- En retard de sa subordination juridique
II- L’administration objet du pouvoir politique
A cause de la relation naturelle à la politique à cause du phénomène
de politisation
L’administration est intrinsèquement liées à la politique de cette relation lui donne
un poids politique
2eme approche
142
En situant la position de l’administration par rapport au politique l’étudiant peut
analyser le sujet en se posant la question de savoir si l’administration d’un poids
politique
La question est alors de savoir ce que vaut l’administration par rapport au
pouvoir politique
1- Une subordination réelle
A- A cause de la subordination politique
B- A cause de subordination juridique
2- Toutefois une subordination à relativiser
- L’emprise de l’administration sur les choix politiques
- La relation spécifique au politique
Sujet 2 : La pertinence originelle du modèle bureautique est-elle discutable ?
- Apres avoir défini le modèle bureautique l’étudiant doit se poser la question de
savoir en quoi consiste la pertinence originelle
- Il s’agit d’analyser la place qu’occupe le modèle bureautique dans le
fonctionnement des sociétés contemporaines (universalité du modèle bureautique)
- Il s’agit de faire la démonstration selon laquelle le modèle bureautique est
pertinent de nos jours malgré les correctifs et les dysfonctionnements
Plan 1
Une pertinence originelle contenue permanente du modèle bureautique
- Il est présent partout : organisations publiques
- Un modèle de discipline de nationalité en regard de ses principes toutefois
discutable
- Les critiques internes
- Les critiques externes
Plan 2
- Un modèle présent partout
- Une organisation nationale toujours d’actualité
2- une pertinence originale discutable
- Un modèle dysfonctionnel
- Un modèle corrigé : école des relations humaines management participatif
direction par objectif
Symbole des états modernes la bureaucratie est toutefois remise en cause la
bureaucratie est confrontées à sa transposable dans les contextes différents de sa
conception originelle.
NB : Au-delà de ces indications, le correcteur devra suivre l’étudiant dans sa
logique démonstrative et évaluer souverainement la valeur du travail effectué,
Correction coordonnée par le DR. ABOYA Endong
ANNEE ACADEMIQUE 2006 -2007
Cours de Monsieur Manassé Aboya Endong
NB : les deux sujets proposes au cours de cet examen sont à quelques nuances
près, les mêmes sujets qui ont été proposés lors du galop d’essai. Aussi, les
143
éléments de corrections à prendre en compte recourent –ils à la même logique.
Compte tenu de la spécificité des questions posées et conformément à
l’architecture du cours. Toutefois les correcteurs veilleront au respect de la rigueur
dans le traitement de ces aspects. Etant entendu que ces questions ont été
largement abordées aux travaux dirigés et ont fait l’objet des corrections après le
galop d’essai.
Sujet 1 : la science administrative comme science carrefour
Au de la de la maitrise des concepts de science administrative et de science
carrefour, la logique d’ensemble dans ce sujet consiste tout simplement à
s’appuyer sur l’adverbe « comme « pour introduire l’idée de comparaisosn.et
surtout démontrer que la science administrative est une science carrefour, c’est –à
dire une science s’appuyant dans ce cas spécifique sur plusieurs influences. D’où
cette proposition de plan :
I- Une science carrefour de par sa tradition…
A- La tradition européenne appréhendant la science administrative comme la
science de l’administration publique
B- Une tradition américaine appréhendant la science administrative comme
science de l’organisation
II- Mais également une science carrefour de par ses multiples influences
A- La conception juridique
B- La conception managériale
C- La conception sociologique
Sujet 2 : Le poids politique de l’administration est une réalité incontestable ? Au-
delà des multiples aspects spéculatifs qu’appréciera à juste titre le correcteur. Ce
sujet interpellait l’étudiant à mettre en exergue le poids politique de
l’administration tout en l’encadrant dans sa relativité structurelle. Car à
l’évidence, le poids politique de l’administration est une réalité certaine. Sauf que
cette réalité est tout simplement à relativiser, beaucoup plus qu’à contester. D’où
cette proposition de plan :
I- Le poids politique de l’administration est une réalité évidente
A- A cause de l’emprise de l’administration sur les choix politiques
B- A cause de la relation naturelle de l’administration à la politique
II- Mais ce poids politique de l’administration est relatif
A- La subordination juridique de l’administration
B- LA subordination politique de l’administration
144
REPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROUN
Paix - Travail - Patrie Peace - Work – Fatherland
UNIVERSITE DE DOUALA UNIVERSITY OF DOUALA
FACULTE DES SCIENCES FACULTY OF LAW AND
JURIDIQUES ET POLITIQUES POLITICAL SCIENCES
145
• Le principe de primauté du droit communautaire (intégration du DC dans le droit
national) Article 44 Traité Révisé CEMAC
• Le principe de l’effet direct (Immédiateté normative et judiciaire) Article 42.43
traité révisé CMAC
• La garantie juridictionnelle de l’ordre juridique communautaire.
B. La pluralité des axes prioritaires de l’intégration CEMAC
• La politique économique d’intégration
• La politique monétaire d’intégration
• La libre circulation des personnes, des biens et des services…
146
d’interprétation et d’application du droit communautaire au sein des Etats membres
et par les organes et institutions de la communauté.
Faits. Les faits à l’origine de cet avis sont simples et méritent d’être rappelés. Au
moment de l’entrée en vigueur du règlement n° 04/12-UEAC-PC-CM-23 du 22
Juillet 2012 adopté par le conseil des ministres de la CEMAC qui fixe les nouveaux
salaires du Secrétaire général et du secrétaire général adjoint du parlement
communautaire, M. Amine Abba Sidick, le secrétaire général du parlement
communautaire bénéficiaire déjà des avancement (3ème échelon), avec cinq (5) ans
d’ancienneté à ce poste. Le débat s’est fait jour sur le point de savoir si la liquidation
de son salaire à partir de l’entrée en vigueur du nouveau règlement tiendra ou non
compte de cette ancienneté, avec une application immédiate de la majoration de
7,5% prévue à l’article 1er de ce règlement, ou si l’entrée en vigueur alors attendue
ferait table rase de ses acquis d’ancienneté. Des opinions divergeaient également au
sein du parlement et des services financiers communautaires sur la signification à
accorder à la différence de formulation entre les termes « logement meublé » dont
bénéficie le secrétaire général adjoint, et « logement de fonction meublé », alloué au
secrétaire General, au titre de leurs avantages en nature.
Procédure. Peu avant l’entrée en vigueur de ce texte, prévue le 1er janvier 2013,
par lettre du 10 décembre 2012 reçue au greffe de la CJ-CEMAC le 9 janvier 2013,
M. Antoine Abba Sidick, secrétaire General du parlement communautaire a saisi la
CJ-CEMAC d’une demande d’avis tendant à éclairer l’application de ce texte.
Questions posées. Le demandeur sollicitait du juge communautaire, dans l’exercice
de sa fonction consultative, des éclairages sur deux points distincts :
i) Le calcul du salaire du secrétaire Général doit-il prendre en compte les avantages
de l’ancienneté acquise et
ii) Le « logement meublé » accordé au secrétaire général adjoint correspond-t-il à
un « logement de fonction meublé », au même titre que pour le secrétaire général, ou
à un simple logement meublé dont les charges locatives incombent au bénéficiaire,
alors que le mobilier serait fourni par le parlement communautaire ?
Prétention des parties. L’avis ne fait pas ressortir les prétentions des parties. L’on
peut néanmoins logiquement déduire que les lectures divergentes étaient en présence
au sein du parlement communautaire et des services financiers de la CEMAC.
Pendant que les uns estimaient que le calcul du salaire du secrétaire Général ne doit
pas prendre en compte les avantages de l’ancienneté acquise, les autres prétendaient
que la majoration de 7,5% prévue à l’article 1 du règlement doit s’appliquer au
secrétaire général. Quant à la seconde question en débat, tandis que les uns étaient
d’avis que les deux notions de « logement meublé » et de « logement de fonction
meublé » sont distinctes, ce qui induirait que le secrétaire général adjoint devrait
payer lui-même son loyer, les autres tenaient qu’il s’agit de synonymes et qu’en
conséquence, le loyer du secrétaire général adjoint du parlement communautaire
était à la charge de cette institution, au même titre que celui du secrétaire général.
147
Argument des parties. Aucune argumentation des parties n’apparaissant dans l’avis
sous commentaire et cette partie n’étant pas déterminante pour le commentaire d’un
avis, l’on s’intéressera à la solution du Juge.
Solution du juge. Répondant aux deux questions posées, le juge communautaire de
la CEMAC a tranché que le calcul du nouveau salaire du Secrétaire général doit
prendre en compte son ancienneté au poste et que les notions de « logement de
fonction meublé » et de « logement meublé » sont synonymes, comme désignant le
logement meublé et pris en charge par l’institution.
Plan (problème posé au juge). Ce faisant, le juge communautaire a tranché
plusieurs questions juridiques relatives à l’application du droit communautaire en
rapport avec la prise en compte de l’ancienneté (I) et à l’interprétation du droit
communautaire, en rapport avec les avantages relatifs au logement (II).
I- L’ECLAIRAGE GENEREUX DE LA COUR SUR L’APPLICATION DU
DROIT COMMUNAUTAIRE EN MATIERE DE PRISE EN COMPTE DE
L’ANCIENNETE
Le juge communautaire a mobilisé deux principes d’origine distincte pour répondre
à la première question qui lui a été posée : le principe de l’application immédiate du
droit communautaire (A) et le principe du respect des droits acquis, même sans texte
(B).
A- Le principe de l’application immédiate du droit communautaire
L’alinéa 2 de l’article 21 de l’Additif pose le « principe de l’effet immédiat des
règlements communautaire et leur caractère obligatoire », aussi bien pour les Etats
que pour les organes et institutions de la communauté. Cet effet immédiat n’induit
que «le nouveau règlement s’applique automatiquement aux effets actuels et futurs
des situations juridiques créées sous la loi ancienne ». En l’occurrence, le nouveau
règlement du 22 juillet 2012, adopté par le conseil des ministres de la CEMAC, qui
fixe les nouveaux salaires du secrétaire Général et du Secrétaire Général adjoint du
parlement communautaire se superpose aux avancements dont bénéficiait déjà M.
Amine Abba Sidick, entrainant une application immédiate de la majoration de 7,5%
prévue par le nouveau règlement communautaire. Ce faisant le juge a ait une sains
application des stipulations pertinentes de l’Additifs rappelées ci-dessus.
Le juge communautaire a en outre estimé que la mise en application du nouveau
règlement ne saurait faite table rase des acquis d’ancienneté sans méconnaitre le
principe du respect des droits acquis.
B- Le principe du respect des droits acquis, même sans texte
Le juge communautaire pose qu’il ne doit pas être porté atteinte aux droits
définitivement acquis « même dans le silence des règlements communautaires ».
Cette consécration des droits acquis contraste avec la position de Chambre judiciaire
de la cour de justice de la CEMAC qui s’était refusée à consacrer les droits acquis en
l’affaire Asngar Miayo C/ Ecole Inter-Etats des Douanes, tranchée le 16 décembre
2005, ou le requérant tentait de se prévaloir de droits acquis pendant qu’il exerçait
l’intérim au poste de Directeur des Etudes de cette institution spécialisée de la
CEMAC.
148
Mais plutôt que d’invoquer le principe du respect des droits acquis « même sans
texte », le juge communautaire aurait dû tirer ce principe des normes nationales, sur
la base de l’article 20 de la convention régissant la cour de justice qui oblige la cour
à tenir compte des principes généraux de droit communs à tous les Etats membres
dans le traitement des affaires qui lui sont soumises, au-delà du contentieux de
pleine juridiction, comme il l’a fort heureusement fait dans l’affaire Galbert
ABESSOLO ETOUA c. CEMAC (arrêt 18 mars 2014) , où le requérant s’est vu
reproché d’avoir violé un principe d’ordre public en saisissant directement la
Chambre judiciaire, sans recours préalable au comité consultatif de discipline. Le
caractère d’ordre public de cette exigence apparait en effet comme une
transposition, en droit communautaire, d’un principe général du contentieux
administratif en vigueur dans les Etats membres de la CEMAC.
En droit comparé, la cour de justice de l’UEMOA explique la pertinence de ce
fondement dans son arrêt de principe du 29 mai 1998, Sacko Abdourahmane c.
Commission de l’UEMOA, dont le considérant pertinent mérite d’être reproduit :
Qu’il faut indiquer en outre que le régime juridique des fonctionnaires de l’UEMOA
apparait beaucoup devoir à ceux de nos fonctions publiques nationales, eux-mêmes
largement inspirés de celui de la fonction publique française dont les Etats membres
de l’Union, a l’exception de la Guinée Bissau, se sont appropriés les principes
comme héritage de la raison écrite.
Le principe du respect des droits acquis est en effet un principe Général de droit
commun à tous les Etats membres de la CEMAC.
II- L’INTERPRETATION EXTENSIVE DU DROIT COMMUNAUTAIRE SUR
LES AVANTAGES RELATIFS AU LOGEMENT
Aux termes de l’alinéa 2 de l’article 4 de la convention régissant la CJ-CEMAC, la
cour connait, en dernier ressort, du contentieux de l’interprétation des traités,
conventions et autres actes juridiques de la CEMAC. Aux termes de l’article 17 du
même instrument, les pouvoirs d’interprétation de la Chambre judiciaire s’applique à
toute la nomenclature du droit dérivé communautaire : les actes additionnels et les
décisions de la conférence des chefs d’Etat, les règlements, les directives, les
décisions, recommandations et avis du conseil des ministres et du comité inter-Etats,
les règlements d’application, les décisions, recommandations et avis du secrétaire
exécutif et du gouverneur de la BEAC.
Dans l’avis sous commentaire, la cour a retenu une interprétation extensive des
avantages des hauts fonctionnaires communautaires en assimilant le « logement
meublé au logement de fonction meublé» (A), ce qui constitue une rupture avec sa
jurisprudence antérieure qui tendait à restreindre les avantages accordés aux
fonctionnaires de la communauté. (B)
A- L’assimilation du « logement meublé » au « logement de fonction meublé »
Le juge communautaire a logiquement, bien qu’implicitement affirmé le caractère
synonyme des deux notions en cause, en retenant que le « logement de fonction
meublé » et le « logement meublé » désignent « la même réalité (:) le logement
meublé que l’institution doit mettre à la disposition du responsable bénéficiaire
149
pendant la durée de son mandat et dont les charges locatives sont prises en charge
par celle-ci ». Il serait en effet illogique d’envisager que la communauté accorde le
mobilier à un haut fonctionnaire auquel elle n’a pas préalablement procuré un
logement, ce qui reviendrait à accorder des frais pour l’équipement d’un bureau à un
responsable qui en serait dépourvu.
Ce faisant, il énonce une interprétation pertinente et généreuse de la notion de «
logement meublé », permettant au secrétaire général adjoint du parlement
communautaire de bénéficier d’un logement de fonction meublé, au même titre que
le secrétaire général de cette institution communautaire.
B- La rupture avec la jurisprudence restrictive antérieure
Ce n’est pas la première fois que la Cour de justice apporte une interprétation
éclairante sur le sens des normes communautaire dans le contentieux de
l’interprétation des traités, conventions et autres actes juridiques de la CEMAC, en
particulier dans le champ du droit de la fonction publique communautaire. Dans
l’avis n° 114 du 7 juillet 2003 relatif à l’interprétation de l’article 21, litera e) de
l’annexe II du Statut de l’ISSEA fixant le régime des prestations familiales
accordées aux personnes de cet organe spécialisé de l’UEAC, la CJ-CEMAC avait
déjà donné une interprétation restrictive des notions de « famille » et de « parenté ».
La notion de parenté doit « être interprétée de manière restrictive, en ce sens qu’elle
vise uniquement la parenté par le sang fondée sur l’existence d’un lien direct entre
l’agent et l’enfant du chef duquel l’allocation est demandée, solution propre à éviter
les abus » (Rec., p. 33), avait-t-elle dit pour droit.
152
La demande du secrétaire Général du parlement étant conforme à l’esprit de l’article
6 susvisé il y a lieu, en la forme, de la déclarer recevable.
Sur la demande d’avis
Sur la première question
L’article 21 de l’Additif au traité dispose en son deuxième alinéa : les règlements
sont obligatoires dans tous leurs éléments et directement applicables dans les Etats
membres. »
L’article 23 du même Additif au traité dispose « les actes additionnel, les règlements
et les règlements cadres sont publiés au Bulletin officiel de la communauté .ils
entrent en vigueur à la date qu’ils fixent, à défaut, le vingtième jour suivant
publication ».
Conformément aux dispositions d l’article23 susvisé, le règlement dont il s’agit fixe
sa date d’entrée en vigueur comme étant le 1er janvier 2013 ;
L’article 21 alinéa 2 sus énoncé pose le principe de l’effet immédiat des règlements
et leur caractère obligatoire .en d’autres termes, dès son entrée en vigueur, le
nouveau règlement s’applique automatiquement aux effets actuels et future des
situations juridiques crées sous la loi ancienne, sous réserve qu’l ne soit pas porté
atteinte aux droits acquise ; ce qui va de soi même dans le silence des règlements
communautaires.
Il s’ensuit que l’ancienneté acquise par le secrétaire Général du parlement doit être
prise en compte dans le calcul de sa rémunération en ce qu’elle constitue un droit
définitivement acquis auquel le nouveau règlement ne saurait porter atteinte.
Sur la deuxième question,
Il faut rappeler qu’en matière de prestations des avantages en nature, ces deux
notions renvoient à la même réalité ; elles désignent le logement meuble que
l’institution doit mettre à la disposition du responsable bénéficiaire pendant la durée
de son mandat et dont les charges locatives sont prises en charge par celle-ci.
De ce qui précède, la cour, après avoir délibéré conformément à la loi en chambre du
conseil.
EMET L’AVIS CI-APRES :
En la forme :
- La demande formulée le 10 décembre 2012 par le secrétaire Général du
parlement communautaire est recevable n la forme ;
Au fond :
- Le calcul du nouveau salaire du secrétaire Général du parlement
communautaire doit prendre en compte son ancienneté au poste ;
- La notion de « LOGEMENT DE FONCTIONS MEUBLE » et celle de
« LOGEMENT MEUBLE » désignent le logement meublé et pris en charge par
l’institution.
Ainsi prononcé en chambre du conseil à N’Djamena, le vingt-cinq juin deux
mille treize.
Ont signé le président, les juges et le greffier
153
CORRIGE DE L’EPREUVE SESSION DE JUILLET 2015
Sujet 1 : commentez le lancement, le 10 juin 2015, à l’occasion du troisième
sommet Tripartie COMESA-SADEC-EAC tenu à Sharm El Shelkh (Egypte),
de la zone de libre-échange entre les 26 Etats membres de ces trois
organisations d’intégration sous-régionales africaines, à travers la signature et
de l’Accord instituant cette zone de libre-échange.
Observations générales :
Ce sujet, ancré dans l’actualité évènementielle et institutionnelle de l’intégration en
Afrique, s’inscrit dans les dynamique de l’intégration en cours en Afrique et à
travers le monde.il met en exergue l’une des étapes du processus d’intégration
identifié par bêla Balassa (1928-1991).son traitement nécessite en outre une
connaissance de l’histoire de l’intégration en Afrique, de la situation de l’intégration
en Afrique et du programme minimum d’intégration de l’union africaine. Toutes les
données utiles pour son traitement ont été enseignées aux étudiants dans la première
partie du Cours.
Corrigé :
Accroche : la signature des accords visant le lancement de la zone de libre échange
qui réunit les 26 Etats membres de trois organisations sous régionales d’Afrique
orientale et australe, la Common Market for Eastern and Southern Africa
(COMESA), la East Africa Community (EAC) et la southern African Development
Community (SADC), à l’occassion du troisième sommet Tripartite du 10 juin 2015
tenu à Sharm EL Sheikh (Egypte) donne corps, pour la première fois, à ce que Jean
Ping,, l’ancien président de la commission de l’union africaine a appelé « la grande
pulsion politique panafricaniste » (cf. Eclipse sur l’Afrique .Fallait-il tuer Kadhadi ?
Essai, éd .Michalon, 2014, pp67-68).cet évènement consolide la position de
l’Afrique orientale et de l’Afrique Australe en qualité de locomotives de
l’intégration en Afrique.
Définition : le Dictionnaire de droit international public présente le libre-échange
comme tout « système économique dans lequel les échanges commerciaux sont
libres de tout entrave douanière ou d’autres règlementations commerciales
restrictions » (p 662).la ZLE se distingue des notions voisines comme l’union
douanière (customs union) qui se caractérise par un tarif extérieur commun
applicable aux entités tierces (Etats ou organisations d’intégration)ou le Marché
commun (common or single market)qui résulte de l’ouverture de l’ensemble des
marchés (le marché des produits, le marché du travail et celui des capitaux) et qui
ajoute la libre circulation des hommes et des capitaux à la libre circulation des biens
qui caractérise la ZLE.si tous les deux constituent des étapes vers la mise en place
d’une union économique , à la différence de la première, celui-ci se situe à un niveau
plus avancé, la troisième étape de l’intégration économique. Le marché commun
comprend en effet, en plus de la ZLE, une union douanière.il induit aussi une
solidarité renforcée face à l’adversité et l’adoption de politiques communes dans
divers domaines clés de ‘économie des Etats (agriculture, commerce extérieure,
transports, règles de concurrence, etc,).
154
Historique : le processus ayant conduit au lancement de la ZLET remonte à l’année
2005, date de la mise en place d’une task force Tripartite réunissant les Secrétaires
généraux du COMESA et de l’EAC ainsi que le secrétaire exécutif de la SADC).ce
groupe de travail s’est réuni au moins deux fois par an à partir de l’année suivante.
En 2007, ses membres ont estimé qu’un sommet tripartite des trois organisations
sous régionales s’imposait. C’est ainsi que le premier sommet tripartite s’est tenu à
Kampala (Ouganda le 22 octobre 2008).ce fut la seconde fois dans l’histoire que des
organisations d’intégration organisaient un sommet conjoint dans le but de renforcer
la coordination et l’harmonisation de leurs programmes d’intégration, tout en
contribuant à la réalisation des objectifs plus ambitieux de l’union africaine relatifs à
l’accélération de l’intégration et le développement durable du continent (cf
.COMESA-EAC-SADC Tripartite 15 juin 2015).après le processus , de fusion élargi
du MERCOSUR (argentine, brésil, Paraguay et Uruguay) et de la communauté
andine (bolivie, colombie, Equateur, Pérou et Venezuela), initié le 8 décembre 2004,
qui a donné naissance, en Afrique latine, à la Communauté sud-américaine des
Nations (CSAN), devenue l’union des nations sud-américaines (UNSA)le 16 avril
2007(en espagnol :UNASUR- union de naciones suramericanas ; en portugais :uniao
de naçoes sul-américanos- UNASUL. Et en anglais : union of south American
Natios-USAN).le traité constitutive de la nouvelle organisation, signé le 30 mai
2008, est entré en vigueur le 11 mars 2011, avec trois autres nouveaux pays (chili,
Guyane et suriam).le nombre total des Etats membres, qui ont instauré la libre
circulation des personnes dès le 28 juin 2008 a ainsi porté à 12 pour une population
d’environ 400 millions d’habitants (consultée le 15 juin 2015)
Ces programmes d’intégration d’envergure régionale ont en commun l’établissement
de zones de libre-échange, d’unions douanières, de marchés communs, d’unions
monétaires et, à terme, de l’union économique. Un deuxième sommet tripartite, tenu
à Johannesburg le 12 juin 2011, a permis de lancer les négociations sur la mise en
place de cette ZLET.
Intérêt : l’intérêt qui s’attache au lancement de la ZELT tient d’abord à ce qu’elle
rassemble les trois organisations d’intégrations sous-régionales les plus dynamique
et les plus ambitieuses du continent africain.il n’est pas inutile de rappeler à cet
égard que dans la période 2009-2010, les échanges intra-tripartite ont augmenté de
24% et que les cinq Etats membres de la EAC visent rien moins que la mise en place
d’un Etat fédéral entre eux .Quant au commerce intra EAC, il a progressé de 42%
entre 2004/ et 2007.
Ce projet de ZLE crédibilise de surcroit le processus d’intégration continentale,
d’autant que les trois sous-régions concernées représentent amplement la moitié du
continent (26Etats sur 53 qui traversent l’Afrique sur toute sa longueur, « du cap au
Caire », selon le rêve de Cecil Rhodes, fondateur de la Rhodésie ; 632 millions
d’habitants, soit 57% de la population régionales et 58% du PIB du continent).
Le lancement de la ZLET est d’autant plus intéressant qu’il promet de cumuler, au
profit des Etats membres et de l’Afrique toute entière, les avantages globaux de
l’intégration et les avantages spécifiques du libre-échange.au nombre des avantages
155
de l’intégration, l’on mentionnera l’éradication des conflits socio-politiques dans le
nouvel espace, l’efficacité des programmes de réformes, une meilleure prévisibilité
des politiques , un renforcement de la discipline du management macro-économique,
le renforcement et la cohérence des positions de négociations vis-à-vis des acteurs
externes, une crédibilité politique accrue pour chacun des Etats membres.
S’agissant des avantages propres au libre-échange, la ZLET devrait, avec un marché
plus vaste pour tous les opérateurs économiques, entraîner des économies d’échelle
et la baisse des prix pour des producteurs de masse, l’accroissement, améliorer la
compétitivité intra régionale et internationale des producteurs des OISR parties,
contribuer à augmenter les échanges intra africains (actuellement chiffrés à 12%
contre 55% en Asie et 70% en Europe) et la part du continent dans les échanges
internationaux qui se situe actuellement à 2% , la création des chaînes
d’approvisionnement transcontinentales e la multiplication d’infrastructures destinés
à faciliter le commerce intra-Tripartite.la ZLET permettra enfin aux participants de
mieux faire face aux menaces transfrontalières .à l’heure du terrorisme international
des menaces environnementales et des grandes pandémies.
Se situant au-delà de la rationalisation des OIR en cours en Afrique centrale entre la
CEEAC et la CEMAC, qui laisse subsister les organisations existantes, la Tripartite
remplace efficacement le dynamisme brouillon, de la Communauté des Etats Sahélo-
Sahariens qui prétendait depuis 1998,sous le férule du COLONEL MOUAMMAR
EL KADAHFI , faire concurrence à l’union africaine et qui totalise 28 Etats
membres .en dépit de la tentative de relance lors du sommet de Ndjamena du 16
février 2013, marqué par l’adoption d’un traité révisé, la CEN-SAD n’a toujours pas
réussi à adopter la feuille de route de la création de sa ZLE.
Problème juridique : le lancement de la zone de libre-échange tripartite (ZLET)
soulève plusieurs questionsl4ALT s’expose-t-il aux mêmes critiques que les accords
de libre-échange conclus entre pays développés et pays en développement ? Cet
Accord peut-il laisser espérer un « juste échange » ou des échanges gagnant-gagnant
entre les Etats et organisations sous régionales parties ? Permettra-t-il de réaliser les
avantages annoncés par la doctrine, les gouvernements, les organisations
internationales et les autres thuriféraires du libre-échange ? La question centrale est
cependant celle de savoir comment cet accord s’inscrit dans les processus
d’intégration à l’œuvre en Afrique et dans le débat entre l’intégration holistique et
l’intégration minimum.
Idée force : l’on répondra à la question centrale en essayant de démontrer que le
lancement de la ZLET, qui s’inscrit dans l’approche néo-fonctionnaliste de
l’intégration, c’est-à-dire en dehors de tout projet d’intégration holistique, épouse
pleinement le PMI.
Plan : la signature des accords visant le lancement de la ZLET constitue
fondamentalement une solution décisive aux problèmes majeurs de l’intégration en
Afrique identifiés dans le PMI (I).elle ouvre surtout d’heureuses perspectives à
l’intégration continentale (II).
156
I. UNE SOLUTION DECISIVE AUX PROBLEMES MAJEURS DE
L’INTERGATION EN AFRIQUE
Deux problèmes majeurs grèvent le processus d’intégration continentale devant
conduire à l’union économique africaine.il s’agit du chevauchement des
organisations d’intégration qui résulte de la multi-appartenance de nombre d’Etats à
plusieurs OISR et de la communauté économique d’intégration. L’accord du 10 juin
constitue un embryon crédible de la Communauté économique africaine objet
d’espoirs et d’incantations depuis le plan d’action de Lagos.
A. Un remède au chevauchement des organisations d’intégration en Afrique
orientale et Australe
Le projet de ZLET apparaît comme une solution à l’un des problèmes du
fonctionnement des organisations d’intégration sous régionales africaines : le
chevauchement des organisations d’intégration en Afrique.
Le principal inconvénient de ce chevauchement d’O.I.S.R est qu’il complique la
mise en place d’une union douanière entre les Etats appartenant à plusieurs O.I.S.R.
un Etat ne saurait en effet appartenir à plu d’une union douanière. Le problème s’est
spécifiquement posé au sein du COMESA dont la mise en place de l’union
douanière a été compliquée par l’appartenance de certains de ses membres à la
S.A.D.C qui s’était déjà dotée d’une union douanière (cf. ARIA IV . p 15 in fine)
.l’on pourrait également mentionner au nombre des conséquences négatives du
chevauchement des O.I.S.R : la multiplication des contributions financières
finalement négatives non versées, la déperdition des ressources humaines et
matérielle s ainsi que le dédoublement des programmes d’intégration.
Le chevauchement des Etats membres de la Tripartite s’observe aussi bien parmi les
trois OISR (1) de la tripartite qu’en dehors de ce bloc d’OISR (2).
1. Le chevauchement intra-tripartite
La ZLET a vocation à éliminer les problèmes de double o de triple appartenance de
certains Etats aux trois organisations sous régionales concernées.il est en effet
constant que les 19 Etats membres du COMESA sont aussi, pour certains, membres
de la S.A.D.C (la république démocratique du Congo, Madagascar, le Malawi,
Maurice, les Seychelles, les Swaziland, la Zambie et le Zimbabwe) et de la E.A.C (
le Rwanda).dans ce contexte le projet d’intégration Tripartite a vocation à
« réduire », au sens militaire , ces chevauchements.
2. Le chevauchement extra-Tripartite
Si la ZLET a moins vocation à éliminer les problèmes de multi-appartenance de
certains Etats membres de la Tripartite aux organisations sous régionales hors de
l’espace Tripartite, la dynamique insufflé par le projet de ZLET peut susciter et
accélérer une dynamique similaire impliquant les autres OISR. Dans l’attente, le
problème demeure, car les Etats membres de la Tripartite sont parties à plusieurs
autres OISR, en dehors de ces trois impliquées dans la Tripartite.
L’on sait que les 19 Etats membres du COMESA sont aussi affiliés :
i) Pour certaines à la CEN-SAD (les Comores, l’Egypte, le Kenya, la Libye,
Djibouti et l’Erythrée) ;
157
ii) Pour d’autres à la CEEAC, (l’Angola et la République démocratique du Congo)
sont aussi membres de la CEEAC.
B. Un remède à la concurrence des organisations d’intégration en Afrique
Le phénomène de la concurrence des OISR en Afrique concerne aussi bien la
compétition entre des OISR ayant une vocation sous régionale que la concurrence
entre les OISR qui se donnent une vocation continentale et l’UA.
1. La solution au problème de complication entre les OISR ayant vocation sous
régionale
La ZLET a d’abord vocation à absorber les OISR opérant dans l’espace Tripartite,
que l’UA a refusé de reconnaître lors de la septième session ordinaire de sa
conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement qui s’est tenue à Banjul (GAMBIE
) en juillet 2006.il s’agit de communauté économique des Etats des grands lacs
(C.E.P.G.L), de la commission de l’Océan indien (C.O.I) et de la southern Africain
Customs Union (S.A.C.U).
L’effacement des OISR non reconnues sera d’autant plus aisée que, parfois leur
processus d’intégration a peu progressé et qu’elles partagent les mêmes Etats
membres que les OISR membres de la Tripartite. Ainsi, les cinq Etats membres de la
S.AD.C font partie de la S.A.C.U et les six Etats membres de l’I.G.AD. Sauf la
somalie, sont membres du COMESA.
2. La solution au problème de la concurrence entre les OISR qui se donnent
une vocation continentale et l’UA
Contrairement à la CEN-SAD dont le projet d’intégration continentale était en
concurrence frontale avec celui de l’UA sous la férule de l’ancien président Libyen
Kadhafi, la ZLET s’inscrit plutôt dans le PMI de l’intégration continentale,
nonobstant le fait que la Tripartite ait quelques peu anticipé les prévisions du PMI.
Le droit communautaire comparé permet de constater que la Tripartite se singularise
également par rapport à l’UNASUR dont l’ « action fait concurrence à celle de
l’organisation des Etats américains » dans plus d’un domaine. Cette concurrence est
illustrée par des décisions contradictoires et une efficacité inégale face aux crises
régionales (cf. Evelyne Lagrange et jean Marc Sorel (dir.), Traité de droit des
organisations internationales, paris, LGDJ/ Lextenso éditions, 2013, pp. 930-931).
II. DES PERSPECTIVES PROTEUSES POUR L’INTEGRATION
REGIONALE
Les perspectives ouvertes par la ZLET diffèrent de celles qui sont généralement
associée à de tels regroupements. Le lancement de la ZLET COMESA-SADC-EAC
est largement promoteur pour l’intégration en Afrique, car ce projet est en résonance
avec la libéralisation régionale de l’Union africaine (A) et assure la participation de
l’Afrique à la déferlante planétaire du libre-échange (B).
A. La cohérence de l’accord du 10 juin 2015 avec le programme libéralisation
régionale de l’Union Africaine
commettant le lancement de la ZLET, à l’unisson des autres hauts représentants le
président égyptien , Abdel Fattah El-sisi, a estimé que ces accords constituent « a
key milestone in the intégration of africa ».les porteurs du projet de ZLET inscrivent
158
résolument leur démarche dans le programme minimum d’intégration (PMI) adopté
par l’Union Africaine en mai 2009, suivant les perspectives énoncées dès 2006.un
programme qui a pour objectif, à l’horizon 2016, la création de la communauté
économique africaine à travers le regroupement progressif des OISR en deux grands
blocs : i) le bloc Afrique orientale et Australe et ii) le bloc Afrique Centrale et de
l’Ouest.
Une mention particulière doit d’abord être faite sur ce que, contrairement aux APE
imposés par l’Union européenne aux Etats ACP, la ZLET est lancée entre Etats
sous-développés, bien que leur niveau de sous-développement soit très hétérogène
(l’on a mentionné un gap de 1 à 20 entre le pays le plus pauvre et le plus développé
de la Tripartite, l’Erythrée et Maurice).Dans ce contexte , les avantages spécifiques
attachés au libre-échange (voir l’introduction, supra) peuvent se concrétiser, d’autant
qu’aucun Etat et aucune organisation n’imposant sa volonté aux autres, l’on devrait
parvenir à un « juste échange ».
Le libre-échange envisagé en Afrique orientale et australe correspondra d’autant
mieux au « juste échange » que les promoteurs de la ZLET ne cherchent pas à
contourner le multilatéralisme mis à mal par le blocage du cycle de négociation de
DOHA, contrairement aux promoteurs des APE dépourvue de toute ambition
démesurée, conformément au PMI, la démarche plurilatérale de la Tripartite ne vise
pas davantage à imposer les règles de libre-échange qui seront fixées à l’ensemble
du continent .au contraire des négociations de l’Accord multilatéral d’investissement
hier et de l’accord sur le commerce de services (ACS) aujourd’hui (cf.pierre
Rimbert, « Un bâton dans la roue » Manière de voir, le Monde Diplomatique,
TAFTA ? CETA ? TISA ? Libre-échange, la déferlante, juin-juillet 2015, pp.4-5).
Le PMI prévoit la réalisation de la zone de libre-échange dans l’espace couvert par
ces trois O.I.S.R, dans sa deuxième phase qui s’étend de 2013 à 2016. Même si
l’échange de 2016 n’est pas respectée, le processus sera probablement achevé dans
un délai raisonnable et proche des prévisions de PMI, jean Monnet, le père de
l’intégration européenne, prêchait en effet la patience dans toute démarche
d’intégration.il écrivait en 1957 : « il faut que les négociations sur la zone de libre-
échange aboutissent sous une forme ou sous une autre, mais nous ne devons pas
nous laisser aller à l’impatience si elles sont lentes (...) ces négociations ne sont pas
des négociations ordinaires :il s’agit d’un ajustement général de tous nos pays à des
formes de relations nouvelles et plus étroites » (ibid, p 48-49)cette analyse se vérifie
plus d’un demi-siècle après, le processus devant conduire au Grand marché
transatlantique (GMT), en anglais : transatlantic free trade agreement (TAFTA) qui
attend de voir le jour entre les deux morceaux de l’Occident étant en négociation
depuis le 22 novembre 1990, soit un quart de siècle (CF. Martine bulard, « le far
West asiatique », Manière de voir, le Monde diplomatique, juin-juillet 2015, pp. 30-
33 ( spéc. Pp. 32-33).
B. La participation de l’Afrique à la « déferlante » du libre-échange
Les accords du 10 juin 2015 permettent d’inscrire l’Afrique dans la dynamique
planétaire de constitution de vastes zones de libre-échange. Le lancement de la
159
ZLET signale l’Afrique au reste du monde, comme une région qui s’adapte à
l’évolution du monde en participant à la reconfiguration du paysage des échanges de
grands ampleur, alors que les deux grands blocs Occidentaux que sont l’Amérique
du Nord et l’Europe négocient l’accord visant la création du GMT ; alors que les
vingt-huit Etats membres de l’union européenne ont conclu l’Accord économique et
commercial global (CETA) en septembre 2014 avec le canada ; alors que l’Accord
sur le commerce des services est en négociation à Genève entre une cinquantaine de
pays et que le projet d’accord de partenariat transpacifique, en anglais :Trans-pacific
partnership (TPP) qui ambitionne de contenir la puissance économique chinoise se
concrétisera bientôt, impliquant 30% de la population mondiale et ¼ des échanges
planétaires.
La ZLET est aussi lancée dans un contexte où la chine multiple des succès éclatants
sur ce terrain. Après avoir signé un accord de libre-échange avec les 10 pays de
l’association des Nations de l’Asie du sud-est (ANASE) et avec la majorité de ses
voisins, , riposte aux américains en lançant son propre projet de partenariat
économique régional intégral (PEBI), en anglais : Regional comprehensive
Economic partnership (RECEP) qui concernera la moitié de la population mondiale
dont 40% des échanges internationaux après avoir lancé , le 29 juin 2015, la banque
asiatique d’investissement dans les infrastructures (BAII) pour concurrencer la
banque mondiale(sous influence américaine) et la banque Asiatique de
développement (contrôler par le japon) , avec 57 membres fondateurs dont le
Royaume Uni, l’Allemagne, la France, L’Italie, l’Iran , et Israël. (cf. Martine
BULARD, op.cit, Manière de voir, le Monde diplomatique, juin-juillet 2015, pp 30-
31).
Si la construction de la ZLET s’effectue loin des exigences des pays développés, la
question de la compatibilité des deux approches reste cependant posée, notamment
celle de la comptabilité de la ZLET avec les APE conclus par l’union européenne
avec les OISR membres de la Tripartite ou avec les accords de libre-échange conclus
par certains de ses Etats membres avec les Etats-Unis ou d’autres acteurs des
échanges internationaux. En somme, en remédiant à certains chevauchements et à
certaines situations de concurrence, la ZLET en a certainement crée d’autres.
160
Accroche : le 25 juin 2013, la chambre judiciaire de la cour de justice de la CEMAC
a rendu, dans le champ du droit de la fonction publique communautaire, u avis qui
illustre l’obligation qui lui incombe d’assurer, par ses avis, l’unité d’interprétation et
d’application du droit communautaire au sein des Etats membres et par les organes
et institutions de la communauté.
Faits : les faits à l’origine de cet avis sont simples et méritent d’être rappelés.au
moment de l’entrée en vigueur du règlement n° 04/12-UEAC-CM-PC-CM-23 du 22
juillet 2012 adopté par le conseil des ministres de la CEMAC qui fixe les nouveaux
salaires du secrétaire général et du secrétaire général adjoint du parlement
communautaire Amine abba Sidick , le secrétaire général du parlement
communautaire , bénéficiait déjà des avancements (3ème échelon), avec cinq (05) ans
d’ancienneté à ce poste. Le débat s’est fait jour sur le point de savoir si la liquidation
de son salaire à partir de l’entrée en vigueur du nouveau règlement tiendra ou non
compte de cette ancienneté, avec une application immédiate de la majoration de
7.5% prévue à l’article 1er de ce règlement, ou si l’entrée en vigueur alors attendue
ferait table rase de ses acquis d’ancienneté. Des opinions divergeaient également au
sein du parlement et des services financiers communautaires sur la signification à
accorder à la différence de formulation entre les termes « logement meublé » dont
bénéficié le secrétaire général adjoint, et « logement de fonction meublé », alloué au
secrétaire général, au titre de leurs avantages en nature.
Procédure : peu avant l’entrée en vigueur de ce texte, prévue le 1er janvier 2013, par
lettre du 10 décembre 2012 reçue au greffe de la CJ-CEMAC le 9 janvier 2013, M.
Antoine Abba Sidick , secrétaire général du parlement communautaire a saisi la CJ-
CEMAC d’une demande d’avis tendant à éclairer l’application de ce texte.
Questions posées : le demandeur sollicitait du juge communautaire, dans l’exercice
de sa fonction consultative, des éclairages sur deux points distincts :
i) Le calcul du salaire du secrétaire général doit-il prendre en compte les avantages
de l’ancienneté acquise et
ii) Le « logement meublé » accordé au secrétaire général adjoint correspond-t-il à
un « logement de fonction meublé » au même titre que pour le secrétaire général, ou
à un simple logement meublé dont les charges locatives incombent au bénéficiaires,
alors que le mobilier serait fourni par le parlement communautaire ?
Prétentions des parties : l’avis ne fait pas ressortir les prétentions des parties. L’on
peut néanmoins logiquement déduire que les lectures divergentes étaient en présence
au sein du parlement communautaire et des services financiers de la CEMAC.
Pendant que les uns estimaient que le calcul du salaire du secrétaire ne doit pas
prendre en compte les avantages de l’ancienneté acquise, les autres prétendaient que
la majoration de 7,5% prévue à l’article 1 du règlement doit s’appliquer au secrétaire
général. quant à la seconde question en débat, tandis que les uns étaient d’avis que
les deux notions de « logement meublé » et de « logement de fonction meublé » sont
distinctes, ce qui induirait que le secrétaire général adjoint devrait payer lui-même
son loyer, les autres tenaient qu’il s’agit de synonymes et qu’en conséquence, le
161
loyer du secrétaire général adjoint du parlement communautaire était à la charge de
cette institutions , au même titre que celui du secrétaire général.
Arguments des parties : aucune argumentation des parties n’apparaissant dans
l’avis sous commentaire et cette partie n’étant pas déterminante pour le commentaire
d’un avis, l’on s’intéressera à la solution du juge.
Solution du juge : répondant aux deux questions posées, le juge communautaire de
la CEMAC a tranché que le calcul du nouveau salaire du secrétaire général doit
prendre en compte son ancienneté au poste et que les notions de « logement
meublé » et de « logement de fonction meublé » sont synonymes, comme désignant
le logement meublé et pris en charge par l’institution.
Plan (problèmes posées au juge) : ce faisant, le juge communautaire a tranché
plusieurs questions juridiques relatives à l’application du droit communautaire en
rapport avec la prise en compte de l’ancienneté (I) et à l’interprétation du droit
communautaire, en rapport avec les avantages relatifs au logement (II).
I. L’éclairage Généreux De La Cour Sur L’application Du Droit
Communautaire En Matière De Prise En Compte De L’ancienneté
Le juge communautaire a mobilisé deux principes d’origine distincte pour répondre
à la première question qui lui a été posée : le principe de l’application immédiate du
droit communautaire (A) et le principe du respect des droits acquis, même sans texte
(B).
A. Le principe de l’application immédiate du droit communautaire
L’alinéa 2 de l’article 21 de l’Additif pose le « principe de l’effet immédiat des
règlements communautaires et leur caractère obligatoire », aussi bien pour les Etats
que pour les organes et institutions de la communauté .cet effet immédiat induit que
« le nouveau règlement s’applique automatiquement aux effets actuels et futurs des
situations juridiques créées sous la loi ancienne ». En occurrence, le nouveau
règlement du 22 juillet 2012, adopté par le conseil des ministres de la CEMAC, qui
fixe les nouveaux salaires du secrétaire général et du secrétaire général adjoint du
parlement communautaire se superpose aux avancements dont bénéficiait déjà M.
Amine Abba Sidick, entraînant une application immédiate de la majoration de 7,5%
prévue par le nouveau règlement communautaire. Ce faisant le juge a ait une sains
application des stipulations pertinentes de l’Additif rappelées ci-dessus.
Le juge communautaire a en outre estimé que la mise en application du nouveau
règlement ne saurait faire table rase des acquis d’ancienneté sans méconnaître le
principe du respect des droits acquis.
B. Le principe du respect des droits acquis, même sans texte
Le juge communautaire pose qu’il ne doit pas être porté atteinte aux droits
définitivement acquis « même dans le silence des règlements communautaire ». cette
consécration des droits acquis contraste avec la position de la chambre judiciaire de
la cour de justice de la CEMAC qui s’était refusé à consacrer les droits acquis en
l’affaire Asngar Miayo c/ Ecole Inter-Etats des Douanes, tranchée le 16 décembre
2005, où le requérant tentait de se prévaloir de droits acquis qu’il exerçait l’intérim
au poste de Directeur des Etudes de cette institution spécialisée de la CEMAC.
162
Mais plutôt que d’invoquer le principe du respect des droits acquis « même sans
texte » , le juge communautaire aurait dû tirer ce principe des normes nationales, sur
la base de l’article 20 de la convention régissant la cour de justice qui oblige la cour
à tenir compte des principes généraux de droit communs à tous les Etats membres
dans le traitement des affaires qui lui sont soumises, au-delà du contentieux de
pleine juridiction, comme il l’a fort heureusement fait dans l’affaire Galbert
ABESSLO ETOUA C/ CEMAC (arrêt 18 mars 2004), où le requérant s’est vu
reproché d’avoir violé un principe d’ordre public en saisissant directement la
chambre judiciaire, sans recours préalable au comité consultatif de discipline. Le
caractère d’ordre public de cette exigence apparaît en effet comme une transposition,
en droit communautaire, d’un principe général du contentieux administratif en
vigueur dans les Etats membres de la CEMAC.
En droit comparé, la cour de justice de l’UEMOA explique la pertinence de ce
fondement dans son arrêt de principe du 29 mai 1998, Sacko Abdourahmane c/
Commission de l’UEMOA dont le considérant pertinent mérite d’être reproduit :
Qu’il faut indiquer en outre que le régime juridique des fonctionnaires de l’UEMOA
apparaît beaucoup devoir à ceux de nos fonctions publiques nationales, eux-mêmes
largement inspirés de celui de la fonction publique française dont les Etats membres
de l’union, à l’exception de la Guinée Bissau, se sont appropriés les principes
comme héritage de la raison écrite.
Le principe du respect des droits acquis est en effet un principe général de droit
commun à tous les Etats membres de la CEMAC.
II. L’INTERPRETATION EXTENSIVE DU DROIT COMMUNAUTAIRE
SUR LES AVANTAGES RELATIFS AU LOGEMENT
Aux termes de l’alinéa 2 de l’article 4 de la convention régissant la CJ-CEMAC, la
cour connaît , en dernier ressort, du contentieux de l’interprétation des traités,
conventions et autres actes juridiques de la CEMAC.aux termes de l’article 17 du
même instrument,, les pouvoirs d’interprétation de la chambre judiciaire
s’appliquent à toute la nomenclature du droit dérivé communautaire :les actes
additionnels et les décisions de la conférence des chefs d’Etat, les règlements, les
directives, les décisions, recommandations et avis du conseil des ministres et du
comité Inter-Etats, les règlements d’application, les décisions , recommandations et
avis du secrétaire exécutif et du Gouverneur de la BEAC.
Dans l’avis sous commentaire, la cour a retenu une interprétation extensive des
avantages des hauts fonctionnaires communautaires en assimilant le « logement
meublé au « logement de fonction meublé » (A), ce qui constitue une rupture avec sa
jurisprudence antérieure qui tendait à restreindre les avantages accordés aux
fonctionnaires de la communauté (B).
A. l’assimilation du « logement meublé » au « logement de fonction meublé »
Le juge communautaire a logiquement, bien qu’implicitement affirmé le caractère
synonyme des deux notions en cause, en retenant que le « logement de fonction
meublé » et le « logement meublé » désignent « la même réalité (..) le logement
meublé que l’institution doit mettre à la disposition du responsable bénéficiaire
163
pendant la durée de son mandat et dont les charges locatives sont prises en charge
par celle-ci ».il serait en effet illogique d’envisager que la communauté accorde le
mobilier à un haut fonctionnaire auquel elle n’a préalablement procuré un logement,
ce qui reviendrait à accorder des frais pour l’équipement d’un bureau à un
responsable qui en serait dépourvu.
Ce faisant, il donne une interprétation pertinente et généreuse de la notion de
« logement meublé », permettant au secrétaire général adjoint du parlement
communautaire de bénéficier d’un logement de fonction meublé, au même titre que
le secrétaire général de cette institution communautaire.
B. La rupture avec la jurisprudence restrictive antérieure
Ce n’est pas la première fois que la cour de justice apporte une interprétation
éclairante sur le sens des normes communautaires dans le contentieux de
l’interprétation des traités, conventions et autres actes juridiques de la CEMAC, en
particulier dans le champ du droit de la fonction publique communautaire. Dans
l’avis n°004/ du 7 juillet 2003 relatif à l’interprétation de l’article 21, litera e) de
l’annexe II du statut de l’ISSEA fixant le régime des prestations familiales accordées
aux personnes de cet organe spécialisé de l’UEAC, la CJ-CEMAC avait déjà donné
une interprétation restrictive des notions de « famille » et de « parenté ».la notion de
parenté doit « être interprétée de manière restrictive, en ce sens qu’elle vise
uniquement la parenté par le sang fondée sur l’existence d’un lien direct entre
l’argent et l’enfant du chef duquel l’allocation est demandée, solution propre à éviter
les abus » (rec, p.33), avait-t-elle dit pour droit.
Barème : Introduction : 7 pts Première partie : 7 pts Seconde partie : 6 points
NB 1 : tous les documents étaient autorisés
NB 2: Aucune copie recelant plus de 10 fautes d’orthographe ou de grammaire
ne se verra attribuer une note supérieure à 4/20.
164
(Requête aux fins d’annulation de la décision n° 106/DGDDDI/DRDC/DLR du
06/09/2007du Directeur Général des Douanes et Droits Indirects du Tchad)
« AU NOM DE LA COMMUNAUTE »
La cour (chambre judiciaire) de justice de la communauté Economique et Monétaire
de l’Afrique Centrale (CEMAC), siégeant en audience publique à N’DJAM2NA
(République du Tchad) le vingt-neuf novembre deux mille douze et composée de :
- M. pierre KAMTOH, président ;
- M. DADJO GONI, juge Rapporteur ;
- Mme julienne ELENGA N’GAPORO, juge ;
Assisté de Maître RAMADANE GOUNOUTCH, Greffier ;
A RENDU L’ARRET SUIVANT
ENTRE
La société WARDI AMDJARASS TRANSIT S.A, ayant pour conseil Maître
BAHDJE Magloire, Avocat au Barreau du Tchad, BP. 1475 N’Ndjamena, auprès
duquel domicilie est élu,
Demanderesse, d’une part ;
ET
La Direction Générale dans Douanes et Droits indirects du Tchad, représentée par
M. HODJIMTA ASTAL, Directeur du contentieux Administratif au Secrétariat
Général du Gouvernement, représentant l’Etat tchadien
Défenderesse, d’autre part ;
LA COUR
Vu la requête introduite le 19 septembre 2007 par Maître Magloire BAHDJE pour le
compte de sa cliente, la Société WARDI AMDJARASS TRANSIT SA ;
Vu les autres pièces produites et jointes au dossier ; vu le traité instituant la CEMAC
et l’Additif audit traité relatif au système institutionnel et juridique ;
Vu la convention du 5 juillet 1996 régissant la cour de justice de la CEMAC ;
Vu l’acte Additionnel n° 006//CEMAC/041-CCE-CJ-02 du 14 décembre 2000
portant Statut de la Chambre judiciaire de la cour de justice de la CEMAC ;
Vu l’Acte Additionnel n°004/CEMAC/041-CCE-CJ-02 du 14 décembre 2000
portant Règles de procédure de la Chambre judiciaire de la cour de justice de la
CEMAC ;
Vu l’acte additionnel n° 01 du 11 mai 2012 autorisant les membres de la cour en fin
de mandat à rester en fonction jusqu’à l’installation de leurs remplaçants ;
SUR rapport du juge DADJO GONI.
Après en avoir délibéré conformément au droit communautaire,
Par requête reçue au greffe de la cour sous le n° 012 du 19/09/2007, maître Magloire
BAHDJE, Avocat au Barreau du Tchad, conseil de la requérante WARDI
AMDJARASS TRANSIT SA ? a saisi la cour aux fins d’annulation de la décision
n° 106/DGDDI/DRDC/DLR du 06/09/2007 du Directeur Général des Douanes et
Droits Indirects du Tchad portant suspension de ses activités,
Il expose que sa cliente a par décision n° 35/07 –UEAC-010-A-CM-15 du
19/03/2007 du conseil des Ministres de l’UEAC , obtenu son agrément en qualité
165
des Commissionnaire en Douanes mais que le Directeur Général des Douanes par
décision n° 0106/DGDDI/DRDC/DLR du 06/09/2007 a suspendu ses activités ainsi
que celles des deux autres sociétés de transit ITNO et SOPTT ; que la requérante
avait obtenu son agrément sur la base de l’article 113 alinéa 2 du code des douanes
de la CEMAC qui dispose que :
« L’agrément du commissionnaire en Douanes est donné par le conseil des Ministres
de l’UEAC après avis du comité consultatif national des commissionnaires en
Douane agrées » ;
Que l’alinéa 3 de l’article cité ci-dessus dispose que « le conseil des Ministres de
l’UDEAC peut selon la même procédure retirer l’agrément à titre temporaire ou
définitif » ; qu’ainsi, la suspension étant le retrait de l’agrément à titre temporaire,
est de la compétence exclusive du conseil des Ministres de l’UEAC ;
Que le Directeur Général des Douanes du Tchad est donc incompétent pour prendre
une telle décision ;
Que la requérante a un intérêt certain et légitime pour demander l’annulation de cette
décision arbitraire du Directeur Général des Douanes du Tchad ;
Que suivant les articles 13,14, et 16 de l’acte additionnel n°4/00/CEMAC-041-CCE-
CJ-02 portant règles de procédure de la chambre judiciaire et 14 de la convention
régissant la cour de justice de la CEMAC , la requérante sollicite l’annulation de la
décision en cause .
Par son mémoire ampliatif reçu sous le n° 050/10/2007, conformément à l’article 17
de l’acte additionnel portant règles de procédures devant la chambre judiciaire, la
requérante reprend les faits déjà relatés dans sa requête introductive et demande
de :
- Recevoir sa demande,
- La déclarer fondée et annuler la décision attaquée,
- Statuer ce que de droit quant aux dépens,
Dans son mémoire en réplique reçu au greffe de la cour le 20/07/2011 sous le n°
156, l’Agent de l’Etat tchadien le Directeur du contentieux administratif , a relevé
que l’affaire a fait l’objet d’une demande de sursis à exécution, que la cour s’est
déclarée incompétente au motif que l’application de la légalité des actes pris par les
Etats membres de la CEMAC relève de la compétence des juridictions nationales ,il
a conclu que la cour ne peut que confirmer la décision d’incompétence ayant
sanctionné la demande de sursis et que subsidiairement , elle rejettera ce recours
comme mal fondé ;
Que contrairement à l’allégation de l’incompétence du Directeur Général des
Douanes et Droits Indirects du Tchad à prendre la décision attaquée sur la base des
articles 113 alinéa 2 et 3 du code de la Duane de la CEMAC faite par la requérante,
l’Etat tchadien affirme que cette décision trouve son fondement sur l’article 17 de
l’acte communautaire n° 31/CD-1220 du 14 décembre 1981 portant modification de
l’Acte n° 114/69-CD-769 fixant le statut des commissionnaires en douanes agrées
qui dispose qu’ »en cas d’infraction douanière caractérisée, le Directeur des
166
Douanes de l’Etat intéressé peut suspendre immédiatement le bénéficiaire de
l’agrément et le cas échéant, engager la procédure de retrait » ;
Que la cour rejettera ce recours comme mal fondé
DISCUSSION
Considérant que par arrêt n° 02/CJ/CEMAC/CJ08 du 20/11/2008, la cour s’est
déclarée incompétente « pour connaître de la demande de sursis à exécution de la
décision n° 106/DGDDI/DRDC/DLR/2007 du 06 septembre 2007 du directeur
général des douanes et droits indirects du Tchad portant suspension de la société
WARDI AMDJARASS TRANSIT S.A ».
Que cette décision du directeur général des douanes de l’Etat tchadien ne constitue
pas un acte juridique communautaire au sens des articles 20 et21 de l’Additif au
traité de la CEMAC relatif au système institutionnel et juridique de la communauté.
Que le contrôle de légalité ce cet acte juridique de l’Etat tchadienne relève donc pas
de la compétence de la cour de justice de la CEMAC qui n’assure que le respect « de
dispositions des traités de la CEMAC et des conventions subséquentes par les Etats
membres, les institutions et les organes de la CEMAC » , au sens de l’article 2
deuxième tiret de la convention la régissant,
Qu’il convient de se déclarer incompétente ;
SUR LES DEPENS
Considérant qu’aux termes de l’article 91 du règlement de procédure de la chambre
judiciaire toute partie qui succombe est condamnée aux dépens ;
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement et contradictoirement à l’égard des parties en dernier ressort ;
Se déclare incompétente à connaître du recours en annulation de la décision n°
106/DGDDI/DRDC/DLR/07 du 06/09/2007 du directeur général des douanes et
droits indirects de l’Etat Tchadien ;
Condamne la requérante aux dépens.
Ainsi jugé et prononcé en audience publique à Ndjamena, le vingt-neuf novembre
deux mille douze.
Et ont signé le président, les juges et le Greffier.
CORRIGE
Commentaire de l’arrêt n° 002/2012-13 rendu par la cour de justice de la
CEMAC le 29 novembre 2013 en l’affaire Société WARDI AMDIJARASS
TRANSIT S.A. C.Etat Tchadien.
Nature de la décision : le 29 novembre 2012, la cour de justice de la CEMAC a
rendu un arrêt qui confirme sa jurisprudence antérieure concernant son
incompétence pour connaître des décisions des autorités administratives nationales
des Etats membres.
Faits : les données factuelles de cette espèce sont les suivantes. par décision
n°35/07-UEAC-010-CM-15 du 19 mars 2007, la société Wardi AMDJARAS Transit
S.A a obtenu agrément en qualité de Commissionnaire en douanes, sur la base de
l’alinéa 2 de l’article 113 du code des douanes de la CEMAC. Mais le 6 juin 2007, le
167
Directeur Général des Douanes et Droits indirects du Tchad a décidé de suspendre
ses activités par décision n° 106/DGDDI/DRDC/DIR.
Procédure : se sentant lésé par cette décision, la requérante a directement saisie le
juge communautaire par une requête introduite le 19 septembre 2007.
Prétention des parties : par cette requête, il a principalement sollicité du juge
communautaire de prononcer la recevabilité de sa demande et de prononcer
l’annulation de la décision lui faisant grief qu’il juge arbitraire.il a par ailleurs
introduit une demande de sursis à exécution visant à priver cette suspension d’effet,
dans l’attente du prononcé de la juridiction communautaire.
Quant à l’Etat tchadien, il a d’abord demandé à la cour de confirmer sa décision
d’incompétence réservée à la demande de sursis à exécution de la requérante en cette
même affaire, subsidiairement, le Tchad a ensuite plaidé le rejet de la demande
d’annulation de la décision de son Directeur général des Douanes comme mal
fondée.
Arguments des parties : au soutien de sa cause, la société Wardi Amdjarass Transit
S.A fait valoir que l’alinéa3 de l’article 113du code des douanes de la CEMAC
dispose que seul « le conseil des ministres de l’UEAC(union économique de
l’Afrique centrale qui lui a accordé l’agrément après avis du comité consultatif des
Commissionnaires en Douanes agrées) peut selon la même procédure retirer
l’agrément à titre temporaire ou définitif ».elle en déduit que le Directeur Général
des douanes du Tchad est incompétent pour prononcer la suspension de ses activités.
En réponse à cette argumentation, l’Etat tchadien a rappelé que ce litige a fait l’objet
d’une demande de sursis à exécution à laquelle la juridiction communautaire a
opposé son incompétence, en se fondant sur ce que « l’appréciation de la légalité des
actes pris par les Etats membres de la CEMAC relève de la compétence des
juridictions nationales ».
Le Tchad a également repoussé l’allégation de l’incompétence de son Directeur
général des douanes et droits indirects que la société WARDI AMDJARASS
Transit S.A entendait fonder sur les alinéas 2 et 3 de l’article 113 du code de la
douane de la CEMAC, estimant que la décision querellée trouve son fondement dans
l’article 17 de l’Acte communautaire n° 31/CD-1220 du 14 décembre 1981 portant
modification de l’Acte n° 114/69-CD-769 fixant le statut des commissionnaires en
douanes agrées, qui dispose qu’ « e cas d’infraction douanière caractérisée, le
directeur des douanes de l’Etat intéressé peut suspendre immédiatement le
bénéficiaire de l’agrément et, le cas échéant, engager la procédure de retrait ».
Solution du juge : faisant droit à l’argumentation de l’Etat tchadien, la cour de
justice de la CEMAC s’est déclarée incompétente pour connaître du recours en
annulation de la décision n° 106/DGDDI/DRDC/DLR/07 prise le 6 septembre 2007
par le Directeur général des DOUANES et droits indirects de l’Etat Tchadien.
Problèmes juridiques soulevés par l’affaire : ce faisant, le juge communautaire a
implicitement confirmé sa jurisprudence antérieure sur la question de la nature non
communautaire des décisions des autorités administratives des Etats membres de la
CEMAC prises en application du droit communautaire(I) avant de se prononcer
168
explicitement sur sa compétence relativement à cette catégorie d’actes juridiques
(II).
I. La Confirmation Implicite De La Jurisprudence Antérieure Sur La
Question De La Nature Communautaire Ou Non Des Décisions Des Autorités
Administratives Des Etats Membres De La CEMAC Prises En Application Du
Droit Communautaire
Le juge communautaire a commencé par indiquer les références des actes juridiques
communautaires (A) avant de confirmer implicitement sa jurisprudence antérieure
sur la question de la nature non communautaire des décisions des autorités
administratives des Etats membres de la CEMAC prises en application du droit
communautaire (B).
A. Cette décision du directeur général des douanes de l’Etat tchadien ne constitue
pas u acte communautaire au sens des articles 20 et 21 de l’Additif au Traité de la
CEMAC relatif au système institutionnel et juridique de la communauté »
Les articles 20 et 21de l’Additif sont logés dans le chapitre 2 qui a pour titre : « les
actes juridiques et le contrôle des activités de la communauté ».
1. L’article 20 de l’Additif
Cette stipulation énumère, au nombre des actes communautaires » :
i) Les actes additionnels au Traité qui sont pris par la conférence des chefs d’Etat ;
ii) Les règlements, les directives, les décisions et les recommandations édictés par
le conseil des ministres et le comité ministériel ;
iii) Les règlements d’application, les décisions et les recommandations ou des avis
qui relèvent de la commission (anciennement du secrétariat exécutif) et du
Gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC).
2. L’article 21 de l’additif
L’article 21 de l’additif précise la valeur juridique des actes communautaires
énumérés à l’article 20 :
i) Les actes additionnels, annexés au traité, « s’imposent aux institutions de la
communauté ainsi qu’aux autorités des Etats membres » ;
ii) Les règlements, de portée générale, « sont obligatoires dans tous leurs éléments
et directement applicables dans tout Etat membre » ;
iii) Les règlements cadres, également de portée générale, « ne sont cependant
directement applicables que pour certains de leurs éléments » ;
iv) Les directives « lient tout Etat membre destinataire quant au résultat à atteindre,
tout en laissant aux instances nationales leur compétences en ce qui concerne la
forme et les moyens ».
v) Les décisions sont « obligatoires dans tous leurs éléments pour les destinataires
qu’elles désignent » ;
vi) Les « recommandations et les avis ne lient pas ».
B. LA JURISPRUDENCE ANTERIEURE SUR LA QUESTION DE
LA NATURE NON COMMUNAUTAIRE DES DECISINS DES AUTORITES
ADMINISTRATIVES DES ETATS MEMBRES DE LA CEMAC PRISES EN
APPLICATION DU DROIT COMMUNAUTAIRE
169
1. Affaire société anonyme des brasseries du Cameroun c/ la république du
Tchad (requête aux fins de sursis à exécution de l’arrêté n°
160/MFEP/SG/DGDDI/2006 du ministre des finances), arrêt n°
er
001/CJ/CEMAC/CJ/07 du 1 février 2007 :
Considérant qu’en tant qu’organe de contrôle juridictionnel, la cour a, aux termes
des articles 2,5 du Traité e 11 de la convention la régissant, pour mission
fondamentale de veiller à la conformité avec le droit communautaire des actes
juridiques énumérés aux articles 20 et 21 de l’Additif du Traité, qui lui sont déférés,
à l’exception de ceux qui émanent du parlement communautaire et de la cour ;
Considérant que la question posée à la cour en l’espèce est celle de savoir si l’arrêté
du Ministre des finances du Tchad fait ou non partie de la catégorie des actes
attaquables devant la juridiction communautaire ;
Considérant qu’il ressort de l’examen des pièces versées au dossier de la procédure
que l’acte contesté est une mesure de droit interne.
2. Affaire société anonyme des brasseries du Cameroun c/ la république du
Tchad (requête d’annulation de l’arrêt N) 160/MFEP/SG/DGDDI/2006 du ministre
des finances), arrêt n°008/CJ/CEMAC/CJ/10 du 27 mai 2010 : « considérant qu’il
résulte de l’examen des pièces versées au dossier que l’arrêté du ministre des
finances ne fait pas partie de la catégorie des actes attaquables devant la juridiction
communautaire ».
II. LA CONFIRMATION EXPLICITE DE L’INCOMPETENCE DE LA CJ-
CEMAC POUR CONTRÖLER LA LEGALITE DES DECISIONS DES
AUTORITES ADMINISTRATIVES DES ETATS MEMBRES DE LA
CEMAC PRISES EN APPLICATION DU DROIT COMMUNAUTAIRE
A. « par arrêt n° 02/CJ/CEMAC/CJ08 du 20/11/2008, la cour s’est déclarée
incompétente pour connaître de la demande de sursis à exécution de la décision n°
106/DGDDI/DRDC/DLR/07 prise le 6 septembre 2007 par le Directeur général des
douanes et droits indirects du Tchad portant suspension de la société Wardi amdjaras
Transit S.A ».
Affaire USTC (l’union des syndicales des travailleurs de Centrafrique) et
SYNDOUCAF (syndicat des douaniers centrafricains) c/ l’Etat centrafricain
(requête aux fins de sursis à exécution du décret n° 06/289 du 02 septembre 2006 du
chef de ‘Etat centrafricain,) arrêt n° 005/CJ/CEMAC/CJ/07 DU mai 2007 :
Considérant que de ce fait, ne saurait être examiné par la cour une demande visant à
obtenir le sursis à exécution du décret du chef de l’Etat centrafricain ;
Qu’à l’évidence, le juge compétent pour statuer sur une telle demande est le conseil
d’état centrafricain qui est chargé du contentieux de la légalité des actes
administratifs pris par les autorités nationales ;
Qu’en définitive, la cour doit se déclarer incompétente. ;
Une position similaire a été adoptée par le juge communautaire en l’affaire société
anonyme des brasseries du Cameroun c/ la république du Tchad (requête aux fins
d’annulation de l’arrêté n° 160/MFEP/SG/DGDDI/2006 du ministre des finances),
arrêt n° 008/CJ/CEMAC/CJ/10 du 27 mai 2010 : « qu’en vertu du principe de la
170
séparation des fonctions entre les juridictions nationales et la cour communautaire,
la contestation d’un acte administratif interne relève du juge national ».
B. La CJ-CEMAC n’assure que le respect « des dispositions des Traités
de la CEMAC et des conventions subséquentes par les Etats membres, les
institutions et les Organes de la CEMAC », au sens du deuxième tiret de l’article 2
de la convention la régissant.
La base juridique de cette posture de la CJ-CEMAC se trouve dans « le principe de
la séparation des fonctions entre les juridictions nationales et la cour », posé en
l’affaire Société anonyme des Brasseries du Cameroun c/ la République du Tchad
(requête aux fins de sursis à exécution de l’arrêté n° 160/MFEP/SG/DGDDI/2006 du
ministre des finances), arrêt n° 001/CJ/CEMAC/CJ/07 du 1er février 2007.
Le juge communautaire avait implicitement fait application de ce principe en
l’affaire USTC et SYNDICAT des douaniers centrafricains c/ l’ETAT centrafricain
(requête aux fins de sursis à exécution du décret n° 06/289 du 02 décembre 2006 du
chef de l’Etat centrafricain), arrêt n° 005/CJ/CEMAC/CJ/07 du 10 mai 2007 :
« considérant que les dispositions combinés des articles 2.5 du traité et 11 de la
convention régissant la cour de justice ,ne donnent compétence à la juridiction
communautaire que pour connaître des recours en annulation des actes juridiques
pris par les institutions communautaires ».
ANNEE ACADEMIQUE 2011/2012
Session de rattrapage de septembre 2012
Sujet unique : cas pratique
Alarmé par des commentaire incendiaires de journalistes et d’hommes de medias sur
les décisions de la 11 eme session ordinaire de la conférence des chefs de la cemac
qui s’est tenue à Brazzaville au Congo le 25 juillet 2012, votre camarade inscrit en
maitre de droit privé à à l’université de douala se rapproche de vous , sachant que le
privilège de bénéficier d’un enseignement de droit communautaire.
Il tient à obtenir des éclaircissements sur les points suivants.
1- Le Cameroun a-t-il déjà ratifie les traité qui reforment les institutions et
organes de la cemac et en quoi cette ratification est importante ?
2- Ou en est le processus de réforme constitutionnelle de la cemac ?
3- Pourquoi le candidat de la république centrafricaine ne pouvait –il être
choisi comme président de la commission de la cemac
4- Pourquoi le Cameroun ne pouvait –il pas réélire Antoine NTSIMI à la tête
de la commission de la cemac
5- Le gouvernement de la république centrafricaine était –il fondé à refuser
l’accès du territoire de ce pays au président de la cemac
6- La cours de justice de la cemac est –elle compétente pour connaitre d’un
éventuel recours qu’introduirait l’ancien président de la commission de la cemac
7- En cas d’action contentieuse, quelle serait l’issue probablement de
l’affaire ?
ANNEE ACADEMIQUE 2013/2014
Sujet 1 : cas pratique
171
Observations : les réponses aux questions du cas pratique sollicitent l’ensemble des
connaissances du candidat tirées du cours, des lectures recommandées et de la
culture generale.la question 3 met les capacités de synthèse de l’étudiant à l’épreuve,
des lors qu’il doit résumer en quelques des développements qui couvrent une dizaine
de pages du cours magistrat
Lors d’un échange dominical sur face book, une vive discussion éclate entre cousin
qui passe sa licence en droit à l’université Jean- moulin, Lyon 3 et vous, au sujet des
processus d’intégration et réformes institutionnelles en Afrique et en Europe.
1- Il soutient que l’agenda du programme d’intégration de l’Afrique est
semblable au projet formulé par robert Schumann pour l’Europe. Etes-vous de
cet avis ?
Le principe de la progressivité des processus d’intégration étant acquis, la question
posée soulevé le problème stratégique du choix des étapes de l’intégration.
Je ne saurais adhérer au point de vue de mon cousin, car si l’agenda des processus
d’intégration observables en Europe et en Afrique divergent fondamentalement, des
convergences observent entre les processus de réformes institutionnelles en cours
dans les deux continents.
En ce qui concerne l’agenda du processus d’intégration , alors que l’intégration
européenne a été fondé sur l’alliance de deux ex ennemis ( la France et
l’Allemagne)- par ailleurs parmi les états les plus puissants du vieux continent tant
du point de vue économique que du point de vue militaire- et s’élargit
progressivement à l’ensemble de l’Europe, le processus d’intégration en Afrique est
fondé sur l’agrégation des organisations d’intégration sous régionales, depuis le plan
d’action de Lagos pour le développement économique de l’Afrique 1980- 2000
jusqu’au programme minimum d’intégration de l’union africaine du Mois de mai
2009. Ce dernier document introduit cependant une originalité introduit cependant
une originalité, avec le passage par les blocs sous-régionaux d’intégration, composés
d’organisations d’intégration, au titre d’étapes intermédiaires entre les organisations
sous régionales d’intégration reconnues par l’union africaine et la communauté
économique régionale visée.
S’agissant du processus de réformes institutionnelles observables en Europe et dans
les organisations sous régionales africaines ou dans la conférence tripartie des
organisations d’intégration de l’Afrique australe et de l’Est, l’on remarque en
revanche que, dans les deux continents, ils se caractérisent par le dénominateur
commun que constitue la tendance à l’approfondissement de l’intégration. Les
réformes institutionnelles de la CEMAC illustrent bien cette ambition
d’approfondissement de l’intégration, notamment à travers le remplacement du
secrétariat exécutif par une commission et par le principe de rotation aux postes de
premier responsable des organes et institutions de la communauté, mais par
l’instauration de la libre circulation entre la majorité des Etats membres.
2- Il affirme que, de tout temps, l’Europe a offert la meilleure expérience
d’intégration dans le monde. Que pouvez –vous lui rétorquez ?
Je lui rétorquerai que la confusion l’égare.
172
Certes aujourd’hui, l’Europe offre incontestablement la meilleure expérience
d’intégration réussie. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. La East African
Community qui regroupe actuellement le Burundi, le Kenya, le Rwanda, l’Ouganda,
et la Tanzanie, ne représente pas seulement l’expérience d’intégration sous régionale
a la plus ancienne sur le continent depuis 1919. Cette organisation d’intégration sous
régionale a longtemps offert le meilleur exemple d’intégration de par le monde. Elle
a commencé par une union douanière entre le Kenya et l’Ouganda, ensuite élargie à
la Tanzanie (Tanganyika à l’époque) en 1922. L’ancienne communauté de l’Afrique
de l’Est avait fait figure de modèle mondial de l’intégration ainsi que du
développement réussi et avait quasiment atteint un stade fédéral avant son
effondrement et sa dissolution en 1977.
Refondée par le Traité instituant la communauté de l’Afrique de l’Est du 30
Novembre 1999 (amendé le 14 décembre 2006 et le 20 Aout 2007), l’EAC constitue
aujourd’hui le projet d’intégration le plus ambitieux du continent Africain. Le
dernier alinéa du préambule de son traité constitutif du 30 novembre 1999- dont le
contenu est repris à l’alinéa 2 de l’article 5, voué aux objectifs de a communauté-
exprime la détermination de ses Etats membres « to strrengthentheireconomic,
social, cultural, political, technological and otherties for theirfastbalanced and
sustainabledevelopment by the establishment of an East AfricanCommunity, withan
East AfriccanCustoms Union and a Common Market as transitional stages to an
integral parts thereof, subsequently a Monetary Union and ultimately a
PoliticalFederation »
3- Selon votre cousin, l’OHADA est l’une des organisations communautaires
qui fonctionnent le mieux en Afrique.
Etes- vous de cet avis ? (4pts)
Cette question nous plonge au cœur du problème de la nature juridique de l’Ohada,
en débat dans la doctrine
L’Ohana, qui est indéniablement une organisation d’intégration juridique et
judiciaire supra- étatique visant la sécurité juridique du monde des affaires, ne relève
pas pour autant de la catégorie des organisations communautaires. Certes, les deux
types d’organisations ont en commun : une base conventionnelle source d’un ordre
juridique autonome, de réaliser l’intégration juridique et judiciaire (l’exclusivement
pour l’ohada), la primauté du droit qui en émane sur le droit national et l’effet direct.
Mais les organisations de type communautaire se caractérisent par une cinq traits
distinctifs introuvables dans l’Ohada dont le domaine d’intervention de la législation
uniforme se limite à une partie du droit des affaires
i- Leur ancrage théorique fonctionnaliste ou néo-fonctionnaliste ;
ii- Leur base sociale constituée par une communauté de civilisation, et références
communes et de valeurs
iii- L’inspiration du modelé des communautés économiques européennes et de
l’union européenne, les institutions communautaires étant conceptualisées comme
celles qui présente les plus fortes similarités avec les institutions européennes, sinon
dans leur vécu ,du moins dans leur ambition et par un processus d’intégration en
173
quatre étapes peu ou prou systématiquement suivies, théorisé l’économiste hongrois
Bela- Balassa ( 1928- 1991) :le libre-échange, l’union douanière, le marché commun
et l’union économique.
iv- L’appareil constitutionnel spécifique composé d’un parlement, d’une banque
centrale, d’une banque de développement et d’un mécanisme de surveillance
économique multilatérale ;
v- Les domaines d’intervention originaux comme la libéralisation des échanges
(libre circulation des moyens de production : personnes, bien et capitaux) la monnaie
unique la citoyenneté communautaire (passeport communautaire, protection
consulaire) l’énergie et les ressources naturelles, les ressources humaines,
l’éducations, la formation et la culture, la santé, l’environnement , la démocratie les
droits de l’homme, la communication (Euronews) ainsi que la paix et la sécurité
internationales, etc.
Les caractéristiques justifient la pratique de l’union africaine et des organisations
internationales qui ne classent jamais l’Ohada parmi les organisations
communautaires.
Des lors que l’Ohada n’est pas une organisation communautaire. En dépit de la
profonde sympathie qui me lie à mon cousin, je ne saurais me rallier à son point de
vue qui procède de la confusion entre les organisations d’intégrations juridique et
judiciaire et les organisations communautaires de types néo-fonctionnaliste, calquée
sur le modèle européen. Mon cousin a en effet tort de classer l’Ohada au rang de
meilleur organisation communautaire continentale, que ce soit en Afrique ou
ailleurs.
4- Il aimerait savoir si le remplacement du secrétariat exécutif de la Cemac par
une commission, opéré par l’additif au traité du 25 avril 2007, procède
uniquement d’un mimétisme institutionnel
Cette question concerne les origines des réformes institutionnelles de la cemac.
Au contraire du passage de l’union douanière et économique de l’Afrique centrale
(UDEAC) à la Cemac, passage qui a été dicté par les bailleur de fonds
internationaux( banque mondiale et fonds monétaire international) soucieux de
mettre en place une reforme fiscalo- douanière susceptible d’assurer le
remboursement de prêts consentis aux états membres de l’udeac, le remplacement
du secrétariat exécutif de la cemac par une commission, opéré par l’additif au traité
du 25 avril 2007, institutionnel et juridique de la Cemac) et des instances les plus
élevées de la communauté (conseil des ministres et conférence des chefs d’état) à la
lecture du bilan de la première étape quinquennale du programme d’intégration
initial de la Cemac ( 1999-2004)
Nonobstant l’observation d’Aurélien wiliametekiMBoumoua, ancien secrétaire
général de l’organisation de l’unité africaine ( OUA),suivant laquelle chaque
réforme institutionnelle de l’union européenne se traduit par une réplique dans les
organisations d’intégration en Afrique ,mon cousin n’est pas fondé à soutenir que le
remplacement du secrétariat exécutif de la cemac par une commission procède d’un
mimétisme institutionnel.
174
5- Il s’étonne d’avoir lu dans un ouvrage récent paru chez l’éditeur le
harmattan,que la cour de justice et la cour des comptes (de la cemac) ne sont
pas encore opérationnelles pouvez-vous confirmer cette information
L’étonnement de mon cousin se rapporte à l’entré en vigueur des traités relatifs aux
réformes institutionnelles de la cemac, adopté à Libreville le 30 janvier 2009.
Les traités relatifs à la réforme institutionnelle de la cemac n’étant pas encore entrés
en vigueur (la ratification du Gabon est toujours attendue) l’éclatement de la cour de
justice communautaire en deux cours distinctes ne saurait entrer dans la respiration
quotidienne.
Mais de là à affirmer que « la cour de justice et la cour des comptes (de la cemac) ne
sont pas encore opérationnelles »il y a un pas difficile à franchir. D’autant plus que
la chambre judiciaire et la chambre des comptes de la cour de justice de la cemac
fonctionnent sans discontinuité depuis la mise en place de la cour de justice en 2001
176
« La solidarité de production qui sera nouée manifestera que toute guerre entre la
France et l’Allemagne devient non seulement impensable, mais matériellement
impossible ».
II- L’approche en biais et progressive qui consiste à passer par l’économie et la
prospérité pour atteindre ce noble objectif
A- L’approche progressive ou fonctionnaliste de l’intégration
« L’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble : elle se
fera par des réalisations concrètes créant d’abord une solidarité de fait […] dans ce
but, le gouvernement français propose de porter immédiatement l’action sur un point
limité mais décisif ».
1- une approche sectorielle
Le gouvernement français propose de placer l’ensemble de la production franco-
allemande de charbon et d’acier, sous une haute autorité commune […] la mise en
commun des productions de charbon et d’acier assurera immédiatement
l’établissement de bases communes de développement économique, première étapes
de la fédération européenne […] »
« [Dans une organisation ouverte à la participation des autres pays d’Europe […]
l’établissement de cette unité puissante de production ouverte à tous les pays qui
voudront y participer, aboutissent à fournir à tous les pays qu’elle rassemblera les
éléments fondamentaux de la production industrielle aux mêmes conditions, jettera
les fondements réels de leur unification économique »
b- la paix par l’économie
1- la création du marché européen
« Une Europe ou le Ruhr, la Sarre et les bassins français travailleront de concert et
feront profiter de leur travail pacifique, suivi par des observations des nations unies,
tous les européens sans distinction, qu’ils soient de l’est ou de l’ouest et tous les
territoires, notamment l’Afrique, qui attendent du vieux continent leur
développement et leur prospérité »
« L’établissement de cette unité puissance de production ouverte à tous les pays qui
voudront y participer, aboutissant à fournir à tous les pays qu’elle rassemblera les
éléments fondamentaux de la production industrielle aux conditions, jettera les
fondements réels de leur unification économique »
2- la prospérité comme facteur de paix
« Une Europe ou le niveau de vie s’élèvera grâce au groupement des productions et
à l’extension des marchés qui provoqueront l’abaissement des prix. »
Sujet 3 : le régime des actes unilatéraux de la CEMAC vous semble-t-il de nature
à asseoir un véritable ordre juridique d’intégration en Afrique centrale.
Elément d’introduction
Il s’agit d’examiner le régime d’édiction des normes du droit du dérivé de la
CEMAC, notamment celles découlant des actes unilatéraux et d’apprécier au regard
de la volonté intégrationniste orientée vers la mise en place d’un ordre juridique
solide efficace. Le candidat s’appuiera à la fois sur les techniques et les mécanismes
177
utilisés. Les structures impliquées dans l’élaboration des actes unilatéraux et leurs
modalités d’adoption.
Développements.
1er plan possible
I- La consécration d’un véritable pouvoir de décision : la poussée du supra –
étatisme
A- Le relâchement de l’entreprise des organes de direction
B- La revalorisation du rôle des organes de d’impulsion
1- L’exercice du pouvoir propres
2- La technique de délégation de compétences
II- Des innovations significatives dans les modalités d »adoption des actes
unilatéraux
A- Affaiblissement des procès volontaristes
Parler ici du recul du domaine de la règle de l’unanimité par extension de celui de la
règle de consensus.
B- Prise en compte grandissante du principe majoritaire
1- Majorité qualifiée
2- Majorité absolue
3- Majorité simple
2 - plan possible
I- Une grande autonomie de décision de la CEMAC.
A- Un recul des techniques intergouvernemental dans l’l’adoption des actes
unilatéraux
B- Une prise en compte considérable des modes intégrés dans l’adoption des actes
unilatéraux
II- Une autonomie limitée
A- Une relative position dominante des organes intergouvernementaux dans le
processus décisionnel
B- La persistance des procédés volontariste dans l’adoption des actes.
Bibliographie indicative
- Texte organique de la CEMACJ.C. GAUTRON, droit européen, paris, Dalloz,
7eme Ed 1995
- P .MANIN ; LES Communautés européennes, l’union européenne, paris péroné,
2eme Ed, 1996
- J.RIDEAU, droit institutionnel de l’union et des communautés européennes paris
JGDJ, 1994
Sujet 4 le règlement en droit communautaire
Elément d’introduction : Le règlement n’est pas un élément traditionnel du droit
de l’intégration sous régionale en Afrique centrale. Il est apparu avec le
remplacement de l’UDEAC par la CEMAC, consacré par les traités de Ndjamena de
1994. Le champ matériel du règlement est limité par le principe de spécialité des
organisations internationales qui confine les actes de l’organisation internationale
178
dans les domaines ou la compétence lui est expressément attribuée par les actes
constitutifs.
Aux termes de l’article 21 de l’additif au traité de la CEMAC relatif au système
institutionnel et juridique de la communauté, le règlement apparaît comme un acte
juridique unilatéral d’un organe relevant d’une organisation d’intégration régional
ayant une portée générale "obligatoire dans tous ses éléments et directement
applicable dans tout état membre" dans le registre de la production normative des
institutions communautaires, le règlement se distingue notamment de la directive
communautaire qui se borne à indiquer l’objectif à atteindre, laissant aux états
membres la latitude de choisir les moyens jugée pertinents pour y parvenir.
Il n’est pas indifférent de s’attarder sur l’examen des règlements communautaire, eu
égard à l’inflation que le droit dérivé de la CEMAC en général, et les règlements
communautaires en particulier sont appelés à connaitre assez rapidement. L’exégèse
des actes constitutifs de la CEMAC permet de distinguer trois types de règlements :
le règlement cadre, le règlement ordinaire et le règlement d’application.
Ils émanent d’organes précis de la communauté : le conseil des ministres de l’UEAC
et le comité ministériel de l’UMAC pour les règlements et règlements-cadres ; le
secrétariat exécutif et le gouverneur de la BEAC pour les règlements d’application.
La première catégorie de règlements vise, entre autres, l’harmonisation ou la
coordination des politiques économiques communes ou sectorielles en vue de la
réalisation du marché commun de l’Afrique central. La deuxième catégorie des
règlements intervient dans le cadre de la double mission dévolue au secrétaire
exécutif, en l’occurrence l’exécution des actes adoptés par les organes supérieurs de
la communauté et de la surveillance de l’application par les états membres pour leurs
ressortissants des actes de la communauté. Elle intervient aussi dans le cadre des
attributions de la BEAC. Les règlements d’application pris par le gouverneur
concernant notamment les règles d’exercice profession bancaire et des activités s’y
rattachant, la répression de la falsification des signes monétaires, l’usage de signe
falsifiés, la collecte et l’affection de l’épargne financière, ainsi que les régimes de
change.
Certaines règlements sont adoptés à l’unanimité, tandis que d’autres le sont à la
majorité simple ou qualifiée en fonction de leur importance.si tous les règlements
sont applicables dans les Etats membres, les règlements –cadres ne sont directement
applicables que pour certains de leurs éléments. Les Etats membres complètent leurs
dispositions et prennent des actes d’application nécessaire, conformément à leurs
règles constitutionnelles respectives.
Le statut du règlement se situant à l’intersection de la problématique des sources du
droit communautaire de la CEMAC et de celle du rapport entre l’ordre juridique
communautaire et de l’ordre juridique de chacun des Etats, il importera d’abord
d’examiner la portée juridique du règlement communautaire (I) avant de se pencher
sur la protection de l’uniformité de l’application du règlement (II).
I. La portée juridique du règlement
179
Elle s’apprécie aussi bien dans le cadre des institutions communautaires et vis-à-vis
des Etats membres qu’au sein de l’ordre juridique des Etats membres.
A. La portée juridique du règlement dans le cadre des institutions
communautaires et vis-à-vis des Etats membres
Au sein de l’ordre communautaire, le règlement, acte unilatéral à destination interne
occupe la deuxième place de la hiérarchie des normes après les actes constitutifs et
les actes additionnels pris par la conférence des chefs Etat. Il occupe la première
place au rang des actes dérivés des institutions communautaires.
1. Le règlement s’impose à tous les organes de l’union
La question du caractère contraignant ou non des règlements vis-à-vis des organes
de la communauté a été éludée par les traités constitutifs de la CEMAC. Cette
omission, sans doute volontaire, s’explique assurément par le fait qu’il va de soi que
la force juridique des actes unilatéraux des organisations internationales ne fait
aucun doute, lorsque ces derniers s’adressent aux organes de l’organisation en
question.il est en effet de principe que les actes unilatéraux des organisations
internationales à destination interne ont un caractère obligatoire, quelle que soit par
ailleurs leur appellation. Les organes de la communauté ne sont donc pas concernés
par la stipulation de l’article 21 de l’additif relatif au système institutionnel et
juridique de la communauté aux termes duquel « les recommandations et avis ne
lient pas ». Cette stipulation ne concerne que les Etats membres et leurs
ressortissants.
2. Le règlement s’impose aux Etats membres
Aux termes de l’article 9 de la convention régissant l’UEAC, « les actes juridiques
pris par les organes de l’UEAC et les institutions spécialisées de celle-ci pour la
réalisation des objectifs de la présente convention, conformément aux règles et
procédures institués par cette même convention, sont appliquées dans chaque Etat
membre ». Cette formule qui reprend en quelques sortes les dispositions de l’article
21 de l’Additif sur le système institutionnel et juridique de la communauté lie
pourtant l’Etat membre en tant que tel. La précision selon laquelle « les directives
lient tout Etat membre destinataire quant au résultat à atteindre, tout en laissant aux
instances nationales leur compétences en ce qui concerne la forme et les
moyens »confirme cette force reconnue au règlement.
On retrouve du reste l’exigence de conformité des actes des Etats membres au droit
communautaire, formulée de manière tout aussi indirecte, dans l’article 16 de la
convention régissant la cour de justice de la communauté.
B. La portée juridique du règlement dans l’ordre interne des Etats membres
La force juridique du règlement communautaire dans l’ordre interne des Etats
membres trouve un premier fondement dans l’option des Etats de la sous-région
pour un système constitutionnel de monisme avec primauté du droit interne, même si
les formules retenues par les différents paraissent « restrictives quant aux actes
internationaux qui prévalent et quant aux actes sur lesquels ils prévalent », selon la
formule d’un auteur (D.ALLAND,Droit international public, PUF, paris
180
,2000,PP357 et ss.). En effet, les différents constituants n’envisagent formellement
que la supériorité du droit international conventionnel par rapport aux lois.
La traduction normative de cette option dans le droit communautaire s’articule
autour de trois principes qui découlent de l’article 21 de l’additif au traité de la
CEMAC relatif au système institutionnel et juridique de la communauté, lequel
prévoit que « les règlements sont obligatoires dans tous leurs éléments et
directement applicables dans tout Etat membre ». il s’agit du principe de
l’intégration du règlement dans le droit national, du principe de l’application directe
du règlement dans l’ordre juridique national et du principe de la primauté du
règlement sur le droit national.
1. Le principe de l’intégration du règlement dans le droit national
En vertu de ce principe, le règlement communautaire s’intègre dans le droit des Etats
membres dès son entrée en vigueur. L’intégration et la validité du règlement
communautaire dans l’ordre juridique interne n’est pas soumise à la condition de
réciprocité qui affecte l’applicabilité de certains traités internationaux.
Cette pénétration rend le règlement communautaire invocable par les particuliers
devant les juridictions nationales.
2. Le principe de l’application directe du règlement dans l’ordre juridique
national
Le règlement se passe du mécanisme de réception du traité dans l’ordre juridique
interne. Son application se fait, pour les dispositions self exécuting,
indépendamment de toute procédure de réception, c’est-à-dire que ni la rectification,
l’approbation ni même l’exigence de l’application symétrique par les autres états
membres ne sont nécessaires pour rendre le règlement applicable, à la différence des
traités constitutifs qui ont dû être reçus dans le droit interne des états à la suite des
formalités constitutionnelles.
En outre, l’applicabilité du règlement communautaire est indépendante de la place
accordée aux normes conventionnelles par l’état membre dans son propre ordre
juridique. En s’inspirant du droit communautaire européen, on relèvera que dans son
arrêt du 19 décembre 1968, la CJCE a rappelé que le doit dérivé directement
applicable pénètre "dans l’ordre juridique interne sans le secours d’aucune" mesure
national (aff.28/67 firmamolkerei, rec.1968, p.228)
3- Le principe de la primauté du règlement sur le droit national
Il est essentiel à l’harmonisation juridique et se trouve clairement posé par
différentes constitutions des états membres de la CEMAC. Au Cameroun par
exemple, la clause de hiérarchie consignée dans l’article 45 de la constitution du 18
janvier 1996 participe du principe de la primauté du droit international. La
constitution camerounaise évoque certes la supériorité du traité par rapport aux lois,
mais on sait que le règlement communautaire pris en application d’une norme
conventionnelle bénéficie du même statut supra législatif.
L’entrée en vigueur du règlement qui se fait à la date qu’il fixe ou, à défaut, le
vingtième jour suivant sa publication (article 23 de l’additif relatif au système
institutionnel et juridique de la communauté) provoque, sinon l’abrogation des lois
181
antérieures et postérieures dans la mesure où il est incompatible avec elles, du moins
l’inopposabilité de la loi national du règlement
II-le contrôle de l’application uniforme du règlement il se fait aussi bien vis-à-
vis des états qu’à l’égard des particuliers
A- Le contrôle à l’égard des états
I- Le régime général
Il est assuré par la chambre juridique de la cour de justice, statuant en matière de
contrôle de la légalité des actes juridiques pris par les états se rapportant aux actes
juridiques de la CEMAC. La chambre judicaire peut prononcer la non-conformité
des actes étatiques entachés de vice de forme d’incompétence, de détournement de
pouvoir ou de violation des règles de droit pris en application des actes constitutifs
de la communauté.
La conférence des chefs d’états n’intervient en général que dans le cadre du recours
en manquement contre l’état qui refuse de se conformer au règlement après une
décision de la cour (article 16 de la convention régissant la cour de justice de la
CEMAC).
2-Le régime spécial des actes de l’UMAC
En cas de non-respect, par un Etat membre, des engagements prévu à l’article 5 de la
convention régissant l’UMAC, la conférence des chefs d’Etat intervient, mais cette
fois dans le cadre d’une action pouvant directement conduire à l’exclusion de l’Etat
récalcitrant (article 35).
B- Le contrôle à l’égard des particuliers : l’interprétation et la légalité du
règlement
1. L’interprétation du règlement communautaire
La chambre judiciaire de la cour de la justice communautaire est juge de
l’interprétation du règlement communautaire. Sur ce point, elle statue en dernier
ressort sur le sens, la portée et l’application du règlement communautaire.
La chambre judicaire peut être saisie par l’exception d’illégalité ou par renvoi
préjudiciel quand une juridiction nationale ou un organisme à fonction
juridictionnelle est appelé à en connaitre à l’occasion d’un litige, et qu’il doit statuer
en dernier ressort.
Cette saisine devient facultative lorsque la juridiction nationale ou l’organisme à
fonction juridictionnelle doit statuer à charge d’appel. En toute hypothèse, le renvoi
préjudiciel ne se justifie que s’il existe un doute sérieux sur le sens ou la validité de
la disposition concernée.
1- Le contrôle de la légalité du règlement communautaire
La chambre judicaire de la cour de justice communautaire assure également le
contrôle de la légalité du règlement. A cet égard, elle peut prononcer la non-
conformité des règlements entachés de vice de forme, d’incompétence, de
détournement de pouvoir ou de violation de règle de droit découlant de la
convention régissant la cour de justice de la CEMAC ou des actes pris en application
de celle-ci. Pour ce faire, la chambre judicaire est saisie par recours direct.
182
REPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROUN
Paix - Travail - Patrie Peace - Work – Fatherland
UNIVERSITE DE DOUALA UNIVERSITY OF DOUALA
FACULTE DES SCIENCES FACULTY OF LAW AND
JURIDIQUES ET POLITIQUES POLITICAL SCIENCES
ELEMENT CONSTITUTIF DE REDACTION DES ACTES ADMINISTRATIFS
ANNEE ACADEMIQUE 2015/2016
Adresse complète du recourant : Nom(s), Prénoms, profession
(éventuellement la fonction) Douala, le………….
Numéro de téléphone, Boite postale, email, ville de résidence, et domicile élu
le cas échéant
A
Monsieur/Madame…. (désigner l’auteur de l’acte attaqué ou l’autorité
statutairement habilitée à représenter la collectivité ou l’établissement public en
cause cf article 17 de la loi n° 2006/022 du 29 décembre 2006 fixant
l’organisation et le fonctionnement des Tribunaux Administratifs
Objet : Recours Gracieux Préalable.
Monsieur/Madame...
J’ai l’honneur de vous exposer, et ce dans les forme et délai légaux, les
faits et moyens qui m’obligent à solliciter le retrait de votre décision n°...du
... (préciser la date de la décision) portant.... (Préciser l’objet de la décision
attaquée).
I- Faits (relater succinctement les faits de la cause).
II- Moyens (arguments juridiques justifiant le recours).
III- Conclusion ou Par ces motifs (solution demandée)
C’est au bénéfice de ce qui précède que je sollicite très
respectueusement qu’il vous plaise de bien vouloir retirer la décision
susmentionnée, faute de quoi je me trouverai dans l’obligation d’intenter un
recours contentieux en annulation de ladite décision devant le Tribunal
Administratif de... (préciser le Tribunal compétent).
NB: Le Recours Gracieux Préalable doit être signé et timbré.
…………………………………………………………………………………
Adresse complète du recourant : Nom(s),
Prénoms, profession (éventuellement la fonction) Douala, le………….
Numéro de téléphone, Boite postale,
email, ville de résidence, et domicile élu le cas échéant
A
Monsieur/Madame le Président du
Tribunal Administratif du/de…..
Objet : Recours en annulation de l’arrêté n°... (Préciser les date, nature et
objet de la décision attaquée).
183
Affaire : X (nom(s) et prénom(s) du recourant) contre Y (préciser
l’Administration, la collectivité publique ou l’Etablissement public mis en
cause).
Monsieur/Madame le Président,
J’ai l’honneur de vous exposer, et ce dans les forme et délai légaux, les
faits et moyens qui m’obligent à solliciter l’annulation de l’arrêté sous
rubrique.
I- Faits (relater succinctement les faits de la cause).
II- Moyens (arguments juridiques justifiant le recours).
III- Conclusion (ou Par ces motifs)
C’est au bénéfice de ce qui précède que je sollicite qu’il plaise au
Tribunal Administratif de céans de bien vouloir
En la forme
Déclarer la présente action recevable;
Au fond
- L’y dire fondée;
- Annuler en conséquence l’arrêté n°... (numéro de l’acte attaqué), du... (date
de l’acte), portant... (objet de l’acte), pris par... (Auteur de l’acte)
- Statuer sur ce qu’il appartiendra en ce qui concerne les dépens.
NB: Un bordereau de pièces doit accompagner la requête préalablement
signée et timbrée. Les requêtes introductives d’instance sont déposées
conformément aux dispositions des articles 32 et suivants de la loi n°
2006/022 du 29 décembre 2006 fixant l’organisation et le fonctionnement des
Tribunaux Administratifs.
…………………………………………
Adresse complète du recourant : Nom(s),
Prénoms, profession (éventuellement la fonction) Douala, le………….
Numéro de téléphone, Boite postale,
email, ville de résidence, et domicile élu le cas échéant
A
Monsieur/Madame le Président du
Tribunal Administratif du/de……
Objet : Requête aux fins de sursis à exécution de l’arrêté n°... (Préciser les
numéro, date, nature et objet de la décision attaquée).
Affaire : X (nom(s) et prénom(s) du recourant) contre Y (préciser
l’Administration, la collectivité publique ou l’Etablissement public mis en
cause).
Monsieur/Madame le Président,
J’ai l’honneur de vous exposer, et ce dans les forme et délai légaux, les
faits et moyens qui m’obligent à solliciter le sursis à exécution de l’arrêté
sous rubrique.
I- Faits (relater succinctement les faits ici cause).
II- Moyens (arguments juridiques justifiant le recours).
184
Article 30 de la Loi n° 2006/022 du 29 décembre 2006 fixant
l’organisation et le fonctionnement des Tribunaux Administratifs.
- La décision attaquée n’intéresse pas l’ordre public,
- La décision attaquée est susceptible de me causer un préjudice irréparable.
III- Conclusion (ou Par ces motifs)
C’est au bénéfice de ce qui précède que je sollicite qu’il plaise à
Monsieur/Madame le Président du Tribunal Administratif de céans de bien
vouloir :
En la forme
Déclarer la présente action recevable;
Au fond
- L’y dire fondée;
- Ordonner en conséquence le sursis à exécution de l’arrêté n°...
(numéro de l’acte attaqué), du... (date de l’acte), portant... (objet de l’acte),
pris par... (Auteur de l’acte)
- Statuer sur ce qu’il appartiendra en ce qui concerne les dépens.
NB: Un bordereau de pièces doit accompagner la requête préalablement
signée et timbrée.
Cas pratique
Le nommé X a sollicité et obtenu par arrêté n° 1000/MINDCAF du 29
mai 2009, l’attribution en concession provisoire d’une dépendance du
domaine national d’une superficie de 3960 m2 au lieu-dit « Youpwè » pour
une durée de 05 ans, puis une prorogation de ladite concession pour une
durée de 03 ans par arrêté n° 2000/MINDCAF du 15 février 2012, pour luis
permettre de finaliser les investissements entrepris sur ledit terrain.
Par arrêté n° 3000/MLNDCAF, le Ministre des Domaines, du Cadastre
et des Affaires Foncières a rapporté les dispositions de celui n°
2000/MINDCAF sus cité, motif pris de ce que le terrain litigieux est
juridiquement indisponible parce que relevant d’une dépendance du domaine
public fluvial.
Le susnommé allègue au demeurant que ledit acte est entaché d’excès
de pouvoir en ce qu’il repose sur des faits matériellement inexacts, étant
donné que la concession rapportée a été précédée d’une expertise cadastrale
dont le rapport précise que l’espace en cause relève du domaine national, et
non du domaine public fluvial comme indiqué dans l’arrêté contesté.
NB : Le procès-verbal d’expertise Cadastrale dispose que le terrain
litigieux relève du domaine national.
Questions :
1) Quelle est la juridiction compétente pour juger les faits allégués. (lpt)
2) Quelles sont les conditions de recevabilité des recours devant ladite
juridiction. (4pts)
185
3) Vous êtes le Conseil de sieur X, rédigez un recours gracieux préalable, un
recours contentieux ainsi qu’une requête aux fins de sursis à exécution en ses
lieu et place (15 pts).
187
- L’harmonisation des efforts des Etats en vue de la réalisation des buts
Ces objectifs des nations unies s’articulent autour des domaines d’activités
essentielles qui se situent au-delà de l’objectif de maintien de la paix et de la
sécurité internationale et le désarmement, et concernant notamment les questions
économiques et financières, le développement et la protection de l’environnement,
la promotion des droits de l’homme et de la démocratie et l’action humanitaire,
l’organisation de la société internationale par le droit.
Dans une seconde étape de sa démonstration s’atteler à montrer si dans sa
structure et sa méthodologie de règlements des conflits, ainsi que le traitement des
questions liées à la démocratie, l’action humanitaire et à l’instauration du droit
dans la société internationale, l’ONU a toujours véritablement joué son rôle. A
cet effet des exemples tirés de l’actualité. Récente peuvent être mis en exergue par
l’étudiant pour illustrer son argumentaire.
Le plan suivant pourrait être admis avec des variantes
I. L’ONU, un outil (acteur) indispensable à la société internationale
II. L’ONU, un instrument appelé à se reformer
Sujet 2 : deux questions à 10 points chacune
Question 1 : que vous inspirent les mécanismes de fonctionnement du FMI
désignés sous les vocables ci-après :
Le système de breton Wood : il vise de manière générale à maitriser les
problèmes monétaires de court terme pour éviter la crise économique et financière
des années 1930, mais aussi d’assurer la convertibilité des monnaies, et cela grâce
à la coopération entre Etats membres.
Le nouveau système monétaire international : il a été mis en place depuis
1976 assigné à de nouvelles missions au FMI, notamment à travers l’octroi des
prêts aux pays membres qui connaissent des difficultés financières, afin de
garantir leur solvabilité. A travers ces prêts, le FMI négocie des plans
d’ajustement structurels.
Question 2 :
Le groupe de la banque mondiale (banque internationale pour la reconstruction
et le développement) est un réseau d’institutions créés en 1944 et qui s’est
constitué autour de cinq institutions autonomes, chacune ayant son traité
constitutif, mais entretenant des liens étroits.
Outre la banque pour la reconstruction et le développement, il y a :
- L’association internationale pour le développement (AID)
- La société financière internationale (SFI)
- Le centre international pour le règlement des différends relatifs aux
investissements
- L’agence multilatérale de garantie des investissements.
188
L’objectif de ces institutions dont le capital est souscrit par les Etats membres et
les capitaux privés est développer par les investissements productifs dans les pays
en développement notamment.
L’instrument d’action de la banque mondiale appelé « l’accord de prêt »
consiste en un engagement financier conclu entre un Etat membre et la banque
mondiale et renferme d’une part des dispositions générales définissant les droits et
obligations de l’emprunteur et du préteur, d’autre part des dispositions financières.
ANNEE ACADEMIQUE 2012/2013
Premier sujet : La charte des nations unies énumère en son article 1er quatre
objectifs qui sous-tendent son action, en tant qu’organisation universelle parmi ces
objectifs figurent :
- Le maintien de la paix et de la sécurité collective, la coopération entre les Etats
pour résoudre les problèmes politiques économiques sociaux et culturels.
Cette institution internationale peut-elle se prévaloir aujourd’hui d’avoir réalisé
ces deux objectifs ?
L’étudiant s’attèlera à démontrer, en se fondant sur l’état actuel des relations entre
les actions de la société internationale (les états membres de l’ONU, les autres
acteurs non étatiques)
Si l’action de l’ONU est aujourd’hui plus qu’hier conforme à ces deux objectifs
cette démonstration peut être affirmative ou non selon l’orientation de
l’argumentation de chacun.
L’argumentation pourra être construite autour de ces deux principes qui
structurent l’action de l’organisation des nations unies
L’étudiant devra s’inspirer dans sa démarche de l’actualité récente à l’échelle
mondiale que sur l’échiquier africain pour développer son argumentaire.
Deuxième sujet
Question 1 : 10 points
Les deux concepts de coopération et d’intégration qui caractérisent la nature des
organisations internationale sont malgré leur distinction apparente souvent
complémentaire car l’intégration apparaît comme l’aboutissement du cadre de
coopération formelle entre les Etats membres d’une organisation à vocation
régionale ou sous régionale.
Alors que l’organisation de la coopération s’articule autour des objectifs limités
à des domaines d’échange pur spécifiques technique convoque ou culturel etc...)le
processus d’intégration ou son aboutissement est plus global et concerne l’esseulé
des activités humanitaires que les Etats membres d’une organisation veulent
promouvoir de manière synergique.
Cette nuance qui caractérise les deux concepts souvent indissociables de part
l’objet des organisations internationales s’apprécie davantage en ce qui concerne
le processus décisionnel au sein de ces organisations
- Si ans les institutions de coopération les décisions sont prises au niveau des
organes représentant les Etats membres
189
- Dans les organisations d’intégration en revanche les décisions émanent des
représentants des Etats membres qui sont les chefs d’Etats ou de gouvernement.
Sur le plan de l’évolution ou du processus de mise en place des organisations
internationales les institutions de coopération peuvent se munir en institution
d’intégration c’est le cas de la CECA de l’épuration et de la CEE qui ont abouti à
la création de l’union européenne depuis le traité sur l’union européenne de 1992..
cas également de l’UDEAC qui a évolué vers la CEMAC en Afrique centrale.
Question2 :
Les plans d’ajustements structurels du fond monétaire international sont une
résultante de ce qui a été sous l’appellation (consensus de Washington) qui a suivi
la réforme du FMI à la fin des années 1970.
Il s’agit en effet d’un ensemble de mesures imposées aux états membres qui sont
en butte aux difficultés économiques visant à limiter les déficits budgétaires
l’inflation des prix sur le marché et d’encourager les Etats à adopter des politiques
économiques libérales pour surmonter les crises à répétition de leur économie.
Les plans d’ajustement structurels sont le résultat d’un accord entre les Etats qui
sollicitent un soutien financier du FMI et cette institution notamment à travers des
programmes de restructurations des secteurs de leur économie.
190
C’est la raison pour laquelle la charte de l’organisation des nations unies pose
comme principe le règlement pacifique des différends et interdit le recours à la
menace ou à l’emploi de la force dans les relations interétatiques.
En effet l’article 2 paragraphe 4 de la charte de l’ONU énonce que les membres
de l’organisation s’abstiennent dans leurs relation internationales de recourir à la
menace ou l’emploi de la force, soit contre l’intégrité territoriale ou
l’indépendance politique de tout Etat, soit de toute autre manière incompatible
avec les buts des nations unies.
Ce principe trouve une partie de son fondement dans les pactes de la société des
nations (SDN) et Briand-Kellog u 27 août 1928. Dans son avis du 09 juillet 2004
sur les conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le territoire
palestinien occuper la cour internationale de justice a rappelé le paragraphe 4 de
l’article 2 de la charte des nations unies en déclarant que les membres des nations
unies s’abstiennent (...) de recourir à la menace ou à l’emploi de la force (...).de
même dans l’affaire du détroit de Corfou, Arrêt de la CIJ du 9 avril 1949, cette
dernière affirmait que le prétendu droit d’intervention ne peut être envisagé par
elle que comme la manifestation d’une politique de force que ne saurait trouver
aucune place dans le droit international.
L’étudiant doit alors se poser la question de savoir si e principe est d’application
absolu ? Autrement dit ce principe admet-il des dérogations ou exceptions ?
L’étudiant doit par conséquent dire que deux situations dérogent au principe de
non recours à la force. il s’agit de la légitime défense (I) et des opérations
militaires menées dans le cadre du chapitre VII de la charte des nations unies (II).
I. La légitime défense
L’étudiant doit :
A. Définition de a légitime défense
Recours à la force d’ordre mineur en face d’une situation urgente et irrésistible. la
légitime défense est un principe ancien, il a toujours existé dans les relations
internationales.
La légitime défense est u droit naturel qui a un caractère coutumier selon la CIJ la
légitime défense peut s’exercer individuellement ou collectivement se traduit par
une réaction à une agression armée. C’est une mesure militaire visant à riposter à
une attaque armée.
B.Les conditions d’utilisation ou du recours à la légitime défense
Relevant de l’exercice des droits inhérents à la souveraineté, la légitime défense
suppose que les conditions suivantes soient réunies :
Elle doit être la réplique à une agression armée
Elle doit être proportionnée à l’intensité de l’agression
Le conseil de sécurité doit être immédiatement informé
L’exercice de la légitime défense doit cesser dès que le conseil de sécurité à pris
des mesures en vue de faire cesser l’agression.
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Relativement à l’exercice de la légitime défense, il s’est agit de savoir si un Etat
peut agir sur le territoire d’un autre Etat (cas notamment lorsqu’en 1967, à propos
de la guerre des six jours Israël avait eu recours à la force à titre préventif pour
prévenir une attaque imminente de l’Egypte et de la Syrie) par des actions
militaires en vue de prévenir une agression imminente ? Cette pratique de la
légitime défensive préventive (Israël contre les camps palestiniens au Liban dans
les années 1970-1980) a été condamnée en l’absence d’une agression armée.
De même, la légitime défense pour protéger des ressortissants à l’étranger n’a pas
été acceptée de manière unanime.
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Une production agricole centrée sur des produits d’exportation (cacao, café,
banane etc)
L’absence de complémentarité dans la production agricole. Tous les Etats
produisent pratiquement les mêmes choses conséquence il devient difficile pour
un pays de vendre ses produits à un autre Etat qui en fait les mêmes.
Les coûts des produits agricoles sont fixés par les grandes puissances en
fonction des fluctuations des marchés.
2. L’absence des voies de communication susceptibles de faciliter ou
d’accéléré le processus d’intégration :
Les six pays de la zone ne sont reliés par aucune voie routière ou ferroviaire
Au plan aérien, il existe une concurrence inutile entre les différentes
compagnies chargées de desservir les mêmes pays dont la clientèle est limitée.
L’idée de créer une flotte aérienne de la zone CEMAC n’est pas encore réalisée
3. Les réflexes identitaires qui nient toute volonté politique d’union
Ainsi les défiances entre Etats coutumier à entraver la marche ou avant-chacun
surévalue ses propres potentialités. Les rivalités persistent entre le Etats
francophones et hispanophones
Au sein de chaque Etat, l’intégration malgré son importance peine à mobiliser la
passivité égoïste des décideurs. Dans la pratique le processus d’intégration serait
combattu.
Les administrations nationales restent peu efficaces et l’illégalité ainsi que la
corruption continue à sévir (au sein des solidarités souvent étroitement tribales dès
lors, comment créer des institutions régionales valables sur cette base.
4. Les multiples contraintes nées de l’ajustement structurel, puis la dévaluation ont
porté le coup de grâce à des pays .en outre ces Etats n’ont aucune maitrise de leur
monnaie.
5. Les multiples guerres et conflits dans la sous-région entravent toute idée
d’intégration
6. La guerre de leadership entre les chefs d’Etat constitue également un obstacle
dans le processus d’intégration.
7. Pour certaines raisons évoquées plus haut, le principe de libre circulation des
biens, des personnes et des marchandises demeurent un leurre.
8. Les arriérés de contribution d’Etats au budget sur la base de ces quelques idées
l’étudiant pourra organiser son devoir autour des axes suivants.
Soit :
I. Les facteurs endogènes empêchant l’intégration
II. Les facteurs exogènes handicapant l’intégration
Soit :
I. Les causes structurelles
II. Les causes conjoncturelles
ANNEE ACADEMIQUE 2014/2015
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Premier sujet : S’il y a des points de convergences entre les deux institutions que
sont l’union européenne et l’union africaine au plan de la structure de leurs
organes respectifs, des spécificités peuvent être relevées, notamment en ce qui
concerne les attributions et compétences matérielles des organes de chacun des
institutions.
Une approche comparative est recommandée à l’étudiant, selon le canevas
indicatif ci-après :
I. Les éléments de rapprochements des organes des deux institutions
A. Une structure similaire des organes politiques
1. Le conseil européen et la conférence de l’union africaine, qui regroupent
chacun les chefs d’Etat et de gouvernement.il s’agit là de l’organe suprême qui est
chargé d donner une impulsion à chacun des institutions.
2. Le conseil de l’union européenne et le conseil exécutif de l’union africaine
composé des Ministres des affaires étrangères de chacune des institutions .ces
deux organes assurent chacun en ce qui le concerne la coordination des politiques
sectorielles.
3. Le parlement européen et le parlement panafricain.
Il s’agit des organes composés de parlement aires représentant les peuples des
Etats membres .le mode de fonctionnement de cette institutions dans chacune des
institutions concernées se rapproche de celui des parlements nationaux,
notamment la représentation des partis de l’opposition en leur sein et le respect de
la parité homme-femme.
B.Les autres organes présentent aussi des points communs d’une institution à
l’autre
Il s’agit notamment :
1. Des organes à caractère financier, tels l’union économique et monétaire, la
banque européenne d’investissement pour l’union européenne ; les institutions
financières de l’union africaine donc certains n’ont pas encore une existence
effective ( la banque centrale africaine, le fonds monétaire africain) ont une
structure organique et fonctionnelle proche de leurs semblables européennes.
2. Les autres organes spécialisés de chacune des deux institutions ont des points
communs, notamment pour ce qui est de leur désignation et de leur champ de
compétence.
Il en est ainsi des comités techniques spécialisés ;
Du conseil économique et social ;
La cour de justice.
II. Les points de divergence des institutions africaine et européenne
Les aspects sur lesquels ces deux institutions divergent sont relatifs notamment à :
A. La structure interne de ces organes qui comporte des spécificités
d’une institution à l’autre :exemple le conseil de l’union européenne n’a pas
d’équivalent au niveau de l’U.A ; il en est pareillement de la commission de
l’union européenne qui a un véritable indépendance vis-à-vis des Etats membres
et dont les membres sont désignés de manière démocratique (par le conseil et le
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parlement européen) ;cependant que les membres de la commission de l’union
africaine sont désignés par les exécutifs des Etats membres.
B.Les attributions de certains de ces organes sont distinctes à plusieurs points
C’est notamment le cas de la commission de l’union européenne qui participe
véritablement au processus décisionnel à travers ses nombreuses directives, par
son pouvoir de proposition, de recommandations et d’avis.il impulse en fait la
marche des activités de l’union alors que la commission de l’union africaine n’a
pas e véritable autonomie vis-à-vis des Etats membres qui proposent les candidats
au poste de président de cet organe.la commission de l’union africaine joue en
réalité le rôle de secrétariat de l’union.
Deuxième sujet :
Le sujet reste très ouvert, quant à la capacité d’appréhension et d’analyse des
grandes préoccupations de l’heure auxquelles l’ONU est confrontée, notamment
les conflits à l’échelle nationale et internationale, les questions liées aux droits
humains, à la préservation de l’environnement, à la course à l’armement nucléaire
etc.
Après avoir fait un rappel historique de l’avènement de l’organisation des Nations
Unies et de ses missions et objectifs dans une démarche introductive, l’étudiant
devra ensuite montrer dans son argumentaire si ou non l’Onu a toujours su tenir
ses engagements vis-à-vis de la communauté des Etats membres, en apportant des
solution appropriées aux multiples problèmes qui peuvent remettre en cause la
stabilité de la société internationale.
Dans l’un ou l’autre cas, l’étudiant devra soutenir son argumentation par des
exemples assez illustratifs dont il s’inspire pour étayer sa démarche.
NB : il est souhaitable pour l’étudiant d’adopter une démarche dialectique, ou
alors de défendre la position adoptée sans être maximaliste.
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