Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Séance N°3
THÈME 3
OBJECTIFS
DOCUMENTS
EXERCICES
2 – Une circulaire peut-elle faire l’objet d’un recours pour excès de pouvoir ? Justifiez votre réponse à
travers la jurisprudence.
3 – Dans quelle mesure une mesure d’ordre intérieur ne peut plus être qualifiée comme telle et doit être
considérée comme un acte faisant grief ? Illustrez votre réponse par des arrêts rendus par le Conseil
d’Etat (en priorité, les arrêts de la fiche).
4 – Que veut-on dire lorsque l’on qualifie une recommandation de « droit souple » ?
Commentaire d’arrêt : CE 30/07/2003, M. Saïd Remli, Rec. p. 366, req. n°252712 (Document n°21)
Sur la recevabilité de la requête : Considérant, d'une part, que, par sa lettre du 25 février 1950, le sous-
préfet de Morlaix s'est borné à inviter le directeur de l'institution Notre-Dame du Kreisker à compléter,
selon les prescriptions de la circulaire du ministre de l'Education nationale, en date du 11 janvier 1950,
le dossier constitué à l'appui de la demande de subvention adressée à la commune de Saint-Pol-de-Léon
; qu'ainsi cette
lettre ne comporte pas de décision susceptible d'être déférée au Conseil d'Etat statuant au contentieux ;
que, dès lors, les conclusions du pourvoi la concernant ne sont pas recevables ;
Considérant, d'autre part, que, par la circulaire du 11 janvier 1950, qui a pour objet l'application des
dispositions de l'article 69 de la loi du 15 mars 1850 en ce qui concerne les demandes de subvention
adressées à des départements ou à des communes par des établissements privés d'instruction
secondaire, le ministre de l'Education nationale ne s'est pas borné à interpréter les textes en vigueur,
mais a, dans les dispositions attaquées, fixé des règles nouvelles relatives à la constitution des dossiers
de ces demandes de subventions ; que, par suite, ladite circulaire a, dans ces dispositions, un caractère
réglementaire ; que, dès lors, l'institution Notre-Dame du Kreisker est recevable à déférer au Conseil
d'Etat les prescriptions contestées de cette circulaire ;
Sur la légalité de la circulaire du 11 janvier 1950 : Considérant que [...]
DECIDE : Article 1er : La circulaire en date du 11 janvier 1950 est annulée en tant qu'elle soumet les
dossiers des demandes de subvention formées par des établissements libres d'enseignement secondaire
auprès de départements ou de communes à l'avis préalable du Conseil supérieur de l'Education
nationale, en tant qu'elle a pour effet d'exiger, à peine d'irrecevabilité de la demande de subvention, les
pièces qu'elle prévoit et qu'elle confère au recteur le pouvoir de ne pas soumettre au conseil
académique les dossiers jugés par lui irrecevables pour ce motif, ainsi qu'en tant qu'elle prescrit la
production, par l'établissement qui demande une subvention, d'un engagement de son directeur
d'accepter, au cas où ladite subvention serait accordée par un département ou par une commune, le
contrôle administratif et pédagogique dudit établissement.
Article 2 : Le surplus des conclusions est rejeté.
Article 3 : Expédition de la présente décision sera transmise au ministre de l'Education
nationale.
sur les parties des circulaires attaquees relatives aux conditions de logement des etrangers : - cons. que
les circulaires attaquees ont prescrit aux services charges d'instruire les demandes d'opposer une fin de
non-recevoir immediate si l'employeur n'a pas rempli une "attestation de logement" de l'etranger,
faisant partie integrante du contrat de travail, ou si le logement indique est classe comme insalubre ;
que cette prescription ne peut etre regardee comme une simple directive d'orientation generale destinee
a eclairer les services et reservant leur pouvoir d'appreciation, mais fixe une condition nouvelle, qui n'a
ete prevue par aucune des dispositions legislatives et reglementaires en vigueur, pour la delivrance des
autorisations de travail et de sejour en france des travailleurs etrangers ; que si l'article 7 de la loi du 27
juin 1973 relative a l'hebergement collectif mentionne cette attestation de logement, ces dispositions de
cet article ne peuvent etre regardees comme ayant pour effet de valider sur ce point les circulaires
attaquees des lors que, sans se referer a l'exigence de la production de cette attestation comme
condition prealable a la delivrance des titres de sejour et de travail, elles se bornent a definir la
responsabilite encourue par l'employeur vis-a-vis des travailleurs etrangers lorsque les mentions de ce
document se sont revelees inexactes et que le logement qu'elles assignent au travailleur a du etre ferme
par decision prefectorale ; cons. qu'il suit de la que le ministre de l'interieur et le ministre du travail, de
l'emploi et de la population ne sont pas fondes a soutenir que les circulaires contestees sont sur ce point
depourvues de caractere reglementaire et ne font pas grief aux requerants ou qu'elles auraient ete
validees par l'effet de l'intervention de la loi susmentionnee du 27 juin 1973 ; que le sieur x... silva et la
confederation francaise democratique du travail sont recevables et fondes a en demander l'annulation
comme prises par des autorites incompetentes ;
DOCUMENT 3. CE 24 novembre 1978, M.R.A.P., 1/4 SSR
[...]
Vu la requête présentée pour le Mouvement contre le racisme, l'antisémitisme et pour la paix, dont le
siège est ..., agissant poursuites et diligence de ses représentants légaux, ladite requête enregistrée au
secrétariat du Contentieux du Conseil d'Etat le 4 novembre 1977 et tendant à ce qu'il plaise au Conseil
annuler pour excès de
pouvoir une décision du directeur de la population et des migrations réglementant "l'Aide au retour"
versée aux travailleurs étrangers résidant en France. Vu l'ordonnance du 31 juillet 1945 et le décret du
30 septembre 1953 ;
Vu la loi du 30 décembre 1977.
Sur l'intervention de la Confédération Générale du Travail : Considérant que la Confédération Générale
du Travail a intérêt à l'annulation des dispositions attaquée ; que son intervention est par suite
recevable.
Sur les conclusions de la requête du Mouvement contre le racisme, l'antisémitisme et la paix ;
Considérant qu'aucune disposition législative ou règlementaire ne donnait compétence au ministre du
Travail, pour instituer, comme il l'a fait par la décision attaquée, contenue dans "une note
d'information", signée en son nom par le directeur de la population et des migrations une "aide au
retour" en faveur de certaines catégories de salariés étrangers et fixer la procédure et les conditions
d'attribution de cette aide ; que par suite, et sans qu'il soit besoin
d'examiner les autres moyens de la requête, le Mouvement contre le racisme, l'antisémitisme et la paix
est fondé à demander l'annulation de cette décision.
DECIDE : Article 1er : L'intervention de la Confédération Générale du Travail est admise.
Article 2 - La "note d'information" du directeur de la population et des migrations relative à l'Aide au
retour en
faveur des travailleurs étrangers désireux de regagner leur pays d'origine est annulée.
DOCUMENT 5. CE 15 mai 1987, Ordre des avocats au barreau de Paris et autres, N° 76867
[...]
Considérant que les conclusions à fin d'annulation pour excès de pouvoir du recours formé par les
ordres d'avocats requérants contre la circulaire du 22 janvier 1986 du Garde des Sceaux, ministre de la
justice, relative
à l'application de la loi n° 85-1407 du 30 décembre 1985 portant diverses dispositions de procédure
pénale et de droit pénal, sont dirigées contre le paragraphe de ladite circulaire concernant les
perquisitions dans le cabinet ou au domicile des avocats et commentant le nouvel article 56-1 du code
de procédure pénale institué par la loi citée ci-dessus, dans son alinéa ainsi rédigé : "A l'initiative du
Parlement, cette dernière pratique est désormais consacrée par l'article 56-1 du code de procédure
pénale, les magistrats étant seuls habilités à perquisitionner
chez les avocats, en présence du bâtonnier ou de son délégué. Le législateur, après l'avoir envisagé, a
renoncé à réserver au bâtonnier le soin de prendre connaissance des pièces et de faire lui-même le
partage entre les documents couverts par la confidence et ceux qui ne le sont pas. Il appartiendra donc
au magistrat du parquet ou au juge d'instruction d'aviser préalablement et par tout moyen le bâtonnier
ou son représentant de la perquisition envisagée, puis de prendre connaissance lui-même des objets et
documents. En cas de doute sur le caractère confidentiel d'un document, le magistrat interrogera le
représentant de la profession ; en cas de divergence d'interprétation, ce dernier pourra faire consigner
ses réserves au procès-verbal de saisie. Il appartiendra aux juridictions compétentes de trancher le
litige" ;
Considérant qu'aux termes de l'article 56-1 introduit dans le code de procédure pénale par la loi n° 85-
1407 du 30 décembre 1985 susmentionnée : "Les perquisitions dans le cabinet d'un avocat ou à son
domicile ne peuvent être effectuées que par un magistrat et en présence du bâtonnier ou de son
délégué" ; qu'il résulte clairement des travaux des deux assemblées parlementaires préparatoires au vote
de cette disposition que le législateur a entendu ne pas soustraire au magistrat effectuant la perquisition
le pouvoir de prendre connaissance lui-même des objets et documents découverts au cours de cette
opération, à charge pour lui de se concerter avec le bâtonnier ou son délégué sur le caractère
confidentiel qu'un document serait susceptible de présenter ; que ces mêmes travaux préparatoire
établissent que le législateur n'a pas conféré au bâtonnier ou à son délégué le pouvoir d'opérer seul la
sélection des documents devant être remis au magistrat en vue de leur saisie éventuelle ; que lesdits
travaux préparatoires montrent enfin que le législateur a voulu couvrir par l'expression "magistrat"
aussi bien les magistrats instructeurs que les magistrats du parquet ; qu'ainsi, les dispositions critiquées
de la circulaire visée ci-dessus, qui ne comportent aucune violation de l'article 56-1 du nouveau code de
procédure pénale et ne portent atteinte ni aux droits de la défense, ni au respect du secret professionnel,
n'ont pas ajouté à l'article 56-1 précité des modalités non prévues par ce texte ou contraires aux
intentions exprimées par le législateur ; que ces dispositions ne contredisent par ailleurs pas des règles
du droit international ayant force de loi sur le territoire national ; qu'elles constituent une simple
interprétation, à l'intention des magistrats du siège et du parquet, des prescriptions édictées par le
législateur ; que, par suite, elles ne sont pas de nature à faire l'objet d'un recours pour excès de pouvoir ;
que, dès lors, les conclusions de la requête dirigée contre lesdites dispositions ne sont pas recevables ;
Article 1er : La requête de l'ORDRE DES AVOCATS A LA COUR DE PARIS, de l'ORDRE DES
AVOCATS AU BARREAU DE MARSEILLE, de l'ORDRE DES AVOCATS AU BARREAU DE
LYON et de l'ORDRE DES AVOCATS A LA COUR DE TOULOUSE est rejetée.
[...]
Sur la circulaire du garde des sceaux, ministre de la justice en date du 19 décembre 1986 relative
aux correspondances écrites et télégraphiques des détenus :
Considérant qu'aux termes de l'article D. 169 du code de procédure pénale en vigueur à la date de la
circulaire attaquée : "La mise en cellule de punition ( ...) comporte des restrictions à la correspondance
autre que familiale. Toutefois, les détenus conservent la faculté de communiquer librement avec leur
conseil ( ...)" ;
Considérant que, par les dispositions contestées de sa circulaire du 19 décembre 1986, le garde des
sceaux, ministre de la justice a spécifié que les prévenus et condamnés placés en cellule de punition ne
seraient pas autorisés, durant la mise en cellule de punition, à correspondre "avec leurs amis ou leurs
relations" et avec les visiteurs de prison ; que ces dispositions, qui sont impératives, revêtent une nature
réglementaire ; que, du fait de leur caractère général, elles méconnaissent les dispositions
réglementaires ci-dessus rappelées et portent une atteinte illégale à la liberté de correspondance dont les
détenus doivent continuer à bénéficier même pendant leur placement en cellule de punition, sous
réserve des restrictions pouvant être décidées par le chef de l'établissement pénitentiaire ; que, dès lors,
et sans qu'il soit besoin d'examiner les autres moyens invoqués par M. Y..., celui-ci est recevable et
fondé à demander l'annulation desdites dispositions ;
REPUBLIQUE FRANCAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
[...]
Sur les autres conclusions de M. Charbonnel devant le tribunal administratif ;
Considérant que si M. Charbonnel a demandé au tribunal administratif de Limoges d'annuler "tous les
actes, délibérations, élections et désignations intervenus au cours des séances du conseil général de la
Corrèze tenues les 24 et 30 mars 1982", sans préciser, sauf en ce qui concerne la délibération relative
au règlement intérieur de cette assemblée, la nature exacte des actes qu'il entendait ainsi contester, il
avait joint à ses demandes les procès-verbaux de ces deux séances qui permettaient d'identifier les actes
attaqués ; que, par suite, c'est à tort que le tribunal administratif s'est fondé sur ce que ces conclusions
ne contenaient aucune précision sur la teneur et l'existence des décisions attaquées pour les rejeter
comme non recevables ; que, toutefois, au nombre des actes ainsi attaqués figure la délibération du 24
mars 1982, par laquelle le conseil général a décidé de renvoyer la suite de sa séance au mardi suivant ;
que cette décision constitue une simple mesure d'ordre intérieur insusceptible de faire l'objet d'un
recours pour excès de pouvoir ; que, par suite, les conclusions de la demande de M. Charbonnel tendant
à ce que le tribunal administratif en prononce l'annulation n'étaient pas recevables ;
Considérant que la délibération par laquelle un conseil général adopte ou modifie son règlement
intérieur ne constitue pas un acte administratif susceptible de faire l'objet d'un recours pour excès de
pouvoir ; que c'est, dès lors, à bon droit que le tribunal administratif a rejeté comme non recevables les
conclusions de M. Charbonnel tendant à l'annulation de la délibération du 30 mars 1982 par laquelle le
conseil général de la Corrèze a modifié son règlement intérieur ;
Considérant qu'il résulte de ce qui précède que l'article 2 du jugement attaqué doit être annulé en tant
qu'il rejette les conclusions de M. Charbonnel autres que celles qui étaient dirigées contre les
délibérations portant renvoi de la suite de la séance et modification du règlement intérieur ; ................
REPUBLIQUE FRANCAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
.................................................
Considérant que la délibération par laquelle un conseil municipal adopte ou modifie son règlement
intérieur constitue un acte administratif susceptible de faire l'objet d'un recours pour excès de pouvoir ;
que, par suite, M. X... est fondé à demander l'annulation du jugement en date du 2 juillet 1991 par
lequel le tribunal administratif de Strasbourg a rejeté comme non recevable sa demande tendant à
l'annulation de la délibération du 6 mai 1986 par laquelle le conseil municipal de Niederhausbergen a
adopté son règlement intérieur ;
Considérant qu'il y a lieu d'évoquer et de statuer immédiatement sur la demande présentée par M. X...
devant le tribunal administratif de Strasbourg ;
...........................................
Sur la légalité de l'article 23 du règlement intérieur :
........................................... (annulation)
REPUBLIQUE FRANCAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
Considérant que, par une note de service n° 99-G-63 du 29 septembre 1999, le directeur général de
l'office national des forêts a fixé les règles de recrutement et de gestion applicables aux agents non
titulaires de droit public de l'office ; que cette note a un caractère réglementaire ; que le moyen tiré de
ce qu'elle constituerait une mesure d'ordre intérieur insusceptible de faire l'objet d'un recours pour
excès de pouvoir doit, dès lors, être écarté ;
Tout intéressé est fondé à se prévaloir, à l'encontre de l'administration, des instructions, directives et
circulaires publiées dans les conditions prévues par l'article 9 de la loi susvisée du 17 juillet 1978,
lorsqu'elles ne sont pas contraires aux lois et règlements. [...]
DOCUMENT 13 : Loi n° 78/753 du 17 juillet 1978 portant diverses mesures d'amélioration des
relations entre l'administration et le public et diverses dispositions d'ordre administratif, social et fiscal,
JORF du 18 juillet 1978 page 2851 version d’origine [...]
Art. 9. - Font l'objet d'une publication régulière :
1. Les directives, instructions, circulaires, notes et réponses ministérielles qui comportent une
interprétation du droit positif ou une description des procédures administratives ;
2. La signalisation des documents administratifs.
Un décret en Conseil d'État pris après avis de la commission d'accès aux documents administratifs
précisera les modalités d'application du présent article.
Vu la requête, enregistrée au secrétariat du Contentieux du Conseil d’État le 25 octobre 1991, présentée pour M. Mostépha
KHEROUAA et Mme Fatima KACHOUR et pour M. Satilmis BALO et Mme Leyze KIZIC ; les requérants demandent au
Conseil d’État d’annuler un jugement du 2 juillet 1991 en tant que par ce jugement le tribunal administratif de Paris a rejeté
leurs demandes tendant à l’annulation de la décision du conseil d’administration du collège Jean Jaurès de Montfermeil en
date du 28 septembre 1990, interdisant le port du "foulard islamique", et des décisions du 14 décembre 1990 par lesquelles
le conseil de discipline dudit collège a définitivement exclu leurs filles Samira KHEROUAA, Hatice et Ayse BALO de cet
établissement, ensemble les décisions du recteur de l’académie de Créteil du 11 mars 1991 confirmant lesdites décisions ;
DECIDE:
Article premier : Le jugement du tribunal administratif de Paris en date du 2 juillet 1991 est annulé en tant
qu’il rejette les conclusions de M. KHEROUAA, de Mme KACHOUR, de M. BALO et de Mme KIZIC
tendant à l’annulation de l’article 13 du règlement intérieur du collège Jean Jaurès de Montfermeil et des
décisions d’exclusion prises à l’encontre de leurs filles Samira, Hatice et Ayse.
Article 2 : L’article 13 du règlement intérieur du collège Jean Jaurès de Montfermeil dans sa rédaction
adoptée le 30 novembre 1990 et les décisions du recteur de l’académie de Créteil du 11 mars 1991
confirmant les décisions du 14 décembre 1990 par lesquelles le conseil de discipline dudit collège a
définitivement exclu Mlles Samira KHEROUAA, Hatice et Ayse BALO de cet établissement sont annulés.
Vu, enregistrée le 13 avril 1989 au secrétariat du contentieux du Conseil d'Etat, la requête présentée par M.
Michel Fauqueux, demeurant ... ; M. Fauqueux demande au Conseil d'Etat :
1°) d'annuler le jugement du 21 juin 1988 par lequel le tribunal administratif de Châlons-sur-Marne a rejeté sa demande tendant, d'une
part, à l'annulation 1°) de la décision du 22 octobre 1985 aux termes de laquelle le directeur du centre pénitentiaire de Clairvaux l'a placé
à l'isolement, 2°) de la décision de prolongation de cette mesure, 3°) des décisions de réductions de peine intervenues après cette mise à
l'isolement ; d'autre part, à ce que le tribunal ordonne qu'il soit replacé dans la situation pénale qui était la sienne avant le 22 octobre 1985
et à ce que l'Etat soit condamné à lui verser des indemnités en réparation des préjudices que le requérant dit avoir subis du fait des
décisions susmentionnées ;
2°) de faire droit aux demandes qu'il a présentées devant le tribunal administratif ;
[...]
Considérant qu'aux termes de l'article D. 171 du code de procédure pénale : "La mise à l'isolement (d'un
détenu) ne constitue pas une mesure disciplinaire. Les détenus qui en font l'objet sont soumis au régime
ordinaire de détention" ; qu'une telle mesure, qui n'a pas pour effet d'aggraver les conditions de détention,
n'est pas, par nature, susceptible d'exercer une influence sur la situation juridique de la personne qui en est
l'objet ; qu'elle constitue, ainsi, une mesure d'ordre intérieur qui n'est pas susceptible d'être déférée au juge
administratif par la voie du recours pour excès de pouvoir ; que, dès lors, M. Fauqueux n'est pas fondé à
soutenir que c'est tort que le tribunal administratif de Châlons-sur-Marne a déclaré irrecevables les
conclusions de sa demande dirigées contre la décision du directeur du centre pénitentiaire de Clairvaux qui
l'avait placé à l'isolement le 22 octobre 1985 ; que, pour le même motif et, en tout état de cause, les
conclusions tendant à l'annulation de la décision de prolonger cet isolement, prise par le directeur régional
de l'administration pénitentiaire de Dijon, doivent également être écartées ;
Considérant que les décisions par lesquelles le juge de l'application des peines accorde, refuse ou rapporte
des réductions de peine ne sont pas de celles dont la juridiction administrative est compétente pour
connaître ;
Considérant que les demandes pécuniaires de M. Fauqueux, qui n'ont pas été présentées par le ministère
d'un avocat au Conseil d'Etat et à la Cour de cassation, en dépit de la demande de régularisation qui lui a été
notifiée, ne sont pas recevables ;
Considérant qu'en dehors du cas visé à l'article 77 de la loi du 8 février 1995, qui n'est pas celui de
l'espèce, il n'appartient pas au juge administratif d'adresser des injonctions à l'administration ;
Considérant qu'il résulte de tout ce qui précède que la requête de M. Fauqueux ne peut qu'être rejetée ;
Article 1er : La requête de M. Fauqueux est rejetée.
Article 2 : La présente décision sera notifiée à M. Michel Fauqueux et au garde des sceaux, ministre de la
justice.
Vu le recours, enregistré le 26 décembre 2002 au secrétariat du contentieux du Conseil d'Etat, présenté par le GARDE DES SCEAUX,
MINISTRE DE LA JUSTICE ; le GARDE DES SCEAUX, MINISTRE DE LA JUSTICE, demande au Conseil d'Etat d'annuler l'arrêt du
5 novembre 2002 par lequel la cour administrative d'appel de Paris a annulé, d'une part, le jugement du 15 décembre 2000 par lequel le
tribunal administratif de Versailles a rejeté la requête de M. Saïd X tendant à l'annulation de la décision du 18 juin 1998 du directeur de la
maison d'arrêt de Bois d'Arcy plaçant l'intéressé à l'isolement, d'autre part, la décision en question ; [...]
Considérant qu'aux termes de l'article. D. 283-1 du code de procédure pénale, dans sa rédaction applicable
à l'espèce : Tout détenu se trouvant dans un établissement ou quartier en commun peut soit sur sa demande,
soit par mesure de précaution ou de sécurité, être placé à l'isolement./ La mise à l'isolement est ordonnée par
le chef de l'établissement qui rend compte à bref délai au directeur régional et au juge de l'application des
peines. Le chef de l'établissement fait en outre rapport à la commission de l'application des peines dès la
première réunion suivant la mise à l'isolement ou le refus opposé à la demande d'isolement du détenu./ Le
détenu peut faire parvenir au juge de l'application des peines soit directement, soit par l'intermédiaire de son
conseil, toutes observations utiles en ce qui concerne la décision prise à son égard./ Les détenus placés à
l'isolement sont signalés au médecin qui les visite dans les conditions prévues à l'article D. 375. Le médecin
émet, chaque fois qu'il l'estime utile, un avis sur l'opportunité de prolonger l'isolement ou d'y mettre fin./ La
durée de l'isolement ne peut être prolongée au-delà de trois mois sans qu'un nouveau rapport ait été fait
devant la commission de l'application des peines et sans une décision du directeur régional, prononcée après
avis du médecin ;
Considérant qu'il ressort des dispositions ci-dessus et des pièces du dossier soumises au juge du fond que
la mise à l'isolement, par sa nature même, prive la personne qui en fait l'objet de l'accès à celles des activités
sportives, culturelles, d'enseignement, de formation et de travail rémunéré qui sont proposées de façon
collective aux autres détenus ; qu'une telle mesure peut être prononcée pour une durée qui peut atteindre
trois mois et être prolongée ; que, dans ces conditions, et alors même que l'article D. 283-2 du code de
procédure pénale dispose que la mise à l'isolement ne constitue pas une mesure disciplinaire./ Les détenus
qui en font l'objet sont soumis au régime ordinaire de détention, le placement à l'isolement d'un détenu
contre son gré constitue, eu égard à l'importance de ses effets sur les conditions de détention, une décision
susceptible de faire l'objet d'un recours pour excès de pouvoir ; que dès lors, le GARDE DES SCEAUX,
MINISTRE DE LA JUSTICE n'est pas fondé à soutenir que la cour administrative d'appel aurait commis
une erreur de droit en jugeant que M. X était recevable à déférer au juge administratif, par la voie de l'excès
de pouvoir, la décision par laquelle le directeur de la maison d'arrêt de Bois d'Arcy a décidé qu'il serait mis
à l'isolement ;
Considérant que la cour n'a pas commis d'erreur de droit en jugeant que la mise à l'isolement est au nombre
des décisions qui doivent être motivées en application de l'article premier de la loi du 11 juillet 1979 ; qu'en
estimant que la décision attaquée n'était pas suffisamment motivée, la cour administrative d'appel de Paris
s'est livrée à une appréciation souveraine qui, en l'absence de dénaturation, ne peut être contestée devant le
juge de cassation ;
Considérant qu'il résulte de ce qui précède que le GARDE DES SCEAUX, MINISTRE DE LA JUSTICE
n'est pas fondé à demander l'annulation de l'arrêt attaqué ;
Considérant qu'il y a lieu, dans les circonstances de l'espèce, de condamner l'Etat à payer à M. X la somme
de 2 300 euros qu'il demande au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative ;
DECIDE:
Article 1er : Le recours du GARDE DES SCEAUX, MINISTRE DE LA JUSTICE est rejeté.
Article 2 : L'Etat versera une somme de 2 300 euros à M. X en application de l'article L. 761-1 du code de
justice administrative.
Article 3 : La présente décision sera notifiée au GARDE DES SCEAUX, MINISTRE DE LA JUSTICE et à
M. Saïd X.
DOCUMENT 19 : CE 8/03/2006, Fédération des conseils des parents d’élèves des écoles publiques,
N° 275551, Publié au recueil Lebon, 4ème et 5ème SSR
M. Martin, président, M. Henri Plagnol, rapporteur, M. Keller, commissaire du gouvernement, SCP PEIGNOT, GARREAU, avocats
Vu la requête sommaire et le mémoire complémentaire, enregistrés les 20 décembre 2004 et 21 mars 2005 au secrétariat du contentieux
du Conseil d'Etat, présentés pour la FEDERATION DES CONSEILS DE PARENTS D'ELEVES DES ECOLES PUBLIQUES ; la
FEDERATION DES CONSEILS DE PARENTS D'ELEVES DES ECOLES PUBLIQUES demande au Conseil d'Etat :
1°) d'annuler la circulaire n° 2004-176 du 19 octobre 2004 du ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la
recherche relative à l'organisation des procédures disciplinaires dans les établissements publics locaux d'enseignement ;
2°) de mettre à la charge de l'Etat la somme de 3 000 euros au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative ;
[...]
Considérant qu'aux termes des énonciations attaquées de la circulaire du 19 octobre 2004 du ministre de
l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche : S'il est utile de souligner le principe
d'individualisation de la punition ou de la sanction, il faut rappeler qu'une punition peut être infligée pour
sanctionner le comportement d'un groupe d'élèves identifiés qui, par exemple, perturbe le fonctionnement
de la classe. Par ailleurs, dans le cadre de l'autonomie pédagogique du professeur, quand les circonstances
l'exigent, celui-ci peut donner un travail supplémentaire à l'ensemble des élèves. Ce travail doit contribuer à
trouver ou retrouver des conditions sereines d'enseignement… ;
Considérant que la circonstance que la circulaire attaquée porte sur les punitions scolaires, qui sont des
mesures d'ordre intérieur, ne fait pas obstacle à ce qu'elle puisse faire l'objet d'un recours pour excès de
pouvoir ; que les dispositions attaquées ayant un caractère impératif, les conclusions tendant à leur
annulation sont recevables ;
Considérant que le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche était
compétent, au titre de son pouvoir réglementaire d'organisation du service public de l'enseignement, pour
édicter des règles relatives à l'usage des punitions scolaires ;
Considérant qu'après avoir rappelé que les punitions scolaires ont un caractère individuel et personnel, le
ministre a pu légalement prévoir, par la circulaire attaquée, afin d'assurer l'efficacité de l'enseignement,
qu'une punition peut être infligée par un professeur à un groupe d'élèves précisément identifiés qui
perturbent le bon fonctionnement de l'enseignement ou encore qu'un travail supplémentaire peut être donné
à l'ensemble des élèves d'une classe quand la perturbation s'étend à l'ensemble de la classe et qu'une telle
mesure apparaît nécessaire ; qu'ainsi, et en tout état de cause, la FEDERATION DES CONSEILS DE
PARENTS D'ELEVES DES ECOLES PUBLIQUES n'est pas fondée à soutenir que les dispositions
attaquées méconnaîtraient les articles 8 et 9 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, relatifs à
la légalité et à la proportionnalité des peines, ainsi qu'à la présomption d'innocence ;
Sur les conclusions tendant à l'application des dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice
administrative :
Considérant que ces dispositions font obstacle à ce que soit mis à la charge de l'Etat, qui n'est pas la partie
perdante dans la présente instance, le remboursement des frais exposés par la FEDERATION DES
CONSEILS DE PARENTS D'ELEVES DES ECOLES PUBLIQUES et non compris dans les dépens ;
DECIDE:
Article 1er : La requête de la FEDERATION DES CONSEILS DE PARENTS D'ELEVES DES ECOLES
PUBLIQUES est rejetée.
Article 2 : La présente décision sera notifiée à la FEDERATION DES CONSEILS DE PARENTS
D'ELEVES DES ECOLES PUBLIQUES et au ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement
supérieur et de la recherche.
Considérant que, pour déterminer si une décision relative à un changement d'affectation d'un détenu d'un
établissement pénitentiaire à un autre constitue un acte administratif susceptible de recours pour excès de
pouvoir, il y a lieu d'apprécier sa nature et l'importance de ses effets sur la situation des détenus ; qu'en se
fondant exclusivement sur l'existence et le contenu des dispositions législatives et réglementaires précitées
relatives aux changements d'affectation des détenus, pour en déduire, sans s'attacher à en apprécier la nature
et les effets, qu'une telle mesure peut être contestée par la voie du recours pour excès de pouvoir, la cour
administrative d'appel de Paris a entaché son arrêt d'une erreur de droit ;
Considérant, toutefois, qu'aux termes de l'article 719 du code de procédure pénale, dans sa rédaction alors
applicable : Les condamnés sont soumis dans les maisons d'arrêt à l'emprisonnement individuel de jour et
de nuit, et dans les établissements pour peines, à l'isolement de nuit seulement, après avoir subi
éventuellement une période d'observation en cellule./ Il ne peut être dérogé à ce principe qu'en raison de la
distribution intérieure des locaux de détention ou de leur encombrement temporaire ou des nécessités
d'organisation du travail. ; qu'en vertu de l'article 720 du même code dans sa rédaction alors applicable : Les
activités de travail et de formation professionnelle sont prises en compte pour l'appréciation des gages de
réinsertion et de bonne conduite des condamnés (...) ; qu'aux termes de l'article D. 83 du même code : Le
régime appliqué dans les maisons d'arrêt est celui de l'emprisonnement individuel de jour et de nuit (...)/
Cette règle ne fait pas obstacle, toutefois, à ce que soient organisées des activités collectives ou des activités
dirigées (...) ; qu'aux termes de l'article D. 95 du même code : Le régime des maisons centrales et des
centres de détention comporte l'isolement de nuit (...)/ Pendant la journée, les condamnés sont réunis pour le
travail et les activités physiques et sportives. Ils peuvent l'être aussi pour les besoins de l'enseignement ou
de la formation, de même que pour des activités culturelles ou de loisirs./ Le contenu de l'emploi du temps,
et notamment la part faite à ces diverses activités, doit permettre aux condamnés de conserver ou de
développer leurs aptitudes intellectuelles, psychologiques et physiques pour préparer leur réinsertion
ultérieure ; qu'aux termes de l'article D. 95-1 du même code : Sans préjudice de l'application des
dispositions de l'article D. 95 prévoyant la mise en oeuvre d'activités pendant toute la durée de l'exécution
de la peine, les condamnés bénéficient, au cours de la dernière période de l'incarcération, d'une préparation
active à leur élargissement conditionnel ou définitif, en particulier sur le plan socio-professionnel. Cette
préparation comprend, le cas échéant, un placement à l'extérieur ou au régime de semi-liberté. Elle est
effectuée soit sur place, soit après transfèrement sur un centre ou un quartier spécialisé ;
Considérant qu'il résulte de l'ensemble des dispositions législatives et réglementaires précitées que le
régime de la détention en établissement pour peines, qui constitue normalement le mode de détention des
condamnés, se caractérise, par rapport aux maisons d'arrêt, par des modalités d'incarcération différentes et,
notamment, par l'organisation d'activités orientées vers la réinsertion ultérieure des personnes concernées et
la préparation de leur élargissement ; qu'ainsi, eu égard à sa nature et à l'importance de ses effets sur la
situation des détenus, une décision de changement d'affectation d'une maison centrale, établissement pour
peines, à une maison d'arrêt constitue un acte administratif susceptible de faire l'objet d'un recours pour
excès de pouvoir et non une mesure d'ordre intérieur ; qu'il en va autrement des décisions d'affectation
consécutives à une condamnation, des décisions de changement d'affectation d'une maison d'arrêt à un
établissement pour peines ainsi que des décisions de changement d'affectation entre établissements de
même nature, sous réserve que ne soient pas en cause des libertés et des droits fondamentaux des détenus;
que ce motif, qui répond à un moyen invoqué devant le juge du fond et ne comporte aucune appréciation de
fait nouvelle en cassation, doit être substitué au motif erroné en droit retenu par l'arrêt attaqué de la cour
administrative d'appel de Paris dont il justifie légalement le dispositif ;
Considérant qu'en jugeant, pour en déduire qu'elle doit être motivée en application de l'article 1er de la loi
du 11 juillet 1979 relative à la motivation des actes administratifs, qu'une mesure de transfert d'un détenu
d'un établissement pour peines à une maison d'arrêt est, par nature, au nombre des décisions qui restreignent
l'exercice des libertés publiques ou, de manière générale, constituent une mesure de police , la cour
administrative d'appel de Paris a commis une erreur de droit ; que, toutefois, une telle mesure constitue une
décision qui impose des sujétions et doit être motivée en vertu de cette même disposition ; que ce motif, qui
répond à un moyen invoqué devant le juge du fond et ne comporte aucune appréciation de fait nouvelle en
cassation, doit être substitué au motif erroné en droit retenu par l'arrêt attaqué de la cour administrative
d'appel de Paris dont il justifie légalement le dispositif ;
Considérant qu'aux termes de l'article 24 de la loi du 12 avril 2000 relative aux droits des citoyens dans
leurs relations avec l'administration : Exception faite des cas où il est statué sur une demande, les décisions
individuelles qui doivent être motivées en application des articles 1er et 2 de la loi n° 79-587 du 11 juillet
1979 (...) n'interviennent qu'après que la personne intéressée a été mise à même de présenter des
observations écrites et, le cas échéant, sur sa demande, des observations orales (...)/ Les dispositions de
l'alinéa précédent ne sont pas applicables :/ 1° En cas d'urgence ou de circonstances exceptionnelles ;/ 2°
Lorsque leur mise en oeuvre serait de nature à compromettre l'ordre public ou la conduite des relations
internationales ;/ 3° Aux décisions pour lesquelles des dispositions législatives ont instauré une procédure
contradictoire particulière ; qu'en jugeant que la décision contestée, qui ne résulte pas d'une demande de M.
A et qui ne relève d'aucun des trois cas d'exception énoncés ci-dessus, ne pouvait être prise sans que
l'intéressé ait été mis à même de présenter des observations, la cour administrative d'appel de Paris a fait
une exacte application de ces dispositions législatives ;
Considérant que, pour juger que l'article 717 du code de procédure pénale qui prévoit l'affectation des
personnes condamnées dans des établissements pour peines avait été méconnu, la cour administrative
d'appel de Paris a retenu, d'une part, que ni le motif relatif au comportement de M. A avancé par
l'administration ni la durée de sa détention à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis ne pouvaient faire regarder
la décision litigieuse comme ayant été prise à titre provisoire et, d'autre part, que l'intéressé devait, eu égard
à la nature de la peine à laquelle il avait été condamné et à sa situation administrative au moment de la
décision attaquée, être détenu dans un établissement pour peines ; qu'ainsi, la cour, qui n'avait pas à
interpréter la disposition législative en cause en fonction des conditions pratiques de sa mise en oeuvre, en a
fait une exacte application ;
Considérant qu'il résulte de ce qui précède que le GARDE DES SCEAUX, MINISTRE DE LA JUSTICE
n'est pas fondé à demander l'annulation de l'arrêt du 19 décembre 2005 de la cour administrative d'appel de
Paris ; qu'il y a lieu, dans les circonstances de l'espèce, de mettre à la charge de l'Etat le versement à M. A
de la somme de 3 000 euros qu'il demande en application des dispositions de l'article L. 761-1 du code de
justice administrative ;
DECIDE:
Article 1er : Le recours du GARDE DES SCEAUX, MINISTRE DE LA JUSTICE est rejeté.
Article 2 : L'Etat versera à M. A la somme de 3 000 euros en application des dispositions de l'article L. 761-
1 du code de justice administrative.
Article 3 : La présente décision sera notifiée au GARDE DES SCEAUX, MINISTRE DE LA JUSTICE et à
M. Miloud A.
DOCUMENT 21 : Décret n° 2008-1281 du 8 décembre 2008 relatif aux conditions de publication des
instructions et circulaires
NOR: PRMX0829186D
Version consolidée au 30 avril 2009
Le Premier ministre,
Vu la Constitution, notamment son article 37,
Décrète :
Article 1
Les circulaires et instructions adressées par les ministres aux services et établissements de l’Etat sont tenues à la
disposition du public sur un site internet relevant du Premier ministre. Elles sont classées et répertoriées de
manière à faciliter leur consultation.
Une circulaire ou une instruction qui ne figure pas sur le site mentionné au précédent alinéa n’est pas applicable.
Les services ne peuvent en aucun cas s’en prévaloir à l’égard des administrés.
Cette publicité se fait sans préjudice des autres formes de publication éventuellement applicables à ces actes.
Article 2
Modifié par Décret n°2009-471 du 28 avril 2009 - art. 1
Article 3
Le présent décret sera publié au Journal officiel de la République française.
François Fillon
DOCUMENT 22 : Résumés des décisions CE, Section, 25 septembre 2015, Mme Bourjolly et CE,
Section, 25 septembre 2015, Mme Bourjolly
Les mesures prises à l'égard d'agents publics qui, compte tenu de leurs effets, ne peuvent être regardées
comme leur faisant grief, constituent de simples mesures d'ordre intérieur insusceptibles de recours. Il
en va ainsi des mesures qui, tout en modifiant leur affectation ou les tâches qu'ils ont à accomplir, ne
portent pas atteinte aux droits et prérogatives qu'ils tiennent de leur statut ou à l'exercice de leurs droits
et libertés fondamentaux, ni n'emportent perte de responsabilités ou de rémunération. Le recours contre
une telle mesure, à moins qu'elle ne traduise une discrimination , est irrecevable, alors même que la
mesure de changement d'affectation aurait été prise pour des motifs tenant au comportement de l'agent
public concerné
Mme B., professeure des universités - praticienne hospitalière s'est vue retirer sa responsabilité de
référent de l'unité d'activité médicale clinique d'odontologie pédiatrique par son supérieur hiérarchique
par une décision du 14 juin 2010. Elle a fait un recours hiérarchique en annulation, puis un recours
contentieux. Le tribunal administratif a rejeté son recours pour irrecevabilité au motif que la décision
attaquée était une mesure d'ordre intérieur, en se fondant uniquement sur le fait que la décision en cause
n'avait pas modifié sa rémunération, ni porté atteinte à son statut de professeur des universités-praticien
hospitalier, ni porté aucune atteinte à ses perspectives de carrière ou à une garantie attachée au
déroulement de celle-ci, sans examiner si la décision en cause avait pour conséquence la diminution de
ses responsabilités.
Elle a fait appel de ce jugement devant la cour administrative d'appel de Douai, qui a transmis la
requête au Conseil d'État en application de l'article R. 351-2 du code de justice administrative.
Le Conseil d'État annule le jugement du tribunal administratif de Lille pour erreur de droit au motif que
l'examen porté par les juges du fond était insufisant. La diminution des attributions et des
responsabilités de la requérante est un élément qui suffisait à regarder la décision attaquée comme lui
faisant grief. L'affaire est renvoyée devant le tribunal administratif de Lille.