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19/02/1986 | MADAGASCAR | N°16/85-ADM
Texte (pseudonymisé)
Vu l'ordonnance n° 60-048 du 22 juin 1960 fixant la procédure à suivre devant la Chambre Administrative de la Cour
Suprême
modifiée par l'ordonnance n° 62-073 du 29 septembre 1962 ;
Vu les dispositions de l'article 02.02.04 du Code de Général des Impôts annexé à la loi n° 00.005 du 22 décembre 1977
portant loi des Finances
pour 1978 ;
Vu la loi n° 61-013 du 19 juillet 1961 portant création de la Cour Suprême modifiée par l'ordonnance n° 62-091 du 1er
octobre 1962 et par la
loi n° 65-016 du 16 décembre 1965 ;
Vu la requête présentée par le sieur A Ad, ex-Président du Comité Exécutif du Fokontany de Aa Ab, y demeurant au
lot A-1, et ayant pour Conseil Maître RAKOTOMANGA Georges, Avocat, ladite requête enregistrée au greffe de la
Chambre Administrative de la Cour
Suprême le 4 mars 1985 sous le n°16/85-ADM et tendant à ce qu'il plaise à la Cour annuler le décret n°84-395 du 13
novembre 1984 portant
description du requérant de ses fonctions ;
Vu l'acte attaqué ;
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Après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Considérant que le sieur A Ad, ex-Président du Comité Exécutif du Fokontany de Aa Ab sollicite l'annulation du
décret n°84-395 du 13 novembre 1984 portant destitution du requérant des ses fonctions ;
Considérant que les moyens présentés par le requérant sont :
1°/ - Insuffisance de motifs de la décision ;
2°/ - Erreur de droit pour prolongation illégale de la suspension et mise en action d'une autre sanction pour les
mêmes fautes ;
3°/ - Violation de la volonté populaire, donc, violation de la loi,
4°/ - Rapport d'inspection subjectif ;
5°/ - Violation des droits de la défense ;
6°/ - Incompétence de l'auteur de l'acte ;
Sur le premier et le quatrième moyens réunis :
Considérant que le sieur A expose qu'il y a insuffisance de motifs puisque le décret attaqué fait allusion à des fautes "
reprochées " et non " prouvées " et que le rapport d'inspection est manifestement subjectif car l'Inspecteur donne son
jugement tout au long du
rapport et l'a imposé à l'Administration qui s'est alignée sur les motifs invoqués par les plaintes des élus AREMA
incluses dans le rapport
alors surtout que ces motifs s'avéraient vagues ;
Mais considérant que le rapport d'inspection n°09/83/-MI/SGI/INSP.CF. du 8 septembre 1983 qui est à l'origine de la
sanction prise contient des
faits matériels précis prouvant certaines irrégularités commises par le requérant dans l'exercice de ses fonctions ; que
ces faits ont même été
mis à la connaissance de ce dernier sans qu'il ait pu fournir des explications valables ; qu'ainsi, des deux moyens
manquent en fait et doivent
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être rejetés ;
Sur le deuxième moyen ; La jurisprudence francophone des Cours suprêmes
Considérant que le requérant soutient qu'il y a une prolongation illégale de l'arrêté de suspension prévue pour six
mois qui aurait dû alors
prendre fin le 4 novembre 1984 alors que le décret attaqué n' été pris que le 15 décembre 1984 et que deux sanctions
ont été prises pour les
mêmes fautes reprochées ;
Mais considérant que, d'une part, la suspension n'est pas une sanction mais une simple mesure provisoire que
l'Administration prend en vue
d'une sanction ; que, dès lors, seule la destitution constitue la sanction prise à l'égard de l'intéressé ; que d'autre part,
il est de
jurisprudence constante que le fait par l'Administration de ne pas prendre une décision au bout des six mois durée de
la suspension, n'influe
en rien sur la légalité de ladite décision ; que ce moyen doit e ne peut davantage être accueilli ;
Sur le troisième moyen :
Considérant que le requérant considère que en violant la volonté populaire puisque l'Assemblée Générale du
Fokontany n'a estimé devoir prendre
aucune sanction contre lui, l'Administration a commis une violation de la loi ;
Mais considérant que, devant les fautes graves qui lui sont reprochées l'inertie du Fokonolona ne saurait empêcher
l'Administration de prendre
les mesures qui lui semblent adéquates ; qu'il ne peut alors y avoir de violation de la loi mais au contraire une juste
application des textes
en vigueur ;
Sur le cinquième moyen ;
Considérant que ce qui concerne les droits de la défense, il ressort du rapport d'inspection précité et des divers
éléments du dossier que le
requérant a pu s'expliquer sur le fait qui lui sont reprochés ; et que ses reprises sont mêmes consignées dans ledit
rapport ; que dès lors,
les droits de la défense ont bien été respectés ;
Sur le sixième moyen :
Considérant que le requérant soulève l'incompétence du Pouvoir central pour se livrer à un contrôle de tutelle sur un
Président du Comité
Exécutif d'une Collectivité décentralisée et prendre ainsi la sanction de destitution contre lui ; étant donné que les faits
qui lui sont
reprochés ne concernent que ses actes en tant que représentant du Fokontany et non en tant que représentant de
l'Etat ;
Considérant, que l'ordonnance n°76-044 en date du 27 décembre 1976 fixant les règles relatives à l'organisation, au
fonctionnement et aux
attributions des Collectivités décentralisées stipule en son article 16 nouveau : " le Comité Exécutif est le représentant
du Pouvoir Central
(Pouvoir National Révolutionnaire) dans sa circonscription. Il fait exécuter les directives et décisions émanant du
Gouvernement .
" A ce titre, le comité exécutif est représenté par son président qui est soumis à l'autorité hiérarchique du Pouvoir
Central, lequel jouit du
pouvoir de sanction à son égard. Les sanctions peuvent être soit un avertissement, soit une suspension qui peut aller
jusqu'à la destitution ¿ "
Considérant qu'il ressort de ces dispositions que le Président du Comité exécutif d'une collectivité décentralisée est
soumis à l'autorité
hiérarchique du Pouvoir central en tant que représentant dudit Pouvoir ; qu'il peut dès lors faire l'objet d'un
hiérarchique ;
Considérant, d'une part, que le décret n°77-413 en date du 26 novembre 1977 fixant les attributions des présidents
des Comités Exécutifs des
Collectivités décentralisées en tant que représentants de Pouvoir National Révolutionnaires dispose en son article 4
chapitre IV : " dans sa
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Parties
Demandeurs : RAKOTOARIMANANA Jerôme
Défendeurs : ETAT MALAGASY
Références :
Origine de la décision
Pays : Madagascar
Juridiction : Cour suprême
Formation : Chambre administrative
Date de la décision : 19/02/1986
Date de l'import : 22/11/2019
Numérotation
Numéro d'arrêt : 16/85-ADM
Numéro NOR : 176275
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