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26/04/2023 13:54 Madagascar, Cour suprême, Chambre administrative, 16 septembre 1997, 114/93-ADM

La jurisprudence francophone des Cours suprêmes

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16/09/1997 | MADAGASCAR | N°114/93-ADM

| Madagascar, Cour suprême, Chambre administrative,


16 septembre 1997, 114/93-ADM

Texte (pseudonymisé)

Vu l'ordonnance n° 60-048 du 22 Juin 1960 fixant la procédure à suivre devant la Chambre Administrative de la Cour
Suprême
modifiée par l'ordonnance n° 62-073 du 29 Septembre 1962 ;
Vu les dispositions de l'article 02.02.04 du Code Général des Impôts annexé à la Loi n° 00-005 du 22 Décembre 1977
portant Loi des Finances
pour 1978 ;
Vu la loi n° 61-013 du 19 Juillet 1961 portant création de la Cour Suprême modifiée par l'ordonnance n° 62.091 du 1er
Octobre 1962 et par la
loi n° 65-016 du 16 Décembre 1965 ;
Vu la requête présentée par le Capitaine de Ab A Aa, demeurant au logement 15, Cité des Travaux Publics, Alarobia -
Amboniloha - Antananarivo, ladite requête enregistrée le 31 Décembre 1993 au greffe de la Chambre Administrative
de la Cour Suprême sous le n°
114/93-ADM et tendant à ce qu'il plaise à la Cour :
1°) Annuler la décision n° 1486/MFA/SG/DAMI/SL$SC du 30 Septembre 1993 portant refus de sa demande de révision
de situation administrative avec
reconstitution de carrière ;
2°) le renvoyer devant l'Administration pour la révision de sa situation administrative et financière ;
....................
Après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Considérant qu'en Février 1978, le Capitaine de Ab A Aa, lieutnant de vaisseau à l'époque, avait été inculpé de
soustraction frauduleuse de matériels à bord d'un navire dénommé « ORIENT LONDON » ce qui lui avait valu 45 jours
d'arrêt de rigueur suivant
décision du Chef de l'Etat-Major en date du 20 Juillet 1978 ;
Considérant que, par requête enregistrée le 31 Décembre 1993, l'intéressé sollicite de la Cour :
1°)- l'annulation de la lettre n° 1486/MFA/SG/DAMI/SL$SG du 30 Septembre 1993 portant refus de sa demande de
révision de situation
administrative avec reconstitution de carrière ;
2°)- son renvoi devant l'Administration militaire pour la révision de sa situation administrative et financière
Qu'au soutien de sa requête, il invoque le caractère abusif de son omission des tableaux d'avancement de l'année
1993 compte-tenu des notes à
lui attribuées et de l'inexistence de sanction prise à son encontre, la violation du principe d'égalité de traitement, ainsi
que le bénéfice du
non lieu à la suite de l'affaire « ORIENT LONDON » ;
Considérant que pour sa défense au fond, l'Etat Malagasy soutient que :
- le requérant a été sanctionné en vertu du principe de l'indépendance des procédures disciplinaires et conformément
aux dispositions du décret
du 1er Avril 1933 rendu applicable à l'Armée Malgache sous forme TTA/42 ;
- malgré l'existence de cette sanction, l'intéressé a toujours pu bénéficier de la promotion aux grades supérieurs ;
- que la sanction préscrite ne figure plus dans son dossier en application des dispositions des articles 6 et 7 de
l'ordonnance n° 89-010 du 9
Mai 1989 portant amnistie
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- qu'il n'y a pas eu violation du principe d'égalité de traitement en ce que la notation à l'EMGA était modèle de BIN
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l'Administration civile ;
- que l'intéressé a été bel et bien inscrit au tableau d'avancement pour l'année 1993 ; que s'il n'a pas été promu c'est
que la promotion aux
grades supérieurs s'effectue essentiellement au choix ;
Sur la légalité de l'acte litigieux :
Considérant qu'il résulte de l'examen des pièces du dossier que l'inscription au tableau d'avancement et la promotion
de grade sont établies
dans une seule et unique décision pour les militaires ; que cette unicité de décision indique qu'il ne peut pas y avoir
d'inscription au
tableau d'avancement si la promotion elle même n'est pas envisagée d'avance ;
qu'il se trouve ainsi que, contrairement aux allégations de l'Etat Malagasy, le requérant n'a pas été inscrit au tableau
d'avancement au titre
de l'année 1993 puisque sa promotion n'a pas été prévue par l'Administration pour l'année en question ;
Considérant, par ailleurs que concernant la non conformité des modèles de bulletin individuel de notes (BIN), il
appartient à l'Administration
elle-même de fournir les modèles appropriés à la situation de ses agents ;
qu'en conséquence, le requérant ne doit pas supporter les conséquences de la non conformité desdits modèles ;
Considérant en tout état de cause que, selon les observations même de l'Etat Malagasy, la sanction disciplinaire prise à
l'encontre du
requérant en 1978, a été amnistiée par application de l'ordonnance n° 89-010 du 9 Mai 1989 laquelle, en son article 14
précise qu' «il est
interdit à quiconque de rappeler ou de laisser subsister sous quelque forme que ce soit dans un dossier judiciaire ou
de police ou tout autre
document les condamnations, les peines disciplinaires et déchéances éffacées par l'amnistie », que cependant, il
ressort de l'examen de l'acte
contesté que, pour motiver son refus à la demande de révision formulée par le requérant concernant son avancement
au titre de l'année 1993,
l'Administration s'est référé à la lettre n° 111/MINDEF du 8 Juillet 1987 qui fait allusion à l'affaire « ORIENT LONDON »
et invoque
l'existence de faute et de sanction ainsi que l'avancement au choix que, dans ces conditions, en insistant sur lesdites
faute et sanction
subies par le requérant dans l'affaire « ORIENT LONDON », l'Administration a violé les dispositions de l'article 14 de
l'ordonnance n° 89-010
sus-évoquée ;
Considérant que, de ce qui précède, l'acte attaqué est entaché d'irrégularités et encourt par conséquent l'annulation
sans qu'il soit besoin
d'examiner les autres moyens soulevés dans la requête,
qu'il y a lieu de renvoyer le requérant devant l'Administration aux fins de révision de sa situation administrative et
financière au titre de
l'année 1993 ;
PAR CES MOTIFS,
Décide :
Article premier : La lettre n° 1486/MFA/SG/DAMI/SL$SG du 30 Septembre 1993 du Ministre chargé des Forces Armées
est annulée ;
Article 2 : Le requérant est renvoyé devant l'Administration aux fins de révision de sa situation administrative et
financière au titre de
l'année 1993 ;
Article 3 : Les dépens sont mis à la charge de l'Etat Malagasy ;
Article 4 : Expédition du présent arrêt sera transmise à Messieurs le Ministre des Forces Armées, le Directeur de la
Législation et du
Contentieux et au requérant ;

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Parties
Demandeurs : RAZAFINDRALEVA Allain
Défendeurs : ETAT MALAGASY

Références :

Origine de la décision
Pays : Madagascar
Juridiction : Cour suprême
Formation : Chambre administrative
Date de la décision : 16/09/1997
Date de l'import : 22/11/2019

Numérotation
Numéro d'arrêt : 114/93-ADM
Numéro NOR : 175811
Identifiant URN:LEX : urn:lex;mg;cour.supreme;arret;1997-09-16;114.93.adm

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