UIPA ANNEE : 2023-2024

Faculté de Droit et Sciences Politiques

LICENCE EN DROIT TROISIEME ANNEE/

TRAVAUX DIRIGES DE DROIT JUDICIAIRE PRIVE

SEMESTRE 1
Chargé de cours : Professeur KRAGBE Gilles, Maître de Conférences

THEME 1 : Les principes fondamentaux du Droit judiciaire privé

I-CONTROLE DE CONNAISSANCES

1-Après avoir relaté l’historique du principe de la séparation des pouvoirs, donnez-en la

signification.

2-Quelles sont les garanties d’indépendance du juge en Droit judiciaire privé ivoirien ?

3- A quelles conditions un justiciable peut-il bénéficier de l’assistance judiciaire ?

4-L’Etat a-t-il toujours le monopole de la justice ? Justifiez votre réponse

5- L’article 4 alinéa 1 de la loi n°2016-886 du 08 novembre 2016 portant Constitution de la

République de Côte d’Ivoire consacrant le principe de l’égalité des justiciables dispose que
« tous les ivoiriens naissent et demeurent libres et égaux en droit ». Quelles sont les
conséquences de ce principe en Droit judiciaire privé ?

6-Donnez le sens du principe du contradictoire.

II-COMMENTAIRE D’ARTICLE

Commentez l’article 138 Alinéa 1 du code de procédure civile, commerciale et administrative

« Hors les cas prévus par la loi, les débats sont publics à moins que le tribunal ne décide le huis
clos, soit d’office, soit à la demande du ministère public ou de l’une des parties, pour
sauvegarder l’ordre public, les bonnes mœurs ou l’inviolabilité des secrets de famille. »

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SEMESTRE 1
Chargé de cours : Professeur KRAGBE Gilles, Maître de Conférences

THEME 2 : Les demandes en justice et les moyens de défense

I. Contrôle de connaissances

1. Définissez la demande en justice et précisez-en les conditions de recevabilité

2. Distinguez les différents types de demande en justice

3. Donnez la définition du moyen de défense

4. Citez et expliquez les différents types de moyen de défense

II. Cas pratique

Après avoir défini et donné leurs différents titulaires, qualifiez les différentes demandes en
justice et moyens de défense, le cas échéant, dont il est question dans le cas suivant :

Krikata est propriétaire d’un immeuble sis à Bouaké. Il a loué l’un des studios dudit immeuble
à Adjassaye. Trois mois seulement après la signature contrat, Krikata saisit le tribunal de
première instance de Bouaké afin d’obtenir la résiliation du contrat de bail pour non-paiement
de loyer. Quelques jours plus tard, estimant qu’Adjassaye prend un malin plaisir à dégrader le
studio par esprit de vengeance, Krikata se rend à nouveau au tribunal à l’effet de demander, en
plus de la résiliation du contrat, des dommages-intérêts pour réparer les dégâts causés par le
locataire indélicat dans les lieux loués. De son côté, Adjassaye soutient qu’il a payé toutes les
échéances du loyer et réclame à son tour le remboursement des dépenses qu’il aurait effectué
afin de rendre le studio « vivable ».

Revenant du Tribunal, Krikata est victime d’un accident de la route qui fait plusieurs autres
victimes. Il assigne Somouton, l’auteur de l’accident, en réparation du préjudice qu’il aurait
subi. Au cours de l’instance, Mlle Nafaya, une autre victime, intervient pour obtenir également
réparation.

Somouton appelle en garantie son assureur, la société Ladoubleuz, et appelle les assureurs de
Krikata et Nafaya en intervention pour éviter toute discussion ultérieure. Ayant appris tout cela,
une association de défense des victimes de la route, légalement habilitée, décide d’intervenir
pour soutenir les prétentions des deux victimes.

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THEME 3 : La compétence d’attribution

I-CONTRÔLE DE CONNAISSANCES

1-Faites la distinction entre les juridictions de droit commun et les juridictions d’exception.

2-Dans quels cas le tribunal de première instance statue seulement en premier ressort en matière
civile ?

3-Déterminez la compétence d’attribution du tribunal du commerce et celle du tribunal du

travail.

4-Quel est le domaine de compétence de la juridiction présidentielle et le juge de la mise en

état ?

5- Déterminez la compétence d’attribution de la cour de cassation, du conseil d’Etat, de la cour

de compte et de la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage (CCJA).

6-Dans le cadre des nouvelles réformes judiciaires, à quelles compétences se réduit la cour
suprême ? Justifiez votre réponse.

II-COMMENTAIRE D’ARTICLE

Commentez l’article 6 code de procédure civile, commerciale et administrative

« Les juridictions de première instance statuent :

1° en toutes matières et en premier ressort, sur toutes les demandes dont l’intérêt du litige est
supérieur à 500 000 F ou est indéterminé, ainsi que sur celles relatives à l’état des personnes,
celles mettant en cause une personne publique et celles statuant sue la compétence;

2° en matière civile et commerciale en premier et dernier ressort, sur toutes les demandes dont
l’intérêt du litige n’excède pas 500 000 Francs ».

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THEME 4 : La compétence territoriale

I- CONTROLE DE CONNAISSANCES
1- Les règles de compétence territoriale sont- elles d’ordre public ? Justifiez votre réponse.
2- Quel est le tribunal territorialement compétent en matière de contentieux du travail ?
3- Exposez les règles de compétence en matière administrative et fiscale.
4- Le tribunal de commerce d’Abidjan est-t-il compètent sur tout le territoire de la
république ? Justifiez votre réponse.

II- CAS PRATIQUES

CAS n° 1
La Société C dont le siège social se trouve à Bouaké est débitrice envers la Banque pour le
Développement de la Côte d’ivoire (BDCI) elle-même ayant son siège social à Bouaké, d'une
somme de 15000000 francs en principal. Celle-ci a obtenu des garanties sous forme de
cautions. Ainsi, par acte sous seing privé, M. DIOUF a donné à la Banque sa caution
personnelle, solidaire et indivisible, pour le remboursement des sommes susceptibles d'être
dues par la Société C à la BDCI, à concurrence de 5.000.000 de francs. M. TRAORE, a fait de
même pour une somme totale de 5 millions, par acte sous seing privé du 21 Janvier 2016. La
S.A. des Almadies a fait de même pour 5 millions par acte sous seing privédu 23 Janvier 2016.
Les trois cautions précitées ont fourni des renseignements sur leur domicile, situé ailleurs qu'à
Bouaké, à savoir Dakar, Daloa, et Paris.
Quelques années plus tard, une correspondance s'engageait entre la Banque et la Société C. à
l'occasion de laquelle le banquier soulignait l'accroissement du passif et demandait un plan de
redressement; celui-ci était proposé par le président de la société C. Concomitamment au
déroulement de ces tractations, la BDCI informait, les cautions du passif de la Société C, et
que, faute par celle-ci de respecter un plan d'amortissement approprié, elle se verrait contrainte
de leur demander l'exécution de leur engagement. Ainsi, la BDCI mettait les cautions en
demeure par exploit d'huissier aux domiciles précisés par les cautions dans chacune des
conventions ; la Société C, débiteur principal, ainsi que les trois cautions.

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Ces mises en demeure étant restées infructueuses, la BDCI assigne par exploit d’huissier le
débiteur principal et les cautions devant le tribunal de Bouaké. Le tribunal de première instance
de Bouaké prononce un jugement à l’ encontre de tous les défendeurs, les condamnant par
défaut à payer à la BDCI la somme de 15000000 francs en principal.
Les cautions font observer que le tribunal de Bouaké n’est pas compétent pour les juger en
raison du fait qu’elles ont toutes leur domicile et siège social hors de Bouaké.
Le tribunal saisi par la demanderesse pouvait-il connaître du litige? Justifier votre réponse.
CAS n°2

Monsieur Konan et Mademoiselle Carine ont célébré leur mariage le 14 février 2006 à l’hôtel
de ville du Yamoussoukro. Quelques mois après leur union les époux Konan s’envolent pour la
ville de Paris. De cette union naissent deux enfants qui résident avec leur mère, dans un
appartenant situé à l’avenu de l’opéra avec l’accord de son mari ou tout au moins sans que
celui-ci s’y soit opposé. Ce dernier partageant des activités entre Paris et la Côte d’ivoire où il
exploite des plantations, était le plus souvent en Côte d’ivoire pour la gestion de ses activités et
venait de temps à autre retrouver sa petite famille, lorsque ses affaires l'appelaient en France.

Monsieur Konan rencontre dans l’exercice de ses activités la jeune et sublime Syntiche Kouassi
dont les rondeurs ne laissent aucun homme indifférent. Tombant sous le charme de cette
dernière, il décide d’entretenir une relation amoureuse avec elle. Pour ce faire, il achète un
appartenant à la riviera 3 où il réside et entretient la jeune Syntiche depuis plus de 3ans.
Informée de cette relation extra conjugale, dame Konan décide d’intenter une action en divorce.
Elle saisit alors le tribunal de grande instance de Paris à cette fin. Monsieur Konan conteste
quant à lui la compétence territoriale de cette juridiction au motif qu’il réside à Abidjan et ne
pouvait être attrait devant le tribunal de grande instance de Paris.

Qu’en pensez-vous ?

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THEME 5 : Les actes et les délais de procédure

I- CONTRÔLE DE CONNAISSANCES

1) Qu’est-ce qu’un acte de procédure ?

2) Que signifie la théorie des équipollents en matière de procédure ?

3) Quelle distinction faites-vous entre notification et signification d’un acte de procédure ?

4) Le jour où se produit l’évènement qui entraîne le calcul du délai appelé le « dies a quo
» est-il ou non compris dans le délai de procédure ?

5) Quelle est l’incidence des jours fériés ou jours non ouvrables sur la computation des
délais de procédure ?

6) La distance a-t-elle un impact sur les délais de procédure ? justifiez votre réponse.

7) Le non-respect des délais de procédure entraine l’inopposabilité ? justifiez votre

réponse.

II- CAS PRATIQUE

Résidents de la Cite les arcades 2 du quartier Kennedy, Monsieur GERETOU et son épouse
Sophia, sont allés en vacances à Dubaï en compagnie de leurs trois enfants, laissant leur grande
villa inoccupée. Entretemps, un nouveau voisin, monsieur GROSSOU, arrivé dans leur cité, a
procédé à des réfections sur sa villa afin de l’adapter au mieux à ses besoins. A cet effet, ce
dernier a démoli le mur mitoyen de la famille GERETOU, laquelle découvre à son retour de
voyage le sinistre à elle causé par les travaux entrepris du fait de son nouveau voisin.

Très en colère et devant l’intransigeance de GROSSOU qui se croit tout permis, et sur conseil
de son frère LAICEPAFAIR, monsieur GERETOU décide d’initier une action en justice afin
d’obtenir réparation du dommage matériel, à lui causé.

Il vient vous voir en tant que juriste afin de savoir par quel acte de procédure il peut porter le
litige devant les juridictions compétentes. Par la même occasion, et mu par le désire de réduire

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au maximum les charges que pourraient occasionner un tel procès, il se demande si, dans un tel
cas de figure, son cousin KOUAGNIN, huissier de son état, ayant ses charges à Daloa, serait
habilité à produire et servir lesdits actes.

Le 20 mars 2018, opérant un rangement de son bureau, GERETOU se rend compte qu’on lui
avait servi trois semaines auparavant, un jugement rendu par défaut le condamnant à payer la
somme de 5 000 000 de FCFA pour facture impayée assortie d’un montant de 500 000 francs
CFA au titre des dommages intérêts. Intrigué par le contenu d’une telle décision, il entend
réagir.

Il se demande s’il dispose encore de temps nécessaire pour exercer un recours contre une telle
décision surtout qu’il ne réside pas permanemment à Toumodi, ville dans laquelle il se rend de
temps à autre pour ses affaires.

Il s’interroge également sur les conséquences qu’il pourrait supporter s’il ne disposait plus de
temps nécessaire afin d’exprimer valablement son opposition aux conclusions dudit jugement.