TD N°2 L’ORGANISATION JUDICIAIRE

La loi exige pour tous litiges < 5 000 € de passer par un règlement à l’amiable avant toutes poursuites
judiciaires.

I L’ORGANISATION DE LA JUSTICE

La justice a pour mission de veiller au respect des lois pour garantir les droits de chacun.

En France, la justice se compose de deux ordres de juridiction :

Application N°1
1) Identifiez les deux ordres de juridictions :

- Ordre judiciaire
- Ordre administratif

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 2) Quels litiges règlent-ils ?

Les juridictions de l’ordre judiciaire règlent les litiges opposant les citoyens entre eux (particuliers,
commerçants, salariés/employeurs) et sanctionnent les auteurs des infractions aux lois pénales.

Les juridictions de l’ordre administratif jugent les litiges opposants un citoyen à l’Etat, à une
collectivité locale ou un organisme de service public.

Les tribunaux de 1er degré et 2nd degré de juridiction :

S’ils jugent un litige pour la toute première fois, les tribunaux sont du premier degré.

Quand les tribunaux jugent un litige déjà jugé par un tribunal du premier degré, on dit qu’ils
appartiennent au second degré de juridiction. C’est le cas des cours d’appel.

La Cour de cassation ne constitue pas un troisième degré de juridiction (voir la suite du cours : les
voies de recours)

Les décisions rendues par les tribunaux :

En matière civile, les tribunaux rendent différents types de décision.

Les juridictions du premier degré rendent des jugements.

La Cour d’appel ou Cour de Cassation rendent des arrêts.

Application N°2
Identifiez les tribunaux du premier degré.

- Tribunal judicaire
- Conseil de prud’hommes
- Tribunal de commerce
- Tribunal de police (contraventions)
- Tribunal correctionnel (délits)
- Cour d’assises (crimes)
- Tribunal administratif

Application N°3
De quelles(s)manière(s) choisit-on un tribunal ?

On choisit un tribunal en fonction des règles de compétence d’attribution et règles de compétence

territoriale.

Règles de compétence Elles attribuent un litige à une juridiction en fonction de sa nature, et de

d’attribution son degré de juridiction
Règles de compétence Elles fixent parmi tous les tribunaux de France le lieu où l’affaire sera
territoriale jugée. Principe de tribunal compétent est celui du domicile du défendeur.

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Application N°4
En quoi diffère la composition du tribunal de commerce et du conseil de prud’hommes de celle des
autres tribunaux ?

o Tribunal de commerce : ce ne sont pas des agistrats professionnels. Ce sont des

commerçants ou des dirigeants de société.

Ils sont élus par leurs pairs (leurs semblables)

- Juges consulaires : ils sont bénévoles.

o Conseil des prud’hommes : une juridiction paritaire (en nombre égal) composé de
salariés et d’employeurs en nombre égal. Ce ne sont pas des magistrats
professionnels.

Application N°5
1) Expliquer la notion d’acte mixte et déterminer la compétence du tribunal.

L’acte est dit « mixte » lorsqu’il présente un caractère civil pour l’une des parties et un caractère
commercial pour l’autre.

Exemple : un prêt consenti par une banque à un particulier.

Choix du tribunal pour les litiges relatifs à un acte mixte supérieur à 5000 euros :

-> Si le demandeur est le particulier, il a le choix entre le tribunal judicaire et le tribunal de

commerce.

-> Si le demandeur est le commerçant, il doit opter pour le tribunal judiciaire.

2) Si une personne se porte partie civile, que cela lui permet-elle ? A quelle condition peut-elle se
porter partie civile ?

Cela permet à la victime de percevoir des dommages intérêts dans un procès pénal et d’avoir accès à
tous les éléments du dossier.

Condition : la victime doit avoir subi un préjudice corporel, matériel, esthétique, moral, écologique,
etc.

Cela évite d’avoir deux procédures : l’une au pénal, et l’autre au civil.

3) Définir la notion de « référé ». Le litige est-il réglé de façon définitive ? Comment s’appelle la
décision du tribunal ?

C’est une procédure d’urgence qui permet d’obtenir une décision de justice rapidement. Le jugement
n’est pas définitif.

La décision rendue en référé s’appelle une ordonnance de référé.

Ex : pendant le confinement, les magasins de jouets et les librairies ont fait un référé pour obtenir
la

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Application N°6
Déterminez le tribunal compétent dans les cas suivants :

1) Litige entre un salarié et son employeur à propos du paiement d’heures supplémentaires.

Conseil des prud’hommes
2) Litige entre deux associés d’une SARL. Tribunal de commerce
3) Litige de M. Hervez avec la société Sofinco à propos d’un crédit à la consommation de
6 000€. Tribunal de commerce/judiciare
4) Litige entre deux époux à propos d’une pension alimentaire. Tribunal judicaire
5) Liliane Bettencourt, à la tête d’un patrimoine très important, a été placée sous un régime de
curatelle à l’âge de 89 ans. Tribunal judiciaire
6) Gaston Lemaire utilise, en été, tous les dimanches sa tondeuse entre 7 h et 8 h du matin,
alors que cela est interdit. Son voisin veut l’assigner en justice. Règlement à
l’amiable/Tribunal judiciaire
7) Litige entre deux fournisseurs. Tribunal de commerce
8) Un commerçant refuse de reprendre ou d’échanger un canapé non conforme à la commande
du client. Tribunal judiciaire/commerce
9) Vol d’une voiture. Tribunal correctionnel (délit)
10) La société Au bonheur des Dames a commandé des manteaux à la société Dumont pour un
montant de 22 000 euros. Elle a payé un acompte de 30 % à la commande. Malgré de
nombreuses relances, la marchandise n’a toujours pas été livrée. Tribunal de commerce
11) Tefal assigne en justice la société Joja pour contrefaçon. Tribunal de correctionnel
12) Un salarié vole le portefeuille d’un collègue dans une salle de repos de l’entreprise. Tribunal
correctionnel
13) M. Caravelle a commis un excès de vitesse provoquant la chute d’un piéton. Ce dernier est
gravement blessé. M. Caravelle a déclaré qu’il devait être à l’heure pour assister à la réunion
organisée par son employeur. Tribunal correctionnel
14) Désaccord à propos de non-délivrance d’un permis de construire. Tribunal administratif
15) Kevin, en désaccord avec la limitation de vitesse à 80 km/h, recouvre d’un sac poubelle un
radar. Tribunal correctionnel
16) Utilisation de l’image d’un acteur décédé pour l’élaboration d’un spot publicitaire. Les
héritiers réclament 9 000 euros de dommages intérêts. Tribunal judiciaire
17) Jonathan, étudiant de 1ere année blesse gravement Adrien, étudiant de 2 e année pour
donner suite à un différend. Tribunal correctionnel
18) Les avocats de Laura Smet et de David Hallyday demandent le gel des avoirs de Johnny
Hallyday et un droit de regard sur son album posthume. Tribunal judicaire par voie de référé
19) M. Thomassin a acheté un terrain à un particulier pour une valeur de 110 000 euros pour y
faire construire une maison, mais le terrain n’est pas constructible. Il souhaite annuler la
vente. Tribunal judiciaire
20) Mme Faget a vendu un robot ménager magimix au prix de 1 200 euros (prix neuf 1400 euros)
à une de ses collègues. Cette dernière lui a réglé 600 euros et ne lui règle pas le solde.
L’amiable

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II LES VOIES DE RECOURS : L’APPEL ET LE POURVOI EN CASSATION.

Application N°7
Dans un arrêt rendu le 5 juin 2010, la Cour d’appel de Paris a condamné l’entreprise X pour
discrimination envers une salariée. La juridiction a annulé un précédent jugement du Conseil des
prud’hommes qui avait débouté la victime d’une partie de ses demandes. En juin 2008, le Conseil des
prud’hommes de Paris lui avait accordé la résiliation judiciaire (1) de son contrat de travail, mais sans
reconnaître de traitement discriminatoire dans le déroulement de sa carrière. Madame Y. s’estimait
en effet victime d’une stagnation de son évolution professionnelle. Rentrée en 1980 en qualité de
comptable, la salariée avait évolué de façon dynamique au sein de la direction financière de
l’entreprise. En 1996, cette salariée, mère de 3 enfants avait arrêté de travailler pour bénéficier
d’une période de congé maternité et de congé parental jusqu’en 2000. Lorsqu’elle a repris son
travail, elle a été affectée à différents postes. Ses fonctions étaient moins bien payées et ouvraient
des perspectives de carrière moindres que son ancien poste. La Cour d’appel de Paris a condamné
l’entreprise X à 168.000 euros au titre du préjudice subi pour discrimination, qui se sont ajoutés aux
210.000 euros versés au titre de la résiliation judiciaire du contrat de travail.

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Remarque (1)
Résiliation judicaire d’un contrat de travail

Le salarié qui reproche à son employeur des manquements graves à ses obligations contractuelles peut
demander au conseil des prud'hommes de résilier son contrat de travail. En cas de résiliation, la rupture est
considérée comme un licenciement sans cause réelle et sérieuse. Si la résiliation judiciaire n'est pas prononcée,
le salarié continue de travailler dans les conditions habituelles.

Le salarié continue de travailler dans les conditions habituelles. La résiliation judiciaire produit les effets d’un
licenciement injustifié : l'employeur doit verser au salarié une indemnité de licenciement, une indemnité
compensatrice de congés payés et de préavis, une indemnité pour licenciement injustifié.

Répondre aux questions suivantes.

1) Identifiez la juridiction de premier degré, en déterminant le demandeur et le défendeur ainsi

que la décision rendue.
- Le conseil de prud’hommes de Paris est la juridiction de premier degré
- Demandeur : Mme Y, défendeur : Société X
- Le tribunal accorde la résiliation judiciaire du contrat de travail mais n’a pas admis l’existence
d’une discrimination.
2) De quelles options dispose un tribunal de premier degré en matière de décision ?
- Soit condamner le défendeur (gain de cause est donné au demandeur)
- Soit débouter le demandeur (le tribunal ne donne pas accès à la demande)
3) Identifiez la juridiction du second degré, en déterminant le demandeur et le défendeur ainsi
que la décision rendue.
- La Cour d’Appel de Paris (chambre sociale) est la juridiction du second degré
- Demandeur et défendeur inchangé
- Le tribunal conclut à l’existence d’un acte de discrimination à l’égard de Mme Y et lui octroie
des dommages intérêts)
4) De quelles options dispose la cour d’appel en matière de décision ?

La cour d’appel dispose de deux options :

- Soit elle confirme le jugement de 1er degré (elle statue dans un sens inverse) le jugement de
1er degré.
5) Peut-on faire appel dans tous les cas ?

6) Que signifie « jugement rendu en premier et dernier ressort ?

Cela signifie que le taux de ressort n’est pas atteint et que l’appel est impossible. La seule voie de
recours est le pourvoi en Cassation.

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Application N°8
Quelle suite donnée à l’affaire dans les cas suivants ?

1) Un salarié n’est pas satisfait de la décision rendue en premier degré à propos d’un litige
relatif au non-paiement d’heures supplémentaires d’un montant de 5 800 euros.
Un appel avec la Chambre sociale.

2) Le tribunal a astreint la société Kédar à livrer la marchandise commandée par la société

Labiche, d’un montant de 5 500 euros. M. Labiche, gérant de la société, souhaitait le
versement de dommages intérêts pour le préjudice résultant du retard de la livraison mais le
tribunal n’a pas donné suite à sa demande.
Cour d’appel pour la Chambre commerciale

3) Le tribunal a condamné un automobiliste à 20 000 euros d’amende, 4 ans

d’emprisonnement et 15 000 euros de dommages intérêts.
Un appel avec la Chambre correctionnelle

4) La chambre civile de la cour d’Appel infirme la décision rendue en première instance. Le

défendeur n’est pas satisfait.
Il peut se pourvoir en Cassation pour la Chambre civile

5) La Cour de cassation casse la décision rendue en appel.

Cour d’appel de renvoie qui tranche le litige.

6) La Cour de cassation rejette le pourvoi de Mme Bertin.

Procès terminé

7) La cour de renvoi de Dijon est en désaccord avec la Cour de cassation

Nouveau pourvoi en Cour de Cassation en Assemblée plénière

III LES PRINCIPAUX ACTEURS DE LA JUSTICE

Les magistrats les auxiliaires de justice

Il existe deux catégories de magistrats :

Les magistrats du siège – les juges – sont chargés de dire le droit en rendant des décisions de justice,

Les magistrats du parquet – les procureurs – ont pour fonction de requérir l’application de la loi.

Les auxiliaires de justice désignent les différentes personnes qui participent par l’exercice de leur
profession au fonctionnement quotidien du service public de la justice.

On peut distinguer les auxiliaires du juge, et les auxiliaires des parties.

Les auxiliaires du juge renseignent les magistrats, authentifient leurs actes ou assurent l’exécution de
leurs décisions. Ce sont les greffiers, officiers de police judiciaire, experts.

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Les auxiliaires des parties interviennent en amont et au cours du procès, principalement pour assister
ou représenter les parties dans l’élaboration de certains actes juridiques. Ce sont les avocats
(profession libérale), les notaires et les huissiers de justice (officiers ministériels)

www.vie-publique.fr

Application N°9
Répondre par oui ou par non.

1) Il est possible de faire un pourvoi en cassation seulement pour les décisions rendues en cours
d’appel. Non
2) Toutes les infractions sont exclusivement de la compétence du tribunal correctionnel. Non
3) Les conseillers prud’homaux sont élus par leurs pairs. Oui
4) Les juges consulaires ont fait l’école de la magistrature. Oui
5) Les greffiers sont des magistrats. Non
6) La durée d’un procès ne doit pas excéder 2 ans. Non
7) Le public est admis dans tous les procès. Non
8) Toutes les décisions de justice sont rendues immédiatement à l’issue de l’audience. Non
9) La décision rendue par le tribunal judicaire à la suite d’un référé s’appelle un jugement. Non
il s’agit d’une ordonnance de référé

IV ANALYSE DE DECISION DE JUSTICE

Application N°11

Vocabulaire :

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1) Quels sont les faits ?

La société Tereos a reproduit l’image de Mme X sur des paquets de sucre Beghin Say et sur son site
internet, dans le cadre d’une opération commerciale. La reproduction de l’image de Mme X s’est faite sans
son autorisation. Mme X assigne en justice la société Tereos pour atteinte au droit à l’image.

2) Quelles est la procédure antérieure ?

1er degré : tribunal civil (Tribunal d’instance ou tribunal de grande instance à l’époque).

- Demandeur : Mme X Défendeur : Société Tereos

- Solution : Mme X est déboutée (elle perd) et fait appel.

2e degré : Cour d’appel chambre civile

- Demandeur/appelant : Mme X, Défendeur/intimé : Société Tereos

- Solution : la Cour d’appel confirme le jugement (Mme X perd) et forme un pourvoi en cassation.
3) Quel est le problème juridique ?

Y-a-t-il atteinte au droit à l’image à partir du moment où une personne n’est pas clairement identifiable ?

4) Quelle est la décision de la Cour de cassation ? Pourquoi ?

La Cour de cassation rejette le pourvoi de Mme X au motif que son visage n’est pas clairement
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reconnaissable sur la vignette du paquet de sucre, car elle celle-ci a une taille très réduite de 3 millimètres
sur 2 et l’image a une mauvaise résolution. Absence de préjudice.
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5) A quelles conditions y-a-t-il atteinte au droit à l’image ?

- La personne doit être reconnaissable

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