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UE 111

Fondamentaux du droit
2022-2023
Webconférence n° 2

Marielle MARTIN

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Plan de la
Webconférence n° 2

◎ Partie 1 :
o 1) Présentation de l’action en justice
o 2) Les principaux principes directeurs du
procès
o 3) L’organisation des juridictions françaises
◎ Partie 2 :
o 1) Les voies de recours
o 2) Les juridictions de l’Union européenne
o 3) Conseils méthodologiques : commentaire
de document(s)
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Partie 1

◎ 1) Présentation de l’action en justice


(l’intérêt à agir, les principaux acteurs en
présence)
◎ 2) Les principaux principes directeurs du
procès (principes européens, principes
français)
◎ 3) L’organisation des juridictions françaises
(compétence matérielle et compétence
territoriale de chaque juridiction)

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1- Présentation de
l’action en justice

◎ 1-1- L’intérêt à agir : condition


de recevabilité d’une action en
justice

◎ 1-2- Les principaux acteurs en


présence lors d’une action en
justice

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1-1- L’intérêt à agir : condition
de recevabilité
d’une action en justice

◎ L’intérêt à agir doit être à la fois :


◎ Réel, né et actuel (sauf exceptions)
◎ Personnel (sauf exceptions)
◎ Direct (sauf exceptions)
◎ Juridique

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1-2- Les principaux acteurs
en présence lors d’une action en justice

◎ 1) Les parties (le demandeur, la


demanderesse ; le défendeur, la
défenderesse)

◎ 2) Les magistrats (magistrats du siège ;


magistrats du Parquet)

◎ 3) Les auxiliaires de justice : non-officiers


ministériels (avocats, experts) ; officiers
ministériels (avocats aux conseils, ex-
huissiers de justice devenus le 1er juillet
2022, avec les commissaires-priseurs
judiciaires, les commissaires de justice)
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Exercice : à propos de l’action en justice,
rétablissez le « vrai » ou le « faux »
◎ 1) Je suis un commerçant-grossiste et l’un de mes clients,
commerçant-détaillant, ne m’a pas payé depuis 12 ans une
commande que je lui ai livrée. Je peux encore l’assigner en
justice. VRAI ou FAUX ?

◎ 2) Je compte ester en justice contre Monsieur DECIBEL, à


qui je reproche des bruits excessifs de voisinage. Monsieur
DECIBEL aura la qualité de défenseur. VRAI ou FAUX ?

◎ 3) Après avoir confié mon véhicule à mon garagiste pour


une révision, je viens d’avoir un accident. Je suppose que
mon garagiste est responsable et je l’assigne en réparation.
Le juge ne sera pas obligé de statuer dans le sens des
conclusions de l’expert en mécanique qu’il a nommé. VRAI
ou FAUX ?

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Corrigé de l’exercice :
à propos de l’action en justice,
rétablissez le « vrai » ou le « faux »

◎ 1) Je suis un commerçant-grossiste et l’un de mes clients,


commerçant-détaillant, ne m’a pas payé depuis 12 ans une
commande que je lui ai livrée. Je peux encore l’assigner en
justice. FAUX (il y a prescription)

◎ 2) Je compte ester en justice contre Monsieur DECIBEL, à


qui je reproche des bruits excessifs de voisinage. Monsieur
DECIBEL aura la qualité de défenseur. FAUX (défendeur)

◎ 3) Après avoir confié mon véhicule à mon garagiste pour


une révision, je viens d’avoir un accident. Je suppose que
mon garagiste est responsable et je l’assigne en réparation.
Le juge ne sera pas obligé de statuer dans le sens des
conclusions de l’expert en mécanique qu’il a nommé. VRAI
(l’avis de l’expert est consultatif)

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2- Les principaux principes
directeurs du procès
◎ A) Grands principes européens (Convention
européenne de sauvegarde des droits de l’homme et
des libertés fondamentales du 4 novembre 1950) :
◎ 1) Droit à un procès équitable
◎ 2) Droit à un procès public
◎ 3) Droit à un procès d’une durée raisonnable

◎ B) Grands principes français (Code de procédure


civile…) :
◎ 1) Principe du contradictoire
◎ 2) Principe de la publicité des débats
◎ 3) Principe de l’oralité des débats
◎ 4) Principe de neutralité du juge
◎ 5) Principe de la gratuité
◎ 6) Principe de permanence

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3 – L’organisation des
juridictions françaises

◎ Une organisation spécialisée et


hiérarchique. À chaque sorte de
juridiction, sa compétence matérielle
dite aussi d’attribution (ratione materiae) :
2 ordres de juridictions (l’ordre judiciaire
et l’ordre administratif) et 3 niveaux de
juridictions (1er degré, 2d degré, sommet
juridictionnel).

◎ Une organisation « décentralisée ». À


chaque juridiction, sa compétence
territoriale (ratione loci).

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3-1- Compétence matérielle

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3-2- Compétence territoriale
Au 1er degré - Ordre administratif : le TA dans le ressort duquel est située l’autorité
assignée
- Ordre judiciaire :
- Juridictions répressives : juridiction du lieu où l’infraction a été
commise, ou du lieu de sa constatation ou du lieu de résidence ou
d’arrestation de la personne poursuivie
- Juridictions non répressives : en principe, juridiction dans le ressort
de laquelle est situé le domicile du défendeur (mais il existe des
aménagements à ce principe : en matière contractuelle, possibilité de
choisir le lieu d’exécution du contrat ; possibilité d’assigner une
personne morale devant la juridiction où se situe l’une de ses
succursales ; possibilité de prévoir la compétence territoriale dans un
contrat entre commerçants et à propos du commerce ; en matière
immobilière, seule la juridiction du lieu de situation de l’immeuble est
compétente ; …).
Au 2d degré Dans l’ordre administratif comme dans l’ordre judiciaire, est
compétente la juridiction dans le ressort de laquelle est située la
juridiction dont la décision est attaquée
Au sommet Une seule juridiction dont le siège est à Paris : la Cour de cassation
(ordre judiciaire) ou le Conseil d’Etat (ordre administratif)

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Partie 2

◎ 1) Les voies de recours : quand et


comment contester une décision de justice
en France ?
o - Cours
o - Exercice
◎ 2) Les juridictions de l’Union européenne
◎ 3) Conseils méthodologiques : commentaire
de document(s)

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1- Les voies de recours

◎ A) Voies de recours ordinaires :


◎ 1) L’opposition
◎ 2) L’appel

◎ B) Voies de recours extraordinaires :


◎ 1) La tierce opposition
◎ 2) Le recours en révision
◎ 3) Le pourvoi en cassation

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Le pourvoi en cassation

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Exercice : étude de situation pratique
« cas pourvoi »

◎ Madame FARAJOU est la gérante d’une société de


fabrication de produits de beauté : la SARL « COS’METIC »,
dont le siège est situé à Aix-en-Provence. Madame
FARAJOU vous demande conseil sur le point suivant :

◎ Saisi par Madame FARAJOU, agissant pour le compte de la


SARL « COS’METIC » contre la SA « ALERGIC » qui avait
livré à la SARL des huiles essentielles falsifiées, le tribunal
de commerce d’Aix-en-Provence a rendu hier son jugement
condamnant la SA « ALERGIC » à verser la somme de
80 000 € de dommages-intérêts à la SARL « COS’METIC ».
À l’énoncé du jugement, les dirigeants de la SA
« ALERGIC » ont prévenu Madame FARAJOU qu’ils
entendaient immédiatement former pourvoi en cassation
contre cette décision. Ce recours est-il possible ?

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Corrigé de l’exercice : étude de
situation pratique « cas pourvoi »
◎ - Rappel des faits (…)

◎ - Problématique : peut-on former pourvoi en cassation contre une décision de


justice rendue en 1er ressort seulement ?

◎ - Rappel du droit en vigueur : mécanisme du pourvoi en cassation (voie de


recours hiérarchique dite extraordinaire qui consiste à saisir, dans les délais
impartis, la juridiction du sommet juridictionnel afin qu’elle se prononce sur la
bonne application du droit dans les décisions rendues en dernier ressort par les
juridictions du fond : jugement d’un tribunal de commerce dans une affaire d’un
montant qui n’excède pas 5 000 €, arrêt de cour d’appel…)

◎ - Solution : En l'espèce, le jugement rendu par le tribunal de commerce d’Aix-


en-Provence n’est pas rendu en premier et dernier ressort, mais en premier
ressort seulement (condamnation de la SA « ALERGIC » à verser à la SARL
« COS’METIC » la somme de 80 000 €). Contrairement à ce que croient les
dirigeants de la SA, un pourvoi en cassation ne peut donc être formé contre
cette décision de justice. Seul un appel pourrait être interjeté, dans les délais
impartis, par la partie ayant ici intérêt à agir (la SA condamnée) et la cour
d’appel d’Aix-en-Provence est compétente pour en connaître (cour d’appel dans
le ressort de laquelle est situé le tribunal de commerce ayant rendu le jugement
attaqué).

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2- Les juridictions de
l’Union européenne

Juridiction du premier degré : Le Tribunal (de première instance)


Composé de juges des Etats membres de l’UE, il siège à Luxembourg et statue
notamment sur les recours formés contre les Institutions européennes (pour
leur action ou inaction,…).

Juridiction du sommet : La Cour de Justice de l’Union européenne


(CJUE)
Composée de juges des Etats membres de l’UE, elle siège à Luxembourg et :
- rend des décisions de justice stricto sensu : directement (hors les cas où le
Tribunal de première instance est compétent) ou sur pourvoi formé contre les
décisions rendues par le Tribunal de première instance.
OU
- interprète le droit par le biais du recours préjudiciel : sur saisine d’une
juridiction nationale d’un Etat membre qui doute de l’interprétation d’une règle
du droit de l’Union européenne.

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3- Conseils méthodologiques :
commentaire de document(s)
◎ A) La nature du sujet : un ou plusieurs document(s) plus ou moins volumineux
(extrait ou intégralité d’un texte de loi, d’une décision de justice, d’un article de
presse, d’une citation d’auteur,…) accompagné(s) de question(s) précise(s) ou
générale(s). Les documents en question ne sont pas censés avoir été étudiés
dans le cours, mais le commentaire est un exercice qui doit permettre de
mesurer l’autonomie de compréhension du candidat compte tenu des
connaissances juridiques qu’il a acquises.

◎ B) La rédaction du commentaire : doit toujours se faire en citant le(s)


document(s) commenté(s), MAIS seulement à l’appui des propres explications
du candidat

◎ 1) en cas de questions précises : répondre dans l’ordre à chacune des


questions

◎ 2) en cas de question(s) générale(s) de type « comparer ces documents » :


bâtir un développement comportant :
◎ - Une introduction : qui situe le(s) document(s), pose la problématique,
indique l’intérêt du sujet, annonce le plan
◎ - Un plan : en 2 parties cohérentes, équilibrées et dotées d’intitulés ; avec
transition entre elles
◎ - Une conclusion : qui résume le propos et éventuellement élargit la
réflexion
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Exercice 1 : commentaire
de documents

◎ Exemple de commentaire avec documents non


assortis d’une liste de questions précises :

◎ Commenter ces deux documents :


◎ – Extrait de l’article 34 de la Constitution du 4 octobre
1958 : « La loi fixe les règles concernant :…. - la détermination des
crimes et délits ainsi que les peines qui leur sont applicables ;… ».
◎ – Extrait de l’article 37 de la Constitution du 4 octobre
1958 : « Les matières autres que celles qui sont du domaine de la
loi ont un caractère réglementaire… ».

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Corrigé de l’exercice 1 :
commentaire de documents
◎ Les deux textes à commenter sont des extraits de deux articles (art. 34 et 37) de
la Constitution française du 4 octobre 1958. Positionnée au sommet de la
hiérarchie des sources du droit (en effet, les règles de droit proviennent de
diverses sources : traités internationaux, lois nationales,… dont le contenu
respectif ne saurait déroger aux sources de niveau supérieur), la Constitution
française est un document contenant des règles qui régissent les Institutions
publiques françaises (les gouvernants que sont le Président de la République et le
Gouvernement auxquels est dévolu le pouvoir exécutif qui consiste à diriger
l’Etat ; le Parlement, composé de l’Assemblée Nationale et du Sénat, auquel est
dévolu le pouvoir législatif qui consiste à adopter les lois ; les juridictions
auxquelles est dévolu le pouvoir de trancher les litiges en respect du droit en
vigueur).

◎ Précisément, les articles 34 et 37 de la Constitution du 4 octobre 1958 énoncent,


le premier, quelles sont les matières qui sont réservées aux lois dites ordinaires
(lois votées par le Parlement selon la procédure législative de principe) et, le
second, quelles sont les matières qui relèvent des règlements de droit interne
(règlements d’application ou règlements autonomes pris par les autorités
administratives compétentes : décrets ou arrêtés ministériels, arrêtés
préfectoraux, arrêtés municipaux).

◎ On remarque que l’extrait à commenter de l’article 34 de la Constitution porte sur


la branche du droit pénal : le droit ou droit objectif est l’ensemble des règles de
conduite (règles de comportement) juridiques (de nature juridique) qui
gouvernent la vie des personnes (les personnes humaines mais aussi certains
groupements) en société (dans une Nation donnée) ; règles dont l’inobservation
est sanctionnée par les pouvoirs publics. Selon leur domaine, les règles de droit
sont classées en différentes branches. Le droit pénal est l’une d’elles : il s’agit de
l’ensemble des règles juridiques qui déterminent la réaction de l’Etat vis-à-vis des
auteurs d’infractions. Les infractions sont, des moins graves aux plus graves : les
contraventions, les délits et les crimes. …/…

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Corrigé de l’exercice 1 :
commentaire de documents (suite)
◎ La lecture des extraits à commenter des articles 34 et 37 de la Constitution française
invite à se demander quelles sont les infractions devant faire l’objet d’un texte légal (A)
et quelles sont celles devant faire l’objet d’un texte réglementaire (B).

◎ A. Les infractions devant faire l’objet d’un texte légal


◎ Selon l’article 34 de la Constitution : « La loi fixe les règles concernant… la
détermination des crimes et délits ainsi que les peines qui leur sont applicables ». On en
déduit que pour qu’un crime ou un délit soit pénalement répréhensible, il faut qu’un
texte de loi stricto sensu le répertorie. Autrement dit, un comportement qui, au moment
où il a lieu, n’est pas qualifié de crime ou de délit par une loi pénale, ne peut être
poursuivi sur ce fondement.

◎ Mais qu’en est-il des contraventions ?

◎ B. Les infractions devant faire l’objet d’un texte réglementaire


◎ N’étant pas visées par l’article 34 de la Constitution, les contraventions n’ont pas à être
répertoriées par un texte de loi mais, elles doivent faire l’objet d’un règlement (décret,
arrêté) puisque, selon l’article 37 de la Constitution : « Les matières autres que celles
qui sont du domaine de la loi ont un caractère réglementaire ».

◎ En conclusion, pour être qualifiés d’infractions et punis à ce titre, tous les


comportements correspondants doivent être officiellement répertoriés. Toutefois, la
combinaison des articles 34 et 37 de la Constitution indique que les crimes et les délits
doivent être répertoriés par des textes légaux, tandis que les contraventions doivent être
répertoriées par des textes réglementaires. Dans tous les cas, la loi comme le règlement
doivent respecter la hiérarchie des sources du droit.

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Exercice 2 : commentaire
de document
◎ Exemple de commentaire de document assorti de questions précises :

◎ « Cass. 2e civ. ; 10 janvier 2013 (extraits) :

◎ Vu les articles 654, 659 et 693 du Code de procédure civile ;


◎ Attendu, selon l’arrêt attaqué […], qu’agissant sur le fondement d’un jugement d’un tribunal d’instance qui
avait résilié le bail qu’elle avait consenti à Mme X…, la société civile immobilière [SCI] Union de gestion
immobilière civile lui a fait délivrer un commandement de quitter les lieux ; que Mme X… ayant saisi un
juge de l’exécution d’une demande d’annulation de ce commandement, M. et Mme Y…, acquéreurs du bien
immobilier occupé, sont intervenus volontairement à l’instance ; que Mme X… ayant interjeté appel du
jugement l’ayant déboutée de ses demandes, M. et Mme Y… ont fait établir, le 2 juin 2009, un procès-verbal
d’expulsion qui a été signifié le 4 juin suivant, dans les formes prévues à l’article 659 du Code de procédure
civile, par un acte dont Mme X… a également demandé l’annulation ;
◎ Attendu que pour dire régulière la procédure d’expulsion, l’arrêt retient que le procès-verbal a été
régulièrement signifié à Mme X… par acte du 4 juin 2009, selon les modalités de l’article 659 du Code de
procédure civile à l’adresse des lieux jusqu’alors occupés, celle-ci ne rapportant pas la preuve d’avoir
donné sa nouvelle adresse à l’huissier poursuivant, le jour de l’expulsion ;
◎ Qu’en statuant ainsi, par un motif impropre à justifier l’absence de toute diligence de l’huissier de justice
pour rechercher le destinataire de l’acte, la cour d’appel a violé les textes susvisés ;
◎ […] ;
◎ PAR CES MOTIFS :
◎ Casse et annule, dans toutes ses dispositions, l’arrêt rendu le 9 septembre 2010, entre les parties, par la
cour d’appel de Paris ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l’état où elles se trouvaient
avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d’appel de Paris, autrement composée ;
[…] »

◎ 1) Quand et par quelle juridiction la décision reproduite est-elle rendue ?


◎ 2) Qu’avait consenti à l’origine la SCI à Mme X… ?
◎ 3) Que décide la juridiction qui rend la décision reproduite quant à la suite du procès et cela respecte-t-il
les règles de procédure en vigueur ?

◎ NB : la décision de justice ici rapportée reflète toujours le droit en vigueur, à l’exception d’une part, des TI qui, depuis
le 1er janvier 2020, ont fusionné avec les TGI dans les TJ et, d’autre part, des « huissiers de justice » qui, depuis le 1er
juillet 2022, appartiennent au corps des « commissaires de justice ».

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Corrigé de l’exercice 2 :
commentaire de document
◎ 1) Quand et par quelle juridiction la décision reproduite est-elle rendue ?
◎ La décision reproduite est un arrêt rendu le 10 janvier 2013 par la deuxième chambre civile de la
Cour de cassation (« Cass. 2e civ. ; 10 janvier 2013 »). On sait que la Cour de cassation est la
plus haute juridiction de l’ordre judiciaire français. Elle est composée de six chambres (trois
chambres civiles, une chambre commerciale, une chambre sociale, une chambre criminelle) et
rend des arrêts suite à des pourvois que peuvent vouloir former les plaideurs afin de savoir si le
droit en vigueur a été correctement appliqué dans des décisions qui ont été prononcées en
premier et dernier ressort ou au second degré par les juridictions de l’ordre judiciaire dites du
fond.
◎ 2) Qu’avait consenti à l’origine la SCI à Mme X… ?
◎ La SCI (Société civile immobilière) est, en l’espèce, un organisme de gestion en matière
immobilière qui, à l’origine de l’affaire dont il est question, avait consenti à Mme X… un contrat
de bail portant sur un bien immeuble (« le bail qu’elle avait consenti à Mme X…, la société civile
immobilière [SCI] Union de gestion immobilière civile »). En vertu de ce bail, autrement dit de ce
contrat de location, Mme X… avait donc la qualité de locataire du bien immeuble visé.
◎ 3) Que décide la juridiction qui rend la décision reproduite quant à la suite du procès et cela
respecte-t-il les règles de procédure en vigueur ?
◎ Le 10 janvier 2013, par la décision reproduite, la Cour de cassation n’approuve pas la position
prise le 9 septembre 2010 par la cour d’appel de Paris. Il est donc logique qu’elle casse et annule
cet arrêt de la cour d’appel de Paris (« Casse et annule, dans toutes ses dispositions, l’arrêt
rendu le 9 septembre 2010, entre les parties, par la cour d’appel de Paris »). Pour la suite de ce
procès, la Cour de cassation décide de renvoyer l’affaire devant la cour d’appel de Paris,
composée d’autres magistrats (« remet, en conséquence, la cause et les parties dans l’état où
elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d’appel de
Paris, autrement composée »). Ceci est parfaitement conforme aux règles de procédure en
vigueur selon lesquelles, lorsque la Cour de cassation casse une décision attaquée devant elle,
elle renvoie en principe l’affaire (sauf cas de cassation sans renvoi); et ce, devant une juridiction
de même nature et de même degré que celle qui a rendu la décision cassée (ici, la décision
cassée était celle d’une cour d’appel, il y a donc renvoi devant une cour d’appel), mais n’ayant
pas la même territorialité que la juridiction dont la décision est cassée. Cependant, le renvoi peut
se faire devant la même juridiction que celle dont la décision est cassée, pourvu que cette
juridiction soit alors composée d’autres magistrats que la fois précédente. C’est cette dernière
option que choisit en l’espèce la Cour de cassation.

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