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THEME II : L’ORGANISATION JUDICIAIRE COMMERCIALE

Au Cameroun, les litiges commerciaux sont réglés par les juridictions de droit commun; et à coté de
celles-ci existe un mode alternatif de résolution des conflits commerciaux.

I- Typologie des juridictions de droit commun

Les litiges commerciaux sont réglés au Cameroun par les juridictions de droit commun qui sont :

- Le tribunal de première instance


- Le tribunal de grande instance
- La cour d’appel
- La cour suprême

A- Le Tribunal de Première Instance

Le tribunal de première instance est compétent :

- En matière civile, commerciale et sociale lorsque le montant de la demande est inférieur ou égal à dix
millions de francs (10. 000. 000 FCFA)
- Pour statuer sur les procédures en référé et ordonnance sur requête
- Pour le recouvrement des créances commerciales certaines (qui ont une existence incontestable),
liquides (évaluées en argent) et exigibles (arrivées à échéance)

B- Le Tribunal de Grande Instance

Le tribunal de grande instance est compétent :

- En matière civile, commerciale et sociale pour le jugement des différends lorsque le montant de la
demande est supérieur ou égal à dix millions de francs (10. 000.000 FCFA)
- Pour les actions en recouvrement des créances commerciales certaines (qui ont une existence
incontestable), liquides (évaluées en argent) et exigibles quel que soit le montant lorsque l’engagement
résulte d’une lettre de change, d’un billet à ordre ou d’un chèque.

C- LA Cour d’appel

La cour d'appel est compétente pour statuer à l'encontre des décisions rendues par les juridictions
autres que la Cour d’appel, la cour suprême, (le tribunal de première instance, de grande instance, et sur tout
autre cas prévu par la loi.

D- La Cour Suprême

La chambre judiciaire de la Cour suprême est compétente pour :

- Les recours en cassation admis par la loi contre les décisions rendues en dernier ressort par les cours et
les tribunaux de l'ordre judiciaire en matière commerciale ;

A cô té des juridictions de droit commun, on retrouve les modes alternatifs ; celui qui nous intéresse est
l’arbitrage.

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II- Le mode alternatif de résolution des conflits commerciaux : l’arbitrage

A- L’arbitrage

1- Définition

L’arbitrage est le règlement d’un différend par une ou plusieurs personnes appelées arbitre, auxquelles
les parties ont décidé de s’en remettre.

2- La saisine en matière d’arbitrage

La procédure d’arbitrage peut être prévue par un compromis ou une clause compromissoire.

Alors que le COMPROMIS est une convention par laquelle on recourt à l’arbitrage d’un tiers lorsque
survient un litige, la CLAUSE COMPROMISSOIRE est une clause figurant dans un contrat par laquelle les parties
s’engagent à saisir un arbitre impartial en cas de litige.

3- La durée de l’arbitrage

En l’absence d’un délai conventionnel l’instance arbitrale ne doit pas dépasser 06 mois.

A la fin de la procédure d’arbitrage, l’arbitre rend une sentence arbitrale est rendue.

4- Les caractéristiques de l’arbitrage

L’arbitrage est:

- Volontaire1
- Contrô lé 2
- Privé 3
- Informel4
- Juridictionnel5
- Confidentiel6
- Flexible7

5- Les avantages de l’arbitrage

Tous ces caractères font que l’arbitrage présente les avantages suivants:

- La rapidité
- La discrétion
- L’efficacité
- La simplicité
B- La Cour Commune de Justice et d’arbitrage
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Les parties doivent consentir expressément à l'arbitrage par écrit ou être visées par l'application d'une disposition législative qui
rend l'arbitrage obligatoire dans une situation particulière. Si les parties ont accepté d'avoir recours à l'arbitrage, les tribunaux,
sur requête d'une des parties à la convention, exigeront généralement que les parties soumettent leur différend à l'arbitrage, à
moins que la convention d'arbitrage soit caduque, inopérante ou non susceptible d'être exécutée
2
Les parties et leurs avocats peuvent exercer un contrôle sur la procédure arbitrale, notamment par le choix de l'arbitre, du lieu
de l'audition, de même que des autres parties qui seront présentes.
3
En règle générale, l'audition d'un arbitrage est privée.
4
Sous réserve des dispositions de la LAC, il n'existe aucune règle de procédure ou de preuve applicable au processus. Les règles
de procédure sont établies par l'adoption de règles existantes, par une convention d'arbitrage négociée entre les parties ou par
les parties et l'arbitre.
5
À l'instar d'un litige, lorsque chacune des parties a présenté sa cause, l'arbitre rend sa sentence. La sentence doit être rendue
par écrit et motivée à moins que les parties aient convenu que tel ne doit pas être le cas.
6
L'arbitrage est généralement confidentiel si les parties en décident ainsi. Il faut respecter les restrictions sur la divulgation de
renseignements.
7
Les parties sont libres de choisir l'arbitre et la procédure à suivre pour régler le différend.
2
1- La composition de la CCJA

La CCJA est composée de 13 juges élus pour 7 ans non renouvelable8 parmi les ressortissants des Etats
membres au traité de l’OHADA sous les conditions suivantes :

- Les magistrats, avocats et les professeurs de droit ayant au moins 15 ans d’expérience professionnelle.

Les membres de la cour sont élus par le conseil des ministres sur une liste de personnes présentée par
les Etats.

Chaque Etat peut présenter aux plus deux candidats.

2- La compétence de la CCJA

La CCJA est dotée d’une triple mission : contentieuse, consultative et arbitrale.

a- La compétence contentieuse de la CCJA

La CCJA est saisie par la voie du recours en cassation. Elle se prononce sur les décisions rendues par les
juridictions d’appel des Etats parties sur toutes les affaires soulevant l’application des Actes uniformes à
l’exception des sanctions pénales. Le siège de la CCJA se trouve à Abidjan.

b- La compétence consultative de la CCJA

La CCJA peut être saisie d’une demande d’avis par tout Etat partie par le conseil des ministres ou par les
juridictions nationales concernant un contentieux relatif à l’application du droit OHADA.

c- La compétence arbitrale de la CCJA

La CCJA administre les procédures arbitrales et accorde ou refuse l’exequatur 9 aux sentences arbitrales.

III- Les procédures spéciales en matière commerciale

Il existe plusieurs procédures spéciales en matière commerciale à savoir : la procédure de référé, la


procédure d’ordonnance sur requête et la procédure d’injonction de payer.

A- La procédure de référé

C’est une procédure spéciale prévue lorsqu’un litige exige une solution; au moins provisoire, urgente.

C’est une procédure contradictoire qui permet de saisir le Président du tribunal de première
instance pour les affaires nécessitant une solution urgente. On dit que le juge des référés est le juge de
l’urgence. Le juge ici ne statue pas sur le fond du litige.

L’urgence peut être l’éviction ou l’empêchement des conséquences préjudiciables.

Le référé relève exclusivement de la compétence du président du tribunal de première instance du lieu


de l’incident ou du domicile du défendeur.

Exemple :

L’action en résiliation d’un contrat de bail et expulsion.

B- La procédure d’ordonnance sur requête

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Décision n° 04/2014/CM/OHADA du 24juillet 2014
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C’est une procédure non contradictoire dont l’ordonnance est exécutable sur simple présentation de
l’ordonnance et admise en cas d’urgence.

Elle est provisoire ; ne préjudicie pas le fond de l’affaire.

Exemple : Bris de scellé pour brancher les appareils d’une poissonnerie, l’ordonnance fixant la descente
sur les lieux.

C- La procédure d’injonction de payer

C’est une procédure de recouvrement des créances commerciales.

Pour être admise, il doit s’agir d’une créance certaine, liquide et exigible.

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