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Les dépens:

Les dépens sont les frais que l’une des parties peut mettre à la charge de l’autre. Ils ne
comprennent que les frais essentiels comme les droits fiscaux sur les actes de procédure, les
droits de plaidoirie, les frais d’enquête, d’expertise et de transport des juges et du greffier.
Ne sont pas compris dans les dépens par exemple: les honoraires d’avocats.
Qui prend en charge les dépens?
En principe, c’est la partie perdante qui est condamnée aux dépens. Toutefois, les dépens
peuvent, en raison des circonstances de l'affaire, être compensés en tout ou en partie, c’est à
dire que le juge peut en répartir la charge diversement entre les parties.
Le montant des dépens liquidés est mentionné dans le jugement qui statue sur le litige, à
moins qu'il n'ait pu être procédé à la liquidation avant que le jugement ait été rendu. Dans ce
dernier cas, la liquidation des dépens est faite par ordonnance du juge qui demeure annexée
aux pièces de la procédure.

A- Les incidents de procédur


Un procès peut connaitre des incidents susceptibles d’exercer une influence sur le cours de
l’instance civile (ex: exception de litispendance, de connexité, les procédures relatives aux
mesures d’instruction, l’intervention forcée, etc.)
De même, l’instance peut être arrêtée momentanément par des causes de suspension ou
d’interruption, ou s’éteire sans qu’il y ait eu jugement
a- Les causes de suspension de l’instance:
Les causes de suspension sont des événements qui arrêtent le cours de l’instance
momentanément. L’instance continue ensuite quand la cause aura disparu.
Lorsque les causes de suspension sont liées aux parties, ou requises par elles, c’est le juge qui
statue sur leur recevabilité. La suspension de l’instance découle d’une décision du tribunal, qui
n’est pas dessaisi. Parmi ces événements, on peut citer l’exception dilatoire, le sursis à statuer
suite à une poursuite pénale.

b- Les causes d’interruption de l’instance:


l’instance:
Le déroulement de l’instance peut aussi être interrompu par le décès de l’une des parties ou
par la modification dans leur état de capacité, sauf si l’affaire est en état d’être jugée.
Quand une affaire n'est pas en état d'être jugée, le juge invite dès que le décès ou la
modification dans la capacité de l'une des parties est porté à sa connaissance, ceux qui ont
qualité pour reprendre l'instance, à effectuer cette reprise.
c- Les causes d’extinction de l’instance:
L’instance se termine normalement par le jugement. Mais, les parties peuvent mettre fin à
l’instance par le désistement (art 119 du CPC) ou par l’acquiescement.
c-1- Le désistement : il peut être fait par acte écrit ou déclaration consignée au procès-
verbal, mentionnant que la partie renonce à l'instance qu'elle a engagée en principal ou
incidemment.
Le désistement d'instance n'entraîne pas la renonciation de la partie au fond du droit. Celui qui
a renoncé à l’instance qu’il a engagée pour des raisons d’opportunité peut recommencer cette
instance sans que son adversaire ne puisse lui opposer le fait qu’il a renoncé à l’instance.
Le désistement de l’action qui consiste pour la partie à renoncer à l'action portée par elle
devant le juge sur le fond du droit implique par contre l'extinction du droit d'agir relativement
à la prétention dont le juge était saisi, ce qui veut dire que la partie a définitivement renoncé à
sa prétention.
Le juge donne acte aux parties de leur accord concernant le désistement. Cette mesure ne
peut être frappée d'aucun recours.

c-2-L’acquiescement:
c-2-L’acquiescement: il s’agit du fait de la part du défendeur de se soumettre aux prétentions
de l’autre.
L’acquiescement peut concerner soit la demande (le défendeur se soumet à toutes les
prétentions du demandeur), soit le jugement (renonciation des voies de recours).

c-3- La radiation de l’instance suite au défaut de comparution du demandeur :


Si le demandeur ou son mandataire, régulièrement convoqué, ne comparaît pas à la date fixée,
le tribunal peut, en l'absence d'éléments lui permettant de statuer sur la demande, décider la
radiation de l'affaire du rôle de l'audience.
Si au cours des deux mois suivant la décision de radiation du rôle, le demandeur ne sollicite pas
la poursuite de l'examen de l'affaire, le tribunal ordonne la radiation de l'instance en l'état.
Si le tribunal dispose des éléments nécessaires pour statuer sur les prétentions du demandeur,
il se prononce compte tenu desdits éléments, par jugement réputé contradictoire à l'égard du
demandeur ou de son mandataire absent.
3- La fin du procès civil : le jugement
Le jugement au sens large désigne toute décision émanant d’une juridiction.
Au sens étroit, on emploie le mot jugement pour désigner les décisions rendues par les
tribunaux de droit commun et spécialisés. On réserve le mot arrêt aux décisions des cours
d’appel et de la cour de cassation et le mot ordonnance est généralement employé pour
désigner les décisions du président de la juridiction.
Le CPC prévoit les règles générales relatives au jugement (art 50 à 54).
Les jugements sont rendus en audience publique et exécutés au nom du Roi et en vertu de la
loi.

1-Les différentes sortes du jugement:


a- Les jugements contradictoires et les jugements par défaut:
défaut:
Les jugements contradictoires sont ceux rendus lorsque le ou les défendeurs sont présents ou
représentés.
Ils sont réputés contradictoires lorsque le jugement est susceptible de recours et lorsque le
défendeur a été touché à personne et n’a pas comparu. Ils ne sont pas ainsi susceptibles
d’opposition.
Le jugement est par défaut lorsque la décision est en dernier ressort et que le défendeur
convoqué régulièrement n’a pas été touché à personne ou lorsque le délai entre la notification
de la convocation et le jour fixé pour la comparution prévu par le CPC n’a pas été respecté.
b- Les jugements en premier ressort et les jugements en dernier ressort:
Le jugement est rendu en "premier ressort" lorsqu’il peut faire l'objet d'une contestation,
comme par la voie de l'appel.
Par exception, les jugements qui ne sont pas susceptibles d'être contestés devant une cour
d'appel sont dit rendus en "premier et dernier ressort".
c- Les jugements avant dire droit et les jugements définitifs:
Les jugements définitifs ce sont ceux qui statuent sur le fond du procès; ils mettent fin à la
contestation.
Les jugements avant dire droit: ce sont ceux qui ne statuent pas sur le fond du procès. Les uns
ordonnent une mesure provisoire dans l'intérêt d'une partie : ce sont les jugements
provisoires. Les autres ordonnent une mesure d'instruction.
d-Les jugements ordinaires et les jugements d’expédient:
Jugements d'expédient : Il y a jugement d'expédient lorsque les parties se sont mises d'accord
sur un point qu'elles soumettent au juge pour qu'il le reconnaisse dans un jugement. En raison
de l'entente préalable des parties à cet effet, on l'appelle aussi jugement convenu.
e-Les jugements interprétatifs: il s’agit d’un jugement qui tend à expliquer un jugement
antérieur qui n’est pas clair.
f-Les jugements tendant à réparer les erreurs matérielles : il s’agit de jugements qui tendent à
rectifier une erreur matérielle produite par le juge au niveau du jugement, telle une erreur de
calcul, ou une erreur de chiffres ou encore celle portant sur le nom de l’une des parties.
2- Les effets du jugement:

Le jugement produit en général trois effets:


-il dessaisit le juge
-il crée ou renforce le droit et
-il produit l'autorité de la chose jugée

A- Le dessaisissement: Principe et dérogations


Le premier effet du jugement est de dessaisir le juge, en cas d’appel. Une fois la décision
rendue, le juge ne peut plus revenir pour la modifier ou y ajouter quelque chose.
Certaines limites sont néanmoins prévues au dessaisissement :
-Les jugements avant dire droit ne dessaisissent pas le juge.
- Le juge peut interpréter son jugement, du moins s'il n'est pas frappé d'appel.
-Il peut, sur requête, réparer les erreurs matérielles ou omissions.
omissions.
-Le juge qui a omis de statuer sur un chef de demande peut également compléter son
jugement.
-Dans certains cas, le juge peut rétracter son jugement : en cas d'opposition, en cas de tierce
opposition ou en cas de recours en rétractation.

B-Création ou renforcement du droit:


Le juge crée le droit quand il s'agit d'un jugement constitutif.
Il le renforce dans les autres cas à plusieurs points de vue (exemple il procure au demandeur
qui n'avait peut être qu'un titre sous seing privé un titre authentique).

C-L’autorité de la chose jugée:


Dès qu'un jugement est rendu, il emporte autorité de chose jugée qu'il ne faut pas confondre
avec la force de chose jugée en ce sens qu’un jugement acquiert la force de la chose jugée
lorsqu’il n’est susceptible d’aucun recours suspensif d’exécution ou lorsque les délais ont
expiré.
L'autorité de la chose jugée consiste dans l'impossibilité où l'on se trouve de remettre en
question le point sur lequel le tribunal a statué.
III-Exécution des jugements:
Conditions de l'exécution - Les décisions de justice sont susceptibles d'être exécutées pendant
trente années à partir du jour où elles ont été rendues ; ce délai expiré, elles sont périmées.
Pour que le jugement puisse être exécuté il faut que l'adversaire ne l'ignore pas. Il s’agit d’une
condition préliminaire indispensable : la notification.
1- Notification du jugement.
Les jugements sont notifiés aux parties elles-mêmes, en l'occurrence à la partie concernée par
l’exécution.
La notification (ou signification) du jugement est nécessairement accompagnée d'une
expédition dûment certifiée conforme de la décision à exécuter.
Elle est faite à l’audience lorsqu’elle est prévue par la loi. Elle est transmise et remise comme
pour les convocations d'audience (par le greffe, par l'huissier de justice ou par voie postale)
dans les autres cas. Elle est faite à curateur au cas où l'adresse de la partie condamnée est
demeurée inconnue (dans ce cas, une publicité est exigée)
2-La juridiction compétente pour effectuer l’exécution :L'exécution est assurée par le greffe du
tribunal qui a rendu le jugement ou, le cas échéant, le greffe peut donner délégation au greffe
de la circonscription judiciaire dans laquelle l'exécution doit être poursuivie.
La cour d’appel peut charger de l’exécution de ses arrêts un tribunal de première instance.

3-La procédure d'exécution:


Tout bénéficiaire d'une décision de justice qui veut en poursuivre l'exécution a le droit d'en
obtenir une expédition en forme exécutoire et autant d'expéditions simples qu'il y a de
condamnés.
L'expédition en forme exécutoire délivrée porte le cachet et la signature du secrétaire-greffier
de la juridiction qui a rendu la décision ainsi que la mention suivante : "Délivré pour copie
conforme à l'original et pour exécution".
Selon l'article 440 du CPC, l'agent ou l'huissier de justice chargé de l’exécution notifie à la partie
condamnée la décision qu'il est chargé d'exécuter.
Il la met en demeure de se libérer sur le champ ou de faire connaître ses intentions et ce dans
un délai n'excédant pas dix jours à compter de la date de la présentation de la demande de
l’exécution.
Ce même texte législatif a également prévu qu'un «juge chargé du suivi des formalités
d'exécution» est désigné par le président du tribunal de première instance sur proposition de
l'assemblée générale.
Ainsi, au cas où le débiteur sollicite un délai, l'agent chargé de l'exécution rend compte au
président qui l'autorise, par ordonnance, à saisir à titre conservatoire les biens du débiteur si
cette mesure paraît nécessaire pour sauvegarder les droits du bénéficiaire de la décision.
Au cas où le débiteur refuse de se libérer ou se déclare incapable de le faire, l'agent
d'exécution utilise l'une des voies d'exécution prévues par le code de procédure civile.
En tout cas, le jugement ayant force de la chose jugée est celui qui n'est susceptible d'aucun
recours suspensif d'exécution ou pour lequel les délais de recours ont expiré. Mais ces règles
comportent des exceptions :
4-Les cas particuliers d’exécution :
Dans certains cas, l'exécution d'un jugement peut être accélérée (exécution provisoire ; dans
d'autres cas, elle peut être retardée et enfin il existe même une procédure d’exécution de
jugements rendus à l'étranger.
a- L’exécution provisoire: Exécution nonobstant recours ordinaires :
L'exécution provisoire est un bénéfice accordé au gagnant et grâce auquel il pourra exécuter
un jugement en premier ressort malgré le délai d'appel ou l'appel interjeté, malgré le délai
d'opposition ou l'opposition qui normalement suspendent l'exécution. Le jugement est dit
exécutoire par provision.
On distingue l'exécution provisoire légale et l'exécution provisoire judiciaire
- L’exécution provisoire légale - L'exécution provisoire est légale lorsqu'elle est prescrite d'office
par la loi, sans que le juge ait à la prononcer (par exemple ordonnance de référé).
- L’exécution provisoire judiciaire - L'exécution provisoire est judiciaire si elle n’existe que
lorsque le juge la prononce. Elle peut être ordonnée, à la demande des parties ou d’office,
chaque fois que le juge l'estime nécessaire et compatible avec la nature de l’affaire, à condition
qu'elle ne soit pas interdite par la loi.
La partie condamnée peut éviter que l'exécution provisoire soit poursuivie en consignant, sur
autorisation du juge, les espèces ou les valeurs suffisantes pour garantir le montant de
condamnation.
Conséquences de l'exécution provisoire - Les actes d'exécution restent valables si l’appel
intervenu est rejeté. Par contre, s'il est admis, le jugement se trouvant infirmé, il faudra
remettre les choses en état : les actes d'exécution doivent être annulés.

b-La défense à exécution provisoire - Lorsque l'exécution provisoire a été ordonnée, elle ne
peut être arrêtée en cas d'appel que par le premier président de la cour d'appel ou par cette
juridiction statuant en chambre du conseil au moyen d'une défense à exécution. (article 149 et
147 du CPC)
c-Cas
c-Cas où l’exécution d’un jugement peut être retardée:
L'exécution d'un jugement est retardée en cas d’accord de délais de grâce (article 440, alinéa 2.
CPC).
Dans le cas où il est sursis à exécution, les délais fixés pour les procédures d'exécution sont
suspendus jusqu'à l'expiration du délai accordé par le juge.
d-Reconnaissance
d-Reconnaissance et exéquatur des jugements étrangers:
Les décisions de justice rendues par les juridictions étrangères ne sont exécutoires au Maroc
qu'après avoir été revêtues de l’exéquatur par le tribunal de première instance du domicile ou
de la résidence du défendeur ou à défaut, du lieu où l'exécution doit être effectuée.
Le tribunal saisi doit s'assurer de la régularité de l'acte et de la compétence de la juridiction
étrangère de laquelle il émane. Il vérifie également si aucune stipulation de cette décision ne
porte atteinte à l'ordre public marocain.
Le jugement d'exéquatur est rendu en audience publique.
5-Les voies d’exécution de jugements :
La loi prévoit des procédures particulières permettant d'aboutir à l'exécution forcée. Il s'agit
des voies d'exécution qui sont destinées à obtenir l'exécution des jugements et parfois des
obligations mais sans qu'un acte juridictionnel préalable soit nécessaire.

Le législateur distingue, par ailleurs, divers modes d'exécution :


A-L‘exécution directe et l’exécution par équivalent:
a-Exécution directe - L‘exécution est directe lorsque la prestation même constitue l'objet de
l'obligation qui doit être fournie à celui qui poursuit l’exécution.
Les tribunaux peuvent l'assurer dans certains cas, soit grâce à l'emploi de la force publique (par
exemple expulsion d'un locataire), soit par un moyen de contrainte: les astreintes.
b- Exécution par équivalent ou d'une somme d'argent - le plus souvent, l'exécution forcée porte
sur une somme d'argent, soit que l'obligation ait pour objet une somme d'argent, soit qu'il y ait
transformation de l'obligation inexécutée en somme d'argent par l'allocation de dommages-
intérêts. (Art 448 du CPC)
B-L‘exécution sur la personne et l’exécution sur les biens:
a- L'exécution sur la personne : La contrainte par corps
La contrainte par corps est régie par le dahir du 20 février 1961 tel qu’il a été modifié. Elle se
réalise par l'incarcération du débiteur qui refuse de s'acquitter de son obligation résultant d’un
jugement ou arrêt le condamnant au paiement d’une somme d’argent et ce après envoi d’un
avertissement préalable par la partie requérante demeuré infructueux dans un délai d’un mois.
L’objectif de la contrainte par corps est de forcer le débiteur à payer en le privant
temporairement de sa liberté. Elle est destinée principalement, à faire échec aux manœuvres
de débiteurs de mauvaise foi qui ont organisé leur insolvabilité. La durée de l'emprisonnement
est fixée par tranche variant entre un minimum de 6 jours et un maximum de 15 mois.
Elle est réclamée par la partie poursuivante.
b- L’exécution sur les biens du débiteur : Les saisies
L'exécution forcée se réalise aussi par des saisies qui mettent sous mains de justice les biens du
débiteur et qui aboutissent, le plus souvent, directement ou indirectement, à la vente des
biens saisis, si le poursuivi n’exécute pas le jugement dans les délais accordés.

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