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Maella blondelle

Séance 7 de procédure civile

Thème 1

Procédure ordinaire → procédure principalement écrite


Procédure devant les juridictions d’exception → règle orale principalement
Certaines distinctions notamment procédurale : devant les juridictions d’exception la
représentation par avocat n’est pas obligatoire, primauté de l’oralité, le rôle du juge est
plus actif

Arrêt : Civ. 2e, 16 oct. 2003 → arrêt à garder en tête

Arrêt important car réaffirme la primauté de l’oralité dans le procédure devant les
juridictions d’exception

Problématique : comment combiner les règles propres à la procédure orale et les


dispositions de l’article 74 al.1 du c.proc.civ

Faits : un défendeur est assigné devant le tribunal de commerce et avait déposé au greffe
des conclusions au fond mais durant l’audience il a oralement décliné la compétence du
tribunal

Le déclinatoires-il recevable ? Exception d’incompétence in limite letis et là le fait que


des conclusions ont été déposé prélabalement question de la recevabilité du déclinatoire
après le dépôt

Cour de cassation considère que le déclinatoire est recevable et casse la décision


d’appel qui avait décliné ce déclinatoire.

Sens : Cour de cassation énonce bien que le défendeur a soulevé l’incompétence


oralement avant de faire référence à ses prétentions au fond → déclinatoire sauvé car lors
de l’audience le défendeur a soulevé oralement le déclinatoire avant ses prétentions et
son argumentaire donc la condition du in limine letis est remplie.

Valeur : mettre en apport et comparer avec les décisions de la 2ème ch.civ 6 mai 1999 et
CCass.Comm 6 juin 2000 qui ont été remises en cause par cet arrêt puisque dans ces
arrêts le déclinatoire avait été jugé irrecevable → beaucoup de commentaire sur ces
décisions avec jurisprudence très ferme → article intangible même lors d’une procédure
orale

Nb : note Stéphanie Mary Dalloz 2004 pg.45

Portée : repartir sur la valeur et la primauté de l’oralité et la question du contradictoire


notamment une atteinte du contradictoire dès que possibilité au défendeur qui a déposé
des conclusions écrites de soulever des exceptions oralement sans que l’autre partie
puisse se préparer

Nb : le rôle du juge, le contradictoire et l’engorgement des tribunaux sont des thèmes


qu’on peut souvent rattacher aux arrêts
Maella blondelle
Thème 2

Le référé : dispositions contenus dans les articles 484 c.proc.civ à 492 c.proc.civ

Procédure ordinaire : procédure avec des délais notamment que l’appelant et l’intimé
concluent dans 3 mois → délai magentis / magentiques (orthographe à revoir je n’ai pas
trouvé !)
Procédure à bref délai : procédure particulière prévu dans certains cas notamment en
matière d’appel d’ordonnance des référés
Appel à bref délai : délai classique réduit à 1 mois → mécanisme particulier pour conclure

Cas pratique 2

Nous avons 4 types de référés prévus aux articles 834 et 835 c.proc.civ dans sa version
réformée. Dans certain la notion d’urgence est requise, absence de contestation sérieuse
et dans d’autres cas la notion d’urgence n’est pas nécessaire il faut remplir une autre
condition comme le dommage imminent, la cessation d’un trouble manifestement illicite.

Article 834 c.proc.civ : « Dans tous les cas d'urgence, le président du tribunal judiciaire ou
le juge du contentieux de la protection dans les limites de sa compétence, peuvent
ordonner en référé toutes les mesures qui ne se heurtent à aucune contestation sérieuse
ou que justifie l'existence d'un différend. »

Article 835 c.proc.civ: « Le président du tribunal judiciaire ou le juge du contentieux de la


protection dans les limites de sa compétence peuvent toujours, même en présence d'une
contestation sérieuse, prescrire en référé les mesures conservatoires ou de remise en état
qui s'imposent, soit pour prévenir un dommage imminent, soit pour faire cesser un trouble
manifestement illicite.
Dans les cas où l'existence de l'obligation n'est pas sérieusement contestable, ils peuvent
accorder une provision au créancier, ou ordonner l'exécution de l'obligation même s'il
s'agit d'une obligation de faire. »

Particularité : le référé probatoire (article 145 c.proc.civ) avec comme conditions le motif
légitime et l’absence de procès → mesure d’instruction in futurum soit par référé soit par
requête → permet de solliciter des mesures avant tout procès.
Différence entre le référé et la requête est le principe contradictoire puisque :
- par référé : assignation i.e par nature l’adversaire est au courant
- par equête : le contradictoire vient une fois la décision rendue en offrant la possibilité à
la partie d’exercer un recours contre cette décision

Article 145 c.proc.civ : « S'il existe un motif légitime de conserver ou d'établir avant tout
procès la preuve de faits dont pourrait dépendre la solution d'un litige, les mesures
d'instruction légalement admissibles peuvent être ordonnées à la demande de tout
intéressé, sur requête ou en référé. »

Dans chaque référé il faut remplir une ou plusieurs conditions comme l’urgence ou le
dommage imminent.

En l’espèce, il y a un contrat de vente entre deux sociétés, le cédant se rétablit à côté


alors qu’il y avait une clause à l’article 4 qui interdisait cette proximité. Le cessionnaire
souhaite faire cesser rapidement cette activité concurrentielle.
Maella blondelle

Quels types de référés envisager ?

Procédure de référé devant le tribunal de commerce : article 870 c.proc.civ


• référé urgence : article 872 c.proc.civ
• référé sauvegarde : article 873 al.1 c.proc.civ
• référé provision : article 873 al.2 c.proc.civ

Article 870 c.proc.civ : « A la demande du président de la formation, le juge chargé


d'instruire l'affaire fait un rapport oral de l'affaire à l'audience avant les plaidoiries. Ce
rapport peut également être fait par le président de la formation ou un autre juge de la
formation qu'il désigne.
Le rapport expose l'objet de la demande et les moyens des parties, précise les questions
de fait et de droit soulevées par le litige et fait mention des éléments propres à éclairer le
débat, sans faire connaître l'avis du juge qui en est l’auteur. »

Article 872 c.proc.civ : « Dans tous les cas d'urgence, le président du tribunal de
commerce peut, dans les limites de la compétence du tribunal, ordonner en référé toutes
les mesures qui ne se heurtent à aucune contestation sérieuse ou que justifie l'existence
d'un différend. »

Article 873 c.proc.civ : « Le président peut, dans les mêmes limites, et même en présence
d'une contestation sérieuse, prescrire en référé les mesures conservatoires ou de remise
en état qui s'imposent, soit pour prévenir un dommage imminent, soit pour faire cesser un
trouble manifestement illicite.
Dans les cas où l'existence de l'obligation n'est pas sérieusement contestable, il peut
accorder une provision au créancier, ou ordonner l'exécution de l'obligation même s'il
s'agit d'une obligation de faire. »

Il faut écarter ou valider chaque référé :


Référé urgence : il peut y avoir une urgence mais ∅ contestation sérieuse qui peut poser
problème
Référé provision : ∅ créance
Référé sauvegarde : existence d’un dommage imminent car perte du CA par le
comportement du cédant et de la violation de la clause du contrat
↳ en l’espèce c’est ce référé qu’il faut choisir

NB : on peut engager la procédure d’injonction de faire avec une procédure sur requête
mais la procédure de référé est plus opportune

Cas pratique 1

1) Qualifier préalablement la procédure engagée

En l’espèce, une mesure d’instruction in futurum a été obtenue sur requête i.e procédure
non contradictoire. Pièces mises sous séquestre dans l’attente d’une décision.

Distinction entre 2 types de recours en requête :


- si juge fait droit à la requête : référé rétractation → recours conduit devant le même
juge (article 496 al.2 c.proc.civ)
- si le juge ne fait pas droit : appel
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article 496 c.proc.civ : « S'il n'est pas fait droit à la requête, appel peut être interjeté à
moins que l'ordonnance n'émane du premier président de la cour d'appel. Le délai
d'appel est de quinze jours. L'appel est formé, instruit et jugé comme en matière
gracieuse.
S'il est fait droit à la requête, tout intéressé peut en référer au juge qui a rendu
l’ordonnance. »

2) Quelle procédure pour obtenir gain de cause ?

• Article 493 c.proc.civ : conditions de la procédure sur requête → démontrer que


l’absence du contradictoire n’est pas justifiée → discussion des conditions de mise en
oeuvre propre à cette procédure comme première ligne d’attaque
• Article 145 c.proc.civ : mesure d’instruction n’aurait pas dû être accordée car les
conditions de mises en oeuvre ne sont pas remplies

Si on se réfère aux conditions de l’article 493 c.proc.civ : manque d’efficacité car preuve
électronique → caractère non contradictoire justifié pour préserver l’effet de surprise

On peut par contre se référer aux conditions de l’article 145 c.proc.civ : on peut contester
les conditions, en l’occurence le motif légitime. Pas de procès mais pour le motif légitime
la jurisprudence de la Cour de cassation a établi que les mesures d’instruction doivent
être proportionnées à l’objectif du requérant et ne doivent pas être des mesures
d’instructions générales → arrêt de la 2ème chambre civile du 7 janvier 1999

ici il était opportun de montrer le caractère disproportionné de la mesure par rapport


au motif du requérant mais probable que cela ne soit pas légitime voire déloyal (« aller à la
pêche aux informations » i.e doute sur la probité)

3) La différence entre ordonnance sur requête et sur référé

Ordonnance sur requête : exécutoire sans signification


Ordonnance sur référé : signifiée sauf exception avant l’exécution
↳ délai de 15j selon l’art 490 c.proc.civ et l’art 528 c.proc.civ

En l’espèce, expiration du délai le 29 mars à minuit → non respect du délai de recours est
sanctionné par une une fin de non recevoir → Chicaneau ne peut pas faire appel, il s’est
manifesté le 30 mars car il est forclos.

Point cours

La décision de référé n’a pas autorité de la chose jugée → pas d’autorité de la chose
jugée au principale i.e juge qui statue au principale n’est pas tenu par l’appréciation du
juge des référés et inversement le juge des référés ne tranche pas au principal.
Juge des référé : juge de l’évidence / juge de l’urgence → statue sur un point particulier
et non sur le litige auquel cas c’est le juge du fond qui statue → procédure de passerelle
qui existe entre le juge des référés et le juge du fond quand le juge des référés se
considère incompétent.
Maella blondelle

‼ Pour tout ce qui est représentation obligatoire en matière de référé car depuis le 1er
janvier 2020 certaines règles de représentation obligatoire devant le tribunal judiciaire sont
applicables.
↳ cf article 760 et 761 c.proc.civ

Arrêt 4 : Civ. 2e, 2 mars 2017

La décision de référé n’a pas autorité de la chose jugée → voir doctrine.

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