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Partie 2.

Le droit d’accès au juge adm

Depuis la fin du 20ème siècle, la notion de droit d’accès au juge a recouvert des expressions
assez différentes. On a ainsi ou parler de droit au juge, de droit d’agir en J, de droit d’accès au
juge, ou encore, de droit au recours…

Ces notions renvoient à l’idée d’Etat de droit dans la mesure où pouvoir soumettre la
résolution d’un litige à un juge constitue une cond° de la protection des droits de l’individu.
En csq, on a tendance à considérer que le droit d’agir en J est le 1 er des droits fondamentaux
parce-qu’il permet de protéger les autres droits.

Le droit d’accès au juge a émergé dans la jp adm dès le début des années 1850 lorsque le CE a
jugé qu’un administré ne pouvait pas renoncer au droit d’exercer un appel devant lui. C’est
dans une décision de 1863, Mared Besson et Grocat, le CE va aller jusqu’à déformer la loi de
1832 pour prévoir que les décisions des conseils de révisions sont susceptibles d’un REP,
alors même que la loi de 1862 prévoyait que les décisions de ces conseils étaient définitives.
Autrement dit, lorsque la loi interdit tout recours adm ou contentieux contre un acte le REP
reste ouvert, sauf à être expressément écarté par la loi.

Pour les autres J°, il faudra attendre 1975 pour que la CEDH consacre le droit d’accès au juge
dans son arrêt Golder.

Et du côté du CC°el, c’est dans sa décision du 2 déc. 1980 que le CC°el parle alors de droit
d’agir en J, avant de modifier cette formule en 1996 où il parlera du droit des personnes
intéressées d’exercer un recours effectif devant une J°.

S’agissant du CE, la reconnaissance explicite du droit au recours date plutôt de la fin des
années 90 notamment de la décision Syndicat des avocats de France (1998) où il parle du
droit C°el d’exercer un recours effectif dev une J°.

On peut aussi citer l’arrêt Assad (2000) où le CE évoque le pcp à valeur C°elle du droit
d’exercer un recours J°el.

Mais comme toute liberté fonda, le droit d’accès au juge n’est pas absolu. C’est ce qu’avait
explicitement évoqué la CEDH en 1975 dans son arrêt Golder. Le CE fait notamment appel à
la notion de bonne A° de la J pour confirmer la légalité du ministère d’avocat obligatoire. En
effet, dans certaines procédures, des normes réglementaires prévoient que la présence d’un
avocat est obligatoire. Le CE a considéré que la bonne A° de la J justifiait cette restriction au
droit d’accès au juge.

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Leçon 5. Les conditions juridiques du droit d’accès : l’irrecevabilité des recours

La distinction entre contenant et contenu SVT présenté : comme la distinction entre q° de


recevabilité et q° de fond.

Cette distinction qui a un intérêt pédagogique est à relativiser, légèrement tronquée car l’étude
de la recevabilité nécessité l’étude du fond, ou en tout cas, l’étude de la recevabilité suppose
une anticipation partielle sur le fond.

Au sein de la J° adm, pour traiter de la recevabilité, les magistrats adm utilisent un acronyme
qu’on appelle le dinif qui signifie « désistement », « incompétence », « non-lieu à statuer »,
« irrecevabilité » et « fond ».

-> Un même terme peut donc désigner des catégories très distinctes.

NB : Ici, on s’intéressera à toutes les significations du dinif, hormis celle du fond.

Il existe ajd un ordre logique de traitement de irrecevabilités qui est lié à leur cause et qui
conduit à l’examen prioritaire du désistement, de l’incompétence et du non-lieu.

Par contre, les autres irrecevabilités sont étudiées de manière plus ou moins aléatoires, le juge
ne distinguant au sein de ces irrecevabilités, en distinguant seulement celles qui sont non
régularisables avant celle qui sont régularisables.

Et de manière générale, les irrecevabilités ont pour caractéristique d’être prononcées à


l’occasion d’une ordonnance de tri adoptée par le juge avant l’instruction qui va conduire au
rejet de la requête.

Section 1. D comme désistement

Le désistement est défini à l’art R. 136-1 du CJA et il s’agit d’une forme de renoncement à
l’exercice d’un recours.

Le désistement peut s’apparenter à la fin de non-recevoir tirée de ce que le requérant a


acquiescer à l’acte ou à la situation litigieuse en s’interdisant de saisir le tribunal.

Dans l’immense majorité des cas, le juge donne acte du désistement par ordo de tri, qu’il
s’agisse d’un désistement volontaire ou d’office.

§1. Le désistement volontaire

Comme toute irrecevabilité, le désistement est d’ordre public, càd que dès lors qu’il existe, le
juge de 1ère instance doit le prendre en compte, qu’il soit implicite ou explicite en sachant

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qu’en la matière, le juge emprunte la distinction de la PC entre le désistement d’action et
d’instance.
La différence est que le désistement d’action interdit au requérant de saisir à nouveau le juge
sur un même objet et une même cause, tandis que le désistement d’instance (qui a pour but de
permettre au requérant de régulariser sa requête) permet à nouv sa saisine.

§2. Le désistement d’office

Contrairement au désistement volontaire, ici, c’est le juge qui va prononcer le désistement


comme sanction procédurale.

C’est notamment le cas lorsqu’il est saisi d’une requête sommaire qui ne comprend qu’un bref
exposé des faits et de moyens présentés de manière synthétique.

En pratique, il est assez courant que les avocats déposent ce type de requête juste avant la fin
du délai de recours puisque l’intérêt est que la requête va permettre de suspendre le délai de
prescription du recours.

Pb : Dans cette situation, l’A° n’est pas mise en position de pouvoir répondre aux moyens du
requérant, et par csqt, il existe un certain nb d’hypo dans lesquelles le juge pourra prononcer
un désistement.

Il existe un autre cas de désistement d’office : Décret Jade du 2 nov. 2016 qui permet au juge
de demander aux parties de produire un mémoire récapitulatif dans un délai ne pouvant pas
être inférieur à un mois sous peine de désistement d’office.

Pk cette pratique ? Parce-qu’il y a normalement un nombre limité de mémoires déposés.


Mais dans certains litiges, on peut parfois 6, 8 voire 10 mémoires au lieu de 5 en temps
normal. C’est pourquoi le juge dispose de cet outil pour que les parties fassent un résumé des
positions des ccl° de chacune des parties.

Section 2. I comme incompétence

La notion d’incompétence une difficulté qui fait qu’elle peut être étudiée après ou avant
l’instruction.

Comme il n’y a pas d’incompétence territoriale au sein des J° adm, il est obligatoire de
renvoyer le dossier à la J° adm compétente.

L’art. R. 222-1 du CJA permet au JA de rejeter par ordo de tri, les recours qui ne relèvent
manifestement pas de sa compétence pour être renvoyés dev la J° compétente. La différence
avec l’incompétence postérieure, c’est qu’ici il s’agit d’une incompétence évidente, qui est
flagrante.

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Ex : Saisir une J° adm pour contester une J° du JJ.

-> Dès lors que la q° de l’incompétence est complexe, elle sera appréciée postérieurement.

Section 3. N comme non-lieu

Le no =n-lieu est une irrecevabilité qui tient à l’absence de l’objet du recours. Sa particularité
est d’intervenir en cours d’instance. Donc, ici, ce qui est étudié par le juge est l’hypothèse où
la requête n’a plus d’objet, càd l’hypothèse où l’objet du litige a disparu (= acte ou décision
adm sur laquelle s’analyse le contentieux).

On peut distinguer plusieurs types de non-lieux : le non-lieu à raison de la disparition du


litige, le non-lieu législatif et le non-lieu en l’état.

Le premier est le cas où l’AA attaqué a été retiré ou abrogé. C’est le cas où l’AA attaqué a été
retiré ou abrogé sans que l’acte n’ai produit d’effet.

Le second est le cas où l’acte attaqué a été couvert par une loi en cours d’instance.

Enfin, la 3ème hypothèse est soit celle ou l’une des parties à l’instance a disparu, soit parce-que
le dossier a été perdu par la J°.

Dans la plupart des cas, le non-lieu concerne la disparition de l’objet, et c’est le cas où le
requérant a obtenu satisfaction. Ttefois, l’A° étant sournoise, elle peut parfois essayer de
gruger le juge en retirant la décision litigieuse, puis en retirant le retrait.

Pour éviter ça, il faut distinguer si on est dans une hypo de retrait ou d’abrogation. Si c’est un
retrait, il doit être définitif, càd que le non-lieu ne pourra être prononcé que 4 mois après
l’expiration du délai de retrait qui est de 4 mois pour les AI créateurs de droit. Et s’il s’agit
d’une abrogation, le juge ne pourra prononcer le non-lieu que si l’acte n’a pas reçu
d’exécution.

Le dernier cas est celui ou l’° retire l’acte en cours d’instance puis adopte un acte identique ou
assorti de modif° de pure frome. Dans ce cas, le CE va rediriger la requête contre le deuxième
acte (CE, 2007, Ordre des avocats au Barreau d’Evreux).

Section 4. I comme irrecevabilité manifeste

La notion d’irrecevabilité manifeste est complexe à saisir notamment parce-qu’elle suppose


de maitriser une autre notion : la régularisation, puisque traditionnellement, la jp et la doctrine
considèrent que l’irrecevabilité manifeste est une irrecevabilité qui n’est pas ou plus
régularisée par le requérant.

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En 2015, le CE a eu l’occasion de préciser l’articulation entre les 2 notions en distinguant les
irrecevabilités en fonction du type d’irrégularité, soit l’expiration du délai de recours
contentieux, soit l’expiration du délai laissé au requérant pour régulariser sa requête (CE,
2015, Godran).

Donc, on peut définir l’irrecevabilité manifeste comme un moyen de défense soulevé


éventuellement par le défendeur, ou obligatoirement par le juge, qui conduit à empêcher en
l’état, l’examen du bienfondé d’un recours.
Ici, on va distinguer les irrecevabilités non-régularisables qui entrainent le rejet du recours en
tout état de cause, des irrecevabilités régularisables qui peuvent être corrigées en cours
d’instance par le requérant. Ici, le juge va d’abord étudier les irrégularités non régularisables
dès l’intro° du recours, puis les irrecevabilités non régularisables en cours d’instance, et enfin,
les irrecevabilités qui sont régularisables durant l’instance.

§1. L’irrecevabilité non-régularisable

Parmi ces irrégularités, il y a celles qui sont non régularisables dès l’intro° de l’instance et
celles qui sont devenues en cours d’instance. Parmi les premières il y a l’expiration du délai
de recours, l’injusticiabilité de l’acte attaqué, le défaut d’ex d’un recours adm préalable
obligatoire, le défaut de dépôt antérieur à la saisine des statuts de l’association requérante,
l’excpetion de chose jugée.

Et il y a deux cas d’irrégularités non régularisables en cours d’instance : l’expiration du délai


contentieux, le défaut de réponse à l’invitation de régulariser.

A) Les irrecevabilités non-régularisables dès l’introduction

1) L’expression du délai de recours

Le premier cas est l’expiration de délai de recours. L’art. R. 421-1 du CJA précise la règle
générale pour saisir le JA en premier ressort.

NB : Le JA ne peut être attaqué que dans un délai de deux mois après publication ou notif° de
la décision attaquée.

La raison pour laquelle on enferme un recours dans un délai est pour des considérations de
sécurité jique : pour éviter de remettre en cause indéfiniment les AA.

Il est par ailleurs assez courant en pratique, que les actes soient conditionnés par l’expiration
du délai de recours. Ex : Pour pouv conclure une promesse de vente d’un terrain à bâtir, ces
contrats prévoient classiquement comme clause suspensive, que l’acquéreur du terrain dispose
d’un permis de construire qui est purgé de tout recours.

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NB : Il ne faut pas confondre la forclusion et la prescription. La forclusion est l’extinction de
l’action en J qu’il ne faut pas confondre avec la prescription d’un droit ; Les deux notions
entrainent toutes les deux par l’écoulement du temps, le rejet de la demande. Mais la
différence est que la forclusion est une cause d’irrecevabilité (comme elle porte sur l’AJ),
alors que la prescription est traitée au titre du fond.

Donc, pour fixer le point de départ du recours, il faut distinguer le type d’acte en cause. Pour
un acte réglementaire, c’est 2 mois à compter de la publi°, et pour une décision d’espèce,
comme une décla° d’utilité pq, il faut une publicité complète dans un journal d’annonce légale
ou un affichage en mairie.

Il faut aussi distinguer les actes ind dont le recours commence à courir à compter de la notif°
de l’acte au domicile de l’administré, sachant que pour que le délai de recours soit déclenché,
il faut que l’acte mentionne les voies et délais de recours (art. R. 421-5).
Enfin, le dernier cas concerne les décisions tacites de rejet : elles naissent apr un délai de 2
mois à compter d’une demande faite à l’A° sans réponse. Dans ce cas, on considère qu’il y a
une décision tacite de rejet.

Et dans ce cas, le délai de recours démarre à la fin de ces 2 mois sauf si entre temps l’A°
adopte une décision expresse de rejet.

Si l’A° ne modifie pas les voies et délais de recours, en 2016, le CE a ajouté un délai d’un an
pour tempérer les effets du texte. Sauf circonstance particulière, les décisions adm
individuelles ne peuvent plus faire l’objet d’un recours un an après leur notif° ou après que le
requérant ait eu connaissance de la décision (CE, 2016, Czabaj).

-> C’est un délai de forclusion prétorien.

Le CE a assoupli les q° de pub sont faire démarrer les délais de recours. Si lors de l’instance n
se rend compte que les délais de recours étaient connus du requérant, on peut faire partir le
délai.

Les règles de computation du délai. Dans un arrêt de 2018, Cornut, le juge nous dit que « sauf
texte contraire, les délais de recours devant les J° adm sont en pcp des délais francs, leur 1 er
jour étant le lendemain du jour de leur déclenchement, et le dernier étant le lendemain du jour
de leur échéance ». Mais cette règle connait de très nombreuses exceptions.

2) L’injusticiabilité de l’acte attaqué

Le juge est incompétent compte tenu de la nature de l’acte (acte de gvrt, les MOI, les actes
non décisoires, les mesures gracieuses).

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-Les actes de gvrt : actes qui sont rattachables à une fonction gouvernementales et non adm et
qui vont concerner, soit les rapports entre pouvoirs constitués (ex : entre le gvrt et le
Parlement), soit les actes qui concernent les actes de relations internationales.

-Les actes non décisoires : l’art R. 121-1 du CJA rappelle qu’une J° adm ne peut être saisie
qu’une décision adm. Il peut notamment s’agir d’un acte purement informatif, d’un acte
déclaratoire ou d’un avis.

-Les MOI : Actes qui sont bien décisoires mais qui sont nécessaires à la discipline au sein de
certaines A° (notamment les écoles, les prisons ou l’armée). Pour assurer le bon
fonctionnement de ces A°, le CE voulait que ces actes ne soient pas attaquables. Mais ajd, les
MOI ont quasiment disparu depuis la décision Hardouin et Marie.

-Les mesures gracieuses : Ici, le juge va refuser d’apprécier un recours contre un acte qui fait
gracieusement droit à une demande d’un administré en dehors des cadres légaux. Ex :
L’attribution d’une allocation viagère non prévue par les textes.

3) Le défaut d’exercice d’un recours adm préalable obligatoire

Ont pour point commun d’exiger de l’administré qu’il saisisse l’A° avant le juge, sans quoi le
recours est irrecevable.

C’est le cas par exemple en cas de communication d’un doc adm à l’A° et que celle-ci refuse
la communication de ces docs. Dans ce cas, le Code des relations du public avec l’A° exige
que soit saisie la CADA avant de saisir le JA, sinon le juge prononcera l’irrecevabilité.

Également en matière fiscale, les RAPO sont très nombreux.

4) Le défaut de dépôt antérieur des statuts de l’association requérante.

Ici, c’est pour éviter qu’on se retrouve avec une asso° had oc créée pour le recours.
Dans ce cas, le juge va vérifier que l’asso° créée, existaient avant le recours et que la personne
morale a intérêt à agir.

2 cas :

-Soit l’association a pour objet de défendre ses intérêts.


-Soit l’association a pour objet de défendre les intérêts d’autrui.

En fonction de l’objet de l’asso°, le juge ne vas pas apprécier de la même manière l’intérêt à
agir.

Si l’asso° a pour objet de défendre les intérêts d’autrui, donc le juge regarde l’acte faisant
grief à l’intérêt collectif.

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Le juge regarde les effets de la décision litigieuse : asso° qui a en charge un champ d’action
national n’aura pas d’intérêt à agir contre un acte qui n’a d’effet que locaux (CE, 2002, Asso°
en toute franchise).

Une jp admet que lorsque se sont en cause les libertés publiques et que la décision attaquée est
un titre de décision récurrent, considère que l’acte peut être attaqué, même s’il ne correspond
pas au champ d’action de l’asso°.

Ligue des droits de l’Homme, 2015 : Enjeux sur un acte anti-mendicité. Le raisonnement du
juge c’est que ces arrêtés ont bien un champ d’appli°. Or, la LDH a une compétence nationale.
Pourtant, le juge estime que cela porte atteinte aux droits fonda de manière récurrente et donc
la portée de cet arrêt excède le seul champ local.

5) L’exception de chose jugée

L’exception de chose jugée se fonde sur le cas où il y a un jugement sur la même action qui
précède la requête. Mais cette excpetion peut être, soit un motif d’illégalité de l’acte, soit un
motif de fin de non-recevoir.

B) Les irrégularités devenues non-régularisables durant l’instance

1) L’expiration du délai contentieux

Règle qui exprime qu’une fois que le délai de recours est expiré, le requérant ne peut plus
modifier son recours. Chapus parlait de cristallisation du débat contentieux. La csq est que
certaines irrecevabilités ne peuvent plus ê régularisées. C’est le cas du défaut de motivation de
la requête ou du défaut de ccl°.

Ajd, ce sont les seules irrecevabilités qui ne sont pas régularisables au-delà du délai
contentieux.

2) Le défaut de réponse à l’invitation de régularisée

La pratique de l’invitation faite au requérant de régulariser son recours s’est dvp dès le
XIXème s. C’est une forme de pratique bienveillante du CE qui consistait à inviter les
justiciables à régulariser l’irrecevabilité dont le recours était entaché.

Ex : Décision CE de 1822, Fourreton.

Cet usage est devenu une obligation depuis un arrêt du CE de 1959, Syndicat Algérien de
l’éducation surveillée, CFTC. Et à présent, cette obligation a été codifiée à l’art. L. 612-1 du
CJA.

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Ici, le juge va inviter le requérant à régulariser sa requête, son recours ou ses ccl° dès lors que
le juge soulève une fin de non-recevoir d’office. C’est l’hypo ou ces irrégularités n’ont pas été
mentionnées ds le mémoire en défense. µLe juge doit alors préciser au requérant que s’il ne
régularise pas sa requête dans un délai de 15 j elle fera l’objet d’une ordo de tri.

§2. Les irrecevabilités régularisables

1) Les irrégularité formelles

Parmi ces irrégularités on retrouve la mention des noms et domicile des parties. C’est
notamment l’art. R. 411-1 du CJA qui le précise.

La raison est simple : sans ses info° minimales cela peut poser un pb dans l’envoi des docs
liés à l’instruction.

Il y a aussi la rédaction de la requête en langue fr, et c’est à l’occasion d’une décision


Quillevere de 1985, que le CE a rejeté pour irrecevabilité rédigé en breton. Il s’est appuyé sur
l’ordo de Villers Cotterêts.

L’autre cas est le défaut de production de la décision attaquée. Le CE a imposé que toute
requête doit ê accompagnée de l’acte attaquée : Arrêt Richard et Vanini. C’est l’art. R. 412-1
du CJA qui pose par pcp que le requérant doit joindre la copie de l’acte attaqué à sa requête ou
si c’est une décision tacite alors c’est une justification de la demande préalable qui a été faite.
Exception : Lorsqu’un étranger est admis en centre de rétention adm le ressortissant n’a pas à
produire l’acte attaqué.

Si la décision est orale, dans ce cas, il faudra apporter une preuve de tte nature de l’existence
de ka décision (CA Versailles, 2022).

On retrouve aussi le défaut production de la copie de la requête.

L’utilisation de la plateforme Télérecours qui est devenue obligatoire avec le décret du 2 nov
2016.

Le défaut de signature càd que la requête doit ê signée par l’auteur de la requête, et il n’y a
que un avocat valablement mandatée qui peut apposer sa signature à la place des parties en
sachant que le CE a admis qu’un requérant qui ne savait pas écrire puisse signer sa requête
d’une croix et adjoigne à sa requête, la signature de 2 témoins qui témoigne de la lecture de sa
requête (CE, 2015, Montorium).

Le défaut d’élection du domicile -> ici, il s’agit de restreindre les échanges postaux avec les
requérants domiciliés à l’étranger. Ici, le CJA impose que les parties non représentées par un
avocat et résidants dans un état non membre de l’UE doit élire un domicile sur l’un de ses
territoires.

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Le défaut de production de titre de pté pour les contentieux qui l’exigent, obligatoire depuis
2018.

Le défaut de timbre fiscale (taxe pour envoyer le recours) -> 125 euros.

Si une de ces irrégularités est constatée par le juge, il va alors inviter la partie concernée à
régulariser l’irrecevabilité dans les 15 jours, et à défaut, la partie aura tjrs la possibilité de
régulariser sauf en cas d’irrégularités non régularisables en cours d’instance.

2) Le défaut de liaison du contentieux

Situation liée à la construction de l’ordre J°el adm. La règle de la décisions préalable


commune au REP, recours en plein contentieux, implique que le recours soit dirigé contre un
acte adm.

En REP : Cas simple, pas le choix forcément il faut adjoindre l’acte attaqué à la requête.
En plein contentieux indemnitaire, doit provoquer la prise de position de l’A° par une
demande préalable. Une fois qu’elle a refusé d’indemniser, que l’on va saisir le juge du refus
d’indemnisation, découle de la règle de l’acte préalable.

Pour former un recours : provoquer la prise de position de l’A° pour après l’attaquer dev le
juge si refus (c’est la déf° de la notion de liaison du contentieux).
En pratique, ce défaut est rarement opposé car le CE a admis rapidement que si l’A° défend
au fond l’affaire, cela suffit à lier le contentieux.

La règle de l’acte préalable : demande à l’A° de se positionner, si on oublie et saisi le juge, le


CE depuis cette décision, considère que si on introduit une requête et que l’A° répond à la
requête sur le fond sans dire que cette requête a ce défaut et se défend de ne pas indemniser.
Le CE considère que qlq part, l’A° reconnait qu’il y a bien une liaison du contentieux.
Décision 1991 Morton.

3) Le défaut d’intérêt à agir

Il n’y a pas de déf claire de cette notion puisque le juge a voulu se laisser une marge de
manœuvre concernant ce défaut, dans le but de désencombrer son prétoire.

Et, par ailleurs, cette notion revient à rechercher une relation perso entre l’acte adm et
l’administré : faut qu’on soit concerné par l’acte.

Il s’agit d’une subjectivisation du droit administratif. Autrement dit, les administrés ne


peuvent pas défendre la légalité objective. Ils ne peuvent qu’attaquer devant le juge une
illégalité commise à leur égard.

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NB : En France, on admet des formes de contrôle de légalité objectives, mais rarement en lien
avec un recours individuel. Ex : On admet le contrôle de C°nalité a priori et il est purement
objectif dans la mesure où il n’y a pas de partie à l’instance qui subit cette illégalité.

Cette irrégularité est formalisée dans une série d’art. du CJA et elle a été étendue à d’autres
domaines du droit public comme l’environnement.

Mais ce constat est à relativiser puisque ce critère a été progressivement élargi. Ex : En 1821,
le CE refusait le recours exercé par les habitants ou les contribuables contre un acte d’une
municipalité.

Puis dans un arrêt Casanova, le CE revient sur cette jurisprudence pour désormais admettre un
recours exercé par un contribuable. On retrouve également cet assouplissement de la
jurisprudence dans un certain nb d’arrêts d’espèce, notamment après 1950 où le juge va
adopter une conception très large de l’intérêt à agir. Ex : CE, 1902, Commune de Néry les
Bains où il admet qu’un maire ait un intérêt à agir contre les actes pris par le préfet. Au gré de
cette jp, le CE a dégagé certaine situations dans lesquelles on va présumer l’intérêt à agir à
l’encontre de certains actes.

Dans le cas contraire, le CE va appliquer la théorie des cercles, càd étudier quels sont les
cercles d’intérêt sont suffisants pour justifier le recours. Cette théorie va lui permettre
d’écarter les requérants dont l’intérêt est trop lointain ou trop diffus.

En pratique, la fin de non-recevoir tirée du défait d’intérêt à agir s’applique essentiellement au


contentieux de l’urbanisme ou la passation des contrats de la commande publique.

Il y a aussi des cas où le juge a identifié des situations où le requérant sera exclu de l’intérêt à
agir. C’est notamment le cad du justiciable à l’égard d’une décision qui lui est favorable ou
une mesure édictée à l’égard d’un tiers. Seul le préfet a un intérêt général à agir devant le JA
parce-que la C° le prévoit à l’égard des actes des collectivités territoriales (art. 72 al. 6).

4) Le défaut de capacité à agir

Le fait d’avoir la PJ n’implique pas tjrs d’avoir la capacité jique. Ester en justice est lié à la
capacité et donc certaines personnes physiques et morales peuvent ê privées de cette capacité.

Pour les pers physiques, le JA applique les règles du Cciv, càd que les mineurs doivent ê
représentés pour former un recours en leur nom propre, sauf pour les mineurs étrangers isolés
(= mineurs qui n’ont pas de parents sur le territoire français), qui peuvent former eux-mêmes
pour obtenir un hébergement d’urgence ou leur prise ne charge par l’ASE (CE, 2011,
Boiguile).

La représentation est également obligatoire pour les majeurs protégés sous tutelle, mais pas
pour ceux sous curatelle, notamment pour les actions qui concernent leurs droits
patrimoniaux.

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5) Le ministère d’avocat obligatoire

L’obligation de l’avocat va différer selon que l’on se retrouve dev un TA, une CAA ou le CE
en sachant que là aussi, exiger le fait d’avoir un avocat est une manière de restreindre l’accès
au juge.

En 2001, dans un arrêt époux Hoffmann, le CE a reconnu que le droit au recours pouvait
connaitre certaines restrictions, ici parce que l’obligation d’avoir un avocat permettait
d’assurer la qualité de la défense du justiciable et la bonne A° de la J.

Devant les TA, le pcp est l’absence de ministère d’avocat obligatoire sauf dans deux cas :

-Lorsque le requérant demande le paiement d’une somme d’argent.


-Lorsqu’il demande l’exécution d’un contrat.

Mais là encore, il existe de nombreuses exceptions.

Par contre, devant les CAA, le ministère d’avocat est généralisé en pcp, mais par exception,
ce n’est pas le cas pour :

-Les REP en premier ressort devant la CAA.


-Les demandes d’exécution d’un arrêt définitif.
-Les appels en matière de contraventions de grandes voiries.
-Les pensions militaires.

Dev le CE, le ministère d’avocat est également de pcp, sauf six exceptions :

-Le REP formé en 1er et dernier ressort.


-Le recours en appréciation de légalité.
-Les litiges en matière électorale.
-Les litiges concernant la mise en œuvre des techniques de renseignement intéressant la sûreté
de l’Etat.
-Toute demande d’exécution.
-Le référé-liberté.

En revanche, en cas de pourvoi en cassation, il faudra avoir un avocat à la Cour (ordre


distinct des ordres des avocats créé par une ordonnance royale de 1817 et qui a pour
caractéristique d’avoir le monopole du contentieux devant les juridictions suprêmes).

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