Vous êtes sur la page 1sur 23

23/01 :

Leçon 3 : La structure de l’ordre J°el administratif

Il est commun de dire que l’existence DA tient du miracle, alors même que l’existence d’un
ordre J°el adm est lui, le produit d’une lente évolution historique.
Notamment, les évo° qu’a connu le REP témoigne des évo° de l’ordre J°el adm.

Son acte de naissance est le décret du 22 juillet 1806 qui fixe la procédure applicable dev la
com° du contentieux du CE.

Et ce texte est contemporain de la loi du 14 avril 1806 qui instaure le 1er CPC. Par ailleurs, il y
a un paradoxe à faire remonter la création du REP à la restauration et en même T, d’affirmer
que le CE n’a été que juge d’appel dans la majeure partie du XIXème siècle. En effet, les
auteurs prennent rarement soin d’expliquer que le REP du XIXème ne correspond pas à son
sens contemporain entendu comme un recours direct dev le JA en annulation d’un AA au
motif de son illégalité.

Or, l’émergence progressive du REP a permis au CE de dvp une compétence de 1er et dernier
ressort en parallèle de la fonction de juge d’appel qu’il a exercé pdt lgtps à l’égard des
conseils de préfecture et des ministres et de sa qualité de juge de cassation des décisions de la
Cour des comptes.

Pour resituer ce recours, il faut rappeler que l’arrêté du 5 nivôse An 8 oppose les actes de pure
A°, et les actes contentieux. Les premiers sont des actes qui résultent de l’action adm et qui
devaient ê contestés dev le ministre par appli° du système du ministre juge, alors que les
seconds provenant des min étaient considérés comme arrêtant définitivement la décision de
l’A° et pouvant être contestés devant le CE.

Progressivement, la notion de pure A° va désigner + généralement un champ dans lequel l’A°


a un pouv discrétionnaire.

Donc le CE va utiliser le REP pour distinguer ce qui relève ou non de son contrôle.

Et à cette époque, ce recours est un procédé qui permet d »’échapper à la théorie du ministre
juge est de s’adresser directement au CE, en invoquant l’incompétence de l’auteur de l’AA
attaqué.
Donc au XIXème siècle, le REP constitue seulement un moyen d’échapper à la théorie du
ministre juge. Tel qu’on le connait actuellement, le REP va naitre en 1826 avec l’arrêt Landrin
où le CE va accepter de connaitre des actes de pure A° (une catégorie qui va progressivement
disparaitre.

Et progressivement, ce recours va être élargi en ce qui concerne les moyens pouvant être
invoqués, ceux-ci ne se limitant plus seulement à l’incompétence.

1
A partir de ce moment, le JA devient alors le juge de droit commun à la place du ministre, et
le CE dispose alors d’une compétence de 1er ressort pour les REP, d’une compétence d’appel
pour les décisions du conseil de préfecture, et une compétence de cassation des J° spé parmi
lesquelles on retrouve notamment la Cour des comptes et le Conseil de révision.

La structure actuelle de la J° adm résulte pour l’essentiel du décret du 30 sept. 1953 qui crée
les TA en supprimant les conseils de préfecture et érige donc ces tribunaux en JA de droit
commun.
Puis, le législateur va parachever la construction de l’ordre J°el adm avec la loi du 31 déc.
1987 qui va créer les CAA, en leur confiant la compétence en appel des décisions des TA.

-> L’idée est de rompre avec le monopole qu’avait le CE.

Cela va renforcé le rôle de cassation du CE qui va se retrouver dans la position d’avoir le


dernier sur les décisions J°elles rendues en 1er ressort et en appel. Cpdt, la situation n’est pas
si simple puisque les TA peuvent certes voir leurs décisions frappées d’appel dev les CAA,
mais les décisions rendues par les trib sont rendues en 1er et dernier ressort en première
instance et donc seule la cassation par le CE est possible. Les CAA sont des compléments en
premier ressort.

Enfin, le CE a ajd une compétence en cassation mais aussi des compétences en appel et en
premier et dernier ressort.

L’art. L. 1 du CJA prévoit que les pcp généraux (inscrits de l’art. L. 2 à L. 11) sont opposables
à ttes les J° adm : le CE, les CAA, et les TA.

Benoit de St Marc parlait à propos de ces art. du décalogue de la J adm. On peut également
qualifier ces art. de pcp directeurs du procès adm.

Certains d’entre eux reflètent les avancées hits de la J° adm chargée de soumettre l’A° au
droit. Il y a notamment le fait que les jugements sont rendus au nom du peuple français et non
plus au nom du chef de l’Etat, le fait que les recours devant les J° adm n’ont pas d’effet
suspensif (pcp du privilège du préalable), et le fait que les jugements sont publics et
mentionne le nom des juges.

Ttefois, la loi prévoit la possibilité pour le juge d’apprécier au moment de verser sa jp dans les
bases de données s’il est opportun de masquer le nom des magistrats ou des greffes au regard
des risques encourus.

D’autres pcp tiennent qt à eux à la bonne A° de la J (les 7 autres) :

-Les jugements sont supposés être rendue en formation collégiale (art.3) même si ajd, seules
20 à 30% des affaires sont traitées devant une formation collégiale.

2
-L’instruction des affaires est contradictoire (art. 5)

-Les débats ont lieu en audience publique (art. 6) bien qu’il soit possible d’instaurer un huis
clos afin de préserver l’intimité des justiciables.
-Le rapporteur public énonce publique ses ccl° (art. 7).

-Le délibéré des juges est secret (art. 8) même si du fait que la plupart des audiences se font à
juge unique, ce pcp perd de son intérêt. Par ailleurs, en France, le secret du délibéré est utilisé
pour justifier l’absence d’opinions dissentes.

-Les jugements sont motivés (art. 9) même si l’augmentation des recours devant les J° adm
implique nécessairement une réduction du temps qui peut être accordé à la motivation des
décisions est réduit.

-Les jugements sont exécutoires (art. 11), càd que si l’A° est condamnée, elle doit exécutée la
décision de J, même si en pratique, on peut noter l’A° trop svt illégalement d’exécuter une
décision rendue en 1ère instance.

Et ajd, on peut émettre l’hypothèse que la défiance qui existe à l’égard de la J° adm tient
finalement à la dilution de ces pcp dans une vision managériale et bureaucratique de la J.

Section 1. Le Conseil d’Etat

L’art. L. 111-1 du CJA synthétise la place du CE. C’est la J° adm suprême. Il statue
souverainement sur les recours en cass° dirigées contre les décisions rendues ne 1er ressort par
les diverses décisions rendues en dernier ressort en mat adm, ainsi que sur les décisions
rendues par les diff juges adm en premier ressort ou en appel.

Rapport du CE en 2022 : Le CE connait 64% en cassation, 3% en appel, et 15% des recours


en premier et dernier ressort et après, les 18% autres (aides J°elles, q° de compétences).

Le CE dispose aussi de q° non contentieuses. Il est à la fois le conseil du gvrt dans l’élabo°
des lois et des décrets et il est la J° adm suprême. Conformément aux dispo° des art. 38 et 39
de la C°, les sections adm du CE sont saisies pour avis des projets d’ordo et de lois par le PM.

Et il peut également être consulté sur les projets de décrets, ce qui implique qu’il peut être
saisi d’un recours dirigé contre un décret en CE. Ttefois, on considère que ça n’est pas pbique
pour la simple raison que ce ne sont pas les mêmes conseillers d’état qui vont avoir à
connaitre de la légalité des décrets.

Et depuis la réforme C°elle de 2008, le CE peut être saisi pour avis par le prés de l’AN ou du
Sénat des propo° de lois non encore examinés en commission.

3
Il peut également rédiger des textes qui lui sont demandés par le gvrt comme c’est le cas de
certains décrets d’appli° de lois, voire même apporter son concours aux travaux d’un
ministère.

Enfin, le statut d’expert indépendant lui confère une mission d’inspection au sein de l’A°, et
notamment au sein des J° adm (c’est la MIJA qui est prévue à l’art. L. 112-5 du CJA). Elle a
été créée en 1945, présidée par un conseiller d’état et procède à des contrôles périodiques ou
inopinés, parfois sur saisine de tiers (magistrats, avocats ou justiciables).

Enfin, le CE peut rendre des avis contentieux, la procédure ayant été créée par la loi du 31
déc. 1987. Ici, le CE est saisi à l’occasion d’un procès d’une demande incidente posée par le
tribunal adm, la CAA, la Cour nationale du drt d’asile, ou les J° de la tarification sanitaire et
sociale.

Le CE est saisi d’une q° de drt nouv d’une particulière difficulté et susceptible de se poser
dans de nombreux litiges. Il se prononce alors dans un délai de 3 mois sans ttefois trancher le
litige en cause. Mais ce procédé permet quand même au CE d’unifier sa jp en amont.

§1. L’organisation du CE

Le CE est organisé de façon pyramidale.

Au sommet, on trouve le vice-président qui la fonction de présidence du CE. Puis on a les


prés de section, les conseillers d’état en service ordinaires et extraordinaires, les maitres des
requêtes en service ordinaire et extraordinaire, et les auditeurs.

Sa fonction J°elle est assurée par une section du contentieux, et sa fonction de conseil, par 6
sections adm.

A) L’organisation de la section du contentieux

A partir de 1900, la section du contentieux a été structurée en sous-sections qui, depuis les
années 80 sont au nb de 10. Et chacune d’elle est spécialisée par matière.

Depuis 2016, ces sections ont été rebaptisées chambres pour que le CE ressemble un peu plus
à une J°.

Le CE peut se réunir au contentieux selon différentes formations : l’Ass du contentieux, la


section du contentieux, les chambres réunies, et les chambres statuant seules. Cette
hiérarchisation est importante notamment parce-quelle va marquer le poids des décisions
rendues.

4
Ces différentes formations vont réunir entre 3 et 9 magistrats.

Au sein de la section du contentieux, le président Labetoulle mentionne le rôle de ce qu’il


appelle la troïka qui est composée du président de la section du contentieux et les 3 présidents
adjoints. Elle n’est pas prévue par les textes mais elle a un rôle important puisque chaque
semaine, les présidents et les vices présidents vont se réunir pour assurer une forme de
cohérence et d’unification de la jp du CE.

En ce sens, le président de la section du contentieux a la responsabilité de l’évolution de sa jp.

Les membres du CE bénéficient comme les TA et les Cours de petites mains, les assistants de
justice et les juristes assistants. Mais la faible rémunération de ces postes a pour csq un fort
turn over au sein de ces fonctions. Tout ce qui concerne la rédaction des décisions est svt
laissé à des travailleurs non-titulaires alors qu’ils sont à l’origine pensés comme des postes de
formation des futurs magistrats.

B) L’organisation des section administratives

Les sections consultatives sont au nb de 5 : la section de l’intérieur, la section des finances, la


section des travaux publics, la section sociale et la section de l’A°.

Le CE dispose également d’une section du rapport et des études qui rend le rapport public
annuel du CE et des rapports spécifiques ponctuels sur des thématiques.

Enfin, devant les sections adm, on trouve des commissaires au gvrt (qu’il ne faut pas
confondre avec les commissaires au gvrt qui sont devenue les rapports publics) qui sont des
membres de l’A° active qui ont le statut de directeurs et qui ont pour fonction d’assister aux
séances du conseil pour les affaires qui les concernent. Ces commissaires vont défendre
l’objet, l’opportunité et la régularité des textes que leur supérieur hiérarchique leur demande
de soumettre au CE.

§2. Le statut des membres du CE

Les membres du CE sont des fonctionnaires soumis aux dispositions de la fonction pq d’Etat
(art. 131-1 du CJA).

Ils sont donc soumis aux droits et oblig° de la loi du 13 juillet 1983 qui pose les obligations
qui pèsent sur tous les membres de la fonction pq d’Etat. En ce sens, ils disposent de la lib
d’opinion, du drt syndical, du drt de grève, et de la protection fonctionnelle.

Et, comme tout fonctionnaire, les membres du CE doivent aussi exercer leurs fonctions avec
dignité, impartialité, intégrité et probité tout en bénéficiant liée à la fonction de magistrat.

5
Et ils doivent aussi s’interdire ou faire cesser tte situation de conflits d’intérêts, et par csqt,
chaque membre doit remettre au vice-président du CE, une décla° d’intérêts. Et si un éventuel
conflit d’intérêts se déclare au moment d’une affaire, le magistrat devra se déporter ou y être
invité, voire obligé par la formation de jugement.

Le vice-président et les présidents de section sont nommés en CDM sur proposition du


ministre de la J parmi les conseillers d’état en service ordinaires. Et, de la même manière, les
conseillers d’état en service ordinaires, les deux tiers sont recrutés parmi les maîtres des
requêtes, le tiers restant étant nommés au tour extérieur par le chef de l’Etat sur avis du vice-
président (la seule exigence pour être nommé au tour extérieur étant d’avoir plus de 45 ans).

Section 2. Les juridictions du fond

Avant la décentralisation de la J° adm avec la création des TA, les conseils de préfecture
étaient vivement critiqués, et la création de TA avec des juges adm de droit commun en 1953
va révolutionner l’ordre J°el en plaçant le CE dans la position d’une véritable Cour
régulatrice.

Puis progressivement, il va devenir une véritable Cour suprême en 1987 avec la création des
CAA qui ont été créées en réponse à l’encombrement du CE.

L’O° et les méthodes des J° de fond sont ajd marqués par un nb de recours très important en
raison du fait que les A° sont dans l’obligation d’informer les administrés des voies de recours
qui leur sont ouvertes (les administrés sont donc amenés bcp plus facilement à saisir les J°), et
le fait que les TA font svt l’objet d’une couverture médiatique locale.

NB : La plupart des affaires contentieuses s’arrêtent devant les juges du fond.

Si en 1953 on comptait une centaine de magistrats adm pour environ 16.000 recours, en 2022,
on dénombrait 1.200 magistrats pour près de 240.000 recours dev les TA, et 30.000 dev les
CAA. Et ajd, on compte aussi 42 TA et 9 CAA.

La massification du contentieux est dû à une X° des textes et des procédures dev la J° adm. La
création de ce contentieux de masse a pour csq que la qualité des décisions se trouve
dégradée. Les contentieux les plus massifs sont le contentieux de l’urbanisme et des étrangers
à cause d’une explosion des procédures visant à lutter contre l’immigration.

Depuis 1953, les TA sont donc juges adm de drt commun, et par csqt, les CAA et le CE, ont
une compétence de 1er ressort d’attribution.

Et de même, les CAA sont normalement juges d’appel de drt commun, mais par exception, le
CE est parfois juge d’appel des décisions des TA.

6
Les TA ont une fonction d’autorité adm à côté de leur fonction J°elle. Ils peuvent eux aussi
rendre des avis adm sur des q° de drt qui leur st soumises par le préfet. Et également, les
présidents de TA désignent les commissaires enquêteurs pour les enquêtes pq
environnementales, et les enquêtes pq d’expropriation pour assurer l’indépendance et
l’impartialité de l’enquête.

§1. La structure des J° du fond


A) L’O° des tribunaux et des cours

On trouve un président à la tête de chaque TA et CAA, sachant que les président des CAA et
le prés de la Cour nat du drt d’asile appartiennent aux membres du cors du CE. La présidence
d’une même J° est par ailleurs limitée à 7 ans. Le prés de J° est une figure importante, puisque
c’est lui qui va diriger les services et s’assurer de sa discipline intérieur. Il va affecter les
magistrats entre les différentes chambres, préciser la répartition des compétences et procéder à
leur évaluation annuelle.
Et c’est aussi lui qui produit un rapport statistique communiqués à la section des rapports et
des études, donnant lieu à une section dans le rapport annuel du CE.

C’est CJA qui fixe le ressort territorial des TA et CAA, et chaque J° est composée de plusieurs
chambres.

Dans chaque J° il y a des services de greffes à la tête desquelles se trouve un greffier en chef
qui doit rendre des comptes au président de la J°, et leur fonction est d’assister le magistrat
chargé de l’instruction du dossier. Le greffier est en particulier chargé de recevoir les requêtes,
leur attribuer un numéro, les intégrer dans le logiciel des J°, et d’opérer un premier filtrage, en
s’assurant que la J° saisie est bien compétente, que la décision attaquée a été produite par le
requérant ou que le délai de recours contentieux n’est pas dépassé.

Ce rôle montre l’importance des greffes dans le fonctionnement des J°. Mais pour autant, dans
les J° adm, le service des greffes est pourvu de certaines lacunes notamment dues à son
histoire.
Déjà, les greffiers des TA n’ont pas de formation spécifique alors même que la complexité des
fonctions du greffe justifierait la création d’un concours autonome. Et par ailleurs, les
membres du greffe sont nommés par le ministre de l’Intérieur qui est un reliquat de l’époque
où les J° adm étaient sous la tutelle du ministre de l’Intérieur.

B) La gestion des tribunaux et des cours

Pdt lgtps, la gestion du corps des TA était confié à un directeur rattaché au ministère de
l’Intérieur. En 1987, cette compétence est transférée au secrétaire général du CE.

Au sein du secrétariat général du CE, on a donc créé en 1989, un service spécialement dévolu
à la gestion des magistrats adm : le STACAA (le service des TA et des CAA).

7
Le contrôle magistrat du CE sur les J° du fond est assuré par la tenue de conférences de
gestion qui associe le président de chaque J° et les services du secrétariat général du CE.

Dans la gestion adm des J° du fond il y a donc une place centrale du CE.

Le CE est également gestionnaire du CFJA (le centre de formation des j° adm) qui fait à la
fois office de centre de formation pour la 1ère année des nouveaux magistrats, et de centre de
formation permanent.

Et enfin, le conseil sup des TA et des CAA (CSTACAA) créé en 1986 s’occupe des q°
individuelles des magistrats, et notamment du suivi de leur carrière, de leur avancement, et les
listes d’aptitude des magistrats. Et c’est aussi un organe consultatif qui va délibérer sur le
statut des magistrats et délibérer sur les besoins en des J° en termes d’emploi. La gestion des
J° du fond par le CE s’exprime par le fait que ce Conseil est présidé par le vice-président du
CE. Autrement dit, lorsqu’on est magistrat dans l’ordre adm, on est forcément en interaction
avec le CE au cours de notre carrière.

§2. Le statut des magistrats administratifs

L’art. L. 231-1 du CJA précise que les membres des TA et des CAA sont des magistrats là où
auparavant on considérait que les JA ne pouvaient pas ê qualifiés de magistrat. Ttefois, si la
dénomination magistrale leur a été accordée en 2016, on peine encore ajd à savoir quelles sont
les csq jiques à cela. un peu comme la dénomination de chambre pour les sections du
contentieux, renommer les JA avaient un but symbolique de rapprocher l’ordre J°el adm de
l’autorité jud. On peut ttefois identifier des règles qui vont rapprocher le statut des JA de leurs
homologues jud.
Tout d’ab, l’interdict° de cumul de fonctions et de mandats et l’inamovibilité qui vont garantie
l’indépendance des magistrats adm. Par ailleurs, le CJA souligne l’oblig° pour les magistrats
adm d’exercer leurs fonctions en toute indépendance, dignité, impartialité, intégrité et probité.

Ils sont aussi soumis à un devoir de réserve renforcé et à une obligation de s’abstenir de tout
conflit d’intérêts. Ces obligations prennent la forme du dépôt dans les 2 mois de leur
affectation, d’une décla° d’intérêts auprès du chef de J° avec entretien déontologique.

A) La nomination des magistrats administratifs

Un magistrat adm ne peut pas ê nommé s’il exerce ou a exercé un mandat électif dep moins
de 3 ans dans le ressort de la J°.

Les autres incompatibilités : lorsque le candidat a des fonctions de représentation dans la


région ou le département ou lorsqu’il a été directeur général au sein des services d’une CT de
plus de 100.000 hab.

8
Les conseillers des TA et des CAA sont nommés par le PR, mais elle est purement formelle
puisque le PR ne recrute pas les magistrats adm. Le corps des magistrats adm comprend trois
grades : conseillers, premiers conseillers et présidents.

Les magistrats adm sont aussi astreints à une obligation de résidence dans le ressort de leur J°.

Plusieurs voies sont prévues pour rejoindre ce corps sachant que le nb d’emplois chaque
année est fixé par le vice-président du CE. Le recrutement peut ê direct. Depuis la suppression
de l’ENA, peuvent ê directement recrutés, les administrateurs de l’Etat qui sortent de l’INSP
et qui justifient d’au moins 2 ans de service effectif comme administrateurs de l’Etat. Les
élèves de l’INSP qui justifient d’une expérience dans des fonctions de niv équivalent peuvent
également être directement nommés magistrats. Ttefois, la majorité des conseillers
préviennent du concours complémentaire mis en place en 1981.

60% sont recrutés par concours externes ouvert aux candidats diplômés d’une licence, même
si en pratique la plupart ont un diplôme de master 2.

Et il existe également un concours interne ouvert aux agents publics de catégorie A qui
justifient de 4 années d’expérience.

B) La discipline des magistrats administratifs

Contrairement aux membres du CE, les JA des TA et des CAA sont soumis aux mêmes
sanctions des agents publics qui sont prononcées par le CSTACAA en formation collégiale.
Le Conseil sup peut être saisi par le prés de la J° dans laquelle le magistrat est affecté, ou par
la MIJA (mission d’info° des J° adm).

Section 3. Les juridictions administratives spéciales

Gravite autour de l’A°, un grd nb d’organes chargés de trancher des q° de fait et de drt qu’on
appelle parfois les J° spé qui interrogent la notion même de J°.

L’intérêt de la q° n’est pas essentialiste mais fonctionnelle. Identifier ce qu’est une J° n’a pas
d’intérêt pour déterminer l’essence d’une J°, mais parce-que cela va impliquer des différences
quant aux règles procédurales qui vont s’appliquer.

Or, cette q° peut ê rendue difficile par une double confusion : La confusion historique entre
A° active et A° J°elle, et une confusion pratique qui tient à ce que dans les faits, il y a une
interpénétration fréquente au sein même d’une même I°, d’attributions J°elles et adm. Ainsi, si
certains auteurs estiment que l’ordre J°el adm n’est apparu qu’avec la création des TA datent
de 1953, il est possible de considérer qu’une forme de quasi ordre J°el existe depuis le
XIXème siècle.

9
En effet, le CE est juge d’appel des conseils de préfecture dep le déb du XIXème s., et de
certaines J° spé comme le Conseil des prises et celui de l’Université, ou juge de cassation de
certaines J° spé comme la Cour des comptes. Ajd, quand on parle de J° spé, on pense plutôt à
la CNDA, aux formations disciplinaires des professions médicales et paramédicales, ou aux
sections disciplinaires des universités.

§1. La notion de J° adm spéciale

Une J° adm spéciale est une J° qui relève en cassation du CE, et dont la procédure n’est pas
principalement régie par le CJA (CE, 12 mars 2007, département de Paris).

Ici, le CE va exercer la même mission de régulation qu’il exerce sur les J° générales. Et cette
mission va notamment s’imposer par l’appli° par le CE de règles générales de procédures,
même dans le silence des textes. C’est d’autant plus important que dans les J° spé, les
membres ont une très faible culture jique et J°elle, d’où l’importance de les soumettre à un
standard.

Le premier acte de cette mission se retrouve dans un arrêt du CE du 10 août 1918 dans lequel
le commissaire du gvrt Jean Berger invoque les PGD pour imposer le pcp du contradictoire
dev la commission supérieure statuant en matière de contributions sur les bénéfices de guerre.

Le CE affirme alors que le caractère J°elle de cette com° implique qu’elle se soumette à ttes
les règles générales de procédures dt l’appli° n’a pas été écartée par une dispo° législatives
formelle.
Après l’entrée en vigueur de la C° de 1958, la doctrine a proposé une distinction reprise par le
CE dans l’arrêt du 2 mars 1973, Dlle Arbousset. C’est une distinction entre les règles
générales de procédure et les pcp généraux de procédure.

Les premières sont imposées par le CE en l’absence de textes et sont svt inspirées de la PC, et
par csqt, elles possèdent une valeur infra-décrétales. Parmi elles, on trouve la rédaction en
langue française des décisions ou l’obligation de ne statuer que sur les ccl° dont la J° est
saisie. S’agissant des seconds, ils sont déduits des textes si bien qu’ils se voient accorder une
valeur supradécrétale mais infra-législative. C’est le cas du contradictoire, de l’obligation de
motivation des jugements, ou du secret du délibéré.

Cette distinction se retrouve encore ajd dans la jp du CE. Ces pcp et ses règles lui permettant
d’unifier le contentieux adm français. Autrement dit, le maniement par le CE des règles
générales de procédure et des pcp généraux de procédure, et notamment leur appli° aux J°
spé, lui permet d’établir une O° procédurale unifiée au sein de l’ens de l’ordre J°el adm.

§2. La notion de juridiction

Pour les cas les plus simples comme les TA et les CAA, la q° de savoir s’il s’agit de J° ne se
pose pas. Pour les autres, il y a parfois un texte qui va préciser la nature J°elle de la J°.

10
C’est le cas de l’office français de protection des réfugiés et des apatrides qui selon le Code de
l’entrée et du séjour des étrangers est une J°.

En l’absence de textes, on est obligé de se référer à la jp et aux critères qu’elle a dégagés et


notamment celle du CE qui a été amené à préciser les qualités que doit avoir un organe J°el.
Le premier critère dégagé est le fait que l’organe ait un pouvoir de décision, càd qu’il peut
résoudre les q° de droit sui lui sont posées, à défaut de quoi, il ne peut pas trancher le litige, et
donc qu’il n’est pas une J°. Ce pouvoir renvoie à la notion d’imperium du juge.

Par exemple, le fait que la CADA doivent être saisie pour avis avant tout recours contre un
refus de communication d’un doc adm n’implique pas qu’elle soit considérée comme une J°
puisque ces avis ne tranche pas le litige et sont insusceptibles de recours.

De même, le fait que les com° de discipline des agents publics territoriaux soient présidés par
un magistrat adm n’en fait pas des J° puisqu’elles rendent des avis que l’autorité de poursuite
n’est pas tenue de suivre.

Mais, a contrario, une J° peut être amenée à rendre de simple avis : ex : le TA et le CE. Le
second critère c’est la compo° collégiale, et donc, une décision prononcée par une autorité
individuelle n’est pas considérée comme une décision J°elle la plupart du temps (CE, 20 nov.
1970, Bouez et UNEF).

Le troisième pcp est celui de l’exercice d’une mission de répression disciplinaire. Cette
mission va être opposée à une mission simplement d’O° et d’A°. Par exemple, le CSM a à la
fois une mission de discipline des magistrats et une mission de suivi de la carrière des
magistrats. Donc, il n’est considéré comme une J° que lorsqu’il siège à titre disciplinaire.

Enfin, le dernier pcp est le fait de rendre des décisions pourvues de l’autorité de la chose
jugée, ce qui implique le fait que la décision rendue soit définitive.

-> Ces 4 pcp servent de faisceau d’indices pour le CE pour identifier si l’organe est une J° ou
non.

NB : Il ne faut pas confondre autorité de la chose jugée avec force de chose jugée, laquelle
implique que les parties doivent exécuter la décision du juge, alors que la première ne nous
informe que sur la possibilité ou non de saisir la même instance de la même affaire.

Pour identifier le caractère adm de la J° soit on a un texte qui le précise, soit le CE applique le
critère matériel selon lequel si on est face à un contentieux de nature adm, le TA est alors
compétent (CE, 7 février 1947, D’ailières).

Sur la notion de tribunal pour la CEDH :

11
L’art 6 §1. De la Conv° ne parle pas de J° mais de tribunal et la Cour euro ne parle pas de J°
de la même manière que le CE utilise le terme de J°.
Pour elle, un trib se caractérise par son rôle J°el. Il va trancher un litige sur les bases de
normes de droit, à l’issue d’une procédure organisée toute q° relevant de sa compétence
(CEDH, 1984, Sramek c. Autriche).

La notion de tribunal au sens de la Conv° est plus large que la notion interne de J°. Ex :
L’organe de sanction de l’Autorité des marchés financiers est qualifié de tribunal au sens de la
Conv°, mais pas de J°. C’est pk on ne lui applique pas les pcp de procédure.

CCL° : Il faut retenir le rôle central de l’ordre J°el adm du CE en matière de jp mais aussi
dans sa fonction régulatrice de l’ordre adm tant au niv des pcp de fonctionnement de cet
ordre, que des modalités de gestion des différentes J° adm.

30/01 :

Leçon 4 : La compétence des J° administratives

Le Pr Chapus estimait que la q° de la compétence est la 1ère qu’un juge peut avoir à se poser.
En effet, l’aptitude d’un juge à connaitre d’un litige recouvre en réalité 3 types de q° :

-La q° du dualisme J°el, et notamment la q° des modalités d’attribution des compétences entre
le JA et judiciaire.

-La q° des attributions respectives des différentes J° administrative.

-Le pb des q° de compétence au sein de l’ordre adm, en sachant que l’irrecevabilité de


compétence est la seule qui touche le juge, alors que les autres motifs d’irrecevabilité vont
plutôt toucher la personne du requérant, ou la demande en justice elle-même.

Afin de mieux appréhender la compétence du JA, on va l’étudier en deux temps :

Section 1. La délimitation des compétences

Renvoie à deux q° :

-Comment le droit met en œuvre la délimitation des compétences du JA et du juge judiciaire ?


-Quelles règles régissent la délimitation des compétences entre les différents JA ?

§1. La compétence de l’ordre J°el administratif

12
La s° des frontières qui séparent les deux ordres de juridiction. En pratique c’est une q° pose
peu de problème même si elle est complexe en théorie, en sachant que La ligne de partage
entre les J° a été confiée à une J° spécialisée : le TC.

A) Le champ de compétence du JA

Il y a deux modes de détermination de la compétence :

-Une délimitation textuelle.


-Une délimitation jurisprudentielle.

Le plus svt, le JA se voit confier sa compétence sur un texte, soit expressément, soit par un
texte plus générale rattaché à la compétence du JA.

A contrario, les réserves de compétence du JA ont un fondement plus difficilement


identifiable.
De plus, l’identification des frontières entre les 2 ordres est rendue d’autant plus complexe
qu’elle nécessite de manipuler différents critères (critère matériel ou organique) ou notions
(notions de SP, puissance pq ou gestion pq).

En matière de compétence, le pcp a été rappelé par le CE dans un arrêt Associations Nationale
de la Meunerie (1962). Dans cet arrêt, le CE a rappelé que par appli° des dispo° de l’art 34 en
vertu desquelles la loi fixe les règles concernant les garanties fondamentales accordées au
citoyen pour l’exercice des libertés pq, c’est au législateur qu’il appartient de fixer les limites
de la compétence des J° de l’ordre adm et judiciaire. Ce n’est donc que dans le silence des
textes, que le juge va être amené à interpréter pour préciser la délimitation des compétences
entre les 2 ordres.

1) L’attribution des compétences du juge administratif

Distinguer ne fonction du contentieux :

-Contentieux des actes de la puissance pq.


-Contentieux contractuel.
-Contentieux des travaux publics.
-Contentieux de la responsabilité de la puissance pq.

Pour le contentieux de la puissance pq, il existe des grands textes historiques qui ont surtout
cherché à exclure la compétence du JJ sans être très clairs sur la règle de compétence à
adopter.

Parmi ces textes on trouve :

13
-L’Edit de St Germain de 1641 qui interdisait aux parlements d’ancien régime de connaitre
des affaires concernant l’Etat et l’administration.

-L’article 13 de la loi des 16 et 24 août 1790.

-L’article 3 de la loi des 7 et 14 octobre 1790.

-Le décret du 16 fructidor An III.

Ajd, c’est l’article c’est l’art L. 211-1 du CJA qui dispose que les TA sont en premier ressort,
et sous réserve des compétences attribuées aux autres J° adm, juges de droit commun du
contentieux adm des actes de puissance pq.

Pour le contentieux contractuel, là encore, la compétence du JA a été pour l’essentiel fixée par
des textes, parmi lesquels la loi du 28 pluviôse An XIII qui crée les cons de préfecture et leur
confie le contentieux des marchés et des dommages des travaux publics.

Ensuite, le décret du 11 juin 1806 va attribuer le contentieux de l’exécution des marchés de


fourniture de l’Etat aux ministres en premiers ressort. En rev, les marchés de fourniture des
départements et des communes, c’est le JJ qui est compétent.

Le JA n’a été amené à rechercher des critères pour qualifier les marchés de fourniture des CT,
qu’à partir du moment où les départements et les communes ont commencé à assurer la
gestion du SP.

Finalement, c’est la loi Murcef du 11 décembre 2001 qui a rattaché les marchés de fourniture
et des services des CT au Code des marchés publics, en leur accordant ainsi la nature de
contrats adm.

S’agissant du contentieux des travaux publics (l’ensemble des travaux qui servent à construire
ou entretenir des infrastructures publiques), le JA trouve sa compétence traditionnelle dans la
loi du 28 pluviôse An VIII.

Et quant au contentieux de la responsabilité de la puissance pq, au XIXème siècle, le JA a


tenté de fonder sa compétence en matière de responsabilité pour faute sur une assise textuelle.
Et, pour ce faire, il s‘est fondée sur la loi des 17 juillet et 8 août 1790, et le décret du 26
septembre 1793 relatif à la liquidation de la dette pq.

Et du côté du TC, dans la décision Blanco du 8 février 1873, le TC avait retenu qu’en
matière de responsabilité de l’Etat, c’est le JA qui est compétent sur la base des lois des 16 et
24 août 1790 et le décret du 16 fructidor An III.

14
En revanche, en l’absence de textes spécifiques et lorsqu’une personnes pq propose un service
dans les mêmes conditions qu’une personne privée, dans ce cas, c’est le JJ qui est compétent.
C’est la solution retenue dans l’arrêt Bac d’Eloka du 22 janv 1921.

2) La compétence résiduelle du juge judiciaire

Le premier cas concerne les SPIC. En effet, avec le dvpt de l’intervention éco de l’Etat qui
amène les acteurs publics à intervenir de la même manière que les entreprises privées, le juge
a été conduit à confier le contentieux de ces activités au JJ.

Si le contentieux sur le domaine privé de la personne pq : règle de droit privées qui


s’appliquent, et la compétence du JJ.

Le 3ème cas de compétence résiduelle, c’est lorsque la loi prévoit dans des domaines qui sont
normalement ceux du JA, que c’est le JJ qui sera compétent. C’est le cas notamment en
matière fiscale pour les contributions indirectes, et c’est en particulier le cas pour le bloc de
compétence attribué à la CA de Paris pour connaitre le contentieux des actes de certaines AAI,
notamment en matière économique (ex : Autorité de la concurrence ou Autorité des marchés
financiers).

Enfin, il y a ce qu’on appelle les matières attribuées par nature au JJ. Cette matière est
notamment tout ce qui relève de l’art. 66 de la C°. Par exemple, c’est le JLD qui est le seul
compétent pour contrôler les décisions d’hospitalisations d’office prises par le préfet.

NB : Il y a une frontière assez fine entre la notion de privation et de restriction de la liberté


ind. Le JJ est compétent pour la privation, alors que le JA est compétent concernant les
restrictions de liberté.

Il y a aussi tout ce qui relève de la protection de la pté qui relève de l’article 17 de la DDHC.

Et, de même, tout ce qui relève du contentieux de l’Etat des personnes, relève en pcp du JJ.
Par exemple, l’article 318-1 du Cciv réserve la compétence en matière de filtration au JJ. Pour
sa part, le CE dans un arrêt Pallavi de 2005 reconnait le JA incompétent pour connaitre des
q° d’état des personnes relatives à la parenté et au mariage.

Il faut enfin évoquer le pb de la voie de fait qui désigne la situation dans laquelle l’A°
agit en dehors des attributions dont elle est légalement investie et porte atteinte aux
droits fondamentaux des individus.

Donc, la csq est que l’A° est privée de son privilège de J°, et c’est alors au JJ de
connaitre du contentieux.

15
NB : La voie de fait n’est pas une q° de légalité de l’acte mais de compétence.

Et, historiquement, le TC a identifié deux types de voie de fait :

-La voie de fait juridique qui correspond à un acte juridique adopté par l’A° qui ne peut pas
être rattaché à l’un de ses pouvoirs (TC, 1902, Sté immobilière de St Just).

-La voie de fait matérielle qui correspond à une pratique qui ne peut pas être rattachée aux
pouvoirs de l’A° (TC, 1935, St du Journal l’Action française).

-> Donc, cette dérogation à la compétence du JA était justifiée par le fiat que le JA ne pouvait
pas défendre correctement les LI (parce-que le JJ avait des procédures d’urgence qui
n’existaient pas devant le JA et que le JA n’avait pas de pouvoirs d’injonction à l’égard de
l’A°).

Ajd, c’est l’arrêt Bergoend du TC de 2013 qui fait autorité et dans lequel le TC avait
distingué la VF par manque de procédure et manque de droit.

-La VF par manque de procédure est l’hypothèse où l’A° a procédé à l’exécution forcée dans
des conditions irrégulières, d’une décision, même régulière, portant atteinte à la LI ou
aboutissant à l’extinction d’un droit de pté.

-La VF par manque de droit est le cas où l’A° a pris une décision ayant les mêmes effets et qui
est manifestement insusceptible d’être rattachée à un pouvoir appartenant à l’autorité
administrative.

B) Le jugement des conflits de compétence

En cas de difficultés d’attribution d’un litige, il y a deux manières de résoudre le pb :

-Saisir le TC.

-Lorsque le juge lui-même rejette le recours pour incompétence, ou renvoie la partie du litige
à l’appréciation du juge compétent par voie de q° préjudicielle.

1) Le TC

Création du CE s’est vu attribué la compétence de trancher les conflits de compétence. Le TC


va pour sa part ê créé en 1848, mais ce n’est qu’au moment où on institue la J déléguée en
1872. Par csqt, on confie au TC de trancher les conflits de compétence.

Art. R. 771-1 du CJA : En fait une J° composée de manière paritaire de membres du CE et de


la Cass.

16
Le TC siège dans une salle au sein des locaux du CE. Ses décisions sont publiées au recueil
Lebon, son secrétariat est assuré par le secrétaire du contentieux du CE.

L’indépendance fonctionnelle du TC oui, mais pas trop matérielle.

Le TC comporte des rapporteurs publics chargés de proposer publiquement et en tte


indépendance, leur opinion présentée au TC.

La procédure est écrite et inquisitoire, l’audience est pq, l’instruction contradictoire, le


délibéré secret, et les décisions rendues au nom du peuple fr : tout cela montre que c’est une
J°.

Les parties sont invitées à présenter leurs observations, décisions du TC s’imposent à ttes les
J°.

La loi du 24 août 1872 exclut que le TC puisse connaitre d’un contentieux en matière pénale.
Décisions rendues par le TC ne sont pas obligées d’un appel ou d’une Cass.

Le TC ne se réuni que 10 fois par an, et en 2022, il a rendu une trentaine de décisions.

Différents conflits que le TC doit trancher :

-Conflit positif : Lorsqu’une autorité adm conteste le fait que ce soit le JJ qui est compétent
pour cette affaire.

-Conflit négatif (TC, Ville brun) : C’est le préfet qui va élever le conflit en prenant un arrêté
de conflit qui doit être motivé.

Cet arrêt de conflit va être communiqué au greffe qui va alors surseoir à statuer puis doit
régler le litige.

-Conflit négatif si le JJ et le JA se déclare tous les deux incompétents. Pb = Risque de déni de


justice. Dans ce cas, les parties (dans un délai de 2 mois) peuvent directement saisir le TC qui
va désigner la J° compétente.

Mais les conflits négatifs sont en réalité très rares puisqu’il existe une procédure de
prévention des conflits qui datent des années 60 et actualisé par un décret de 2015.

Cette procédure représente ajd 91% des saisines du TC. Dans ce cas, la J° qui envisage de
décliner sa compétence est tenue de renvoyer l’affaire au TC lorsqu’une J° de l’autre ordre a
déjà rendu un jugement d’incompétence qui n’est plus susceptible de recours.

Il y a deux autres subtilités concernant le TC :

17
-Le TC peut trancher un litige au fond dans l’hypothèse où les deux ordres de J° ont rendu des
décisions définitives d’incompétence.

-Le TC est le seul compétent pour connaitre des actions en indemnisation du préjudice qui
découle de la durée excessive des procédures en raison des règles de compétence applicables.

2) La question préjudicielle

La déf° de la q° préjudicielle est ajd codifiée à l’art. R. 771-2 du CJA et à l’art. 49 du CPC qui
prévoient que c’est une q° dont dépend la solution du litige qui soulève une difficulté sérieuse
relevant de la compétence d’un juge n’appartenant pas aux mêmes ordres de J°.

Donc, dans cette hypothèse, les textes prévoient l’obligation pour le juge saisi du litige
principal, de surseoir à statuer, et de soumettre la q° à la J° compétente.

Deux axes :

Selon qu’il s’agisse d’interpréter ou d’apprécier la légalité/ Actes individuels (visent


nommément un destinataire) ou actes règlementaires (visent une généralité).

Selon une jp classique, le juge civil n’est pas habilité à interpréter un AA individuel dès lors
qu’une difficulté sérieuse se pose (TC, 1875, Radine).

Sans difficulté sérieuse, il peut l’interpréter. En revanche, le juge civ est habilité à interpréter
un AA règlementaire (TC, 1923, Sept Fonds).

Par contre, le juge civ n’est pas compétent pour apprécier la légalité d’un AA individuel ou
règlementaire.

En 2011, le TC a introduit une exception pour l’appréciation de la légalité des AA lorsqu’elle


peut se fonder sur une jp bien établie (TC, 2011, SCEA Descheneaux).

En rev, le juge pénal peut interpréter les actes ind et règlementaires, et il peut apprécier la
légalité des actes règlementaires.

Mais, si il y a un AA ind que le juge pén doit apprécier, il doit la renvoyer au TA (TC, 1951,
Avranches et Desmares).

§2. La compétence au sein de l’ordre J°el administratif

L’identification de la J° adm compétente est capitale puisque l’incompétence est un motif


d’irrecevabilité.

18
A) La compétences des TA

Pour déterminer la compétences des TA, il faut distinguer la compétence matérielle qui touche
l’objet du litige et la compétence territoriale qui touche à la localisation du litige.

Au titre d’abord de la compétence matérielle, le décret de 1953 a institué les TA comme juges
de droit du contentieux adm en premiers ressort.

Ttefois, par excpetion, certains contentieux qui relèvent normalement de la compétence des
TA sont confiées à d’autres J°.

Une des difficultés principales de la répartition des compétences entre les TA et le CE


concerne les actes pris par les ministres. Il faut distinguer les actes ind pris par les ministres
de ceux qui sont réglementaires. Les actes individuels relèvent de la compétence des TA, alors
que les actes réglementaires relèvent de la compétence du CE (du fait de leur généralité et leur
importance).

Pour la compétence territoriale, plusieurs paramètres sont à prendre en compte :

-Le siège de l’autorité qui a édicté l’acte.


-La localisation de l’immeuble objet du litige.
-Le lieu d’exécution du contrat litigieux.
-Le lieu d’affectation de l’agent public concerné.

NB : Tous ces critères ne sont pas également pertinents dans toutes les situations.

S’agissant du 1er critère, c’est l’art. R. 312-1 du CJA qui pose le pcp que la J° compétente est
celle dans le ressort de laquelle a légalement son siège l’autorité qui a adopté cet acte selon
que l’acte que l’acte a été adopté au nom des pouvoirs propres d’une autorité ou d’une
délégation de pouvoir.

Pour le second critère, c’est l’art. R. 312-7 du CJA -> c’est là où se trouve les immeubles que
le TA est compétent.

Pour le 3ème critère, le pcp est que l’art. R. 312-11 énonce qu’en matière précontractuelle,
contractuelle et quasi contractuelle, le TA compétent est celui de l’exécution du contrat. Dans
deux cas :

Lorsque le contrat prévoit de déroger à la compétence territoriale ou dans le cas où


l’exécution du contrat déborde le ressort d’un seul tribunal ou lorsque le lieu de l’exécution du
contrat n’est pas mentionné. Dans ce cas, c’est le TA de l’autorité pq signataire du contrat qui
est compétent.
Pour le 4ème critère, c’est l’art. R. 312-12. Pour les litiges ind concernant les agents publics,
c’est le lieu d’affectation de l’agent qui détermine le tribunal compétent.

19
Enfin, pour les recours indemnitaires, il faut distinguer plusieurs situations :

-Pour les dommages résultant de l’activité d’un organisme privé gérant un SP. Dans ce cas
c’est le trib qui aurait été compétent pour annuler la décision qui sera compétent pour se
prononcer sur l’indemnisation.

-Lorsque le dommage résulte de travaux publics. Dans ce cas, le TA compétent est celui où le
fait générateur du dommage s’est produit.

B) La compétence des CAA

Les CAA ont été créées pour limiter la durée des instances et soulager l’encombrement des
TA.

NB : Il y a 9 CAA.

Logiquement elle ont une compétence d’appel mais aussi de premier ressort dans 3
domaines :

-Pour les autorisations d’aménagement commercial.

-Pour les autorisations d’éoliennes.

-Une série de compétences spéciales de la CAA de Paris, par exemple pour les décisions
prises par l’ARCOM, ou les opérations d’urbanisme et d’aménagement liées au JO 2024.

-> Ces compétences ont été confiées à ces cours par voie réglementaire sur habilitation
législative.

Par ailleurs, les CAA sont juges d’appel pour un certain nb de référé : référé expertise,
provision, déféré suspension, fiscal, péril d’immeuble.

C) La compétence du CE

A des compétences en 1ère instance, appel et cassation.


Au titre de sa compétence de première instance, c’est une dérogation prévue par la loi OU UN
acte règlementaire.

Ex : L’art. 61 Cciv -> opposition au chgmt de nom est un contentieux qui relève en 1ère
instance du CE.

Art 311-3 CPC : liste dix cas de contentieux électoral relève en 1ère instance du CE

20
Art. 311-4-1 du CJA confie au CE la compétence du contentieux en matière de technique de
renseignement intéressant la sureté de l’Etat.
A coté de ça on a des dispo° réglementaires qui confient des compétences en 1ère instance. Ex :
Art 311-1 du CJA qui établit 8 cas dans lesquels le CE a une compétence en premier ressort.
C’est le cas des ordonnances du PR, les actes règlementaires des ministres, les décisions
ministérielles en matière de contrôle des concentrations éco, les actes prises par 13 AAI au
titre de leur mission de contrôle ou de régulation (ex : l’agence fr de lutte contre le dopage),
les litiges qui concernent le recrutement des agents nommés par le PR.

S’agissant de la compétence d’appel, elle est aussi résiduelle, et le CE est compétent chaque
fois que la loi n’a pas confié la compétence d’appel aux CAA. C’est le cas notamment du
contentieux des élections municipales, ou des ordonnances en référé liberté (une compétence
extrêmement importante du CE. Ex : CE, 2014, Sté et production de la plume ; CE, Ligue des
droits de l’Homme, 26 août 2016 sur la liberté de manifestation).

L’intérêt du référé liberté est d’offrir une réponse J°elle rapide permettant de protéger les drts
fonda des administrés. Et, c’est d’ailleurs son introduction qui a amené à restreindre la théorie
de la VF.

Concernant Enfin la compétence de cassation, dès 1807, le CE était déjà juge de cassation,
mais de manière marginale puisqu’elle ne concernait que certaines J° spécialisées. A partir du
20ème siècle, la création de J° spé va accroitre l’intérêt de la procédure en cassation qui va
même devenir l’attribut principal du CE à partir de 1987.

Cette compétence en cassation va concerner les décisions rendues en premier ressort par les J°
adm spéciales, les CAA, et les décisions éventuellement rendues en premier et dernier ressort
par les TA.

En 2015, dans un arrêt Conseil national des Barreaux, le CE a ainsi estimé qu’un PGD
n’interdisait au pouvoir réglementaire de prévoir des cas dans lesquels les jugements sont
rendus en premier et dernier ressort. Mais dans ces cas, il doit définir les litiges concernés
selon des critères objectifs en respectant le pcp d’égalité entre les justiciables et agir dans une
finalité de bonne adm° de la J.

Section 2. La répartition des compétences

Toutes les q° de compétence ont un caractère d’ordre public (CE, 1967, Trany). Le caractère
d’ordre public de l’incompétence a tjrs les 3 mêmes csq contentieuses :

-L’oblig° pour le juge d’examiner la q° de compétence.


-La q° de la compétence peut être étudiée à n’importe quel moment par le juge.
-Les parties ne peuvent pas renoncer à faire valoir cette q° de compétence. La seule exception
est en matière de contrat puisque depuis 2017, ts les contrats peuvent comprendre des dispo°

21
attributives de compétence terri. Cpdt, ces stipulations doivent ê claires et indiscutables,
qu’elles soient conformes à l’intérêt public et qu’elles soient émises antérieurement à la
naissance du litige.

Dans tous les cas, seule la compétence terri peut ê aménagée pas la compétence matérielle.
§1. L’étendue de la compétence

Expressément consacrée par le CE, la notion de plénitude de J° conférée aux TA impliquent


qu’ils st compétents à la fois pour les q° accessoires et connexes.

A) Les questions accessoires

Le principe de plénitude suppose que les TA n’ont pas à adresser de q° préjudicielles à


l’intérieur de l’ordre J°el adm. Par csqt, un TA a la compétence pour traiter les demandes
accessoires, incidentes ou reconventionnelles, et pour connaitre des exceptions qui relèvent de
sa compétence.

Deux adages sur cette q° :

-Le juge du principal est le juge de l’incident ce qui veut dire que lorsqu’un trib est saisi de la
légalité d’un AA, il peut aussi se prononcer sur la q° indemnitaire et sur les demandes
d’injonction ou d’astreinte qui peuvent lui ê adressées.

-Le juge de l’action est le juge de l’exception qui suppose que lorsque le TA est saisi d’un
recours en annulation contre un AAI il peut étudier par voie d’exception la légalité de l’acte
règlementaire ou individuel qui a été pris pour son application ou qui en constitue sa base
légale.

Tout ce qui relève du champ des QPC (= du contrôle de C°nalité de la loi) n’appartient pas au
TA.

B) Les questions connexes

La connexité peut se poser au moment de l’étude de la compétence de la J° ou de l’étude de la


recevabilité du recours.

La notion de connexité est le cas où une requête est dirigée contre plusieurs actes, soit parce-
qu’ils s’affectent les uns les autres, soit parce-que l’annulation d’un de ses actes empêcherait
l’exécution d’un autre acte.

Sur le terrain de la compétence, la connexité consiste donc à éviter une concurrence entre les
J° et donc une dilution du contentieux entre différentes J° avec un risque de contradiction des
solutions.

22
Donc, dans le cas d’une connexité, c’est la J° sup qui sera alors compétente pour connaitre de
l’ensemble du litige.

§2. Le règlement des questions de compétence

Ici, le pb est l’hypothèse où le requérant a saisi une J° territorialement incompétente , et


donc, pour éviter que le recours soit rejeté à l’expiration du délai de recours, le pouv
réglementaire a prévu une obligation pour les J° de transmettre le dossier à la J° compétente
(par ordonnance).

L’ordo de renvoi dev la J° de recours n’est pas susceptible de recours et n’a pas autorité de la
chose jugée.

A) le règlement du président de la juridiction saisie

Lorsque le TA saisi n’est pas territorialement comp’, c’est le prés de la J° qui va dev renvoyer
l’affaire. Cette oblig° concerne ttes les J° adm, y compris spé, sauf le CE.

B) Le cas particulier de la compétence du président de la section du contentieux du CE

Hypo où le CE a plusieurs chambres : lorsqu’une chambre estime que l’affaire relève d’une
autre J°, elle ne peut pas transmettre l’affaire à la J° qu’elle considère comme compétente.

Par ailleurs, lorsque le prés d’un TA ou d’une CAA est confronté à une difficulté particulière
qt à la J° compétente, il peut soumettre la q° à la section du contentieux.

Et dans ce cas, le prés de la chambre du section n’est compétent que pour se prononcer sur la
compétence.

S’agissant de la procédure de règlement de juge : elle est d’origine prétorienne et c’est l’hypo
où un juge s’est déclaré incompétent à tort. Ici, le CE va pouvoir déclarer nul et non avenu, la
décision d’incompétence, et donc le requérant pourra à nouveau saisir cette J°.

23

Vous aimerez peut-être aussi