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ADMINISTRATIVE
Le Tribunal des Conflits peut aussi connaître des conflits négatifs ; pareil
conflit existe quand les deux ordres de juridiction se sont déclarés
successivement incompétents. Dans ce cas le dernier tribunal saisi doit
lui même saisir le TC qui indiquera la juridiction compétente.
Les tribunaux administratifs : ils sont les héritiers des anciens conseils de
préfecture auxquels ils ont succédé en 1953. Il existe 35 Tribunaux
administratifs en France ; ils sont juge de 1er ressort, sauf hypothèse
particulière, c'est-à-dire qu’ils sont juge de droit commun dans leur
ressort territorial.
1. L’incompétence
C’est un des moyens les plus graves d’annulation d’un acte administratif
unilatéral. Il consiste à sanctionner l'administration ayant usé de ses
pouvoirs en vue d'un objectif autre que celui pour lequel ses pouvoirs lui
ont été confiés. Si l'administration agit avec une intention ne
correspondant pas au but qu'elle devait poursuivre, elle accomplit un
détournement de pouvoir. Est ainsi annulé l’acte ayant pour mobile les
préoccupations d’ordre privé de l'auteur de l'acte (vengeance ;
concussion ; volonté de nuire), l’acte pris dans l'intérêt d'une personne
privée ou d'un groupement privé (volonté de favoriser des tiers ; motifs
politiques), l’acte pris à raison de préoccupations d’intérêt public mais
dans un intérêt public qui n’était pas celui pour lequel la compétence a
été conférée.
3. Erreur de droit.
application d'un texte autre que celui qui était normalement applicable.
Le juge administratif estime qu'il y a erreur quant à la base légale sur
laquelle l'acte considéré a été pris.
B : Le cumul de responsabilités
A : Le préjudice
Tout dommage n’a pas vocation à être réparé ; seuls les préjudices réels
et certaines sont de nature à ouvrir droit à indemnisation. De ces deux
caractéristiques on peut déduire que sont admis les préjudices futurs
lorsque leur réalisation apparaît inévitable : par opposition un préjudice
seulement éventuel ne saurait être indemnisé.
Même lorsque le préjudice est réel et certain, il ne sera réparé que s’il est
possible de l'imputer à une personne en raison de ses activités. En effet,
tout régime de responsabilité suppose qu'il existe un certain lien objectif
entre l'activité de la personne déclarée responsable et le dommage. Cette
condition comporte deux aspects ; primo déterminer la personne
publique concernée et secundo rattacher le dommage à l'activité d'une
personne publique ?
Une fois que l’on peut imputer le dommage à une personne publique
clairement identifiée, encore faut-il démontrer l’existence d’un lien de
causalité directe entre ce dommage et l’activité de cette administration.
Selon le juge administratif, il y a lien de causalité directe lorsque
l’activité de l’administration avait une vocation particulière à provoquer
le dommage, c'est-à-dire lorsque le cours normal des choses fait
apparaître une relation de cause à effet entre l’activité de l’administration
et le préjudice. Inversement cela signifie qu’il n’y aura pas de
responsabilité de la puissance publique lorsque la cause est étrangère à
l’administration, qu’il s’agisse d’une faute d’un tiers, d’une faute de la
victime ou encore d’un cas de force majeure.
C : Le fait dommageable.
1. La faute de service
Ainsi que cela a déjà été dit, la faute de service apparaît comme une
carence, dans le fonctionnement normal du service, qui n’est pas
personnellement imputable aux agents. S’agissant d’une faute anonyme
et collective, les individus s’effacent pour faire place à la seule
responsabilité de l’administration. Concrètement la faute de service peut
consister en un dysfonctionnement de l'appareil administratif, un
manquement à une obligation préalable, l’adoption d’un acte illégal, le
défaut d’entretien d’ouvrage public, un défaut de surveillance ou de
contrôle, une maladresse, un retard, etc…
Normalement la responsabilité pour faute de l’administration est une
responsabilité pour faute prouvée : c’est la victime qui a la charge de la
preuve de la faute qu'elle allègue. Mais cette preuve lui est facilitée par le
caractère inquisitorial de la procédure. De plus, et ceci est particulier au
contentieux de la responsabilité, des présomptions de faute peuvent être
instituées. Ces présomptions ont pour effet de renverser la charge de la
preuve en imposant au défendeur de prouver qu'aucune faute qui lui
serait imputable n'est à l'origine du dommage. Une telle technique est
très favorable aux victimes qui n'ont plus besoin de démontrer le
comportement fautif de l’administration. On trouve un exemple d’une
pareille présomption en matière de dommages de travaux publics : en
effet les usagers d’un ouvrage public qui sont victimes d’un accident du
fait dudit ouvrage bénéficient d’une présomption de défaut d’entretien
normal de cet ouvrage, c'est-à-dire d’une présomption de faute.
En droit privé " tout fait quelconque " d’une personne, qui cause à autrui
un dommage oblige son auteur à le réparer ; peu importe que la faute soit
légère. En droit administratif, les données de base sont assez différentes
car le juge administratif subordonne parfois la responsabilité de la
puissance publique à la gravité de la faute. Ainsi, lorsque
l’administration exerce certaines activités particulièrement difficiles ou
agit dans le cadre de missions régaliennes, sa responsabilité ne sera
engagée que si elle a commis une faute lourde. L’exigence d’une faute
lourde s’explique en partie par le souci d’éviter un engagement trop
systématique de la responsabilité de l’administration à raison de ses
missions les plus délicates, phénomène qui risquerait de paralyser le
service en favorisant un certain renoncement à l'action chez les agents.
Cependant cette justification n’est pas totalement satisfaisante : c’est
pourquoi, le juge administratif sans renoncer pour autant à l’exigence
d’une faute lourde, a singulièrement restreint son domaine.
La responsabilité pour risque est une notion classique tant en droit privé
qu'en droit public. Elle illustre l’hypothèse dans laquelle le dommage est
le résultat de la réalisation d'un risque spécial qui a été créé par
l’administration ou qui a profité à l’administration. Dès lors que
l’administration expose, dans l'exercice de sa mission et
indépendamment de toute faute, une personne à un pareil risque, il
semble logique et juste qu’elle en supporte les conséquences. Les
hypothèses de responsabilité sans faute fondée sur le risque sont
nombreuses et variées :