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Une juridiction de droit commun est en principe compétente pour tout litige qui n’est pas
spécialement attribué par la loi à une autre juridiction. On distingue :
Chacune des chambres peut comprendre un ou plusieurs magistrats. Toutefois, toute chambre peut
valablement instruire et juger, quelle qu’en soit la nature, les affaires soumises au tribunal à
l’exception des affaires relevant des sections de la famille qui sont de la compétence exclusive de la
chambre du statut personnel et successoral.
Toutes les questions relatives au statut personnel, familial et successoral relèvent également de la
compétence du tribunal de première instance, que ces questions mettent en cause des nationaux,
musulmans ou israélites, ou des étrangers. Les affaires relatives au statut personnel des marocains
de confession juive sont soumis aux règles du statut personnel hébraïque marocain, un Magistrat
rabbinique statue sur ces affaires.
En matière civile, lorsque le montant du litige est égal ou inférieur à 20 000 dirhams, les décisions du
TPI peuvent faire l’objet d’un appel devant des chambres, dites chambres d'appel (qui siègent aux
TPI), qui connaissent de certains appels formés contre les jugements rendus par les TPI en premier
ressort.
Si la valeur du litige est supérieure à ce montant ou si elle est indéterminée, le tribunal statue en
premier ressort et dans ce cas l’appel peut s’exercer devant la cour d’appel.
En matière pénale, les tribunaux de première instance sont compétents pour juger les délits et
certaines contraventions. En revanche, les crimes relèvent de la compétence de la Cour d’appel. Le
tribunal de première instance statue en collégialité (trois Magistrats). Néanmoins, il peut aussi
statuer à juge unique pour certaines affaires.
1 : Organisation :
A côté des juridictions de première instance, il existe des cours d’appel, juridictions de second degré,
dont le rôle est d’examiner les recours en appel des décisions rendues par les juridictions inférieures
c'est-à-dire les tribunaux de première instance. Elle comprend: Premier président; Procureur général
du Roi; Vice-président et conseillés; Premier substitut du procureur général du Roi et des substituts;
Secrétaire général du tribunal et présidents des services; Greffe
Quant au nombre des magistrats (conseillers), il varie suivant l’importance de la juridiction. Elles
comprennent également un certain nombre de chambres spécialisées dont une chambre de statut
personnel et successoral, une chambre sociale et une chambre criminelle. A la tête de chaque
chambre est placé un président de chambre. Toutefois, toute chambre peut valablement instruire et
juger, quelle qu’en soit la nature des affaires soumises à ces cours, à l’exception des affaires relevant
des sections de la famille qui relèvent de la compétence exclusive de la chambre de statut personnel
et successoral.
Le ministère public est représenté aux audiences des cours d’appel par le procureur général et ses
substituts. Elles comportent également un ou plusieurs magistrats chargés de l’instruction, un ou
plusieurs magistrats chargés des mineurs, un greffe et un secrétariat du parquet général.
En toute matière, l’audience est tenue et les arrêts rendus par un collège de trois Conseillers assistés
d’un greffier, sauf si la loi en dispose autrement. Ainsi, la chambre criminelle siège, en raison de la
gravité des affaires qui lui sont confiées, avec cinq Conseillers, un président de chambre et quatre
conseillers.
2 : Attributions et compétence :
Les cours d’appel, juridictions du second degré, examinent une seconde fois les affaires déjà jugées
en premier ressort par les tribunaux de première instance. Elles connaissent donc des appels des
jugements rendus par ces tribunaux ainsi que des appels des ordonnances rendues par leurs
présidents. La cour d’appel exerce son contrôle en droit et en fait. Les chambres criminelles des
Cours d’appel constituent des formations particulières, compétentes pour juger des crimes en
premier et dernier ressort.
La Cour Suprême est une juridiction collégiale. A ce titre, les audiences sont tenues et les arrêts
rendus par cinq magistrats. Dans certains cas, cette collégialité est renforcée et les arrêts sont rendus
par deux chambres réunies et dans certaines affaires, par toutes les chambres réunies en assemblée
plénière. La présence du ministère public est obligatoire dans toutes les audiences.
2 : Attributions et compétence :
La Cour Suprême contrôle la légalité des décisions rendues par les juridictions de fond (si la loi a été
appliquée ou non) et assure ainsi l’unité d’interprétation jurisprudentielle. La Cour suprême ne
constitue pas cependant un troisième degré de juridiction, elle contrôle la conformité au droit sans
réexaminer les faits et fixe le sens dans lequel la règle de droit doit être appliquée. En principe, toute
décision rendue en dernier ressort par les cours d’appel peut faire l’objet d’un pourvoi en cassation.
Les attributions de la cour suprême sont nombreuses et très diversifiées. De la longue énumération
donnée par l’article 353 du code de procédure civile, on cite: Les recours formés contre les actes et
décisions dans lesquels les juges excèdent leurs pouvoirs; Ou encore les instances en suspicion
légitime, etc...
La création de ce type de juridictions répond également au souci des pouvoirs publics, d’abord, de
désengorger les tribunaux et surtout d’offrir aux citoyens la possibilité de régler des litiges dont les
victimes présumées ont souvent du mal à recourir aux instances juridiques existantes en raison du
caractère peu grave de l’affaire et des frais élevés de la procédure.
En matière civile : Le juge de proximité connaît de toutes les actions personnelles et mobilières si
elles n'excèdent la valeur de cinq mille dirhams. Il n'est, toutefois, pas compétent pour les litiges
relatifs au statut personnel, à l'immobilier, aux affaires sociales et aux expulsions. Le montant des
litiges qui rentrent dans les compétences des tribunaux de proximité est plafonné à 5 000 DH au lieu
de 1 000 DH dans l’ancien système.
En matière pénale : le législateur a en plus élaboré une liste des affaires qui seront traitées par le
juge de proximité. Ainsi, le juge de proximité est compétent pour connaître de certaines
contraventions commises par des personnes majeures, lorsqu'elles sont commises dans la
circonscription sur laquelle le juge exerce sa juridiction ou lorsque l'auteur y est domicilié.
Il s’agit de 55 infractions qu’on peut classer dans trois catégories : civisme, protection des animaux et
préservation des biens d’autrui et de l’Etat.
Le juge de proximité ne peut, en aucun cas, prononcer des peines d’emprisonnement. Ses décisions
se limitent à des amendes allant de 200 à 1 200 DH.
Les juridictions de proximité sont instituées dans le ressort des tribunaux de première instance, leur
compétence territoriale englobe les collectivités locales situées dans le ressort de ces tribunaux.
La procédure devant les sections des juridictions de proximité est orale, gratuite et exempte de
toutes taxes judiciaires.
le juge constate cette conciliation. Si la tentative de conciliation échoue, il statue, dans un délai de 30
jours, par un jugement non susceptible d'aucune voie de recours.
Néanmoins, la partie lésée peut, dans certains cas, intenter un recours en annulation du jugement
devant le président du tribunal de première instance dans un délai de 8 jours à compter de la date de
notification du jugement.
Cette spécialisation a permis effectivement d’alléger les tribunaux de première instance d’un fardeau
encombrant, ainsi que d’améliorer la qualité du travail judiciaire. En effet, les tribunaux ordinaires
n’étaient pas toujours qualifiés du point de vue scientifique ou technique.
Section 1 : Les juridictions administratives
Les juridictions administratives comprennent d’une part les tribunaux administratifs, et d’autre part,
les cours d’appels administratives.
Les tribunaux administratifs sont régis par le dahir du 10 septembre 1993 instituant les tribunaux
administratifs. Ils sont installés dans les principales régions du Royaume .
1 : Organisation :
En vertu de l’article 2 de la loi n° n° 41-90 instituant les tribunaux administratifs, ces derniers
comprennent : un président; vice-président; plusieurs magistrats ; un ou plusieurs commissaire
royal de la loi et du droit; secrétaire général du tribunal; présidents des services; greffe.
Le tribunal administratif peut être divisé en plusieurs sections selon la nature des affaires. Les
audiences du tribunal administratif sont tenues et leurs jugements rendus publiquement par trois
magistrats, dont un président, assistés d’un greffier. La présence du commissaire royal de la loi et du
droit à l’audience est obligatoire.
2 : Attributions et compétence :
Le tribunal administratif est doté d'une compétence générale en matière administrative. De ce fait, il
est habilité à juger en premier ressort par exemple : Les recours en annulation pour excès de pouvoir
formés contre les décisions des autorités administratives; les litiges relatifs aux contrats
administratifs; le contentieux électoral; le contentieux fiscal; le contentieux de l'expropriation pour
cause d'utilité publique.
1 : Organisation
Le tribunal de commerce comprend : un président, des vice-présidents et des magistrats; un
ministère public composé d’un ou plusieurs substituts du procureur du Roi; Secrétaire général du
tribunal, présidents des services et fonctionnaires de greffe241 ; le tribunal désigne aussi :
• Un ou plusieurs magistrats chargés du suivi des procédures d’exécution; un juge chargé du registre
de commerce; un ou plusieurs juge délégué chargé des affaires relatives aux affaires des difficultés
d’entreprise.
Le tribunal de commerce est généralement divisé en chambres suivant la nature des affaires dont il
est saisi. Cependant chaque chambre peut instruire et statuer sur les affaires qui lui sont soumises.
La cour d'appel de commerce peut être divisée en chambres suivant la nature des affaires dont elle
est saisie. Toutefois, chaque chambre peut instruire les affaires soumises à la cour et y statuer.
2 : Attributions et compétence :
Le tribunal de commerce est compétent pour connaître : Des actions relatives aux contrats
commerciaux ; Des actions relatives aux effets de commerce - Des différends entre associés d’une
société commerciale ; Des différends à raison du fond de commerce.
Sont exclues de la compétence des tribunaux de commerce, les affaires relatives aux accidents de la
circulation. Le commerçant peut convenir avec le non-commerçant d’attribuer compétence au
tribunal de commerce pour connaître des litiges pouvant les opposer à l’occasion de l’exercice de
l’une des activités du commerçant. Les parties peuvent également convenir de soumettre les
différends à la procédure d’arbitrage.
Les parties peuvent également convenir par écrit de désigner le tribunal de commerce
territorialement compétent.
Les tribunaux de commerce statuent en premier et dernier ressort, lorsque la valeur initiale du litige
ne dépasse pas 20.000 dirhams.
Le président du tribunal de commerce a une multitude d’attributions qui répondent aux besoins de
célérité commandés par l’activité commerciale, il en est ainsi des ordonnances en référé. Les cours
d'appel de commerce constituent le second degré des tribunaux de commerce.