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Université Sultan Moulay Slimane

Ecole Nationale de Commerce et de Gestion


BENI MELLAL
Semestre 1

INTRODUCTION À L’ÉTUDE
DE DROIT
Partie 3: L’organisation Judiciaire
Pr. Jamal AKESBI
Année universitaire: 2020-2021
Partie III :

L’organisation
Judiciaire
Plan du cours
Chapitre 1 : Les juridictions judiciaires
1. LES TRIBUNAUS DE PREMIERE INSTANCE
2. LES COURS D’APPELS
3. LA COUR DE CASSATION
Chapitre 2 : Juridictions de proximité
Chapitre 3 : Les juridictions spécialisés
1. Les juridictions de commerce
2. Les juridictions administratifs
Chapitre 4 : Juridictions Exceptionnelles
Cour de cassation : 6 chambres
Cours d’appel : 21
Tribunaux de 1ère instance (TPI) : 70
Centres des juges résidents : 178
Cours d’appel de commerce : 3
Tribunaux commerciaux : 8
Cours d’appel administratives : 2
Tribunaux administratifs : 7
Chapitre 1 : Les juridictions
judiciaires
Depuis 2011, il n’existe plus qu’une seule juridiction d’exception, à
savoir : Le Tribunal Militaire Permanent des Forces Armées
Royales. (cf. point 3)
L’ordre judiciaire marocain comprend à la base des juridictions dites de
première instance (premier degré) et des juridictions de second
degré (les cours d’appel) et, au sommet de cette organisation, on
trouve la Cour de cassation.
À côté de juridictions de droit commun, il y a des juridictions
spécialisées et d’autres dites juridictions « exceptionnelles ».
1.Les tribunaux de première
instance
Section 1: Composition, organisation et classification
Les tribunaux de première instance comprennent :

➢ Un président, des juges et des juges suppléants ;

➢ Un ministère public composé d'un procureur du Roi et d'un ou


plusieurs substituts;

➢ Un greffe;

➢ Un secrétariat du parquet.
Ces tribunaux peuvent être divisés selon la nature des affaires qu'ils
connaissent en « sections des affaires de la famille », en «sections de
justice de proximité » et en chambres : civile, commerciale,
immobilière, sociale et pénale.

Les sections des affaires de la famille connaissent des affaires de statut


personnel, des successions, de l'état civil et des affaires d'homologation
et des mineurs, de la kafala et tout ce qui a trait à la sauvegarde et la
protection de la famille.
Les sections de la justice de proximité connaissent des actions personnelles et
mobilières qui n'excédent pas cinq mille dirhams, à l'exception des litiges
relatifs au code de la famille, aux affaires immobilières, sociales et les
évictions. Elles connaissent également des infractions prévues par la loi
fixant l'organisation et les attributions de la justice de proximité.

Toute chambre peut instruire et juger les affaires soumises au tribunal qu'elle
qu'en soit leur nature, à l'exception des affaires relevant des sections de la
famille et des sections de la justice de proximité.
Un ou plusieurs magistrats siégeant au sein de ces tribunaux peuvent
également être appelés à exercer, à titre permanent, dans des centres
situés à l'intérieur du ressort, déterminés par arrêté du ministre de la
justice.

Les tribunaux de première instance peuvent être classés, selon la nature des
affaires qu'ils connaissent, en tribunaux civils de première instance,
tribunaux sociaux de première instance et en tribunaux pénaux de
première instance.
Les tribunaux civils de première instance sont divisés en «
sections de justice de proximité » et en chambres : civile,
commerciale et immobilière

Les tribunaux sociaux de première instance sont divisés en

« sections des affaires de la famille », en chambres : accidents de


travail et maladies professionnelles, conflits du travail.
Les tribunaux pénaux de première instance sont divisés en « sections
de la justice de proximité » et en chambres : correctionnelles, accidents de la
circulation, affaires des mineurs.
Sont créées au sein des tribunaux de première instance, y compris ceux qui
sont classés, des chambres, dites chambres d'appel, qui connaissent de certains
appels formés contre les jugements rendus par elles en premier ressort. Les
tribunaux de première instance peuvent tenir des audiences foraines dans leur
ressort.
Section 2 : Compétence
Sauf lorsque la loi attribue formellement compétence à une autre juridiction, le
tribunal de première instance, y compris celui qui est classé, est compétent soit
en premier et dernier ressort, soit à charge d'appel, dans les conditions
déterminées par le code de procédure civile, le code de procédure pénale et, le
cas échéant, des textes particuliers.

Il statue en deuxième degré dans les conditions fixées par le Code de procédure
civile, le Code de procédure pénale ou par des textes particuliers. Dans ce cas, il
siège, en étant composé de trois juges, y compris le président, avec l'assistance
du greffier.
2. Les cours d’appels
Section 1 : Composition et organisation
Les cours d'appel comprennent, sous l'autorité du premier président et suivant
leur importance, un certain nombre de chambres spécialisées dont une
chambre d'appel de statut personnel et successoral et une chambre
criminelle. Toutefois, toute chambre peut valablement instruire et juger
quelle qu'en soit la nature, les affaires soumises à ces cours.
Elles comportent également un ministère public composé du procureur général
du Roi et de substituts généraux, un ou plusieurs magistrats chargés de
l'instruction, un ou plusieurs magistrats des mineurs, un greffe et un
secrétariat du parquet général.

Les cours d'appel dont les ressorts sont fixés et délimités par décret
comprennent des sections des crimes financiers . Ces sections comprennent
des chambres d'instruction, des chambres pénales, des chambres pénales
d'appel, un parquet général, un secrétariat greffe et un secrétariat du parquet
général.
En toute matière, à peine de nullité, les audiences des cours d'appel sont
tenues et leurs arrêts sont rendus par trois magistrats assistés d'un greffier
sauf si la loi en dispose autrement.

La présence du représentant du ministère public à l'audience pénale est


prévue à peine de nullité. Son assistance en toute autre matière est
facultative, sauf dans les cas déterminés par le code de procédure civile,
notamment lorsqu'il est partie principale et dans toutes autres hypothèses
prévues par un texte particulier.

Les cours d'appel peuvent tenir leurs audiences au siège des tribunaux de leur
ressort.
Section 2 : Compétence
La cour d'appel est compétente pour connaître des décisions des tribunaux
de première instance rendues en premier ressort, ainsi que pour toutes les
autres matières où compétence lui est attribuée par le code de procédure
civile ou le code de procédure pénale et, le cas échéant, par des textes
particuliers.

À côté des juridictions de première instance, il existe des cours d’appel dont

le rôle est d’examiner les recours en appel des décisions rendues par les

tribunaux de première instance.


La cour d’appel exerce son contrôle en droit et en fait. Il existe 21 cours

d’appel dont le ressort s’étend sur plusieurs départements. Elles sont

composées de magistrats répartis en chambres (civile, sociale, criminelle,

etc.) et jugent en collégialité (trois magistrats ou cinq magistrats selon les

affaires tranchées).

Le ministère public est représenté aux audiences des cours d’appel par le

procureur général et ses substituts. La cour d’appel de Rabat a compétence

nationale en matière de terrorisme.


3. La cour de cassation
Section 1 : Composition et
organisation
La Cour de cassation est présidée par un premier président. Le ministère
public y est représenté par le procureur général du Roi assisté, des
avocats généraux. Elle comprend des présidents de chambre et des
conseillers.
Elle comporte également un greffe ainsi qu'un secrétariat du parquet
général.
Elle se divise en six chambres : une chambre civile dite la première
chambre, une chambre de statut personnel et successoral, une chambre
commerciale , une chambre administrative, une chambre sociale et une
chambre pénale.
Chaque chambre est présidée par un président de chambre et peut
être divisée en sections. Toute chambre peut valablement
instruire et juger quelle qu'en soit la nature, les affaires soumises
à la cour.
Les audiences de la Cour de cassation sont tenues et leurs arrêts
sont rendes par cinq magistrats, assistés du greffier sauf si la loi
en dispose autrement. La présence du ministère public est
obligatoire dans toutes les audiences.
Section 2 : Compétence
La compétence de la Cour de cassation est déterminée par le
code de procédure civile, le code de procédure pénale, le code
de justice militaire25 et, le cas échéant, par des textes
particuliers.

Elle exerce sa compétence sur l’ensemble du territoire, elle est


divisée en chambres (civile, criminelle, commerciale, etc.)
composées chacune d’un président et de conseillers.
En principe toute décision rendue en dernier ressort par les
Tribunaux de première instance ou par les cours d’appel peut faire
l’objet d’un pourvoi en cassation. La Cour de cassation ne constitue
pas un troisième degré de juridiction, elle contrôle la conformité au
droit sans réexaminer les faits, et fixe le sens dans lequel la règle de
droit doit être appliquée.
Le Ministère public est représenté auprès de la Cour de
cassation par le procureur général et des avocats généraux.
Chapitre 2 : Juridictions de
proximité
Les juridictions communales et d’arrondissement n’existent plus
depuis août 2011. Elles ont été remplacées par les juridictions
de proximité instituées par la loi 42-10 du 17 août 2011. Elles
se répartissent en deux sortes de sections : celles installées au
sein des tribunaux de première instance (communes urbaines)
et celles installées dans le ressort du centre du juge résident
(communes rurales).
Les juridictions de proximité siègent à juge unique assisté d’un
greffier. Le ministère public n’y est pas représenté. La procédure
devant ces juridictions est orale et gratuite.

Elles connaissent des actions personnelles et mobilières dont le


montant n’excède pas 5000 dirhams. Elles sont, en revanche,
incompétentes à l’égard des litiges relatifs au statut personnel,
aux affaires immobilières, aux affaires sociales et aux expulsions.
Chapitre 3 : Juridictions
spécialisés
1. LES JURIDICTIONS DE COMMERCE
Les juridictions commerciales ont été créées par la loi du 6 janvier 1997, elles fonctionnent
depuis mai 1998.

Les juridictions commerciales comprennent les tribunaux de commerce et les cours d’appel
de commerce.

Les magistrats du siège et du parquet des juridictions commerciales sont tous des magistrats
professionnels intégrés au corps unique de la magistrature.

Les juridictions de commerce sont compétentes pour juger l’ensemble des litiges
commerciaux (les actions relatives aux contrats commerciaux, aux effets de commerce,
etc.).
2. LES JURIDICTIONS ADMINISTRATIVES

Les tribunaux administratifs sont régis par la loi 41-90 et sont installés dans les
principales régions du Royaume.

Les juridictions administratives comprennent d’une part les tribunaux


administratifs, et d’autre part les cours d’appels administratives.

Les juridictions administratives sont dotées de la compétence pour juger les


litiges relatifs aux contrats administratifs et les litiges électoraux, les actions
en réparation de dommages causés par les actes ou les activités des
personnes publiques.
Chapitre 4 : Juridictions Exceptionnelles
LE TRIBUNAL MILITAIRE PERMANENT DES
FORCES ARMÉES ROYALES

Cette juridiction est régie par la loi du 6 octobre 1972, et est dotée de
la compétence pour juger des crimes commis par les militaires
ainsi que ceux menaçant la sûreté nationale. Elle est composée de
magistrats professionnels et militaires. Elle est présidée par un
magistrat professionnel. La procédure appliquée est la loi de la
justice militaire.
La Haute Cour qui avait auparavant compétence pour juger les
crimes commis par les membres du gouvernement n’existe plus
depuis l’adoption de la Constitution du 29 juillet 2011.
Désormais, les hauts fonctionnaires de l’État ainsi que les
membres du gouvernement sont poursuivis devant les juridictions
de droit commun.
Merci pour votre attention

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