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Le principe de la gratuité de la justice

C’est-à-dire, c’est l’état qui se charge de rendre justice au peuple en vue de cristalliser
l’égalité de tous devant la loi et par ricochet devant la justice. C’est donc l’état qui crée les
institutions judiciaires, nomme les personnels judiciaires et se charge de les payer, ces
institutions et ces personnels sont chargés de rendre justice au peuple à la charge de l’état.
Tout citoyen qui a besoin de la justice doit se rendre devant ces institutions et ces personnels
judiciaires sans se préoccuper de leur prise en charge, toute fois les citoyens qui seront devant
les institutions judiciaires doit prévoir une modique somme d’argent qui contribue à la
constitution de son dossier, notamment à l’achat d’une chemise(farde), papier, stylo… cette
petite somme est importante pour la recevabilité du citoyen devant une institution judiciaire,
cette modique somme est appelée frais de consignation, il faut noter que les justifiables qui
ne payent pas les frais de consignation n’est pas reçu pour fin de non procédée. Toutefois, le
justifiable qui ne possède pas de frais de consignation à cause de la pauvreté peut solliciter du
tribunal la dispense de ce frais par voie de requête et cette dispense peut lui être accordée par
voie d’ordonnance, dans ce cas son affaire sera déclaré recevable pro deo.
L’impartialité du juge
Ce principe indique que le juge doit posséder des qualités exceptionnelles qui le place au-
dessus de la mêle, il doit procéder par ex aequo et bono, le bon sens, le sens élevé d’équité
c’est-à-dire le juge doit ressembler à l’arbre au milieu du village, il n’a pas de penchant, pas
de sentiments et pas d’état d’âme.
Travail à faire dans le groupe : la collégialité, le double degré de juridiction, la
performance et la cassation.
CHAPITRE 2 : Les cours et tribunaux de la RDC
En RDC, les cours et tribunaux sont organisés en ordre de juridiction et il faut considérer
deux périodes pour les analyser :
-La période avant 2006, au cours de celle-ci les cours et tribunaux étaient consacrés au sein de
l’ordre judiciaire c’est-à-dire qu’il n’existait d’un seul ordre de juridiction, c’était l’ordre
judiciaire chapeauté par la cour suprême de justice suivi de la cour d’appel, TGI et du tribunal
de paix.
A côté de cette juridiction, il existait la juridiction militaire, il existait aussi la cour de compte
et la cour de sureté de l’état. La cour suprême de justice était composée de trois sections :
section de la législation pour juger les matières fonctionnelles, section judiciaire pour juger
les matières judiciaires (pourvoi en cassation) et section administrative pour juger les
matières administratives. Les juridictions militaires étaient composées en forme pyramidale
au sommet il y avait la haute cours militaire suivi de la cours militaire, cours militaire
opérationnelle, cours militaire de garnison et
La cours de sureté de l’état existait pour juger les atteintes à la sureté de l’état (toute
infraction qui vient déstabiliser les entités étatiques)
-La période après 2006 est caractérisée par la création de trois ordres de juridictions (à faire
pour TP) à savoir :
-Ordre judiciaire
-Ordre administration
-La cours constitutionnelle
SECTION 1 : L’ANALYSE DE COURS ET TRIBUNAUX DE LA JURIDICTION DE
L’ORDRE JUDICIAIRE
Régi par la loi du 11 avril 2013, portant organisation, fonctionnement et compétence de
juridiction de l’ordre judiciaire.
Les cours et tribunaux de l’ordre judiciaires sont organisés en deux catégories à savoir :
• Les juridictions ordinaires de l’ordre judiciaire, ils sont au nombre de quatre :
-Le tribunal de paix
- le tribunal de grande instance
- la cour d’appel
- la cour de cassation.
• Les juridictions spécialisées de l’ordre judiciaire, ils sont aussi au nombre de quatre :
-Les juridictions militaires
-Les tribunaux pour enfant
-Les tribunaux de commerce
-Les tribunaux du travail
ANALYSE ORDINAIRE DE JURIDICTION DE L’ORDRE JUDICIAIRE
1. Le tribunal de paix
Régi par les articles sept à douze de la loi de 11 avril 2013 portant OFCJ.
Il est créé dans chaque commune ou territoire un ou plusieurs tribunaux de paix composés
d’un président et de plusieurs juges.
Le tribunal de paix tient les audiences en collégialité lorsqu’il est saisi en matière pénale et
coutumière, il siège en unicité lorsqu’il est saisi en matière civile.
Le tribunal de paix siège avec le concours du ministère public avec l’assistance d’un greffier.
Par ailleurs, il est important d’indiquer que le tribunal de paix a été créé pour juguler ou
résorber une problématique héritée de l’indépendance celle de la dualité juridictionnelle, en
effet pendant la colonisation il existait deux catégories de juridictions au Congo :
- La juridiction indigène ou traditionnelle qui jugeait= les autochtones et selon la
coutume
- Les juridictions modernes ou les droits écrits qui jugeaient les colons et les évolués
Après l’indépendance, le Congo est devenu un état souverain, la loi fondamentale a conservé
le principe de l’égalité de tous devant la loi et par ricochet devant la justice donc il n’y a donc
plus raison d’avoir deux catégories de juridiction.
Pour juguler cette dualité juridictionnelle, il a été consacré le principe de l’unification
juridictionnelle, il fallait donc unifier les juridictions de droit écrit et celles de droit coutumier,
c’est donc l’unification qui a créé le tribunal de paix, c’est pourquoi on affirme que le tribunal
de paix a une nature hybride, il est à a fois juridiction coutumière et juridiction moderne, on
affirme aussi que la création du tribunal de paix a sonné le glas de juridiction coutumière
désormais tous les litiges en matière coutumière sont de la compétence du tribunal de paix.
2. Le tribunal de grande instance

Analyse des juridictions spécialisées dans l’ordre judiciaire


Dans l’ordre judiciaire, il existe 4 types de juridictions spécialisées qui sont :
-Juridiction militaire
-Les tribunaux pour l’enfant
-Les tribunaux de commerce
-Les tribunaux de travail
• Analyse des juridictions militaires de la RDC
Régi par la loi du 18 novembre 2002 portant OFJ. Il est créé en RDC des juridictions
militaires chargées de juger les militaires.
-Les personnes assimilées ex : le policier
-Les infractions militaires.
Lorsqu’un militaire commet une infraction avec un civil dans le cadre d’un crime, ils seront
jugés dans les juridictions ordinaires.
Lorsqu’un civil commet une infraction militaire, il sera jugé par un tribunal militaire. Ex :
vole de chambret, tenu, berné…
Abandon de poste
Il existe 5 catégories des juridictions à savoir :
-Le tribunal militaire de la police (PM)
-Le tribunal militaire de garnison
-La cours militaire
-La cour militaire opérationnelle
-La haute cour militaire

1. Analyse du tribunal militaire de police


Régi par les articles 23 à 26 de la loi de 2002. Il est créé dans le ressort de chaque tribunal
militaire de garnison un ou plusieurs tribunaux militaires de police.
Le tribunal militaire de police est composé :
-D’un président et de plusieurs juges.
La tenue des audiences se fait toujours en collégialité dont un magistrat de carrière.
NB : il est de principe en droit judiciaire militaire qu’un militaire ne peut être jugé que
par d’autres militaires de grade supérieur ou de grade légal. Le tribunal militaire de
police siège avec le concours du ministère public et l’assistance d’un greffier.
2. Le tribunal militaire de garnison
Régi par les articles 21 à22 de la loi du 18 novembre 2002 portant OFJ. Il est créé dans le
ressort d’une base militaire ou d’une garnison militaire d’un ou plusieurs tribunaux militaires
de garnison. Le tribunal militaire de garnison est composé d’un président et plusieurs juges, la
tenue des audiences toujours en collégialité dont un magistrat de carrière. Il siège avec le
concours du ministère public et l’assistance d’un greffier.
3. La cour militaire
Il est créé conformément aux articles 12 à 17 de la loi du 18 novembre 2002. Une cour
militaire dans chaque province sauf dans la ville province de Kinshasa où il peut en être créé
un ou plusieurs. La cour militaire est composée d’un premier président, des audiences
toujours en collégialité avec le concours du ministère public et l’assistance d’un greffier. Il
faut au moins deux magistrats de carrière dans la composition d’une cour militaire.
4. La cour militaire opérationnelle
Régi par les articles 18 à 20 de la loi du 18 novembre 2002. La cour militaire opérationnelle
est une juridiction de circonstance exceptionnelle et qui est appelé à disparaitre à la fin de
cette circonstance.
Ex : La circonstance de guerre…
Sa nature énerve la constitution dans son article 149.4 qui interdit la création de juridiction
extraordinaire ou de circonstance.
5. La haute cour militaire
Régi par les articles 6 à11 de la loi du 18 novembre 2002. Il est créé pour l’ensemble du
territoire national congolais une haute cour militaire composée d’un premier d’un premier
président, des présidents et des conseillers, la tenue des audiences toujours en collégialité dont
deux magistrats de carrière. Toutefois, la haute cour militaire siège avec trois magistrats de
carrière un appel des décisions rendues par les cours militaires.
Elle siège avec le concours du ministère public et l’assistance d’un greffier.

• Tribunaux pour enfant


Régi par les articles 84 à 101 de la loi du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant.
Il est créé dans le ressort dans chaque tribunal de grande instance un tribunal pour enfant
chargé de la protection judiciaire de l’enfant, lorsque cet enfant est en conflit avec la loi.
En effet, à cause de son manque de discernement et à cause de sa vulnérabilité, fébrilité un
enfant ne commet pas d’infraction il est plutôt en conflit avec la loi lorsque dans son
comportement il y a la dimension de la déviance.
L’article 2 de la loi sous examen définit l’enfant comme toute personne âgé de moins de 18
ans et à cause de cet âge, l’enfant est pénalement irresponsable, cependant la loi prévoit le
traitement de la déviance de ces enfants qui sont en conflit avec la loi et ce traitement est fait
par un juge spécialisé en l’occurrence le tribunal pour enfant.
Le tribunal pour enfant apparait donc comme un mécanisme de la protection judiciaire des
enfants en conflit avec la loi.
Le rôle du juge pour enfant n’est pas celui de juger mais plutôt de protéger l’enfant et de
veiller à l’intérêt supérieur de ce dernier au cours du traitement de la déviance de cet enfant.
Il est important d’indiquer que le tribunal pour enfant est composé d’un président et de
plusieurs juges, la tenue des audiences en unicité du siège au premier degré de juridiction et
en collégialité au second degré.
Il faut indiquer que le tribunal pour enfant est constitué de deux chambres :
-Chambre de premier degré
-Chambre d’appel
Le tribunal pour enfant siège avec le concours du ministère public et l’assistance d’un
greffier, le juge est accompagné d’un corps d’enquêteurs sociaux.
• Le tribunal de commerce
Régi par la loi du 3 juillet 2001. Il est créé conformément aux articles 1 à 17 de la loi sous
examen un tribunal de commerce dans le ressort d’un TGI. Le tribunal de commerce est créé
pour juger tous les litiges en matière commerciale, économique et du droit des affaires, il est
composé d’un président et de plusieurs juges dont certains sont permanents et d’autres sont
consulaires. Les juges permanents sont des magistrats de carrière affectés au tribunal de
commerce, le juges consulaires ne sont pas des magistrats de carrière mais plutôt de
spécialistes en matière commerciale, économique et des affaires désignés S qualité pour
exercer un mandat de juges consulaires au tribunal de commerce, ils sont désignés par leur
paire, le tribunal de commerce siège toujours en collégialité dont un magistrat de carrière ou
permanent accompagné de deux juges consulaires, il siège avec le concours du ministère
public et l’assistance d’un greffier. Par ailleurs le tribunal de commerce est créé sur
recommandation de l’OHADA pour juger au premier degré toutes les matières consacrées
dans les actes uniformes de l’OHADA.
• Le tribunal de travail
Régi par la loi numéro 016 du 16 octobre 2002. Il est créé conformément aux articles 1 à 14
de la loi précitée un tribunal du travail dans le ressort chaque TGI chargé de juger tous litiges
en matière de travail et de la sécurité sociale. Le tribunal du travail est composé d’un
président et de plusieurs juges dont certains sont permanents et d’autres assesseurs. Les juges
permanents sont des magistrats de carrière affectés au tribunal du travail alors que les juges
assesseurs ne sont pas de magistrats de carrière mais plutôt des spécialistes en matière du
travail de désignés S qualité par le ministre du travail et de la prévoyance sociale. Le tribunal
siège toujours en collégialité dont un magistrat de carrière accompagné de deux juges
assesseurs, il siège avec le concours du ministère public et l’assistance d’un greffier.
Section 2 : LES JURIDICTIONS DE L’ORDRE ADMINISTRATIF
Régi par la loi du 15 octobre 2016 portant OCJ de l’ordre administratif. Il est créé en RDC de
juridiction administrative chargé de :
- Garantir le droit des administrés face aux velléités des actions de l’administration
public. Une juridiction administrative existe pour protéger le droit des administrés
face aux actions de l’administration publique.
Les juridictions de l’ordre administratif sont organisées en 2 catégories :
- D’une part les juridictions ordinaires
- D’autre part les juridictions spécialisées
Les juridictions ordinaires sont au nombre de trois :
- Le conseil de l’état
- La cour administrative ou d’appel
- Le tribunal administratif
Les juridictions spécialisées de l’ordre administratif sont au nombre de 2 :
- La cour de compte
- Les chambres disciplinaires de service public de l’état
LES JURIDICTIONS ORDINAI RES DE L’ORDRE ADMINISTRATIF
Régi par les articles 10-22 de la loi du 15 octobre 2016. Il est créé 3 types de juridiction
ordinaire de l’ordre administratif, il s’agit de : conseil d’état, cour administrative d’appel et le
tribunal administratif.
• Conseil d’état
Il est créé pour l’ensemble du territoire congolais un conseil d’état chargé de juger les
actes administratifs des autorités politico-administratives du pouvoir central.
Ex : le président, le ministre, le directeur général.
Il est composé d’un premier président, des présidents et des conseillers, la tenue de
l’audience en collégialité avec concours du ministre public et l’assistance d’un
greffier. Le conseil d’état est constitué de 2 sections :
- Section contentieuse
- Section consultative
Les juges du conseil référendaire sont secondés par le conseiller référendaire, par ailleurs
pour l’intérêt et la sauvegarde de droits fondamentaux des administrés, il est consacré une
procédure d’urgence susceptible d’octroyer des mesures conservatoires par les juges
administratifs au profit des administrés. C’est cette hypothèse que l’on qualifie de
« référé administratif ».
• Cour administratif d’appel
Il est créé conformément à la loi sous examen une cour administrative d’appel dans
chaque province sauf dans la ville province de Kinshasa où il peut y avoir deux ou
plusieurs. La cour administrative d’appel est chargée de juger les actes administratifs des
autorités politico-administratives provinciales. La cour administrative est composée d’un
premier président, des présidents et des conseillers, tenue des audiences toujours en
collégialité avec le concours du ministre public et l’assistance d’un greffier.
• Le tribunal administratif
Il est créé dans le ressort de chaque TGI un tribunal administratif d’instance chargé de
juger les actes administratifs des entités territoriales décentralisées, il siège en collégialité
avec le concours du ministre public et l’assistance d’un greffier, il importe d’indiquer que
de toutes les juridictions de l’ordre administratif seul le conseil d’état a été établi.
LES JURIDICTIONS SPECIALISEES DE D’ORDRE ADMINISTRATIF
• Cour de compte
Régi par la loi numéro 18/024 au novembre 2018 portant composition, fonctionnement et
organisation de la cour de compte. Il est créé pour l’ensemble du territoire une cour
chargée de veiller à la bonne gestion des finances publiques de l’état. Partant de son rôle
la cour de compte a une nature hybride c’est-à-dire elle est à la fois un organe technique
du parlement (autorité budgétaire du pays) en même temps une juridiction spécialisée de
l’ordre administratif donc membre du pouvoir judiciaire en d’autres termes la cour de
compte est à la fois une organe du pouvoir judiciaire et organe du pouvoir législatif, en
tant qu’ organe du pouvoir législatif la cour de compte établit chaque année un rapport du
pouvoir du pouvoir législatif à l’attention du parlement. En tant qu’organe du pouvoir
judiciaire la cour de compte rend des arrêts qui peuvent être des quitus ou en herbe. La
cour de compte est composée d’un premier président, des présidents et des conseillers, la
tenue des audiences en collégialité avec le ministère public et l’assistance d’un greffier.
La cour de compte peut créer des bureaux de représentation sur l’ensemble du territoire
national.
SECTION 3 : LA COUR CONSTITUTIONELLE
Régi par la loi numéro 13/026 du 15 octobre 2013 portant organisation, compétence et
fonctionnement de la cour constitutionnelle. Elle est créée pour tout le territoire
congolais, elle est chargé de :
- Contrôle de constitutionalité des actes législatifs et règlementaires (par voie d’action
principale et par voie d’exception, l’hypothèse des questions préjudicielle).
- Juger les contentieux électoraux à la présidentielle et au législatif national.
- Juger en matière pénale le président de la république et le premier ministre.
- Emettre des avis consultatifs sur des questions de conformité à la constitution.
- La cour constitutionnelle est le juge compétent en matière de conflit d’attribution…
La cour constitutionnelle est constituée de 9 membres qui sont désignés selon la grille de
répartition ci-après :
- 3 membres sont désignés par le président de la république
- 3 membres sont désignés par le parlement réuni en congrès
- 3 membres sont désignés par le conseil supérieur de la magistrature
Les 9 membres sont désignés pour un mandat de 9 ans non renouvelable. Toutefois, la
cour constitutionnelle renouvelle ses membres tous les 3 ans et se renouvellement se fait
par tirage au sort. Elle est dirigée par le président élu par ses paires pour un mandat une
fois renouvelable, le président de la cour constitutionnelle est d’office président du
conseil supérieur de la magistrature ; elle siège toujours en collégialité avec le concours
du ministère public et l’assistance d’un greffier. Les membres de la cour constitutionnelle
sont secondés par les conseillers référendaires.
SECTION 4 : LES PRINCIPES REGISSANT L’ADMINISTRATION DES COURS
ET TRIBUNAUX
Les cours et tribunaux sont régis par les 9 tribunaux ci-après :
- La récusation
- Le dépôt
- Le renvoie de juridiction pour suspicion légitime et pour cause de sureté publique
- Le délibéré
- L’inspection et surveillance des cours et tribunaux
- La police des débats ou police d’audience
- Les vacances judiciaires
- La rentrée judiciaire
- L’accent reconventionnel pour propos téméraire et vexatoire
CHAPITRE 3 : L’ORGANISATION DU PARQUET ET LA POLICE JUDICIAIRE
SECTION 1 : LES PARQUETS
1. NOTION
Régi par la loi du 11 avril 2013 articles 65-79 portant OFC ainsi que la loi
Le parquet est défini comme un service public de l’état créé pour une mission spéciale celle
de veiller au maintien de l’ordre public, or l’action ou l’inaction qui trouble l’ordre public
prévu et sanctionné dans la loi pénale en vertu de nullum primem et nulla poena sine lege (
pas de crime pas d’infraction pas de peine en dehors de la loi). C’est pourquoi le parquet
recherche les infractions, identifie les auteurs et les défère devant les cours et tribunaux, en
d’autres termes la vocation fondamentale du parquet est la répression des infractions.
Toutefois, le parquet a une vocation passive dans les autres matières notamment matière
civile ou privée (articles 68-69 loi du 11 avril 2013 portant OFCJ), matière administrative
(articles 75… de la loi de 2016), matière constitutionnelle sauf les infractions imputables au
président de la république et le premier ministre (articles 13-16 de la loi sur la cour
constitutionnelle). Partant de cette lourde mission le parquet a plusieurs dénominations, parmi
lesquels on peut échantillonner :
- Représentant de l’état
- Organe de la loi
- Gardien de l’ordre public
- Ministère public
- Procureur
- Magistrat instructeur
- Magistrat debout
Q/ Pourquoi dit-on du parquet représentant de l’état, organe de la loi, gardien de l’ordre
public, procureur, magistrat instructeur, magistrat debout, ministère public
2. Composition et hiérarchie des parquets près de juridiction de l’ordre judiciaire
Il est placé près chaque juridiction de l’ordre judiciaire un parquet.
A. Composition et hiérarchie des parquets près de juridiction de l’ordre judiciaire
Régi par les articles 65-79 de la loi du 11 avril 2013 portant OFCJ. Il est créé près chaque
juridiction ordinaire de l’ordre judiciaire un parquet, il s’agit de :
- Le parquet près le tribunal de paix
- Le parquet près le TGI
- Le parquet près la cour d’appel
- Le parquet près la cour de cassation
1. Le parquet près le tribunal de paix
Il est créé près chaque tribunal de paix un parquet composé de :
- Premier substitut du procureur (chef de parquet)
- Plusieurs substituts du procureur, tous magistrats de carrière.
2. Le parquet près la TGI
Il est créé près chaque TGI un parquet dénommé parquet de grande instance ou
parquet de la république composé de :
- Procureur de la république PROREP (chef d’office)
- Premier substitut du procureur
- Des substituts du procureur
3. Le parquet près la cour d’appel
Il est créé près chaque cour d’appel un parquet dénommé parquet général, composé de :
- Un procureur général (chef d’office)
- Les avocats généraux (AG)
- Des substituts du parquet général (SPG)
4. Le parquet près la cour de cassation
Il est créé près la cour de cassation un parquet dénommé parquet général près la cour de
cassation composé de :
- Un procureur général près la cour de cassation (PG/CASS)
- Les premiers avocats généraux CASS
- Les avocats généraux CASS
Chaque parquet possède un secrétariat qui organise et gère l’administration.
B. LES PARQUETS PRES LES JURIDICTIONS SPECIALISEES DE L’ORDRE
JUDICIAIRE
Parmi les juridictions spécialisées de l’ordre judiciaire seules les juridictions militaires ont les
parquets placés près. Il n’existe pas des parquets près le tribunal de commerce, près le tribunal
pour l’enfant et près le tribunal de travail. Devant ces juridictions c’est le parquet de grande
instance qui fait office du ministère public.
Composition et hiérarchie des parquets près les juridictions militaires
Il est créé près chaque juridiction militaire un parquet dénommé auditorat militaire
conformément aux articles 40 à 52 de la loi numéro 023/2002 du 18 novembre 2002 portant
code judiciaire militaire sauf près le tribunal militaire de police où il n’existe pas de parquet.
Toutefois, lorsque le tribunal militaire de police siège c’est l’auditorat militaire de garnison
qui fait office du ministère public.
1. Le parquet près le tribunal militaire de garnison :
L’auditorat militaire de garnison
Il est créé près chaque tribunal de garnison un parquet dénommé auditorat militaire
garnison.
Il est créé près la cour militaire opérationnelle un parquet qui a la même configuration
2. Le parquet près la cour militaire
Il est créé près chaque cour militaire un parquet dénommé auditorat militaire supérieur,
composé d’un auditeur militaire supérieur (AMS) suivi des avocats généraux et des substituts
de l’auditeur militaire supérieur.
3. Le parquet près la cour militaire opérationnelle
Il est créé près la cour militaire opérationnelle un parquet qui a la même configuration que
l’auditorat militaire supérieur
Il est créé près la haute cour militaire un parquet dénommé l’auditorat militaire général de
FARDC composé de :
- Un auditeur général de FARDC
- Premiers avocats généraux
- Des avocats généraux de FARDC
Chaque parquet militaire ou auditorat possède un secrétariat qui assure l’administration.
COMPOSITION ET HIERARCHIE
LES PARQUETS PRES LA JURIDICTIONS
Il est créé près chaque juridiction de l’ordre administratif un parquet. Il s’agit principalement
le parquet près le conseil d’état, près la cour d’administrative, il existe aussi un parquet près la
cour de compte.
A. Le parquet près le conseil d’état
Régi par les articles 32-42 de la loi de 2016, il est créé près chaque conseil d’état un parquet
dénommé le conseil général, composé de :
- Un procureur général près le conseil d’état
- Premiers avocats généraux près le conseil d’état
- Les avocats près le conseil d’état
B. Le parquet près la cour administrative
Il est créé près la cour administrative un parquet dénommé parquet général près la cour
administrative composé de :
- Procureur général près la cour administrative
- Avocats généraux près la cour administrative
- Substituts de la C.A
C. Le parquet près le tribunal administratif
Il est créé près le tribunal administratif un parquet dénommé le parquet près le T.A composé
de :
- Un procureur de la république
- Premiers substituts du procureur
- Substituts du procureur
4. Les parquets près la cour constitutionnelle
Il est créé près la cour constitutionnelle un parquet dénommé parquet général près la cour
constitutionnelle composé de :
- Un procureur général près la cour constitutionnelle
- Des premiers avocats généraux près la cour constitutionnelle
- Des avocats généraux près la cour constitutionnelle
Conformément aux articles 12-18 de la loi de la cour constitutionnelle.
Le parquet général près la cour constitutionnelle possède un secrétariat mutatis mutandis qui
assure l’administration.
5. les principes régissant l’activité du ministère public
L’action du ministère public est guidée par les principes ci-après :
- Principe de l’irresponsabilité
- Principe de la subordination hiérarchique avec comme bémol (la plume est sève et la
parole est libre)
- Principe de requisabilité du ministère public avec la possibilité de décharge du magistrat
instructeur
- Principe de l’unité et de l’indivisibilité du ministère public
- Principe de l’indépendance et l’autonomie du ministère public

6. Attribution du ministère public


A. Attribution du parquet près les juridictions de l’ordre judiciaire
Ce sont les articles 66-69 de la loi du 11 avril 2013 portant OFCJ qui renseigne sur les
attributions des parquets près les juridictions de l’ordre judiciaire.
Au sens de ces dispositions, les attributions du parquet s analysent sur deux actes :
- Matière répressive ou pénale
- Matière civiles ou de droit privé

a. Matière répressive ou pénale


Le parquet partant de ces attributions joue un rôle actif (article 67). Il recherche les
infractions, identifie les auteurs, et les défèrent devant les cours et tribunaux.
Il reçoit les plaintes et les dénonciations et déclenche l’action publique. Le parquet inspecte et
surveille tous les milieux carcéraux tels que les AMIGO, les cachots, les maisons d’arrêt, les
prisons, les établissements de garde et d’éducation de l’enfant, EG, les camps de détention
ainsi que les centres pénitenciers et de rééducation.
b. Matière civile ou de droit privé (art 68-69)
Le parquet intervient par voie d’avis. Toute fois le parquet peut par exception intervenir par
voie d’action principale lorsqu’ il prend cette cause au nom et pour le compte d’une personne
inapte à ester en justice. Il importe d’indiquer qu’il existe deux types de matière dans
l’intervention du ministère public en matière civile :
- Des matières pour lesquelles l’avis du ministère public est obligatoire. Ce sont des
matières communicables
- Des matières pour lesquelles l’avis du ministère n’est obligatoire. Ce sont des matières
non communicables.
Les matières communicables sont prévues dans l’article 69 du 11 avril 2013. Pour ces
matières l’avis du ministère public doit être donné dans le délai de 30 jours après que le
dossier lui ait été communiqué. Dépassant ce délai, si l’avis du ministère public n’est pas
donné le chef de juridiction fait obligation du chef d’office de ramener le dossier en l’Etat,
l’affaire est prise en délibéré mais le jugement doit mentionner que l’avis du ministère public
n’a pas été donné dans le délai de la loi et ce sans préjudice de l’application de l’article 47
alinéa 1 de la loi portant statut des magistrats sur le magistrat du parquet défaillant.
Pour les matières non communicables peut être donné sur le banc. Dans ce cas, il est acté dans
la feuille d’audience. Par ailleurs, il est important d’indiquer que le régime juridique
applicable au parquet près les juridictions de l’ordre judiciaire s’applique mutatis mutandis
au parquet général près la cour constitutionnelle ainsi que près les juridictions de l’ordre
administratif. Toutefois, les juridictions de l’ordre administratif ne possèdent pas les
compétences répressives, les parquets près ces juridictions jouent un rôle passif (par voie
d’avis).
SECTION 2 : LA POLICE JUDICIAIRE
1. NOTION
La police judiciaire est régi par l’ordonnance du 03 juillet 1978 portant attributions des OPJ et
APJ près des juridictions des droits communs ainsi que par la loi de 2011 sur la réforme de la
police nationale congolaise. La police judiciaire est définie comme un service public de l’Etat
créé comme auxiliaire judiciaire du parquet dans la mission de rechercher les infractions,
d’identifier les auteurs et les déférer devant les cours et tribunaux.
La police judiciaire est comme l’infirmier pour le médecin.
C’est l’appendice, c’est l’œil du parquet au sein de la société. En autres termes, la police
judiciaire travaille sous le joug du parquet. Avant la réforme de 2011, il existait 5 catégories
d’OPJ en RDC :
- Les OPJ de PNC
- Les OPJ de la FARDC
- Les OPJ de l’inspection générale de police judiciaire des parquets
- Les OPJ à compétences restreintes de certains services spécialisés de l’Etat.
- La DGDA
- La DGRAD
- L’OCPT
- OGG
Il faut indiquer que les OPJ à la compétence restreinte ont une compétence limitée aux
infractions liées aux services auxquels ils sont attachés de ce fait ils ont une compétence
matérielle. Alors que les OPJ à compétence générale ont une compétence
La qualité des OPJ à compétence générale est reconnue à certaines autorités politico-
administratives telles que les bourgmestres, les A.T (autorités territoriales), les gouverneurs
des provinces.
Il en est ainsi des certaines grades de commandement exercés au sein de la police nationale et
de l’armée.
La réforme de 2011 consacre en autre principe celui de l’unification de la police judiciaire.
Pour cette réforme, il faut proscrire là au sein de la police judiciaire et créer une police
judiciaire unie ? Pour cette loi désormais, la police judiciaire ne peut être organisée qu’au sein
de la police nationale congolaise pas ailleurs. En autres termes, avant d’être OPJ, il faut être
policier, c’est pourquoi d’ailleurs, l’inspection générale de la police judiciaire des parquets a
été injectée au sein de la police nationale congolaise.
Il faut noter que la réforme de 2011 demeure un processus non encore abouti jusqu’à ce jour.
C’est parce que les OPJ à compétence restreinte continuent à fonctionner normalement.
2. Les rapports entre les parquets et la police judiciaire
Il s’analyse sur deux axes :
- Le plan administratif ou technique
- Le plan des attributions ou de fonctions
A. Le plan administratif
Sur le plan administratif 5 techniques cristallisent le rapport entre le parquet et la police
judiciaire conformément aux articles 1-9 de l’ordonnance du 3 juillet 1978 portant attribution
aux OPJ et APJ des parquets près les juridictions des droits communs.
Il s’agit de :
- Habilitation
- Assermentation
- Signalement
- Retrait
- Réhabilitation
La qualité d’OPJ se présente, elle se prouve.
B. Le plan des fonctions ou des attributions
9 types de pouvoir cristallisent le rapport entre le parquet et la police judiciaire conformément
aux articles 1-11 de la procédure pénale :
- Le pouvoir commun
Ex : La constatation matérielle de l’infraction, l’audition des témoins, l’interrogation de
suspect, la saisie des objets liés à l’infraction et le placement sous-scellé.
- Le pouvoir susceptible de délégation
Définition : en réalité c’est le pouvoir du parquet que la police judiciaire exerce dans deux
hypothèses, lorsqu’il y a flagence ou lorsqu’il y a délégation expresse par mandat ou par
réquisition d’information.
Ex : l’ouverture d’enquête, les perquisitions domiciliaires, la commission rogatoire,
l’eximention des cadavres… (Articles 24-26 du code de la procédure pénale).
- Le pouvoir non-susceptible de délégation
Ex : la condamnation d’un témoin ré
CHAPITRE 4 : LE BARREAU
Le barreau et le corps de défenseur judiciaire.
Régi par les articles
Le barreau peut être défini comme un service public de l’Etat à caractère libéral chargé de :
- Regrouper les avocats reconnu S qualité et exerçant la profession libérale
- Le barreau constitue un corps qui organise la profession d’avocat.
Au terme de l’ordonnance-loi, notamment son article premier, les avocats sont des auxiliaires
de la justice chargés d’assister, de représenter les parties, de postuler et de conclure devant les
juridictions. Toutefois, les avocats peuvent aussi prester en dehors de tout circuit judiciaire,
c’est donc le barreau qui crée les avocats « il n’y a pas d’avocats sans barreau »
COMMENT SONT ORGANISES LES BARREAUX EN RDC ?
Il existe trois types de barreau :
- Le barreau près la cour d’appel
- Le barreau près la cour de cassation et le conseil d’état
- Le barreau national
Le barreau près la cour d’appel
Il est créé près chaque cour d’appel, un barreau chargé d’organiser la profession d’avocat
dans le ressort de cette juridiction. Le barreau près la cour d’appel est composée de trois
organes ci-après :
- L’assemble général
- Le conseil de l’ordre
- Le bâtonnat
1. L’assemblé général
C’est l’organe délibérant du barreau, l’organe suprême de chaque barreau.
Les avocats inscrits sur la liste ne sont pas membres de l’assemblé général mais peuvent
participer à l’assemblé général sans voix délibérative.
NB : Dans chaque barreau près la cour d’appel, il existe deux types d’avocats :
- Les avocats inscrits au tableau (avocats stagiaires)
- Les avocats inscrits sur la liste
C’est l’assemblée nationale qui organise l’élection du bâtonnier et les membres du conseil de
l’ordre, bref c’est l’organe des décisions au sens large. L’assemblée générale du barreau se
réunit en section ordinaire une fois par mois toutefois en raison des circonstances elle peut se
réunir en section extraordinaire. L’assemblée générale est convoquée par le bâtonnier, elle est
présidée sur l’éché par le bâtonnier ou le doyen des avocats.
2. Le conseil de l’ordre
C’est l’organe de gestion quotidienne du barreau, c’est le conseil de l’ordre qui gère
continuellement le barreau, il est en même temps l’organe disciplinaire des avocats, c’est le
conseil de l’ordre qui organise en congrès la profession des avocats. Le conseil de l’ordre est
composé de :
- Le bâtonnier
- Le doyen
- Les secrétaires
- Le trésorier etc.
C’est une forme du comité de gestion qui gère quotidienne le barreau.
3. Le bâtonnat
Dirigé par un bâtonnier, c’est le bâtonnat qui représente et engage le barreau, c’est lui le
directeur général et c’est lui qui agit au nom et le compte du barreau. Le bâtonnier de l’ordre
est élu par l’assemblée générale pour un mandat de trois ans une fois renouvelable.
PARAGRAPHE 2 : LE BARREAU NATIONAL
Il est créé sur le plan national un barreau qui gère l’ONA (ordre national des avocats). L’ordre
national des avocats est composé des trois organes :
- Assemblée générale nationale
- Conseil national de l’ordre CNO
- Bâtonnat national
A. Assemblée nationale
C’est l’organe délibérant du barreau national. Il est constitué de tous les bâtonniers près la
cour d’appel ainsi que les membres du conseil de l’ordre.
Elle désigne par élection les membres du conseil national de l’ordre- que les bâtonniers
nationaux.
B. Le conseil national de l’ordre
C’est l’ordre de gestion quotidienne de l’ONA il est composé de :
- Bâtonnier national
- Doyen
- Secrétaires
- Trésorier
C. Le bâtonnat national
Dirigé par un bâtonnier, c’est le bâtonnat qui représente et engage le barreau, c’est lui le
directeur général et c’est lui qui agit au nom et le compte du barreau. Le bâtonnier de l’ordre
est élu par l’assemblée générale pour un mandat de trois ans une fois renouvelable.
PARAGRAPHE 3 : LE BARREAU PRES LA COUR DE CASSATION ET LE
CONSEIL D’ETAT
Il est créé près la cour de cassation et le conseil d’état un barreau composé de :
- Une assemblée nationale
- Un conseil de l’ordre
- Un bâtonnat
SECTION 2 : LE CORPS DE DEFENSEUR JUDICIAIRE
C’est un service libéral de l’état au même titre que le barreau. Il est créé pour remplacer les
vides creusés par l’insuffisance des avocats. En effet, à une époque donnée le pays souffrait
d’une insuffisance notoire pour accompagner les justiciables en justice et c’est ce vide créé
qui a motivée la création du corps de défenseur judiciaire, pour candidater comme défenseur
judicaire il fallait être gradué en droit. Il est donc crée dans le ressort de chaque tribunal de
grande instance un corps de défenseur judiciaire composé de trois organes pour son
administration, il s’agit de :
- Une assemblée générale
- Une chambre de surveillance
- Le syndique
L’assemblée générale est convoquée par la pré-instance et regroupe tous les défenseurs
inscrits au tableau, c’est elle qui désigne par élection les membres de la chambre de
surveillance ainsi que le syndic, la chambre de surveillance est conçu comme l’organe de
gestion quotidienne du corps du défenseur judiciaire, il est composé du syndic, du doyen et
des secrétaires et du président.
Le syndic est le représenté du corps défenseurs judiciaires, c’est lui l’autorité ordinal, c’est lui
qui engage le corps du défenseur judiciaire, par ailleurs il faut indiquer qu’un défenseur
judiciaire ne prester qu’au sein du tribunal de paix ou de grande instance sauf dérogation
expresse du premier président de la cour d’appel.

CHAP 5 : LE GREF, HUISSARIAT ET LE NOTARIA

SECTION1 LE GREFFE
1. NOTION
Régit par les articles 37 à 40 de la loi du 11 avril 2013 portant ofcj.
Le greffe est un service public de l’état crée comme auxiliaire judiciaire des cours et
tribunaux charger de :
- La conservation des archives
- L’administration des cours et tribunaux
- Instrumenter les exploits
- Faire le secrétariat rapporteur aux audiences
2. COMPOSITION
L’organisation du greffe est analysée verticalement et horizontalement, la verticalité renvoie à
la hiérarchisation de ces formes. Il faut rappeler que les greffiers sont des fonctionnaires de
l’état soumis à la subordination hiérarchique, l’organisation du greffe est constituée en forme
pyramidale, il y a le sommet occupé par le greffier en chef suivi des greffiers divisionnels en
suite les greffiers principaux et les greffiers titulaires, le greffier en chef c’est le responsable
du corps c’est lui qui organise les activités du greffe, il faut dire que dans le système judiciaire
congolaise il existe 3 greffiers en chef à savoir : le greffier en chef de la cour
constitutionnelle, le greffier de chef de la cour de cassation et le greffier en chef du conseil
d’état.
De façon horizontale, au sein de chaque juridiction le greffe est organisé en fonction des
matières qui y sont révolues, ainsi par exemple il existe 4 chambres à la cour de cassation et
chaque chambre est gérée par un greffe.
SECTION 2 : HUISSARIAT ET NOTARIAT
1. HUISSARIAT
Avant la réforme de 2016, les huissiers de justice étaient des fonctionnaires de l’état qui
secondés les greffiers dans leur ministère, ils accompagnaient donc les greffiers dans
l’exercice de leurs attributions, en autres termes avant la réforme les attributions des huissiers
se confondaient avec leurs des greffiers, étant donné qu’ils étaient rattachés au greffe pour
seconder les greffiers. La réforme de 2016 consacrée par la loi numéro 16/011 du 15 juillet
2016 portant création et organisation de la profession huissier de justice, cette réforme
transforme le corps huissier de justice en profession libérale, désormais les huissiers ne sont
plus des fonctionnaires de l’état, ils exercent une profession libérale au même titre que les
avocats, leurs attributions sont consacrées à l’article 13 de la loi sous examen. Les conditions
d’accès à cette profession sont consacrées à l’article 6 de la loi sous examen, par ailleurs il
importe d’indique qu’il existe au sein de la profession huissier une cléricature c’est-à-dire un
corps de clercque (un peu comme des conseillers référendaires) chargé de seconder les
huissiers dans l’exercice de leurs attributions.
2. NOTARIAT
Avant la réforme de 2016, les notaires étaient des fonctionnaires de l’état considérés comme
témoins publics de toutes les transactions entre les citoyens c’est-à-dire les notaires étaient
chargés de l’authentification des actes juridiques au sein de l’état, la réforme de 2016
consacrée par la loi numéro 16/012 du 15 juillet 2016 portant création, organisation et
fonctionnement de la profession de notaire. Cette réforme le notariat en ordre professionnel
comme le huissariat d’ailleurs et exerçant une profession libéral. Le corps de notaire est
secondé dans l’exercice des attributions par une cléricature conformément à l’article 30 de la
loi sous examen.
CHAPITRE 6 : LES AUTRES STRUCTURES DE LA JUSTICE CONGOLAISE
Au-delà du principe de la répartition des fonctions judiciaires qui enseigne que les fonctions
judiciaires sont exercés par 4 organes, à savoir les cours et tribunaux, le parquet et la police
judiciaire, le barreau et le corps de défenseurs judiciaires, le greffe, huissariat et notariat, il
existe d’autres structures qui contribuent à l’administration de la justice au sein de l’état, il
s’agit notamment de :
- Le conseil supérieur de la magistrature
- L’inspection générale de service judiciaire et pénitencier (les prisons, les maisons
d’arrêt, les établissements de garde et de l’éducation des enfants (EGEE), centres de
rééducation, le camp de détention…
- La CNRF (cellule nationale de renseignement financier)
- L’IGF
- Le COLUB (comité de lutte contre le blanchiment des capitaux)
- Le ministère de la justice
Par ailleurs il existe des institutions judiciaires internationale qui ont des ramifications avec le
système judiciaire congolais c’est-à-dire que les institutions judiciaires internationales
auxquelles la RDC a adhéré, il s’agit notamment :
- La cour internationale de justice (CIJ)
- La cour pénale internationale
- La cour commune de justice et d’arbitrage de l’OHADA
2. LES STRUCTURES HUMAINES DE LA JUSTICE CONGOLAISE
CHAPITRE 1. LES MAGISTRATS
Notion et condition du recrutement des magistrats
1. NOTION
Un magistrat peut être défini comme un agent public de l’état placé sous statut particulier
consacré dans la loi organique 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des magistrats tels
que modifier et compléter par la loi organique numéro 15/014 du 11 aout 2015. Le statut des
magistrats renseigne qu’il s’agit d’une carrière gérée par le conseil supérieur de la
magistrature. Il existe deux types de magistrat :
- Le magistrat assis (sont des juges qui sont affectés aux cours et tribunaux et qui ont
pour mission de rendre justice ou de dire les lois, ils sont appelés ainsi à cause de la
sagesse qu’ils doivent refléter dans l’administration de la justice, ils rendent donc
justice en demeurant assis, ils sont inamovible, ils sont indépendant et n’obéissent
qu’à l’autorité de la loi, il y a aussi l’exigence de l’impartialité. Toutefois, il faut
indiquer qu’il existe des juges qui ne sont pas des magistrats car parmi les juges il y a
ceux qui sont assesseurs et d’autres sont consulaires et d’autres en assulés articles 16
de la loi du 11 avril 2013, juges constitutionnels qui ne sont pas des magistrats)
- Le magistrat debout (sont ceux qui sont affectés au parquet avec pour mission de
veiller à l’exécution des actes législatifs et réglementaires conformément à l’article 66
de la loi du 11 avril 2013, il recherche donc les infractions, identifie les auteurs avant
de les déférer devant les cours et tribunaux. Ils sont appelés officier du ministère
public OMP, magistrat instructeur, organe de la loi, gardien de l’ordre public,
représentant de l’état).
2. Conditions de recrutement de magistrat
Pour être retenu comme magistrat les candidats doivent réunir les conditions suivantes :
- Etre de nationalité congolaise
- Etre licencié ou docteur en droit
- Etre âgé de plus de 21 ans et ne pas dépasser 40 ans
- Avoir jamais fait l’objet d’une condamnation judiciaire c’est-à-dire avoir un casier
judiciaire vierge
- Etre de bonne conduite, de vie et mœurs
- Satisfaire à un concours d’administration sauf cas de recrutement sur titre
La carrière d’un magistrat
La carrière d’un magistrat est gérée par le conseil de la magistrature et elle est plane et
échelonné selon les différents cadres du magistrat. En plein exercice de sa carrière le
magistrat obtient une disposition ci-après :
- En activité : c’est la situation d’un magistrat qui exerce pleinement ses attributions de
manière ininterrompu.
- En détachement : c’est la situation d’un magistrat qui suspend momentanément
l’exercice de ses attributions pour servir l’état ailleurs
- En disponibilité : c’est la situation d’un magistrat qui connait un empêchement pendant
une période plus ou moins longue d’exercer ses attributions.
Le traitement des magistrats
C’est la prise en charge sociale du magistrat par l’état. Le traitement des magistrats est
constitué de :
- Un salaire décent
- Le frais de transport
- Le soin de santé
- La gratification
- Le logement
- Les primes de fonctions
Tout magistrat a l’obligation est tenu au respect des règles déontologiques au corps, tout
manquement au devoir de l’ordre et de probité morale entrainement à une faute disciplinaire.
Les sanctions que peuvent subir les magistrats sont :
- Blâmes
- Interdiction d’exercer
- Suspension
- Révocation
C’est le conseil supérieur de la magistrature qui est l’organe disciplinaire principale de
magistrat, toutefois au sein de chaque cour d’appel existe des chambres disciplinaires pour la
discipline des magistrats.
Le droit disciplinaire des magistrats se réalise partant du principe de la subordination
hiérarchique mais en respectant le droit de la défense.
Les incompatibilités
La carrière de magistrat est incompatible avec tout autre activité lucrative ainsi par exemple
un magistrat ne peut pas exercer le commerce, toutefois le magistrat peut faire l’élevage et c
La fin de carrière d’un magistrat, l’honorariat et le mérita
La carrière d’un magistrat peut prendre fin de différente manière et diverse causes parmi
lesquelles on peut échantillonner :
- La mort
- La retraite
- La démission
- La révocation
-
La retraite
Après un certain nombre d’année ou un certain âge, un magistrat qui a exercé sa carrière de
manière ininterrompu pendant 35 ans ou qui a atteint 65 ans d’âge révolu.
Par ailleurs il existe une possibilité de retraite anticipée pour les magistrats qui ont 30 ans
d’activité ininterrompu ou qui ont atteint 60 ans d’âge, il importe d’indique que la retraite
peut être assorti de l’honorariat ou de le mérita.
La démission
C’est un mode de fin de carrière de magistrat par laquelle un magistrat renonce à sa qualité.
La démission peut être volontaire ou d’office, elle est volontaire lorsqu’elle est faite à
l’initiative du magistrat lui-même, la démission d’office est une forme de sanction contre un
magistrat qui a déserté la carrière.
La révocation
La révocation est la sanction disciplinaire la plus forte et la plus sévère, elle est prise par le
président de la république sur proposition du conseil supérieur de la magistrature. Le
magistrat révoqué est chassé du corps et il est déclaré indigne d’exercer n’importe quelle
fonction dans l’administration publique, il ne peut même plus accéder au barreau très souvent
le magistrat est révoqué lorsqu’il commet une faute lourde qui jette en pâture l’honneur et la
noblesse de la fonction de magistrat. Mais le magistrat peut aussi être révoqué lorsqu’il a été
condamné en pris à parti.
Le pris en parti : c’est une procédure par laquelle toute personne lésée par un comportement
dolosif d’un magistrat saisi la cour de cassation en vue de solliciter la réparation du préjudice
subie à cause de ce comportement. Ce dont des articles 55-64 de la loi portant procédure
devant la cour de cassation qui consacre la prise en parti, toutefois un magistrat peut être pris
en parti pour l’une de trois causes ci-après :
- Le dole
- La contusion
- Le déni de justice
CHAPITRE 2 : L’AVOCAT
Un avocat est un membre du barreau inscrit sur la liste ou au tableau et qui est chargé de
représenter les intérêts des parties en justice mais avec possible d’agir en dehors de tout
circuit judiciaire. L’avocat a donc le droit et le monopole de la défense des intérêts des parties
en justice. Il exerce une profession libérale mais est soumis aux règles déontologiques de la
profession. L’avocat peut être inscrit sur la liste (période de stage et de formation
professionnelle), il peut être aussi inscrit au tableau (période de l’exercice professionnelle).
En plein exercice de sa profession, l’avocat occupe une déposition ci-après :
- L’exercice en solo
- L’exercice en association
- L’exercice en collaboration
a. L’exercice en solo : c’est la situation d’un avocat qui décide d’exercer la profession
seul.
b. L’exercice en collaboration : c’est la situation d’un avocat qui décide de travailler avec
d’avocats mais avec lien de subordination c’est-à-dire un patron avec ses
collaborateurs.
c. L’exercice en association : c’est la situation de deux ou plusieurs avocats qui décident
de travailler ensemble en partager les risques et les bénéfices mais sans lien de
subordination.
Il importe d’indiquer que deux associés ou collaborateurs ne peuvent s’opposer ou être
opposés dans un tribunal.
SECTION 2 : MODE D’ACCESSION A LA PROFESSION
Pour accéder à la profession d’avocat les candidats doivent les conditions ci-après :
- Etre de nationalité congolaise ou étrangère mais sous réserve de réciprocité (c’est le fait
que des étrangers peuvent être avocats au Congo si dans leur pays d’origine, des
congolais peuvent aussi être avocats)
- Etre licencié ou docteur en droit
- D’avoir jamais fait l’objet d’une condamnation judiciaire c’est-à-dire posséder un
casier judiciaire vierge.
- Etre de bonne vie et mœurs
- Avoir réussi à un concours d’admission à la liste pour le stage professionnel.
- Etre soumis à un stage de formation professionnelle pendant deux ans sous
l’encadrement d’un parent, et c’est à l’issu de cette formation que l’avocat est inscrit
au tableau après avoir réussi au CAPA (concours d’aptitude professionnelle).
L’avocat inscrit au tableau peut créer son cabinet en respectant les normes réglementaires, par
ailleurs il faut indiquer que les anciens magistrats, les professeurs d’université, les défenseurs
judiciaires ayant presté depuis cinq ans sont dispensés de stages et de la formation
professionnelle.
SECTION 3 : LES DROITS ET LES OBLIGATIONS D’UN AVOCAT
L’avocat a droit à toute une panoplie de prérogative parmi lesquelles on peut échantillonner :
- Droit de défendre le client devant les instances judiciaires
- Droit de porter la toge noire avec un rabat blanc garni de fourrure
- Droit d’être appelé « maitre » au prétoire
- Droit aux immunités du prétoire
- Droit au privilège de poursuite
- Droit aux honoraires de prestation, honoraire qu’il faut différencier de « vacation »
Parmi les obligations d’un avocat, on peut échantillonner :
- L’obligation de payer la cotisation annuelle pour le fonctionnement du barreau, en effet
tout avocat a l’obligation de contribuer au fonctionnement à son barreau d’attache
moyennant une cotisation annuelle qu’il faut payer au plus tard le 31 mars. L’avocat
qui ne paie pas sa cotisation annuelle peut être sanctionné d’omission.
- L’obligation de veiller au respect du devoir d’honneur et probité morale, toujours se
souvenir de son serment.
- L’obligation de répondre aux besoins du conseil de l’ordre tels que l’assistance
judiciaire gratuite et la procédure pro deo.
SECTION 4 : LES INCOMPATIBILITES ET DU REGIME DISCIPLINAIRE DES
AVOCATS
La profession d’avocat est incompatible avec toute autre activité lucrative ainsi que toute
autre activité susceptible de nuire à l’honneur et à la noblesse de la profession. Ainsi un
avocat ne peut pas faire le commerce, lui et sa femme, toutefois un avocat peut faire
l’élevage, l’agriculteur, enseigner dans une université et conseiller le ministre de la justice.
Le régime disciplinaire des avocats n’obéit pas au nullum primem sine lege obéit plutôt nulla
poeta sine lege en autres termes les fautes disciplinaires des avocats ne sont pas connues
d’avance ce sont les sanctions qui sont connues, il s’agit de tout manquement au devoir
d’honneur et de probité morale qui entraine une faute disciplinaire. La grille de sanction que
peut subir un avocat peureux :
- La suspension
- L’omission
- La radiation d’un avocat, c’est la sanction disciplinaire la plus fort, un avocat radié ne
peut prétendre réintégrer le barreau qu’après dix ans
Le régime disciplinaire des avocats est assuré par le conseil de l’ordre au premier degré mais
avec respect de droit de la défense. C’est le conseil national de l’ordre seulement qui peut être
saisi au second degré.
SECTION 5 : LES HONORAIRES DES AVOCATS
C’est la contre parti des prestations d’un avocat payé par son client, c’est le salaire de
l’avocat. Le montant de ces honoraires est négociables entre les parties, toutefois il est interdit
toute close cota litis, par ailleurs il existe quelques critères de fixation des honoraires de
l’avocat parmi lesquels on peut échantillonner :
- La complexité de l’affaire
- La notoriété de l’avocat
- Le temps de la procédure
- Le besoin matériel pour l’affaire

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