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Partie I/ Qu’est-ce que le droit ?

Chapitre IV/ L’organisation judiciaire du Sénégal

Introduction

Une juridiction est un organe créé par la loi qui a pour but de trancher des litiges en droit et
dont la décision a une autorité qui s’impose aux parties du litige.

Tantôt, elles se nomment « Tribunal » et correspondent aux juridictions de premier degré


ou de première instance, tantôt, elles se nomment « cour » et appartiennent le plus souvent
au second degré. En principe, les tribunaux rendent des « jugements » et les cours des «
arrêts ». Le Conseil constitutionnel quant à lui rend des décisions.

Section 1/ Les juridictions au Sénégal

La nouvelle organisation judiciaire suite à la réforme de 2014 du Sénégal repose


essentiellement sur trois innovations majeures :

- la définition d’une nouvelle carte judiciaire avec comme corollaire la création de


tribunaux d’instance à la place des tribunaux départementaux et de tribunaux de
grande instance à la place des tribunaux régionaux ;

- la nouvelle répartition des compétences pour faire des tribunaux d’instance de


véritables juridictions de proximité ;

- le remplacement des cours d’assises par des chambres criminelles logées au niveau
des cours d’appel et des tribunaux de grande instance.

Chaque juridiction a une compétence matérielle déterminée. C’est ce que l’on appelle la
compétence d’attribution. La compétence d’attribution correspond aux différents types de
litiges qu’un tribunal peut traiter. Par exemple, le tribunal du travail est compétent pour les
litiges entre salariés et employeurs ; les chambres criminelles sont compétentes pour juger les
infractions les plus graves, à savoir les crimes.

La compétence territoriale quant à elle, désigne la compétence des tribunaux en fonction du


lieu

1.1 Les juridictions de première instance

1.1.1 Le tribunal d’instance

Avec la réforme de 2014, il n’est plus question de tribunal départemental mais de tribunal
d’instance. Les tribunaux d’instance sont compétents pour tous les faits qualifiés de
contraventions commis dans l’étendue territoriale de leur ressort. Ils jugent également les
délits pour lesquels la loi leur a donné compétence.

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Les tribunaux d’instance jugent tant en matière civile et commerciale toutes les affaires
personnelles ou mobilières en dernier ressort jusqu’au montant de 300.000 FCFA et à
charge d’appel jusqu’au montant de 2.000.000 FCFA.

Les tribunaux d’instance statuent sur tous les litiges lorsque leur objet entre dans leur
compétence et n’excède pas la somme de 2.000.000 FCFA.

Il existe un tribunal d’instance dans chaque département du Sénégal.

1.1.2 Le tribunal de grande instance

Le tribunal de grande instance a remplacé le tribunal régional depuis la réforme de 2014.

Le tribunal de grande instance statue en premier ressort sur tous les délits autres que ceux qui
sont de la compétence des tribunaux d’instance.

Les tribunaux de grande instance sont compétents tant en matière civile que commerciale
de l’ensemble des matières qui ne sont pas de la compétence des tribunaux d’instance. Ils sont
également compétents pour l’ensemble du contentieux administratif et fiscal.

Il est institué au sein de chaque Tribunal de grande instance une chambre criminelle qui est
compétente pour juger en premier ressort les crimes.

Les jugements des tribunaux de grande instance pour les matières relevant de leurs
compétences sont rendus en premier ressort et peuvent faire l’objet d’un appel. L’appel des
jugements rendus par les tribunaux de grande instance est porté devant la cour d’appel.

Les jugements rendus en dernier ressort par le Tribunal de grande instance peuvent faire
l’objet d’un pourvoi en cassation devant la cour suprême.

1.2 Les cours d’appel : juridiction de seconde instance

Les cours d’appel statuent sur l’appel des jugements rendus en premier ressort par les
tribunaux de grande instance en matière civile, commerciale, correctionnelle, administrative et
fiscale.

Il est institué au sein de chaque cour d’appel une chambre criminelle pour statuer sur l’appel
interjeté contre les décisions des chambres criminelles des tribunaux de grande instance. Les
cours d’appel sont compétents en premier ressort pour le contentieux électoral.

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1.3 La cour suprême

1.3.1 La cour suprême, juge du fond

La Cour est juge, en premier et dernier ressort, de l’excès de pouvoir des autorités
administratives ainsi que de la légalité des actes des collectivités territoriales.

1.3.2 La cour suprême, juge de cassation

Elle se prononce sur les pourvois en cassation dirigés contre les jugements et arrêts rendus en
dernier ressort par toutes les juridictions, à l'exception de ceux ayant statué des affaires
soulevant des questions relatives à l'application ou l'interprétation des actes uniformes de
l’OHADA qui sont portées devant la CCJA.

1.3.3 Les autres attributions de la cour suprême

La cour suprême est garante du fonctionnement régulier du système judiciaire. La cour


suprême peut également donner au gouvernement son avis sur le projet de loi et projets de
décrets soumis à son examen.

1.4 Le Conseil constitutionnel

Le conseil constitutionnel intervient pour contrôler la constitutionnalité des lois ainsi que des
engagements internationaux. Le conseil constitutionnel peut également se prononcer sur tous
les conflits de compétence entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif.

Le Conseil constitutionnel est compétent pour les élections nationales : celle du Président de
la République, celle des députés et celle des hauts conseillers.

Le Conseil constitutionnel est également compétent pour les référendums. Il juge de la


régularité des consultations référendaires et en proclame les résultats.

Section 2/ Les métiers du droit

2.1 Le magistrat du parquet

Dans l’ordre judiciaire, la magistrature du parquet est aussi appelée le ministère public dans la
mesure où le magistrat du parquet représente la République devant les juridictions.

Le magistrat du parquet est également appelé le magistrat « debout » dans la mesure où il se


lève pour requérir devant le Tribunal ou la cour.

Le parquet est représenté au sein de chaque tribunal de grande instance par un procureur de
la République exerçant son autorité sur un procureur adjoint, un premier substitut et des
substituts.

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Il est également présent près de chaque cour d’appel, où le parquet est représenté par un
procureur général, un premier avocat général, des avocats généraux et des substituts
généraux.

Les magistrats du parquet ne sont pas titulaires d’un pouvoir juridictionnel : les magistrats
du parquet ne peuvent pas prendre une décision de justice.

Le parquet possède deux missions principales :

- Le parquet possède tout d’abord des attributions pénales et intervient à chaque étape
du procès pénal. Le parquet dirige les services de police et de gendarmerie lors des
enquêtes judiciaires et présente ses réquisitions lors du procès.

- Le parquet possède également des fonctions civiles avec la charge de la défense des
intérêts de la société dont le parquet est investi.

2.2 Le magistrat du siège

Les magistrats du siège, à l’inverse des magistrats du parquet, sont chargés de dire le droit en
rendant des décisions de justice. Alors que le parquet constitue la magistrature « debout », les
magistrats du siège sont à l’inverse reconnus comme constituant la magistrature « assise »
dans la mesure où lors des audiences, ils restent assis sur leur siège.

Les magistrats du siège possèdent cependant un statut leur garantissant une indépendance
renforcée, par rapport aux membres du parquet. Ils sont inamovibles.

Le magistrat du siège est chargé d’appliquer et de dire le droit. De façon générale, le travail
du magistrat du siège consiste à faire appliquer la loi. C’est lui le garant du bon déroulement
des procès.

2.3 L’avocat

2.3.1 L’avocat vous informe

Dans tous les domaines, le droit est complexe, les règles sont innombrables, changeantes, et
leur vocabulaire très particulier. L’avocat permet d’interpréter les textes et la manière de les
utiliser.

2.3.2 L’avocat vous conseille

Avant même l’apparition d’un litige, l’avocat peut vous informer sur vos droits et vos
obligations ; à ce titre, l’avocat peut jouer un rôle préventif.

L’avocat conseille son client pour éviter un litige, en dispensant des consultations ou en
concluant des transactions.

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2.3.3 L’avocat négocie pour vous

Au moment de l’apparition d’un litige, l’avocat peut jouer un rôle de négociateur et de


médiateur. On dit souvent qu’un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès ; le rôle
de l’avocat sera de chercher des solutions amiables pour que chaque partie y trouve son
compte et s’éviter ainsi les dommages d’un procès qui peut être coûteux et dont l’issue est
incertaine.

2.3.4 L’avocat vous assiste et vous défend

Dans le cas où un compromis amiable ne peut être trouvé, le rôle de l’avocat sera de vous
assister et de vous défendre devant les juridictions compétentes.

2.3.5 L’avocat rédige des actes

L’avocat rédige des actes dans les domaines les plus variés : contrat de travail, bail
d'habitation, commercial ou professionnel, vente de fonds de commerce, contrats
commerciaux et tous actes se rapportant aux activités des entreprises ou des particuliers.

2.4 L’huissier de justice

2.4.1 Qui est l’huissier de justice ?

L’huissier de justice exerce un métier libéral mais reste un officier public. L’huissier a un
double statut : il est d’une part un fonctionnaire accomplissant une mission publique ; il est
d’autre part un libéral exerçant sa fonction de manière souveraine. Il est de la part de l’Etat
délégataire d’une mission d’autorité publique comme le notaire, ce qui fait de lui un
fonctionnaire sauf qu’il ne reçoit pas de salaire ni de traitements de la part de l’Etat.

2.4.2 Les interventions « extra-judiciaires » de l’huissier de justice

Ces interventions renvoient aux actes que l’huissier pose dans l’exercice de sa mission en
dehors d’une instruction judiciaire. Il existe essentiellement deux types d’interventions extra-
judiciaires : le recouvrement à l’amiable de créances et le constat.

Lorsque votre débiteur vous doit de l’argent qu’il ne vous rembourse pas (par exemple des
arriérés de loyers), vous pouvez faire appel à un huissier de justice pour recouvrer votre
créance.

Le constat est la description d’une situation donnée avec le plus grand effort d’objectivité. Le
constat de l’huissier peut être utilisé comme preuve dans une procédure judiciaire.

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2.4.3 Les interventions judiciaires de l’huissier de justice

Les interventions judicaires de l’huissier de justice renvoient à l’ensemble des missions qu’il
doit exercer dans le cadre d’une instruction judiciaire. Comme types d’interventions
judiciaires, nous avons la signification et l’exécution d’une décision de justice.

Concernant la signification, il s’agit pour l’huissier de justice de présenter un document à une


personne indiquée. Cela peut être par exemple une sommation à se présenter devant un juge
ou annoncer à une personne de manière officielle une décision de justice d’un magistrat.

Si une personne est condamnée en justice et qu’elle n’exécute pas de son plein gré la décision
de justice, il revient alors à l’huissier de justice de contraindre le mis en cause et de procéder à
l’exécution de la décision de justice Ce type d’intervention renvoie notamment aux saisies et
expulsions.

2.5 Le greffier

Le greffier est l’auxiliaire de justice le plus proche du juge. Technicien de la procédure, il a


pour fonction principale l’assistance du magistrat dans tous les actes de sa juridiction et
l’authentification des actes juridictionnels.

Il authentifie tous les actes de juridiction : aucune formalité ne peut être accomplie en son
absence sous peine d'être considérée comme nulle (elle est entachée d'un vice de forme) et
entrainer l'annulation d'un jugement.

Il enregistre les demandes des plaignants, rédige les actes.

Le greffier est la mémoire de toutes les procédures judiciaires : il prend note de toutes les
prises de parole (débats, déclarations des personnes à la demande des avocats et magistrats) et
dresse les procès-verbaux.

Il conserve les archives de tous les actes judiciaires et est autorisé à en délivrer des copies.

2.6 Le notaire

Le notaire est un officier public, intervenant dans l'ensemble des domaines du droit : famille,
immobilier, patrimoine, entreprises, rural, collectivités locales…Agissant au nom de l'Etat,
nommé par le ministre de la justice, il confère de l'authenticité aux actes qu'il rédige. Cela
signifie qu'il possède des prérogatives de puissance publique, qu'il reçoit de l‘Etat.

Bien qu'investi de l'autorité publique, le notaire exerce ses fonctions dans un cadre libéral,
assurant ainsi une forme moderne de service public pour le compte de l'Etat. C'est un
professionnel libéral, rémunéré par ses clients selon un tarif fixé par l'Etat pour les services
qu'il rend.

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Les principaux domaines d’intervention du notaire sont les suivants :

- Les actes de famille

C'est le domaine traditionnel de son activité : contrats de mariage, donations entre époux,
testaments, successions.

- L’immobilier

Le notaire est un acteur clé dans les transactions immobilières. Il constituera votre
interlocuteur privilégié. Le notaire immobilier rédige les actes et assume leur authentification.
Ces actes renvoient notamment au compromis de vente et à l’acte de vente. Il rédige aussi les
contrats et assiste ses clients tout au long de la procédure de vente immobilière.

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