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Les juridictions française

1. Introduction
La France est un pays qui possède un système judiciaire complexe et
diversifié. Les juridictions françaises sont organisées en une hiérarchie de tribunaux et
de cours, chacun ayant une compétence spécifique en matière civile, pénale ou
administrative. Les juridictions françaises comportent généralement trois niveaux : les
tribunaux, les cours d’appel et la juridiction de cassation.
Les juridictions françaises se répartissent en deux grands ordres de juridictions
: un ordre judiciaire et un ordre administratif.
2. L`ordre administratif
La compétence de l’ordre administratif couvre les litiges qui impliquent
l’administration (État, collectivité territoriale, établissement public ou organisme
privé chargé d'une mission de service public). La juridiction administrative comporte
trois niveaux qui assurent l'équilibre entre les prérogatives de puissance publique et
les droits des citoyens. Ceux-ci sont :
 Premier niveau : les tribunaux administratifs
 Deuxième niveau : les cours administratives d’appel
 Troisième niveau : le conseil d’Etat
2.1 Les tribunaux administratifs
Les tribunaux administratifs ont tout d'abord un rôle contentieux. Ce sont de
juridictions chargées de régler les litiges entre les citoyens et les administrations
publiques, tels que les litiges relatifs à l'urbanisme, aux marchés publics, à la
fonction publique, aux permis de construire, aux impôts locaux, etc.
Le tribunal administratif juge en premier ressort, c'est-à-dire qu'il est le
premier tribunal saisi d'une affaire. Lorsqu’un citoyen souhaite contester une
décision de l’administration, il doit se tourner vers le tribunal administratif situé
dans la zone géographique où siège l'administration en question.
Outre leur fonction de juge, les tribunaux administratifs peuvent être sollicités,
à titre consultatif, par les préfets pour donner un avis sur des questions de droit.
En cas de désaccord avec la décision rendue par un tribunal administratif, il est
possible de faire appel devant une cour administrative d'appel, puis devant le
Conseil d'État.
2.2 Les cours administratives d`appel
Les cours administratives d'appel sont des juridictions de deuxième instance
en matière administrative. Elles ont été créées pour examiner les recours formés
contre les décisions des tribunaux administratifs. Elles peuvent confirmer,
infirmer ou réformer les décisions des juridictions de première instance.
Les juges des cours administratives d'appel sont des magistrats spécialisés
dans le droit administratif. Ils examinent les dossiers en faisant preuve
d'indépendance et d'impartialité, et en se basant sur les textes de loi en vigueur et
sur la jurisprudence.
En cas de désaccord avec la décision rendue par une cour administrative
d'appel, il est possible de former un pourvoi en cassation devant le Conseil d'État,
la plus haute juridiction administrative du pays.
2.3 Le Conseil d`Etat
Le Conseil d'État est la juridiction suprême en matière administrative. Le rôle
principal du Conseil d'État est de statuer sur les pourvois en cassation formés
contre les décisions des cours administratives d'appel et des tribunaux
administratifs. Il peut également être saisi pour rendre des avis consultatifs sur les
projets de loi et les textes réglementaires. Son rôle est de garantir la sécurité
juridique des projets de textes qui lui sont soumis.
Le Conseil d'État peut juger en premier et dernier ressort, c'est-à-dire que les
décisions qu'il rend relèvent de sa compétence directe et ne sont pas susceptibles
d'être contestées devant une cour d'appel. A titre d’exemples : le recours en
annulation contre un décret du Président de la République, les litiges concernant le
recrutement et la discipline des agents publics nommés par décret du président de
la République, les recours dirigées contre les décisions prises par les organes de
certaines autorités indépendantes etc.
En principe, c’est le Premier ministre qui préside le Conseil d'État, mais dans
la pratique c’est le vice-président qui assure, en réalité, la présidence du Conseil
d'État.
Enfin, Le Conseil d'État est une institution essentielle de l'État de droit en
France, qui garantit la protection des droits des citoyens et le respect de la légalité
dans l'action de l'administration publique.

3. L`ordre judiciaire
L’ordre judiciaire se divise en deux catégories de juridictions : les juridictions
civiles et les juridictions pénales. La compétence de l’ordre judiciaire couvre les
litiges en matière civile et en matière pénale, à savoir les litiges entre particuliers, les
litiges commerciaux ou les infractions au code pénal. Les juridictions civiles tranchent
les litiges (loyer, divorce, consommation, succession...) mais n’infligent pas de
peines. Les juridictions pénales sanctionnent les atteintes aux personnes, aux biens et
à la société.
3.1 Les juridictions civiles de premier dégrée
3.1.1 Tribunal judiciaire (TJ)
Le tribunal judiciaire est une juridiction française qui a été créée en
2020 par la fusion du tribunal d'instance et du tribunal de grande instance.
Il s'agit de la principale juridiction de premier degré en matière civile et
pénale.
Le tribunal judiciaire est compétent pour traiter des affaires civiles
telles que les litiges relatifs aux contrats, les conflits entre propriétaires et
locataires, les conflits familiaux, les litiges en matière de travail, les
affaires de tutelle, les successions, les litiges commerciaux, etc.
En matière pénale, le tribunal judiciaire est compétent pour juger les
délits les plus graves, les crimes et les délits de presse.
En France, le tribunal judiciaire est le principal tribunal de première
instance. En cas d'appel, les affaires sont examinées par une cour d'appel,
puis par la Cour de cassation, qui est la plus haute juridiction de l'ordre
judiciaire.
3.1.2 Le tribunal de Commerce
Le tribunal de commerce est une juridiction française spécialisée dans
les affaires commerciales. Il est composé de juges non-professionnels,
appelés les "juges consulaires", qui sont élus par les membres du tribunal
de commerce.
Le tribunal de commerce est compétent pour régler les litiges entre
entreprises, tels que les litiges commerciaux, les conflits entre associés, les
litiges liés aux contrats commerciaux, les problèmes de propriété
intellectuelle, les procédures de redressement et de liquidation judiciaires,
etc.
Il est important de noter que le tribunal de commerce est une
juridiction particulière qui ne peut être saisie que par des entreprises ou des
commerçants. Les particuliers ne peuvent pas saisir directement le tribunal
de commerce, sauf dans certains cas spécifiques, tels que les procédures
collectives d'une entreprise dans laquelle ils ont une créance.
3.1.3 Le Conseil de prud`hommes
Le conseil de prud'hommes est une juridiction française qui a pour
mission de régler les conflits individuels entre les salariés et les
employeurs. Il est composé de juges non-professionnels, appelés les
"conseillers prud'hommes", qui sont élus par les salariés et les employeurs.
Le conseil de prud'hommes est compétent pour traiter des litiges
individuels en matière de droit du travail, tels que les litiges relatifs aux
licenciements, aux contrats de travail, aux salaires, aux heures
supplémentaires, aux congés payés, aux harcèlements, etc.
Le conseil de prud'hommes est une juridiction paritaire, ce qui signifie
qu'il est composé à parts égales de conseillers employeurs et de conseillers
salariés. Les affaires sont généralement examinées par une formation de
départage, composée de deux conseillers employeurs et de deux conseillers
salariés, présidée par un magistrat professionnel.
La saisine du conseil de prud'hommes est généralement gratuite et peut
être effectuée sans l'assistance d'un avocat.
3.2 Les juridictions pénales de premier dégrée
3.2.1 Le tribunal correctionnel
Principale juridiction pénale, le tribunal correctionnel traite des
infractions pénales plus graves que les contraventions, mais moins graves
que les crimes. Le tribunal correctionnel est généralement compétent pour
juger des délits punis d'une peine maximale de 10 ans d'emprisonnement,
ainsi que des délits spécifiques qui relèvent de sa compétence exclusive.
Le tribunal correctionnel entend les preuves et les témoignages des
parties, ainsi que les plaidoiries des avocats de la défense et de
l'accusation. À l'issue du procès, le tribunal peut prononcer une peine
d'emprisonnement, une amende ou une peine alternative telle que le travail
d'intérêt général.
Il convient de noter que les décisions du tribunal correctionnel peuvent
être contestées en appel devant une cour d'appel.
3.2.2 Le tribunal de police
Le tribunal de police est une juridiction pénale qui traite des infractions
routières et des contraventions. Il est généralement compétent pour juger
des infractions au Code de la route, telles que les excès de vitesse, les
infractions liées à l'alcool ou aux drogues, les infractions liées au non-
respect des règles de circulation, les infractions liées à l'assurance
automobile, etc.
À l'issue du procès, le tribunal peut prononcer une amende ou une
peine alternative telle que la suspension de permis de conduire. Il peut
également ordonner la saisie du véhicule en cas d'infraction grave.
3.2.3 La Cour d’Assises
La Cour d’Assises a compétence pour juger les crimes, qui
représentent les infractions les plus graves et les plus sévèrement
sanctionnées par le code pénal.
La cour d'assises est composée de trois magistrats professionnels, dont
un président et deux assesseurs, ainsi que d'un jury populaire composé de
citoyens tirés au sort. Le rôle du jury est de participer à la décision de
culpabilité ou d'innocence de l'accusé, tandis que les magistrats
professionnels décident de la peine à prononcer.
En cas de condamnation, la peine est prononcée par les magistrats
professionnels, mais la décision doit être prise en tenant compte des
recommandations du jury. La peine peut être la réclusion criminelle à
perpétuité, une peine de prison ferme, ou une peine alternative comme la
réclusion avec sursis, l'assignation à résidence, ou le travail d'intérêt
général.
3.3 La juridiction de deuxième dégrée
3.3.1 La Cour d’Appel
Une similarité entre la procédure judiciaire et la procédure
administrative est le principe du double degré de juridiction. Chaque partie
au procès a la possibilité de faire réexaminer son affaire déjà jugée en
premier instance. Cette juridiction du deuxième degré est la Cour d’Appel.
Les cours civiles d'appel sont compétentes pour examiner les recours
formés contre les décisions rendues par les tribunaux judiciaires dans les
affaires civiles, c'est-à-dire les litiges entre particuliers ou entre particuliers
et entreprises. Les cours civiles d'appel sont ainsi amenées à juger des
affaires relatives au droit de la famille, au droit des contrats, au droit de la
responsabilité civile, au droit immobilier, au droit commercial, etc.
Les cours pénales d'appel, quant à elles, sont compétentes pour juger
les recours formés contre les décisions des tribunaux correctionnels et des
cours d'assises dans les affaires pénales.
En ce qui concerne la composition des cours d'appel, les cours civiles
et pénales sont similaires. Elles sont toutes deux composées de magistrats
professionnels, dont un président et des conseillers, qui siègent en
formation collégiale pour délibérer et statuer sur les affaires portées devant
elles.
3.3.2 La Cour d’Assises d’Appel
La cour d'assises d'appel est une juridiction de l'ordre judiciaire en
France qui est compétente pour juger en appel les affaires criminelles
ayant déjà été jugées en première instance par une cour d'assises.
Le procès devant la cour d'assises d'appel est un procès solennel et
public, au cours duquel les parties présentent leurs preuves et leurs
témoins, ainsi que leurs plaidoiries. La cour d'assises d'appel examine
l'ensemble du dossier, y compris les preuves et les témoignages présentés
lors du premier procès.
En cas de condamnation, la cour d'assises d'appel peut décider de
confirmer ou de modifier la peine prononcée en première instance. Les
décisions de la cour d'assises d'appel peuvent également être contestées en
cassation devant la Cour de cassation, qui peut être saisie par les parties ou
par le procureur général.
3.4 La Cour de cassation
La Cour de cassation est la plus haute juridiction de l'ordre judiciaire en
France. Elle est chargée de contrôler la régularité des décisions rendues par les
autres juridictions et de veiller à l'application uniforme du droit.
Contrairement aux autres juridictions, la Cour de cassation ne juge pas les faits
d'une affaire, mais seulement le droit. Elle ne réexamine donc pas les éléments de
fait du dossier, mais vérifie si la décision rendue par la juridiction inférieure
respecte les règles de droit en vigueur.
La Cour de cassation est composée de plusieurs chambres spécialisées en
fonction de la nature de l'affaire. Ainsi, il existe notamment une chambre civile,
une chambre criminelle, une chambre commerciale et une chambre sociale.
Le pourvoi en cassation est une voie de recours ouverte aux parties d'une
affaire ayant épuisé tous les autres recours. Si la Cour de cassation juge que la
décision rendue en dernière instance n'est pas conforme au droit, elle peut casser
la décision et renvoyer l'affaire devant une juridiction de même nature pour un
nouveau jugement.
4. Conclusion
En conclusion, les juridictions françaises jouent un rôle essentiel dans la vie juridique,
civile et pénale de la France. Avec leur organisation hiérarchisée et leur diversité de
compétences, elles garantissent l'accès à une justice impartiale et équitable pour tous les
citoyens. Les juridictions françaises incarnent les principes fondamentaux de l'État de
droit en France et constituent un pilier essentiel de la protection des libertés individuelles
et collectives.

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