Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Introduction
La justice française est organisée selon 2 principes :
- Une première distinction entre un ordre administratif compétent pour trancher les litiges entre les
individus et les administrations ou les administrations entre elles, et un ordre judiciaire compétent
pour juger les litiges entre personnes privées (entreprises, associations ou individus).
- Une deuxième distinction : pour chaque ordre (administratif ou judiciaire), il existe 2 degrés de
juridiction afin de garantir la qualité de la justice, la première instante et l’appel.
Vidéo: http://dessinemoileco.com/par-qui-sommes-nous-jugees/
Juridiction : terme qui désigne un tribunal ou cour pris en tant que service public de l'État ayant
pour fonction de juger des différends et de rendre des décisions de justice.
Juridictions Conseil d’Etat (vérifie Cour de cassation (vérifie que la loi a été correctement appliquée
supérieures que la loi a été par les tribunaux civils, pénaux et par les cours d’appel)
correctement appliquée
par les tribunaux
administratifs et par les
cours administratives
d’appel)
Le tribunal des conflits tranche les conflits de compétence entre les 2 ordres (administratif ou judiciaire).
Rmq : Le 1er janvier 2020, les tribunaux d’instance et de grande instance fusionnent pour créer le
tribunal judiciaire.
Tribunal judiciaire : juge en première instance toutes les litiges civils qui ne relèvent pas d’un
tribunal spécialisé.
Ex : restitution de dépôt de garantie dans le cadre d'un bail d'habitation, conflits de voisinage, achat
d’un produit, impayés, travaux mal exécutés, etc., et quel qu’en soit le montant pour les affaires
relatives aux tutelles, aux baux d’habitation, aux élections professionnelles, aux baux ruraux, et les
litiges liés aux crédit à la consommation, les affaires concernant les personnes et la famille (état
civil, régimes matrimoniaux, successions, divorce, autorité parentale, etc.), des affaires concernant
le droit de la propriété immobilière, des brevets et droit des marques ou les affaires dont le montant
est indéterminé
Cour d’assise : tribunal pénal qui juge en première instance les crimes (infractions les plus graves
punies d’une peine de réclusion de minimum 15 ans.
Tribunal correctionnel : tribunal pénal qui juge en première instance les délits (infractions punies
d’une peine d’emprisonnement inférieure ou égale à 10 ans ou d’une peine d’amende supérieure à
3 750 euros. Ex : vol, abus, de biens sociaux, discriminations, harcèlement moral…).
Tribunal de police : juge en première instance les contraventions (infractions punies d’une peine
d’amende > 1500 euros. Ex : menaces de dégradations, dégradations légères, violences légères …)
La justice pénale pour mineurs : les infractions commises par des mineurs sont jugées, selon leur
gravité, par le juge des enfants, les tribunaux pour enfants (contraventions ou délits) ou la cour
d’assises des mineurs (crimes).
Le Tribunal Administratif
Compétence : Le tribunal administratif est compétent pour les litiges entre les usagers et les
administrations pour lesquels les pouvoirs publics sont mis en cause. Il peut s'agir des
administrations de l'État, des régions, départements ou communes et des entreprises publiques. Il
juge par exemple les refus de permis de construire, expropriations, réparation de dommages causés
par l'activité de services publics, refus de titre de séjour, expulsion d'un étranger, contestations
relatives aux impôts directs et à leur recouvrement...
Quelles sont les Le juge dit qui a raison et qui se Amendes, peines d’emprisonnement.
sanctions trompe au regard du droit, mais il ne
généralement prononce pas de peine (de punition).
prononcées ? La personne en tort peut simplement
être condamnée à réparer le dommage
causé à autrui (corporel, matériel
ou moral), en versant des dommages-intérêts
ou en exécutant une obligation à
laquelle il s’était engagé (comme
effectuer une livraison ou rembourser
une dette).
Dans quel but ? Faire respecter les lois et protéger la
Réparer les dommages causés société, assurer la sécurité des biens et
aux victimes. des personnes.
Réprimer, sanctionner, dissuader
L’appel est une voie de recours qui a pour effet de provoquer un deuxième examen du procès, elle
va donc rejuger les faits, annuler ou confirmer le jugement rendu par la juridiction du premier
degré, saisie en premier.
Cependant, tous les jugements ne sont pas susceptibles d’appel.
En effet, l'appel n'est pas possible pour les litiges dont le montant est inférieur à 4 000 €. Pour les
litiges dont le montant est inférieur à 4 000€, seul le pourvoi en cassation est possible.
La cour d'appel juge en fait et en droit, c’est-à-dire qu’elle apprécie l’affaire une nouvelle fois et
qu’elle vérifie que la loi a bien été appliquée lors du premier jugement.
Recours : Vous pouvez contester le jugement de la cour d’appel devant la Cour de cassation.
b) La cassation
La Cour de cassation est la plus haute juridiction française. Elle siège à Paris mais sa compétence
est nationale.
Sa vocation est de veiller à la bonne application des règles de droit (la loi, les décrets) par
l’ensemble des juridictions.
Ainsi, dès lors qu’une partie en appel n’a pas obtenu la décision souhaitée et qui lui semblait
pourtant juste, légitime, elle peut former un pourvoi en cassation.
Contrairement au principe de l’appel, la Cour ne s’intéresse pas aux faits ayant donné lieu au litige,
mais vérifie exclusivement si les textes de loi sont correctement appliqués par la précédente
juridiction. Elle ne rejuge donc pas l’affaire une troisième fois (et n’est donc pas une troisième
juridiction). Elle est juge du droit.
Deux issues sont possibles à la suite de son analyse :
Si la Cour estime que la juridiction a bien appliqué la loi, elle rejette le pourvoi (elle donne tort à
celui qui a fait un pourvoi) et la décision devient définitive.
Si la Cour estime qu’il y a une erreur juridique, elle casse et annule la décision et renvoie l’affaire à
une Cour d’appel, distincte de la première saisie ou à un tribunal, pour y être rejugée.
Important : les cours d’appel et de cassation rendent des arrêts et non des jugements comme les
tribunaux de 1ère instance.
Juge administratif suprême, le Conseil d'État est le juge ultime des activités des administrations.
Le Conseil d’État est également le conseiller du Gouvernement pour la préparation des projets de
loi, d’ordonnance et de certains décrets.
Conciliation et médiation : modes alternatifs de règlements des litiges ayant comme objectif la
recherche d’un accord amiable. Solution encouragée par le droit et qui permet d’éviter le recours au
juge.
Depuis la loi du 18 novembre 2016 de modernisation de la justice du 21e siècle, Il est, dans certains
cas, obligatoire de recourir à un mode de résolution amiable des différends avant de saisir la
justice : ex les demandes dont le montant n'excède par 5000 euros ou qui concernent un conflit de
voisinage.
Sinon le juge peut déclarer la demande irrecevable.
Les procédures classiques de justice sont souvent très longues. Pour pouvoir étudier une audience, il
est donc préférable de prendre un exemple de comparution immédiate qui est une procédure rapide
qui n’existe que pour la justice pénale.
Le déroulement de l’audience :
• Le juge prend la parole et vérifie l’identité du mis en cause. Il lui énonce ensuite précisément les
faits reprochés. Il donne alors la parole à l’accusé.
• L’accusé peut évoquer les circonstances des faits, ceux-ci, sa personnalité. Le juge peut lui poser
des questions, si nécessaire.
• Le juge donne ensuite la parole aux témoins et aux experts.
• Le juge donne la parole à la victime.
• Le juge donne ensuite la parole au procureur de la République.
• Le procureur de la République énonce son réquisitoire. Le réquisitoire rappelle les faits, demande
l’application de la loi et propose une peine.
• Le juge donne ensuite la parole à la défense (avocat et/ou prévenu). L’avocat énonce sa plaidoirie.
• Le juge suspend l’audience.
• Le verdict sera annoncé après les délibérés.
Mais la plupart des procès passe par une procédure beaucoup plus longue.
Pourquoi les magistrats du siège ont une indépendance renforcée par rapport aux juges du
parquet?
Il existe deux catégories de magistrats, correspondant à deux modalités d’exercice de la mission
d’application du droit qui leur est confiée :
- les magistrats du siège (les juges) sont chargés de dire le droit en rendant des décisions de justice ;
- les magistrats du parquet (les procureurs) ont pour fonction de requérir l’application de la loi.
Magistrats du siège et du parquet ne possèdent pas exactement les mêmes missions, mais ils
bénéficient d’un statut très proche et des règles de recrutement, de formation et d’avancement
quasiment identiques.
Les magistrats du siège possèdent cependant un statut leur garantissant une indépendance renforcée
par rapport aux membres du parquet. En effet, les juges du siège ne sont pas des fonctionnaires, ils
sont agents publics et ne sont par conséquent pas soumis à l’autorité hiérarchique d’un ministre.
La Constitution prévoit ainsi leur inamovibilité, ce qui signifie qu’ils ne peuvent recevoir
d’affectation nouvelle sans leur consentement, même en cas d’avancement. Cette règle constitue
l’une des traductions concrètes du principe d’indépendance de l’autorité judiciaire (notion de
séparation des pouvoirs). Elle est en effet destinée à éviter les pressions hiérarchiques ou politiques
sur les décisions des juges du siège.
De plus, leurs décisions ne peuvent être contestées que dans le cadre de l’exercice des voies de
recours.
À l’inverse, les magistrats du parquet sont soumis à un principe hiérarchique qui découle de la
nature même de leurs fonctions, puisqu'ils sont notamment chargés de l’application de la politique
pénale définie par le Gouvernement. Ils ne bénéficient pas de la garantie d’inamovibilité.
Outre de protéger la société en punissant les délinquants, le juge pénal se doit également de protéger les
libertés individuelles en ne punissant que les délinquants et en leur reconnaissant des droits (respect de la
présomption d’innocence, réglementation de la garde à vue...).
La procédure pénale doit se faire dans le respect des droits et libertés individuelles.
Art 6.1. Toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue équitablement, publiquement et dans
un délai raisonnable, par un tribunal indépendant et impartial. […]
Convention européenne des droits de l’homme, 1950