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ABD EL-KADER

COMBATTANT DU DIALOGUE
(titre provisoire)

Projet de film documentaire

Production
NAOURDINE BOUBAAYA
ZARATHOUSTRA INTERNATIONAL PRODUCTION

en association avec

ZAFIRA OUARTSI
ARTISSIMO (Algérie)

Scénario & réalisation


FRED NICOLAS

Collaboration au scénario
IMEN GHOUALI

Dossier de présentation

18 février 2022

ZARATHOUSTRA INTERNATIONAL PRODUCTION // +33 6 12 23 98 64


15 rue des Montiboeufs 75020 PARIS // zarathoustrainternationalprod@gmail.com
PITCH

Portrait de l’émir algérien ABD EL-KADER, meilleur ennemi


et meilleur ami de la France et de l’Algérie, à l'occasion
d'une exposition au Mucem de Marseille au printemps
2022 qui lui est consacrée.

Revenir sur ce grand personnage tant aimé et tant détesté


en même temps, ausculter la fascination et la méfiance
qu’il inspire, comme autant de clés de compréhension du
moment de tension entre la France et l’Algérie dans lequel
nous sommes, et ce contexte si tendu entre l'Orient et
l'Occident.

L’émir Abd el-Kader en 1848, peint par Charles-François Adolphe Eynard.


Portrait rare et précieux, connu par plusieurs sources écrites et que l’on croyait disparu.
Unique représentation peinte de l’émir pendant sa captivité à Pau.
(Salle Psyché, musée national du château de Pau)

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Si les musulmans et les chrétiens avaient voulu me
prêter leur attention, j’aurais fait cesser leurs
querelles, ils seraient devenus, extérieurement et
intérieurement des frères !
(Abd el-Kader, 1862)

Peu de noms arabes ont traversé les temps et résonnent


aujourd'hui dans notre imaginaire occidental.

Parmi eux, ABD EL-KADER (1808-1883), dit l’émir, un grand chef


algérien qui s'illustra par son courage et son intelligence face aux
premiers colons français de 1830, est peut-être le plus
remarquable, le plus universel.

Abd el-Kader fut autant admiré que décrié entre les deux rives de
la Méditerranée. Parfois jugé comme un traître à sa nation, il était
avant tout un humaniste comme le démontrent ses combats.
Considérant que tous les hommes appartiennent « à la même
maison » quelle que soit leur croyance, il œuvrait pour un
échange interculturel apaisé, afin que l'Orient et l'Occident se
retrouvent.

Un homme résolument moderne qui lutta armes à la main contre


la colonisation, avant de prôner le dialogue avec conviction.

Abd el-Kader en 1865, lors de l’escale que l’émir en route pour Paris fait à Istanbul
Photographie des frères Abdullah
(Collection fondation Émir Abd el-Kader – Alger)

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SYNOPSIS

Printemps 2022. Alors que la France se choisit un président, le peuple algérien


fête le soixantième anniversaire de son indépendance.

À Marseille en avril, une grande exposition est attendue au Mucem, le Musée


des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée, dédiée à l'émir Abd el-Kader,
premier résistant à la colonisation française des années 1830. Un homme
d'engagements et de dialogue, premier artisan d’un état national algérien, mis
au-devant de la scène dans un musée national.

L'idée est de suivre le montage de cette exposition, plus précisément la dernière


semaine de sa préparation, l'acheminement et l’installation des pièces, puis
l'inauguration en grandes pompes, tout en faisant le portrait de l'homme de
mystères qu'était l'émir Abd el-Kader, cette figure complexe et déroutante.

Mais au-delà de la problématique artistique et politique que pose cette


exposition, il s'agit surtout de questionner la société actuelle, la fascination ou la
défiance qu’inspirent l’émir Abd el-Kader, aussi bien en France qu’en Algérie, et
observer ce qui reste de lui dans la société contemporaine Française et
Algérienne, son héritage. Et dans ce moment d’exacerbation des extrêmes, en
quoi le combat universaliste d'Abd el-Kader dérange ?

Le Mucem de Marseille (Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée),


créé par l'architecte Rudy Ricciotti.

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I // NOTE D'INTENTIONS

Un personnage romanesque, intemporel et universel.

Pour moi, Abd el-Kader a une place à part dans l'imaginaire du résistant arabe.
Travaillant depuis de nombreuses années sur un film de fiction dont le contexte
est la lutte algérienne pour son indépendance, le personnage d'Abd el-Kader me
fascine par son ouverture et son combat pour le dialogue. Il est clairement une
médaille plus subtile et complexe qu'il n'y parait, avec ses deux faces, celle de
combattant et celle de penseur. Le film ABD EL-KADER, COMBATTANT DU
DIALOGUE a pour but de brosser un portrait complet et acéré de l’émir, en le
sortant de l'idéalisation, de l'apologie, pour mieux le comprendre, dans une
histoire partagée entre l'Algérie et la France. Et à travers son parcours, ausculter
le lien entre les deux pays, et en quoi les combats d’Abd el-Kader pour le
dialogue, sa vision du vivre ensemble, résonnent encore dans la jeunesse, mais
combien elle est fragile et menacée. L’exposition du Mucem permet des
passerelles entre hier et aujourd’hui, entre les différentes facettes de la
personnalité de l’émir, et permet de resituer le contexte de son parcours.

L'émir était connu dans un récit qui fut d'abord français, avant que les algériens
ne se l'approprient. En effet, dans les années 1950, Abd el-Kader est quasiment
absent du discours des insurgés algériens, sans doute discrédité par sa
soumission finale à la France. Seul le PC distribuera des tracts au début de la
guerre en 1956 pour inciter les paysans algériens à suivre son exemple.
Réintroduit par Boumediene dans le récit algérien au milieu des années 1960,
Abd el-Kader devient alors une figure d'unité nationale emblématique. Cet émir,
chef guerrier, du XIXème siècle, l’Ami de la France, est aujourd'hui enseigné à
l'école, mais demeure étrangement méconnu. Détenu en France entre 1848 et
1852 avant de s'exiler en Turquie puis en Syrie après sa résistance à la
pénétration française, Abd el-Kader est un maillon essentiel de l'histoire de
l'Europe. À travers la relation étroite qu’il entretenait avec de nombreux
personnages européens déterminants comme Napoléon III, Ferdinand de
Lesseps, ou C.H Churchill et beaucoup d’autres, se dessine toute l’histoire du
XIXème siècle. Une importante source de documentation existe et est accessible,
qui éclaire la vie palpitante de l’émir. Humaniste au destin hors normes, il a
connu la victoire et la renommée, prenant les armes contre la France, avant de
leur préférer le dialogue. Un homme de compromis, de paradoxes, complexe.
Presque un adepte avant l'heure du en même temps Macronien !

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Par ailleurs poète avec une importante production, l'émir Abd el-Kader est
incontestablement un soufi sunnite, insistant sur la doctrine de l'unification des
courants, cherchant à répudier certaines formes de religiosité populaire.
Évoquer son soufisme et son aspect mystique, c’est montrer une autre facette
encore de sa personnalité. Une facette qu’il n’a pas toujours été bon de
commémorer dans le récit national algérien. Évoquer son soufisme c’est montrer
une autre dimension de l’Islam, une tradition aussi ancestrale que mystérieuse,
souvent méprisée par les courants plus traditionalistes. Si la société moderne ne
parvient toujours pas à recueillir les fruits des combats d'Abd el-Kader, c'est que
les manipulations, les instrumentalisations en tous genres de la population, les
blocages politiques actuels, mettent des freins invraisemblables au dialogue,
faisant de sa jeunesse sa première victime.

Un contexte bouillonnant, un film actuel.

Le 5 février 2022, à Amboise, une statue d’Abd el-Kader est saccagée la nuit
précédant son inauguration (Cf. article journal Le Monde en fin de dossier). Cette
fascination teintée de méfiance, cet « Amour-Haine » qu’on retrouve dans la
jeunesse au sujet de l’émir, est la même qui s’opère sur la vision qu’elle a de la
France. A travers ce grand personnage qu’on aime et qu’on déteste, le film
permettra de faire un constat des relations France - Algérie. L’année 2022 est un
moment de fragilité d'équilibre entre les deux rives de la Méditerranée, une
conjecture sociale explosive. Car 2022, c'est non seulement l'élection
présidentielle en France, avec une certaine tension des extrêmes, mais c’est
également le soixantième anniversaire de l'indépendance de l'Algérie. Le peuple
algérien sera peut-être de nouveau dans la rue pour manifester son désir de
liberté, de justice, d'égalité, et d'ouverture, comme depuis février 2019 avec le
Hirak, un mouvement populaire, visant à chasser du pouvoir le président
Bouteflika. Dans ce moment de potentielle rupture, il est opportun de
questionner la société moderne en revenant sur le parcours d’un humaniste,
l'émir Abd el-Kader, qui s’est toujours battu en faveur du vivre ensemble. Car
non seulement en Algérie comme en France deux clans se font face, mais à ce
constat de repli identitaire s’ajoute un dialogue franco-algérien aujourd’hui
particulièrement dégradé. Cet agenda à venir - les élections françaises et les
manifestations algériennes, le ras-le-bol bouillant de la jeunesse, algérienne et
française - me semble un moment propice à la réflexion et au travail
documentaire. Les créateurs des deux rives sont les premiers à ressentir ces
mouvements populaires et la proposition du Mucem d'ouvrir au grand public les
livres d'Abd el-Kader et toute son histoire ne vient pas de nulle part.

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Un film documentaire personnel et moderne.

Par ailleurs, à travers l’exposition, une partie du récit sera consacrée à Marseille.
Si souvent dans le viseur des chaînes d'information continue, Marseille occupe
une place à part dans notre société. Sa population (873.716 en 2020) subit une
pression migratoire comme aucune autre sur le territoire métropolitain et les
changements de société sont ici plus rapides qu'ailleurs. Si les Marseillais et les
algérois sont frères de sang, un parallèle percutant peut être fait à travers le film
entre ces deux mégalopoles du bassin méditerranéen.

Provençal d’origine, Marseille est pour moi la grande sœur d'Alger. En 2005, j'ai
eu l'occasion de traverser l’algérie avec une réalisatrice pour la préparation de
l'un de ses films et d'être bouleversé devant la beauté de ses paysages, ses ruines
antiques intactes, sa population si accueillante. Je me souviens d'une ferme que
nous avions visitée dans la campagne reculée. Une famille de 5 vivait dans une
pièce et du pain sec était entassé dans une autre, du sol au plafond. À cette
époque, le phénomène religieux était en train d'opérer un retour en arrière
spectaculaire dans le pays et les algériens des campagnes n'osaient pas jeter leur
pain rassis, considéré comme sacré. Je suis revenu quelques années plus tard en
Algérie, dans un contexte plus léger. Les difficultés de la population, les injustices
à son encontre me touchent. Le refuge dans la religion et le fait que 80% des
jeunes algériens veulent quitter leur pays aujourd'hui me questionne.

Fils de conservateur de musée et d'institutrice, j'ai passé mon enfance entre les
écoles et les musées. Aujourd'hui cinéaste, j'ai une véritable passion pour les arts
visuels, la muséographie. Suivre la conception de l'exposition d'Abd el-Kader au
Mucem est très enthousiasmant et stimulant, et je vois là une manière
intéressante pour aborder le sujet du Vivre Ensemble, de l'engagement, objet de
questionnement incessant dans mon parcours, aussi bien en fiction qu'en
documentaire. Travaillant par ailleurs depuis longtemps sur un film de fiction qui
se déroule durant les derniers jours de la guerre d'Algérie, entre la signature des
accords d'Évian en mars 1962 et l'indépendance de l'Algérie, c'est une période
que je connais bien et que j'affectionne particulièrement. Je sais à quel point les
relations France-Algérie sont complexes et que le chemin pour consacrer l'idée
du rapprochement franco-arabe, pour effacer les dernières rancunes, est long et
semé d'embûches. Je souhaite faire un atout de cette complexité, avec un film
riche de moments clés dans un récit percutant et visuel. La puissance des lieux,
la beauté hallucinante des paysages algériens, les villes, les villages, les douars,
les portes du désert, la photogénie de Marseille sa lumière si particulière, la
jeunesse, des personnages forts, sont des éléments qui feront un film captivant

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et percutant. L'actualité de l'exposition organisée par le Mucem de Marseille
sera le fil conducteur, la colonne vertébrale, le temps T du film, que je compte
suivre discrètement, à la manière d'un Nicolas Philibert au Louvre, témoin muet,
avec bienveillance, au cœur des choses, jusqu'à l'inauguration de l'exposition en
avril 2022 et son ouverture au monde.

II // NOTE DE RÉALISATION

Une richesse de lieux pour un film-voyage.

Le temps présent du film est l’exposition du Mucem et un sentiment cinéma du


réel transpirera dans le filmage, avec une caméra très dynamique, un montage à
vif, qui jouera avec les espaces, les temporalités. Car la localisation des pièces
nous amènera à voyager, en France à Marseille bien sûr, mais aussi à Versailles,
à Paris dans différents musées de la capitale, l’Institut du Monde Arabe, à Toulon
et également au château d’Amboise et celui de Pau. Des lieux dans lesquels
l’émir Abd el-Kader a séjourné dans la deuxième partie de sa vie. Nous partirons
également en Algérie sur ses traces, dans les musées d’Alger, la fondation de
l’émir Abd el-Kader, à Oran bien sûr et dans le désert du Sahara qui servait
souvent de refuge à l’émir. Nous irons également aux États-Unis d’Amérique,
dans l’Iowa, découvrir une ville que des résistants à la colonisation anglaise en
Amérique en 1846 ont appelé El Kader en hommage aux combats de l’émir
contre l’envahisseur français.

Un road-movie documentaire entre deux bords de mer en quelque sorte, qui


n'hésitera pas à utiliser tous les outils de narration modernes, les ralentis, les
plans très larges, les survols par drone de sites antiques (autorisations en cours),
les images satellites, la reconstruction numérique de bâtiments disparus (devis
en cours d’élaboration). Plusieurs lieux pourront être ainsi parfaitement
restitués dans leur jus de 1850, avec un travail particulier sur la Smala qui pourra
être recréée à l'aide d'outils numériques. Même si les plans sont toujours cadrés
avec soin, nous chercherons à privilégier une équipe aussi réduite que possible,
pour un tournage léger qui se fond dans le paysage, et une caméra mobile. Les
intervenants – voir liste ci-dessous - seront interviewés dans des endroits
rattachés à l’histoire intime de l'émir, en France ou en Algérie. Par ailleurs le
bâtiment du Mucem si graphique et original, si contemporain, repère moderne
de la population marseillaise et européenne, mérite qu'on s'y attarde. Outre
l'énergie et le dynamisme de ses équipes, ses visages de trentenaires, le lieu offre
un écrin d'une beauté incroyable selon les heures de la journée ou de la nuit. Je

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ne me priverai pas de filmer sous toutes les coutures ce bâtiment aujourd'hui
emblématique de la ville de Marseille.

Une richesse d'iconographie et de sonorités.

La période du nouveau siècle dans lequel nait Abd el-Kader offre des possibilités
très visuelles pour appuyer le récit. En effet, l’Algérie du XIXème siècle a été
beaucoup représentée par les plus grands peintres férus d’orientalisme, tels
qu’Eugène Delacroix, Horace Vernet, Eugène Fromentin, Etienne Dinet, etc.
Nous les utiliserons pour planter le décor de l’Algérie d'alors, donner des clés de
compréhension du contexte. De plus, Abd el-Kader a fait l’objet d’œuvres
picturales et photographiques d’une richesse inouïe, des archives dans
lesquelles nous puiserons, de même que des représentations de l’indigène et du
colon dans la presse française et étrangère, très abondante. En 1896, les frères
Lumière tournent des images à Alger. Ils s’attardent sur la statue du général
Bugeaud remplacée aujourd’hui par celle de l’émir Abd el-Kader. Une recherche
minutieuse est en cours, d’archives filmées, de reportages comme de fictions,
comme ces bobines de 1930 qui montrent les célébrations du centenaire de la
prise d'Alger par la France, trésor à ce jour inexploité. De même, homme d'écrits,
il existe une correspondance riche entre Abd el-Kader et les diplomates de
différents pays européens de l'époque, des militaires, des membres des
différents gouvernements, des penseurs. Autant d'éléments dans lesquels nous
puiserons pour enrichir le récit.

La première initiatrice du jeune Abd el-Kader est sa mère Lalla Zohra. Il a une
relation particulièrement forte avec elle, qui lui apprend les lettres, avant de
choisir attentivement les gens auxquels elle le confie. Elle l'accompagnera toute
sa vie et sera de tous ses combats, de sa résistance aux Français avec la perte de
la smala et des livres précieux, à la reddition en France puis à Damas où elle
s'éteint en 1863 à 87 ans. Elle a survolé les grandes étapes de son fils, elle l’a
accompagné et conseillé dans tous ses combats. Je souhaite que ce soit Lalla
Zohra qui nous raconte le parcours de son fils, ce qui le traverse. Elle pourra
apparaître également dans des scénettes de reconstitution. Nous avons proposé
à Isabelle Adjani, actrice franco-algérienne rare, d’incarner cette personnalité.
https://vimeo.com/616935775. Avec son histoire si particulière et douloureuse
avec l'Algérie, Isabelle Adjani pourrait devenir le symbole de l'algérienne qui
interroge le passé, son passé, pour comprendre son présent, sans esprit de
revanche, comme un pont entre les deux cultures et les deux peuples. De plus,
outre la voix narratrice du film, Isabelle Adjani pourra nous interpréter en arabe
certaines chansons traditionnelles de son enfance. Car le théâtre du récit, la

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Méditerranée dans son intimité et plus largement l'Europe, offre une palette
d'accents et de sonorités particulièrement riches, je compte faire un important
travail sur la bande son du film, notamment la musique. Je partirai à la recherche
d'un compositeur de la nouvelle garde qui saura s'approprier la tradition
musicale algérienne. Un travail à la Ry Cooder et Ali Farka Touré, envoûtant,
intemporel et universel, pourra être mené, avec un thème générique qui pourra
se décliner en fonction de la temporalité du récit.
https://www.youtube.com/watch?v=iRy9e7aNSjg.

Pour l’écriture du projet, j’ai mené ces derniers mois un important travail de
recherche, d'assimilation historique et politique, aussi bien sur le contexte
français et algérien des années 1800, que sur l'évolution des rapports Nord –
Sud, du XIXème siècle jusqu'à nos jours. J’ai découvert l’importance de cette
période charnière, qu’un véritable changement d’ère s’opérait dans ce moment,
sur les deux rives de la méditerranée. Pour aller plus loin dans le
questionnement, ciseler une recherche plus approfondie du personnage, une
étude plus précise du sujet, pour donner plus d’ampleur au témoignage et au
regard de la richesse du personnage, j’envisage un récit en deux parties. Le
parcours de l’émir s’y prête à plusieurs titres. Deux temps distincts ont en effet
jalonné la vie de l’émir : le temps de la guerre et celui de l’introspection, avec le
dialogue en fil conducteur. Abd el-Kader a vécu la première moitié de sa vie à
combattre et la seconde moitié à transmettre, avec la perte de la smala en 1844
comme moment pivot. Un film documentaire en deux parties donc, avec un récit
mené comme une enquête, tendu, proche des personnages. Deux temporalités
parallèles – le portrait d'Abd el-Kader et l'exposition du Mucem – promettent
des allers et retours passionnants dans le passé. Et à travers l'émir Abd el-Kader,
c'est le futur que je veux entrevoir, et l'espoir.

Abd el-Kader vers novembre 1848, à son arrivée à Amboise.


Il s’agit de l’un des premiers portraits de l’Histoire, d’un photographe inconnu.

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INTERVENANTS PRESENTIS
Liste partielle, évolutive et provisoire

CAMILLE FAUCOURT
Conservatrice du patrimoine, responsable du pôle de collections Mobilités et
Métissages au Mucem (MMM). Commissaire de l'exposition Abd el-Kader 2022
au Mucem.

FLORENCE HUDOWICZ
Conservatrice des arts graphiques et décoratifs du musée Fabre, spécialiste du
patrimoine franco-algérien, co-commissaire avec Camille Faucourt de
l'exposition Abd el-Kader au Mucem.

FRANÇOIS POUILLON
Anthropologue, directeur d’étude à l’École des Hautes Études en Sciences
Sociales. Chaire : Relations, représentations, confrontations : anthropologies du
monde arabe. Thèmes de recherche : Anthropologie du monde arabe –
Anthropologie historique des sociétés de l’Islam arabe, et spécialement du
monde bédouin. Construction et représentations de l’Islam méditerranéen (Les
deux vies d’Etienne Dinet, peintre en Islam – Ballant, 1997 ; Abdelkader le
magnanime – Gallimard, 2003)

CHEIK KHALED BENTOUNES


Membre fondateur du Conseil Français du Culte Musulman, président de la
Fondation ADLANIA, Leader spirituel suisse, de la voie Soufie Alawiyya. Le Cheik
Bentounès est l’initiateur de la Journée Internationale du Vivre Ensemble en
Paix, célébrée le 16 mai et adoptée par l’unanimité des 193 membres de l’ONU.

AMAR BELKHODJA / FONDATION ÉMIR ABD EL-KADER


Historien et journaliste, membre fondateur de la fondation Émir Abd el-Kader.

ISABELLE GRANGAUD
Directrice de recherche au CNRS, spécialiste de la période ottomane de l’Algérie
(La ville imprenable. Histoire sociale de Constantine au XVIIIème – EHESS, 2002)

SYLVIE THÉNAULT
Directrice de recherche au CNRS, spécialiste de la colonisation en Algérie et de
l’internement d’Abd el-Kader en France.

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COLONEL CHRISTOPHE BERTRAND
Conservateur du Musée des Armées à Paris, spécialiste des guerres des XIXème et
XXème siècles.

PETER MAURER
Président du Comité International de la Croix-Rouge depuis 2012.

ARIANE THOMAS
Conservatrice du département des Antiquités orientales (DAO) du musée du
Louvre à Paris, son musée conserve des collections provenant du Moyen-Orient
et de Méditerranée, en particulier d’Afrique du Nord.

ISABELLE LE MASNE DE CHERMONT


Directrice du département des Manuscrits de la Bibliothèque Nationale de
France (BNF).

WACINY LAREDJ
Écrivain algérien, professeur de littérature moderne à l’Université d’Alger et à la
Sorbonne. Le livre de l’émir – Actes Sud, 2009.

FERIEL FODIL
Directrice exécutive de la Fondation pour la sauvegarde et le développement du
Domaine de Chantilly, elle a contribué à l’ouverture du Louvre d’Abu Dhabi.

THIERRY ZARCONE
Anthropologue, professeur à Aix en Provence. Spécialiste français de l’émir Abd
el-Kader, et de sa relation avec les francs-maçons, du point de vue Français (Le
mystère Abd el-Kader, La franc-maçonnerie, la France et l’islam - Cerf, 2018)

SADEK SELLAM
Historien Algérien spécialiste de l’histoire de l’Islam en France.

JOHN KISER
Écrivain Américain spécialiste de l’émir (The Life and Times of Emir Abd el-Kader
Londres, 2008).

HOCINE ZIANI
Artiste plasticien algérien né en 1953 à Sidi-Daoud en Algérie. Depuis les années
1980, il travaille sur les représentations des combats d’Abd el-Kader.

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NOTE DE PRODUCTION

" Le courage c'est de chercher la vérité


Et de la dire " – Jean Jaurès

Abd el-Kader, résistant, héros national, spirituel aux préceptes modernes de


tolérance interreligieuse ? Pratiquant la non-violence durant sa période d'exil, à
l'instar d'autres leaders charismatiques qui marqueront l'épopée des
décolonisations comme Ghandi ou Mandela, la destinée de l'émir est tout à fait
singulière. Lors de sa reddition, l'émir rogne-t-il son idéal d’un État pour
l’Algérie? Est-il un visionnaire qui a su poser les jalons d’un État moderne ou un
fondamentaliste qui a gouverné avec des concepts anciens fondés sur des
préceptes islamiques ? Retracer l’histoire et les choix de l’émir Abd el-Kader nous
permet de tenter de démontrer combien l’exemple de celui qui créa le dialogue
Orient-Occident peut être utile à nos contemporains pour permettre de retisser
les liens distendus entre leurs cultures par tant d’incompréhension. Interroger le
fantasme de la fierté arabe et en particulier algérienne aujourd’hui et le mettre
en confrontation avec la pensée et la démarche d’Abd el-Kader. Voir ce qu'il en
reste aujourd'hui est nécessaire. Le désir de Fred Nicolas de porter son regard
sur la société contemporaine algérienne en même temps que de faire le portrait
d'Abd el-Kader est parfaitement opportun.

Ce film racontera le destin hors pair de ce personnage historique, mènera


l’enquête à son sujet, déconstruira les idées reçues autour du mythe d’Abd el-
Kader pour mieux en révéler l’envergure et la profondeur, mais aussi saisir et
analyser ses convictions et contradictions. Ce documentaire sondera,
questionnera, écornera au passage les images d’Épinal du héros, donnant un
éclairage nouveau, parfois nuancé, d’autres fois contradictoire, sur l’image
d’Abd el-Kader en Algérie comme en France, sur les prémices de la relation entre
ces deux nations. Avec ce film documentaire, il s’agit pour nous de voir la vérité
en face et de savoir si nous sommes capables de l’admettre, l’intégrer à notre
histoire toute entière sans jamais rien oublier. En effet, qui ne sait ouvrir les yeux
sur son passé ne peut prétendre faire mieux avec son avenir. Notre histoire,
toute notre histoire, peut être transmise lorsque nous n’en occultons plus ni les
ombres ni les lumières. Il ne s’agit pas de juger cette mémoire, l'histoire l’a déjà
fait, mais de tirer une expérience, un savoir, une force à transmettre aux
générations à venir pour leur permettre d’en faire quelque chose.

Un point crucial à traiter dans le film, c’est la reddition de l'émir, geste qui divise
les algériens. Entre ceux qui l’accusent de trahison (souvent sans avoir lu

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l’explication qu’en donne l’émir lui-même, en occultant tous ses combats et ce
qu’il a accompli) et ceux qui le reconnaissent comme un vrai héros, le
personnage divise. Le film va également évoquer la colonisation, qui exploite et
maltraite le colonisé, porte aussi préjudice aux colonisateurs en le décivilisant,
en l’abrutissant au sens propre du mot. L'exposition prévue au Mucem de
Marseille nous donne une chance unique d'appréhender Abd el-Kader dans
toute sa grandeur et sa modernité. Et à ce titre, je suis convaincu que le choix
d’Isabelle Adjani pour raconter Abd el-Kader est le meilleur. Il est évident que sa
participation apporterait une plus-value au film, car au-delà de l'aspect
artistique, elle est une personnalité du monde franco-arabe qui a une résonance
internationale qui ajoutera de la puissance au propos.

Pour cette histoire ancrée en Algérie et le tournage sur place, je compte financer
le film entre la France et l'Algérie par les chemins classiques des chaînes de
télévision et des institutions telles que le CNC en France. Dans cette optique, une
association avec une production algérienne est indispensable. Je connais Zafira
Ouartsi (Artissimo) depuis longtemps et l'idée d'une collaboration avec elle a été
immédiate. Outre la recherche de financement en Algérie, l'appui de Zafira
permettra de tourner au centre culturel de Riad El Fath où des fresques
contemporaines représentent l’épopée de l’émir ; dans la résidence du dey, dans
la Casbah d’Alger (quartier historique), à l’église Notre-Dame d’Afrique qui prône
le dialogue interreligieux entre chrétiens et musulmans, etc. L'Algérie offre tant
de possibilités de décors. En France, une coproduction avec une société de post
production comme Sycomore Films qui apporterait en coproduction tout le
montage, les finitions et le travail numérique, les effets visuels, pourrait être
envisagée. Par ailleurs, mon parcours professionnel m'a amené à rencontrer des
partisans de l'émir Abd el-Kader aux États-Unis à ELKADER - IOWA et je
n'hésiterai pas à les solliciter pour un complément de financement. De même,
l'Arabie Saoudite qui commence à ouvrir les portes de ses sites les plus anciens,
pourrait devenir partenaire. Nous avons d'ores et déjà l'accord de principe du
Ministère de l'Europe et des Affaires Étrangères, dans le cadre du CNC (Aide Aux
Cinémas du Monde), et le reste du financement est en cours de montage.

Naourdine Boubaaya
Producteur délégué
Zarathoustra International production – Paris

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FRED NICOLAS // AUTEUR - RÉALISATEUR
Adéquat - Anne-Sophie Berthelin // +33 1 42 80 00 42 // agence@agence-adequat.com

Réalisations long-métrages

• BANDIT ROUGE (2022 / 90' / 13 productions)


En cours de financement. Projet développé au Groupe Ouest, avec le soutien de
La Sélection (évènement Fondation GAN pour le cinéma / Groupe Ouest). Coécrit
avec François Bégaudeau et Gilles Taurand, le projet obtient l’aide à l’écriture et
au développement du CNC ainsi que la région SUD en 2018.
Avec Ben et Yvan Attal, Corinne Masiero, Nicolas Duvauchelle, Lilane Rovère.

• NON VIOLENTS (2022 / 90’ / Sycomore Films)


Long métrage documentaire en cours de développement autour de l’élan
citoyen, écologique et pacifique Extinction Rébellion.

• MAX & LENNY (2015 / 87’ / Chaz Productions)


Long métrage de fiction avec Camélia Pand'or, Jisca Kalvanda et Mathieu Demy.
Sortie en salles le 18 février 2015. Diffusé sur Netflix de 2016 à 2019.
Festivals : Saint-Jean de Luz, France – Best Female Award ; Festival International
du Film d’Environnement de Paris, France ; festival Ciné32 « Indépendance(s) et
Création » d’Auch, France ; Festival International du Premier Film d’Annonay,
France ; Sydney Film Festival, Australie – International Premiere ; Festival Pleins
les Yeux d’Amsterdam, Pays-Bas – Best Film in the French Competition ; Giffoni
Film Festival, Italie – Competition ; Jecheon International Music & Film Festival,
Corée du Sud - Competition – Jury Special Prize ; Anonimul International
Independent Film Festival de Sfântu Gheorghe, Roumanie - Competition ;
Festival des Films du Monde de Montréal, MAX$&$LENNY$
Canada - Panorama ; Giffoni
Date%de%sortie%:%18%février%2015%(1h25min)%
Macedonia Youth Film Festival, Macédoine ; Braunschweig International Film
Festival, Allemagne – Best Kinema Youth Award ; Festival du Film Européen de
Réalisé%par%Fred%Nicolas%Avec%Camélia%Pand'or,%Jisca%Kalvanda,%Adam%Heg
Séville, Espagne – Competition Youth Films ; Chennai International Film Festival,
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19550461&cfilm=23204
Inde - Panorama ; BUFF International Film Festival de Malmö, Suède -
Panorama...

%
https://vimeo.com/118815947 (mdp: mlchazprod)
%
Revue$de$presse$ 15

$
Courts-métrages & réalisations diverses (Filmographie partielle)

• ARENBERG CRÉATIVE MINE (2019 - 17’00 – Sycomore Films)


Court-métrage documentaire retraçant la vie d’une mine de charbon et sa
transformation à l’ère du numérique. Commande de la région Hauts-de-France.

• ROUGE BANDIT (2009 – 56’00 – Sycomore Films)


Long-métrage documentaire. Festival du film militant de Rennes 2009, festival
du film d’Aubagne 2009.

Assistanat de réalisation (Filmographie partielle)

• ARTE // EUROPE REVEALED (2022 – 4 x 52’00) Les films du point du jour / Arte.
Mini-série tournée pour Arte dans toute l’Europe. Diffusion prévue au printemps
2022. Assistant du réalisateur Pierre-Olivier François.

• ARTE // ORIENT EXPRESS, VOYAGE D’UNE LÉGENDE (2018 – 90’00) BBC/Arte.


Tournage dans de nombreux pays européens.
Assistant du réalisateur Louis-Pascal Couvelaire.

• CNRS // LES DEUX INFINIS (2010 – 26’00) Cargo Films.


Court métrage documentaire sur la recherche scientifique.
Assistant du réalisateur Jean-Jacques Beineix.

Marina DE VAN ("Dark Touch" – Ex Nihilo 2012)


Agnès MERLET ("Hideways" – Fidélité Films 2010)
Arnaud DESPLECHINS ("Un Conte de Noël" - Why Not 2007)
Pierre SALVADORI ("Les marchands de sable" - Pélléas 1998)
Erick ZONCA ("Le petit voleur" - Agat Films 1998)
Karim DRIDI ("Bye-Bye" - ADR Productions 1996)
James IVORY ("Jefferson in Paris" - 1994 et "Picasso" - 1995)

Enseignement & interventions diverses

Formateur en réalisation Ecole Kourtajmé Marseille (2020) et chez Altermédia


2008 / 2019 – Direction Gérard Mordillat (Seine Saint-Denis).
Intervenant en Master Cinéma Université Poitiers (2017/2018).
Lecteur de la commission d'avance sur recettes du CNC entre 1998 et 2008, et
membre de la commission d'aide à la création audiovisuelle de la Région Ile de
France entre 2009 et 2014.

16
IMEN GHOUALI // PRODUCTRICE ÉXÉCUTIVE.

53 av de la République 75011 Paris


06 16 56 66 26
imenghouali@hotmail.com Carte de Presse 98711

AUTEURE

2013 • « Le Gang des souris vertes » – Oct. 2013. Éditions Hors Collection.
2017 • « True crime : l’affaire Menendez » – Série Podcast. NBC Universal. 2013

RÉDACTION EN CHEF ET PRÉSENTATION

2022 • Productrice déléguée de l’émission américaine Wonderama TV show,


produit par Charles Armstrong pour Zarathoustra International Production.
2020 • Sous Emprise, Série-documentaire sur les sectes. 6X52’. 17 Juin Media /
Planète + CI.
2018 — 2019 • Victimes, Série-documentaire. Témoignages. 20X52’. Téléparis /
RMC Story. S3 et S4.
2018 • Soirées Fiction + Débat Carole Gaessler. MFP TV / France 3. (Affaire
D.Hamilton, Né(e)s sous X), Alerte enlèvement, Série-documentaire 6X52. Step
By Step Productions / Planète + CI et C8
2018 — 2019 • Crime et châtiment, Collection documentaire. 110’. Morgane
productions / France 3. Prime
2013 à 2019 • Mémoire du crime, Série-documentaire 32X52’. 17 Juin Media /
Planète + CI et C8. (Outreau, Villemin, Guy Georges, Mesrine, Khaled Kelkal,
Simone Weber, Patrick Henry, la Josacine empoisonnée, Dany Leprince, André
Kaas, Fourniret...)
2012 • Psycho du crime, Soirées spéciales 4X52’ + Débat 26’. 17 Juin Media /
Planète + Justice (Crimes passionnels, Parricides, Couples pervers, Tueurs fous)
Labo du crime, Série-documentaire 12X52’. 17 Juin Media / Planète + CI (ADN,
Téléphonie, Empreintes digitales, Balistique, Incendies...)
2007 à 2012 • Justice Hebdo, Débats hebdomadaires sur l’actualité judiciaire.
30 émissions par an durant 5 ans. 17 Juin Media / Planète + Justice (Prison,
euthanasie, mineurs, mères porteuses, vidéosurveillance, scandales sanitaires,
délinquance, sécurité routière, prostitution, fichiers, immigration, aliénation
parentale, pédophilie, sectes, drogue, terrorisme, récidive…
2005 à 2017 • Émission Faites entrer l’accusé. 90’. 17 Juin Media / France 2
• Jacques Mesrine : l’homme aux mille visages
• Bruno Sulak : Le charme au poing
• Jocelyne Bourdin et Marc Fasquel : le couple pervers

17
• Sur la piste de Salaün et Pallatin
• Le Gang des souris vertes
• Michel Malon : duel sous les tropiques
• Trois hommes et un magot
• Vincenzo Aiutino : l’homme aux 50 affaires
• Bruno Joushomme : meurtre en 2CV
• Dominique Aubry : le mystère de la péniche
• Roselyne Lejard : la mère, le fils et le frère de sang
• Robert Greiner : le pompier criminel
• Jean-Etienne Subercaze : le diabolique

RÉALISATRICE FILMS DOCUMENTAIRES

2020 • L’assassinat de J. Jaurès. 70’. Morgane Productions / RMC Story. Prime


Louis XIV et l’affaire des poisons. 70’. Morgane Productions / RMC Story. Prime
2019 • L’assassinat d’Henri IV. 70’. Morgane Productions / RMC Story. Prime
2016 • La veuve noire. 110’. Morgane productions / France 3.
2015 • Enfermés dehors. Step by Step productions / France 5. Prime. Le monde
en face. Step by Step productions / France 5. Prime.
2006 • Christian Marletta : L’homme qui sauva sa tête. Bonne Pioche
Productions / 13ème Rue. Prime

FORMATION

2019 : Formation Gallimard : « Le scénario du roman ». 2015 : Masterclass


Truby : « Écrire la série TV ». 2014 : Masterclass Truby : « Anatomie du scénario
». 2011 : Formation JRI. École des Gobelins
2001 : DEUG Sociologie. 1ère année. Paris X. René Descartes.
2000 : Baccalauréat ES. Cours du soir. Lycée municipal d’adultes, Paris.

18
NAOURDINE BOUBAAYA // PRODUCTEUR DÉLÉGUÉ
15 rue des montiboeufs 75020 Paris
Portable : 06 12 23 98 64

2022 • Producteur délégué de l’émission américaine


Wonderama TV show, produit par Charles Armstrong pour Zarathoustra
International Production

2020 • Création de Zarathoustra International Production


Présidence de la société de production audiovisuelle Zarathoustra Production,
dédiée à la production de films documentaires.
Plusieurs projets sont en cours de développement.

2010 à nos jours • Directeur Action Création & Action Expression


Organisation de spectacles vivants, de séjours, de stages en Algérie.
(Budget annuel : 380.000€)
Création de l’offre et des supports de communication, organisation des séjours
et des spectacles, recherche de partenaires, prospection clients, recrutement
des équipes et gestion RH, constitution et gestion des budgets, suivis sur le
terrain en Algérie.

2010 • Assistant de production télévision américaine


Série d'émissions pour la télévision américaine Star of a day, produites par
Charles Armstrong - Boston (USA).

2005 à 2010 • Créateur et organisateur d’actions artistiques et de solidarité en


Algérie dans 4 wilayas (Budget : 325.000€)
Recherche de fonds et de partenaires, démarches administratives et logistiques,
actions de communication, recrutement et gestion de 60 artistes environ sur
chaque action, et des équipes techniques Algériennes.
Actions soutenues par les ministères Algériens de la culture, de la santé, de la
jeunesse et des sports, de la solidarité français - algériens, de l'Unesco, du CNC
France, de l'Ambassade de France, de la Fondation de France, de la Fondation
Air France, de la Fondation Anna Lindh, de la Fondation Schneider, de la
Fondation Danielle Mitterrand, et de 22 associations locales algériennes
impliquées sur les projets dont les Scouts musulmans et SOS village d’enfants

19
2005 à 2010 • Formation en animation
Formation de 185 cadres algériens à Ghardaïa, Boumerdès, SOS Village Alger,
Bordj Bou Arreridj.

2005 à 2012 • Production et organisation d’évènements, pour Incenteam


Team building, séminaires, animations pour les sociétés.
Directeur Christian Menard

1995 à 2005 • Production et organisation d’évènements, chez RJK Conseil


Journée nationale sur l'éclipse solaire de 1999, en partenariat avec TF1,
animations en entreprise.

1990 à 1994 • Coordinateur Association Michel de Montaigne


Organisation de séjours de vacances, recrutements, suivi sur le terrain.

1987 à 1990 • Assistant de production


Avant l’orage de Bertrand Stephan Andrews (primé au festival de Cognac 1987)
Impromptu de Bertrand Stephan Andrews, sélectionné à Cannes 1989, dans la
catégorie perspective, sélectionné au festival du film romantique de Cabourg.

1985 à 1986 • Assistant de production courts métrages


Émission de Philippe Bouvard La boutique de Bouvard avec la troupe du théâtre
de Bouvard. Préparation d’une émission pilote de Philippe Adler pour Antenne2.

1984 • Assistant de production


The Morning Show animé par Regis Philbin, à New York (USA).
Entertainment tonight, productrice déléguée Jane Ubell, à Los Angeles (USA)

AUTRE EXPÉRIENCE : ACTEUR

2017 : La chambre de Latifa Said, film mutisélectionné à l’international.


2014 : Danbé la tête haute, réalisé par Bourlem Gerdjou et produit par
Europacorp.
2010 : Recyclage de David Simon, sélectionné dans plusieurs festivals.
1983 : Dure journée de Guy Cattiaux, pour l’université́ de Villetaneuse. Téléfilm.

20
21
DOMAINES DE
COMPETENCES

GESTION

• Gestion de cycles de projets

CONSEIL

artistique et la créativité pour développer le capital humain de leurs

Evaluation de projets

ANIMATION

acteurs des industries créatives

PRODUCTION

au secteur de la culture

• Production de podcasts

22
REFERENCES

ARTISSIMO 2019 - 2020 - 2021

INSTITUT FRANÇAIS D’ALGER 2019

AFAC 2021

OCDE 2019

GIZ 2011

Elaboration avec un groupe de travail d’un plan d’actions et recommandations pour le développement de
l’entrepreneuriat durable en Algérie.

DELEGATION DE L’UNION EUROPEENNE


2009 -2010

Suivi de projet et élaboration d'un guide des bonnes pratiques conception d'outils pour
le développement d'une formation professionnelle de qualité.

FRANCE ANEFA 2006 - 2007

Elaboration de procédures pour l’obtention d’un label de professionnalisation


- Intégration de l’audit qualité comme démarche de progrès pour les établissements de formation
- Participante à un groupe de travail visant le développement et la mise en œuvre d'un processus de
professionnalisation pour la qualité des établissements privés de formation professionnelle. Il faisait partie

- Rédaction d'un manuel qualité standard avec outils et contrôles utiles, création de marque.

23
REFERENCES

OIM - 2021

GIZ - 2020

sélection du gagnant, conception et réalisation du catalogue de l’exposition, organisation de l’exposition

THE VOICE KIDS – 2019

Organisation de l’appel à participation – conception et communication digitale -,


préparation et accompagnement des participants pour l’envoie de leurs chansons.

ONU FEMME - 2017

Sélection des participants, sélection internationale


des facilitateurs, gestion des journées (animation des ateliers, visites, conférences, documentaire vidéo,

rapport.

HCR – SOS FEMMES EN DETRESSE – 2017

entre enfants algériens et réfugiés

AHK - ALLEMAGNE 2013

FRANCE 2013

Ecriture de texte, orchestration, interprétation lors d'un


concert de musique.

24
REFERENCES

2013

concert Algéro-américain de musique classique dans le cadre d'un partenariat national public-privé

indépendance

POLOGNE 2013

TCHKIKOUN - FRANCE 2010

animation des équipes d'ateliers avant et pendant le festival, mise en place et suivi du plan de
communication.

HCR – 2008

2001 A AUJOURD'HUI

25
REFERENCES

MARS 2019

et la science)

JUIN 2016

JUIN 2013

FÉVRIER 2012

NOVEMBRE 2012

JUILLET 2012

diverses institutions du secteur des industries créatives américain dans

26
Journal LE MONDE du 6 février 2022

« Une statue d’Abd el-Kader a été dégradée pendant la nuit, découpée par une
meuleuse au-dessous de la taille de l’émir » a précisé au Monde Hélène
Mauranges, directrice générale des services de la ville d’Amboise.

TRIBUNE
Ahmed Bouyerdene et Christian Delorme :
« Nous devons nous instruire de l’histoire d’Abd el-Kader
et nous nourrir de son exemple »

Ahmed Bouyerdene est historien, spécialiste de l’émir Abd el-Kader. Dernier


ouvrage paru : « La Guerre et la Paix. Abd el-Kader et la France » (Vendémiaire,
2017). A paraître en avril 2022, « Abd el-Kader par ses contemporains. Fragments
d’un portrait » (Albouraq, réédition).

Christian Delorme est prêtre du diocèse de Lyon, engagé dans le dialogue


interreligieux. Dernier ouvrage (avec Rachid Benzine) : « La République, l’Eglise
et l’islam » (Bayard, 2016), il a également publié « L’émir Abd el-Kader à Lyon »
(Mémoire active, 2008).

Répondant au saccage de la sculpture dédiée à l’émir, dans l’Indre-et-Loire, le 5


février, l’historien et le prêtre soulignent, dans une tribune au « Monde »,
combien cette personnalité compte dans la réconciliation entre la France et
l’Algérie.

27
Tribune :

Véritable outrage contre l’art, contre l’histoire mais également contre la culture
de paix et de la réconciliation, c’est tout cela qui a été visé par le ou les auteurs
du saccage, quelques heures avant son inauguration à Amboise d’une sculpture
en métal à l’effigie de l’émir Abd el-Kader.

D’abord, rappelons quelques faits. Ce projet d’une sculpture en hommage à Abd


el-Kader dans la cité où il fut détenu entre 1848 et 1852, l’artiste Michel Audiard
le porte depuis une quinzaine d’années. Son projet a pu voir le jour à la suite
du rapport de l’historien Benjamin Stora chargé par le président de la
République d’établir un état des lieux et des préconisations pour apaiser le
conflit mémoriel entre la France et l’Algérie. L’une d’elles stipule la construction
d’une stèle, à Amboise, à l’effigie de l’émir Abd el-Kader pour marquer le
60e anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie et l’indépendance. Quels motifs
peuvent être avancés pour expliquer le geste destructeur du ou des auteurs, non
revendiqué à ce jour ?

On peut en avancer au moins trois. Au premier rang de ceux-ci : la haine des


musulmans, qui monte, nourrie par des discours à prétention politique qui
jouent sur les peurs et les désarrois des Français dans un climat délétère où se
cumulent grandes mutations internationales et crise sanitaire. Il y a également
des ressentiments venus de plus loin, d’il y a soixante ans et plus. La question
mémorielle entre la France et l’Algérie pèse en effet depuis des décennies et
envenime les relations entre des millions de Français : pieds-noirs, juifs
algériens, harkis, appelés du contingent et citoyens issus de l’immigration
algérienne. Près de 8 millions de Français sont directement ou par ascendance
concernés par une question qui n’est toujours pas réglée faute de volonté
politique et d’initiatives à même de satisfaire les héritiers d’une mémoire
fragmentée dont la charge conflictuelle est toujours vive.

Un génie politique et militaire…

Mais l’émir Abd el-Kader mérite-t-il de prendre sur lui le déferlement de cette
haine ou de ces ressentiments ? Depuis quelques mois, nous sommes
malheureusement confrontés à des réécritures mensongères de l’histoire à des
fins électoralistes, et l’on peut se dire que dans la critique haineuse qui est faite
du héros algérien, il n’y a qu’une menée révisionniste supplémentaire. La facilité
avec laquelle cette histoire biaisée trouve son public, notamment via les réseaux

28
sociaux, s’explique par une méconnaissance de l’Histoire et notamment de cette
figure majeure du XIXe siècle.

Qui est donc l’émir Abd el-Kader? C’est la conquête de son pays par les troupes
françaises qui fait entrer dans la grande histoire ce fils de zaouïa né dans une
famille de la noblesse religieuse en 1808 dans l’ouest de la Régence d’Alger. Lui,
qui n’avait pas vocation à conduire une guerre, se révéla un génie tant politique
que militaire, tenant en échec la première armée du monde constituée par
Napoléon Ier. Quinze années de résistance à la conquête par la France (1832-
1847) lui ont valu les éloges de la part même de ses plus redoutables
adversaires : le maréchal Soult le considérait dès 1845 comme une des figures
majeures de son siècle, le maréchal Bugeaud voyait en lui un génie sans pareil,
et le général Duvivier regrettait que Byron ne soit plus de ce monde pour exalter
son nom.

Dès 1833, des rapports français pointent son humanité envers les prisonniers
français. Il est reconnu aujourd’hui comme un des précurseurs du droit
humanitaire en temps de guerre. Jamais capturé malgré la présence d’un tiers
de l’armée française déployée en Algérie, il décide de déposer les armes en
échange d’un transfert au Proche-Orient. Trahi, il est envoyé en France avec une
centaine de compagnons. Détenu d’abord à Toulon, puis à Pau, enfin à Amboise,
il est libéré par Louis-Napoléon Bonaparte en octobre 1852. Exilé en Syrie, il
se distingue à l’été 1860 par le sauvetage de plusieurs milliers de chrétiens. Son
action lui vaut une multitude d’hommages du monde entier et une trentaine de
décorations de différents pays, dont la grand-croix de la Légion d’honneur.

Véritable légende de son vivant même, l’émir Abd el-Kader a inspiré de


nombreux littérateurs mais également des artistes, tels qu’Horace Vernet, Ange
Tissier, Jean-Baptiste Carpeaux, ou encore les maîtres de la photographie
Gustave Le Gray ou Etienne Carjat. Les odes, en vers ou en prose, qui louent ses
qualités et son éthique, florissent comme celles de Victor Hugo ou d’Arthur
Rimbaud, pour ne citer que les plumes les plus prestigieuses. Plus près de nous,
à l’été 2021, l’organisation dans le Pays souletin d’une pastorale basque,
spectacle haut en couleur de trois heures, qui a réuni près de 5 000 personnes
sur quatre représentations, pour célébrer Abd el-Kader, montre qu’il demeure
une figure inspirante de l’histoire de France.

29
Appel à une fraternité vraie entre musulmans et chrétiens…

L’émir Abd el-Kader est, sans conteste, le fondateur du premier Etat algérien et,
on peut l’affirmer, le père de la nation algérienne moderne. Comparable à
d’autres grands libérateurs de son temps tels Bolivar ou Garibaldi, l’Emir
représente d’abord un motif de fierté pour tous les Algériens et pour tous les
Français d’origine algérienne. Mais cette envergure politique qui le caractérise
ne doit pas masquer son humanisme spirituel, sa promotion de
l’interconnaissance, et sa volonté de conjuguer tradition et modernité.

En 1855, Abd el-Kader achève sa « Lettre aux Français », rédigée au cœur de la


guerre de Crimée, qu’il dédie à Napoléon III et dans laquelle il appelle à une
fraternité vraie entre musulmans et chrétiens qu’il incite à œuvrer pour une
vision commune. Fasciné par les prodiges des technosciences, il adhère à de
nombreuses sociétés savantes, et assiste en France aux Expositions universelles
de 1855 et 1867. En 1869, il est officiellement invité à l’inauguration du canal de
Suez, projet dans lequel il voit un modèle de coopération entre l’Orient et
l’Occident.

A l’occasion du 60e anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie, nous avons


besoin de regarder vers Abd el-Kader, de nous instruire de son histoire et de
nous nourrir de son exemple. Il doit absolument entrer dans les manuels
scolaires, et pas seulement de manière anecdotique. Il offre également une
source non négligeable pour les étudiants en histoire ou en islamologie. Sa
mémoire doit être cultivée dans tout le territoire français, à commencer par les
lieux où il a été détenu, ou dans les lieux par lesquels il est passé. C’est à cette
exigence – on peut même dire à cette urgence – que répond l’organisation d’une
grande exposition Abd el-Kader qui se tiendra à Marseille, au MuCEM du 6 avril
au 22 août 2022. Conseillers scientifiques de celle-ci, nous espérons qu’elle sera
l’occasion d’une appropriation conjointe, en France et en Algérie, du témoignage
de fraternité humaine qu’ont été la vie et l’œuvre de l’émir Abdelkader.

***

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