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Biographie
Son père Demba Sadji, marabout, est sérère situé dans la région de Kaolack, et sa
mère Oumy Diouf est issue d'une famille musulmane léboue ancrée dans la
tradition animiste.
Après des études coraniques, il rejoint les bancs de l'école française à l'âge de onze
ans, puis fréquente le Lycée Faidherbe avant d'intégrer l'École normale William
Ponty. Il devient en 1929 l'un des premiers instituteurs africains et exerce
en Casamance, à Thiès, Louga, Dakar et Rufisque, où il occupe ensuite le poste de
directeur d'école et d'inspecteur Primaire de 1959 à sa mort, en 1961. En 1932 il
défie les autorités coloniales en devenant le deuxième bachelier sénégalais.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, Abdoulaye Sadji se lance dans le combat
pour l'indépendance de son pays et devient un des pionniers de la Négritude. Loin de
la « Négritude du Quartier latin », il pratique la « Négritude intérieure », et c'est à ce
titre que Léopold Sédar Senghor dit de lui :
« (...) Abdoulaye Sadji appartient, comme Birago Diop, au groupe des jeunes gens,
qui, dans les années 1930, lança le mouvement de la Négritude. Abdoulaye Sadji n'a
pas beaucoup théorisé sur la Négritude : il a fait mieux, il a agi par l'écriture. Il fut l'un
des premiers jeunes Sénégalais, entre les deux guerres mondiales, à combattre la
thèse de l'assimilation et la fausse élite des « évolués ». Il a, pour cela, multiplié, au-
delà des discussions, articles et conférences1. »
Son œuvre compte entre autres des articles dans Présence africaine, Paris-Dakar et
dans de nombreuses revues africaines. Il est également l'auteur d'essais et de
contes tels que Tounka (1952), Modou Fatim (1960) ou encore La Belle Histoire de
Leuk-le-Lièvre (1953), en collaboration avec Léopold Sédar Senghor (qui en assure
la partie grammaticale). Ces ouvrages témoignent de son attachement et de son
intérêt pour la culture africaine.
Ses ouvrages les plus connus et les plus étudiés demeurent Maïmouna (1953)
et Nini, mulâtresse du Sénégal (19542), deux romans qui relatent le parcours de
jeunes femmes africaines qui, à l'image d'un continent en transition, connaissent
espoir, doutes et désillusions. Dans ces deux ouvrages, Sadji se livre à une analyse
sans complaisance de la société africaine. Il n'en est pas moins un ardent défenseur
de son pays et de sa culture (notamment par la création de la première station radio
en langue nationale). Cette culture, il la veut perméable et ouverte sur les autres
civilisations. En témoignent sa germanophilie (inédite pour l'époque) et le
syncrétisme religieux qu'il a défendu et vécu, au grand dam de l'élite religieuse
sénégalaise.
Tout ceci fait de Sadji un adepte de l'intellection vécue plutôt que feinte et un homme
de lettres atypique, souvent en contradiction avec l'idéologie de l'époque.

Œuvre
1. Romans

 1953: Maimouna , Présence Africaine, Paris


 1951: NINI la mûlatresse du sénégal, Présence Africaine, Paris
 1948: Tragique Hyménée", paru dans Afrique-Matin, Dakar (janvier 1948)
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 1957: Un rappel de soldes, paru dans Binngo (n°57), Dakar (octobre 1957)


2. Contes pour enfants

 1952: Tounka, une légende de la mer, paru dans Paris-Dakar, puis chez


Présence Africaine
 1953: La Belle Histoire de Leuk-le-Lièvre3 (avec Léopold Sédar Senghor),
Hachette, 1953.
3. Essais

 1964: Éducation africaine et Civilisation, Imprimerie Diop, Dakar


 1985: Ce que dit la musique africaine (posthume), Présence Africaine, Paris
4. Articles de presse

 1946 : « Rufisque, ancienne capitale de l'arachide », paru dans Paris-


Dakar (23 novembre)
 1949 : « Le Roman dans la société coloniale », extrait de Littérature et
Colonisation, Présence Africaine, Paris (n°6)
 1950 : « Les Regrets de la Population Goréenne », paru dans Paris-Dakar (8
mai)
 1950 : « Le Pacte matrimonial", paru dans Paris-Dakar (juin)
 1950 : « En découvrant le ... Grand-Dakar », parus dans Paris-Dakar (juillet)
 1950 : Série d'articles : « Voyage à travers les villes » et « Escales au
Sénégal », parus dans Paris-Dakar
 1953 : « Il nous faut des maisons d'éducation », paru dans Paris-
Dakar (septembre)
 1955 : « De l'origine de quelques prénoms sénégalais », paru dans Paris-
Dakar (juin)
 1955 : « L'Africain et la recherche scientifique », paru dans Paris-Dakar (août)
 1955 : « Pour une éducation rationnelle des masses », paru dans Paris-
Dakar (août)
 1958 : « La logique du romancier à propos de Modou Fati », paru dans Paris-
Dakar (janvier)
 1958 : « L'Horizon du Noir », paru dans Paris-Dakar (février)
 1958 : « Conseils aux parents d'élèves », paru dans Paris-Dakar (février)
 1958 : « Nit ou l'homme selon l'humanisme wolof », paru dans Paris-
Dakar (mai-juin)
 1958 : « Culture négro-africaine », paru dans Démocratie nouvelle, l'Afrique
Noire vous parle (numéro spécial) (juin)

Résumé du roman Maïmouna


Maïmouna est une enfant de l’Afrique paysanne, séduite puis finalement meurtrie par
la grande ville. Jolie, innocente, rêveuse, Dakar an fera une victime. Elle reviendra
panser ses blessures au pays, auprès de sa vieille mère, mieux armée pour
consentir aux vertus des gens simples.
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À travers l’émouvante histoire de Maïmouna, ce sont deux mondes, deux façons de


vivre, Jeux morales, deux visages de l’Afrique qu’Abdoulaye Sadji, romancier
sensible et lucide, dévoile.Ce roman a eu un grand succès je vous recommande de
vous le procurer pour lire la suite vous allez l’aimer.

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