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Institution Juridictionnelles

introduction : Toutes les sociétés même les plus anciennes connaissent du droit pour régir
la vie en société, dès lors que l'on abandonne la justice privée (se faire justice à soi même) pour
rendre la justice, il y a des juges chargés de trancher les litiges et les contestations.

Un juge doit être impartial et avoir une certaine autorité,dans nos sociétés modernes, c'est
l'État qui doit mettre en place les organes chargés de rendre justice, ces organes s'appellent
les institutions juridictionnelles.

I- LA NOTION D'INSTITUTION JURIDICTIONNELLE

Une institution désigne ce qui est organisé de manière durable avec des moyens et un
but déterminé, quant au terme juridictionnelle, il renvoie a la fonction de dire le droit.

Étymologie de juridiction : juris dictio, dire le droit.

En réalité le terme institution juridictionnelle peut revêtir 2 termes, déjà dans un sens étroit
(littéral) ce sont les organes chargés de dire le droit autrement dire des juridictions, mais dans
un sens plus large, les institutions juridictionnelles sont les organes chargés de dire le droit mais
aussi toutes les personnes qui concourent à l'exercice de cette fonction, c'est-à-dire le personnel
judiciaire.
Étudier les organisation juridictionnelles revient à s’intéresser au fonctionnement des
juridictions, aux interactions qui s'établissent entre les juridictions et ça permet de s’intéresser aux
statuts du personnel judiciaire.

Il existe aujourd'hui une judiciarisation de la société c'est-à-dire une multiplication des


litiges portés devant les tribunaux.

Pourquoi ce cours est très important ?

Nous sommes tous justiciable c'est-à-dire susceptible d'être confronté à la justice.


(pratique)Permet de comprendre et interpréter les décisions rendues par les juridictions
(technique) connaître les juridictions
(politique) l'organisation de la justice est révélatrice du régime politique d'une société,
l'organisation de la justice n'est pas la même dans uns société libérale et dans un régime
autoritaire. Ce lien entre OJ et nature du régime politique on le retrouve à travers l'évolution
historique des institutions juridictionnelles

II- L'HISTOIRE DES INSTITUTIONS JURDICTIONNELLES

On distingue 3 grandes périodes ayant marqués les institutions juridictionnelles


françaises.

RAPPEL : ancien régime, 2 idées principales : les juridictions étaient très nombreuses et très
diverses, il y en avait des royales, des ecclésiastiques, des seigneuriales, il en résultait des
conflits de compétences.
: Le fonctionnement de la justice suscité de
nombreuses difficultés, il existé déjà des recours, sous l'ancien régime on pouvait avoir 6 ou 5
recours (appel), de plus il existait des privilèges de juridictions dont bénéficiaient certains ordres
juridictionnels, dont la noblesse et le clergé, il n'y avait pas d'égalité entre les justiciables
: Les plaideurs devaient payer leur juge, juge
ayant acheté leur titre de juge au Roi.

Dans les cahiers de doléance en 1789, une réforme est souhaitée, les révolutionnaires ont
entendu ces reproches.
NUIT DU 4 AOUT 1789 : abolition des privilèges de juridiction, et de la vénalité des charges.
DECRET DU 3 NOVEMBRE 1789 : Supprime les Parlements (juridictions d'appels)

Après cela, une réforme

A- LA MISE EN PLACE DES INSTITUTIONS JURIDICTIONNELLES (ENTRE 1790 ET


1810)

Lois des 16 et 24 août 1790 : Elles posent des principes fondamentaux dont certains
conservent encore aujourd'hui toutes leurs valeurs comme la séparation des pouvoirs, l'égalité
devant la justice, la règle du double degré de juridiction (une possibilité de recours) et la
gratuité de la justice.

Elle institue de nouvelles juridictions qui pour certaines existent encore aujourd'hui sous
d'autres noms, en 1790 on institue les tribunaux de districts aujourd'hui appelé tribunaux de
grande instance, les justices de paix qui sont aujourd'hui les tribunaux d'instance, le tribunal
de commerce existé déjà sous l'ancien régime et survit a la révolution car les juges y sont élus.
Cette loi ne contient pas de disposition sur le personnel judiciaire, hors un principe, celui que les
juges doivent être élus.

Lois du 27 novembre et 1 Décembre de 1790 : instaure le tribunal de cassation, son rôle


était de sanctionner la violation de la règle de droit commise par les tribunaux de districts et les
justices de paix et elle uniformise l'interprétation de la règle de droit.

Sous le consulat et l'empire le régime est maintenu dans ces grandes lignes et on lui apporte
quelques compléments, création du conseil d'État, on a là la fondation de la justice
administrative, à cette époque la on supprime le système de l'élection des juges, on rétablit la
dénomination de cours pour les juridictions d'appels et de cassations, on instaure le conseil
des prud'hommes,

B- LA STABILISATION DES INSTITUTIONS JURIDICTIONNELLES 1810-1958

Loi du 20 avril 1810 : loi sur l'organisation de l'ordre judiciaire et l'administration de la


justice
Cette loi va opérer une synthèse des réformes antérieures et elle réaffirme la structure
pyramidale et à trois étages de l'ordre judiciaire.

La loi de 1810 est marquée par 3 tendances 1er tendance : multiplication des juridictions
d'exception
2nd tendance : apparaît une vraie justice
administrative, la loi du 24 mai 1872 fait du conseil d'État une véritable juridiction car il a
enfin le pouvoir de trancher les litiges/ décret du 30 septembre 1953 qui substitue les conseils de
préfecture aux tribunaux administratives
3° tendance : le vieillissement des institutions
juridictionnelles car il y a un manque de moyen, les procédures sont très lentes, et on a du mal
à recruter des magistrats, une réforme d'ensemble s'imposait, elle fut réalisée en 1958
C- LA RÉNOVATION DES INSTITUTIONS JURIDICTIONNELLES DE 1958 À
AUJOURD'HUI

Elle commence avec la Constitutionde la 5° république

Le législateur crée les cours administratives d'appels par la loi du 31 décembre 1987
puis il a crée les juridictions de proximités par la loi du 9 septembre 2002, supprimées le 1er
juillet 2017.
On reforme le statut du personnel judiciaire en particulier le statut des magistrats est
redéfini par une ordonnance, celle du 22 décembre 1958, on créait par ailleurs un centre qui
deviendra plus tard l'ENM.

La réforme porte sur le procès en lui même car il y a deux mesures phares en la matière
d'abord une réforme de l'aide juridique en 1991 pour assurer un meilleurs accès à la justice, et de
nouveaux code de procédures sont promulgués en 1958 on a le code de procédure pénale, le
nouveau code de procédure civile en 75 (aujourd'hui on ne l'appelle plus nouveau) le code de
l'organisation judiciaire en 1978 et enfin le code de la justice administrative en 2000.

Cette évolution historique a permit de fixer les sources des institutions juridictionnelles.

III- LES SOURCES DES INSTITUTIONS JURIDICTIONNELLES

on s'interroge sur leurs origines.

Ce sont des règles de droit français, c'est-à-dire les lois (textes votés par la Parlement
français) et les règlements (texte édicté par le pouvoir exécutif)

La justice est publique elle est réglementée par des textes qui émanent des pouvoirs publics,
il se trouve que le droit juridictionnel trouve certaines de ses sources dans la constitution, un titre
de cette dernière est consacré à l'autorité judiciaire, les institutions juridictionnelles sont
également soumises à des règles qui n'émanent pas du droit français (droit européen et droit de
la convention européenne de sauvegarder des droits de l'homme et des libertés fondamentale)
dans la convention européenne on trouve l'article 6 qui envisage le droit d'accès aux juridictions
donc il le consacre comme un droit fondamental « toute personne a droit à que sa cause soit
entendu par un tribunal »

TITRE PRELIMINAIRE: LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DE LA JUSTICE

Les IJ sont en réalité soumises à deux principes fondamentaux, le 1er étant la séparation
des pouvoirs, les juges ne peuvent s’immiscer dans les pouvoirs législatifs et exécutifs et
inversement
le 2iem est le principe selon lequel la justice est un service publique qui dépend du ministère de
la justice (la chancellerie), le ministère de la justice est placé sous la directive du ministre de la
justice aussi appelé le garde des seaux.
De ces principes généraux découlent d'autres principes certains tiennent à
l'organisation de la justice et d'autres tiennent à son fonctionnement.

I- LES PRINCIPES D'ORGANISATION DE LA JUSTICE

A- LA DUALITÉ DES ORDRES DE JURIDICTION


1) L'énoncer du principe

Les juridictions sont partagées en 2 ordres, l’ordre judiciaire et l'ordre administratif, l'ordre
administratif a pour fonction de juger les affaires opposants les particuliers à l'administration
où les administrations entre elles, l'ordre judiciaire quant à lui traite des litiges entre
particuliers.

Chaque ordre de juridiction est un ensemble hiérarchisé relevant d'une juridiction


suprême, dans l'ordre judiciaire c'est la cour de cassation, dans l'ordre administrative c'est le conseil
d'État.
Dans chaque ordre on distingue juridiction de droit commun et juridiction d’exception.

Juridiction de droit commun : juridiction ayant des compétences de principes et donc elle
a compétences pour statuer sur les litiges qui ne sont pas expressément attribués par la loi à
d'autre juridiction par ex :le TJI, le cour d'appel, le tribunal administratif ou la cour administrative
d'appel.
La juridiction d’exception : Elles ont une compétence spéciale, la loi leur attribue expressément
certaines affaires, elles sont spécialisées dans certains types de contentieux ex : les
prud'hommes, le cour des comptes.
Pour saisir un juge les parties doivent détermine qui peut juger leur litige.

Les parties doivent se poser deux questions :


– à quel ordre de juridiction l'affaire doit être soumise ?ils doivent déterminé la juridictions
compétente (question de compétence d'attribution/ matériel) c'est l'aptitude d'une juridiction
à juger une affaire en fonction de la matière juridique en cause

2) Le fondement du principe de dualité des OJ

Traditionnellement il est fondé sur 2 textes, la loi des 16 et 24 août 1790 puisque son article
13 dispose que « les fonctions judiciaires sont et demeureront toujours séparées des fonctions
administratives », le second texte étant le décret du 16 fructidor de l'an 3 dans ce décret il était dit
que « défenses itératives sont faites aux tribunaux de connaître des actes d'administration de
quelques espèces il soit, aux peines de droit » il doit y avoir des juges pour l'ordre administratif et
d'autre pour l'ordre judiciaire.

Le principe a une valeur institutionnelle, il n'est pas inscrit dans la Constitutionmais c'est
un PFRLR depuis deux décisions rendues par le conseil constitutionnel, décision du 23 janvier 1987
et 28 juillet 1989.

B- LE PRINCIPE DE DOUBLE DEGRÉ DE JURIDICTION

Les juridictions de chacun des deux ordres se présentent sous une structure hiérarchique
sous forme de pyramide.
??????????Socle, 1er degré:juridiction d'appel milieu, 2nd degré :
sommet : juridiction suprême ???????

d'abord on va étudier les rapports du 1er et 2nd degré

1) la distinction des juridictions du 1er et 2nd degré


Signifie que le plaideur insatisfait de la décision rendue a la possibilité de s'adresser à
une autre juridiction pour qu'elle rejuge son affaire. C'est une garantie contre les erreurs
qu'auraient pu commettre les autres juges

emmène à distinguer 2 types de juridictions:les J du 1er ° appelé aussi J de première instance ex :


TI,TJI
: les J du 2nd ° appelé aussi J de 2nd instance et qui elles vont
jugées des affaires déjà soumises aux juridictions du 1er degré.

Le mécanisme qui permet de saisir les juges du 2nd degré est appelé l'appel, c'est une voie de
recours ordinaire c'est-à-dire, qu'elle est ouverte en principe contre toutes les décisions rendues par
les 1er juges, l'appel est également une voie de réformation c'est-à-dire qu'elle consiste à
porter l'affaire devant une juridiction différente de celle qui a statué.

L'appel peut prendre 2 formes, on dit d'abord qu'il est circulaire lorsqu'il est porté devant
une juridiction de même niveau hiérarchique que celle qui a rendu la décision attaquée.
Il y' a qu'un seul exempled'appel circulaire en France c'est devant la cour d'assise.

l'appel est dit hiérarchique lorsqu'il est porté devant une juridiction supérieure à celle qui a statué en
1er, en France c'est le principe depuis le consulat (exception cour d'assise) on considère en
France que ce système est préférable car les juges qui composent la juridictions supérieures
ont une plus grande expérience et commettraient moins d'erreurs.

2) la distinction entre la juridiction du fond et du droit

Les juridictions du fond sont les juridictions du 1er et second degré, elles connaissent de
l'intégralité de l'affaire, c'est-à-dire qu'elles jugent en fait et en droit, cela signifie qu'elles ont une
double mission, d'une part elles apprécient les faits de l'espèce (du cas en cause) d'autre par
elles appliquent à ces faits la règle de droit appropriée. Par opposition les juridictions du droit
ne s’intéressent pas aux éléments de fait de l’espèce, elles n’apprécient pas ces éléments, elles les
acceptent tels qu'ils résultent des décisions qu'elles leur sont déférées, en réalité elles prennent
pour acquis les faits relatés par les juges du fond, elle font confiance aux juges du fond sur la
façon dont ils ont établit les faits. Elles doivent contrôler si la règle juridique a correctement été
appliquée par les juges du fonds, C'EST POURQUOI LES JURIDICTIONS DE DROIT NE
SONT PAS UN TROISIEME DEGRE DE JURIDICTION.

Le mécanisme qui permet de saisir les juridictions du droit est le pourvoi en cassation.
Pourvoi en cassation : voie de recours extraordinaire c'est-à-dire qu'elle est ouverte que
dans les cas spécifiés dans la loi.

C- LE PRINCIPE DE COLLÉGIALITÉ

Principe de collégialité: une décision de justice peut être prise soit par un seul juge soit
par plusieurs juges c'est-à-dire un collège de juges, les juridictions collégiales sont donc
composées de plusieurs juges qui vont tranché un même litige, toute juridiction composée de
plusieurs juges n'est pas nécessairement collégiale, pour qu'elle le soit il faut que les affaires
soient tranchées par plusieurs juges sinon quand les affaires sont tranchées par un seul juge on
parle de juridiction à juge unique.

La collégialité peut prendre plusieurs formes


Définition: Une décision de justice peut être prise soit par un seul juge soit par plusieurs
juges c'est-à-dire un collège de juges, les juridictions collégiales sont donc composées de plusieurs
juges qui vont trancher un même litige, toute juridiction composée de plusieurs juges n'est pas
nécessairement collégiale, pour qu'elle le soit il faut que les affaires soient tranchées par plusieurs
juges sinon quand les affaires sont tranchées par un seul juge on parle de juridiction à juge unique.
La collégialité peut prendre plusieurs formes :

 elle peut être homogène, quand la juridiction est composée uniquement de magistrats de
carrière ou uniquement de juges issues de la société civile autrement dit des juges
occasionnels, ces juges sont généralement élus par leurs paires.
 Elle peut être hétérogène, on dit qu’elle est échevinale (technique de l’échevinage) dans
cette hypothèse là, la juridiction va comprendre des magistrats de carrière et des juges
occasionnels.

Quels avantages reconnaît-on à la collégialité?

 différents points de vues pris en compte


 Garanti l’impartialité de la justice car les préjugés de chacun des juges auront moins
d’influence
 Permet de rendre une justice plus éclairée puisque il y a une discussion entre les juges,
une délibération, celle permettrait d’éviter le risque d’une erreur judiciaire.
 Garantie l’indépendance de la justice, car quand une décision est rendue par plusieurs
juges, il y a moins de chance qu’ils reçoivent des menaces, qu’ils soient victimes de
représailles.

Pourtant ces arguments peuvent facilement être retournés


 car dans une juridiction collégiale la discussion en pratique est souvent absente car il y
a un juge qui rapporte sur l’affaire, c’est le seul à avoir étudié correctement le dossier,
ses collègues lui font confiance et il impose un peu son point de vue.
 De plus paradoxalement, si il y a plusieurs juges leurs sentiments de responsabilité
vont être diminués, donc ils sont plus tentés de céder aux pressions.
 La collégialité est coûteuse et lente.

On constate de plus en plus un développement des juridictions à juge unique, comme


par exemple le juge des enfants, le juge aux affaires familiales.
 Les juges uniques se développent pour des types de domaines qui ont une faible
importance.
 Pour répondre à l’urgence

II- LES PRINCIPES DE FONCTIONNEMENT DE LA JUSTICE

A) LE PRINCIPE D’ÉGALITÉ DEVANT LA JUSTICE

Ce principe signifie que toute personne a une égale vocation à être jugée par les mêmes
juridictions, selon les mêmes règles et sans la moindre discrimination.

L’article 6 de la DDHC dispose que les citoyens sont tous égaux devant la loi.
Le conseil constitutionnel dans une décision du 23 juillet 1975 a décidé que le principe d’égalité
devant la justice était inclus dans ce principe d’égalité devant la loi.
Ce principe d’égalité devant la justice est repris dans des textes internationaux ex : pacte de
New York de 1966 dans son article14 paragraphe 1 dispose que « tous sont égaux devant les
tribunaux et les cours de justice »

De ce principe découle des conséquences :

 Nul ne peut être jugé par une juridiction spécialement créait pour des circonstances
extraordinaire
 Nul ne peut être victime de discrimination judiciaire fondée sur la qualité de la
personne.
 Les mêmes formes et les mêmes procédures s’appliquent à tous les justiciables, ce qui
permet de garantir l’égalité des armes.
 Les mêmes règles de droit s’appliquent à tous les justiciables ce qui explique la
création d’une juridiction suprême dans chaque ordre parce que cette juridiction
suprême va s’assurer de l’harmonie des solutions et des interprÉtations faites par les
juges du fond sur l’ensemble des territoires.

Pour s’assurer l'égalité devant la justice il est nécessaire de mettre en jeu un autre principe, la
gratuité devant la justice

A) LE PRINCIPE DE GRATUITÉ DE LA JUSTICE

Ce principe signifie que les plaideurs ne paient pas leur juge, les juges sont des
fonctionnaires payés par l’État. Ce principe est aussi fondé par les lois du 16 et 24 août.
Le fonctionnement de la justice implique des frais, ex : des frais d’avocat, des actes d’huissier.
Ce coût de la justice pourrait empêcher un égal accès de tous à la justice, c’est pourquoi le
législateur a mis en place des mécanismes pour s’assurer de la gratuité de la justice.

1) Les frais et dépens de la justice

Dépens : frais mis à la charge des partis, ils sont listés à l’article 695 du code de procédure
civil, dans ces dépens on compte plusieurs types de frais
 Les émoluments, qui sont des frais dus en raison des actes de procédure accomplis
(rédaction de conclusions pour avocat par ex), pour ces actes un barème est fixé par voie
réglementaire c'est-à-dire que les émoluments sont tarifés, on y compte la rémunération des
experts, les frais de déplacement des avocats ou encore certaines taxes. En principe en
matière civile et administrative la partie perdante est condamnée à payer les dépens on
dit que la partie est « condamnée aux dépens »
 Les irrépétibles (qu’on ne peut pas répéter) ce sont des frais qui restent à la charge de
chaque partie, qu’elles soient perdantes ou gagnantes, toutefois en vertu de l’article 700 du
code de procédure civile, le juge condamne la partie tenue au dépend ou qui perd son procès
a payer a l’autre partie la somme qu’il détermine au titre des frais exposer et non compris
dans les dépens et pour se faire le code de procédure civil tient compte de l’équité et de la
situation économique de la partie condamnée.

1) Les mécanismes assurant la gratuité de la justice

a) L’aide juridique
Système mis en place tel qu’il existe aujourd'hui en 91, elle recouvre 2 choses
 La gratuité de l’accès à un tribunal
 Gratuité de l’accès au droit

°) la gratuité de l’accès à un tribunal

Elle est assurée par le mécanisme de l’aide juridictionnelle, cette aide juridictionnelle peut
être accordée devant toutes les juridictions sous certaines conditions
 On a d’abord des conditions qui tiennent aux personnes qui peuvent en bénéficier,
toutes les personnes physiques peuvent en bénéficier et à titre exceptionnel les
personnes morales à but non lucratif ayant leur siège social en France peuvent en
bénéficier également, il est indifférent que les personnes soient demanderesse ou
défenderesse.
 Une condition qui tient aux ressources, il faut justifier que les ressources mensuelles
sont inférieures à un certain montant, en fonction la personne pourra bénéficier d’une
aide partielle, totale, ou rien.
 Une condition qui tient au fondement de la demande, cela signifie que l’aide
juridictionnelle est accordée qu’au demandeur dont l’action n’apparaît pas
manifestement irrecevable ou dénuée de fondement.

Pour vérifier la réunion de ces conditions il existe un bureau d’aide juridictionnelle, ce


bureau a son siège à chaque TGI et il existe aussi un bureau d’aide juridictionnel auprès de la cour
de cassation et du conseil d’État.

Les effets à l’égard du bénéficiaire juridictionnel, l’aide juridictionnelle entraîne le droit à


l’assistance d’un avocat et d’un officier public ou ministériel dont l’instance requiert le concours,
les auxiliaires de justice sont librement choisis par le bénéficiaire, si les avocats refusent de
travailler pour les bénéficiaires de l’aide juridictionnelle, un avocat est désigné par le
bâtonnier.
En principe le bénéficiaire a droit à la gratuité totale de la justice, en principe il ne paiera pas les
dépens et les frais irrépétibles.
Les effets à l’égard des auxiliaires de justice :pour eux la rémunération est reversée par l’État.

°) L’aide à l’accès au droit

Il s’agit de permettre aux personnes les plus démunies d’obtenir l’aide d’un juriste en
dehors de tout procès, c’est une aide organisée dans le c'est-à-direre départemental.

a) L’assurance de protection juridique

Comme son nom l’indique c’est une assurance privée et donc moyennent le paiement
d’une prime, l’intéressé sera couvert contre les frais d’un éventuel procès avec un tiers. Cette
assurance est purement facultative, l’assureur devra prendre en charge tous les frais de
procédure et les honoraires d’avocat. Il existe d’autres principes relatifs au fonctionnement de la
justice par ex : le principe de permanence de la justice, le principe de publicité de la justice qui
lui va permettre de contrôler le respect du procès équitable, le principe d’impartialité.

PARTIE 1 : LES JURIDICTIONS


Traditionnellement quand on pense aux juridictions on pense aux juridictions nationales,
mais à côté des juridictions nationales il existe des juridictions internationales et européennes
qui sont instituées par des traités internationaux et ces juridictions sont parfois appelées à
intervenir dans des litiges concernant des intérêts français.

TITRE 1 : LES JURIDICTIONS NATIONALES

 Juridictions de l’ordre judiciaire


 Juridictions de l’ordre administratif
 Juridictions ne relevant d’aucun de ces deux ordres

CHAPITRE 1 : LES JURIDICTIONS DE L’ORDRE JUDICIAIRE

Elles sont compétentes pour trancher les litiges opposants les particuliers entre eux
pour trancher les litiges relevant du droit privé.

SECTION 1 : LES JURIDICTIONS DU FOND

On distingue juridictions civiles et pénales

Sous-section 1 :les juridictions civile

Ces juridictions sont compétentes pour statuer sur des litiges relatifs aux intérêts des
particuliers en droit civil, en matière commerciale, prud’homale, sociale, rurale.

I- LES JURIDICTIONS DU 1ER DEGRÉ

A) LA JURIDICTION DE DROIT COMMUN, LE TGI

L’organisation et le fonctionnement du TGI sont régis par le code de organisation des


fonctionnements judiciaires et dans les articles L 211-1 et L 211-2. Le TGI a un ressort territorial
qui couvre le département mais en réalité il y a plusieurs TGI par département.

1) L’organisation du TGI

Chaque TGI comprend au moins trois juges dont un Président, selon la taille du TGI ce
dernier peut être divisé en chambres présidés par un prés, un vice prés. Le TGI se compose de
formations ayant une fonction juridictionnelle, c'est-à-dire qu’elles vont tranchées des litiges
mais aussi il se compose de formation ayant des fonctions purement administratives.

a) Formations juridictionnelles

Elles statuent en principe en formation collégiale mais il existe des exceptions


 Le près du TGI peut décider de faire juger des affaires à juge unique cependant dans
ce cas-là, le justiciable peut demander le renvoi à une formation collégiale.
 Au sein du TGI il existe des magistrats ayant compétences pour statuer à juge unique
dans ce cas là on dit que l’attribution a juge unique est de droit.

Ou elles siègent en audience publique de part le principe de publicité de la justice et de la


publicité des débats et les exceptions sont rares mais quand il y en a cela s’explique par la
volonté de protéger la vie privée des plaideurs ou par volonté de préserver l’ordre public
comme dans certaines affaires médiatisées, dans ce cas la on dit que le TGI siège en chambre du
conseil c'est-à-dire à huit clos

a) Les formations administratives

Ce sont des assemblées générales, elles réunissent tous les membres du TGI, ces formations
n’ont pas de pouvoirs juridictionnels, elles ne rendent pas de jugements, elles arrêtent les
mesures d’administration intérieur du tribunal par exemplele règlement intérieur, elles vont
nommé les magistrats membres du bureau d’aide juridictionnelle.

1) La compétence du tribunal

a) La compétence du tribunal

°) la compétence d’attribution du TGI

 Compétence générale, dite de principe, c’est la juridiction de droit commun du 1er degré
dans l’ordre judiciaire car il connaît en 1er instance et en matière civile des litiges qui
n’ont pas été expressément attribués à une autre juridiction. Le TGI a une compétence
résiduelle, il va connaître des litiges de nature civile dont le montant de la demande est
supérieur à 10 000€.
 Il a une compétence exclusive ce qui signifie qu’il connaît de certaines matières quelque
soit le montant de la demande, c’est le cas en matière d’État des personnes.

°) la compétence territoriale

En principe le TGI territorialement compétent est celui où demeure le défendeur à


l’action (article 42 et 43 du code civil) pour les personnes physiques ce lieu est celui du domicile
voir de la résidence, pour les personnes morales c’est le lieu du siège social.

Il y a des exceptions :

 Parfois le législateur permet aux demandeurs de choisir un autre TGI par exemple en
matière d’accident il pourra choisir le TGI du lieu du fait dommageable, en matière
contractuelle il pourra choisir le lieu de livraison effectif de la chose, parfois le législateur
impose un TGI au demandeur, par exemple, en matière réelle immobilière le TGI sera
celui du lieu ou l’immeuble se situ, en matière successoral, le lieu sera celui de l’ouverture
de la succession

a) La compétence du Président du TGI

Le président du TGI a un pouvoir juridictionnel propre, deux de ses attributions méritent une
attention particulière.
 Il rend des ordonnances sur requête, c’est une ordonnance rendue à la demande d’une
partie sans débat contradictoire, il n’y a pas de débat contradictoire soit parce que il n’y a
pas d’adversaire soit parce que la mesure prononcée serait inefficace si l’adversaire était
averti, exemple : autorisation donnée par le juge de faire procéder un constat d’adultère
 Il rend des ordonnances de référé, elles sont rendues après débat contradictoire mais
quand il y a urgence à trouver une solution provisoire à un litige par exemple mettre un bien
sous séquestre. Elle est rendue aussi lorsque l’obligation n’est pas contestable, les
ordonnances de référé sont provisoires c'est-à-dire qu’elles ne tranchent pas
définitivement le litige, il est toujours possible après de saisir un juge sur le fond.

A) LES JURIDICTIONS D’EXCEPTIONS

Elles sont appelées ainsi car leur compétence est limitée par ce que la loi leur attribut, toutes
poursuivent un même objectif, celui de rendre la justice plus accessible, plus proche des justiciables
et pour ce faire, la procédure y est orale et plus encore devant elle il n’y a pas d’obligation de
constituer avocat (on n’est pas obligé devant elle d’avoir un avocat)

1) Le tribunal d’instance

Les tribunaux d’instance sont assez nombreux.

a) L’organisation

Il y a au moins un tribunal d’instance dans le chef-lieu de chaque département, les


tribunaux d’instance comporte au moins un juge du siège et un greffier mais hors les greffiers,
cette juridiction n’a pas de personnel propre, c'est-à-dire que les juges qui y siègent
appartiennent au TGI et ils sont chargés du service du TI, le TI n’a pas de magistrat du
parquet, si jamais la présence du ministère public (parquet) est requise, c’est le procureur de
la république près le TGI qui intervient. C’est une procédure simple rapide et peu onéreuse, le
juge du TI est considéré comme le juge des petites affaires et donc comme on veut que ça aille vite
le juge du TI statut à juge unique (article L 322 du code judiciaire)

b) La compétence

La compétence territoriale, les règles sont les mêmes que pour le TGI,
La compétence d’attribution, en réalité est en constante augmentation, d’abord il a une
compétence générale en matière civile pour les demandes dont la valeur n’excède pas 10 000€,
il est compétent pour les actions mobilières (action qui sanctionne un droit portant sur un meuble
ou sur une créance) et personnelles (action par laquelle on demande la sanction ou la
reconnaissance d’un droit personnel) inférieures à cette somme.
Il a aussi des compétences spéciales dans de nombreuses matières, il tranchera les litiges relatifs
à cette matière quelque soit le montant du litige.
Le juge d’instance peut lui également rendre des ordonnances de référé ou sur requête
Le juge d’instance est aussi juge des tutelles

1) La juridiction de proximité

Elle a été instituée par la loi du 9 septembre 2002 afin de désencombrer les juridictions,
cette juridiction avait pour but de trancher les litiges inférieurs à 4 000€. Elle a peu d’intérêt
aujourd'hui puisque elle a été supprimée le 1er juillet 2017

2) Le tribunal de commerce

Son fonctionnement est régi par le code du commerce, se sont les articles L 721-1 et R 721-1
Les tribunaux de commerce sont des juridictions du premier degré, composées de juges élus et d'un
greffier

a) La compétence
Cette compétence est limitée aux affaires commerciales c'est-à-dire aux actes de
commerce, la question du redressement et des liquidations judiciaires.

b) La composition

Le tribunal de commerce est composé de juges élus et leur nombre varie selon
l’importance de l’activité du tribunal.
Juge consulaire : juge du tribunal de commerce.

Les juges sont élus d’après un mécanisme compliqué, les élections se déroulent à deux
degrés
1er degré, on élit des délégués consulaires élus par chefs d’État et des commerçants
principalement
2ièm degré : ces délégués consulaires ainsi que des membres en exercice du tribunal de
commerce élisent les juges du tribunal de commerce. Ces juges sont élus pour 2 ans lors de leur
1er élection puis peuvent être élus pour 4 ans pour leur 2iem élection.
Ces juges ne sont pas rémunérés mais ils reçoivent une formation à l’ENM.

c) organisation

L’importance des ressorts varie en fonction de l’activité commerciale, il n’y a pas


nécessairement entre le ressort d’un TGI et celui d’un tribunal de commerce.

1) Le conseil de prud’homme

a) Compétence

Il concilie et à défaut juge les litiges individuels nés d’un contrat de travail ou
d’apprentissage ( L 1411 et R 1422-1 du code travail)

Il statut en 1er ressort quand l’affaire est d’un montant supérieur à 4 000€ dans
ce cas-là, un appel est possible, si le montant est inférieur à 4 000€ ou que la demande tend à
la remise de bulletin de salaire ou la remise de certificat de travail il statut en dernier ressort.

b) La composition

Composition du conseil des prud’hommes : juridiction originale car elle est composée de
juges élus mais ils sont élus parmi les employeurs et les salariés selon un règle de parité, le
mandat d’un conseiller prudhommal est de 5 ans renouvelable, ils sont élus directement à la
représentation proportionnelle, pour être électeur il faut avoir 16 ans et exercer une activité
professionnel, l’employeur doit laisser la liberté aux conseillers prudhommaux et est
également tenu de les rémunérés et c’est l’État qui ensuite rembourse les sommes versées.
Les conseillers employeurs reçoivent une indemnité versée par l’État.
Le conseil des prud’hommes est une juridiction paritaire, ce qui signifie que ces formations sont
composées d’un nombre égale de juge employeurs et de juges salarié, si il y a égalité des voix,
un juge supplémentaire doit intervenir et dans ce cas la, on renvoi l’affaire en audience de
départage présidée par un juge du TI, qui sera appelé dans ce cas la un juge départiteur.

c) l’organisation du conseil des prud’hommes


Il y a au moins un conseil des prud’hommes dans le ressort de chaque TGI

5) le TASS

Tribunal des affaires de sécurité sociale

Il statut sur les questions opposants les organismes de sécurité sociale et les usagers
autrement dit les questions relatives aux prestations, aux cotisations.

Le statut des TASS est régit par le code de sécurité sociale

-L142-1
R142-1

6) le tribunal paritaire des baux ruraux

Le tribunal paritaire des baux ruraux statut sur des litiges nés à l’occasion d’un bail rural.

II- LA JURIDICTION DU SECOND DEGRÉ, LA COUR D’APPEL

On compte aujourd’hui 36 cours d’appels en France, une cour d’appel connaît des appels
formés contre les décisions des juridictions de 1er instance qui se situent dans son ressort.

La cour d’appel est régie par le code de l’organisation judiciaire et plus précisément par les articles
L311-1 et R311-2

C’est une juridiction du second degré c'est-à-dire qu’elle intervient une fois qu’un premier
jugement a été rendu.

A) LE RÔLE DE LA COUR D’APPEL

1) La présentation du rôle de la cour d’appel

C’est une juridiction du droit commun du 2nd degré


Elle connaît des appels formés à l’encontre des jugements rendus en 1er instance.

Celui qui fait appel interjette appel est appelé l’appelant et celui qui subit l’appel est appelé
l’intimé.
Le cour d’appel rejuge entierement l’affaire tant s’agissant des faits que s’agissant du droit on dit en
ce sens que l’appel a un double effet, un effet dévolutif et un effet suspensif.

L’effet dévolutif signifie que l’affaire doit être intégralement rejugée comme si il s’agissait
d’une nouvelle affaire.

L’effet suspensif signifie qu’à partir du moment ou un appel a été interjeté le jugement rendu
en 1er instance ne peut executé autrement dit l’appel suspend l’éxecution du jugement de 1 er
instance.
Les décisions des cours d’appels portent le nom d’arrêt, les décisions rendues par les tribunaux de
1er instance portent le nom de jugement.
Quand l’arrêt rendu par la cour d’appel va dans le même sens que le jugement rendu en 1er instance
on parle d’arrêt confirmatif et quand cet arrêt est contraire à la totalité ou a une partie du jugement
dont il est interjeté appel c’est ce qu’on appelle un arrêt infirmatif.

2) Le fondement du rôle de la cour d’appel

a) Le contenu du droit a un double degré de juridiction

Double degré du juridiction: Il s’agit du droit pour toute personne qui n’a pas obtenu
satisfaction en 1er instance de refaire juger entièrement son affaire en fait et en droit par une
juridiction supérieure

Les conditions de ce droit : il faut d’abord que l’individu ai été parti à la procédure devant le
tribunal de 1er instance la personne partie à la première procédure doit avoir succomber au moins
partiellement dans ces prétentions, on ne peut interjeter appel d’une décision qui aurait donné
satisfaction au plaideur.

Les limites de ce droit : il n’est possible d’interjeter appel d’un jugement que si celui-ci a été
rendu en 1er ressort a l’inverse, si le jugement a été rendu en 1er et dernier ressort l’appel n’est pas
possible, il faut se référer au montant du litige pour savoir, un litige de faible coût ne mérite pas
d’être examiné deux fois et puis en réalité les frais de procédure pour interjeter appel sont trop
importants par rapport aux gains possibles. C’est ce qu’on appelle le taux de ressort de la cour
d’appel, il est fixé à 4000€.

b) La valeur juridique du droit a un double degré de juridiction

Dans la Constitutionil n’y a rien de relatif au double degré de juridiction, pour le conseil
Constitutionnel ce droit n’a pas de valeur constitutionnelle ( 4 mai 2012).
La convention européenne de sauvegarde des DDH et des libertés fondamentales (CEDH) consacre
ce principe de double degré de juridiction mais seulement en matière pénale, en matière civile,
le droit à un double degré du juridiction n’est pas reconnu entant que tel par la convention
européenne seulement la cour européenne des droits de l’homme elle considère que la convention
européenne n’impose pas la mise en place de juridiction du second degré mais si l’État crée des
cours d’appels il a alors l’obligation de faire en sorte que le droit à un double degré de juridiction
soit effectif pour les citoyens et qu’il puisse effectivement faire examiner leur affaire une seconde
fois.

B) L’ORGANISATION DE LA COUR D’APPEL

Une cour d’appel est toujours divisée en chambres et en vertu d’un principe d’unité des
juridictions civiles et des juridictions pénales la cour d’appel va être conduite à connaître de
l’ensemble des affaires judiciaires que ce soit des affaires pénales ou des affaires civiles et donc
finalement dans chaque cour d’appel on va retrouver chambres pénales et chambres civiles.

Les chambres pénales de la cour d’appel : on a un chambre de l’instruction qui est la juridiction
du 2nd degré de la phase d’instruction du procès criminel et l’autre chambre pénale est celle
des appels correctionnels qui elle connaît des appels formés contre les décisions rendus par les
tribunaux de police et les tribunaux correctionnels.

Les chambres civiles de la Cour d'appel : En général elles sont organisées en fonction des
contentieux civil qu’elles ont à connaître.
En général les magistrats siègent au nombre de 3 de façon collégiale et parfois ils peuvent même
siéger dans une formation solennelle, dans ce cas la le1er Président de la cour d’appel préside
l’audience et puis la formation de jugement sera formée de conseillers appartenant à différentes
cours, elle peut siéger en solennelle lorsque elle statut sur renvoi après cassation.

Chaque cour d’appel comprend à la fois des magistrats du siège et du parquet, s’agissant
d’abord des magistrats du siège et bien la cour d’appel est placée sous l’autorité d’un magistrat
du siège, le 1er prés de la cour d’appel.
On trouve les Présidents de chambres et enfin les différents conseillers à la cour d’appel

Dans les magistrats du parquet on retrouve le procureur général, les avocats généraux et les
substituts généraux.

Sous-section 2 : les juridictions pénales

Les juridictions pénales ont pour mission de poursuivre et juger les infractions et
éventuellement d’infliger des peines (emprisonnement, réclusion criminelles, amende)

Contrairement à ce qu’on pourrait penser de prima bord, ce n’est pas la victime qui agit
contre l’auteur de l’infraction mais la société dans son ensemble, société qui est représentée par
les magistrats du parquet qu’on appelle également le ministère public.

En vertu du Principe d’unité des juridictions civiles et pénales, chaque juridiction pénale est
l’émanation répressive d’une juridiction civil c'est-à-dire qu’une juridiction pénale est une
juridiction civile statuant au pénal.

I) LES JURIDICTIONS DE DROIT COMMUN

Un procès pénal c’est divisé en plusieurs phases, il y a la première phase, les poursuites qui
elles sont exercées par le ministère public, la phase d’instruction on prépare l’enquête qui elle
n’est obligatoire que pour les crimes puis après il y’ a la phase de jugement ou on juge si la
personne est coupable ou non et après on a la phase d’application des peines

A) LES JURIDICTIONS D’INSTRUCTION

1) Les juridictions du premier degré

a) Le juge d’instruction

C’est un magistrat du TGI, il est indépendant et n’est pas placé sous l’autorité du pouvoir
exécutif.
Comment saisir le juge d’instruction ? il peut être saisi soit par le parquet soit par la victime qui
s’est constituée partie civile ( la saisine le fait de saisir)
La saisine n’est pas toujours obligatoire pour engager un procès pénal, tout dépend de la
gravité de l’infraction. La loi classe les infractions en 3 catégories :
Les crimes
Les délits
Les contraventions
La saisine du juge d’instruction est obligatoire pour les crimes et facultative pour les autres cas.

Le juge d’instruction doit assumer deux missions :


· Mission d’information : il doit rechercher la vérité peu importe qu’elle soit favorable ou
défavorable à la personne mise en examen, il instruit à charge et à décharge.
Il peut interroger, faire procédé à des perquisitions

· Mission juridictionnelle
C’est un juge il doit rendre des ordonnances, l’ordonnance la plus importante est celle qui
intervient à la fin de l’instruction, il doit décider si il y a lieu ou non de renvoyer la personne
mise en examen devant les juridictions pénales de jugement. Si il estime que les charges
sont suffisantes il rend une ordonnance de renvoi mais si au contraire elles lui paraissent
insuffisante il rendra une ordonnance de non lieu.

Traditionnellement le juge d’instruction agissait sauf que différents scandales ont montré qu’il été
dangereux de mettre dans les mains d’une seule personne des mesures aussi graves que des mesures
privatives de liberté.

b) Le juge des libertés et de la détention

C’est un magistrat du siège du TGI et qui en est soit le Président soit le vice-Président,
il est la pour prendre les décisions les plus importantes de la phase d’instruction telles que le
placement provisoire en détention des personnes misent en examen et la remise en liberté des
individus mis auparavant en détention provisoire, ce juge des libertés a été créé par la loi du 15
juin 2000 et statut toujours à juge unique.

2) Les juridictions d’instruction du second degré

Chambre pénale qui connaît des appels interjetés contre les ordonnances du juge
d’instruction et du juge des libertés, on appelle cette chambre la chambre de l’instruction.

Une fois l’instruction terminée la personne poursuivit peut être renvoyée dans une
juridiction de jugement.

B) LES JURIDICTIONS DE JUGEMENT

Elles doivent juger si la personne est coupable ou innocente.

1) Les juridictions de jugement du 1er degré

a) Le tribunal de police

C’est une émanation du tribunal d’instance donc logiquement, c’est une juridiction à
juge unique dont le siège et le ressort territorial sont les mêmes que le tribunal d’instance.
Il est compétent pour juger des infractions

b) Le tribunal correctionnel
Une émanation du TGI, en principe, il juge les délits et il juge en principe de façon
collégiale donc à trois juges mais parfois il peut juger à juge unique pour des infractions
routières par ex.

c) La cour d’assises

Elle est compétente pour juger des crimes c'est-à-dire des infractions les plus graves.
On a une cour d’assise par département, c’est une juridiction de 1er degré mais c’est une
émanation de la cour d’appel.
Elle est originale car :
la cour d’assise n’est pas uniquement composée de magistrats spécialisées, c’est une
juridiction échevinal, elle comprend 3 magistrats de carrière, le Président et 2 assesseurs,
ces magistrats professionnels forment la cour, d’autre part elle est composée de 6 jurés
populaires tirés au sort sur les listes électorales, c’est ce qu’on appelle le jury.
Elle ne siège pas de manière permanente, en réalité elle se réunit par session ayant lieux
généralement 15 jours par trimestre, ces décisions doivent être rendues à la majorité qualifiée de
6 voix dès lors que la décision est défavorable à l’accusé.

2) Les juridictions de jugement du 2nd degré

La chambre des appels correctionnels

C’est une chambre spécialisée de la cour d’appel qui connaît des appels formés contre les
jugements des tribunaux de police et les tribunaux correctionnels.

La cour d’assise d’appel

L’appel n’a pas été possible pendant très longtemps devant cette cour, depuis la loi du 15
juin 2000, les arrêts rendus par les cours d’assises peuvent faire l’objet d’un appel, c’est
comme un appel classique l’affaire est rejugée en fait et en droit mais il y a une originalité, l’affaire
n’est pas rejugée par une juridiction hiérarchiquement supérieure mais par une autre cour
d’assise, c’est ce qu’on appelle un appel circulaire. Cette cour d’assise d’appel a deux
particularités :
Sa composition : on a toujours 3 magistrats professionnels mais 9 jurés au lieu de 6
Ici il faut 8/12 voix pour déclarer un individu coupable

C) LES JURIDICTIONS D’APPLICATION DES PEINES

Le JAP (juge d’application des peines) et le TAP ( tribunal d'application des peines)
leurs décisions si elles font l’objet d’un appel en 2nd instance ça ira devant la chambre
d’application des peines (une des chambres de la CA)

II) LES JURIDICTIONS SPÉCIALISÉES

Il existe certaines juridictions pénales spécialisées qui connaissent des contentieux


spécifiques ou encore elles connaissent de certaines personnes spécifiques que l’on soupçonne
d’avoir commis une infraction.
A) LES JURIDICTIONS POUR MINEURS

En France les mineurs peuvent être déclarés responsables pénalement dès lors qu’ils
sont capables de discernement. Il serait évidemment déraisonnable de traité les infractions
commises par les mineurs de la même façon que celles commises par les majeurs.

La spécificité du droit pénal des mineurs est un principe consacré par le conseil
Constitutionnel (29 août 2002) et ça va se retrouver au niveau juridictionnel.
Des juridictions spécialisées ont été créé pour juger les mineurs
Le juge pour enfant
La cour d’assise pour mineur
Le tribunal des enfants

Le juge des enfants est un magistrat du TGI désigné en fonction de ses compétences et de
l’intérêt qu’il porte à l’enfance, il statut généralement seul et il est compétent pour les délits et
les crimes commis par les mineurs de moins de 16 ans, il ne peut pas infliger seul des peines, il
peut seulement prononcer des mesures éducatives.

Le tribunal pour enfant est composé de 3 juges, le juge des enfants qui préside le tribunal
et 2 assesseurs qui sont des juges non professionnels connus pour leurs compétences et l’intérêts
qu’ils portent à l’enfant, il peut connaître des délits et des crimes commis par les mineurs sauf si
les mineurs sont âgés de +16 ans, ils peut prononcer des mesures éducatives et des peines
privatives de libertés.

La cour d’assises pour mineur elle est compétente pour les crimes commis par des
mineurs âgés de 16 à 18 ans au moment des faits.

B) LES JURIDICTIONS POLITIQUES

Elles sont au nombre de 2

La haute cour qui est là pour engager de la responsabilité pénal du Président de la


République en exercice

La cour de justice de la république qui elle est compétente pour juger les membres du
Gouvernement pénalement responsables des crimes accomplis dans l’exercice de leurs
fonctions.

C) LES JURIDICTIONS MILITAIRES

Non étudiées

Section 2 : la cour de cassation

C’est la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire, elle permet l’égalité des citoyens
devant l’application de la loi parce que elle permet une interprétation uniforme de la règle de droit.
Il n’y qu’une cour de cassation, elle se situe à Paris.

I) LE RÔLE DE LA COUR DE CASSATION

Elle doit veiller au respect de la règle de droit par les juridictions inférieures, c’est son
rôle juridictionnel.
Elle a une fonction consultative, il est possible de lui poser des questions théoriques
Elle a un rôle de filtre en matière de questions prioritaires de constitutionnalité (QPC)

A) LE ROLE JURIDICTIONNEL DE LA COUR DE CASSATION

La partie qui a perdu son procès en appel ou encore celle qui a perdu devant une juridiction
de premier degré statuant en dernier ressort, a la possibilité de déféré la décision qui lui est
défavorable devant la cour de Cassation, cet acte par lequel la décision rendue en dernier ressort est
attaquée devant la cour de Cassation c’est ce que l’on appel un pourvoi en cassation. Le rôle
principal est de statuer sur les pourvois en Cassation formés contre les arrêts et les jugements
rendus en dernier ressort par les juridictions de l’ordre judiciaire.

1) Un rôle juridictionnel limité

La cour de Cassation n’est pas un 3iem degré de juridiction,


elle juge que le droit pas le fait,
elle vérifie que la décision attaquée par le pourvoi a été rendue en conformité avec la règle
de droit ;
Elle n’examine pas à nouveau les faits.
Elle juge les décisions et pas les affaires en tant que telles, c’est pourquoi on parle de
juridiction de cassation car elle ne substitue pas son propre jugement à celui des juges du
fond elle doit simplement opté entre 2 solutions :
Elle estime que la juridiction inférieure a correctement appliqué le droit, elle rejette le
pourvoi on dit qu’elle rend un arrêt de rejet.
Elle estime que la juridiction inférieure n’a pas correctement appliqué le droit et dans ce
cas la elle casse la décision de la juridiction inférieure, elle peut casser partiellement on
parle d’un arrêt de cassation,

L’arrêt de Cassation va entraîner un renvoi de l’affaire devant une autre juridiction


d’une autre nature que celle qui a rendu la 1er décision

2) Un rôle juridictionnel conditionné

Le pourvoi en cassation a pour but de faire contrôle en droit une décision rendue
préalablement et qui lui a été défavorable. Il peut contester l’application de la règle de droit. ce qui
explique la possibilité de former un pourvoi en Cassation n’est ouverte que dans certains cas. Il va
falloir que l’auteur du pourvoi soulève un cas d’ouverture de à cassation :
la violation de la loi : c’est le plus courant, elle peut se manifester de plusieurs façons :
Montrer que les juges du fond on fait une fausse ou mauvaise application de la loi.
Le défaut de base légale, c’est l’hypothèse dans laquelle le pourvoi reproche au juge du fond de
ne pas avoir assez motivé leur décisions en fait pour savoir si oui ou non la loi a été mal
appliquée.
Défaut ou la contradiction de motif, c’est une erreur très grave des juges du fond, soit leur
décision n’est pas du tout motivée soit elle est motivée de façon contradictoire.
Le rôle de la cour de Cassation se limite à contrôler la conformité des décisions de justice à la loi
et se rôle est conditionné de cas d’ouverture de cassation

2) l’importance juridictionnel de la cour de cassation

En principe les décisions données par la cour de Cassation ne s’imposent pas au juge du
fond, juridiquement la cour de cassation ne statut que sur la décisions attaquée et donc la solution
qu’elle donne n’a qu’une portée relative, cela signifie que les juges du fond ne sont pas obligés de
s’aligner sur les solutions préconisées par la cour de cassation mais dans la majorité des cas, la cour
de cassation parvient à imposer et à uniformiser sa jurisprudence.

La cour de cassation fait preuve d’une certaine constance de l’interprétation des lois elle
répète une même solution dans plusieurs arrêts successifs. Les arrêts que la cour de cassation
estime les plus importants sont publiés dans un recueil « le bulletin des arrêts de la cour de
cassation »

Elle a le pouvoir d’invalider les décisions rendues par les juridictions inférieures ce qui
est un pouvoir indirect sur les juges du fond et souvent c’est spontanément que les juges du
fond se soumettent à l’interprétation dictée par la cour de cassation car ils ont peur que leurs
décisions soient cassées. Ils peuvent toujours solliciter la cour de cassation pour qu’elle donne son
avis sur l’application d’un texte.

B) LE RÔLE CONSULTATIF DE LA COUR DE CASSATION

La procédure spéciale est mise en place pour permettre aux juges du fond de connaître
avant même qu'un pourvoi soit formé l’interprétation préconisée par la cour de cassation à
propos d'un texte nouveau, c'est ce qu'on appelle la saisine pour avis. Par ce mécanisme les juges du
fond, si ils sont confrontés à une question de droit nouvelle ont la possibilité de saisir la cour de
cassation avant de rendre leur décision, ici ce sont les juges qui saisissent la cour de cassation, après
cela, la Cour de cassation rend un avis ( avis : la juridiction qui a sollicité l'avis n'est pas liée par
cette réponse), les juges peuvent décider de rendre une décision contraire à l'avis de la Cour de
Cassation mais c'est peu probable car par la suite leur décision peut être cassée. Ces avis sont
publiés au bulletin, cela explique que la procédure pour avis permet d'uniformiser
l’interprétation des règles de droit.

C) RÔLE DE FILTRAGE DES QUESTIONS PRIORITAIRES DE


CONSTITUTIONNALITÉ (QPC)

Cette procédure a été introduite dans la Constitutionpar la réforme constitutionnelle du 23


juillet 2008.

Une seule juridiction est autorisée à contrôler la constitutionnalité des lois, cette juridiction
c'est le conseil constitutionnel, traditionnellement le contrôle de constitutionnalité des lois est un
contrôle a priori, cela veut dire que ce contrôle a lieu avant la promulgation de la loi.

L'intérêt de la QPC est qu'elle a permis d'instaurer une contrôle de constitutionnalité a


posteriori, l'idée est de permettre de contester la conformité à la Constitution, de dispositions
législatives qui sont parfois appliquées depuis très longtemps.

C'est toujours le conseil constitutionnel qui sera saisi de la question car il est le seul à
pouvoir juger de la constitutionnalité des lois mais la QPC sera soulevée au cours d'un procès
particulier par une des parties au procès et à condition que l'issu du litige dépende de la loi
dont la constitutionnalité est contestée.

La procédure de la QPC est particulière, elle peut être soulevée à n'importe quel moment du
procès devant n'importe quelle juridiction.

Pour éviter que de trop nombreuses QPC soient déposées de façon abusive ou dilatoire (dans le seul
but de gagner du temps) il existe des filtres relatifs à l'objet de la saisine.

Les filtres :
– l'auteur de la saisine doit poser une question précise relative à la constitutionnalité de la loi,
cela veut dire qu'il doit dire au regard de quel texte ou de quel principe constitutionnel la
question est posée
– la question doit être nouvelle, cela signifie que la question ne doit pas avoir été déjà
tranché par le conseil constitutionnel, si la loi a déjà été jugée conforme à la
Constitutionalors on ne peut plus juger sa conformité à la Cnstitution. Il y a une exception à
cette exigence du caractère nouveau, c'est en cas de changement de circonstance, ce
dernier peut être un changement de circonstance de droit ou de fait, on dira qu'il y a un
changement de circonstance de droit lorsque par exemple le conseil constitutionnel a changé
sa position sur l’interprétation d'un texte constitutionnel ou si par exemple le conseil
Constitutionnel consacre un nouveau PFRLR. Un changement de circonstance de fait peut
venir des modifications de pratique quant à l'application d'un texte.
– la question doit être sérieuse afin d'éviter que le conseil constitutionnel soit surchargé, ce
filtre la est assez efficace et il est utilisé par la Cour de Cassation.

Ces conditions sont appréciées par la juridiction devant laquelle la QPC est posée. Si
cette juridiction estime que les conditions sont remplies elle sursoit à statuer, c'est-à-dire que la
juridiction met en attente le litige et elle transmet la question à la Cour de Cassation ou au conseil
d'État (pour l'ordre administratif) notre juridiction suprême vérifie à son tour les conditions qu'on a
invoqué et si elle considère que ces conditions sont remplies, alors elle transmet la QPC au conseil
Constitutionnel.

Il y a énormément de QPC, c'est une procédure qui fonctionne très bien.

II) L'ORGANISATION DE LA COUR DE CASSATION

A) LES MEMBRES DE LA COUR DE CASSATION

Exactement comme les juridictions du fond, la Cour de cassation comprend à la fois des
magistrats du siège et du parquet, parmi les magistrats du siège, on compte un premier
Président, un Président de chambre des conseillers et des conseillers référendaires. Le 1er
Président est le plus haut magistrat de France actuellement Bernard Louvel.
Il préside le conseil, réparti les différents conseillers entre les différentes chambres et préside
certaines formation de la Cour de Cassation et veille au bon fonctionnement de la Cour de
Cassation.
Les prés de chambres dirigent les débats dans leur chambre et répartissent les dossiers
entre les conseillers.
Les conseillers sont affectés à une chambre et participent aux délibérés et aux jugements.
Les conseillers référendaires ont pour rôle d'assister les conseillers.

Les magistrats du parquet représente le ministère public


On y trouve un procureur général, des avocats généraux assistés d'avocats généraux
référendaires

B) LES FORMATIONS DE LA COUR DE CASSATION

La Cour de Cassation est divisée en chambres, en principe les arrêts de la cour de cassation
sont rendus par une de ces chambres qui siègent de manière permanente sauf qu'en cas de difficultés
ou de circonstances particulières il arrive que ce soit une formation spéciale de la Cour de Cassation
qui intervienne on parle alors de formation exceptionnelle.

1) les formations permanentes

La Cour de cassation est composée de 6 chambres, 5 chambres civiles et 1 chambre


criminelle

les 5 chambres civile :


– la 1er chambre civile
– la 2iem chambre civile
– la 3iem chambre civile
ces trois la sont compétentes en matière civile au sens strict ex : droit des contrats,
responsabilité,etc.
– la chambre commerciale
– la chambre sociale qui est compétente en matière de droit du travail et de droit de la
sécurité sociale

Chacune des chambres est composée d'un nombre important de conseillers mais ils
n'interviennent pas tous. Pour qu'un arrêt soit valablement rendu en principe il fallait 5 conseillers
minimum, mais il a été permis de statuer en formation restreinte à 3 juges or devant les chambres
civiles désormais c'est cette formation restreinte qui connaît les pourvois en cassation. Cette
formation restreinte filtre les pourvois en cassation formés devant la chambre dont elle dépend.
Si l'affaire semble un peu plus complexe elle sera renvoyée par la formation restreinte à
l'audience ordinaire de 5 juges. Ici la solution est inversée, le principe est que la formation à 5
juges statue mais il est possible d'opérer une renvoi devant la formation restreinte à 3 juges.

Il existe des formations élargies

2) les formations exceptionnelles

il en existe 2

a) la formation en chambre mixte

En chambre mixte parce que il n'y a pas DE chambre mixte.


Une chambre mixte sera saisie lorsque la question soulevée par le pourvoi concerne plusieurs
chambres de la cour de cassation cette éventualité se présente dans 2 hypothèses.

– le problème juridique à résoudre est un problème général susceptible de se poser


devant les autres chambres, et donc afin d'éviter les oppositions de jurisprudence et bien
on fera appel à une formation mixte
– il est tout à fait envisageable que le pourvoi pose des questions dans différentes matières,
une question peut se poser en droit commerciale et en droit civil. Dans ces cas la les
questions sont interdépendantes, on préfère faire appel à une chambre mixte pour régler le
litige. Une chambre mixte est présidée par le 1er Président de la cour de cassation ou par
le plus ancien des Président de chambre. En outre, elle comprend des magistrats d'au
moins 3 chambres de la cour de cassation parmi lesquelles le Président de ces chambres.

b) l'assemblée plénière

Il s'agit de la formation la plus importante de la cour de cassation, c'est la plus solennelle,


elle se réunit lorsqu'il il faut fixer une jurisprudence sur une question qui divise ou risque de
diviser les juridictions.
Les arrêts de l'assemblée plénière ont pour but de fixer la jurisprudence dans un
certains sens et permettent à la cour de cassation de donner une autorité et une portée toute
particulière à ces décisions. L'assemblée plénière est présidée par le 1er Président de la cour de
cassation, en outre on y retrouve les 6 Présidents de chambre ainsi que les 6 doyens de chambre et 1
conseiller de chacune des 6 chambres, y participe également le procureur général. La saisine de
l'assemblée plénière peut être facultative ou obligatoire elle est
– facultative lorsque il s'agit d'un 1er pourvoi en cassation mais que l'affaire pose une
question de principe et que des divergences existent entre les juges du fond ou entre les
juges du fond et la cour de cassation. Le but est d'éviter que ces divergences ne perdurent
et éviter que les partis ne soient tentés de former un second pourvoi en cassation
– obligatoire lorsqu'un second pourvoi en cassation est formé par une même partie pour
les mêmes raisons que le 1er pourvoi et dans ce cas la la solution rendue par
l'assemblée plénière devra impérativement être suivie par les juges du fond.

CHAPITRE 2 : LES JURIDICTIONS DE L'ORDRE ADMINISTRATIF

Ce sont celles qui tranchent les litiges relatifs à l'administration. Ces litiges peuvent être
de nature différentes mais le plus connu est celui pour excès de pouvoir. C'est une procédure que
vise pour un administrer de faire annuler un acte de l'administration comme un décret ou un arrêter.
Ces litiges échappent aux juridictions de l'ordre judiciaire et relève de l'ordre administratif, cet ordre
est organisé autour de sa juridiction suprême, le conseil d'État, pendant longtemps ce dernier a été
la seule juridiction compétente pour juger les litiges relatifs à l'administration c'est pourquoi
il est encore la clé de voûte du système. Depuis la fin de la 2GM le nombre des juridictions
administratives a augmenté car il a fallu décharger le conseil d'État du grand nombre d'affaires qui
lui était administré, on a alors crée des tribunaux administratifs et des cours administratifs d'appel.

L'action d'administration c'est peu à peu complexifiée et spécialisées si bien qu'il a fallu créer
des juridictions administratives spécialisées telle que la cour des comptes ou des juridictions
disciplinaires spécialisées selon les différents emplois administratifs.

SECTION 1 : LE CONSEIL D'ÉTAT

Il a été créé le 22 frimaire de l'an 8 par BONAPARTE et au départ la mission de cet organe
n'était pas juridictionnel, il ne devait pas trancher de litige, de ce fait, il conseillait, au départ il
devait participer à l’œuvre législative en conseillant le Gouvernement sur les projets de loi et
de règlements.

Il est devenu une juridiction un 2 temps :


– loi du 5 nivôse qui indiqua que le conseil d'État devait se prononcer sur les conflits
susceptibles de s'élever entre les administrations et les tribunaux et sur les affaires
contentieuses qui relevaient avant de la compétence des ministres, c'est ainsi qu'en 1806
fut créé une commission de contentieux, au début elle ne faisait qu'instruire les litiges mais
ces derniers étaient toujours tranchés par l’exécutif.
– au début de la III république le conseil d'État est devenu une véritable juridiction
souveraine et libérée du pouvoir Étatique et à cet égard là on a parlé de justice déléguée,
aujourd'hui le conseil d'État conserve cette double fonction car d'un côté il conseil le
Gouvernement car il émet des avis lors de la préparation des lois et des règlements c'est ce
qu'on appelle sa fonction administrative et d'un autre côté il tranche des litiges entre
administrations, c'est sa fonction juridictionnelle. Cette dualité a posé des difficultés, la
cour européenne des droits de l'homme a estimé qu'elle ( la dualité) était contraire au droit a
un procès équitable car certains magistrats ont parfois étaient emmenés à connaître une
même affaire en 2 qualités, ils ont conseillé le Gouvernement sur l'élaboration d'un texte
puis ils appliquent ce texte à un jugement particulier. C'est pourquoi en 2008 un décret a
consacré la séparation entre ces fonctions juridictionnelles et consultatives.

I) L'ORGANISATION DU CONSEIL D'ÉTAT

A) LES MEMBRES DU CONSEIL D'ÉTAT

Le personnel du conseil d'État est organisé hiérarchiquement au bas de l'échelle on trouve


les auditeurs de 1er et 2ieme classe, en général ils sortent de l'ENA, ensuite viennent ce qu'on
appelle les maîtres des requêtes et puis en haut de la hiérarchie, on trouve les conseillers d'État, à
la tête du conseil se trouve le vice Président du conseil d'État, aujourd'hui se vice Président
s'appelle Bruno LASSERRE. Historiquement c'est le chef du Gouvernement et donc le 1er
ministre qui dirige le conseil d'État sauf que cette présidence est une présidence de pure
forme. La présidence du 1er ministre est symbolique. Il convient de noter que le conseil d'État
compte 7 Présidents de sections qui Président les 7 sections du conseil d'État.

B) LES FORMATIONS DU CONSEIL D'ÉTAT

Il a un rôle juridictionnel et consultatif ces deux fonctions correspondent à 2 types de


formations administratives et contentieuses

1) les formations administratives

Le conseil d'État comporte 6 sections administratives qui ont chacune une spécialisation
qui leur est propre. Ces 6 sections vont être sollicitées par les ministres afin de rendre des avis en
principe ces derniers sont rendus par la section dont relève le ministre intéressé. Il existe des
hypothèses dans lesquelles des formations spéciales ont été prévues.

– l'affaire concerne plusieurs sections, dans ce cas la l'avis est donné par des sections
réunies ou par une commission commune regroupant les conseillers des sections
intéressées
– si il apparaît que l'avis revêt une importance particulière, l'affaire est portée devant une
formation plus solennelle, ce sera le cas lorsqu'il s'agit de rendre des avis sur des projets
de lois ou d'ordonnances, dans ce cas la, l'affaire est renvoyée selon sa nature et son
importance soit devant l'assemblée générale ordinaire ou devant l'assemblée générale
plénière.

2) les formations contentieuses

Il y a qu'une seule section du contentieux, une seule section à condition de statuer sur les
recours contentieux, elle rend de véritables arrêts, on appelle cette section la section du contentieux,
elle compte un Président et 3 Présidents adjoints, tous les auditeurs, tous les maîtres des
requêtes et un grand nombre de conseiller d'État. La section du contentieux est divisée en 10
sous-sections spécialisées qui sont composées de 3 conseillers d'États et finalement quand il n'y a
pas de difficultés particulières ce sont ces sous-sections qui rendent la décisions du moins l'une
d'entre elles. Lorsque ça paraît nécessaire, l'affaire peut être portée devant 2 ou 3 sous-sections
réunies.
Et la section du contentieux dans son ensemble ne se réuni que lorsque l'affaire pose des
difficultés particulières ou lorsque elle a des implications politiques. Pour les affaires d'une
importance exceptionnelle exemple le contentieux des élections des députés européens.

II) LES ATTRIBUTIONS DU CONSEIL D'ÉTAT

A) LA FONCTION CONSULTATIVE DU CONSEIL D'ÉTAT

Sa principale tâche est de conseiller le Gouvernement en rendant des avis, cette


consultation du conseil d'État par le Gouvernement peut être facultative ou obligatoire

1) la consultation obligatoire du conseil d'État

Prévue par l'article 39 de la Constitution« le conseil d'État est obligatoirement saisi de tous
les projets de loi avant leur dépôt au Parlement »
art 38 « le conseil d'État doit être saisi pour les projets d'ordonnances avant qu'ils soient adoptés
par le conseil des ministres ».
Par ses avis le conseil d'État soumet ses observations et il peut aussi proposer certaines
modifications du texte. Mais comme ce n'est qu'un avis le Gouvernement n'est pas tenu de
suivre les conclusions du conseil d'État. Toutefois s'agissant des lois le conseil constitutionnel
estime que le Gouvernement ne peut pas présenter devant le Parlement un autre texte que
celui soumis à l'avis du conseil d'État. Dans le même ordre d'idée le Gouvernement ne peut
édicter que le texte modifié par le conseil d'État ou celui qui lui a été soumis à l'origine. Quand
la consultation du conseil d'État est obligatoire alors ce dernier fait partie à part entière du processus
d'élaboration des textes.

2) la consultation facultative du conseil d'État

il y a 3 hypothèses dans lesquelles le conseil d’État peut être saisi pour donner son avis

– les membres du Gouvernement peuvent soumettre à l'avis du conseil d'État un autre


texte que celui pour lesquels l'avis du conseil est obligatoire
– depuis une réforme constitutionnelle de 2008, le Président de l'assemblée nationale ou
encore le Président du Sénat peuvent solliciter l'avis du conseil d'État pour les
propositions de loi émanant du Parlement ( pléonasme)
– en dehors de tout projet de texte le Gouvernement peut soumettre au conseil d'État
une question posant un problème juridique particulier.

B) LES FONCTIONS JURIDICTIONNELLES DU CONSEIL D'ÉTAT

L'une des particularité du conseil d'État est qu'il est susceptible d'intervenir à tous les
degrés de la hiérarchie juridictionnelle, a contrario de la cour de cassation il n'est pas forcément
que juge du droit,dans certaines hypothèses le conseil d'État peut aussi être juge du fait, cela
s'explique par des raisons historique car avant il jugeait le fait et le droit.
Son rôle premier est d'être juge du droit

1) La compétence du conseil d'État en 1er instance

Lorsqu'il est saisi au 1er degré on dit qu'il jouit d'une compétence directe, cette
hypothèse est exceptionnelle, pour autant il y en a un certain nombre.

La compétence du conseil d'État au 1er degré concerne les litiges qui mettent en cause les
actes les plus importants de l'administration autrement dit, ceux qui ont une portée nationale. Par
exemple il va connaître des recours formés contre les arrêtés ministériel, les ordonnances.

Il va être compétent pour statuer contre les recours formés contre les mesures
individuelles concernant les fonctionnaires nommés par décret du Président de la république
ex, les magistrats, les préfets, les généraux. Il connaît des litiges intervenant en matière d'élections
européennes.
Quand le conseil d'État va statuer ainsi, plus aucun recours n'est possible, ces arrêts sont rendus
en 1er et dernier ressort et aucune cassation ne pourra intervenir.

2) la compétence du conseil d'État en appel

Cette compétence s'explique par la création des tribunaux administratifs créés en 53, le
conseil d'État est devenu leur juridiction de second degré. Le conseil d'État a conservé un
certain nombre d'attribution au second degré, à ce stade il est devenu une juridiction d'exception
au second degré.

Il connaît une appel des litiges jugés au 1er degré par les juridictions administratives
autres que les tribunaux administratifs si ces juridictions n'ont pas leur propre hiérarchie au
second degré.
Les juridictions judiciaires ont la possibilité de renvoyer un contentieux devant les
juridictions administratives et si ce renvoi intervient l'appel sera renvoyé devant le conseil
d'État.

Les litiges relatives aux élections cantonales et municipales seront renvoyées au conseil
d'État.
Le conseil d'État peut être juge d'appel même quand les cour administratives d'appel sont
normalement compétentes parce que une cour administrative d'appel qui est saisie d'une
question de droit nouvelle présentant une difficulté sérieuse et fréquente peut transmettre le
dossier au conseil d'État. L'idée est d'identifiée une solution commune sans avoir à attendre la
cassation.

Lorsqu'il est saisi en juge d'appel, aucun recours n'est possible.


3) la compétence du conseil d'État en cassation

Le rôle du conseil d'État est quasiment le même que celui de la cour de cassation, comme
cette dernière il ne peut pas revenir sur les faits tels qu'ils ont été établis par les juges du 1er ou 2nd
degré, il juge en droit et non en fait.

Quelques particularités :
– il connaît des pourvois formés à l'encontre des cours administratives d'appel, il statut
aussi sur les recours en cassation formés en dernier ressort par les juridictions
administratives spécialisées.
– les conditions d'admission du pourvoi sont beaucoup plus souples devant le conseil
d’État que devant la cour de cassation car le conseil d'État est ouvert de plein droit si
bien que tous les pourvois sont recevables du moment qu'ils sont fondés sur des
moyens sérieux. Il faut que le pourvoi contienne un moyen de droit.
– L'issu de la procédure devant le conseil d'État est différente de celle devant la cour de
cassation car quand le conseil d'État prononce une cassation il ne renvoi pas forcément
devant une autre juridiction pour que l'affaire soit rejugée. Il ne renvoi pas forcément
parce que: un certains nombre de juridiction sont uniques (cour des comptes pas ex), le
renvoi ne s'impose pas nécessairement car le conseil d'État à l'habitude d'être lui même
juge du fond et cela explique qu'il peut très bien choisir de régler le litige sur le fond.

SECTION 2 : LES JURIDICTIONS SUBORDONNEES AU CONSEIL D'ETAT

On distingue celles qui ont une compétence générale et celles qui ont une compétence
spéciale.

I) les juridictions de droit commun

Elles peuvent connaître de toutes les contestations qui concernent l'administration à


l'exception de celles pour lesquelles la loi désigne expressément une autre juridiction.

A) LES TRIBUNAUX ADMINISTRATIFS

Les tribunaux administratifs historiquement sont issus des conseils de préfecture crées après
la révolution, ces conseils de préfectures étaient grosso modo la même chose que le conseil d'État
pour le Gouvernement. Devant l’encombrement du conseil d'État une réforme a été prise, cela a
abouti à une loi du 11 juillet 1953, cette loi remplace les préfectures par les tribunaux
administratifs

1) l'organisation des tribunaux administratifs

Ils sont composés de magistrats que l'on appelle des conseillers par analogie avec ceux du
conseil d'État, généralement ils sont issus de l'ENA. Chaque tribunal administratif est présidé par
un Président qui gère le tribunal et qui a des fonctions juridictionnelles propres par exemple c'est lui
qui est juge des référés administratifs. Les jugements du TA sont rendus par une des chambres qui
composent le TA et chaque chambre est composée d'un Président et de 2 conseillers, il existe
aussi une formation élargie que l'on appelle la formation plénière qui est prévue pour statuer dans
des situations exceptionnelles.
2) les attributions des tribunaux administratifs

Sont au 1er degré les juges du droit commun du contentieux administratifs, dès lors ils
sont compétents si aucun texte n’attribue le litige à une autre juridiction, par exemple ils sont
compétents en matière fiscal ou de travaux publics.

Particularité des TA : comme le CE ils ont aussi une fonction administrative cette fonction
consiste à conseiller les préfets dans leurs actions lorsqu'ils le demandent, cette fonction
demeure assez anecdotique.

B) LES COUR ADMINISTRATIVES D'APPEL

pendant longtemps les appels contre le jugement des TA étaient formés devant le conseil
administratif.

1987 : création des cours administratives d'appel

1) l'organisation des cours administratives d'appel

Les Cours administratives d'appel sont composées de conseillers, généralement ces


conseillers sont d'anciens membres des TA qui ont évolué dans la hiérarchie. Chaque cour est
présidée par un Président, ce dernier rempli les mêmes fonctions que le Président du TA mais au
second degré.

Les cours d'appel sont divisées en chambre et les arrêts sont rendus en principe par l'une des
chambres mais exceptionnellement la cour peut statuer en formation plénière.

aujourd'hui on compte 8 cours administratives d'appel en France.

2) les attributions des cours administratives d'appel

Les cours administratives d'appel sont compétentes pour juger les appels formés contre les
jugements des tribunaux administratifs qui sont de leur ressort, les seuls jugements qui
échappent à leur jugement en appel sont ceux attribués au conseil d'État. En général les
jugements des TA sont susceptibles d'appel dans un délais de 2 mois après leur notification sauf que
certains litiges considérés comme mineurs sont rendus en 1er et dernier ressort par les TA, dans ce
cas la ces litiges ne peuvent faire l'objet que d'un pourvoi en cassation.

II) LES JURIDICTIONS D'EXCEPTIONS

Elles sont très nombreuses et elles se multiplient de plus en plus,on peut compter toutes les
commissions de recours : des réfugiés, des objecteurs de conscience, de la taxe d'apprentissage,etc.

Mais il y a aussi les juridictions disciplinaires.

Exemple de cour spécialisée : cour des comptes


CHAPITRE 3 : LES JURIDICTIONS EXTERIEURES AUX ORDRES JUDICIAIRE ET
ADMINISTRATIF

SECTION 1 : LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL

Il a été crée en 1958, c'est une institution ayant pour but d'assurer la suprématie de la
Constitutiondans la hiérarchie des normes, au départ son rôle était essentiellement politique et peu a
peu il est devenu une véritable juridiction garantissant les droits et les libertés des citoyens.

I) LE RÔLE DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL

il a trois fonctions

A) IL CONTRÔLE LA RÉGULARITÉ DES ÉLECTIONS

Il contrôle la régularité du déroulement de l'élection du Président de la république, il


fixe la liste des candidats admis à participer à l'élection, il veille à la régularité des opérations
électorales, il tranche les contestations relatives aux résultats et c'est lui qui officiellement
proclame le résultat des votes.

Il est aussi compétent pour les élections des Parlementaires et il statuera si il existe des
contestations sur les élections.

B) LA PROTECTION DU POUVOIR RÉGLEMENTAIRE

la Constitution de 1958 définie les domaines respectifs de la loi et du règlement.

L'art 34 défini les matières qui relèvent de la loi


l'art 37 précise les matières qui relèvent de l'autorité Parlementaire

Il faut préserver le domaine de compétence du Gouvernement en évitant


l'affaiblissement du régime par l’omniprésence du Parlement, pour ce faire il existe une
procédure spécifique pour permettre au Gouvernement de faire respecter ces dispositions, cette
procédure est le fait que le Gouvernement peut saisir le conseil constitutionnel lorsqu'il estime
qu'un texte qui est formellement législatif comporte en réalité des dispositions relevants du
pouvoir réglementaire. Si le conseil constitutionnel donne raison au Gouvernement le texte
n'est pas annulé mais il est requalifié en règlement, il descend donc dans la hiérarchie des
normes, par conséquent le Gouvernement pourra le modifier.

C) LE CONTROLE DE CONSTITUTIONNALITÉ DES LOIS

A l'origine le contrôle du conseil constitutionnel en la matière était très limité, il ne pouvait


avoir lieu qu'avant la promulgation de la loi ( contrôle a priori) désormais il peut aussi avoir lieu
s'agissant d'une loi déjà entrée en vigueur, déjà appliquée grâce à la QPC (contrôle a posteriori)

1) le contrôle a priori
On l'appelle comme tel car c'est un contrôle qui intervient avant que la loi entre en vigueur,
plus précisément il intervient après que le Parlement ait définitivement adopté le texte et avant que
le Président de la république ne le promulgue. Ce contrôle on le retrouve aux articles 61 et 62 de la
constitution.

On distingue lois organiques de lois ordinaires, s'agissant de loi organiques le contrôle de


constitutionnalité est automatique, les lois organiques mettent en œuvre les principes exprimées par
la Constitution.

Il n'est pas automatique pour les lois ordinaires, pour ces dernières le contrôle est facultatif, ce qui
veut dire que la conformité de la loi à la Constitution ne sera vérifié a priori que si le conseil
constitutionnel est saisi. S'agissant du moment de la saisine, elle doit avoir lieu avant le moment
de la promulgation (15 jours suivant l 'adoption définitif du texte par le Parlement, mais le
Président de la république n'est pas soumis à un délai minimal de promulgation, en pratique il laisse
un peu de temps pour permettre la saisine du conseil constitutionnel).

On peut se demander qui sont les auteurs de la saisine : jusqu'en 74 on avait que des
personnalités qui pouvaient saisir le conseil (Présidents de la république du Sénat de l'assemblée
nationale et le 1er ministre)

Depuis 74 la saisine a été élargie, maintenant 60 députés ou 60 sénateurs peuvent saisir le


conseil conseil constitutionnel.

L'objet de la saisine en tant que telle ; les auteurs de cette dernière conteste la
constitutionnalité de la loi, ils peuvent contester la totalité de la loi ou une partie des
dispositions (le + fréquent), ils peuvent saisir en accusant l'inconstitutionnalité de la loi à un article
précis ou sinon ils peuvent ne pas préciser, c'est ce qu'on appelle une saisine blanche.

Une fois saisi le conseil constitutionnel va se prononcer sur la conformité de la loi ou non.
le conseil constitutionnel est tenu de se prononcer que sur les griefs évoqués.

Si la loi est jugée conforme à la Constitution, elle sera promulguée par le Président de
la république et entrera en vigueur

Si la loi est jugée contraire à la Constitution, elle ne pourra pas être promulguée et
donc elle n'entrera pas en vigueur.

Parfois le conseil constitutionnel peut utiliser les techniques de réserve, il admet que la
loi est conforme à la Constitution si et seulement si elle est interpréter de telle façon.

Pendant longtemps ce contrôle a priori a été le seul contrôle de constitutionnalité des lois.
Cela signifié que lorsqu'une loi était entrée en vigueur on ne pouvait pas la jugée
inconstitutionnelle, on justifiait cela par le fait qu'un contrôle a posteriori entraînerait une
insécurité juridique.

2) le contrôle a posteriori

LA QPC, contrôle instaurer par la reforme constitutionnel du 23 juillet 2008 et entrée en


vigueur le ? Mars 2010.

a) la saisine du conseil constitutionnel

On peut d'abord étudier le moment de la saisine, la QPC concerne des lois déjà entrées en
vigueur dans l'ordre juridique, la saisine du conseil constitutionnel a lieu au cours d'une instance
particulière, la QPC ne peut être soulevée qu'au cours d'un procès particulier à la condition que
l'issu du litige dépende au moins en parti de la loi dont la constitutionnalité est contestée.

La saisine est ouverte à tous des lors qu'ils sont partie au procès.

La QPC peut être saisie à n'importe quel moment du procès, devant n'importe quelle
juridiction mais pour éviter que de trop nombreuses QPC soient soulevées, il existe des filtres la
question doit être précise, nouvelle et avoir un caractère sérieux. Dans un 1er temps le respect de
ces conditions est appréciée par la juridiction devant laquelle la QPC est posée et si elle estime le
respect des conditions, la juridiction transmet la QPC à la Cour de Cassation ou au conseil d'État
qui vérifieront à leur tour la validité des critères qui, par la suite enverront si critères valides la
question devant le conseil constitutionnel.

b) les conséquences de la QPC

Soit la loi est jugée conforme à la Constitution et alors elle demeure en vigueur et ne pourra
plus faire l'objet d'une QPC sauf changement de circonstance, soit la loi est jugée contraire à la
Constitution et elle est abrogée, il se trouve que dans un soucis de bonne administration de la
justice et pour garantir la sécurité juridique, le conseil constitutionnel peut décider du moment où
l'abrogation prendra effet, la loi peut être abrogée dès la publications de la décision (effet
immédiat) mais l'abrogation peut aussi être reportée pour éviter des vides juridiques. Dans tous
les cas une fois que le conseil constitutionnel c'est prononcé, le litige reprend son cours et donc la
juridiction jugeant le litige devra juger l'affaire en considérant l'inconstitutionnalité de la loi.

II) L'ORGANISATION DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL

A) LA COMPOSITION

Il est composé de 9 membres (mandat de 9 ans non renouvelable) 3 nommés par le Président
du Sénat 3 par celui de l'assemblée et 3 par le Président de la république. Ces membres nommés
sont renouvelé par tiers tout les 3 ans. Il n'y a aucune condition de compétence particulière, à ces 9
membres nommés s'ajoutent des membres de droit à vie que sont les anciens Présidents de la
république, ils ne sont pas obligé d'y siéger.

B) LE STATUT DE SES MEMBRES

Le mandat est non renouvelable et il est irrévocable, ensuite, les fonctions de membre du
conseil constitutionnel sont incompatibles avec celles de membre du Gouvernement ou avec un
mandat électoral, enfin pendant la durée de leur mandat, les membres du conseil constitutionnel ne
peuvent être nommés à un emploi public pour recevoir une promotion si ils sont
fonctionnaires. La légitimité du Conseil Constitutionnel est souvent contestée et les controverses
n'ont fait que s'accentuer avec la prise du pouvoir du conseil constitutionnel.
La composition du conseil constitutionnel est politique et aucune compétence est nécessaire
pour être nommé.

Aujourd'hui il est envisageable qu'un membre du conseil constitutionnel juge de la


constitutionnalité d'une loi voté en 93 par exemple alors qu'à l'époque il était Parlementaire,
ici il est évident que sa partialité est relative, plus encore le fait que les anciens Présidents de la
république soient membres du conseil constitutionnel c'est étrange car exemple : de Sarkozy et de
betancourt et de la QPC que ce dernier a soulevé.

SECTION 2 : LE TRIBUNAL DES CONFLITS

C'est une juridiction chargée de trancher les conflits d'attribution, c'est à dire les
conflits de compétence entre les différents ordres de juridictions. Dans certains cas, la question
de savoir si le litige relève du droit privé ou du droit administratif n'est pas simple à résoudre, il
arrive souvent que les justiciables hésitent sur le juge à saisir, parfois la question est même si
délicate que les juges eux mêmes ont du mal à déterminer si le litige relève de leur compétence ou
si il relève de la compétence de l'autre ordre de juridiction, cette situation donne lieu a ce qu'on
appelle un conflit de compétence entre le juge judiciaire et le juge administratif. Plus
précisément on distingue 2 types de conflits :

– les conflits positifs de compétences, dans ce cas la on a deux juridictions, une appartenant a
l'ordre judiciaire et l'autre a l'administratif
– les conflits négatifs de compétences, a contrario aucun des deux ordres de juridictions ne
retient sa compétence.

Afin de régler ces conflits de compétence une juridiction spécial e été créé, le tribunal des
conflits qui n'appartient ni à l'ordre judiciaire ni à l'ordre administratif.

Ce tribunal a été créé en 1848 il a fonctionné jusqu'en 1852 ou on le supprime puis il rétablit
en 1872 et récemment il a été réformé par la loi du 16 février 2015 et entré en vigueur en avril 2015,
jusqu'en 2015, c'était le garde des seaux qui en était le Président.

Ce tribunal est marqué par une logique paritaire, il comprend 4 conseillers d'État et un
suppléant qui sont élus par l'assemblée générale du conseil d'État et 4 magistrats de la cour de
cassation et un suppléant élus par les magistrats du siège, ces membres sont réélus tous les 3
ans et rééligibles 2 fois, ils choisissent parmi eux un Président élu pour 3 ans et qui sera issu
alternativement du conseil constitutionnel et de la cour de cassation.
Toute juridiction quelle qu’elle soit saisie d'un litige peut renvoyer au tribunal des
conflits le soin de désigner l'ordre de juridiction compétent, de plus il existe une procédure de
question préjudicielle entre les juridictions des 2 ordres et ces 2 idées visent à prévenir les conflits.

TITRE 2 : LES JURIDICTIONS EUROPÉENNES ET INTERNATIONALES

CHAPITRE 1 : LES JURIDICTIONS EUROPÉENNES

Il faudra distinguer ici l'union européenne et le conseil de l’Europe, chacun de ces groupes de pays
ont des juridictions et c'est ainsi qu'on va distinguer en 1er lieu la juridiction du conseil de l’Europe
et celle de l'union européenne
SECTION 1 : LA JURIDICTION DU CONSEIL DE l'Europe : LA COUR EUROPÉENNE
DES DROITS DE L'HOMME

le conseil de l’Europe comporte 47 ou 48 États membres parmi lesquels la Russie et la


Turquie.

Le conseil de l’Europe a signé une convention le 4 novembre 1950 visant à conserver une
certaine liberté et droits fondamentaux, c'est la convention européenne de sauvegarde des droits
de l'homme et des libertés fondamentales, le but de cette convention était d'organiser une
protection efficace des droit de l'homme (ratifié en 74 en France), cet objectif a été largement
atteint, en effet la convention européenne des droits de l'homme est directement applicable
dans les États membres du conseil de l'Europe . Une juridiction internationale a été créé en 1959
pour sanctionner les atteintes aux droits de l’homme consacrées par la convention, la CEDH est un
vrai appareil normatif.

I) L'ORGANISATION DE LA COUR EUROPÉENNE DES DROITS DE L'HOMME

La cour européenne est composée d'autant de juge qu'il y a d'États membres, ces juges
sont désignés pour 9 ans non renouvelable, elle siège à Strasbourg dans des formations plus ou
moins élargis, d'abord un juge unique a pour mission de filtrer les requêtes individuelles, il peut
la déclarer irrecevable sinon il renverra l'affaire au comité ou à la chambre.

Il existe des comités de 3 juges qui encore filtrent les requêtes individuelles et éliminent
celles qui apparaissent comme clairement irrecevables

Il existe des chambres de 7 juges, elles statuent sur la recevabilité des recours
interétatiques et des requêtes individuelles qui exigent un examen plus approfondi, si elles
admettent la recevabilité de ces recours elles statuent sur le fond du dossier.

La grande chambre : formation comprenant 17 juges, elles statut dans 2 hypothèses ;


– lorsqu'une question de principe est en jeu et que les parties consentent à ce renvoi
devant la grande chambre
– elle intervient à la manière d'un juge d'appel lorsque l'un des parties souhaite que
l'arrêt rendu par la chambre à 7 juges soit révisés

II) LES ATTRIBUTIONS DE LA CEDH

La cour a pour rôle de connaître des atteintes ou des violations aux droits et libertés
consacrés par la convention européenne pour autant elle ne traite pas de toutes ces violations là,
le défendeur à l'action doit nécessairement être un État, autrement dit la cour européenne ne sera
compétente que lorsque un État signataire de la convention n'aura pas respecter les droits et les
libertés qui y sont reconnus. Ex : État poursuivi par la cour européenne car ses forces de police ont
violenté la population. Ce recours exercé contre l'État peut être l’œuvre d'un autre État ou d'une
personne privée qui s'estime victime d'une violation de la convention européenne, dans le 1er
cas on parle d'un recours Étatique et dans le second cas on parle d'une requête individuelle. Le
plus souvent il s'agit de requête individuelle, pour être saisie la cour vérifie qu'il y a eu épuisement
des voies de recours internes, c'est une condition de recevabilité de la requête. La personne qui
se plaint de l'application de la convention doit d'abord avoir porté son affaire devant les juridictions
du pays concerné jusqu'à la plus haute instance compétente car l'État est mis en mesure de réparer
lui même l'atteinte.
Les conditions de recevabilité devant la cour européenne des droits de l'homme sont très
stricts si bien que 95% des enquêtes sont jugées irrecevables, une fois la recevabilité admise, la cour
européenne peut rendre son jugement et si elle estime qu'il y a eu violation par un État des droits
consacrés par la convention elle rend un arrêt de violation.
Les effets de ces arrêts sont les suivants :
– obligation pour les État concernés de les appliquer
– il faut en outre que l'État veille à éviter toute nouvelle condamnation sur ce fondement
– parfois ça va conduire à mettre la législation en conformité avec la législation
européenne.

SECTION 2 : LES JURIDICTIONS DE l'union européenne

cour de justice de l'union européenne (CJUE) et le tribunal de l'union européenne

l'union européenne s'est dotée d'institutions, le Parlement européen et le conseil de l'union


européenne
le pouvoir judiciaire est détenu par des juridictions prévues par les traités fondateurs de l'union
européenne, ces juridictions sont la CJUE et le tribunal de l'union européenne

§1 : LA COUR DE JUSTICE DE L'UNION EUROPÉENNE (CJUE )

Elle a été crée par le traité CECA, cette cour de justice siège au Luxembourg, elle vise à
assurer le respect des traités de l'union européenne et elle donne l’interprétation de ses textes,
cette cour de justice de l'union on l'appelait autrefois la cour de justice de la communauté
européenne.

Il y' a un juge par État membre, ils sont choisis parmi les personnalités indépendantes
ayant les capacités dans leur pays d'exercer les plus hautes fonctions juridictionnelles. Ils sont
nommés pour 6 ans renouvelable.

La CJUE doit assurer le respect du droit de l'union dans l'application et l’interprétation des
traités, elle doit en outre répondre aux questions préjudicielles qui lui sont posées. Le renvoi
préjudiciel permet à des juridictions de saisir d'autres juridictions qu'elle est la seule à pouvoir
traiter ex : la cour de cassation peut saisir la CJUE sur l’interprétation d'une directive européenne.

La CJUE n'est pas saisie par des particuliers

§2 : LE TRIBUNAL DE L'UNION EUROPÉENNE

Créé en 1988, longtemps appelée tribunal de première instance de l'union européenne.

CHAPITRE 2 : LES JURIDICTIONS INTERNATIONALES

A vocation internationale indépendante de la souveraineté des États, le but est de


sanctionner des actes particulièrement graves et inacceptables pour l'humanité.
Les TPI :
la cour pénale internationale

I ) LA COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE DE LA HAYE

Cette cour est l'héritière de la cour permanente de justice internationale crée par SND en
1922, c'est après la 2gm qu'elle est devenue la cour internationale de justice régie par la charte de
l'ONU, elle a pour objet de trancher les différends juridiques entre les États, par exemple elle va
intervenir en cas de contestation sur la délimitation des frontières ou un litige relative aux eaux
territoriales.

Cette cour internationale de justice est saisie par les États ou par L’ONU et donc pas
par un particulier.

Il existe aussi des juridictions répressives internationales

II) LES JURIDICTIONS RÉPRESSIVES INTERNATIONALES

les Tribunaux Pénaux Internationaux et la Cour Pénale Internationale

L'idée de créer des juridictions répressives internationales est née après la 2gm et plus
précisément après les procès de Nuremberg.

A) LES TPI

Les TPI sont des juridictions qui ont une compétence temporaire, elles sont instituées
pour juger des affaires relatives à un conflit en particulier, ces juridictions sont issues de
délibération du conseil de sécurité de l'ONU.

Leur objet : ils visent à sanctionner les violations graves du droit humanitaire international,
violations commises sur ses territoires.
Cette compétence concerne les personnes physiques (et non les États) qui auraient planifiées,
incitées à commettre, ordonnées, commis, aidées un crime prédéfinie, par exemple le génocide,
le crime contre l'humanité et le crime de guerre, elle prononce des peines d'emprisonnement.

Cette juridiction est en concurrence avec les juridictions nationales, sa compétence est
partagée avec les juridictions nationales.

Ces TPI n'ont pas un siège fixe exemple celui de l’ex-Yougoslavie siégeait à LA HAYE,
celui pour le Rwanda en Tanzanie.

Ces TPI sont des initiatives ponctuelles

B) LA COUR PÉNALE INTERNATIONALE

Cette cour est une juridiction permanente et elle siège à La Haye, elle a été inaugurée
officiellement en 2003, elle est compétente pour les crimes les plus graves ayant une portée
internationale par exemple les génocides, les crimes contre l'humanité, les crimes de guerre et
les agressions.
Elle est compétente à l'égard des personnes physiques et non des États, cette compétence est
subsidiaire par rapport aux juridictions nationales cela veut dire que la CPI sera compétente
que si un État ne se saisi pas du litige.

PARTIE 2 : LE PERSONNEL JUDICIAIRE


S'entend de l'ensemble des acteurs qui participent au fonctionnement concret d'une
juridiction, ce sont les personnes qui coopèrent au service public de la justice ce qui permet de
les distinguer des personnes qui bénéficient du service public de la justice (parties au procès).

TITRE 1 : LES MAGISTRATS

§1 : LES MAGISTRATS DE L'ORDRE JUDICIAIRE

Les magistrats de l'ordre judiciaire ce sont des personnages judiciaires qui relèvent de
l'ordonnance du 22 décembre 1958, cette ordonnance s'appelle « l'ordonnance portant loi
organique relative au statut de la magistrature », les magistrats de l'ordre judiciaire représentent un
corps très particulier de fonctionnaire et la notion de magistrat est une notion très stricte qui se
distingue de celle proche de juge.

Juge et magistrats sont différents, juge c'est une fonction et magistrat c'est un statut, on peut être
l'un sans être l'autre.
On peut être juge sans pour avoir la qualité de magistrat par exemple ceux du tribunal de
commerce, le conseiller prud’homale.
Dans l'autre sens, il est possible d'être magistrat sans être juge, le procureur par exemple.

Les magistrats du siège ont pour fonction de rendre la justice, ils tranchent les litiges,
en revanche les magistrats du parquet (la magistrature debout) ont pour fonction de
représenter les intérêts de la société devant les juridictions judiciaires.

Les magistrats du siège sont assis


les magistrats du parquet sont plus bas et debout.

Ces magistrats du parquet sont des agents d’État, ils sont agents du pouvoir exécutif, ils
ne prennent aucune décision mais ils demandent aux magistrats du siège de prendre telle ou
telle décision au nom de l'intérêt général, exemple type : les réquisitions.

L'avocat général est un magistrat du parquet.

La notion de magistrat est unique car c'est un statut mais aussi multiple car il y a plusieurs statuts.

A) LES RÈGLES COMMUNES A L'ENSEMBLE DES MAGISTRATS

1) le recrutement des magistrats

le recrutement est soumis à des conditions générales, il faut avoir la nationalité française,
disposer de ses droits civiles, être de bonne moralité (casier vierge), le recrutement des magistrats
s'opère grâce à un concours que l'on peut passer après un bac +4, si on a ce concours → ENM, on
devient élève magistrat (auditeur de justice).

2) la carrière des magistrats

En France la carrière des magistrats est placée sous le conseil supérieur de la magistrature
(CSM), ce dernier est compétent pour tous les magistrats, qu'ils soient du siège ou du parquet, à
l'égard des magistrats du siège, la formation compétente du CSM est présidée par le 1er
Président de la Cour de Cassation, cette CC comprend 5 magistrats du siège et 1 du parquet.
La formation compétente du CSM est présidée par le procureur général prés la cour de
cassation et elle comprend 5 magistrats du parquet et un du siège. Elle comprend des
membres constants qui sont 1 conseiller d’État un avocat et 6 membres qualifiés.

Les attributions du CSM : en matière de nomination des magistrats et de discipline des magistrats,
mais la encore il y a des différences en fonction du statut du magistrat, pour les magistrat du siège,
le CSM fait des propositions pour les nominations des magistrats du siège à la cour de
Cassation, pour les nominations de 1er Président de cour d'appel et pour la nomination des
Présidents de TGI.
Les autres magistrats du siège sont nommés sur son avis conforme, en matière disciplinaire, le CSM
est le conseil de discipline des magistrats du siège appelait a statuer pour toute faute professionnelle
d'un magistrat.

Pour les magistrats du parquet, elle ne propose pas, elle ne fait que donner son avis sur les
nominations qui concernent les magistrats du parquet, du point de vue disciplinaire, elle donne
son avis sur les sanctions disciplinaires qui concernent les magistrats du parquet.

C'est le Gouvernement qui donne les sanctions aux magistrats du parquet.

B) LES RÈGLES PARTICULIÈRES RELATIVES AUX MAGISTRATS DU SIÈGE ET AUX


MAGISTRATS DU PARQUET

1) les magistrats du siège

Ce sont des juges, ils sont chargés de rendre les décisions de justice, ils doivent être
indépendants, pour assurer cette indépendance il y a deux grandes garanties :
– l’inamovibilité, assurée par l'ordonnance de 58, elle signifie que aucun magistrat du siège
ne peut recevoir une nouvelle affectation sans son consentement même si cette nouvelle
affectation constitue un avancement, le but étant d'éviter les pressions sur les magistrat
– une garantie relative à leur avancement, l'idée est qu'il ne faut pas que le pouvoir exécutif
puisse favoriser tel ou tel magistrat par le biais de promotion au sein du corps des magistrats
et donc l'avancement d'un grade a un autre résulte d'un tableau d'avancement mis en place
par une commission d'avancement essentiellement composée de magistrat élus. Ce tableau
doit être impérativement suivi, le Gouvernement n'a pas son mot a dire.

1) les magistrats du parquet

On les appelle aussi la magistrature debout et le ministère public.


a) leurs attributions

Ce ne sont pas des juges mais des magistrats chargés de requérir l'application de la loi
au nom de l’intérêt général, ils sont totalement autonomes des magistrats du siège, aucun
magistrats du parquet ne peut donner un ordre à un magistrats du siège et inversement.
Les magistrats du parquet interviennent devant les juridictions de l'ordre judiciaires de façon
obligatoire ou facultative.
De façon obligatoire devant les juridictions pénales car quand un crime ou délit est commis, un
atteinte est portée à la victime, mais avant ça l'atteinte est portée à la société parce que le droit
pénal touche à l'intérêt général, les magistrats du parquet vont décider de poursuivre l'auteur
présumé de l'infraction ( ou non), une fois devant le juge pénal, le magistrat du parquet va
réclamer l'application de la loi pénale à l'égard de la personne poursuivie.
Devant les juridictions civiles, l'intervention des magistrats du parquet est plus rare,
cela se comprend parce que les litiges civiles opposent les particuliers entre eux ce qui
n’intéresse pas l'intérêt général, pour autant il existe des hypothèses dans lesquelles les litiges
privés peuvent intéresser l'intérêt général, exemple : la nullité d'un mariage

b) le statut des magistrats

Parce que ils représentent les intérêts de l’État devant les juridictions de l'ordre
judiciaire, ils peuvent être analysés comme des agents du pouvoir exécutif. En cette qualité, il
forme un corps hiérarchisé, en bas nous trouvons les magistrats du parquet prés les juridictions
de première instance ( substituts du procureur, procureur adjoint, procureur de la république) un
peu plus haut on trouve les magistrats du parquet prés les Cour d'Appel (avocat généraux,
procureur général) et encore plus haut on trouve le procureur général prés la cour de Cassation,
en réalité au sommet de la pyramide se trouve le ministre de la justice. Cette hiérarchie est
importante et se manifeste par un pouvoir d'ordre et d'instruction que peut donner chaque membre
du ministère public à un membre qui lui est inférieur. Le procureur général prés la cour d'appel de
bordeaux peut très bien ordonner au procureur de la République de Périgueux de poursuivre telle
personne pour telle infraction.
Chacun est tenu à une obéissance absolue envers les membres supérieurs de son propre
corps, toute désobéissance peut entraîner une sanction.

Les types de sanction : les magistrats du parquet sont amovibles (même à titre non
disciplinaire) et révocables.
« si la plume est serve, la parole est libre » = si un magistrat du parquet doit respecter les
instructions de son supérieur dans le cadre des réquisitions écrites qu'il produit devant la
juridiction, il peut oralement développer un point de vue contraire à ces instructions et donc à
son propre écrit.

§2 : LES MAGISTRATS DE L'ORDRE ADMINISTRATIF

Historiquement la justice administrative c'est l'administration qui se juge, c'est pourquoi, en


raison de cette spécificité les magistrats de l'ordre administratif ne sont pas soumis aux mêmes
règles que les magistrats de l'ordre judiciaire, ils ne partagent pas le statut de l'ordonnance de 58,
pourtant devant l'exigence d'indépendance des juges et l'impartialité de la justice, on note une
évolution vers une convergence des statuts des deux ordres et donc depuis 2012, le code de la
justice administrative prévoit que les membres des tribunaux administratifs et des Cours
administratives d'appel sont des magistrats, ils relèvent du statut général des fonctionnaires, on a
évolué constamment vers plus d'indépendance à leur égard, ils se répartissent en 4 corps, les
membres du conseil d’État, les membres des tribunaux administratifs et des cour d'appel,
troisième corps, les membres de la cour des comptes et 4iem corps, les membres des chambres
régionales de compte.
On peut distinguer les juges du siège et les rapporteurs publics

A) LES JUGES DU SIÈGE

1) le recrutement

En général, ils sortent de l'ENA, mais en réalité c'est de - en – vrai surtout pour les
juridictions inférieures pour lesquelles on multiplie les recrutements complémentaires, il en existe 2
types :
– le recrutement en tour extérieur
– un recrutement direct (concours externe et interne)

2) le statut

Il existe un renforcement de leur indépendance, les membres des tribunaux administratifs et


des cour administratives d'appel, ils sont inamovibles, de plus la gestion de ce corps est assurée par
le Conseil d’État et leur carrière, leur discipline dépendent de propositions faites par le conseil
supérieur des tribunaux administratifs et des cours administratives d'appel, ce conseil est un
organisme indépendant présidé par le vice Président du conseil d’État et composé de membres du
conseil d’État.

Pour les membres du conseil d’État, leur indépendance est moins bien assurée, leur
inamovibilité n'est pas prévue par des textes mais :
– le conseil constitutionnel considère que l'indépendance des juridictions administratives
et donc un PFRLR (22 juillet 1980)
– une décision de la cour européenne des droits de l'homme a considéré que le conseil
d'État bénéficié d'une inamovibilité coutumière, décision SACILOR-LORMINES
contre FRANCE datant du 9 novembre 2006.
– on imagine mal comment politiquement une mesure Gouvernementale pourrait porter
atteinte à l'indépendance des membres du Conseil d’État.

B) LE RAPPORTEUR PUBLIC

Ce rapporteur public c'est le code de la justice administrative qui justifie son rôle « un
membre de la juridiction chargé des fonctions de rapporteur public expose publiquement et en toute
indépendance son opinion sur les questions que présentent à juger les requêtes et sur les solutions
qu'elles appellent. » avant, le rapporteur public était appelé commissaire au Gouvernement mais de
graves difficultés se sont posées au regard de la jurisprudence de la CEDH, ces difficultés sont
de deux types :
– relative à leur rôle dans la procédure, ces commissaires au Gouvernement étaient
membres à la formation de jugement chargée de proposer la solution que leur
paraissait appeler le litige. Ils étaient présents au délibéré même si ils votaient pas, la
France c'est fait condamnée par la CEDH pour manquement à l'impartialité « Kress contre
France en 2001 » donc en 2005, le commissaire au Gouvernement assisté au délibéré mais
sans y prendre part en demeurant muet. Mais la CEDH condamne la France « Martinie
contre France » en 2006. un décret distingue devant TA et cour administratives d'appel « le
délibérer a lieu hors de la présence du commissaire du Gouvernement et devant le conseil
d'État le commissaire au Gouvernement ne participe pas sauf demande contraire d'une
partie.
– Relative à leur dénomination, on les appelait commissaire au Gouvernement et pouvait
laisser croire au plaideur qu'il était le représentant du Gouvernement et donc qu'il
représentait une pensée officielle, c'est pourquoi depuis 2009 il s'appelle le rapporteur
public, aujourd'hui la CEDH reconnaît l'impartialité de ce rapporteur public elle l'a fait dans
l’Arrêt MARC-ANTOINE contre FRANCE en juin 2013.

TITRE 2 : LES AUXILIAIRES DE JUSTICE

De façon large la notion d'auxiliaire de,justice renvoie a toute personne qui avec les
magistrats concoure au fonctionnement du service public de la justice, on pourrait penser aux
greffiers, aux huissiers de justice (se chargent de faire exécuter les décisions de justice).

Il y a une idée qui préside à l'avocat, c'est l'indépendance, il est indépendant du service
public de la justice, c'est une profession libérale. L'indépendance se manifeste à travers sont
statut et ses fonctions.

§1 : LE STATUT DE L'AVOCAT

A) L'ACCÈS À LA PROFESSION D'AVOCAT

1) les conditions personnelles

Une condition de nationalité, il faut être français ou ressortissant d'un État membre de
l'union européenne et si on est face à un étranger pas membre de l'union européenne on
applique la règle de réciprocité
une condition de moralité, il ne faut pas avoir été condamné pour des agissements contraires
aux bonnes mœurs, à la probité et à l'honneur.

2) les conditions de compétence

Pour pour pouvoir s'inscrire au barreau il faut être titulaire d'un bac + 4 en droit et du
CAPA, le CAPA s'obtient après une formation dispensée par un CRFPA.
Il faut réussir un examen d'entrée à l'école

B) L'ORGANISATION DE LA PROFESSION

Cette profession est libérale, il existe 3 instances qui chapeaute l'organisation de la


profession.

1) le barreau

Ils font nécessairement partie d'un barreau, il existe un barreau établit auprès de
chaque TGI, nul ne peut exercer la profession d'avocat si il n'est pas inscrit a un barreau.
Le barreau est doté de la personnalité morale.

NB : Ester (intenter) une action en justice


le barreau a des fonctions administratives, financières et réglementaires.

2) le conseil de l'ordre

Chaque barreau est administré par un conseil de l'ordre élu pour 3 ans, élu au scrutin
secret par les avocats inscrits au tableau de ce barreau, ce conseil de l 'ordre est composé de 6 a 20
membres selon le nombre d'avocat inscrit. Le conseil de l'ordre élabore le règlement intérieur
et intervient en matière disciplinaire, il veille à la protection des droits des avocats et la à
l'observation de leurs devoirs.

3) le bâtonniers

Il préside le conseil de l'ordre, et il est élu par tous les avocats de l'ordre au suffrage
direct, il est élu pour 2 ans, il représente le barreau dans les actes de la vie civile mais il a aussi
des pouvoirs propres, il assure la représentation de l'ordre en justice, il défend la profession, il
commet d'office les avocats pour que les droits de la défense soient assurés, et puis autre
exemple il est une instance arbitrale voir une vraie juridiction pour les différends entre
avocats lors de leur exercice professionnel.

§2 : LES FONCTIONS DE L'AVOCAT

Le plaideur a besoin d'un médiateur pour accéder au prétoire et ce médiateur c'est l'avocat,
sans avocat un justiciable ne pourrait pas correctement défendre ses droits devant la justice.
Parce que le justiciable a besoin d'un avocart pour accéder au droit, on peut en déduire que
le contenu de la fonction de l'avocat est de fournir au plaideur une assistance, une aide de
nature juridique.

A) LE CONTENU DE LA FONCTION D'AVOCAT

Il opère le lien entre le plaideur et le juge, il a même une double mission (code procédure
civile art 19) il a une mission de représentation du plaideur et une mission d'assistance du
plaideur.
La cour de cassation en 1946 a définie « assister c'est soutenir la défense du plaideur par la
parole et par l'écrit » l'assistance c'est le devoir de conseiller la partie et d'assurer sa défense.

B) LE DROIT À L'ASSISTANCE PAR UN AVOCAT

a) Le contenu juridique du droit à l'assistance d'un avocat

L'assistance est considérée comme un véritable droit subjectif, c'est un pouvoir dont
toute partie à un procès est titulaire, toute personne engagée dans un procès a le droit d'être assistée
par un avocat, cela veut dire que le plaideur a une liberté totale pour choisir son avocat. Dans la
mesure ou c'est un droit une partie n'est jamais contrainte d'être assistée à un procès.
Une fois que l'avocat est choisi, le juge et l’État ont des obligations positives et négatives,
d'abord l’État doit s'assurer que tout individu partie à un procès puisse bénéficier d'une telle
assistance, le bâtonnier désigne d'office un avocat si personne ne veut protéger la partie au
procès.
L'avocat bénéficir d'une liberté totale dans la défense de son client, le juge ne doit pas
entraver la défense il ne peut pas refuser la parole à l'avocat

b) la valeur juridique du droit à l'assistance d'un avocat

Le droit d'assistance d'un avocat est inscrit à l'article 19 du code de procédure civile qui a
une valeur réglementaire, on retrouve aussi ce droit dans le code de procédure pénal qui lui a une
valeur législative.
Le conseil constitutionnel consacre une valeur constitutionnelle au droit de la défense et
parmi les droits de la défense il y a le droit à l'assistance d'un avocat.

Dans la CEDH on trouve aussi le droit à l'assistance d'un avocat à l'article 6 paragraphe 3,
cet article est relatif à la matière pénale on pourrait se demander si il est relatif à la matière civile
c'est pourquoi on dit se tourner vers l'art 6 paragraphe1 qui énonce le droit à un procès équitable.

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