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ORGANISATION JUDICIAIRE

AVANT-PROPOS

L‘histoire de la mise en place des institutions judiciaires de la Côte d’Ivoire est marquée par
trois (3) grandes étapes.
La première est la période d’avant les indépendances.
Elle est caractérisée par l’existence de quatre (4) grands aires culturelles (Mandé, Akan, Gour
et Krou) avec pour chaque communauté un système judiciaire propre. Cette période dite de
la colonisation a été influencée par l’évolution judiciaire dans la métropole, en occurrence la
fin d’une part, de l’ancien régime (juridiction seigneuriale et canonique, juridictions
spécialisées, parlements provinciaux et autres conseils des parties) et sa réforme d’autre part
à partir de 1789 ; date de la révolution. Il s’en suivra la mise sur place de nouvelles
institutions ; motivée déjà par l’adoption de quelques principes fondamentaux comme le
principe de la séparation des pouvoirs, de l’égalité devant la justice et du double degré de
juridiction. Ces dernières seront d’avantage rénovées et stabilisées en 1810 par une loi sur
l’organisation de l’ordre judiciaire et de l’administration de la justice qualifiée de véritable
charte en France.
L’on pouvait y voir une organisation basée sur l’existence d’un tribunal civil par
arrondissement avec au second degré une cour d’appel et la cour de cassation au sommet.
En 1958 la terminologie tribunal civil changera au profit de tribunal de grande instance et les
cours administratifs verront le jour.
Parallèlement à cette évolution dans la métropole, une justice coloniale sera organisée
autour des décrets du 06 août 1901 et du 15 avril 1902 sous l’autorité d’un chef de service
ayant pouvoir de procureur général, résidant à Conakry. En réalité, pendant la période
coloniale cohabitaient deux systèmes judiciaires : le système judiciaire de droit local ou
coutumier s’appuyant sur les divers droits coutumiers, s’appliquant aux citoyens africains et
le système français s’appliquant aux européens résidant dans la colonie. Nous avons donc en
concurrence les tribunaux coutumiers de droits local ou tribunaux indigènes et des tribunaux
de droit français ou tribunaux de droit commun.
Les premiers sont constitués entre autre de tribunaux de village, de canton, de subdivision,
de tribunal de cercle, alors que les seconds de trois sortes e juridictions : pénales, civiles et
commerciales et du tribunal du travail. Cette première étape prendra fin avec l’accession à
l’indépendance de la Côte d’Ivoire.
La deuxième(2e) étape est celle des indépendances.
Après l’accession à la souveraineté, le tout jeune Etat va procéder à une refonte de l’appareil
judiciaire hérité de l’époque coloniale. Le but est de mettre en place une organisation
judiciaire moderne et adaptée à ses besoins. Elle a, à cet effet, choisi le système d’unité de
juridiction à travers la loi n°61-155 du 18 mai 1961 portant organisation judiciaire. un seul
ordre a été créé en tenant compte de considérations pragmatiques.
Ainsi, selon la volonté du politique ivoirien, la justice ivoirienne sera maintenue à l’échelle
« d’autorité judiciaire » par rapport au gouvernement et à l’assemblée national ; symboles de
réels pouvoir, notamment l’exécutif et le législatif. La conséquence immédiate d’une telle
posture est que la justice ne pouvait être suffisamment outillée face aux pouvoirs précités
pour assurer et assumer la totalité des responsabilités que lui reconnaissait pourtant le
législateur. Cette période s’étend de l’indépendance à l’an 2000.
Elle prendra fin effectivement et précisément le 23 juillet 2000 ; date de l’intervention de la
nouvelle constitution et de départ de la troisième étape.

La troisième(3e) étape est qualifiée de période de l’indépendance de la justice.


En effet, la nouvelle constitution du 23 juillet 2000 affirme enfin en ses article 101 et 102
l’indépendance de la justice, élève ladite institution au rang d’un pouvoir et renforce
l’autonomie du juge en ne le soumettant qu’à la seule autorité de la loi ainsi qu’elle l’exprime
éloquemment en son article 103 « les magistrat ne sont soumis, dans l’exercice de leur
fonction qu’à l’autorité de la loi ».Ce pouvoir reconnu à la justice s’exerce à travers des lois
organiques qui portent organisation judiciaire en côte d’ivoire et auxquels renvoie la
constitution en son article 102 en ses termes : « des lois organique fixent la composition,
l’organisation et le fonctionnement des juridictions » .
INTRODUCTION

La Côte d’Ivoire, après son accession à l’indépendance s’est dotée d’un système judiciaire
propre constitué de plusieurs types de juridictions chargées de rendre la justice, au nom du
peuple sur tout l’étendue du territoire. Cette organisation judiciaire est basée sur trois
familles de textes.
-La constitution.
La première constitution du 03 novembre 1960 prévoyait déjà le principe de la séparation
des pouvoirs, même s’il n’était question que d’une autorité judiciaire. La constitution 1er août
2000 va quant à elle consacrer cette séparation en parlant maintenant de pouvoir judiciaire
en son titre 8
-Les lois
*La loi portant statut de la magistrature et son décret d’application n°78-697 du 24
septembre 1978.
Elle constitue l’une des bases fondamentales de l’organisation judiciaire. En effet, l’article 01
de ce statut énonce que le corps judiciaire comprend les magistrats de la cours suprême
(disloquée aujourd’hui en trois institutions autonomes), les magistrats des sièges et parquets
des cours d’appel et des tribunaux de première instance et section détachées ainsi que ceux
en service dans les administrations centrales du ministère de la justice.
*La loi portant statut particulier du greffier intervenue plus tard (loi n°2015-492 du 07juillet
2015) participe aussi de l’organisation du système judiciaire ivoirien.
-Les lois et décrets portant organisation judiciaire
Il s’agit ici d’un grand nombre de texte qui sont des modifications successives de la loi
n°61-155 du 18 mars 1961. La dernière en date est celle n° 99-435 du 06 juillet 1999.
De fait l’organisation judiciaire s’intéresse à la manière dont sont disposées structurellement,
fonctionnellement, géographiquement et même du point de vue du personnel lesdites
juridictions pour répondre aux besoins de la société ivoirienne et à la protection des citoyens
et de leurs biens.
Selon l’actuelle loi portant organisation judiciaire en Côte d’Ivoire (99-435 du 06 juillet 1999),
les juridictions se divisent en deux grands groupes :
1-le groupe des juridictions de droit commun ;
2-le groupe des juridictions d’exception.
Mais avant l’analyse de ces deux grands groupes de juridictions, il convient d’étudier les
principes qui gouvernent l’organisation judiciaire ivoirien et d’achever par la connaissance
des acteurs de la justice.
TITRE I
PRINCIPES DE L’ORGANISATION JUDICIAIRE
SECTION I : LES TROIS PRINCIPES DE BASE

PARAGRAPHE 1 : LE PRINCIPE DU DOUBLE DEGRE DE JURIDICTION OU DE LA


HIERARCHISATION DES JURIDICTIONS

Les juridictions sont classées par ordre d’importance, le justiciable non satisfait d’une
décision en première instance peut saisir une juridiction de niveau supérieur en l’occurrence
la Cour d’Appel.

PARAGRAPHE 2 : LE PRINCIPE DE LA TERRITORIALITE

Ce principe signifie que les juridictions ivoiriennes ne sont compétentes que sur le
territoire ivoirien d’une part (compétence nationale) et que d’autre part ces juridictions sont
reparties sur l’ensemble du territoire et que chacune d’elles n’est compétente que sur une
portion du territoire appelé ressort territorial (compétence locale).

PARAGRAPHE 3 : LE PRINCIPE DE COLLEGIALITE

Il exige la réunion d’un collège de juges pour rendre une décision de justice.

SECTION II : LES AUTRES PRINCIPES

PARAGRAPHE 1 : LE PRINCIPE DE LA SEPARATION DES FONCTIONS JUDICIAIRES

Ce principe suggère que les Magistrats chargés des fonctions de poursuites (parquet)
soient différents de ceux chargés des fonctions de juger (juge) ainsi que de ceux en charge
des fonctions d’instruction (juge d’instruction).

PARAGRAPHE 2: LE PRINCIPE DE LA GRATUITE

Selon ce principe, en dehors des frais légaux de procédure, les Magistrats ne doivent
pas recevoir de frais des justiciables pour rendre la justice.

PARAGRAPHE 3: LE PRINCIPE DE L’INDIVISIBILITE DU PARQUET


Il suggère que les membres du parquet peuvent se remplacer indifféremment au
cours d’un même procès

PARAGRAPHE 4 : LE PRINCIPE DE L’UNITE DE JURIDICTION

Il exprime que les juridictions ivoiriennes sont compétentes pour trancher tous les
litiges quel que soit leur nature (civil, commercial, fiscal etc.)
TITRE II :

LES JURIDICTIONS DE DROIT COMMUN

Les juridictions de droit commun sont les juridictions qui ont vocation de principe à connaître
de tous les litiges, à tout juger sauf disposition contraire d’un texte spécial qui exclut
expressivement de cette compétence telle ou telle affaire pour confier son traitement à une
autre juridiction qui de ce fait devient une juridiction d’exception. Les juridictions de droit
commun sont organisées en :
-juridiction de 1er degré
-juridictions de 2nd degré
-juridictions supérieures.
CHAPITRE I :
LES JURIDICTIONS DE PREMIR DEGRE

Elles comprennent les tribunaux de première instance et les sections détachées.


SECTION I : LES TRIBUNAUX DE PREMIERE INTANCE (TPI)
Comment sont-ils organisés et quelle est la répartition géographique actuelle desdits
tribunaux sur l’étendue du territoire ivoirien ?
PARAGRAPHE 1 : L’ORGANISATION DU TRIBUNAL DE PREMIERE INTANCE
Trois (03) éléments caractérisent l’organisation d’un tribunal de première instance : la
structure, le mode de fonctionnement et le rang protocolaire.
I-La structure des Tribunaux de Première Instance
Les tribunaux de première instance sont organisés en services principaux auxquels le
législateur a affecté des attributions et un personnel.
A-les services principaux d’un TPI
Un TPI compte quatre services principaux : un siège, un parquet, un greffe et le service de la
protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse (SPJEJ).
1-Le siège
Le siège d’un TPI est structuré en chambre qui reflètent les compétences du tribunal :
*Chambre civile/ chambre civile et commerciale pour les juridictions situées en dehors du
ressort territorial du tribunal de commerce d’Abidjan ;
*Chambre correctionnelle
*Chambre sociale
*Chambre administrative ;
Il est en outre composé de :
*Cabinets de juges d’instruction ;
*Cabinets de juges des enfants et des tutelles.
Le juge des enfants exerce à la fois ses fonctions et celles de juge des tutelles.
2-Le parquet
Le parquet près le TPI dit magistrature débout comprend :
*1 élément magistrat : le ministère public ; chargé des poursuites ;
*Des services administratifs chargés de la préparation des audiences correctionnelles et de la
tenue de toute la logistique du suivi de l’exécution des jugements.
3-Le greffe
La structure du greffe est bâtie autour de deux conceptions :
*Dans sa conception juridictionnelle, c’est-à-dire de l’assistance au juge, le greffe est
subdivisé en chambre dont le greffe civil, correctionnel, social,…..
*Dans sa conception administrative, le greffe comprend les services administratifs de son
siège, les services administratifs du siège du tribunal, des cabinets d’instruction et du juge
des enfants, du parquet.
4-Le service de la protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse (SPJEJ)
Les SPJEJ sont créés auprès des TPI en 2015. Ils sont constitués de trois unités d’intervention
spécialisées :
*L’unité de protection judiciaire d’urgence (UPJU)
*L’unité de protection judiciaire civile (UPJC)
*L’unité de protection judiciaire pénale en milieu ouvert (UPJMO)
L’organisation du TPI ne s’arrête pas qu’à la présentation de la structure des services
principaux. Elle s’étend aux attributions desdits services.

B-LES ATTRIBUTIONS DES SERVICES


Dans un tribunal chaque service a un rôle précis, il en va ainsi du siège, du parquet, du greffe
et du SPJEJ.
1-Le siège
Les attributions du siège s’appréhendent à deux niveaux : juridictionnel et administratif
*Au niveau juridictionnel, le siège juge et rend les décisions de justice (jugement) et des
ordonnances : on dit qu’il dit le droit.
Par ailleurs à travers ses cabinets d’instruction et de juge des enfants, le siège instruit les
affaires pour les éclairer davantage avant d’en saisir une juridiction de jugement.
*Au plan administratif, le siège administre le tribunal. Il convoque et préside les assemblées
générales du tribunal. A travers elle, il élabore le règlement intérieur du tribunal et veille à
son application. Il définit pour chaque année judiciaire le rôle des juges, le calendrier des
vacations, l’ordre de service des commissaires de justice. Il représente le tribunal aux
cérémonies officielles.
2-Le parquet
Le parquet veille aux intérêts généraux de la société. A ce titre, il est chargé des poursuites et
de l’exécution des décisions :
*Des poursuites : en matière pénale, il détient l’opportunité des poursuites, saisit le tribunal
des affaires à juger, le juge d’instruction et des enfants des affaires à instruire.
En matière civile comme en matière pénale, il prend des réquisitions écrites comme orales. Il
dirige la police judiciaire.
*De l’exécution des décisions. Au parquet, il revient le rôle de l’exécution des décisions de
justice.
3-Le greffe
Les attributions du greffe s’observent à trois niveaux :
*Au niveau juridictionnel : le greffe assiste le juge en phase d’enquête dans les cabinets
d’instruction et des juges des enfants et en phase de jugement au cours des audiences. En
outre, il authentifie les procédures d’enquête et de jugement ainsi que les actes qui en
résultent.
*Au niveau administratif, le greffe tient un rôle de chef du personnel du tribunal, concernant
le personnel non magistrat. Il assiste les secrétariats du parquet et du siège. Il assure la
conservation des minutes des jugements, pourvoit à leur enregistrement, en délivre des
reproductions. Il assure aussi la conservation et la gestion du casier judiciaire et des pièces à
conviction.
*Au niveau de la gestion financière. Le greffe est chargé de la gestion des consignations et
des cautionnements. Les consignations sont des sommes prévues que payent les personnes
qui saisissent le tribunal. Elles sont destinées à garantir les charges pécuniaires du procès que
ce soit en matière civile comme pénale. Le cautionnement est aussi une somme d’argent que
le juge ordonne à une personne poursuivie en matière pénale de payer en vue de garantir sa
représentation et sa créance éventuelle.
4-Le service de la protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse E
Le SPJEJ a en charge d’effectuer sur mandat judiciaire, les tâches en milieu ouvert qui lui sont
confiées par le procureur de la république, le juge des enfants, le tribunal pour enfant ou le
juge des tutelles, en matière de protection des mineurs au contact du système judiciaire. Il
s’agit de pourvoir à la prise en charge des mineurs en danger, victimes, témoins ou auteurs
d’infraction.
Mais quel est le personnel chargé de l’animation de chacun de ces services ?
C-LE PERSONNEL CHARGE DE L’ANIMATION DES SERVICES
Le personnel affecté dans chaque service est fonction des attributions de ceux-ci. Le
recrutement et la formation de ce personnel sont donc pensés au départ, surtout en ce qui
concerne les magistrats, les greffiers et les éducateurs surveillés.
1-Au siège
Au siège, l’on trouve essentiellement des magistrats appelés juges. Le siège comprend :
*1 Président du tribunal, chef du tribunal ;
*Des vices présidents ;
*Des juges d’instruction ;
*Des juges des enfants et des tutelles ;
Des juges.
2-Au parquet
Le parquet, tout comme le siège est aussi animé par des magistrats dont l’ensemble
constitue le ministère public. Le parquet comprend :
*Le procureur de la république
*Des procureurs de la république adjoint
*Des substituts du procureur de la république.
3-Le greffe
Le greffe est placé sous la direction d’un greffier en chef, chef de l’ensemble du personnel
non magistrat. Le greffier en chef est aidé dans ses fonctions par des greffiers en chef
adjoints, des greffiers chefs de section et des greffiers.
Le greffe connaît deux types de personnel ; le personnel greffier dans lequel sont choisis les
responsables du greffe et le personnel non greffier :
*Le personnel greffier est constitué d’administrateur des services judiciaires, d’attachés des
services judiciaires et de secrétaires des services judiciaires.
*Le personnel non greffier es composé d’agent de toutes les catégories de la fonction A B C
D. Ils sont en général spécialisés dans leurs domaines d’emploi.
4-Le service de la protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse
Les SPJEJ sont animés par des éducateurs de la protection judiciaire de l’enfance et de la
jeunesse (Inspecteurs, Conseillers et Maîtres d’éducation surveillée). Ce service est aussi
animé par des travailleurs sociaux.
A côté de l’organisation matérielle, le tribunal connaît aussi une organisation fonctionnelle.
II- Organisation fonctionnelle du TPI
Dans le cadre de leur fonctionnement, les TPI se réunissent en audience solennelle, en
assemblée générale ordinaire, en audience ordinaire et en chambre de conseil.
A-L’audience solennelle
Le tribunal se réunit en audience solennelle à l’occasion des audiences de rentrée et de
l’installation de nouveaux magistrats. Les audiences solennelles réunissent tous les
magistrats du siège et du parquet de la circonscription du tribunal. Elle est présidée par le
président du tribunal de première instance, à défaut par un de ses vices présidents ou encore
par le juge le plus ancien dans le grade.
B-L’assemblée générale
Elle réunit tous les membres du tribunal, ainsi que les juges des sections de tribunaux qui
dépendent du tribunal. Elle définit le règlement intérieur du fonctionnement du tribunal, les
dates et le nombre des audiences de vacation ainsi que ceux des audiences foraines.
L’assemblée générale est présidée par le président du TPI.
C-Les audiences ordinaires
Ce sont les audiences que les tribunaux tiennent tout le long de l’année judiciaire. Elles sont
collégialement ténues en présence d’un représentant du ministère public si nécessaire et
avec l’assistance d’un greffier. Elles traitent des différentes affaires dont les tribunaux sont
saisis
D-Les audiences en chambre du conseil
Ce sont des audiences non publiques au contraire des audiences ordinaires. Ces audiences
concernent certaines affaires spécifiques dont la nature ou la qualité des parties n’autorisent
pas publicité.
Dans un tribunal la loi autorise un ordre de présence concernant le personnel.
III-L’ordre protocolaire dans un TPI
Il est institutionnel et concerne à la fois les services et le personnel.
A-l’ordre protocolaire des services
Institutionnellement le siège qui répond de l’indépendance de la justice vient dans l’ordre
protocolaire avant les trois autres services que sont dans l’ordre le parquet, le greffe et le
SPJEJ.
B-L’ordre protocolaire du personnel
Cet ordre concerne les magistrats et les greffiers lorsque le tribunal ne marche pas en corps
constitué. Il est le suivant :
*Le président du tribunal et le procureur de la république près le tribunal ;
*Les vices présidents du tribunal et les procureurs de la république adjoints près le tribunal ;
*Les présidents de section détachées et les substituts résidents ;
*Les juges d’instruction des TPI ;
*Les juges d’instruction des sections détachées ;
*Les juges des TPI ;
*Les juges des sections détachées ;
*Les substituts du procureur de la république ;
*Le greffier en chef du TPI ;
*Les greffiers en chef des sections détachées.
L’organisation des TPI concerne aussi leur répartition géographique sur l’étendue du
territoire.
PARAGRAPHE 2 : LA REPARTITION DES TPI SUR L’ETENDUE DU TERRITOIRE
Comment les tribunaux sont-ils disposés sur l’étendue du territoire de la république et à
quels intérêts répond cette répartition ?
I-La repartition territoriale
La Côte d’Ivoire compte onze (11) TPI de droit commun fonctionnels :
*TPI d’Abidjan plateau
*TPI de Yopougon
*TPI de Bouaflé
*TPI de Bouaké
*TPI de Daloa
*TPI de Divo
*TPI de Man
*TPI de Korhogo
*TPI de Abengourou
*TPI de Gagnoa
*TPI de San-pedro
Ces tribunaux sont disposés de telle sorte qu’ils couvrent la superficie totale de la C-I.
II-L’intérêt de la répartition
La répartition contribue au rapprochement des centres de contrôle de l’activité judiciaire
notamment l’activité des sections de tribunaux.
En effet dans l’exécution de leurs tâches, les sections de tribunaux rendent compte aux TPI
de leurs activités. Elles reçoivent en retours des observations de la part des TPI. C’est cette
tâche qui est facilitée par la multiplication des tribunaux.
Au premier degré de juridiction l’on trouve aussi des tribunaux dénommés sections
détachées des tribunaux.
SECTION II : LES SECTIONS DE TRIBUNAUX
Tout comme les TPI, l’organisation des sections des tribunaux sera abordée ainsi que le sera
aussi leur implantation géographique.
PARAGRAHE 1 : L’ORGANISATION D’UNE SECTION DE TRIBUNAL
L’organisation d’une section de tribunal s’apprécie au plan structurel, fonctionnel et de
l’ordre protocolaire des services et du personnel qui anime les services.
I-La structure d’une section de tribunal
Elle s’analyse à travers trois dimensions : les services principaux de la section, les attributions
desdits services et le personnel qui les anime.
a-Les principaux services d’une section de tribunal
La section de tribunal a la même composition que le TPI. Elle compte aussi quatre services
principaux.
1-Le siège
Le siège d’une section de tribunal comprend le cabinet du président de la section du tribunal
qui connaît de tous les affaires quel que soit leur nature.
Il compte en outre un cabinet d’instruction dont les compétences s’étendent aussi à celles du
cabinet du juge des enfants et des tutelles.
2-Le parquet
Le parquet près la section de tribunal comprend le cabinet du substitut résident qui
représente le ministère public.
Il compte aussi un service administratif chargé de confectionner les dossiers, de préparer les
audiences correctionnelles et de tenir le matériel de suivi de l’exécution des décisions.
3-Le greffe
Le greffe a la même structure que les greffes des TPI. Tous les services y sont représentés, en
dehors de la chambre sociale qui n’existe que dans les sections des villes où l’on note une
activité industrielle. Le greffe s’étend, comme dans les TPI au service administratif du
parquet, du cabinet d’instruction et du siège.
4- Le Service de la Protection Judiciaire de l’Enfance et de la Jeunesse
Les SPJEJ ne sont pas encore implantées dans toutes les sections de tribunaux. Mais lorsqu’ils
existent la structure est la même que celle des SPJEJ des TPI.
b-Les attributions des services des sections de tribunaux
Les services des sections de tribunaux jouent le même rôle que leurs homologues des TPI.
Le siège tient le même rôle que celui du TPI.
Le parquet près la section de tribunal et le parquet près le TPI n’ont pas de fonctions
divergentes.
Quant au greffe et au SPJEJ, ils assurent leurs rôles traditionnels indiqués dans le cadre des
attributions de leurs homologues du TPI.
c-Le personnel qui anime les services
Outre le fait qu’il soit en nombre réduit dans chaque service, le personnel qui anime les
services de la section de tribunal est le même que celui des TPI. Autant chaque service du TPI
et ses attributions sont représentés dans les sections de tribunaux, autant le personnel est
aussi représenté avec les mêmes attributions.
La section de tribunal assure ses attributions selon un mode de fonctionnement.
II-L’organisation fonctionnelle de la section
Pour assurer les attributions qui leur sont dévolues, les sections se réunissent en deux types
de formations : en audience ordinaire et en chambre du conseil.
A-Les audiences ordinaires
Elles concernent les audiences publiques tenues les jours indiqués par la section. La section
siège en toutes matières : civile, commerciale, administrative, correctionnelle, sociale si elle
compte une chambre sociale…….
A propos de ces audiences et relativement à l’observation du principe de collégialité, l’article
35 nouveau de la loi n°99-435 du 06 juillet 1999 modificative de la loi portant organisation
judiciaire indique que les sections siègent généralement avec un juge unique sauf :
*Lorsque l’intérêt du litige excède 50.000.000 fcfa en matière civile commerciale et
administrative ;
*En matière de faillite et de liquidation judiciaire ;
*En matière délictuelle et obligatoirement en présence du ministère public lorsqu’il s’agit
d’infraction contre la sureté de l’Etat, la défense nationale, la sécurité publique ainsi que les
infractions passibles de la peine de mort.
B-Les chambres du conseil
Les chambres du conseil sont des formations qui siègent sans publicité. Les sections de
tribunaux siègent en chambre du conseil lorsque les affaires qu’elles ont à connaître ne
nécessite pas, d’après les textes et les dispositions légales publicité.
III-L’ordre protocolaire entre les services et le personnel
L’on note que comparativement aux TPI, les services des sections sont disposés dans le
même ordre : siège, parquet, greffe et SPJEJ.
Il en va de même du personnel qui anime les sections de tribunaux.
Comment l’implantation des sections de tribunaux se présente-t-elle sur l’étendue du
territoire ?
PARAGRAPHE 2 : L’IMPLANTATION GEOGRAPHIQUE DES SECTION DE TRIBUNAUX
Les sections de tribunaux connaissent une répartition sur le territoire de la république; ladite
répartition répond aussi à un intérêt précis.
I-La répartition territoriale des sections
Une section désigne une partie de quelque chose. La section de tribunal est donc une partie
du TPI, non pas en terme d’exercice d’une partie des attributions de ce tribunal, mais plutôt
en terme d’occupation d’une partie de son territoire avec la même autonomie d’attribution
que ledit tribunal, tant en matière civile que pénale, administrative, commerciale, fiscale et
sociale
Les sections sont établies sur le territoire du TPI de sorte que le recollement de leurs
superficies forme la superficie totale du TPI dont elles sont les sections.
En Côte d’Ivoire, l’on dénombre pour le moment vingt-sept (26 sections de tribunaux
rattachées chacune à un TPI

JURIDICTIONS DE PREMIER DEGRE


TPI SECTIONS DE TRIBUNAUX
1 ABIDJAN -Aboisso –Adzopé –Agboville -Grand-bassam
2 YOPOUGON -Dabou –Tiassalé
3 BOUAFLE -Sinfra
4 BOUAKE -Bongouana –Dimbokro –Katiola -M’bahiakro -Toumodi
5 DALOA -Séguéla –Issia
6 MAN -Danané –Touba –Guiglo
7 KORHOGO -Boundiali –Odienné
8 ABENGOUROU -Bondoukou –Bouna
9 GAGNOA –Oumé
10 -DIVO –Lakota
11 SAN-PEDRO -Sassandra –Tabou –Soubré

Mais à quel intérêt répond la création des sections de tribunaux et leur répartition actuelle ?
II-L’intérêt de la répartition
Lorsque l’on considère le territoire d’un TPI donné, on se rend vite compte que la ville dans
laquelle il a son siège est très éloignée de certaines localités que ledit tribunal est sensé
administrer. Cette situation peut rendre difficile la saisine des tribunaux par les couches
démunies, en raison du coût du transport et des frais de séjour. Elle peut aussi favoriser du
coup d’autres tribunes de règlement des litiges à côté de celle de droit commun.
Pour prévenir tous ces faits, le législateur ivoirien a réfléchit et trouvé la formule idéale de
fractionner les territoires des TPI, d’y implanter de petites juridictions, dotées des mêmes
compétences que le TPI, afin de facilité le rapport entre le citoyen et la justice.
L’instauration des sections de tribunaux répond donc à une politique de rapprochement de la
justice des justiciables. Elle crée par ailleurs des rapports entre les deux types de juridiction.
SECTION III : LES RAPPORTS ENTRE LES TPI ET LES SECTIONS DETACHEES
Les rapports concernés ici sont les rapports de compétence juridictionnelles et les rapports
administratifs.
PARAGRAPHE 1 : LES RAPPORTS DE COMPETENCE JURIDICTIONNELLE
Bien qu’établies sur le territoire des TPI, les sections de tribunal ont une autonomie de
compétence juridictionnelle. Les sections de tribunal sont compétentes en matière civile,
commerciale, pénale, administrative et sociale. Elles ne défèrent pas les affaires dont elles
sont saisies aux TPI sur le territoire desquels elles sont établies pour les connaître faute de
compétence.
Par ailleurs les TPI n’exercent pas de pouvoirs de réformation sur les jugements rendus par
les sections de tribunaux. Leurs décisions sont en cas d’exercice d’une voie de recours
déférées selon le cas à la cour d’appel ou à la juridiction suprême autant que celles des TPI.
Cependant, au plan administratif, les deux types de tribunaux entretiennent de réels
rapports.
PARAGRAPHE 2 : LES RAPPORTS ADMINISTRATIFS ENTRE LES DEUX TYPES DE TRIBUNAUX
Au plan administratif, il existe des liens de subordination entre les TPI et les sections de
tribunaux :
*Les sections rendent compte de leurs activités tant administratives que juridictionnelles aux
TPI. Les comptes-rendues d’audience et les autres pièces périodiques que les sections
adressent aux autorités judiciaires en sont une parfaite illustration.
*Le substitut résident rend compte de son activité au procureur de la république près le TPI
dont dépend la section.
*Les délibérations de l’assemblée générale du TPI s’imposent à la section de tribunal qui
elle-même est membre de cette assemblée.
*Dans l’ordre protocolaire le président du TPI et le procureur de la république près le TPI
prennent rang avant le président de la section et le substitut résident.
Il en va de même des greffiers dont celui du tribunal précède celui de la section.
L’organisation judiciaire prend aussi en compte les juridictions de second degré.
CHAPITRE II :
LES JURIDICTIONS DE SECOND DEGRE :
LES COURS D’APPEL

A quelle organisation répondent les cours d’appel et quels rapport entretiennent-elles avec
les juridictions de 1er degré ?
SECTION I : L’ORGANISATION D’UNE COUR D’APPEL
Les cours d’appel connaissent une organisation interne et une organisation territoriale.
PARAGRAPHE 1 : L’ORGANISATION INTERNE DE LA COUR D’APPEL
I-Au plan structurel
La cour d’appel compte trois (03) services : le siège, le parquet général et le greffe.
A-Le siège de la Cour d’Appel
1-structure
Le siège de la cour d’appel est structuré en chambres. Elles sont au nombre de cinq :
*La chambre civile, compétente pour connaitre des recours d’appel exercés contre les
jugements civils ;
*La chambre des appels correctionnels, compétente pour connaitre des recours d’appel
exercés contre les jugements des juridictions répressives ;
*La chambre sociale, compétente pour connaitre des recours d’appel exercés contre les
jugements rendus par les tribunaux du travail ;
*La chambre d’instruction, juridiction d’instruction de second degré, elle est compétente
pour connaitre en second instruction les dossiers des affaires criminelles, mais aussi pour
contrôler la régularité des activités des juges d’instruction du ressort de la cour d’appel et
des officiers de police judiciaire ;
*La chambre criminelle, compétente pour connaitre des recours d’appel exercés contre les
jugements rendus par les tribunaux criminels.
2-Le personnel du siège
Le personnel du siège de la cour d’appel est essentiellement fait de magistrat dont :
*Le 1er président de la cour d’appel, chef de la compagnie judiciaire du ressort de la cour ;
*Des présidents de chambre qui président chacun une chambre ;
*Des conseillers dont deux (02) au moins par chambre.
3-Les attributions du siège de la cour d’appel
Le siège de la cour d’appel,
*Pris en ses chambres civile, correctionnelle, criminelle et sociale statue sur le mérite des
appels interjetés contre les décisions rendues par les juridictions de premier degré. A ce titre,
il peut les infirmer, confirmer ou les reformer.
*Pris en sa chambre d’instruction, le siège statue sur le mérite des appels interjetés contre
les ordonnances rendues par les juges d’instruction du ressort de la cour d’appel.
Il est aussi saisi des dossiers des affaires criminelles dont l’instruction préalable est achevée
pour en contrôler la régularité de ladite instruction. La chambre instruit à nouveau lesdites
affaires si besoin il y a et saisi le cas échéant par arrêt de mise en accusation le tribunal
criminel.
Elle assure en outre le contrôle de l’activité des juges d’instruction et autre officiers de police
judiciaire du ressort de la cour d’appel.
Enfin, elle veille à la discipline des officiers de police judiciaire de son ressort.
B-Le parquet général près la cour d’appel
1-La structure
Le parquet général près la cour comprend :
*Un service du cabinet du procureur général
*Des services administratifs.
2-Le personnel du parquet général
Il comprend des magistrats dont :
*Le procureur général, chef dudit parquet,
*Des avocats généraux qui représentent les adjoints du procureur général ;
*Des substituts généraux.
3-Les attributions du parquet général
Le parquet général représente, au niveau de la cour d’appel le ministère public. A ce titre :
*Il reçoit des dossiers des jugements correctionnels frappés d’appel, prépare les audiences
de la chambre des appels correctionnels ;
*Il prend des réquisitions, tant écrites qu’orales devant la cour ;
*Il exécute les décisions de justice ;
*Il reçoit des dossiers des ordonnances des juges d’instruction frappées d’appel et en saisi la
chambre d’instruction. Il reçoit aussi les dossiers des crimes dont l’information préalable est
achevée, les met en état et prépare les audiences de la chambre criminelle.
C-Le greffe de la Cour d’Appel
1-structure
Le greffe est représenté auprès des services du parquet général et auprès du siège de la cour.
La structure du greffe prend en compte l’organisation du siège ; il est donc organisé en
chambre et les greffiers affectés dans une chambre donnée l’assistent.
2-le personnel du greffe
Le greffe de la cour d’appel connait le même type de personnel que celui des tribunaux de
premier degré : le greffier en chef ; chef du greffe, aidé dans ses tâches par un personnel
greffier et un non greffier.
3-Les attributions du greffe de la Cour d’Appel
Ce sont les mêmes que celles des greffes des tribunaux :
Il assiste donc les juges dans les instances d’enquête et de jugement. Il assure la conservation
des minutes des arrêts et en délivre des reproductions. Il assure la gestion financière des
procédures devant la cour. Le greffe n’est cependant pas dépositaire des fiches du casier
judiciaire.
II-Organisation au plan fonctionnel
Cette organisation concerne les règles de fonctionnement de la cour. Celle-ci, pour son
fonctionnement se réunit en audience solennelle, en assemblée générale, en audience
ordinaire et en chambre de conseil.
A-Les audiences solennelles de la Cour d’Appel
L’objet de ces audiences est de :
*Statuer sur les prises à partie ;
*Recevoir le serment des magistrats
*Organiser les cérémonies de rentrée de la cour ;
*Installer les nouveaux membres de la cour
B-L’assemblée générale
Elle est convoquée par le premier président. Elle :
*Etablit et modifie le règlement intérieur de la cour,
*Fixe les audiences de vacation ou les audiences spéciales ;
*Statue sur les décisions du conseil de l’ordre des avocats et autres auxiliaires de justice.
C-les audiences ordinaires
Elles portent sur les audiences des chambres de la cour. Sur ce point voir les attributions du
siège de la cour.
D-la chambre du conseil
Elle statue sur le mérite des appels formés contre les décisions rendues en chambre de
conseil par les juridictions de premier degré.
Dans une cour d’appel, tout fonctionne selon un ordre protocolaire.
III-L’ordre protocolaire du personnel de la cour d’appel
Lorsque les juridictions ne marchent pas en corps constitué, l’ordre protocolaire du
personnel du siège de la cour d’appel est déterminé à la suite du premier président ainsi qu’il
suit :
*Le procureur général ;
*Les présidents de chambres ;
*Les avocats généraux ;
*Les conseillers généraux ;
*Les substituts généraux ;
*Le greffier en chef de la cour.
Comment les cours d’appel sont-elles reparties sur le territoire de la république ?
PARAGRAPHE 2 : REPARTITION TERRITORIALE DES COURS D’APPEL
Nous procéderons dans un premier temps à l’identification des cours d’appel. Dans un
deuxième temps, nous verrons leur couverture du territoire et en dernier lieu, nous
indiquerons l’intérêt de ladite répartition.
I-L’identification des Cours d’Appel
A ce jour, la Côte d’Ivoire ne compte que trois (04) cours d’appel : la cour d’appel d’Abidjan ;
la plus ancienne, la cour d’appel de Bouaké ; celle qui suit est celle de Daloa ; et enfin la plus
récente, celle de Korhogo.
II-L’intérêt de la répartition
Le développement du nombre de cour d’appel permet le rapprochement du contrôle de
l’activité des juridictions du 1er degré.
L’organisation de la cour indiquée, quels rapports peuvent-elles entretenir avec les
juridictions du 1er degré ?
SECTION II : LES RAPPORTS ENTRE LES JURIDICTIONS DE SECOND DEGRE ET CELLE DU 1ER
DEGRE
Ces rapports tiennent au mode d’implantation des juridictions, à leurs compétences et à
l’exécution administrative du travail.
PARAGRAPHE 1 : LE RAPPORT D’IMPLANTATION
Les juridictions de 1er degré sont sur le territoire administratif des cours d’appel, les TPI
d’abord et les sections à leur suite

JURIDICTIONS JURIDICTIONS DE PREMIER DEGRE


DE 2nd TPI SECTIONS DE TRIBUNAUX
DEGRE
1 ABIDJAN ABIDJAN -Aboisso –Adzopé –Agboville -Grand-bassam
YOPOUGON -Dabou –Tiassalé
ABENGOUROU -Bondoukou –Bouna
BOUAKE BOUAKE -Bongouana –Dimbokro –Katiola -M’bahiakro
2 -Toumodi

3 DALOA DALOA - Séguéla –Issia


BOUAFLE -Sinfra
GAGNOA –Oumé
-DIVO –Lakota
SAN-PEDRO -Sassandra –Tabou –Soubré
KORHOGO KORHOGO - Boundiali –Odienné
MAN -Danané –Touba –Guiglo

PARAGRAPHE 2 : LES RAPPORTS DE TRAVAIL ENTRE LES JURIDICTIONS DES DEUX DEGRES
Les rapports de travail entre les juridictions de 2nd degré celles du 1er degré peuvent
s’analyser sous deux angles : celui de l’autonomie juridictionnelle et celui de la dépendance
juridictionnelle et administrative.
I-De l’autonomie juridictionnelle
Les juridictions de 1er degré sont certes établies sur le territoire des juridictions du 2nd degré,
mais elles sont compétentes en toutes matières et fonctionnent de ce point de vue de façon
autonome.
D’ailleurs, les juridictions du 2nd degré ne sont saisies que des affaires que les juridictions du
1er degré ont traitées et qui ont fait l’objet d’appel, en dehors bien entendu de la procédure
d’instruction des affaires criminelles.
II-De la dépendance juridictionnelle et administrative
A-De la dependance juridictionnelle
Cette dépendance se note à deux niveaux : celui du principe hiérarchique du ministère public
et celui du pouvoir de reformation des décisions des juridictions de 1er degré.
1-Du principe hiérarchique du ministère public
Ce principe subordonne les parquets près les TPI et les sections aux parquets généraux. Les
premiers travaillent aux ordres des 2nd et leur rendent compte de leur conduite.
2-de la dépendance résultant du pouvoir de reformation des décisions des juridictions de
1er degré par la cour d’appel
Les cours d’appel exercent un pouvoir de reformation sur les décisions des juridictions de 1er
degré. On note ce pouvoir à deux niveaux :
*Le pouvoir de la chambre d’instruction : les ordonnances des juges d’instruction du ressort
de la cour d’appel contre lesquelles il est exercé appel sont déférées à la chambre
d’instruction qui peut les reformer. Celle-ci peut par ailleurs annuler en partie ou tous les
actes de la procédure d’instruction et reprendre ou faire reprendre l’information.
*Du pouvoir de reformation de la cour. Par le jeu de l’appel, les décisions rendues par les
juridictions du 1er degré sont déférées devant la cour d’appel pour leur réexamen. A cette
occasion, ladite cour peut les reformer.
Il suit de ce qui précède que le rapport de travail entre les juridictions du 2nd degré et celles
du 1er degré est le ciment sur lequel est bâtie l’organisation judiciaire dont on dit qu’elle est
basée sur un double degré de juridiction. Ce principe signifie que dans le système judiciaire
ivoirien, la loi laisse la possibilité aux affaires d’être jugées deux fois, mais par deux degré
distincts de juridiction.
La dépendance des juridictions de 1er degré n’est pas constatée qu’au niveau des pouvoirs
juridictionnels des cours d’appel. Elle se note aussi dans leurs relations administratives.
B-La dépendance administrative
Du point de vue administratif, les juridictions du 1er degré sont dépendantes des cours
d’appel. Cette relation de subordination est vérifiée à travers :
*Les comptes rendus que font les juridictions de 1er degré à celle du 2nd degré de l’exécution
périodique de leurs activités juridictionnelles.
*Les pouvoirs d’inspection desdites juridictions que détient le premier président de la cour
d’appel et le procureur général près ladite cour. Ces pouvoirs procèdent de leur devoir de
s’assurer chacun en ce qui le concerne, de la bonne administration des services judiciaires et
du traitement normal des affaires.
La loi offre, par la voie des recours du pourvoi en cassation, aux parties aux procès devant les
juridictions du 1er degré statuant en 1er et dernier ressort ou devant la cour d’appel de saisir
les juridictions supérieures.
CHAPITRE III :
LES JURIDICTIONS SUPERIEURES

Avec l’avènement de la révision constitutionnelle de 2020 qui supprime la cour suprême, la


Côte d’Ivoire compte désormais trois juridictions supérieures qui sont toutes élevées au rang
d’institution de la république. Ce sont la cour de cassation, le conseil d’Etat et la Cour des
comptes.
Section 1 : La Cour de cassation
Il ressort de la lecture combinée des articles 147(nouveau) et 148(nouveau) de la
constitution que la Cour de Cassation est la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire. Elle
statue souverainement sur les recours en cassation contre les décisions rendues en dernier
ressort par les Cours et tribunaux de l’ordre judiciaire. Elle veille ainsi à l’application de la loi
par ces juridictions. Son examen s’articulera autour de sa composition et son organisation et
son fonctionnement et ses attributions tels que prévus par la loi organique n°2018-977 du 27
décembre 2018 déterminant les attributions, la composition, l’organisation et le
fonctionnement de ladite Cour
P1 : COMPOSITION ET ORGANISATION
I-COMPOSITION
Aux termes de l’article 7 de la loi organique précitée, la Cour de Cassation est composée
de magistrats du siège. Cet article poursuit pour dire qu’elle est dotée d’un Greffe.
A- Les magistrats du siège
Ce sont :
-le Président qui est choisi parmi les magistrats hors hiérarchie du groupe A, président de
chambre à la Cour de Cassation et nommé par décret pris en Conseil des ministres, après
avis du Conseil supérieur de la Magistrature ;
-les Présidents de chambre sont des magistrats hors hiérarchie du groupe A choisis parmi
les conseillers à la Cour de Cassation ;
-les conseillers sont des magistrats hors hiérarchie ;
-les conseillers référendaires qui sont soit choisis parmi les magistrats du premier grade
soit parmi les personnes titulaires d’un doctorat en droit ou d’un diplôme équivalent et
ayant au moins six ans de pratique professionnelle ;
-les auditeurs sont choisis parmi les magistrats du deuxième grade soit parmi les
personnes titulaires d’un doctorat en droit ayant au moins cinq années d’expérience
professionnelle
Le nombre de conseillers référendaires et les auditeurs nommés sur titre ne peut excéder
le dixième des auditeurs de justice issus du concours prévus par le Statut de la
magistrature.
B- Les membres du Greffe
Le Greffe de la Cour de Cassation est composé d’un Greffier en chef assisté de Greffiers.
L’article 20 alinéa 1 de la loi organique suscitée dispose que « Le Greffier en chef de la
Cour de Cassation est nommé par décret, sur proposition du ministre de la Justice. Il est
choisi parmi les Administrateurs des greffes et parquets ayant au moins cinq années
d’ancienneté dans cette catégorie. »
II : ORGANISATION
Il ressort de la loi organique que le Président de la Cour de cassation exerce des fonctions
administratives et juridictionnelles.
Il est chargé de l’administration et de la discipline de la Cour. A cet effet, il arrête le
règlement intérieur de la Cour après délibération de l’assemblée générale. Au début de
chaque année judiciaire, il répartit par ordonnance, les présidents de chambre, les
conseillers, les conseillers référendaires et les auditeurs de la Cour de cassation entre les
différentes chambres.
Par ailleurs sur proposition du Greffier en chef, il répartit les Greffiers entre les
différentes chambres.
En effet la Cour de cassation est composée de chambres civiles, commerciales, pénales et
sociales présidées chacune par un Président de chambre. Chaque chambre comprend un
président, deux conseillers au moins et un greffier.
Le Procureur général près la Cour suprême1 assure les fonctions du ministère public près
la Cour de cassation.
P2 : ATTRIBUTIONS ET FONCTIONNEMENT
I-ATTRIBUTIONS
Elles sont énumérées aux articles 4 à 6 de la loi organique. L’article 4 précise que la Cour
de cassation a des attributions contentieuses et consultatives.
En matière contentieuse, elle statue souverainement sur les pourvois en cassation dirigés
contre les arrêts et jugements rendus en dernier ressort par les juridictions statuant en
matière civile, commerciale, sociale et pénale.
Elle connaît en outre :
-des demandes en révision ;

1
La Cour suprême a été supprimée après la révision constitutionnelle du 19 mars 2020. Cette modification
devrait entraîner un changement au niveau de la loi organique comme l’a prévue l’article 151 nouveau de la
Constitution.
-des demandes de renvoi d’une juridiction à une autre ;
-des prises à partie ;
-des récusations ;
-des inscriptions de faux ;
-des règlements de juges ;
-des demandes en annulation des actes par lesquels les juges de l’ordre judiciaire
excèdent leurs pouvoirs ;
-des recours contre ses arrêts ;
-des demandes en interprétation et en rectification ;
-de la tierce opposition.
En matière consultative, la Cour émet des avis sur toute question de droit entrant dans le
champ de ses compétences, qui lui est soumise par voie de requête par les premiers
présidents des Cours d’appel, les Procureurs généraux près lesdites Cours, les présidents
des tribunaux, et les procureurs de la République près lesdits tribunaux, les ordres
constitués et les institutions universitaires de sciences juridiques.
II-FONCTIONNEMENT
La Cour de cassation fonctionne au moyen de ses formations de jugement. Selon le
lexique des termes juridiques, une formation de jugement est la composition du tribunal
ou de la cour qui a pour mission de rendre une décision juridictionnelle. L’article 32 de la
loi organique dispose que « les formations de la Cour de cassation sont les types de
réunions que tient la Cour de cassation. »
Ainsi elle (la Cour) se réunit :

⮚ En audience solennelle soit pour son audience de rentrée soit pour procéder à
l’installation de ses membres. A cette occasion, la Cour est composée :
- du Président de la Cour de cassation, président ;
-de trois Présidents de chambre, membres ;
-de trois conseillers, membres ;
La Cour est assistée du Greffier en chef ou d’un Greffier.
⮚ En assemblée générale pour adopter ou modifier le règlement intérieur de la Cour,
débattre de toutes les questions intéressant l’organisation et la discipline de la Cour
et émettre les avis sur les questions qui lui sont soumises en application de l’article 6.
Elle comprend l’ensemble des magistrats de la Cour ;
⮚ En assemblée plénière dans les cas prévus par la loi ou pour le jugement des affaires
déterminées par le règlement intérieur. Elle est présidée par le Président de la Cour
de cassation et est composée des présidents de chambre et d’un conseiller par
chambre ; cette plénière est valablement constituée avec la moitié au moins des
présidents de chambre et des conseillers ;

⮚ En assemblée mixte pour statuer sur les questions relevant de la compétence de


plusieurs chambres, si la question a reçu ou est susceptible de recevoir, devant ces
chambres, des solutions divergentes. Elle est valablement constituée avec la moitié
au moins des membres composant ces chambres, présidée par le président de
chambre le plus ancien et comprend neuf magistrats au moins ;

⮚ En audience ordinaire pour juger les affaires dont elle est saisie. Pendant ces
formations de jugement, elle siège et délibère en nombre impair.
Section 2 : Le Conseil d’Etat
L’article 147 alinéa 2 de la Constitution ivoirienne dispose que « Le Conseil d’Etat veille à
l’application de la loi par les juridictions de l’ordre administratif. » L’article 149(nouveau)
de la Constitution consacre le Conseil d’Etat comme la plus haute juridiction de l’ordre
administratif. Il statue souverainement sur les décisions rendues en dernier ressort par
les tribunaux administratifs et par les juridictions administratives spécialisées en matière
de contentieux administratif. Hormis le Conseil d’Etat, les autres juridictions de l’ordre ne
sont pas encore créées. Il s’agit des Cours administratives d’appel et des tribunaux
administratifs. L’étude du Conseil d’Etat se fera successivement à travers sa composition
et son organisation d’une part(I) et ses attributions et son fonctionnement d’autre
part(II)
P 1 : COMPOSITION ET ORGANISATION
A-COMPOSITION
Il ressort de l’article 11 de la loi organique n°2018-978 du 27 décembre 2018
déterminant les attributions, la composition, l’organisation et le fonctionnement du
Conseil d’Etat que cette haute juridiction est composée de magistrats et de conseillers
en service extraordinaire, tous membres du siège et est dotée d’un Greffe.
Les membres du siège sont les magistrats du siège et les conseillers en service
extraordinaire
I-Les magistrats du siège sont :
-le Président du Conseil d’Etat qui est un magistrat hors hiérarchie du groupe A nommé
par décret pris en conseil des ministres, après avis du Conseil supérieur de la
Magistrature
-les présidents de section sont des magistrats hors hiérarchie du groupe A, choisis parmi
les Présidents de chambre et sont désignés par ordonnance du Président du Conseil
d’Etat ;
-les présidents de chambre sont des magistrats hors hiérarchie du groupe A choisis
parmi les conseillers d’Etat ;
-les conseillers d’Etat sont des magistrats hors hiérarchie désignés parmi :
● Les magistrats hors hiérarchie ;
● Les magistrats appartenant depuis deux ans au moins au premier groupe du
premier garde ;
● Les conseillers référendaires comptant au moins deux ans d’ancienneté comme
conseillers référendaires du premier groupe ;
● Les personnalités connues pour leur compétence en matière juridique ou
administrative et comptant vingt années au moins de pratique professionnelle ;
Leur nombre ne peut excéder le quart de l’effectif des conseillers d’Etat ;
● Les personnalités titulaires d’un doctorat en droit ou d’un diplôme équivalent et
ayant quinze ans au moins de pratique professionnelle ; ce délai est ramené à
deux ans pour les professeurs agrégés ou titulaires des facultés de droit. Leur
nombre ne peut excéder le quart de l’effectif des conseillers d’Etat.
-les conseillers référendaires sont choisis parmi les magistrats du premier grade ou parmi
les personnes d’un doctorat en droit ou d’un diplôme équivalent et ayant au moins six
ans de pratique professionnelle ;
-les auditeurs sont choisis parmi les magistrats du deuxième grade ou parmi les
personnes titulaires d’un doctorat en droit ou d’un diplôme équivalent ;
Les conseillers en service extraordinaire sont :
-les conseillers d’Etat en service extraordinaire sont nommés pour une durée de quatre
ans renouvelable une fois pour exercer des fonctions consultatives et ne peuvent donc
être affectés à la section du contentieux. Ils sont choisis parmi les personnalités
qualifiées dans les différents domaines de l’activité nationale et durant leur mandat ils
sont soumis aux mêmes obligations que les magistrats.
-les conseillers référendaires en service extraordinaire sont choisis parmi les magistrats
du premier grade ou parmi les personnes titulaires d’un doctorat en droit ou d’un
diplôme équivalent et ayant au moins six ans de pratique professionnelle.
II-Les membres du Greffe sont :
-le greffier en chef qui est nommé par décret, sur proposition du ministre chargé de la
Justice. Il est choisi parmi les administrateurs des greffes et parquets ayant au moins cinq
années d’ancienneté dans cette catégorie.
-les greffiers.
B : ORGANISATION
L’article 24 de la loi organique précitée dispose que « Le Conseil d’Etat est structuré en
deux sections :
-la section du contentieux ;
-la section consultative. »
Le président du Conseil d’Etat est chargé de l’administration et de la discipline du Conseil
d’Etat. A ce titre, il arrête le règlement intérieur du Conseil d’Etat après délibérations de
l’assemblée générale et au début de chaque année judiciaire, il répartit, par ordonnance,
les magistrats du siège entre les différentes chambres. Il assure, sur proposition du
Greffier en chef du Conseil d’Etat, la répartition des greffiers mis à la disposition du
Conseil d’Etat, entre les différentes chambres.
P 2 : ATTRIBUTIONS ET FONCTIONNEMENT
A : ATTRIBUTIONS
Le Conseil d’Etat veille à l’application de la loi par les juridictions administratives et juge
la légalité des actes administratifs et la responsabilité des personnes publiques et
services publics. Il exerce, à cet effet, des attributions contentieuses et consultatives.
I-Attributions contentieuses
Elles sont énumérées à l’article 5 de la loi organique. Il ressort de cet article que le
Conseil d’Etat statue :
-sur les recours en cassation dirigés contre les décisions rendues soit e premier et
dernier ressort, soit en dernier ressort par les juridictions administratives de droit
commun ou par les juridictions administratives spécialisées ;
-en premier et dernier ressort, sur les recours en annulation pour excès de pouvoir
formés contre les décisions administratives émanant des autorités administratives
centrales, ou des organismes ayant une compétence nationale ;
-en premier et dernier ressort sur les recours dirigés contre les actes administratifs dont
le champ d’application s’étend au-delà du ressort d’un seul tribunal administratif ;
-sur les recours en interprétation et en appréciation de la légalité des actes dont le
contentieux relève de sa compétence ;
-sur le contentieux des élections des organes des collectivités territoriales et des
élections à caractère administratif.
Les tribunaux administratifs, sous réserve des compétences attribuées au Conseil d’Etat,
et les juridictions administratives spécialisées peuvent saisir le Conseil d’Etat pour
solliciter des avis contentieux lorsqu’il se présente une question de droit soulevant une
difficulté sérieuse.
II-Attributions consultatives
Le Conseil d’Etat émet des avis sur tout projet de texte qui lui est soumis par le Président
de la République et les membres du Gouvernement. Il peut être consulté par le Premier
ministre ou les ministres sur les difficultés en matière administrative. Il donne également
son avis sur les projets de textes pour lesquels son intervention est prévue par les
dispositions constitutionnelles, législatives ou décrétales et propose en outre les
modifications qu’il juge nécessaire.
Le Conseil d’Etat peut, de sa propre initiative, appeler l’attention des pouvoirs publics sur
les reformes d’ordre législatif, réglementaire ou administratif qui lui paraissent
indispensables ou conformes à l’intérêt général.
B : FONCTIONNEMENT
Le Conseil d’Etat se réunit en audience ordinaire, en audience solennelle, en assemblée
plénière, en assemblée mixte et en assemblée générale pour les affaires dont il est saisi.

⮚ En audience ordinaire, le Conseil d’Etat comprend au moins trois magistrats.


L’audience est présidée par un Président de chambre assisté d’au moins un conseiller
d’Etat et d’au moins un conseiller référendaire. En audience ordinaire, la chambre
siège et délibère en nombre impair.
⮚ En audience solennelle, le Conseil d’Etat procède à l’installation des magistrats.

⮚ En assemblée plénière, le Conseil d’Etat se réunit dans les cas prévus par la loi ou
pour le jugement des affaires déterminées par le règlement intérieur. L’assemblée
plénière est présidée par le Président du Conseil d’Etat. Elle est composée du
Président du Conseil d’Etat, des Présidents de Section, des Présidents de Chambre,
d’un Conseiller d’Etat et d’un conseiller référendaire de chacune des chambres. Elle
siège en nombre impair.
⮚ En assemblée mixte, le Conseil d’Etat se réunit pour statuer sur les questions de droit
dont il est saisi par l’une des chambres ou par le Président du Conseil d’Etat. Elle est
présidée par le Président de la Section du Contentieux et composée par les membres
des chambres.
⮚ En assemblée générale, le Conseil d’Etat se réunit pour adopter ou modifier son
règlement intérieur, débattre de toutes questions intéressant l’organisation et la
discipline et émettre des avis sur les questions qui lui sont soumises.
Le conseil d’Etat exerce deux fonctions principales :
-une fonction contentieuse
-une fonction consultative
I-Fonction contentieuse
La section du contentieux est juge de toutes les affaires qui relèvent des activités
juridictionnelles du Conseil d’Etat. La section du contentieux, dans sa formation ordinaire,
comprend plusieurs chambres pour connaître de plusieurs procédures dont le pourvoi en
cassation, le recours en annulation pour excès de pouvoir, le sursis à exécution, le référé
administratif, l’intervention, la vérification d’écriture et l’inscription de faux, le recours en
matière de contentieux électoral, le règlement de juges, le renvoi d’un juridiction à une
autre, la connexité, la récusation.
II-La fonction consultative
Le Conseil d’Etat peut émettre des avis :
- soit à la demande du Président de la République et des membres du gouvernement
- soit des avis contentieux
- soit des avis sur sa propre initiative.
A l’exception des avis contentieux, les autres avis sont de la compétence de la section
consultative du Conseil d’Etat qui comprend deux formations :
-la formation Administration qui est chargée de préparer l’avis du Conseil d’Etat sur toute
question relevant de la réglementation et du fonctionnement de l’administration publique ;
-la formation Economie et Finances qui est chargée de préparer l’avis du Conseil d’Etat sur
toute question à caractère économique et financier.
SECTION III : LA COUR DES COMPTES
P 1 : COMPOSITION ET ORGANISATION
A : COMPOSITION
La Cour des Comptes se compose de magistrats du siège et de membres du Greffe. Elle est
par ailleurs dotée d’un secrétariat général.
a- Les magistrats du siège sont :
-le Président de la Cour des Comptes est nommé par le Président de la République pour une
durée de cinq ans renouvelable une fois, parmi les personnalités reconnues pour leur
compétence et leur expertise avérées en matière d’économie, de gestion, de comptabilité ou
de finances publiques. Il prête serment devant le Président de la République avant d’entrée
en fonction ;
-les présidents de chambre sont choisis parmi les conseillers maîtres
-les conseillers maîtres sont des magistrats hors hiérarchie du groupe B choisis
conformément aux dispositions de l’article 26 de la loi organique ;
-les conseillers référendaires sont des magistrats du premier grade choisis conformément à
l’article 27 de la loi précitée ;
-les auditeurs sont des magistrats du deuxième grade choisis conformément à l’article 29 ;
b-Les membres du greffe sont :
-le Greffier en chef ;
-les greffiers
La Cour des comptes comprend un greffe dirigé par un greffier en chef assisté de greffiers. Le
greffe est placé sous l’autorité du secrétariat général.
Le greffier en chef est nommé par décret, sur proposition du ministre chargé de la Justice. Il
est choisi parmi les administrateurs des greffes et parquets. Le greffier en chef propose au
secrétaire général la répartition des greffiers dans les différentes chambres et dans les
différents services du parquet général près la Cour des comptes.
Les greffiers sont nommés par arrêté du ministre chargé de la Justice parmi les attachés des
greffes et parquets ou les secrétaires des greffes et parquets ayant au moins cinq
d’ancienneté.
L’article 31 précise le rôle du greffe. Il enregistre les comptes et les autres documents
comptables produits à la Cour des comptes et en assure la distribution aux chambres selon le
programme des travaux de la Cour.
Il prépare les audiences des différentes formations de la Cour et en assure le secrétariat. Il
veille à l’archivage desdits comptes et documents en relation avec le service des archives.
Le greffe conserve pendant cinq ans les pièces vérifiées et garde pendant trente ans au
moins les comptes jugés et les pièces frappées d’observations ainsi que les originaux des
rapports et arrêts définitifs.
c-Le service de vérification (Article 32)
La Cour des comptes dispose d’un service de vérification composé de vérificateurs
comptables, mis à la disposition de la Cour, par le ministère en charge de la Fonction
publique, à la demande du Président. Ce service est dirigé par un chef de service nommé par
ordonnance du Président.
d- Le secrétariat général de la Cour des comptes (Article 33)
La Cour des comptes est dotée d’un secrétariat général dirigé par un secrétaire général
nommé par décret pris en conseil des ministres parmi les conseillers maîtres ou les
conseillers référendaires de la Cour des comptes, sur proposition du Président de la Cour des
comptes. Le secrétaire général assure, sous l’autorité du Président, le fonctionnement du
greffe de la Cour et des services administratifs.
Le secrétaire général peut recevoir du Président délégation de signature en matière de
gestion du personnel. Il assiste le Président dans la coordination des travaux et l’organisation
des audiences des formations de la Cour.

B : ORGANISATION
a- Le Président
Le Président est chargé de l’administration et de la discipline de la Cour des Comptes. Il
assure la direction générale, l’organisation et la coordination des travaux de la Cour. Il
contrôle les activités des magistrats du siège. Il est assisté du secrétaire général.
Le Président arrête le règlement intérieur de la Cour des comptes, après délibération de
l’assemblée générale. Il assure la gestion administrative des personnels et des moyens
affectés à la Cour.
b-Formation de la Cour des comptes (Articles 40 et suivants)
La Cour des comptes se réunit soit en audience solennelle, soit en chambre du conseil, soit
en chambres réunies, soit en audience ordinaire, soit en assemblée générale.
La Cour des comptes se réunit en audience solennelle pour :
-recevoir le serment des magistrats nouvellement nommés en cette qualité, et de
comptables public ;
-l’installation des membres de la Cour des comptes et du Procureur général et des membres
du parquet général près ladite Cour ;
-l’audience de rentrée ;
L’audience solennelle est publique, le secrétariat est assuré par le greffier en chef de la Cour
des comptes.
La Chambre du conseil se compose du Président, des présidents de chambre et des
conseillers maîtres. Elle est saisie des projets de rapport public, du projet de rapport sur
l’exécution des lois de finances, de la déclaration générale de conformité et des rapports
particuliers, qui peuvent être thématiques ou sectoriels, les délégations de service public, les
organismes de sécurité et de prévoyance sociale et les organismes bénéficiant d’un concours
financier de l’Etat. Elle adopte le budget, le programme annuel d’activités et les rapports
annuels de la Cour.
En chambres réunies, la Cour des comptes :
-formule des avis sur les questions de droit ;
-statue sur des questions relevant de plusieurs chambres ou sur l’examen de rapports traitant
de questions relevant des attributions de plusieurs chambres ;
La Cour des comptes se réunit en audience ordinaire pour juger les affaires qui sont de sa
compétence. La Cour comprend plusieurs chambres. Chaque chambre est composée d’un
président de chambre, de conseillers maîtres, de conseillers référendaires et d’auditeurs. La
chambre est composée d’au moins trois magistrats, siège et délibère en nombre impair.
La Cour des comptes se réunit en assemblée générale pour adopter ou modifier le règlement
intérieur de la Cour, débattre de toutes questions intéressant l’organisation et la discipline de
la Cour.
c-Le Parquet général près la Cour des comptes
Il est créé près la Cour des comptes un Parquet général placé sous l’autorité du ministre de la
Justice. Il comprend :
-le Procureur général ;
-un premier avocat général ;
-des avocats généraux.
P2 : ATTRIBUTIONS
Il ressort de la loi organique suscitée que la Cour des comptes a des attributions
juridictionnelles, de contrôle et de consultation.
A : Attributions juridictionnelles
Elles sont énumérées aux articles 10 à 11 de la loi organique.
D’abord, la Cour des comptes connaît en premier et dernier ressort des litiges non dévolus
aux Chambres régionales des comptes installées dans les différents ressorts territoriaux.
Ensuite, elle est compétente pour connaître des pourvois dirigés contre ses arrêts définitifs
dans les conditions prévues par les articles 53 in fine et 112 de la loi précitée.
Enfin, la Cour des comptes connaît en appel des jugements rendus par les chambres
régionales des comptes.
A cet effet, elle juge les comptes des comptables publics, les comptes des comptables de fait
et les faute de gestion.
B : Attributions de contrôle
La Cour dispose d’un pouvoir de contrôle de la gestion des services de l’Etat, des
établissements publics nationaux et des collectivités territoriales. Elle s’assure de l’effectivité
du recouvrement des ressources publiques, du bon emploi des crédits, fonds et valeurs gérés
par les agents de l’Etat et les autres personnes morales de droit public.
Elle assure la vérification des comptes et le contrôle de la gestion :
-des sociétés, groupements ou organismes, quel que soit leur statut juridique, dans lesquels
l’Etat, les collectivités territoriales, les personnes ou établissements publics nationaux, les
organismes soumis au contrôle de la Cour des comptes détiennent directement, séparément
ou ensemble, plus de la moitié du capital ou des voix dans les organes délibérant ;
-des personnes morales dans lesquelles l’Etat ou les organismes soumis au contrôle de la
Cour des comptes, détiennent directement, séparément ou ensemble une participation au
capital d’exercer un pouvoir prépondérant de décision ou de gestion ;
-des services publics concédés.
Par ailleurs, elle contrôle les organismes de sécurité et de prévoyance sociale, y compris les
organismes de droit privé qui assurent en tout ou en partie la gestion d’un régime de
prévoyance obligatoire et la gestion de tout organisme ou association qui bénéficie d’un
concours financier de l’Etat ou d’une autre personne morale de droit public, ainsi que de tout
organisme bénéficiant du concours financier des entreprises publiques et de leurs filiales.
C : Attributions consultatives (Article 21)
La Cour des comptes peut être consultée par le Gouvernement, le Parlement et le Conseil
économique, social, environnemental et culturel, sur toute question relative à la gestion des
services de l’Etat et des collectivités publiques.

TITRE III :
LES JURIDICTIONS D’EXCEPTION

Une juridiction d’exception est une juridiction, dont la compétence, en raison de la nature
des faits ou de la qualité des parties est expressément déterminée par un texte dérogeant
aux principes de droit commun. L’organisation judiciaire en Côte d’Ivoire admet à côté des
juridictions de droit commun, des juridiction d’exception qui peuvent être classées, au
regard de leur objet, en deux grandes catégories :
*Les juridictions d’exception en matière pénale ;
*Les juridictions d’exception en matière civile et commerciale.
CHAPITRE I :
LES JURIDICTION D’EXCEPTION EN MATIERE PENALE

Ce sont les juridictions chargées de l’enfance délinquante, le tribunal criminel, les


juridictions militaires et la haute cour de justice.
SECTION I : LES JURIDICTIONS CHARGEE DE L’ENFANCE DELINQUANTE
Les mineurs de 18 ans auxquels est imputé une infraction qualifiée crime ou délit ne sont
pas déférés aux juridictions pénales de droit commun et ne sont justiciables que des
tribunaux pour enfant et du tribunal criminel pour mineurs. La saisine du tribunal pour
enfant et du tribunal criminel pour mineur étant précédée d’une instruction préalable des
affaires qui sont reprochée aux mineurs, à ces deux juridictions, il faut ajouter le juge des
enfants qui est chargé de ladite enquête.
PARAGRAPHE 1: LE JUGE DES ENFANTS
I-Présentation générale
Dans les TPI et les sections comprenant 02 ou plusieurs magistrats, selon le code de
procédure pénale (CPP) un juge des enfants est désigné par arrêté du garde des sceaux,
ministre de la justice. Ce juge est désigné en tenant compte de ses attributions et de
l’intérêt qu’il porte à la question de l’enfance. Le juge des enfants cumule ses fonctions avec
d’autres attributions.
II-Les attributions du juge des enfants
Le juge des enfants est un juge d’instruction chargé uniquement des affaires concernant les
mineurs. Il préside aussi le tribunal pour enfant. Il cumule ainsi deux fonctions : celle de juge
d’instruction et celle de la présidence du tribunal pour enfants. Ici, seule la fonction
d’instruction nous intéressera; la 2nde pourra être examinée avec l’étude du tribunal pour
enfant.
En tant que juge instructeur, le juge des enfants effectue toutes les diligences et
investigations utiles pour parvenir à la manifestation de la vérité et à la connaissance de la
personnalité du mineur ainsi que les moyens appropriés à sa rééducation. A cet effet, il
procède :
*A une enquête et peut décerner tout mandat utile à une observation des règles de droit
commun ;
*A une enquête sociale en vue d’obtenir des renseignements sur la situation matérielle et
morale de la famille, sur le caractère des antécédents du mineur, sur sa fréquentation
scolaire, son attitude à l’école, sur les conditions dans lesquelles il a vécu ou a été élevé ;
*Par ordonnance, à un examen médical et peut même ordonner un examen psychologique.
Par ailleurs, le juge des enfants prévient des poursuites les parents, tuteurs ou gardiens
connus de l’enfant.
III-Des décisions du juge des enfants
A-Au cours de l’enquête
Le juge des enfants peut confier provisoirement le mineur
*A des parents, à son tuteur, ou à la personne qui en avait la garde ainsi qu’à une personne
digne de confiance ;
*A un centre d’accueil ;
*A une section d’accueil d’une institution publique ou privée habilitée à cet effet ;
*A un service de l’assistance de l’enfance ou à un établissement hospitalier ;
*A un établissement ou à une institution d’éducation, de formation professionnelle ou de
soins de l’Etat ou d’une administration publique habilitée.
B-A la fin de l’enquête
A la fin de l’instruction préalable de l’affaire, il peut prendre les décisions suivantes selon ce
que lui inspire l’enquête :
*Par ordonnance, renvoyer le mineur devant le tribunal pour enfant ;
*Par ordonnance et en cas de crime, renvoyer le mineur devant la chambre d’instruction, s’il
s’agit d’un mineur de 16 ans et plus ;
*Par jugement rendu en chambre du conseil, soit relaxer le mineur s’il estime que
l’infraction n’est pas établie, soit l’admonester, soit le remettre à ses parents, à son tuteur, à
la personne qui en avait la garde ou à une à une personne digne de confiance, avec
prescription d’un régime de liberté surveillée.
Le juge des enfants est toujours assisté d’un greffier chargé d’authentifier la procédure
d’enquête et les actes qui en résultent, de dresser avec le juge les P.V de l’enquête et de les
consigner.
Par ailleurs, le dossier de l’instruction doit, au cours de l’enquête, être régulièrement
communiqué au ministère public pour ses réquisitions.
PARAGRAPHE 2 : LE TRIBUNAL POUR ENFANTS
Il est saisi, comme déjà indiqué par ordonnance du juge des enfants. Quelle est sa
composition ? Comment la procédure est-elle suivie devant le tribunal et quelles sont les
décisions qu’il prend à l’égard des mineurs jugés ?
I-La composition
Le tribunal pour enfants comprend :
*Le juge des enfants, président dudit tribunal. On notera ici que la présidence du tribunal par
le juge des enfants confirme le fait que nous nous trouvons en régime d’exception par
rapport aux règles de poursuite et de jugement qui n’admettent pas que le juge qui a instruit
l’affaire soit celui qui la juge.
*02 Assesseurs choisis pour une période de 04 ans parmi les personnes âgées de plus de 30
ans et s’étant signalées par l’intérêt qu’elles portent à la question de l’enfance et par leur
compétence. Elles sont soumises à prestation préalable de serment ;
*Les fonction de greffier sont assurées par le greffier en chef ou un greffier du tribunal.
II-La procédure de jugement
Cette procédure connait quelques caractéristiques qu’il importe de relever :
*Le mineur peut être dispenser de comparaitre par le président et n’admettre que son
défenseur seul ;
*Chaque affaire est jugée séparément en l’absence des autres prévenus ;
*L’audience est de publicité restreinte, seuls y assistent les parents, tuteurs et autres
représentants légaux du mineur ;
*Il peut être ordonner par le président le retrait du mineur des débats ;
*Le jugement peut être publié sans faire apparaître les nom et prénoms du mineur.
III-Les décisions du tribunal
A-Les mineurs de 13 ans
Le tribunal peut prononcer l’une des décisions suivantes :
*La remise du mineur à ses parents, son tuteur, à la personne qui en avait la garde ou à une
personne digne de foi ;
* Le placement du mineur dans un établissement médical ou médicopédagogique ;
*Le remettre au service de l’assistance à l’enfance ;
*Le placer dans un internat approprié.
B-Pour les mineurs de plus de 13 ans
Le tribunal peut :
*Prononcer l’une des mesures concernant le mineur de 13 ans ou le placement du mineur
dans une institution publique d’éducation surveillée ou d’éducation corrective ;
*Prononcer la condamnation pénale sans que la peine prononcée soit supérieure à la moitié
de la peine qu’il aurait encourue s’il avait 16 ans.
NB : les jugements du tribunal pour enfants ne sont pas soumis à l’enregistrement et aux
droits de timbre.
PARAGRAPHE 3 : LE TRIBUNAL CRIMINEL POUR MINEUR
Les mineurs âgés de 16 ans au moins, accusés de crime sont jugés par le tribunal criminel
pour mineur. Celui-ci siège durant la session du tribunal criminel
I-Composition
Le tribunal criminel pour mineur est composé de :
*1 président
*02 membres magistrats
*02 assesseurs choisis pour une période de 04 ans parmi les personnes âgées de plus de 30
ans et s’étant signalées par l’intérêt qu’elles portent à la question de l’enfance et par leur
compétence. Elles sont soumises à prestation préalable de serment ;
*Les fonctions du ministère public auprès du tribunal criminel pour mineur sont remplies par
les membres de la section du parquet près le TPI ;
*Quant aux fonction de greffier, elles sont exercées par un greffier du TPI ; greffier en chef ou
un greffier choisi par celui-ci.
II-Attributions et procédure
Le tribunal criminel pour mineur doit à peine de nullité statuer spécialement sur l’application
au mineur accusé d’une condamnation pénale et sur l’exclusion de celui-ci du bénéfice de
l’excuse atténuante de minorité.
Si elle décide que l’accusé mineur de 18 ans déclaré coupable ne doit pas faire l’objet d’une
condamnation pénale, les mesures relatives à son placement ou à sa garde sur lesquelles le
tribunal est amené à se prononcer sont les mêmes mesures préventives que celles
prononcées par le tribunal pour enfants.
Par ailleurs devant le tribunal criminel pour mineur, chaque affaire est jugée séparément en
l’absence de tous autres prévenus. En plus, seuls les témoins, les proches parents, le tuteur
ou le représentant légal du mineur, les délégués à la liberté surveillée ne sont admis à
assister aux débats.
La publication du compte rendu des débats et de toute illustration relative à l’identité et à la
personnalité du mineur sont strictement interdites sous peine d’amende.
SECTION II : LE TRIBUNAL CRIMINEL
Il est tenu au siège de chaque TPI des sessions pour le jugement des affaires criminelles
instruites dans le ressort de ce tribunal. Les audiences de ces graves infractions sont celles du
tribunal criminel.
PARAGRAPHE 1 : COMPOSITION
Le tribunal criminel comprend :
*Le président du tribunal
*Quatre (04) assesseurs (juges du TPI du lieu de jugement des affaires criminelles)
*Le parquet est représenté par le procureur de la république en personne ou par un de ses
substituts près le TPI.
*Le greffier en chef du TPI ou un greffier désigné par celui-ci assiste le tribunal.
NB : le président, les assesseurs et le greffier sont désignés par ordonnance du président du
tribunal au début de chaque année judiciaire.
PARAGRAPHE II : LA PROCEDURE
A-Actes obligatoires
*L’arrêt de renvoi au tribunal criminel est toujours signifié à l’accusé détenu qui en reçoit
copie. Tout comme la citation, la signification à l’opposé de la notification se fait par acte de
commissaire de justice. D’ailleurs l’accusé détenu dans une autre maison d’arrêt est transféré
dans celle où siège le tribunal criminel.
*Une ordonnance de prise de corps (décision permettant l’incarcération d’un accus) est
décernée si l’accusé signifié à personne ne se présente pas.
*Il est procédé par contumace si l’accusé ne peut être saisi ou s’il n’a pas reçu signification à
personne ;
*Le dossier de la procédure est transmis par le procureur général au procureur près le TPI où
se tient la session et les pièces à conviction transportées au greffe dudit ;
*L’accusé est interrogé dans le plus bref délai par le président ou un de ses assesseurs avec
l’aide d’un interprète s’il y a lieu et les débats ne peuvent s’ouvrir moins de cinq jours après
l’interrogatoire ;
*L’accusé est assisté d’un conseil, à défaut il y est invité. S’il décline l’offre, le président saisit
le bâtonnier de l’ordre des avocats qui lui en désigne un d’office.
*Le ministère public et la partie civile signifient à l’accusé et l’accusé notifie au ministère
public et à la partie civile ?24 heures avant l’ouverture des débats la liste des personnes qu’ils
désirent entendre en qualité de témoins
B-Les actes facultatifs ou exceptionnels
*Le président peut ordonner tout acte d’information complémentaire qu’il estime utile si
l’instruction lui semble incomplète ou si des éléments nouveaux sont révélés ;
*Le procureur général peut à tout moment requérir communication d’une copie de la
procédure ;
*La jonction de procédure peut être ordonner par le président lorsqu’à raison d’un même
crime, plusieurs arrêts de renvoi ont été rendus contre différents accusés ou contre un
accusé pour plusieurs infractions ;
*Le président peut ordonner des renvois à des sessions ultérieures des affaires qui ne
paraissent pas en état d’être jugées au cours de la présente session.
C-Le déroulement des débats
*Les débats sont publics et le jugement sur le fond prononcé en audience publique.
Cependant, le tribunal peut déclarer le huis-clos ou interdire l’accès de la salle d’audience
aux mineurs ou à certain d’entre eux ;
*Les débats ne peuvent être interrompu (sauf suspension pour repos des juges ou de
l’accusé) et doivent continuer jusqu’à ce que la cause soit terminée par la clôture des débats
prononcée par le tribunal ;
*L’emploi de tout appareil d’enregistrement ou de diffusion, de camera est interdit sous
peine d’amende ;
*Le président a la police de l’audience et la direction des débats, les assesseurs, le ministère
public peuvent poser des questions à l’accusé.
*Le ministère public prend au nom de la loi toutes les réquisitions qu’il juge utiles
Les juridictions militaires constituent aussi des juridictions d’exception en matière pénale.

SECTION III : LES JURIDICTIONS MILITAIRES


PARAGRAPHE 1 : FONDEMENT DE L’EXISTENCE DES JURIDICTIONS MILITAIRES
L’armée est une institution. La mission qui lui est assignée et qui est la surveillance et la
défense du territoire national lui confère un statut particulier et surtout une autonomie du
point de vu des compétences dans tous les domaines.
Ainsi constate-t-on la spécialisation dans le domaine hospitalier et des grands travaux. Le
domaine du droit régissant le comportement et la vie en société ne pouvant être en reste, le
législateur a décidé de doter l’institution militaire de juridictions propres.
PARAGRAPHE 2: LA COMPETENCE RECONNUE AUX JURIDICTIONS MILITAIRES
Le principe de base ici est posé par l’article 1er du code de procédure militaire. Il résulte de
cette disposition légale citée que la juridiction militaire n’est compétente que lorsque les
auteurs des infractions sont militaires.
La conséquence immédiate de ce principe est que s’il existe un co-auteur ou un complice non
militaire, celle-ci échappe à la compétence des juridictions militaires et échoit au domaine
des juridictions de droit commun.
En plus, seules les infractions commises par les militaires dans les circonstances suivantes ne
sont prises en compte :
*Infraction contre la sureté de l’Etat ;
*Infraction commise dans le service, à l’occasion du service, en maintien de l’ordre, à
l’intérieur d’un établissement militaire et les faits d’insoumission.
Quelles sont les juridictions militaires et à quoi répond leur organisation ?
PARAGRAPHE 3 : LES JURIDICTIONS MILITAIRES ET LEUR ORGANISATION
I-Identificationdes juridictions militaires
Nous notons trois organes dans l’ordonnancement des juridictions militaires :
*L’autorité investie du pouvoir judiciaire
*Les tribunaux militaires
*Les tribunaux prévôtaux.
II-Organisation des tribunaux militaires

A-L’autorite du pouvoir judiciaire


1-Composition
Cette autorité comprend :
*Le ministre de la défense ;
*Le ministre chargé de la police nationale ou ministre de l’intérieur ; tous ces ministères
pouvant être regroupés en un seul.
2-Les attributions
L’autorité dirige la police judiciaire militaire. C’est elle qui donne l’ordre de poursuite au
commissaire du gouvernement. En fait, dès la réception du P.V par le commissaire du
gouvernement, celui-ci adresse un avis de poursuite à l’autorité qui si elle estime les
poursuites nécessaires, délivre au commissaire du gouvernement l’ordre de poursuite.
B-Les tribunaux militaires
1-Répartition géographique
L’objectif est de doter le territoire national de juridictions militaires. Ainsi les juridictions
militaires d’Abidjan, de Bouaké et de Daloa ont-elles été prévues. Mais à ce jour, seul le
tribunal militaire d’Abidjan fonctionne.
Quelle est l’organisation de cet tribunal ?
2-Les services du Tribunal Militaire d’Abidjan
Il a le même schéma de service qu’un TPI avec le SPJEJ en moins. Il comprend donc/
*un siège ;
*un parquet ;
*un greffe
3-Les attributions et le personnel des services
*LE PARQUET ; le parquet, comme dans les juridictions de droit commun représente le
ministère public. Il est chargé des poursuites à la seule différence qu’ici, le parquet ne
poursuit que sur ordre de l’autorité de pouvoir judiciaire.
Le personnel du parquet est constitué d’un commissaire du gouvernement : homologue du
procureur de la république et des substituts du commissaire du gouvernement.
*LE SIEGE. Il comprend le cabinet d’instruction, la chambre de jugement.
Le siège est chargé, à travers le cabinet d’instruction d’informer les affaires et à travers la
formation de jugement de dire le droit ; de juger.
Le personnel du siège est constitué d’un magistrat de l’ordre judiciaire ; président de la
formation de jugement et des juges militaires ; assesseurs.
*LE GREFFE. Le greffe a les mêmes attributions que les greffes des juridictions de droit
commun.
Le personnel du greffe comprend un greffier en chef ; militaire et des greffiers militaires.
Il existe un organe de contrôle de l’activité du cabinet d’instruction qui joue le même rôle
que la chambre d’instruction.
Il ne peut être recouru contre les décisions du tribunal militaire que pourvoi en cassation
devant la cour de cassation ; laquelle cour une fois saisi désignera un autre tribunal militaire
pour connaitre de l’affaire ou le même tribunal, mais autrement constitué.
C-Les tribunaux prévôtaux
1-Présentation
Les tribunaux prévôtaux sont des juridictions de jugement dont le ressort est situé à
l’intérieur du territoire national. Ils sont aussi compétents lorsque les troupes ivoiriennes
sont stationnées à l’extérieur.
2-Le personnel
Le personnel est désigné sous l’appellation de prévôt. Les prévôtés sont constitués des
gendarmes qui exercent des missions de police générale et de police judiciaire militaire.
3-Attributions
Les tribunaux prévôtaux connaissent des contraventions, des infractions aux règlements
relatifs à la discipline. Ces tribunaux sont saisis en vertu de décision de renvoi de l’autorité
investie du pouvoir judiciaire.

SECTION IV : LA HAUTE COUR DE JUSTICE


La haute cour de justice fait partie de juridiction d’exception. Elle est prévue par la
constitution et selon l’article 1 alinéa 2 de la loi organique n°2005-05 du 31 janvier 2005
déterminant la composition, le fonctionnement et la procédure de la haute cour de justice,
celle-ci siège à l’assemblée national ou en tout autre lieu dicté par les circonstances.
PARAGRAPHE 1 : COMPOSITION
La haute cour de justice comprend neuf (09) membres dont
* le premier président de la cour de cassation ; président
*08 juges suppléants appelés à remplacer les titulaires en cas d’absence ou d’empêchement
de siéger de ces derniers.
*En dehors du président, les autres membres sont des députés élus par leurs pairs.
PARAGRAPHE 2 : ATTRIBUTIONS
Les attributions de la haute cour de justice sont déterminées par les articles4 et 5delaloi
organique du 31janvier 2005. La haute cour de justice est compétente pour :
*Juger le Président de la république en cas de haute trahison. Le président de la république
n’est alors responsable des actes accomplis dans l’exercice de ses fonctions et traduit devant
la haute cour de justice qu’en cas de haute trahison ;
*Juger les membres du gouvernement pour des faits qualifiés crimes ou délits dans l’exercice
de leur fonction.
PARAGRAPHE 3 : LA PROCEDURE DE POURSUITE

La procédure de mise en œuvre des poursuites des personnalités citées plus haut est
déterminée à l’article 111 de la constitution. Ainsi, votée au scrutin secret la mise en
accusation se fait :
*A la majorité de 2/3 pour le Président ;
*A la majorité absolue pour les membres du gouvernement
A côté de ces juridictions répressives, il existe aussi en matière civile et commerciale des
juridictions d’exception.
CHAPITRE II :
LES JURIDICTIONS D’EXCEPTION EN MATIERE CIVILE ET COMMERCIALE

SECTION I : LE JUGE DES TUTELLES


PARAGRAHE 1 : PRESENTATION GENERAL DU JUGE DES TUTELLES
Le juge des tutelles veille à la protection des mineurs et à la bonne administration de
leurs intérêts. Selon l’article 1 de la loi 2019-572 du 26 juin 2019, le mineur est la personne
qui n’a pas encore atteint l’âge de 18 ans accomplis. Au siège de chaque juridiction du 1er
degré, les fonctions de juge des tutelles sont exercées par le juge des enfants ou tout autre
juge nommé comme l’indique l’article 55 de la loi sur la minorité.
La compétence territoriale du juge des tutelles s’étend au ressort juridictionnel du
tribunal de son établissement.
PARAGRAHE 2 : LES ATTRIBUTIONS DU JUGE DES TUTELLES
Le juge des tutelles exerce une surveillance générale sur les administrations légales et sur
les tutelles de son ressort.
I-Les administrations légales
Les administrations légales concernent les administrations d’un patrimoine ou d’un
ensemble de biens dévolus par la loi à une personne déterminée.
Les biens des enfants mineurs sont en privilège administrés par leurs parents. Le père et
la mère sont conjointement administrateurs légaux s’ils exercent en commun l’autorité
parentale : on parle alors d’une administration légale qualifiée de pure et simple ; Article 43.
Dans les autres cas, ou l’administration légale appartient à l’un des parents, elle est dite
sous contrôle du juge des tutelles.
Dans le cadre de cette administration légale, le juge délivre un certain nombre d’acte aux
représentants légaux des mineurs afin qu’ils puissent exercer l’ensemble des droits qui leur
sont reconnus sur la personne et les biens de leurs enfants mineurs et d’accomplir les
obligations qui leurs incombent. Parmi ces actes figurent :
-L’ordonnance de puissance paternelle délivrée aux parents du mineur,
-L’ordonnance de délégation volontaire de la puissance paternelle délivrée à un tiers selon la
volonté du parent qui exerce la puissance paternelle dans l’intérêt du mineur,
-L’ordonnance d’administration légale, acte du juge des tutelles qu’il règle et surveille aussi.

II-Les tutelles
L’article 53 de la loi sur la minorité indique les cas d’ouverture de la tutelle concernant
les enfants mineurs. Cet article énonce :
-Lorsque les père et mère du mineur sont tous deux décédés ou hors d’état de manifester
leur volonté, en raison de leur incapacité, éloignement, absence et de tout autre cause.
-Lorsqu’ils sont tous deux déchus des droits de la puissance paternelle,
-Lorsque le survivant est déchu des droits
-Lorsque tous les deux ont été condamnés pour abandon de la famille dans le cas où la
victime de cet abandon est l’un de leurs enfants
-Lorsque l’enfant est né hors mariage que son acte de naissance ne porte pas le nom de sa
mère et qu’il n’a été légalement et volontairement reconnu ni par le père ni par la mère.
En cas d’ouverture de la tutelle, un conseil de famille est convoqué et mis en place sous
la direction du juge. Les membres du conseil doivent être équilibrés en nombre du côté du
père et du côté de la mère de l’enfant mineur. Ce conseil délibère sans le juge mais sous sa
supervision et désigne le tuteur. Il est dressé procès-verbal de cette délibération.
PARAGRAHE 3 : LES POUVOIRS DU JUGE DES TUTELLES
Le juge des tutelles :
-convoque l’administrateur légal, le tuteur, les membres du conseil de famille selon les
nécessités du moment ?
-réclame éclaircissements, adresse des observations et prononce contre les membres du
conseil de famille des injonctions,
Le non déferment aux injonctions du juge des tutelles constitue une contravention
sanctionnée d’une peine de 1.000 à10.000 frs et ou d’un emprisonnement de 10 jours.
PARAGRAHE 4 : LA PROCEDURE DEVANT LE JUGE DES TUTELLES
Le juge des tutelles compétent pour statuer est celui du domicile ou à défaut celui de la
résidence du mineur.
Le juge des tutelles peut se saisir d’office, il peut aussi l’être par simple requête écrite ou
orale ou il peut être saisi en la forme de référé. Il est assisté d’un greffier et statue par
ordonnance.
Les ordonnances du juge sont notifiées dans les cinq (05) jours de leur intervention. Elles
ne sont pas susceptibles d’opposition, mais peuvent être attaquées par appel formé par
déclaration au greffe par toute personne ou les parties y ayant intérêt public dans un délai de
15 jours.

Section II-Le tribunal de commerce


Les juridictions de commerce ont été créées par la loi n°2016-1110 du 08 décembre 2016.
L’article 2 alinéa dispose que « Les juridictions de commerce sont des juridictions spéciales
de premier degré et de second degré dénommées respectivement tribunaux de commerce
et cours d’appel de commerce. »
PARAGRAPHE1-Attributions
Les attributions des tribunaux de commerce sont énumérées à l’article 9 de la loi
n°2016-1110 du 08 décembre 2016.
Les juridictions de commerce connaissent :
-des contestations relatives aux engagements et transactions entre commerçants au sens de
l’Acte uniforme portant sur le droit commercial général ;
-des contestations entre associés d’une société commerciale ou d’un groupement d’intérêt
économique ;
-des contestations entre toutes personnes, relatives aux actes de commerce au sens de l’Acte
uniforme portant sur le droit commercial général ; toutefois, dans les actes mixtes, la partie
non commerçante demanderesse peut saisir les tribunaux de droit commun ;
-des procédures collectives d’apurement du passif ;
-plus généralement, des contestations relatives aux actes de commerce accomplis par les
commerçants à l’occasion de leur commerce et de l’ensemble de leurs contestations
commerciales comportant même un objet civil ;
-des contestations et oppositions relatives aux décisions prises par les juridictions de
commerce.
Par ailleurs, les tribunaux de commerce statuent :
-en premier ressort, sur toutes les demandes dont l’intérêt du litige est supérieur à vingt-cinq
millions de francs ou est indéterminé ;
-en premier et dernier ressort sur toutes les demandes dont l’intérêt du litige n’excède pas
vingt-cinq millions.
Lorsque l’intérêt pécuniaire des actions excède la somme de trois cent millions de francs les
présidents des tribunaux … sont tenus, hormis les cas de récusation, de présider les
audiences sans pouvoir de délégation, sous peine de nullité de la procédure.
Au regard de ce qui précède, on peut affirmer que le tribunal de commerce a une
spécialisation en fonction de l’objet du litige dont il est amené à connaître. L’objet est en
effet commercial.
PARAGRAPHE 2-Organisation des tribunaux de commerce
Les tribunaux de commerce sont composés :
-d’un président ;
-de vice-présidents ;
-de juges ;
-de juges consulaires ;
Le tribunal de commerce comporte un greffe composé d’un greffier en chef et de greffiers
qui assistent la juridiction.
Il comprend également des personnels administratifs.
Les fonctions du ministère public sont exercées par le procureur de la République près le
tribunal de première instance dans le ressort duquel se trouve le siège du tribunal de
commerce. Mais sa présence à l’audience est facultative.
Le tribunal de commerce se réunit :
-en audience solennelle ;
-en assemblée générale ;
-en audience ordinaire ;
-en chambre du conseil.
SECTION III-le tribunal du travail
PARAGRAPHE 1-Compétence d’attribution
Les tribunaux du Travail connaissent les différends individuels pouvant s'élever à l'occasion
du contrat de travail ou d'apprentissage, y compris des différends relatifs aux accidents de
travail et aux maladies professionnelles, entre les travailleurs ou apprentis et leurs
employeurs ou maîtres.
Ces tribunaux ont également qualité pour se prononcer sur tous les différends individuels
relatifs à la validité et l'exécution des conventions collectives et règlements en tenant lieu.
Leur compétence s'étend également aux litiges entre travailleurs ou apprentis à l'occasion
des contrats de travail ou d'apprentissage.
Le président du tribunal du travail est juge des référés en matière de conflits individuels du
travail. Il est assisté d'un greffier.
PARAGRAPHE 2-Compétence territoriale
Le tribunal compétent est celui du lieu du travail. Toutefois, pour les litiges nés de la
résiliation du contrat de travail et nonobstant toute attribution conventionnelle de
juridiction, le travailleur a le choix entre le tribunal de sa résidence et celui du lieu du travail.
Les tribunaux du travail sont constitués par une chambre spéciale des tribunaux de Première
instance. Leur compétence s'étend aux ressorts de ces derniers. Toutefois, lorsque
l'importance du marché du travail l'exige, il peut être créé auprès des sections détachées des
tribunaux de Première instance, des tribunaux du travail avec la même compétence
territoriale

PARAGRAPHE 3-Composition du Tribunal du travail

La chambre spéciale est composée :


-du président du tribunal de première instance ou de la section détachée ou d’un magistrat
de la juridiction désigné par lui, président ;
-d’un assesseur employeur et d’un assesseur travailleur pris parmi ceux figurant sur les listes
établies conformément à l’article 81.13 du code du travail
Le tribunal du travail est assisté d’un greffier.
CHAPITRE III :
LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL :
UNE JURIDICTION SUPRÊME NATIONALE SPECIALISEE

Dans le cadre national, toutes les juridictions sont en principe rattachées soit à l’ordre
judiciaire, avec à sa tête la Cour de Cassation, soit à l’ordre administratif, avec à sa tête le
Conseil d’Etat. Cependant le Conseil Constitutionnel se situe à l’extérieur de cette double
organisation pyramidale en raison de la nature des questions dont elle a à connaître. Il sera
examiné successivement son organisation et ses compétences.
Section 1 : Organisation
Le Conseil constitutionnel est composé de deux catégories de membres. En effet certains
sont des membres de droit tandis que d’autres sont nommés.
§1 : Les membres de droit
Ce sont les anciens Présidents de la République. Mais ceux-ci n’ont pas l’obligation de siéger
car ils peuvent renoncer de façon expresse à être membre de l’institution. En Côte d’Ivoire,
aucun ancien Président de la République n’a de façon express manifesté le désir d’user son
droit ne pas être membre du Conseil.
§2 : Les membres nommés
Ils sont au nombre sept répartis comme suit :
-un Président nommé pour une durée de six ans non renouvelable par le Président de la
République ;
-six conseillers dont trois désignés par le Président de la République, deux par le Président de
l’Assemblée nationale et un par le Président du Sénat. Les conseillers sont nommés pour une
durée de six ans non renouvelable par le Président de la République.
Le Conseil constitutionnel est renouvelé par moitié tous les trois ans et les membres prêtent
serment avant leur entrée en fonction.
Section 2 : Compétences
Le Conseil constitutionnel contrôle principalement la constitutionnalité des textes et possède
d’autres attributions.
§1 : Le Conseil Constitutionnel, juge de la constitutionnalité
Ces compétences ne s’exercent que dans le cadre précis des attributions qui lui sont
conférées par la Constitution. Ce contrôle se fait soit par voie d’action soit par voie
d’exception soit sous forme d’avis.
I-Le contrôle par voie d’action
Selon l’article 134 nouveau de la Constitution, les engagements internationaux avant leur
ratification, les lois constitutionnelles adoptées par voie parlementaire, les lois organiques
avant leur promulgation, les règlements des assemblées parlementaires avant leur mise en
application, doivent être déférés par le Président de la République, le Président de
l’Assemblée nationale ou le Président du Sénat au Conseil constitutionnel, qui se prononce
sur leur conformité à la Constitution. Dans ces conditions, la saisine du Conseil
constitutionnel suspend le délai de promulgation ou de mise en application.
En cas de saisine par voie d’action, une loi ou une disposition déclarée contraire à la
Constitution ne peut être promulguée ou mise en application. La loi ou la disposition est
nulle à l’égard de tous.
II- Le contrôle par voie d’exception
Tout plaideur peut, par voie d’exception, invoquer l’inconstitutionnalité d’une loi devant
toute juridiction en vue de la faire annuler. Dans ce cas la décision du Conseil constitutionnel
s’impose à tous, au-delà des parties au procès et la loi ou la disposition déclarée
inconstitutionnelle est abrogée.
§2 : Autres attributions du Conseil constitutionnel
Le Conseil constitutionnel possède diverses autres attributions. Il est à la fois une juridiction
électorale et référendaire et un organe de constat et de consultation.
I-Le Conseil constitutionnel, juridiction électorale et référendaire
Le Conseil constitutionnel statue sur :
-l’éligibilité des candidats à l’élection présidentielle. A cet effet, il arrête et publie la
liste définitive des candidats à l’élection présidentielle quinze jours avant le premier
tour du scrutin ;
-l’éligibilité des candidats aux élections parlementaires pour permettre à la
Commission indépendante chargée des élections de publier la liste définitive des
candidatures aux élections des députés et des sénateurs ;
-les contestations relatives à l’élection du Président de la République, des députés et
des sénateurs
-la déchéance des députés et des sénateurs.
Par ailleurs, le Conseil constitutionnel proclame les résultats définitifs de l’élection
présidentielle et contrôle la régularité des opérations de référendum et en proclame les
résultats.
II-Le Conseil constitutionnel, organe de constat et de consultation
Cette intervention du Conseil constitutionnel a une portée plus ou moins grande selon les
cas : tantôt il lui est demandé de porter lui-même un constat qui lie le pouvoir politique,
tantôt il n’est consulté que pour émettre un avis qui n’a pas force obligatoire.
D’abord, seul le Conseil constitutionnel peut constater la vacance de la Présidence de la
République par décès, démission ou empêchement absolu. Si un tel cas survient, le Conseil
est saisi par une requête du Gouvernement approuvée à la majorité de ses membres. Dans
ce cas le Vice-Président de la République après avoir prêté serment devant le Conseil
constitutionnel se réuni en audience solennelle.
Ensuite, sur saisine soit du Président de la République, soit du Président de l’Assemblée
nationale soit du Président du Sénat, les projets ou proposition de loi peuvent être soumis
pour avis au Conseil constitutionnel.
Enfin, lorsqu’une des circonstances exceptionnelles telles que définies par l’article 73 de la
Constitution se présente, le Président de la République prend les mesures exceptionnelles
exigées par ces circonstances après consultation obligatoire(…)2 du Président du Conseil
constitutionnel.

2
Dans ces circonstances, le Président de la République doit consulter obligatoirement le Président de
l’Assemblée nationale et ceux du Sénat du Conseil constitutionnel.
TITRE IV :

LES ACTEURS DU SYSTÈME JUDICIAIRE

SECTION I : LES ACTEURS FONCTIONNAIRES

PARAGRAPHE 1 : LES MAGISTRATS


Il faut distinguer ceux du siège de ceux du parquet
I : les Magistrats du Siège

Ils sont encore appelés Magistrats Assis et sont indépendants et inamovibles. Ils
assurent les fonctions de juge ou de juge d’instruction.
II : les Magistrats du Parquet

Les Magistrats du Ministère public sont une sorte de Magistrats de type particulier
établis auprès des tribunaux de 1ère instance et leurs sections détachées, des cours d’appel
et de la cour suprême. Ils sont appelés Magistrats Debout, ils sont liés à l’exécutif par un lien
de subordination hiérarchique. Les éléments caractéristiques du ministère public. Sont
l’indivisibilité du Ministère public, la subordination hiérarchique, indépendance à l’égard des
tribunaux, l’irresponsabilité et l’irrécusabilité.

PARAGRAPHE 2: LES GREFFIERS


Les juridictions judiciaires sont composées d'un greffe qui comprend l'ensemble des
services administratifs du siège et du parquet. Le greffe est dirigé par un greffier en chef,
assisté de greffiers, qui ont la qualité de fonctionnaire et qui ont pour fonction d'assister les
magistrats à l'audience, de dresser les actes du greffe. Le greffier est un officier public et
ministériel, c'est-à-dire placé sous l'égide de l'autorité judiciaire, présent au sein des
juridictions de l'ordre judiciaire tribunal, cour d'appel. Le greffier assiste le juge et
authentifie les actes juridictionnels. Le greffier enregistre les affaires, avise les parties des
dates d'audience et de clôture et prépare les dossiers pour les magistrats. Par ailleurs, il
prend note du déroulement des débats, rédige les procès-verbaux et met en forme les
décisions de justice.
PARAGRAPHE 3 : LES PERSONNELS DE L’ÉDUCATION SURVEILLEE
Ils ont pour missions essentielles, la protection, la rééducation et l’insertion ou la
réinsertion socio-professionnelle des mineurs au contact du système judiciaire quel qu’en
soit leur statut (infracteur, en danger, victime ou témoin d’infraction)

PARAGRAPHE 4 : LES PERSONNELS DE L’ADMINISTRATION PENITENTIAIRE


Ils assurent la surveillance des détenus et veillent au travail pénal.

SECTION II : LES ACTEURS NON FONCTIONNAIRES : LES AUXILIAIRES DE JUSTICE

L’auxiliaire de justice est un homme de loi dont la mission est destinée à faciliter la
marche de l'instance et la bonne administration de la justice. L'appellation « auxiliaire de
justice » est donc une qualification générique appliquée aux membres des professions
diverses qui concourent à l'administration de la justice. Avec les magistrats (qui rendent la
justice), on appelle les auxiliaires de justice (qui coopèrent à l'administration de la justice) les
« gens de justice ». Cette expression désigne l'ensemble des personnes qui ont pour fonction
ou profession de participer à l’œuvre de justice.

PARAGRAPHE 1 : LES AUXILIAIRES PERMANENTS

I : Les avocats

L'avocat est un professionnel du droit, investi de plusieurs missions ; il peut être utile lors
d'un conflit, mais aussi dans la vie de tous les jours, pour certains actes complexes. L'avocat
exerce des fonctions de conseil, de mandataire et de défenseur des plaideurs. Plus
spécifiquement, l'avocat au Conseil d’État et à la Cour de cassation (également appelé avocat
aux Conseils) est un officier ministériel assistant et représentant les plaideurs devant ces
deux juridictions suprêmes. En clair, les Avocats sont chargés de la défense de leurs clients
devant les juridictions et de la rédaction de contrats.
II : Les notaires

Le notaire est un officier public et ministériel chargé de conférer l'authenticité aux


actes instrumentaires et de conseiller les particuliers. Il a également pour fonction d'assurer
l'efficacité dudit acte, d'en conserver le dépôt et d'en délivrer des copies exécutoires. Le
notaire est un professionnel du droit nommé par le Ministre de la Justice. Il détient des
pouvoirs spéciaux dans divers domaines juridiques. Le recours à un notaire est obligatoire
pour certains actes et conseillé pour d’autres. En somme, les notaires sont chargés
d’authentifier des actes de rédiger des contrats des testaments et de gérer des biens de leurs
clients.
III : Les Commissaires de justice

La profession de Commissaire de justice est née de la fusion des professions


d’Huissiers de justice et de Commissaires-priseurs. Le Commissaire de justice est un officier
public et ministériel chargé essentiellement des significations des actes (judiciaires et
extrajudiciaires), de l'exécution forcée des actes publics (jugements et actes notariés), du
recouvrement amiable ou judiciaire de créances, des constatations et des ventes après
évaluation, des biens saisis par voie judiciaire ou non.

PARAGRAPHE II : LES AUXILIAIRES NON PERMANENTS

I : Les experts

Les experts sont des techniciens désignés par le juge pour procéder à une expertise et
l'éclairer dans sa prise de décision. On parle aussi d'homme de l'art. Les experts judiciaires
sont inscrits sur une liste officielle comme spécialiste en telle ou telle matière (psychiatrie,
médecine légale, balistique, écriture, informatique, bâtiment...). Un expert judiciaire est un
professionnel qui apporte un avis éclairé sur une question précise lors d'une procédure
judiciaire. Son avis a valeur de preuve pour le juge mais le juge reste libre dans sa décision de
suivre ou non l'avis de l'expert. Ils apportent leur expertise au tribunal lorsqu’ils sont
sollicités dans le cadre d’un procès.
II : Les Agents d’affaires

Ils sont chargés de la gestion d’affaires que leurs clients leurs apportent.

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