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UCAD 2022/2023
Les constituions démocratiques peuvent revêtir toute une variété de forme mais aussi de
contenu. Plus simplement l’évolution constitutionnel permet de définir la constitution en
terme d’institution politique (A) et de norme suprême (B)
A- LA CONSTITUTION, UN ENSEMBLE D’INSTITUTIONS POLITIQUES
La constitution apparaît selon Hans Kelsen, comme la norme suprême de l’ordre juridique
interne. Cet ordre juridique peut être représenté par une pyramide des normes. La constitution
occupe le sommet de cette pyramide tandis que les autres normes juridiques (lois,
règlements) vont occuper, selon leur rang hiérarchique, les différents étages inférieurs.
L’organisation du système normatif repose, pour une grande part sur la constitution dont le
rôle essentiel est de réguler le processus de création des normes. Après avoir causé le principe
même de leurs créations, la constitution détermine comment les normes d’un ordre juridique
donné vont être créés, c’est-à-dire et selon quelle procédure, les règles de droit seront créées
ou produite. Sous ce rapport, les normes inférieures tirent leurs validités juridiques de la
conformité à la norme supérieure jusqu’à aboutir à la norme suprême ou constitution de
l’État. Ainsi, la constitution demeure un acte juridique qui exerce une supériorité sur les
autres normes. Mais pour être effective, elle a besoin d’une garantie juridictionnelle. C’est
la mission assignée à la justice constitutionnelle, à travers notamment la fonction d’interprète
authentique de la constitution.
Par ces travaux Hans Kelsen a mis au point un autre système de justice constitutionnelle
(modèle européen) fonctionnant différemment de celui des Etats-Unis. Le contentieux porté
devant une juridiction constitutionnelle et tout autre. Il est de nature constitutionnelle,
distincte du contentieux ordinaire. Quelle que soit sa dénomination (Cour constitutionnelle,
Tribunal constitutionnel, Haute cour constitutionnelle, Conseil constitutionnel), il est
question, d’une juridiction créée pour connaître spécialement et exclusivement du contentieux
constitutionnel, situé hors de l’appareil judiciaire ordinaire et indépendante de celui-ci. Ce
modèle offensif, inventé en Europe, présente un certain nombre de caractéristiques propres :
Un contrôle concentré, des décisions revêtues de l’autorité absolue de la chose jugée et un
contrôle par voie d’action (un procès objectif fait à la loi). Particulièrement en Afrique, le
renouveau de la justice constitutionnelle a donné lieu à un modèle variable. Le système adopté
par les États, s’il se rapproche du modèle européen de justice constitutionnelle, n’est pas en
soi une reproduction à l’état pur ; on y observe l’utilisation de procédés appartenant aux deux
modèles. C’est ainsi que les cours constitutionnelles du Bénin et de Gabon ainsi que le
Conseil constitutionnel du Sénégal peuvent être saisies d’un contrôle avant la promulgation
de la loi mais aussi d’un recours en inconstitutionnalité par le biais de l’exception dite
d’inconstitutionnalité.
1- L’AUTONOMIE ADMINSITRATIVE