Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Constitution
1- La constitution
La règle de droit régit aussi bien la société que les institutions politiques qui
détiennent le pouvoir sur la dite société. Cela correspond à l'emergence de
l'autorité politique qui exerce ses compétences en vertu d'une conformité à deux
références principales qui sont : la légitimité et la légalité.
Si le contrat social comme nous l'avons étudié met en place les piliers de la
légitimité dans le sens ou le contrat est basé sur le consentement des gouvernés
vis à vis du pouvoir exercé sur eux par l'autorité politique, la légalité est
symbolisée par la constitution qui est la loi suprême ou fondamentale qui limite
et encadre juridiquement l'Etat.
On peut dire alors que la constitution constitue la forme écrite du contrat social.,
ou selon une autre expression le cahier de charge adossé au contrat social. Elle
est selon l'expression de Maurice Hauriou une quête de compromis entre le
pouvoir et la liberté. Hauriou décrit la formation de la Constitution comme si des
pièces d’échecs étaient en mouvement, portant le nom de "pouvoir" et le nom de
"Liberté" et le nom "Etat" pour atteindre finalement une sorte de compromis et
d’harmonie.
La constitution est appelé également "loi suprême" car c'est la loi qui se trouve
au sommet de la pyramide des normes selon l'expression du juriste autrichien
Hans Kelsen. Les autres normes qui appartiennent au bloc de légalité et au bloc
réglementaire sont hiérarchiquement inférieurs à la norme constitutionnelle et
devraient s'y conformer.
2- Le droit constitutionnel
Le droit constitutionnel est une branche du droit public car il correspond à une
construction normative qui a accompagné la juridicisation du pouvoir politique.
l'Etat est donc titulaire de la personnalité juridique, qui fait qu'elle lui incombe
des droits et des obligations, et le droit constitutionnel jouit d'une position
suprême par rapport aux autres branches de droit car il englobe les règles
juridiques qui sont à la base de toute l'organisation de l’État et de son
fonctionnement au niveau des trois pouvoirs principaux au sein de l'Etat pour ce
qui est de leurs compétences , mais également pour ce qui concerne les relations
entre eux y compris les principes de la séparation des pouvoirs et de leur
coopération et et leur équilibre. Il établit les règles sur lesquelles repose le
système de gouvernement.
Par conséquent, le droit constitutionnel ne peut être enfreint par aucun autre
droit promulgué au sein de l’État. Le juriste et professeur Maurice Duverger,
considère le droit constitutionnel comme "l’ensemble des règles de droit
fondamentales supérieures aux autres textes"1. Le droit constitutionnel s’est
cristallisé depuis le XVIIe siècle en Europe occidentale dans un contexte de
conflits politiques autour d'un processus socio-politique qui a abouti à une sorte
de coexistence pacifique entre le pouvoir d'une part et la liberté d'autre part au
sein de l'Etat-Nation.
Les juristes qui s'attachent au positivisme normatif décrivent le droit
constitutionnel comme "l'encadrement juridiques des phénomènes politiques"
selon l'expression de Maurice Hauriou. Cette definition privilégie une
conception normative qui tend vers la consécration à travers les règles de droit
constitutionnel de la primauté du juridique sur le politique, ou en d'autres termes
du normativisme juridique sur le decisionnisme politique. Dans ce sens, la
constitution et ce qu'on inclut dans le bloc de constitutionnalité prescrivent une
certaine configuration de l'organisation et du fonctionnement de l'Etat, et en
même temps définissent les droits et libertés des citoyennes et citoyens.
1Maurice Duverger, Institutions politiques et droit constitutionnel (I. Les grands systèmes politiques
et II. Le système politique français) ,1970
obligation de neutralité axiologique de l'Etat, mais également comme obligation
de l'Etat de protéger les libertés en érigeant les droits de l'homme comme finalité
ultime de l'Etat de droit.
C'est dans ce contexte que les premières constitutions occidentales écrites ont vu
le jour, traduisant dans leurs caractéristiques une tendance vers l'équilibre entre
le pouvoir et la liberté dans le cadre de l’État-nation.
Les procédés démocratiques font prévaloir la volonté de la nation car elle seule
possède la souveraineté et constitue la source de tous les pouvoirs. Une constitution
est jugée démocratique parce que le peuple intervient au début et/ou à la fin du
processus. Ainsi, il existe deux principaux procédés : l’Assemblée constituante et le
référendum constitutionnel.
Cette méthode traduit une forme de démocratie directe, et l’opinion dominante dans
la doctrine considère que le référendum constitutionnel est le moyen le plus
démocratique dans l’élaboration du document constitutionnel, notamment lorsqu'il
intervient dans la continuité de son adoption par une assemblée élue.
- Le pacte constitutionnel :
Le procédé du pacte constitutionnel est un procédé moins autoritaire que l'octroi dans
lequel la constitution est établie d'un commun accord entre un Individu qui détient
l'essentiel du pouvoir politique, et une ou plusieurs assemblées plus ou moins
représentatives. Ce qui caractérise ce procédé est que le gouvernant ne monopolise
pas le pouvoir de décision (comme dans le procédé de l'octroi), mais dans lequel la
volonté du peuple est partiellement prise en considération, mais qui n'est pas
complètement libre (comme dans les méthodes démocratiques)
4-2 Les constitutions écrites et les constitutions coutumières
Les constitutions non écrites ont prévalu dans le monde jusqu’à la promulgation de la
première Constitution des États-Unis d’Amérique en 1787 en tant que constitution
écrite au sens moderne. Il suffit que la majorité des règles constitutionnelles en
vigueur au sein de l’Etat ne soient pas écrites pour considérer la Constitution comme
coutumière. La Constitution du Royaume-Uni se distingue comme le modèle le plus
célèbre de la Constitution coutumière, qui a aussi intégré progressivement avec le
temps des documents écrits de nature constitutionnelle.
-La constitutions écrite: Nous sommes devant une Constitution écrite lorsque la
majorité des règles constitutionnelles sont écrites dans un ou plusieurs documents
constitutionnels avec la possibilité de recourir aux coutumes constitutionnelles
comme sources complémentaires. Les constitutions écrites sont soumises à des
procédures d'élaboration et de révision spécifiques.
- Clarté et précision : pour que ses dispositions ne soient pas ambiguës, en réduisant
les marges d' interprétation par les détenteurs du pouvoir politique.
- La définition précise des attributions de l'Etat fédéral et des états fédérés en ce qui
concerne les Etats composés n'est possible pratiquement que grâce à une constitution
écrite.
Il existe également une autre forme de rigidité qui est absolue pour l'ensemble de la
constitution mais de façon temporaire : lorsque le législateur constitutionnel empêche
toute révision constitutionnelle pendant un délai de temps. L'objectif est de garantir
une certaine stabilité des dispositions de la Constitution pendant un certain temps.
Cette forme de rigidité permet de sauvegarder la stabilité politique notamment suite à
l'adoption d'une nouvelle constitution.
- La constitution souple: Elle peut être modifiée de la même manière et selon les
mêmes procédures que les lois ordinaires, et le législateur a le pouvoir de modifier la
Constitution de la même manière que toute loi ordinaire. La distinction entre les
normes constitutionnelles et les lois ordinaires disparaît sur le plan formel.