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L'importance d'une Constitution dans un Etat

La Constitution a valeur juridique de règle suprême, elle justifie la fondation d'un Etat. Elle
peut être considérée comme l’acte fondateur d’un Etat. En d’autres termes, c’est le cadre
juridique dans lequel se meut le pouvoir politique et qui institue les règles auxquelles doivent
se soumettre aussi bien les gouvernants que les gouvernés. En conséquent, c’est l’acte
fondateur d’un régime politique. Se donner une Constitution revient à admettre que le pouvoir
n’est pas illimité. Elle dispose de bornes. De plus elle correspond à un ensemble de règles
juridiques organisant la vie politique et régissant l’exercice du pouvoir. En tant que notion,
c’est le point nodal de l’exercice du pouvoir et des conditions de vie de la communauté à
laquelle elle s’applique. A travers les angles adoptés dans sa définition et, en approchant ses
caractères, on percevra davantage son statut.

La Constitution est l’œuvre d’un organe préexistant : le pouvoir constituant. Conçu dans un
sens organique, celui-ci est donc l’organe ou le complexe d’organes appelé à établir la
Constitution ou à la réviser. Dans le sens fonctionnel, il recouvre la fonction dont l’objet est
d’établir ou de révision la Constitution. Il s’agit alors de la faculté reconnue à un organe ou à
un complexe d’organes d’élaborer des règles constitutionnelles. Le pouvoir constituant
s’oppose aux pouvoirs constitués que sont traditionnellement les pouvoirs exécutif, législatif
et judiciaire ainsi que le pouvoir fédéral et les pouvoirs régionaux et communautaires.

La Constitution révèle son importance dans la vie de tous les jours car elle garantit les
droits et les libertés des individus d'une société et au cœur des nations, la nation comme une
notion abstraite composée de personnes. Le sujet nous porte à réfléchir sur l’importance d'une
Constitution et sur son rôle. Il est question de nous intéresser au rôle suprême de la
Constitution, c'est-à-dire aux différentes obligations que doit comporter une constitution et
quels sont ses rôles. Si la Constitution existe, c’est pour qu’elle soit respectée, sinon, son
existence serait purement décorative. La Constitution est la norme suprême dans
l’organisation d’un pays. Cette suprématie peut être protégée, par un contrôle de
constitutionnalité. De cette suprématie, découlent deux conséquences en relation avec son
origine et sa révision.

Nous allons nous attacher à prouver que la Constitution détient un rôle suprême d’où elle
vise à garantir les droits fondamentaux des citoyens et à organiser la séparation des pouvoirs .
Tout d’abord, nous verrons le fait que la Constitution est une garantie fait au peuple qui assure
à chacun le respect de ses droits. Ensuite que la Constitution institue les pouvoirs et définit les
différents organes de l’Etat selon le principe de séparation des pouvoirs.
1- Les garanties constitutionnelles des droits et libertés :

La garantie des droits et libertés constitue un élément indispensable de définition de la


notion de Constitution. Cette dernière est nécessaire pour garantir les droits fondamentaux des
citoyens. Par exemple, elle impose le principe de l’égalité des citoyens devant la loi, fait du
suffrage la référence de la légitimité et accorde le droit à chacun de faire entendre sa cause
devant un tribunal indépendant. De plus, elle permet d’écarter l’arbitraire en fournissant aux
personnes consacrées la possibilité de connaître les organes de l’Etat.

Pour que les droits et les libertés publiques jouissent d'une garantie constitutionnelle, il faut
que deux conditions soient respectées : en premier lieu, les droits et les libertés doivent
posséder un statut constitutionnel ; en second lieu, il faut exister des procédures permettant
d’assurer l'exercice des droits démontrés à contre-pied des atteintes des pouvoirs publics
futures. La garantie constitutionnelle d’un droit ne peut avoir de portée juridique que si le
droit ou la liberté en question ne peut s’exprimer de manière claire et précise. Néanmoins,
certains droits même énoncés n’ont pas une application automatique dans la mesure où leur
énonciation ne constitue qu’une espèce d’indication, d’exhortation à en faciliter l’effectivité.
Par exemple, le droit au travail est bien énoncé dans plusieurs, sinon toutes les constitutions,
mais il ne saurait ouvrir aux citoyens la possibilité de s’adresser à la justice pour en obtenir le
respect.

Tous les droits qui viennent d'être énumérés ont un statut constitutionnel, - ils sont
consacrés par des textes de valeur constitutionnelle-. Pourtant, ils doivent être mis en pratique
et bordés par le législateur et les nécessités de l'ordre public admettent qu'ils soient limités
dans une étendue, aussi par les autorités relevant de l'Exécutif. Mais l'encadrement de ces
droits s'exerce toujours sous le contrôle du juge constitutionnel pour les mesures de nature
législative ou du juge administratif pour les mesures relevant du pouvoir exécutif.

L’existence d’institutions juridictionnelles qui sont habilitées à imposer le respect des droits
par les gouvernants. En plus du contrôle de la constitutionnalité des lois, il y a le contrôle
juridictionnel des actes administratifs par le juge de l’excès de pouvoir qui est un outil de
protection des citoyens contre les actes administratifs et dont une grande partie concerne les
droits et libertés reconnus par la Constitution.
2- Etat et Constitution :

On entend par l’Etat le stade suprême de l’institutionnalisation du pouvoir. Son existence


est présentée par celle de la personnalité morale de droit public. Elle exerce son autorité
souveraine sur une population et un territoire donné. C’est le stade suprême de
l’institutionnalisation du pouvoir. Son existence se traduit par celle de la personnalité morale
dont les éléments constitutifs sont le territoire, la communauté et l’organisation politique qui
implique une double qualité : L’Etat doit avoir un fondement juridique et jouir de la
souveraineté, ou bien le pouvoir de commandement. C’est d’ailleurs la forme normale
d’organisation des sociétés politiques contemporaines.
Parler de l’Etat, c’est nécessairement parler des gouvernants qui constituent l’ensemble des
autorités instituées pour l’exercice du pouvoir. Les gouvernants sont les éléments d’une
structure hiérarchisée (appelés aussi les pouvoirs publics). En d’autres termes, c’est l’exécutif
qui comprend le chef de l’exécutif et les chefs des départements ministériels dont le
prolongement est l’Administration exerçant sa fonction sur un territoire déterminé.

La Constitution se définit comme un acte juridique, un contrat de société, la loi


fondamentale de l’Etat qui fixe son statut juridique, l’organisation des pouvoirs publics et les
rapports qui s’établissent entre eux. Elle se présente comme un ensemble de normes qui
régissent le pouvoir politique et les organes de l’Etat et se manifeste sur l’aspect
organisationnel du pouvoir dans l’Etat. Elle garantit les droits et les libertés tout comme elle
impose aussi des obligations. C’est le cadre juridique dans lequel se meut le pouvoir politique
et qui institue les règles auxquelles doivent se soumettre aussi bien les gouvernants que les
gouvernés. La Constitution doit s’analyser comme une norme suprême au sommet de la
hiérarchie des normes. A juste titre, on peut la désigner par l’expression « la loi des lois ».

Les régimes démocratiques sont organisés selon le principe de la séparation des pouvoirs
législatif, exécutif et judiciaire afin d’éviter leur concentration entre les mains d’une seule
personne et de permettre l’équilibre des différents pouvoirs.

Dans ce contexte, la Constitution introduit les compétences des organes de l’Etat et la mode
dont ils sont définis. Ainsi qu’elle règle les rapports entre les pouvoirs, en leur donnant la
possibilité de se contrôler mutuellement. Enfin, elle fixe la répartition des compétences sur
l’ensemble du territoire en définissant l’organisation de l’État, qui peut être unitaire et
centralisé, ou fédéral.
En somme, la Constitution n'a pas pour unique objet de déterminer la forme de l'Etat,
d'organiser les institutions et d’élaborer les règles de production des normes. La Constitution
est un acte fondateur par lequel une société se constitue une identité et décide de l'ordre
sociétal visé. Elle consacre, en particulier, des droits et libertés et désigne les modalités de
leur protection. En définitive, la Constitution se présente comme un acte de limitation des
pouvoirs. En termes d’évolution, la Constitution doit pouvoir être modifiée en fonction des
nouvelles réalités tant sociales que politiques. De même, d’une manière paradoxale, c’est le
moyen de réviser qui garantit la longévité d’une Constitution.

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