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INSTITUTIONS JUDICIAIRES

Introduction
« Faire justice est bien. Rendre justice est mieux » - VICTOR HUGO

- Institution vient du latin instituere → les institutions judiciaires sont les institutions
qui s’occupent de faire appliquer le droit.

- Ici émergent des mots communs a l’intitulé de la matière (procès, etc…)


On doit faire la distinction entre institution judiciaire et juridictionnelle.

IJ : équivalant d’une vision réductrice de la justice.


Le terme de IJ est un terme général qui inclut institution judiciaire et personnel
judiciaire. C’est une structure spécifique constituée d’organe et d’acteurs qui rendent
justice. On y retrouve également les principes fondamentaux de la Justice. C’est
l’expression du service de justice.
Les institutions juridictionnelles. Terme spécifique qui fait bref aux
institutions qui ont besoin de personnes pour rendre leur décisions → référence directe
aux institutions qui ont capacité de rendre le droit.

∆ OBJET DE LA MATIERE ?
Etudier les institutions administratives (celles qui organisent exécution du pouvoir πq) et
les institutions judiciaire qui ont pour objet de rendre justice, trancher litiges par
application d’la règle de droit.

∆ INTERET ?
L’intérêt est majeur : les IJ sont essentielles a fonctionnement de la société. Quand une
société se forme il faut des organes pour appliquer la règle car toute vie en
société implique des contestations, conflits, litiges. Certaines sociétés comme la
notre afin d’éviter arbitraire et désordre social se fondent sur un postulat qui indique
« nul ne se fasse justice a soi même » = institutions qui appliquent le droit, et sans
elles le droit étatique ne peut se matérialiser.

Pourquoi avoir un droit si on ne peux le revendiquer ?


Apres cette importance pratique il y a également importance de comprendre
les rôles de l’ensemble des institutions dans le but de les promouvoir et
rendre la justice. Les cours de IJ traitent de la culture juridique du droit que l’on
étudie. La culture juridique française ici. Ces IJ se sont forgées à travers la force des
évolutions historique. Ces évolutions peuvent parfois être dramatiques ou pacifique.
En tant que juriste on doit comprendre le IJ dans toutes les matières, tous les droits (civil,
adm, dam etc…). → matière transversale.

Ces institutions Ø figées mais soumises à de nombreuses mutations. On parle


aujourd’hui des défis de la justice du 21e. On verra la question de la justice prédictive,
justice transitionnelle etc… quels phénomènes touchent directement le domaine de la
justice. → la justice est confrontée à de nouvelles situations tous les jours.
Chapitre préliminaire. Les fondamentaux

SECTION I. LES SOURCES DE LA JUSTICE

Pour cela il faut s’intéresser aux normes, éléments caractéristiques, évolution historique
et aux principes du système.
La justice et ses institutions trouvent particulièrement origine dans la REV. 4 aout 1789
l’AN décrète l’abolition des privilèges, l’abolition des pénalités des offices, suppression des
tribunaux seigneuriaux et tous les privilèges des juridiction.

Lois de 16 et 24 aout 1790 a mis en place ordre judiciaire qui s’est maintenu
jusqu’aux réformes de 2008. Jusqu’a la Ve rep, les règles relatives a la création et organisation
des juridictions sont du domaine de la loi, elle est la source de la justice et des institutions.
On a une autre source, les actes réglementaires; des décrets et arrêtés. Mais cette
source est minoritaire; ils sont utilisés pour donner précisions sans mettre en cause les principes
législatifs. C’est assez souvent que les législateurs donnent des cadres avec loi qui permet de
renvoyer le décret (décret d’application ; qui précise les contours de la loi rédigée par
législateur.).
Aujourd’hui, on peut dire que fondamentalement, les IJ trouvent sources —> législation
& les textes réglementaires.
Exemple : la source civile est essentiellement d’origine réglementaire mais il y a
fluctuation entre sources législatives et réglementaires.

Les IJ sont soumises a la Constitution (haut de la pyramide). Elle exerce une grande influence dans
leur structures. Notre matière n’échappe pas a la constitutionnalisation de la loi.
Notre ordre juridique n’est pas tout seul : il a sources qui inspirent de façon directe ou
indirecte l’ordre juridique des Institutions → instituions européennes. Dans le cadre de ces sources
on prend ainsi également les sources européennes.

§Les sources législatives et réglementaires


- 4 aout 1789 et 16 et 24 aout 1790 : la règle concernant création des nouveau ordres de juridiction
sont du domaine de la loi; ainsi ce sont des lois organiques qui permettent de organiser la
matière sur les statuts des magistrats, la dépendance des magistrats de l’ordre administratif.
- On a également des lois ordinaires ; qui règles création nouveau ordre juridiction, composition
etc…
- A côté il y a également des ordonnances (art 38 C58).
- Enfin il y a règlements par application de art 37 de la C (exemple : code de l’ organisation
judiciaire; il y a partie législative et réglementaire, bien qu’il y ai d’autres codes qui apportent
des éléments sur leur institutions judiciaires propre → code de commerce, etc… code de
procédure civile ou pénale aussi). Ces lois et règlements peuvent se retrouver dans un code :
(ouvrage qui permet de rassembler toute la matière), mais il existe des cas où les normes ne sont
pas codifiées = lois ou décrets précis non codifiés.
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A partir de 1958 il y a mouvement de codification en matière de IJ, mais aujourd’hui on voit
également des nouveaux codes rédigés (code pénal des mineurs…).
§La sources constitutionnelle
- Constitution 1958: contient des dispositions importantes : art 34 et 37 C 58 qui délimitent les
compétences du parlement ; art 56 à 63 précisent les dispositions sur conseils constitutionnels;
art 64 a 66 - 1 qui composent TITRE VIII sur autorité judiciaire (sont les articles les plus
importants en matière de institution judiciaire). Art 67 et 68 sur la haute court. Art 68-1 et 68-3
responsabilité pénale des membres du corps autoritaire.

- Elle est essentielle pour comprendre le principe de la Justice.


- La C et sont interprétation par le conseil C a un impact énorme sur la façon d’appliquer le droit.
Les conseils C ne se limitent pas a une clarification des compétences du législateur. Ils vont
plus loin = lorsqu’on voit que l’interprétation de la C, la mise en valeur préambule de la
DDHC et celui de la C46 pour définir les compétences de la matière de IJ. On le voit
lorsqu’on regarde que certains principes de organisation judiciaire et les procédures
ont été élevées au rang constitutionnel. En matière de principe qui ont une valeur
constitutionnelle on peut penser a indépendance et impartialité des juridictions.

- Certains principes en droit de procédures sont élevés en matière constitutionnelle :


 le droit au recours effectif au juge
le principe de liberté individuelle → garde a vue etc…
principe de proportionnalité des peines etc…

- lorsque le Conseil C fait un contrôle de constitutionnalité a posteriori

§La sources européennes :


Pendant longtemps en pensait que les E étaient isolés. Aujourd’hui on doit envisager les relations
qui existent entre les systèmes juridiques des autres pays. C’est à partir des traités nationaux et
européens que le système judiciaire français va commencer a être influencé par ces nouvelles
sources = 1) Traites internationaux 2) traités européens
→ CEDH donne un cadre juridique qui va forcement avoir une influence sur la justice interne.
Ces 2 sources européennes mettent en place des standards internationaux de justice qui
vont s’appliquer en France ; notion de procès équitable (même si on avait déjà en droit interne,
avec les souches européennes il a une nouvelle interprétation et va regagner en importance
notamment à l’issue de l’application de la jurisprudence de la CEDH a travers application art 6 § 1
de la C. Pour cette raison il est impossible de parler des sources de IJ sans parler de ces sources
européennes.
l’Europe a une Cour européenne des droits de l’homme qui applique les conventions, etc.
De l’autre côté il y a droits de l’union européenne.
Le Conseil de l’Europe possède une Cour Européenne des Droits de l’Homme qui se base
sur plusieurs accord; notamment convention européenne des Droit de l’Homme, des protocoles
additionnels, une charte sociale, un traite sur la torture.
Le droit de la convention européenne encadre, ou du moins influence 47 pays.
En ce qui concerne la Cour de Justice de l’UE applique la Charte des Droits Fondamentaux des
traites, mais surtout a retenir que il y a un droit communautaire qui englobe 28 pays.
Les juges internes du droit français ainsi s’inspirent de ces sources européennes.
SECTION II. LES CARACTÈRES DE LA JUSTICE

La justice en France possède 3 caractères :

§ 1 - UN SERVICE PUBLIC
La justice est un service public en France, comme l’éducation. Son
importance est telle que dans le budget national il y a une partie qui va à la justice, mais
il reste excessivement bas. On retrouve les fondements légaux de organisation judiciaire
dans art L112-2 du code d' organisation judiciaire. On retrouve encore une fois la loi et le
règlement comme source … mais le service est gratuit ! On se demande quel est le
budget ? Comment garantir un service public lorsqu' on a un budget de 64$ par habitant
et lorsqu’on s’aperçoit que le budget augmente faiblement, il est à 2,65 % en 2016.

§ 2 - MONOPOLE ÉTATIQUE
La justice est un attribut essentiel de la souveraineté ; justice est rendue au
nom du peuple français, ce rôle est incarné ajd par les juges. Dans ce sens là le
monopole de la justice revient à l'E. Il faut savoir que le pouvoir de juger à 2 volets, et
qu'ils sont uni és dans les mains du juge : le pouvoir de dire le droit (Juris dictio) et le
pouvoir de commandement (Imperium).
L’imperium est présent dans chaque décision dans une formule exécutoire.

Quelles sont les conséquences du pouvoir de juger?


∆ L' Etat à travers le juge prend obligatoirement rendre la justice lorsqu' un
citoyen demande justice, sinon on se retrouve face à un déni de justice (sanctionne
par art 4 du CC).

∆ La deuxièmement conséquence est que aucune autre autorité que les cours et les
tribunaux légalement institués ne peut rendre justice, mais il y a exception notamment
dans l’arbitrage (mode de juridiction a base conventionnelle, il représente une
dérogation partielle au caractère des monopoles de l’Etat parce que le pouvoir de juger
est conféré à une personne privée qui se nomme arbitre au tribunal arbitral. Et parce
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qu'il s’agit d’une justice conventionnelle, les partis sont d’accord pour laisser tomber
justice étatique pour un tribunal arbitraire → on appelle cela un compromis arbitral.
Ainsi l’arbitre rend une sentence arbitrale mais n’a pas de force exécutoire. La seule
décision qui a le pouvoir de contraindre est le juge. , ou close provisoire qui est
prévue dans le contrat.
Le juge a le pouvoir de dire le droit, le pouvoir de commandement. Dans le
jugement arbitral il y a seulement le pouvoir de dire le droit, mais pas la force exécutoire
ainsi celle de commandement. Si le parti ne veut pas se plier à décision de l'arbitre, il
faut passer par procédure qui permet de voir les juges judiciaire : cette procédure
s’appelle EXEQUATUR. Ce jugement a un impérium qui peut être exécuté, et c’est la
que la décision de l’arbitre devient exécutoire. La décision arbitrale va plus vite que une
décision judiciaire. Également la con ance médiatique est un élément. La technicité est
également un argument, en matière de arbitrage on est face a des contentieux très
techniques sur lesquelles un juge judiciaire n’a pas forcement la formation pour
trancher.).
§ 3 - JUSTICE EST UN SYSTÈME HIÉRARCHISÉ EN FRANCE
La justice en France est hiérarchisée. Lorsque on regarde les institutions elles
sont hiérarchisées. On voit que l’ordre judiciaire est organise en 1er et 2e degré : cela
fonde le principe de double degré de juridiction, cad que lorsqu’un justiciable se
présente devant la justice, s’il est pas content avec la décision il peut voir le juge de 2e
degré. On remet ainsi en cause l’autonomie du juge de 1er degré, certes il est libre
d’interpréter la loi comme il veut (pas de hiérarchie dans interprétation e la loi); les juges
de premier degré restent libres et autonomes dans leur jugement.
Ces système hiérarchisé se constate dans organisation hiérarchique des fonctR,
magistrats fctR avec supérieur hiérarchique mais restent maitre de leur décision. Dans
chaque tribunal il y a président mais cela ne ve pas dire que cela détermine la décision
du magistrat qui est place dans une hiérarchie inférieur. Ces chefs des juridiction
évaluent l’avancement des carrières des juges qui sont placés sous leur dépendance
hiérarchique. Pour cette raison on peut pas parler d’un pouvoir hiérarchique sur la prise
de décision, elle révèle de la seule conscience de chaque juge.
Il y a des magistrats du siège et du parquet : on se pose la Q de hiérarchie
notamment pour les magistrats de parquet. Ceux la sont soumis a une dépendance
hiérarchique dans la décision.
• Magistrats du siège : indépendance, non-substituable, inamovible. Ils
prennent décision et se placent devant les partis au milieu du tribunal
• Ils sont protégés par indépendance hiérarchique
• Evoluent en carrière, on ne peut les changer
• Magistrats du parquet : qui plaide debout, ce sont des procureur
(représentants de ministères public), il est sur le cote
• Ont des directives de πq judiciaire très précise a mettre en place selon les
directives du parquet.
• On peut le mouvoir pendant un jugement
• subordination hiérarchique, indivisibilité (au cours d’une même a aire il peut
être remplace)
• Amovibilité

SECTION III. L'HISTOIRE DE LA JUSTICE ET DE SES INSTITUTIONS


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On peut di érencier 6 périodes :

§ 1 - ANTIQUITÉ
La justice n’est pas comme celle d’aujourd’hui, la justice existe depuis que
l'homme vit en société. A l’époque on privilégie la justice clanique à la justice privée.
Cette Justice est très liée à la sphère religieuse, familiale (privée) -> pas de monopole
étatique.

§ 2 - ANCIEN RÉGIME
Une justice ancrée sur les éléments religieux mais avec la présence du roi. Il
concentre tous les pouvoirs. Cette période est intéressante notamment parce que le roi
rend justice dans des domaines particuliers. A côté de la justice du roi, il y a la
multiplicité des juridictions; juridiction royale, seigneuriale, canonique, spécialisée et
administrative. En haut de la pyramide on retrouve les parlements (pour chaque
province). Le problème c’est qu’il y a des con its de compétence , il va y avoir bcp de
con its qui vont mettre du désordre dans la façon de prendre les décisions.
La lenteur du procès est également considérable. La juridiction était un privilège
qui était réservée pour certaines catégories des justiciables, seulement ceux qui
pouvaient payer juridiction pouvaient se présenter au tribunal.
Vers la n de AR, une réforme est préconisée, il y a eu un cahier des doléances
en 1789. Puis au moment de RF (1790 et 1810), il y a eu un moment de basculement
dans la J, la RF tient compte de inégalités de AR et la nuit du 4 août 1789 les juridictions
seigneuriales sont abolies ainsi que le privilège des juridictions et l’indemnité des
charges.

3§ - L’ORIGINE DES INSTITUTIONS MODERNES À L’ÉPOQUE DU DROIT


INTERMÉDIAIRE

La loi des 16 et 24 août 1790 va être la plus importante, elle est votre par assemblée
constituante et pose les ppe fondamentaux de la J.

- la séparation des pouvoirs : la Justice sort du ou législatif et un organe


spéci que rend justice.
- le principe d’égalité ; tous les citoyens sont égaux devant le tribunal.
- le principe de gratuité.
- le double degré de juridiction.

Cette loi 1790 pense les nouvelles IJ qu’on connaît aujourd’hui sous le nom de
tribunal judiciaire. Il y a la justice d’appel qui est l’ancêtre du tribunal d’instance. Elle met
aussi en place un système d’élection des juges. Elle supprime la juridiction supérieure
car freine le pouvoir des anciens parlements. Mais ils se rendent compte qu'ils ont
besoin d’une juridiction supérieure ainsi créent une justice circulaire.
==> cette loi ne crée pas juridiction de cassation parce qU’ils craignent le pour
hiérarchique supérieur qui rappelle le pouvoir du parlement… des règlements qui créent
la loi.
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C. Les lois du Consulat (13 décembre 1799 au 18 mai 1804)

Lois qui créent le conseil d’état, le conseil de préfecture (ancêtre des tribunaux
administratifs), les tribunaux d’appel (ancêtre de la cour d’appel).

D. Les lois de l’Empire (du 18 mai 1804 à 1810)

Création du conseil des prud’hommes , rétablissement de la profession d’avocat


supprimée en 1791.

Cette période du droit intermédiaire permet la mise en places des institutions


juridictionnelles qu’on connait aujourd’hui.

4/ Quatrième période : La stabilité (1810-1958)


Loi du 20 avril 1810 met en place une charte de l’organisation judiciaire et synthétise les
réformes intérieures. Crée des juridictions spécialisées (ex : tribunaux paritaires,
commission de sécu sociale..). On voit aussi l’apparition de la justice administrative
comme une véritable institution.
Période très longue et institutions commencent à vieillir, vers la n de la WW1, les
institutions sont obsolètes face aux di cultés éco de l’époque.
Pour résoudre ce pb on fait des petites réformes.

5/ Cinquième période : les institutions et la Vème république (1958-2000)


Constitution du 4 octobre 1958 fait évoluer la société et organise la justice, la modernise.
Crée les TGI, renforce les compétences de la CA et change les noms des institutions.
On voit apparaitre la haute cour de justice et surtout la mise en place d’un véritable statut
de magistrats (ordonnance du 22 décembre 1958). On crée aussi le conseil supérieur de
la magistrature.
Cette ordonnance va être le cadre qui organise la vie des magistrats.
On vera également des réformes sur les gre ers, les avocats (statut et loi du 31
décembre 1971 qui encadre la profession d’avocat).

6/ Sixième période : La justice du XXIème siècle (les années 2000)


Petites réformes de façons dispersées mais grande réforme le 23 mars 2019 qui
restructure l’organisation judiciaire.
À partir de 2013, on va voir que les réformes de la justice vont être mêlées de façon très
technique. En 2017 le gouvernement décide d’ouvrir les 5 grands chantiers de la justice :
- La transformation numérique
- Amélioration et simpli cation de la procédure pénale
- Amélioration et simpli cation de la procédure civile
- Adaptation des réseaux de juridictions
- Essence et e ectivité de la peine
Ces 5 chantiers ouvrent sur la loi organique du 23 mars 2019.

18 octobre 2021, Macron lance les états généraux de la justice, qui invitent les
spécialistes à ré échir sur ne modernisation de la justice avec un contexte particulier :
suicide d’une magistrate en lien avec un malaise à son travail.
Les magistrats se mobilisent alors et vont créer une tribune (l’appel des 300) en pointant
du doigt les di cultés. Cette tribune est signée le 23 novembre 2021 par 7000 magistrats
(presque la totalité de magistrats français).
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Le 25 novembre 2021 : Lettre des conférences nationales (premiers présidents CA et
procureurs généraux) qui demande d’arrêter les réformes judiciaires.
Le 15 décembre 2021 : mobilisation et grève nationale des magistrats.
Le 8 juillet 2022 : rapport rendu pour annoncer encore de nouvelles réformes (ex :
raccourcir délais de jugements, sou rance des acteurs de la justice, surpopulation
carcérale, création d’un tribunal de a aires éco?, réécriture du code de procédure
pénale? Renforcer les politiques d’aides aux personnes vulnérables…)

SECTION IV. LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DE LA JUSTICE

1/ Les principes issus du principe général de la séparation des pouvoirs


Principe général de la séparation des pouvoirs : Ce principe énonce 3 pouvoirs : législatif,
exécutif et judiciaire doivent être attribués à des organes distincts et ne peuvent pas être
concentrés dans les mains du monarque. Il est théorisée par John Locke et Montesquieu.

Dans l’ancien droit, les 3 pouvoirs étaient confondus dans la personne du roi (absolutisme
royal). Dès le 17 siècle, les magistrats (conseillers du roi) réclamant leur indépendance et
se voient comme un pouvoir politique. Ils veulent également le pouvoir législatif et
exécutif.
Au 18e siècle, le principe de séparation des pouvoirs est un véritable combat.
Le rôle de juge se limite alors à la fonction de juger, d’appliquer la règle à un cas concret.
Le juge ne doit pas s’immiscer dans la fonction législative ni exécutive.
Ce principe est un symbole et une garantie des libertés fondamentales. Cependant, les 3
pouvoirs communiquent, collaborent et se contrôlent mutuellement a n de garantir la
démocratie.

A. Le principe d’indépendance

1. L’autorité judiciaire face au pouvoir législatif


On parle d’autorité et non de pouvoir (issu de l’article 64 de la constitution) car le pouvoir
est quelque chose de donné par l’élection populaire, par le peuple.
Même si le judiciaire est une autorité, cela n’exclut pas l’exigence d’indépendance.
Les magistrats du siège sont véritablement indépendants et l’art 63 rappelle son
inamovibilité mais les magistrats du parquet, moins indépendants, montrent bien cette
caractéristique d’autorité judiciaire.
L’autorité judiciaire est gouverné par un principe de juge soumis à la loi, il ne peut pas
légiférer.

a) Le juge à l’obligation d’interpréter la loi


Il le fait en fonction de la hiérarchie des normes mais il ne peut ignorer ou dénaturer la loi.
Dans certaines situations, il peut combler les vides de la loi avec sa propre interprétation.
Quand une loi est illégale cad qu’elle ne respecte pas constitution ou même un traité, il
doit tenir compte de la hiérarchie des normes et ne peut discuter sur la légalité de la loi si
elle est passée. Si une loi est contraire à la constat, on lance une procédure de QPC.

b) Le juge a interdiction de refuser de juger (art 4 du cc)


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c) Le juge ne peut pas s’opposer à l’application de la loi même si il considère que le texte
n’est pas opportun

d) Le juge ne peut pas rendre des décisions générales qui s’appliquent à l’avenir, il n’est
jamais lié par les précédents

2. Le pouvoir législatif face à l’autorité judiciaire


a) Lois rétroactives et impératives
Lois dont les e ets remontent dans le passé, elles peuvent changer le cours d’un litige
notamment en matière pénale lorsqu’elles prévoient une peine plus douce.
Les lois d’interprétation vont interpréter une loi intérieure et préciser le sens et la portée
de cette loi. Cette nouvelle interprétation va avoir une in uence sur la façon dont les
magistrats vont regarder la loi ancienne.

b) Lois de validation
Lois qui vont anéantir une annulation prononcée par un juge administratif. En cours
d’instance c’est facile car si la loi intervient, on supprime l’objet de la demande. Mais si le
jugement a déjà eu lieu, on contredit réellement le juge.

c) Les réponses ministérielles


Réponse quand un parlementaire pose une question écrite à un ministre sur l’application
et l’interprétation d’une loi. La réponse est publiée dans le journal o ciel. Le pb est que
les juges vont sentir la pression de suivre cette interprétation.

d) Les circulaires administratives


Interprètent un décret et on se retrouve dans la même situation d’in uence et de
pression.

e) Les lois d’amnistie


Empêchent la condamnation judiciaire.

3. L’autorité judiciaire face au pouvoir exécutif


a) La séparation des fonctions administratives et judiciaires
Respect de la dualité des ordres : chaque ordre à sa propre chambre, ses propres
organes et sa propre matière de connaissances. Le but de ce principe est celui d’éviter
que les juges se mélangent et jugent l’administration. Chacun à sa propre hiérarchie.
Cette dualité est très ancienne (16 et 24 aout 1790 exposait déjà cette dualité).

b) Indépendance des juges à l’égard des pouvoirs politiques


Le juge n’est pas soumis à l’autorité du gouvernement ni administratif.
Di érences entre magistrat du siège et du parquet.
Les magistrats du ministère publique (parquet) sont soumis à une hiérarchie.
La di érence se justi e par le fait que les magistrats du siège jugent alors que les autant
ne jugent pas : ils veillent à l’application de la loi.

4. L’autorité judiciaire face au justiciable


Il faut protéger les magistrats de tout pouvoir et pression des justiciables. La loi prévoit un
mécanisme a n de prévenir les con its d’intérêts et des situations qui mettent en péril
l’exercice de la justice : charte déontologique élaborée par les conseils d’état et rendue
publique le 12 janvier 2012.
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La loi du 11 octobre 2013 impose la transparence de la vie publique.

B. La principe d’impartialité

Va de pair avec le principe d’indépendance. Le principe d’impartialité trouve son


fondement l égal dans l’art 6.1 de la convention des droits de l’homme.
L’impartialité : Vertu qui se manifeste par la neutralité du juge au moment de juger, elle est
matérialisée dans la composition d’un tribunal impartial.

1. Principe de neutralité
Nous permet de constater si les magistrats au cours de l’instance sont vraiment neutres
face aux parties et au litige qu’ils doivent juger. Pour cela, il faut voir selon le type de
procédure quel est le rôle du magistrat.
On a deux types de procédure :
- Inquisitoire : Met le juge au centre de la procédure et il a un pouvoir de déclencher et
impulser la procédure. Une fois que il a été saisi par les plaideurs, il a des pouvoirs
assez larges. Ce rôle est très actif et il a une in uence énorme dans la recherche des
preuves.
- Accusatoire : Le juge a moins de pouvoir, ce sont les parties qui ont le pouvoir
d’impulsion et de déclenchement de la procédure. Le juge va se limiter à trancher entre
les prétentions qui lui sont proposées.
Le système en matière pénal est plus inquisitoire et en matière civile, plus accusatoire.
Mais auj, il a une évolution et les deux systèmes se sont mélangés : on trouve des
systèmes hybrides.

2. Le droit à un tribunal impartial


Garantie au justiciable que les magistrats formant un tribunal sont obligés d’appliquer le
droit de façon objective, sans tenir compte de leurs convictions personnelles politiques,
religieuses etc..
Le juge doit se détacher de toute opinion ou contrainte venant de son milieu social, il doit
se détacher de toute amitié ou non à l’égard des personnes qu’il s’arrête à juger.
Cela implique ou impose une neutralité face à l’a aire.
Il y a une impartialité aussi en lien avec les structures et les organisations elles même. Le
juge ne peut pas être moralisateur. Le juge ne peut pas juger en équité, il doit être
indépendant de toute corporation et de syndicats.
Les jugent ont la possibilité de se syndiquer mais cela ne leur permet pas de re éter ses
appartenances syndicales dans ses décisions.

3. Mécanismes pour garantir l’impartialité


3 mécanismes :
- Abstention spontanée de juger l’a aire : le juge décide de s’abstenir et demande à être
remplacé. Cela permet de préserver l’impartialité de la juridiction.
- La récusation : Empêche un juge de statuer sur une a aire. C’est le justiciable cette
fois qui demande et soulève l’incompatibilité de juge (lien de parenté, con it d’intérêt,
intérêt à l’a aire..). Pour qu’elle soit possible, le justiciable doit agir très vite : doit la
demander avant la clôture des débats devant les juges concernés. Cette procédure est
règlementée par l’article 111-6 du code de l’organisation judiciaire.
- Renvoi : Les plaideurs redoutent un manque d’indépendance de la part d’une
juridiction toute entière et demandent de délocaliser l’a aire et la renvoyer à une autre
juridiction (quand c’est un magistrat ou un avocat ou si l’a aire cause une certaine
émotion dans la région).
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D’autres mécanismes :
- L’obligation de mobilité : magistrats changent de poste et de lieu d’exercice pour ne
pas tisser de liens top forts.
- Obligation de motivation de décision : permet de connaître exactement ce que pensent
les magistrats quand ils jugent l’a aire.
- La voie de recours : permet au justiciable de contester une décision sur laquelle on est
pas d’accord (interjeter appel).
- La collégialité : permet de décider à plusieurs sur une a aire. Cela garantit une
impartialité car ce n’est pas une personne qui décide mais plusieurs.
- Le respect de la déontologie

2/ Les principes inhérents au service public


A. Les principes d’organisation

1. Le double degré de juridiction


Principe issu de la hiérarchie des juridictions. Cela permet lorsqu’on n’est pas d’accord
avec une décision, d’interjeter appel pour que la juridiction supérieure puisse rejuger
l’a aire en faits et en droit.
La juridiction de première instance sont les tribunaux d’instance et une juridiction de
deuxième degré qui sont les cour d’appel.
Cela permet de garantir une bonne justice, on accorde le droit à l’erreur. On considère
qu’un juge supérieur est plus expérimenté qu’un juge d’instance.
Cependant, ce principe n’a pas de valeur constitutionnelle malgré qu’il soit très
important.
Pour l’année 2017 : 240 910 dossiers en appel. Les taux d’appel sont très élevés et
parfois les CA n’ont pas le temps pour répondre à toutes les demandes.

2. Le principe de collégialité
Formation collégiale o re la garantie d’une bonne justice : plusieurs têtes pensent mieux
qu’une seule. Les débats qui vont se créer dans la collégialité vont permettre de faire
naître la vérité judiciaire.
Formation mixte : juridiction collégiale où les magistrats de carrière ou issus de la société
civile ou élus sont mélanges dans la juridiction (ex : la cour d’assises : décision prise par
la collégialité qui sont magistrats de carrière et jurés civils.)
La collégialité pose cependant problème en matière de coût : pour réduire les coûts de la
justice on développe les juges uniques. L’avantage c’est qu’ils peuvent assurer un suivi
plus personnalisé de l’a aire. Les juges uniques à force de travailler sur un même sujet ils
vont devenir spécialisés avec des compétences plus fortes sur certains sujets.

3. Le principe de décentralisation
Seulement 3 juridictions à paris, le reste sont réparties sur tout le territoire.
La cour de cassation, les conseils d’état et le tribunal des con its siègent à paris.
Les autres tribunaux sont répartis sur tout le territoire français et chaque juridiction à une
circonscription géographique très précise : on appelle ça les ressorts territorial.
Le conseil d’état par des décrets va déterminer les circonscriptions des ressorts
territoriaux.
Le principe de décentralisation va déterminer la compétence de la juridiction en cas de
parties qui n’ont pas les mêmes villes etc…

B. Les principes de fonctionnement


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1. Le principe d’égalité
Permet de reconnaitre l’égalité devant les juges naturels, par le mêmes tribunaux, selon la
même procédure etc… : principe de portée générale (art 6 de la DDHC).
Le conseil constitutionnel à travers une décision du 23 juillet 1975 à décide que le
principe d’égalité devant la justice est inclus dans le principe d’égalité devant la loi.
Cela se matérialise par l’aide juridictionnelle, les maisons de justice où on conseille les
citoyens, accès technologique aux décisions de justice, bureaux d’aides aux victimes.

2. Le principe de gratuité de la justice


Permet de garantir l’accès égal à la justice : coût de justice pris en charge car juges
fonctionnaires payés par l’état.
La gratuité de la justice concerne également les actes.
Il existe cependant des frais qui doivent être assurés par les justiciables :
- Honoraires d’avocats xés librement par les avocats.
- Emolument : somme que l’on paye pour des actes de procédure accomplis par les
avocats et les huissiers.
- Frais divers : (ex : déplacements de l’avocat, rémunération d’un expert, indemnités
d’un témoin…)
- Les taxes scales
- Les frais irrépétibles : frais qui restent à la charge du plaideur sans importer qu’il gagne
ou perde.

3. Mécanismes qui assurent la gratuité de la justice


- Aide juridictionnelle : aide nancière accordée au justiciable de faible ressources. Elle
peut être totale ou partielle selon les ressources de la personne.
- Aide à l’accès au droit : consultation gratuite pour obtenir des conseils juridiques.
- Assurance de protection juridique : contrat d’assurances pour la prise en charge des
frais de procédure en cas de litiges.

4. Le principe de permanence de la justice


Permet de garantir la continuité de la justice. L’année judiciaire commence le 1er janvier
et se termine le 31 décembre. Mais les services sont suspendus le samedi, dimanche et
jours féries.
Le juge des référés peuvent être saisis en cas d’urgence et il existe des permanences du
juge d’instruction.
Malgré cela, il y a des vacances « judiciaires » et le service de justice est assuré mais de
façon allégé. On appelle alors les audiences de « service allégé ».

5. Le principe de spécialisation
Chaque ordre de juridiction possède des compétences particulières. L’ordre judiciaire
traite les litiges entre les particuliers. À l’intérieur de cet ordre il existe des juridictions
civiles, pénales… et encore à l’intérieur il existe entre d’autres juridictions.
Il existe aussi des juridiction de droit commun qui ont une compétence générales sur des
litiges qui n’ont pas été attribués à une autre juridiction. À l’inverse, il existe des
juridictions spécialisées qui ont des compétences spéciales sur des a aires qui leur sont
expressément attribuées par la loi (ex : tribunal de commerce).

6. Le principe de célérité
Principe qui veut que les décisions de justices soient rendues dans un délai raisonnable.
En moyenne une a aire de CA peut prendre 1an, 1 an 1/2.
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fi
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Plusieurs causes à la lenteur : manque de moyens alors que les procès augmentent, les
conséquences du temps lié au procès : un procès prend du temps et la justice ne peut
pas être expéditive (objectif vérité judiciaire et non rapidité). De plus, elle doit respecter
les étapes de la procédure.
Cependant, si il y a trop de di cultés à rendre une décision, la responsabilité de l’état
peut être engagée.
On va alors rechercher des conciliateurs pour régler les litiges en dehors des tribunaux.

7. Le principe de publicité
Principe qui veut que l’accès au prétoire soit ouvert à tous pour que le public puisse
exercer le contrôle sur la manière dont la justice est rendue.
Parfois l’accès est limité ou même interdit dans certaines conditions.
En matière de la communication des documents, elle est libre mais il faut enlever les
noms et prénoms des mis en cause pour éviter les pro lages.
Mais publicité ne veut pas dire médiatisation : les procès peuvent être enregistrés à des
ns historiques.
Loi du 22 décembre 2021 : autorise l’enregistrement des audiences pour les passer à la
télé aux ns pédagogiques, culturelles, scienti ques, informatif…
La 1ère émission de cette justice : 19 octobre 2022 en matière d’infraction au code de la
route.

La justice doit garantir le contrôle du respect du procès équitable et le bon


fonctionnement des tribunaux. Pour faire cela on passe par la publicité. Tout justiciable
peut assister et observer la justice.

Art 6 par 1 ConvEDH. Toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue
équitablement,
publiquement et dans un délai raisonnable, par un tribunal indépendant et
impartial, établi par soit des contestations sur ses droits et obligations de
la loi, qui décidera,
caractère
bien-fondécivil, soit du
de toute accusation en matière pénale dirigée contre elle. Le
jugement doit être
publiquement, maisrendu
l'accès de la salle d'audience peut être interdit à la presse et
la
autotalité
publicoupendant
une partie du procès dans l'intérêt de la moralité, de l'ordre public ou de la
sécurité nationale dans une société démocratique, lorsque les intérêts des mineurs ou la
protection de la vie privée des parties au procès l'exigent, ou dans la mesure jugée
strictement nécessaire par le tribunal, lorsque dans des circonstances spéciales la
publicité serait de nature à porter atteinte aux intérêts de la justice.

Ce principe est tellement important qu’il va être érigé en principe constitutionnel.


Cependant, la décision du CC du 21 mars 2019 va admettre la possibilité de limiter ce
principe devant les juridictions civiles et administratives lorsque le législateur prévoit cette
limitation.

Ce principe peut être retrouvé à plusieurs moments de la procédure :

• - L’audience : les débats sont publics. Toute personne peut y assister à


l’exception de certains débats qui se passent en chambre de conseil.

• - Le prononcé du jugement
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fi
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fi
fi
• - Les copies : Les parties peuvent demander des copies du jugement pour
pouvoir exercer
les droits a l’expédition des copies revêtues de la formule exécutoire. Les tiers sont
en droit de se faire délivrer copie des jugements prononcés publiquement.

• - Les décisions sont rendues publiques dans les sites de di usion des décisions
des tribunaux (open data).
Art 11-2. Les jugements sont prononcés publiquement.
1° En matière gracieuse ;
2° Dans les matières relatives à l'état et à la capacité des personnes déterminées
par décret ; 3° Dans les matières intéressant la vie privée déterminées par décret ;
La publicité ne veut pas dire di usion médiatique du procès. Dès l’ouverture de
l’audience, l’usage d’appareils est interdit pour les particuliers et pour la presse.
La notion de médiatisation de la justice est assez ancienne. C’est un sujet qui
touche énormément la justice d’aujourd’hui.
Rapport parlementaire sur les obstacles à l’independance du 2 septembre
2020 : « L’exercice du pouvoir par les magistrats et les liens qui unissent médias et
magistrature – sur lesquels une commission d’enquête pourrait utilement se
pencher – font que tout homme ou femme politique peut voir sa carrière brisée
comme verre, dès lors que la justice pointe en sa direction un doigt accusateur. La
présomption d’innocence, bien qu’inscrite dans la loi, n’est pas la dominante dans
l’opinion publique : tout homme ou femme politique, s’il fait l’objet d’une enquête
et d’une mise en examen, en ressortira politiquement blessé, sinon mort. Qu’il
s’agisse de faits de corruption ou d’agression sexuelle, la publication de procès-
verbaux prétendument couverts par le secret de l’instruction est à même de ruiner
n’importe quelle carrière ; on ne s’en relève que très di cilement ! Ce
renversement est encore favorisé par le fait majeur que constitue le triomphe des
réseaux sociaux, un espace où les droits de la défense sont inexistants ».
Au debout on considérait que la justice était ouverte pour tout le monde, mais le
procès Dominici en 1953, après forte perturbation par les appareils
d’enregistrement, décida de limiter la présence

Art 11-3 de la loi de 1972. Les tiers sont en droit de se faire délivrer copie des jugements

prononcés publiquement.

Art L111-13 COJ. Sans préjudice des dispositions particulières qui régissent l'accès aux

décisions de justice et leur publicité, les décisions rendues par les juridictions judiciaires

sont mises à la disposition du public à titre gratuit dans le respect de la vie privée des

personnes concernées.

Sans préjudice de l'application des autres dispositions législatives, et sauf devant la Cour
de

Cassation, ils ne sont toutefois pas prononcés publiquement :


ff
ffi
ff
4° Dans les matières mettant en cause le secret des a aires dans les conditions prévues
au 3° de l'article L. 153-1 du code de commerce.

de la presse lors de l’audience. C’est la loi du 6 décembre 1954 qui modi e la loi du 29
juillet 1881 sur la liberté de presse.

R. Badinter distingue quelques procès qui ont un certain intérêt et peuvent être
enregistrés. Par la loi du 11 juillet 1985 il attenue ces dispositions et autorise
l’enregistrement pour la constitution d’archives historiques.

• - Procès Merah

• - Cass. Crim., 29 septembre 2017, P+B

• - CC, 6 décembre 2019, QPC


Toutes ces dispositions furent codi ées dans le code du patrimoine.
Aujourd’hui on a la possibilité d’avoir des procès lmés qui représentent des
procès essentiels
pour la compréhension de la justice.
Des dessinateurs s’occupent de raconter des procès.
Il existe des exceptions à l’enregistrement de la justice. La visioconférence est
utilisée pour la bonne administration de la justice, le bon usage des deniers
publics. Le CC valide le recours à la visioconférence :

• - CC, 20 septembre 2019

• - Crim. 26 juin 2019


Une autre exception sont les lms documentaires. Malgré cette dérogation, la
prise d’image est complétement encadrée pour ne pas perturber le déroulement
de l’audience.

Partie I. Les juridictions


• Il existe des juridiction internes, des juridictions européennes et des juridiction
internationales. Il s’agit de se concentrer sur la réforme de 2019 et voir comment ces
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juridictions s’articulent entre elles et comment la reforme a changé la carte judiciaire.

Titre I. Les juridictions internes


Certaines juridictions forment l’ordre judiciaire, tandis que d’autres échappent à cet ordre. On
exclut de cette formation l’ordre administratif, qui forme un ordre a lui seul.

Les juridictions de l’ordre judiciaire forment une pyramide. Malgré l’existence d’une unité entre les
juridictions civiles et pénales, ils restent quelques différences.

Chapitre I. Les juridictions de l'ordre judiciaire


Les juridictions de l’ordre judiciaire dépendent de la Cour de cassation et partagent le personnel
judiciaire.

SECTION PRÉLIMINAIRE
§1/ La compétence des juridictions

Les compétences des juridictions nous permettent de savoir l’étendue du pouvoir de juger de chaque
juridiction. Ça nous permet de savoir si notre demande est adressée à la bonne juridiction. Parfois le
choix est assez facile, mais parfois il ne l’est pas.

Quel type de juridiction qui doit connaitre l’affaire ? Est-ce qu’elle est territorialement compétente ?

A/ La compétence matérielle
C’est la ratio materiae, ou la compétence d’attribution. On dit que c’est une compétence

matérielle car elle est déterminée par la matière à juger : civile, commerciale, pénale.

On peut distinguer les juridictions de droit commun et les juridictions d’exception. Les
juridictions de droit commun ont une compétence de principe, pour connaitre de tous les litiges,
sauf si un texte particulier leur retire telle ou telle compétence. Les juridictions spécialisées vont
connaitre les affaires limitées par un texte spécial qui leur confère expressément leur
compétence (notamment le tribunal de commerce).

La compétence matérielle se détermine par la nature de la cause, l’objet du litige ou de


l’importance quantitative.

Juridiction Matière Observations


Plusieurs compétences
selon la nature, le
TI/TGI = TJ Civil
montant et l’objet.
Attention : le TJ a
compétence en matière
Conseil des Prud’hommes Sociale

Depuis le 1er janvier


Juridictions de la sécurité 2019, les 3 types de
Sécurité sociale
sociale contentieux sociaux ont
été transférés a des TJ
spécialement désignés
Juridictions en matière Infractions pénale

B/ La compétence territoriale

Chaque juridiction exerce le pouvoir de juger dans une circonscription géographique précisai, le
ressort territorial. La question de la compétence territoriale se pose uniquement en première
instance. Cette juridiction est appelée chef de compétence.

1/ Les règles de compétence

a. En matière civile

Le tribunal compétent est celui dans le ressort dans lequel se trouve située la demeure du
défendeur. Le défendeur n’a pas à supporter la charge des frais et des déplacements lorsqu’il fait
face à une demande. On va dire que la preuve incombe au demandeur : c’est lui qui doit se
mobiliser.

Les exceptions sont :

• - La succession : le tribunal compètent est celui du lieu d’ouverture de la succession


(dernier domicile du défunt).

• - L’immobilier : le tribunal ou se trouve l’immeuble.

• - Prud’homale : le conseil du lieu où se trouve l’établissement.

• - La responsabilité délictuelle et quasi délictuelle : tribunal du lieu de l’accident a n


de
favoriser et protéger la victime (cette dérogation est plus une option de compétence qu’une
véritable dérogation, car la victime peut parfaitement choisir autrement).

b. En matière pénale
Le tribunal compétent est celui du lieu de l’infraction, car cela facilite l’instruction, le
recueil des
preuves (art 382 CPP).

• - Contravention : on applique le principe

• - Délit : le tribunal compétent est celui du lieu de l’infraction ou celui du lieu de


l’arrestation
fi
ou détention

• - Crime : le tribunal compétent est celui du lieu du crime. Pour le jugement, cela sera la
cour
d’assises du département ou le crime a eu lieu.
Pour des questions budgétaires, certains tribunaux sont supprimés, ceci affectant ainsi la
compétence territoriale de certaines juridictions, qui connaissent un élargissement de
leur ressort.

2/ La nature des règles de compétence territoriale


Les règles de compétence territoriale peuvent être d’ordre public (pénal, civil et social,
commerciale entre commerçants et particulier) ou d’ordre privé (commerciale entre
commerçants).
Aujourd’hui il y a un phénomène de regroupement : par un souci d’économie on va
restreindre le nombre des tribunaux pour laisser des grandes unités judicaires ayant
une compétence territoriale étendue. Cette logique entraine un éloignement de la
justice par rapport au justiciable.

D’autre part il y a le développement des juridictions spécialisées et ainsi la création de


pôles. Ceci se passe notamment en matière pénale : criminalité organisée, criminalité économique,
pole terroriste.

§2/ Un aperçu des reformes récentes

A/ La loi n°2019-222 du 23 mars 2019 de programmation 2018-2022 et de réforme


pour la justice

L’objectif de la réforme était de simpli er et clari er les procédures. La manière de juger


visée serait plus proche des citoyens, et un intérêt important sera porté vers les victimes.

La loi trouve son origine dans une déclaration d’Edouard Philippe en juillet 2017. Sont
lancés les cinq grands chantiers de la justice : la transformation numérique, l’amélioration et
la simpli cation de la procédure pénale, l’amélioration et la simpli cation de la procédure civile,
l’adaptation de l’organisation judiciaire, le sens et l’ef cacité des peines. La loi comporte 110 articles
qui nécessitaient 69 décrets d’application. En mars 2020, près de 75% des mesures d’application
annoncées ont déjà été prises.

Les modi cations importantes :

• - Création du tribunal judiciaire par la fusion du tribunal d’instance et du tribunal de


grande instance. 164 tribunaux sont créés.

• - Si un TI avait son siège dans la commune ou siège un TGI, le TI va disparaitre et ses


compétences vont être transférées au siège central du nouveau tribunal judicaire.

• - Si un TI était situé dans une autre commune que celle du siège du TGI, il peut devenir
une chambre détachée du nouveau tribunal judiciaire. Cette chambre prend le nom de
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chambre de proximité, ou tribunal de proximité.
Cette loi va également créer le juge des contentieux de la protection. Ce juge a une
compétence particulière en matière de :

• - Majeurs protégés

• - Louage ou occupation d’un immeuble a usage

Avant la reforme Apres la reforme Tribunal judiciaire

Tribunal d’instance Tribunal de grande Conseil de Prud’hommes Tribunaux de


instance Conseil de Prud’hommes commerce Tribunaux paritaires des baux
Tribunaux de commerce ruraux

Les juridictions de la sécurité sociale Pôles sociaux au sein du TJ

Depuis le 1er janvier 2019, les trois types


de contentieux sociaux (tribunal des
affaires de sécurité sociale TASS ; le
Tribunal du contentieux de l’incapacité
TCI ; et la section des assurances
sociales de la chambre disciplinaire de
première instance) ont été transférés a
des tribunaux judiciaires spécialement
désignés.

Ont alors été créés des pôles sociaux.


Le contentieux des caisses d’assurance
retraite et de santé au travail et des
caisses de mutualité sociale relève d’une
CA spécialement désignée.

Apres la reforme Tribunal judiciaire

Conseil de Prud’hommes Tribunaux de


commerce Tribunaux paritaires des baux
ruraux

Pôles sociaux au sein du TJ

B/ Les changements effectués avant la loi de 2019

Disparition des tribunaux des affaires de sécurité sociale – loi 2018.


Disparition des tribunaux du contentieux de l’incapacité – loi 2018.
Les juridictions de la sécurité sociale règlent les con its en matière de sécurité sociale.

• - Contentieux général : tribunal des affaires de sécurité sociale

• - Contentieux technique : le contentieux de l’incapacité (disparu au 1er janvier) et


CNITAAT
(Cour Nationale de l’Incapacité et de la Tari cation de l’Assurance des Accidents du travail)
Elles ont été supprimées par la loi du 18 novembre 2016 et remplacées par le TGI et CA
spécialement désignés. C’est une juridiction paritaire et échevinale créée lors de la
libération.
La compétence du tribunal de commerce s’élargit aux artisans (1er janvier 2022). Mise en
place de cours criminelles départementales à titre expérimental pour 3 ans – Loi 2019. Les
juridictions de proximité avaient disparu le 1er juillet 2017 (à ne pas confondre avec les
chambres de proximité).
Bilan :

• - 304 tribunaux d’instance ont disparu au 1erjanvier 2020

• - 7 cours criminelles départementales à titre expérimental pout 3 ans à compter du 1er


septembre 2019

• - 114 tribunaux des affaires de sécurité sociale ont disparu le 1er janvier 2019

• - 26 tribunaux du contentieux de l’incapacité ont disparu le 1er janvier 2019

C/ L’impact des reformes sur la compétence

Aujourd’hui il reste le tribunal judiciaire, qui comprend : les pôles sociaux, les tribunaux
de proximité, les anciennes compétences du TGI et les juges du contentieux de la
protection.
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fl
SECTION I. LES JURIDICTIONS CIVILES, COMMERCIALES ET
SOCIALES

• Selon les compétences d’attribution, il y a des juridictions de droit commun, et les


juridictions d’exception :

• - Juridiction de droit commun


o Compétence d’attribution principale

• - Juridiction d’exception
o Compétencesd’attributionstrictementdé nieparlaloiadesmatièresspéci ques o
Moins formaliste
o Soumise au principe d’oralité

o Le plus souvent sans représentation obligatoire d’avocat

§1/ Les juridictions du premier degré

A/ Les juridictions de droit commun

1/ Le tribunal judiciaire

Le TJ est mis en place par la réforme de 2019, et fonctionne depuis janvier 2020. Il a une
compétence d’attribution de principe. C’est une juridiction de droit commun. C’est la
seule juridiction de droit commun au premier degré.

Les tribunaux judiciaires ont remplacé les TI et les TGI. Si un TI avait son siège dans la commune
ou siège un TGI, le TI va disparaitre et ses compétences vont être transférées au siège central du
nouveau tribunal judicaire. Si un TI était situé dans une autre commune que celle du siège du TGI,
il peut devenir une chambre détachée du nouveau tribunal judiciaire.

Les articles L. 211-1 et suivants puis R. 211-1 et suivants du COJ prévoient l’organisation et le
fonctionnement des TJ.

Ils ont un ressort territorial qui couvre le département. Il y a au moins un TJ dans le ressort de
chaque cour d’appel. Il connait en 1e instance, dans tous les domaines juridiques de droit privé, des
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litiges qui n’ont pas été attribués expressément à une autre juridiction en raison de la nature de la
demande (on parle de compétence résiduelle).

Certains TJ ont une compétence spéciale. Le TJ comporte également un grand nombre de juges
spécialisés : attention, le TJ n’est pas une juridiction spécialisée, mais elle comporte des juges
spécialisés au sein de sa juridiction.

La procédure suivie varie selon le type de contentieux : elle peut être écrite, avec représentation par
avocat obligatoire, ou orale, avec le plus souvent, la possibilité de se défendre seul.

Le TJ a une compétence générale pour statuer en matière civile, car c’est la juridiction de
droit commun du premier degré. Il connait de tous les litiges civils qui n’ont pas été attribués par la
loi a une autre juridiction. Le TJ peut statuer :

• - En raison de la nature du litige :


o A charge d’appel (art.211-3 à 211-3-11 COJ)

▪ Compétence générale/résiduelle.

▪ Demandes de mainlevée de l’opposition frappant les titres perdus ou violées.

▪ Contestation sur les conditions des funérailles.

▪ Actions en bornage.

▪ Contestations relatives à la formation, l’exécution ou la rupture du contrat de


travail entre l’employer et le marin, dans les conditions prévues par le livre V
de la cinquième partie du code des transports. o En dernier
ressort(art.R.211-3-12au211-3-23)

▪ Contestations relatives à l’électorat ,a l’éligibilité Et la régularité des opérations


électorales en ce qui concerne l’élections des juges des tribunaux de commerce.

▪ Contestations des décisions prises par la commission d’établissement des listes


électorales et relatives a l’électorat.

▪ Autres.

• - En raison du montant de la demande :


o Le TJ a une compétence exclusive dans les matières déterminées dans les lois, au nombre
desquelles gurent plusieurs matières (article 211-3-26).

Compétences spécialisées ou particulières :

• S’il existe plusieurs TJ dans un même département, ils peuvent être spécialement désignés
par décret pour connaitre seuls, dans l’ensemble de ce département.

- Ils peuvent avoir compétence en matière civile et en matière pénale.


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Compétence territoriale :

- Comme il existe au moins un TJ par département, le plaideur doit dé nir le tribunal


territorialement compétent pour juger son litige.

- En principe : c’est le TJ du lieu ou demeure le défendeur (art 42 et 43 CPC)


o S’il s’agit d’une personne privée, la demeure correspond au domicile du défendeur
ou, a défaut, a sa résidence.
o S’il s’agit d’une personne morale, la demeure correspond au lieu du siège sociale ou
a celui de l’établissement engagé dans le con it.
Il y a nombreuses exceptions à cette règle, soit pour favoriser la victime d’un
dommage, soit
pour garantir la bonne administration de la justice a n de centraliser les affaires.
Option de la compétence :

- La loi laisse le choix au demandeur.

- Il peut choisir entre le tribunal du domicile du défendeur ou une autre juridiction (celle du
lieu de la livraison de la chose, exécution de la prestation en matière contractuelle, celle du
lieu du fait dommageable, celle dans le ressort de laquelle le dommage a été subi en matière
délictuelle).

Compétence territoriale exclusive :

- La loi impose une compétence et désigne la juridiction.

- En matière réelle immobilière, le TJ compétent est celui du lieu de situation de


l’immeuble.

- En matière successorale, le TJ compétent est celui du lieu de l’ouverture de la succession.

- En matière de rentes viagères, le TJ compétent est celui dans le ressort duquel est situé le
bien immobilier ou le domicile du crédirentier lorsqu’il s’agit d’un meuble. Si un juge
incompétent est saisi, il peut relever d’of ce son incompétence.
L’organisation est très diverse. Il peut être organisé en chambres qui se divisent en sections,
ou en pôles, qui se divisent en chambres. Les chambres peuvent siéger en chambres réunies.

- Le président : assure l’administration générale, dirige l’assemblée générale, peut se


prononcer en procédure de référé.

- L’administration du TJ : le président, le procureur de la république, un secrétaire


général.

- Le comité de gestion : le président, le procureur, et le directeur du greffe.

- Assemblées générales : magistrats, fonctionnaires. Pas de vocation à décider sur le fond,


mais sur l’administration du tribunal.

- Commission plénière
fi
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fi
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- Commission restreinte

- Conseil de juridiction : lieu d’échange entre la juridiction et les citoyens

- Le greffe : il tient les registres de l’audience, il met en forme les décisions, établit les
certi cats, reçoit les
actes de procédure.

• Les juges
spécialisées au
sein du TJ sont :

Il y a des formations
collégiales mais aussi des
formations a juge unique.
Chaque TJ comporte au
moins 3 juges (2 assesseurs et un président). Mais dans certaines affaires, le juge unique est de
droit. C’est l’article R. 212-8 du COJ qui dresse la liste limitative.

Les audiences sont publiques. Celles de chambre de conseil font preuve d’exception.

Les chambres de proximité, aussi appelées tribunaux de proximité sont placées en dehors du
siège du palais. Elles vont avoir des règles de procédure orale. Les services d’une chambre
peuvent être assurés par un magistrat ou plusieurs. Les magistrats continuent à être membres du
tribunal judiciaire.

Les compétences matérielles générales du TJ sont énumérées par l’article D. 212-19-1 du COJ. En
matière civile :

- Elles peuvent avoir de compétences en matière d’action personnelles ou mobilières jusqu’à


la valeur de 10 000.

- Elles peuvent avoir des demandes indéterminées qui ont pour origine l’exécution d’une
obligation dont le montant n’excède pas 10 000.

- Demandes relevant de la procédure européenne de règlement des petits litiges.

- Demandes de mainlevée de l’opposition frappant les titres perdus ou volés.

- Contestations sur les conditions de funérailles.

- Elles ont des compétences supplémentaires.

- Les compétences peuvent être très diverses et en général ont été claquées sur les anciennes
compétences des TI, mais de nombreuses matières ont été retirées et con ées au JCP.

2/ Les antécédents
a. Les tribunaux d’instance / Tribunaux de proximité
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Le tribunal d’instance était le juge des petites affaires civiles. C’était un juge unique.
La procédure mise en place pour juger ces affaires était simple, rapide et peu couteuse. Cette
juridiction s’inspire des juridictions en Angleterre, et est mise en place pendant la
révolution : ce sont les juges de paix (ou juridiction cantonale). Avec l’ordonnance du
29 décembre de 1958 ils sont remplacés par les tribunaux d’instance.
Il existait une juridiction de proximité, créée en 2002 et disparue en 2017. Leur
compétence se limitait à 4000 euros. Cette juridiction mettait en place un juge beaucoup
plus conciliateur.
Après la loi de 2019, le TI devient un tribunal de proximité, et sa compétence générale
est élargie.

b. Les tribunaux de grande instance / Tribunaux judiciaires


Il y avait 164 TGI jusqu’en 2020. C’était un tribunal de formation collégiale, divisé en
chambres. C’était une juridiction de droit commun avec une compétence de
principe pour connaitre en première instance de tous les litiges.
Ils apparaissent au même moment que les TI avec les lois du 16-24 aout. Leurs juges
étaient élus pour une période de 6 ans. Ils deviennent tribunaux départementaux en 1795,
puis tribunaux d’arrondissement en 1800, en en n tribunaux civils par arrondissement avec
la loi du 20 avril 1810. Ils ne reçoivent le nom de TGI qu’en 1958.

Il y a une compétence de principe pour connaitre en 1e instance, de tous les litiges de nature
privée sauf si la loi dit le contraire en prévoyant la connaissance du litige dans une autre
juridiction. Certaines règles de compétence sont quand même respectées :

• - Nature de l’affaire : civile

• - Montant de la demande : 10 000 euros


Compétence exclusive : peu importe le montant, il connait des affaires spéci ées dans les art.
L. 211-4 et suivants COJ.

- Certains TGI sont compétents pour connaitre d’un contentieux spécialisé

Compétence résiduelle : Le TGI est compétent s’il n’y a pas de texte spécial attribuant la demande a
la compétence d’une autre juridiction.

De par son caractère de juridiction de droit commun et de la large compétence, le TJ est une
juridiction très chargée. Sa compétence va changer à cause de la réforme de 2019.

B/ Les juridictions spécialisées

1/ Les tribunaux de commerce

Ils sont régulés par les articles L732-7 du code de commerce. Ces juridictions sont compétentes en
première instance pour connaitre des affaires commerciales quel que soit de montant de la
demande (actes de commerce, liquidation judiciaire, redressement...). La compétence en matière
d’attribution est assez large.

En termes de compétence territoriale on va tenir compte :

• - Du domicile du défendeur
fi
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• - De la livraison de la chose

• - De l’exécution de la prestation de service


Le registre de commerce et de société va être gérés par ces tribunaux. Ils vont avoir
aussi une compétence spéciale dans la tenue de ces registres.
A partir du 1er janvier 2022 on va élargir la compétence des TC aux artisans. Leur nom
va être changé en tribunal des affaires économiques. Aujourd’hui il y a un tribunal
de commerce par région. Les régions qui ne possédaient pas un TC auparavant se
servaient du TGI pour juger des affaires commerciales.
Plus une ville a une activité commerciale plus son TC va être grand. Si l’activité
commerciale diminue, les TC sont supprimés.
C’est une justice plus rapide et moins couteuse que la justice civile. Elle est plus
technique. Sa spécialisation justi e son maintien. Les juges qui la composent connaissent
bien les usages commerciaux. Les juges qui le composent sont des juges consulaires ; leur
nombre dépend de la taille du tribunal. Ce ne sont pas des magistrats, mais des juges
bénévoles. Ils sont élus pendant une durée déterminée.
La seule exception est trouvée dans les TOM ou la juridiction commerciale est un tribunal
mixte, composé par les présidents du TJ et trois juges commerciaux. Dans le département
d’Alsace la chambre commerciale est une chambre spécialisée du TJ.
Certains auteurs pensent que les TC ne sont pas objectifs et moins bons que la justice civile
car les juges n’ont pas eu la formation de magistrats.

Pour devenir juge consulaire, il faut :

- Toute personne inscrite sur la liste électorale pour designer les délégués
consulaires peut être élue comme juge consulaire.

- Avoir au moins 30 ans

- Justi er d’une activité commerciale depuis au moins 5 ans

- Les commerçants ayant fait l’objet d’une procédure de sauvegarde, de redressement


ou de
liquidation judiciaire sont inéligibles.
Le premier mandat est de 2 ans et ils peuvent être rééligibles pour quatre mandats successifs
de 4 ans chacun. Les juges consulaires ne perçoivent aucune rémunération, ce sont des juges
bénévoles.
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Les commerçants nomment un collège électoral (délégués consulaires – membres en exercice –
anciens membres) qui élit les juges consulaires.
Organisation :

- Président : élu pendant 4 ans par scrutin secret par les juges de tribunal réunis en
assemblée générale. Il a des fonctions administratives (dirige le tribunal, organise les services du
tribunal, désigne le vice-président et le président des chambres) et juridictionnelles (possibilité de
juger les affaires, rendre des ordonnances, juge de référé en matière commerciale).

- Vice-président: Le vice-président de la chambre supplée le président en cas


d’empêchement. Il a sa con ance.

- Chambres : le TC a une diffusion en chambres spécialisés, placées sous la direction du


président de chambre. Cette organisation va être retrouvée dans des grands TC contenant beaucoup
de chambres.
Formation :

- Formation juridictionnelle pour rendre des décisions et connaitre des affaires.


Nombre impaire de juges (en général 3). Certaines affaires plus complexes peuvent être jugées par
un juge unique. Les affaires sont débattues et les jugements rendus en audience publique.

- Formation administrative va se réunir en assemblée générale pour prendre des


décisions concernant l’organisation et l’administration du tribunal.
Il y a seulement 18 tribunaux qui ont la compétence de connaitre des procédures de sauvegarde.

2/ Les conseils de Prud’hommes

C’est une juridiction spécialisée


qui juge les litiges individuels

C’est une juridiction spécialisée,


notamment en matière de
contrat de travail. Il faut tenir
en compte de leur nature
individuelle dans un rapport direct entre le contrat de travail et le litige. La profession et
le montant de la demande ne sont pas importants. Le conseil des prud’hommes n’est compétant que
si le litige concerne un employeur déterminé a un salarié déterminé.

Le conseil de peut pas connaitre des grèves. Il peut seulement exercer une fonction de médiation et
de conciliation dans ce sujet.

La conciliation fait partie de l’essence de cette juridiction, car le jugement intervient seulement si
la conciliation n’est pas possible.
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Lorsqu’on a un litige en matière de travail il faut contacter le conseil de prud’hommes compétent,
du ressort de l’établissement, ou du domicile du salarié. Les salariés béné cient d’une
option de compétence. Cette compétence territoriale ne peut pas être changée par un contrat, car
cette stipulation est contraire a l’ordre publique.

Les CPH vont pouvoir connaitre en premier ressort en en charge d’appel de toutes les affaires
de montant supérieur a 4000 euros. Dans le cas de montant inferieur le CPH statue en dernier
ressort.

Les membres sont les conseillers prud’hommes et étaient élus directement pour un mandat de
5 ans renouvelable, mais depuis 2016 ils sont désignés par l’audience des organisation
syndicale et professionnelle, puis nommés par le garde de sceau et ministre de travail. Leur
mandat est de 4 ans.

Composition :

- Juridiction paritaire : elle est composée par un égal nombre de conseillers employeurs
et des conseillers salaries. Alternance de la présidence et de la vice-présidence.

- Le juge prud’homal : juge professionnel

- Le « juge départiteur » (L.1754) : juge du TGI (juge de carrière)


Lorsqu’ils siègent en tant que conseillers prud’hommes, les juges sont soumis à toutes les
charges qui pèsent sur les magistrats de carrière. La seule différence qui existe entre les
magistrats de carrière et les conseillers prudhommes est qu’ils exercent une activité
professionnelle.
Les conseillers prudhommes salariés sont des salariés protégés.

Organisation :

- Au moins un CPH dans chaque ressort du TJ.

- Organisés par sections


o Encadrement
o Industrie
o Commerce
o Services commerciaux ou Agriculture

- Président et vice-président Formation :


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- Formation administrative

- Formation juridictionnelle
C’est une juridiction formée par des juges qui ont une autre activité en dehors de leur fonction de
juge ; ainsi cette justice peut être très lente.

3/ Les tribunaux paritaires de baux ruraux

La juridiction est échevinale et paritaire, composée d’un nombre égal des représentant
bailleurs et des représentants preneurs. Les TPBR règle des con its entre bailleur et
preneur.
Le TPBR compétent est celui du ressort de l’immeuble (peut être une étendue de terre).

•Ce tribunal siège dans


chaque TJ, et a le même
ressort territorial. Il est
présidé par un juge du TJ, accompagné d’assesseurs preneurs et bailleurs. Ces derniers
travaillent à cote. Un magistrat de carrière siège à côté de ces quatre assesseurs (donc
échevinale).
La loi du 2019 va rendre le TPBR partie du TJ.

2§ Les juridictions de second degré

Une fois qu’on a eu un litige, on a la possibilité de faire juger notre affaire par une juridiction
hiérarchiquement supérieure.
Les cours d’appel vont garantir le principe de double degré de juridiction.
La cour d’appel est la juridiction de droit commun en second degré :
- 36 cours d’appel en France métropolitaine.
- Le temps d’un appel : environ 12,7 mois.
- Décision : arrêt (in rmatif ou con rmatif).
- Ressort territorial : Chaque CA siège dans une grande métropole de son ressort (pas forcement la
plus grande). La Cour va prendre le nom de la ville ou elle siège.
- Appelant – Intimé.

Aujourd’hui la CA connait des appels du TJ et du TC ; sa chambre sociale connait les appels du


conseil de prud’hommes et du tribunal paritaire des baux ruraux.
L’appel est exclu pour les « petits litiges ».

Le taux de ressort : taux à partir duquel la voie de l'appel est ouverte.


Ce taux est xé à 4 000 €. Si la demande initiale est inférieure au taux du ressort, et qu'aucune des
demandes incidentes n'est supérieure à ce taux, le juge statue sur tout le litige en dernier ressort,
sans appel possible. Le taux évolue en fonction de la dépréciation monétaire : aujourd’hui il est xé
a 5000 €.
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Effets de l’appel :
- Effet dévolutif : la juridiction du 2nd degré est saisie pour juger a nouveau l’affaire dans les
mêmes conditions que le tribunal de première instance.
- Effet suspensif : l’appel suspend l’exécution de la décision de première instance.
La juridiction est formée par des conseillers de la CA. Ils sont des magistrats de rang élevé. Leur
nombre dépend de la taille de la CA. Il y a un 1er président qui dirige la juridiction ; on fait la
différence avec le président de chaque chambre.

Audiences :
- Ordinaires : formation habituelle président et 2 conseillers.
- Solennelle : déterminées par la loi face a une affaire importance (ex : renvoi après cassation.)

Assemblées :
- Assemblée des chambres : 2 premières chambres, pour la réception de serment des magistrats,
affaires disciplinaires...
- Assemblées générales : décisions sur l’organisation et l’administration de la CA.

SECTION II. LES JURIDICTIONS PÉNALES

1/ Les juridictions de droit commun

A. Les juridictions du premier degré

Principe d’unité des juridictions civiles et pénales. Elles sont sous le contrôle de la cour
de cassation.
Les juridictions pénales appartiennent à l’ordre judiciaire.
De plus, il y a une identité d’organe : le TJ comprend un volet pénal et un volet civil.
En n, cette unité se constate aussi dans l’identité du personnel judicaire : les mêmes
juges peuvent être placés dans la juridiction pénale et civile.

Juge les infractions qui sont classées suivant leur gravité, en crimes, délits et
contraventions.
Ces trois catégories se distinguent par leur sanction :
- Crimes : prévoit la réclusion criminelle (crimes de droit commun), la détention criminelle
(crimes politiques) (ex : Meurtre)
- Délits : emprisonnement et amende supérieure ou égale à 3750
euros (ex : vol)
- Contraventions : amende (ex : Violences légères, coup de poing)

Les règles de compétence en droit pénal sont d’ordre public. On va retenir 3 critères en
matière territoriale :
- Lieu de l’infraction
- La résidence de l’auteur
- Le lieu de l’arrestation
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Pour déterminer la juridiction compétente, on va tenir en compte de la nature de
l’infraction.
Le principe de la séparation des fonctions de poursuite, d’instruction et de jugement
in uence l’organisation des juridictions.
Un magistrat intervenu au moment de l’instruction ne peut pas intervenir au moment du
jugement.

1. Les juridictions au moment de l’instruction


L’instruction existe aussi en droit civil, mais elle est moins délimitée qu’en pénal. Cette
étape permet de préparer les preuves, prendre des mesures nécessaires, etc.
Les contraventions en général ne nécessitent pas l’étape des instructions.
Pour les délits elle est facultative. Elle est toujours obligatoire pour les crimes.
En première instance : juge d’instruction et JLD.
En deuxième instance : la chambre de l’instruction de la Cour d’appel.

a) Le juge d’instruction
Le juge d’instruction est un magistrat de siège du TJ. Il est inamovible et irrévocable. Il
est nommé par décret du président de la république, et va rester dans un même tribunal
jusqu’à 10 ans.
Il a une double mission :
- Mission d’enquête : rassemble les informations nécessaires sur les faits. Il instruit la
charge et la décharge (ex : Il peut mener des interrogatoires, des auditions, saisir des
documents, etc.) Il possède des mandats (ex : les mandats de recherche, les mandats
de comparution, les mandats d’amener, les mandats d’arrêt.) Il peut ordonner la mise
en examen d’une personne.
- Mission juridictionnelle : décide sur des incidents. Il utilise des ordonnances : renvoi :
envoyer l’a aire devant les juridiction de jugement s’il y a des charges su santes et
non-lieu : décide lorsque les charges ne sont pas su sants pour donner suite.

La compétence va se distribuer selon le ressort territorial :


- Avant la loi 2019, il y avait au moins un juge d’instruction dans chaque TGI.
- Après la loi de 2019, il peut avoir un ou plusieurs juges d’instruction dans un
département. Dans le cas où il y en a plusieurs, tous les TJ ne sont pas obligés d’avoir
un juge d’instruction.

b) Le juge de la liberté et de la détention (JLD)


Le JLD est créé par la loi du 15 juin 2000. Ses compétences appartenaient
précédemment au juge d’instruction.
Il est désigné par décret du président de la république (depuis 2016). Il est hors de la
hiérarchie, magistrat de premier grade. Il exerce ses fonctions pendant 10 ans maximum
au même tribunal.
Mission :
- Décide et contrôle des mesures qui restreignent la liberté, notamment sur la détention
provisoire au moment de l’instruction.
- Il a été créé pour décider de la détention provisoire (restreindre ou étendre), mais on lui
a con é d’autres attributions concernant les libertés individuelles.
- Ses décisions sont susceptibles d’appel en chambre d’instruction.
Le ressort de ce juge est le ressort de chaque TJ. Ses décisions doivent être motivées.
Aujourd’hui les compétences des JLD se sont accrues, notamment en matière de tra c
de stupé ants, de terrorisme, etc.
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2. Les juridictions au moment du jugement
On va retrouver cette division tripartite des infractions :
- Le tribunal de police s’occupe des contravention.
- Le tribunal correctionnel des délits.
- Les cours d’assises des crimes.

a) Le tribunal de police
Il juge des contraventions. C’est une juridiction a juge unique et une formation du TJ.
Elle partage le même ressort territorial : c’est le lieu où la contravention a été commise ou
constatée.
Il est saisi par le juge d’instruction, par ordonnance de renvoi.
Il s’agit d’une procédure très simpli ée :
- Orale, publique et contradictoire : La comparution du prévenu n’est pas indispensable
s’il s’agit d’une contravention entrainant comme seule sanction l’amende.
- L’ordonnance pénale est une procédure écrite encore plus simpli ée, qui se limite à
remplir un formulaire. Il y a donc encore moins formel que le tribunal de police.

b) Le tribunal correctionnel
C’est le TJ qui prend le nom de tribunal correctionnel pour traiter des délits.
Dans les grands tribunaux, le tribunal va être divisé en chambres correctionnelles.

Il est composé de trois juges de carrière, et pour certains loi va autoriser un juge unique.

En ce qui concerne la compétence territoriale, on va appliquer la règle de droit commun :


lieu de délit, lieu d’arrestation ou de détention.
En ce qui concerne la compétence matérielle, le TC connait des délits. Il peut connaitre
aussi certaines contraventions lorsqu’elles sont en lien avec un délit.
Certains crimes sont correctionnalisés, leur quali cation est réévaluée, et même si ce
sont des crimes, ils vont pouvoir être jugés devant le tribunal correctionnel pour une
raison d’ordre pratique. Néanmoins ceci est critiquée car cette pratique présente des
problèmes d’inégalité, et remet en cause l’intérêt des classi cations.
Le TC est compétent pour se prononcer sur l’action civile exercée par la victime en
demande de dommages-intérêts.

Le TC peut être saisi de plusieurs façons :


- Par comparution volontaire des parties.
- Par comparution immédiate.
- Par renvoi de la juridiction d’instruction.

Mais les TC spécialisés connaissent des formations spécialisées, en matière :


- Economique
- Sanitaire
- Criminalité organisée
- Accidents collectifs

c) Les cours d’assises


Elle connait des crimes. C’est une juridiction de jugement. En principe, elle siège près de
la Cour d’appel ou au chef-lieu du département, dans les locaux du TJ.

Elle traite des crimes de droit commun commis par des majeurs.
Sa compétence territoriale suit la règle de la triple compétence : lieu ou fut commit le
crime, lieu de la résidence de l’accusé, lieu de l’arrestation.
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Les cours d’assises spécialisées ont une compétence concurrente avec la cour
d’assises ; notamment en matière de crimes contre l’humanité, guerres, tortures, atteintes
au système de traitement automatisé des données (ex : La cour d’assises de Paris).
Il existe 9 cours d’assises spécialisées en matière militaire.

C’est une juridiction populaire car elle intègre des magistrats de siège plus des jurés
populaires.
Elle est départementale : elle porte le nom du département ou elle siège.
Elle s’installe dans les locaux de la cour d’appel.
Elle siège en sessions, et non pas de façon permanente (laisser les jurés à leurs activités).

Sa composition est hétérogène : les professionnels (président et deux assesseurs = la


cour), et six jurés, particuliers, tirés au sort (le jury).
Devant la cour d’assises, le ministère public est représenté, mais seulement la cour et le
jury délibèrent.La décision défavorable doit être prise par 6 voix sur 9 en premier ressort
ou par 8 voix sur 12 face à une décision d’appel.
Comment devenir juré :
- Avoir 23 ans
- Être français
- Savoir lire et écrire la langue
- Ne pas être objet de condamnation
- Indépendance

Le tirage au sort des jurés se fait en audience publique par le président de la cour d’appel
ou celui du TJ. La liste des jugements contient le nom des jurés de jugement, et de ceux
complémentaires, qui assistent au procès.

Critiques :
- Inégalité de la décision : parfois deux crimes identiques mènent à des sanctions
di érentes.
- Justice laissée au hasard.
- Question de l’in uence des jurés.
- Question de l’ignorance du droit par les jurés.

d) La cour criminelle
Créée récemment à titre expérimental, par la loi du 23 mars 2019.
Elle a été créée a l’image de la cour d’assises mais avec les jurés en moins.
L’objectif de cette innovation est celui d’alléger les audiences des cours d’assises et juger
plus rapidement les crimes moins graves.

Cette cour est composée de cinq magistrats : un président et quatre assesseurs.


Elle traite des crimes passibles d’une réclusion criminelle de 20 ans au plus, ou de 15 ans
au plus. Elle peut connaitre des délits connexes a ces crimes. Seuls les majeurs non
récidivistes sont concernés.
La procédure suivie est extrêmement similaire a celle de la cour d’assise. Les décisions
sont prises à la majorité sur la culpabilité comme sur la peine.
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B. Les juridictions de second degré

1. La juridiction au moment de l’instruction : la chambre de l’instruction


Avant 2001, elle était appelée la Chambre d’accusation.
C’est une formation spéciale de la CA, se réunit au moins une fois par semaine, ou à la
demande du président de la chambre ou du procureur général.

Elle est composée par 3 magistrats conseillers, et présidée par un des magistrats qui
détient le rôle de président de chambre.
La fonction de la CI est de surveiller et éviter les détentions abusives.
Elle contrôle les actes d’instruction et du JLD. La possibilité d’appel est ouverte au
ministère public (au procureur), a la partie civile, et la personne mise en examen/en
détention provisoire.
Elle examine également des demandes d’extradition, des actes de nullité, des demandes
de réhabilitation judiciaire, et des actions disciplinaires contre la police judiciaire.

2. Les juridictions au moment de jugement


a) La chambre d’appels correctionnels
La chambre des appels correctionnels va connaitre des appels faits pour les décisions
rendues par le tribunal de police et le tribunal correctionnel.
Cette chambre est une chambre spécialisée de la Cour d’appel. Elle a ainsi le même
siège et le même ressort. Elle est formée par un président et deux conseillers.
En principe, c’est une formation collégiale, mais depuis la loi de 2019, elle peut statuer à
juge unique.
En matière de contravention, l’appel est limité. En matière délictuelle, l’appel est possible.
Pour les contraventions, au moment du jugement, la faculté de faire appel appartient :
- Au prévenu.
- A la personne civilement responsable.
- Au procureur de la république.
- Au procureur général.
- A l’o cier du ministère public près du tribunal de police.

Pour les délits, la faculté d’appel appartient :


- Au prévenu.
- A la personne civilement responsable.
- Au procureur de la république.
- Au procureur général.
- A l’o cier du ministère public près de la cour d’appel.

b) La cour d’assises d’appel


Logiquement, elle va connaitre des décisions d’appel en matière de crime, jugés par la
cour d’assises en premier degré.

C’est la cour d’assises en formation d’appel : ce n’est pas une juridiction supérieure à
proprement parler. C’est une cour d’assises mais désignée au niveau national par la
chambre criminelle de la cour de cassation pour connaitre des décisions d’appel des
cours d’assises.
La cour d’assises d’appel est formée de 7 magistrats et 9 jurés. Elle a un caractère très
solennel. La décision défavorable a l’accusé doit être prise à la majorité des 8 voix.
Il ne s’agit pas d’in rmer ou con rmer la décision de première instance.
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Ici, la particularité relève de la possibilité d’étudier l’a aire à nouveau.

La critique qu’on peut faire est le fait que la cour d’assises d’appel n’est pas
hiérarchiquement supérieure. Ne sommes-nous pas face a une violation du principe de
double degré de juridiction ?

2/ Les juridictions pénales spécialisées

A. La juridiction pénale des mineurs

On tient compte de l’âge au moment des faits et juge les infractions commises par des
mineurs.
Juridiction qui pose des caractéristiques précises :
- Avocat obligatoire.
- Principe d’autotomie et spécialisation de juridiction.
- Principe de primauté d’éducatif sur le répressif : met en place des mesures éducatives
dans l’interêt des mineurs avant de punir les actes.
- Individualisation de la réponse pénale : on s’intéresse à la personnalité du mineur.

Juridiction repensée à partir du 11 septembre 2019 : création du code de la justice pénale


des mineurs.

1. La phase d’instruction
b) Les juridictions de premier degré
Avant la réforme le juge des enfants est compétent et après la réforme c’est le juge
d’instruction qui est chargé.

b) Les juridictions du second degré


Avant la réforme, c’est la chambre d’instruction et après la réforme c’est la chambre
d’instruction comprenant le conseiller délégué à la protection de l’enfant.

2. La phase de jugement
a) Juridiction du premier degré
Juge pour enfants.
Tribunal pour enfants.
Cour d’assises des mineurs.

b) juridiction du second degré


Chambre spéciale des appels pour les mineurs.
Cour d’assises d’appel des mineurs.

B. La juridiction pénale de nature politique

1. La haute cour
Instance hautement politique. Elle a une position ambiguë on ne sait pas vraiment si elle
fait partie de l’ordre judiciaire. Président de la république immunisé des infractions
ff
commises avant et pendant son mandat. Une fois ses fonctions quittées, il peut être
poursuivi en justice.
Originairement, elle a été crée pour juger les crimes de haute trahison.

2. La cour de justice de la république


Crée en 1993. Elle a la compétence en matière de crime e délits commis par un membre
du gouvernement dans l’exercice de ses fonctions. Composée de 15 juges tous élus et 3
magistrats pro qui appartiennent à la ccass.
Juridiction très solennelle et politique.

C. La juridiction pénale militaire

1. Le tribunal de grande instance spécialisé


Les infractions commises par les militaires durant leurs fonctions sont jugées par les
juridictions de droit commun avec un composition spécialisée.

2. La cour d’assises spécialisée


Juge les crimes. Il n’y a pas de jurés. 9 cours d’assises spécialisées dans le domaine
militaire.

SECTION III. LA COUR DE CASSATION

C’est une juridiction unique, qui siège à Paris.


La Cour de cassation juge du droit. Il ne s’agit pas d’un troisième degré de juridiction.
Elle véri e la bonne application de la loi à travers le syllogisme juridique.
La Cour de cassation s’exprime à travers des arrêts de rejet ou de cassation.

Parmi les cas d’ouverture en cassation sont :


- Violation de la règle de droit.
- Violation des formes de procédure.
- Défaut de motif.
- Défaut de base légale.
- Dénaturation.

La Cour de cassation a un aspect disciplinaire. Elle contrôle l’application du droit par les
juges du fond.
La Cour de cassation peut également donner des avis, des réponses spontanées, rendre
des rapports, des décisions sur des QPC, des décisions sur un réexamen suite a une
décision de condamnation de la CEDH.

Chaque chambre rend des arrêts. Il y a 6 chambres :


- 3 chambres civiles
- 1 chambre commerciale et nancière
- 1 chambre sociale
- 1 chambre criminelle
Chaque chambre comporte un nombre variable de conseillers. Pendant longtemps, il
fallait au moins 7 membres, puis 5, pour décider sur un arrêt. Aujourd’hui, avant de
décider sur un arrêt, un ltrage est opéré.
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Si une nouvelle a aire sur le même sujet se présente à la juridiction de renvoi, elle n’est
pas obligée de reprendre la décision précédente de la Cour de cassation.
Si un juge du fond hésite sur l’interprétation d’un texte, il peut demander l’avis de la Cour
de cassation sur ce texte. Cette saisine pour avis n’est pas ouverte aux parties.
Il faut que la demande d’avis porte sur une question de droit nouvelle, présentant une
di culté sérieuse, et se posant dans nombreux litiges.
Ce mécanisme est pratiqué depuis longtemps par le CE. La portée de l’avis est faible ; il
n’est pas contraignant.
La portée des réponses spontanées n’est pas non plus grande. La Cour de cassation
s’exprime librement sur un sujet qui l’intéresse.

Dans son ltrage des QPC, la CCASS peut anticiper la décision du CC. Certains auteurs
quali ent son ltrage comme « petit contrôle de constitutionnalité ».

Chaque chambre comprend :


- Premier président
- Président de chambre
- Conseillers :
1. Conseillers ordinaires : arrivent à la Cour de cassation a la n de leur carrière de
magistrats.
2. Conseillers en service extraordinaire
3. Conseillers référendaires : sont là pour 10 ans et assistent aux autres magistrats.
4. Auditeurs
5. Juristes assistantes
- Parquet
1. Les premiers avocats généraux et les avocats généraux
2. Avocats généraux référendaires
- Gre e

Ses formations sont :


- Audience de la chambre.
- Chambre mixte : premier président, président et doyen de chaque chambre concernée,
2 conseillers de chaque chambre.
- Assemblée plénière : formation la plus solennelle, notamment en second pourvoi. Elle
est formée par le premier président, les 6 présidents et doyens de chaque chambre et
un conseiller de chaque chambre plus le procureur général.

Suite à un grand volume d’a aires, il y a un grand retard dans le travail. Elle cherche donc
à harmoniser sa façon de juger.

La ré exion la plus récente a été entamée en 2014. Un mécanisme de ltrage des


pourvois fut proposé en 2018, mais il a posé beaucoup trop de di cultés. Des
propositions sur la motivation des décisions et le langage des arrêts ont été faits.
- Style direct
- Motivation enrichie
- Numérotation de paragraphes
- Abandon des attendus
- Parties de l’arrêt dé nies :
1. Faits et procédure
2. Examen des moyens du pourvoi
3. Dispositif de l’arrêt
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Chapitre II. Les juridictions extérieures aux ordres de
juridictions

SECTION I. LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL

- C’est un juge de la constitutionnalité des lois et des traités.


- C’est une juridiction électorale et référendaire.
- C’est un organe de constat et de consultation.
- C’est une institution qui contribue à l’ordonnancement juridique.

C’est en 2008 qu’on donne un vrai pouvoir à ce conseil avec la QPC.

Membres :
- Membres nommés : 9 membres pour 9 ans et renouvelles par tiers tous les 3 ans. 3 désignés par
le PR, 3 par le PA et soir par le PS.
- Membres de droit et à vie : les anciens présidents de la république.

Critiques :
- Membre de droit
- Absence d’existence de compétences juridiques pour siéger.
- Absence de limitation d’âge.

Les deux contrôles : à priori et à postériori.

SECTION II. LE TRIBUNAL DES CONFLITS

Il peut y avoir des con its entre les deux ordres.


Le tribunal des con its permet de résoudre un problème de compétences entre les deux ordres.
Tribunal qui siège à Paris et n’appartient à aucun des deux ordres, il est complètement indépendant.
Membres :
- 4 conseillers de la CCass
- 4 conseillers du Conseil d’État

Il peur régler les con it positifs : les deux ordres se sentent compétents, et les con its négatifs : aucun
des deux ordres ne se sent compétent.
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SECTION III. LA HAUTE COUR`

La Haute Cour est l’unique juridiction pouvant juger (et prononcer la destitution) le président de la
République "en cas de manquement à ses devoirs incompatible avec l'exercice de son mandat". C'est
le Parlement réuni en Haute Cour qui est appelé à prononcer la destitution du président de la
République.

La Haute Cour est issue de la révision constitutionnelle du 23 février 2007.

La Haute Cour constitue une instance de nature plus politique que judiciaire. Son rôle est dé ni par
l’Art.68 de la Constitution

• la Haute Cour est composée des membres de l’Assemblée nationale et du Sénat ;


• la procédure de destitution, précisée dans la loi organique du 24 novembre 2014, est la
suivante : la proposition de réunion de la Haute Cour doit être votée à la majorité des deux
tiers par chacune des assemblées. La Haute Cour, présidée par le président de l’Assemblée
nationale, statue alors dans un délai d’un mois sur la destitution du président de la
République à la majorité des deux tiers de ses membres.

Chapitre III. Le fonctionnement des juridictions

Titre II. Les juridictions européennes


Chapitre I. La Cour européenne des droits de l'homme

Elle sanctionne les Etats par rapport aux droits énoncés par la Convention EDH.
Les droits de cette convention sont d’application directe dans le droit national.
Avant de se présenter devant la Cour EDH, il faut avoir épuisé les voies de recours interne. Elle
siège à Strasbourg et comprends autant de juges que d’Etats membres : 47. Ils sont désignés pour
une période de 9 ans non renouvelable.
L’âge limite est de 70 ans. Les langues of cielles de la cour sont le français et l’anglais.
La Convention contient 59 articles et 16 protocoles additionnels.
La Cour EDH rend des avis consultatifs sur l’interprétation de la Convention et des protocoles. Les
comités des ministres sont saisis pour ces avis.

La procédure respecte le principe du contradictoire, les audiences sont publiques, les arrêts ont une
force obligatoire et la motivation est très étendue et on retrouve également les opinions divergentes
des magistrats. Il n’y a pas de ministère publique et il existe une règle de compétences à respecter :
elle a une compétence matérielle délimitée par la convention.
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En matière de la compétence personnelle, les défendeurs sont les états. Les demandeurs sont tout
Etat signataire de la convention ou une personne physique ou une ONG se prétendant victime
d’une violation des droits garantis par la convention.

Composition :
- Président
- Deux vice-présidents
- Cinq présidents de 5 sections

Formations :
- Formation à juge unique
- Comité de trois juges
- Chambre de 7 juges
- Grande chambre

Chapitre II. Les juridictions communautaires

Ressemblance avec les juridictions internes. Les juridictions communautaires


harmonisent et uni ent les textes du l’UE, assurent le respect du droit des traités.
Principe de primauté du droit européen sur le droit interne.

- 1951 : 6 Etats créent la Communauté européenne du charbon et de l’acier


- 1957 : traité de Rome – communauté économique européenne
- 1992 : traité de Maastricht – institution de l’Union européenne
- 1er décembre 2009 : traité de Lisbonne – tout cela devient l’ordre de l’UE. Avant on le
nommait ordre communautaire.
Les juridictions internationales forment un ordre juridique nouveau qui a ses propres
juridictions. Les décisions rendues par les juridictions communautaires ont force
exécutoire sur le territoire de tous les Etats membres.

SECTION 1 - LA CJUE

Elle siège à Luxembourg. Elle est régulée par le Traité sur le fonctionnement de l’Union
européenne. Elle est une juridiction régulatrice du droit de l’UE. Elle joue un rôle similaire
à celui de la CCASS, en uni ant le droit européen, à travers le renvoi préjudiciel.
Son rôle ressemble à celui de la Cour de cassation : interprétation, uni cation et
harmonisation du droit.
Il y a autant de juges que d’Etats membres, 28 juges (désignés pour 6 ans), plus 11
avocats généraux : des rapporteurs, proposent des solutions juridiques.
La CJUE a un président désigné par les juges pour un mandat de 3 ans renouvelable. Il
est responsable du bon fonctionnement de la Cour. A côté de lui et du vice-président il y
a un gre er.
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La Cour peut siéger en assemblée générale, en chambre, ou en grande chambre. Chaque
chambre est considérée comme une organisation d’instruction. La grande chambre est
saisie lorsqu’un Etat demande cette formation, ou lorsque l’a aire est très importante.

Compétence personnelle :
- Défendeur : l’une des institutions de l’UE, la Banque centrale européenne ou un Etat
membre
- Demandeur : l’une des institutions de l’UE, la BCE ou un Etat membre ou aussi un
requérant ordinaire en cas de pourvoi contre une décision du Tribunal.
Tout avocat inscrit au barreau d’un Etat membre peut représenter les parties devant la
Cour.

La Cour est saisie pour :


- Recours direct : permet d’annuler un acte d’une institution de l’UE ou constater le
manquement Dun état à une obligation imposée par le droit de l’UE.
- Renvoi préjudiciel : a aires portées devant la cour par des juridictions internes et qui
vont interroger la cour pour qu’elle Fixe une situation sur un acte juridique de l’union
que ces juridictions doivent appliquer au niveau interne.

Les décisions de la Cour s’imposent au juge interne qui a posé la demande. Le renvoi
préjudiciel permet l’harmonisation du droit européen. Le juge national est obligé de
sursoir de statut tant que la Cour n’a pas donné sa dé nition. Cette Cour a un rôle de
cour suprême de l’Europe.

Compétence matérielle :
- Interpréter la législation de l’UE
- Veiller à la bonne application de la législation
- Annuler des actes législatifs européens
- Garantir une action de l’UE
- Sanctionner les institutions de l’UE

SECTION 2 - LE TRIBUNAL

Il a été créé parce que la CJUE ne su sait pas a répondre a tous les recours. L’UE s’est
élargie et développée. Il a été créé ainsi, pour décharger la CJUE.
Il est créé en 1988 et dans l’application du traité de Lisbonne, il prend le nom du Tribunal.
Il est placé dans la dépendance de la Cour de justice à Luxembourg.
Par contre sa compétence est limitative, elle concerne les contrôle de légalité des actes
Du Conseil et de la Commission. Il statue sur des litiges entre l’UE et ses agents, et sur
les litiges relatifs aux contrats passés par les organes de l’UE.
Les juges sont désignés pour un mandat de 6 ans renouvelable.

Les a aires sont des a aires de droit de la concurrence, droit commercial.

SECTION 3 - LES TRIBUNAUX SPÉCIAUX


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Le Parlement et le Conseil peuvent créer des tribunaux spécialisés adjoints au tribunal.
Il a existé jusqu’à ce moment qu’un tribunal spécial, mais il a été supprimé en 2016.
Il y a un dialogue de plus en plus fort entre les juges européens et les juges internes. Ceci
va in uencer les litiges en droit interne.

Titre III. Les juridictions internationales


Elles ont besoin d’une acceptation des Etats pour pouvoir exercer leurs pouvoirs : traité
ou convention.

Chapitre I. La Cour internationale de justice de La Haye


Elle était auparavant nommée la cour permanente de la justice internationale.
C’est l’organe judiciaire principal des Nations Unies. Elle est composée de 15 juges mandataires de
9 ans, renouvelables. Ils sont élus par des tiers tous les 3 ans a n d’assurer une continuité de la
jurisprudence. Ces juges se consacrent à cet exercice ; incompatibilité avec toute autre fonction.
Ils sont choisis à la majorité absolue par le Conseil général de l’ONU.

L’ONU essaye d’avoir la représentation la plus diverse. Il ne veut pas plus d’un membre ressortissant
d’un même Etat. Les langues de travail sont l’anglais et le français.
En 1947 et 2019 elle a connu 275 affaires.

Statut de la Cour, Art 36. 1 : La compétence de la Cour s'étend à toutes les affaires que les parties
lui soumettront, ainsi qu'à tous les cas spécialement prévus dans la Charte des Nations Unies ou
dans les traités et conventions en vigueur. Les Etats parties au présent Statut pourront, à n'importe
quel moment, déclarer reconnaître comme obligatoire de plein droit et sans convention spéciale, à
l'égard de tout autre Etat acceptant la même obligation, la juridiction de la Cour sur tous les
différends d'ordre juridique ayant pour objet :
- L’interprétation d'un traité
- Tout point de droit international
- La réalité de tout fait qui, s'il était établi, constituerait la violation d'un engagement
international
- La nature ou l'étendue de la réparation due pour la rupture d'un engagement international.

La cour connait des litiges entre Etats et non pas entre personnes. Pourtant l’ONU peut se présenter
pour agir devant la Cour.
Trois mécanismes :
- Clause facultative de juridiction obligatoire
- Clause compromissoire : quand les états signent un traité et indiquent que dans un éventuel
con its, l’application du traité revient à la cour.
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- Compromis : le con it existe déjà. 12 états n’ont pas accepté par avance la compétence de al cour
dans un clause compromissoire mais dans un con it présent ils se mettent d’accord sur un
compromis concernant la compétence de la cour.

La Cour applique les sources de droit des traités internationaux, la coutume internationale, et les
principes généraux du droit.
Cette Cour rend des arrêts qui n’ont pas de force exécutoires.
La Cour a une compétence consultative : les Etats peuvent adresser des questions juridiques.
L’assemblée générale ou d’autres organisations de l’ONU vont saisir la Cour, qui va rendre un avis
consultatif sur une question de droit.
Il n’y a pas de hiérarchie entre les juridictions, ce qui rend dif cile les recours.

Chapitre II. La Cour pénale internationale


Elle siège à La Haye. Sa compétence :
- Matérielle : elle est limitée à 4 types d’infractions :
4. Génocides
5. Crimes contre l’humanité, Crimes de guerre
6. Crimes d’agression

- Territoriale
7. Infractions commises sur le territoire d’un Etat partie.
8. La personne qui a commis l’infraction est ressortissant d’un Etat partie.

- Temporelle
1. Les infractions commises après l’entrée en vigueur du statut (le 1er juillet 2002).

La Cour suit le principe de complémentarité (ou de subsidiarité) : elle intervient dans le cas ou
l’individu ne peut être jugé dans son pays.

Composition :
- La présidence
- Sections où les juges vont se placer :
1. Section préliminaire :
2. Section de 1e instance
3. Section d’appel
- 18 juges élus pour une durée de 9 ans
- Bureau du procureur : bureau qui reçoit toutes les informations sur les infractions
commises susceptibles de relever de la compétence de la Cour.
- Le greffe : élu par les juges pour 5 ans

La Cour peut être saisie par :


- L’Etat
- Le procureur si il obtient l’accord de la chambre préliminaire
- Le conseil de sécurité de l’ONU

Critique : le rôle de la Cour est très dépendant de la coopération des Etats.


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Partie II. Le personnel de la
justice
Chapitre I. Les magistrats et les juges
Il faut faire la di érence entre le magistrat et le juge :
Magistrat (magister) est celui qui dispose d’un pouvoir, mais il ne s’agit pas toujours d’un
pouvoir de juger. C’est un terme beaucoup plus général.
Le juge (judicem) est celui qui dit le droit, celui qui est investi de la fonction de juger et
prononce des jugements.
Dans l’ordre judiciaire, il y a deux types de magistrats : les magistrats du siège, et les
magistrats du parquet. Lorsqu’on parle de magistrat, on parle de ces deux catégories.
Les deux font partie du même corps.
Depuis la loi du 12 mars 2012, les membres des tribunaux et cours administratives sont
devenus des magistrats.

SECTION 1 - GÉNÉRALITÉS

Magistrats soumis aux règles posées par l’ordonnance du 22 décembre 1958 qui permet
de di érencier les types de magistrats et les juges. On trouve également des directives à
l’article 64 et 65 de la constitution.

Les magistrats professionnels doivent maintenir leur indépendance, dont le président de


la République est le garant. Les juges n’appartiennent pas au corps des magistrats, mais
sont parfois régis par l’ordonnance de 1958. Ils vont apparaitre dans les années 90.

Magistrats professionnels :
- Les magistrats du siège
- Les magistrats du parquet
- Les magistrats exerçant les fonctions d’inspecteur général
- Les auditeurs de justice
- Chef de l’inspection générale de la justice, inspecteur général de la justice ou
inspecteur de la justice

Juges régis par l’ordonnance de 1958 :


- Conseillers ou avocats généraux en service extraordinaire à la Cour de cassation
- Personnes en détachement judiciaire
- Magistrats à titre temporaire
- Magistrats honoraires autorisés à exercer des fonctions juridictionnelles ou non
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La justice a son propre ministère, la Chancellerie, a la tête de laquelle siège le ministre de
la justice. Aujourd’hui c’est M. Dupont Moretti.
Le système de recrutement est très strict pour garantir l’impartialité du judiciaire par
rapport aux pouvoirs publics.
Après master 1 et master 2, concours ENM.
Conditions communes aux trois concours :
- Nationalité française
- Jouir de leurs droits civiques
- Etre de bonne moralité
- Etre apte physiquement a l’exercice de fonctions
- Etre en situation régulière au regard du Code du service national

Apres ces concours, on doit suivre une formation et des stages.

Il existe un régime de magistrat avec une hiérarchie et certains sont hors hiérarchie
(ccass, CA…)
Les magistrats ne sont pas comme les autres fonctionnaires, ils sont hors du statut des
fonctions publiques. Ils font part d’un statut autonome.

SECTION 2 - LES DIFFÉRENTES CATÉGORIES DE MAGISTRATS

1/ Les magistrats du siège


Les magistrats du siège (magistrature « assise ») sont inamovibles.
Cette règle est instaurée par la constitution de 1946, et maintenue en 1958, pour tous les
magistrats du siège. Cette règle évite toute représailles, déplacement et suspension (sauf
dans les cas permis par la loi – assouplissement dans le cadre des retraites, etc.).
L’inamovibilité ne veut pas dire immobilisme ; parfois, ces juges sont appelés à changer
de juridiction.

Les magistrats du siège ont certaines obligations :


- Obligation de résidence dans le ressort de la juridiction d’a ectation ou dans le ressort
d’un TJ.
- Interdiction de s’absenter sans congé régulier.

Des obligations par rapport a la mission qu’ils encadrent :


- Ils doivent statuer même en cas de silence de la loi
- Ils ne peuvent pas violer le secret des délibérations
- Ils ne peuvent pas manifester une hostilité au principe ou a la forme du gouvernement
- Ils ne peuvent faire des actions qui entravent le fonctionnement des juridictions
- Ils peuvent se syndicaliser, mais ils n’ont pas le droit de faire grève
- Ils sont tenus d’un droit de réserve
- Ils sont tenus par la charte déontologique
- Ils ont une obligation de formation continue

Art 4. Les magistrats du siège sont inamovibles. En conséquence, le magistrat du siège


ne peut recevoir, sans son consentement, une a ectation nouvelle, même en
avancement.
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Ils ne peuvent pas cumuler d’autres professions et activités. Leur fonction est
incompatible avec un mandat politique, et ils ne peuvent pas être arbitres.
Ils ne peuvent pas plaider ou consulter, ne peuvent pas se rendre cessionnaires de droit
litigieux pour lesquels leur tribunal est compétent, ne peuvent pas appartenir au même
tribunal ou à la même cour que son conjoint, sont parent ou allié, jusqu’à 3 degrés inclus,
et ne peuvent pas siéger dans une a aire ou l’un des avocats est son parent ou allié.

2/ Les magistrats du parquet


Les caractéristiques des magistrats du parquet (magistrature « debout ») sont :
- L’indépendance : face aux tribunaux, ils agissent librement. Cette indépendance est
limitée par le principe de hiérarchie. Le parquet est indépendant face au justiciable.
- La hiérarchie : tous les membres du ministère public dépendent du gouvernement,
placés sous l’autorité du garde des sceaux, ministre de la justice.
CEDH, 23 novembre 2010, Moulin c/ France : art 5.
- L’indivisibilité : art L122-4 COJ. Au sein du même parquet, chaque membre représente
le ministère. Un acte d’un procureur représente l’acte du parquet tout entier.

En matière civile, ils sont présents en matière de droit commun.


Le ministère public peut agir soit en civil soit en pénal.
En civil, il agit en voie d’action, en tant que partie principale a l’égal d’un autre plaideur et
il agit par voie d’exception, en partie jointe du dossier. Il présente son opinion devant le
tribunal et ses actions sont limitées.
En matière pénale il participe à tous les procès devant toutes les juridictions car il exerce
l’action publique. Il intervient comme un demandeur qui requiert l’application de la loi.
Dans le déclenchement de l’action publique il peut poursuivre l’action ou classer sans
suite.

Chapitre II. Les auxiliaires de la justice


Ils sont les garants de l’Etat de droit et certains se placent dans une étape juridique de
conseil et d’autres dans une étape juridique. Ils aident les juges ou les parties.

SECTION I : LES AUXILIAIRES DU JUGE

Auj, multiplication d’auxiliaires des juges. Ils doivent gérer les acteurs de la justice.

1/ Les gre ers


Garantissent le bon déroulement de la procédure. Avant on les appelait secrétaire
gre ers. Ils assurent des service d’administration, du siège et du parquet.
Ils gardent les scellés, font des copies etc mais surtout ils véri ent la régularité formelle
de l’audience et leur présence authenti e les actes du juge.
Di érentes catégories de gre ers et dans les services de gre e judiciaire on a
- Directeur
- Directeur principal

Aujourd’hui, on a des évolutions des gre ers. Ils assument certaines tâches qui avant
appartenaient aux magistrats.
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Parfois on décharge les gre ers en donnant leurs tâches aux notaires, aux huissiers etc..
Ces évolutions permettent de penser un gre er comme juridictionnel, judiciaire.

2/ La police judiciaire
Essentielle dans le procès pénal. Mission de rechercher les auteurs de l’infraction et de
constater l’infraction. Elle est sous le contrôle du ministère public.
Les types d’acteurs : OPJ, agents et agents adjoints.
Elle agit quand une infraction a été commise, elle peut aussi agir à la demande du
procureur.

3/ Les conciliateurs et médiateurs


Auxiliaires de la justice négociée, où les partis règlent les solutions à l’amiable.
Grande partie du contentieux n’arrive pas devant les juridictions et va être traitée par ces
conciliateurs.

2 types de médiateurs :
- Médiateur auxiliaire au juge
- Médiateur indépendant

4/ Les techniciens et experts


Le juge peut leur faire appel pour éclairer l’appréciation.
L’expert peut agir en droit pénal (ex : médecin légiste). Il a une mission plus importante
sur la technicité de l’expertise.
La gure de l’amicus curiae (ami de la cour) est soumis aux règles relatives à la
récusation, il a une pratique plus poussée que l’expert et il est souvent utilisée devant la
Ccass ou dans la CEDH (ex : décision assemblée plénière sur la position des mères
porteuses).

Le technicien fait des missions plus courtes, avec un cout plus modestes.

5/ Les administrateurs et mandataires judiciaires


- En matière civile et droit des entreprises en di culté
- En matière de surendettement des particuliers
- En matière de protection des majeurs

6/ Les nouvelles professions


- Assistant de justice
- Juriste assistant
- Assistant spécialisée
- Agent de justice

SECTION II : LES AUXILIAIRES DES PARTIES

1/ Les avocats
Une des profession les plus ancienne en matière judiciaire.
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Les avocats font partie d’une profession très règlementée, ils sont tenus de respecter les
sources internationales.

C’est un auxiliaire de la justice, des parties, il est indépendant et exerce une profession
libérale. Leur mission judiciaire à un double registre :
- Ils représentent les parties, présentent des prétentions
- Ils assistent leurs clients, les conseillent et plaident pour eux, ce devoir s’applique a
tout moment. Il a le monopole de la plaidoirie. Il n’y a pas de principe de territorialité, il
peut plaider dans tout le territoire national.

Il a une mission extrajudiciaire :


- Il doit contresigner des actes ce qui leur donne une force et une légitimité.

Profession d’avocat permet une multiplicité de tâches et de volets :


- A aires
- Expert
- Arbitre
- Lobbyiste
- Médiateur et conciliateur…

La profession est très organisée :


- Barreau
- Ordre des avocats
- CNB
- CRFPA

Les conditions d’accès à la profession :


- Avoir la nationalité
- Être en bonne moralité
- Respecter les principes de probité et d’honneur

2/ Les o ciers ministériels


Exercent des professions qui font objet de monopole et qui leur est con ée par l’Etat.

A. Les avocats au conseil d’Etat et à la cour de Cassation


B. Les gre ers des tribunaux de commerce
C. Les huissiers de justice
D. Les commissaires priseurs judiciaires
E. Les commissaires de justice
F. Les notaires

Partie III. Le procès


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