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Deux parties sont opposées dans ce litige : l'Ordre des médecins (du conseil départemental
de l'Isère) qui joue le rôle de « demandeur », et le groupe de 30 médecins qui joue le rôle de
« défendeur ».
3. Quel a été le tribunal compétent en première instance ? Pourquoi ?
Le tribunal compétent au premier degré a été le Tribunal d'instance de Grenoble. C’est lui
qui a rendu une première décision le 11 juillet N-3.
Pourquoi lui ?
Parce qu’iI s'agit d'un litige civil, car le conflit oppose des professionnels civils : le
Conseil de l'Ordre des médecins est une personne morale de droit privé, bien qu'il
possède des prérogatives de puissance publique, notamment en matière
disciplinaire, et les médecins sont des professionnels libéraux civils.
Parce que les sommes financières en jeu (la cotisation des médecins à l’Ordre
départemental) sont vraisemblablement modestes et inférieures au seuil de
compétence civile du TGI.
4. Comment peut-être qualifiée la décision contre laquelle le premier pourvoi en
cassation a eu lieu ?
Le litige est de modeste importance puisque la cotisation demandée à chaque médecin est
vraisemblablement inférieure au taux de premier et dernier ressort devant le TI. Il n’y a pas
donc de possibilité d’appel.
Le jugement du TI de Grenoble est donc un « jugement rendu en premier et dernier
ressort » : c'est-à-dire une décision non susceptible d'appel devant la cour d'appel, mais
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contenant une possibilité de recours extraordinaire par pourvoi direct devant la Cour de
cassation.
5. Combien de décisions judiciaires ont été rendues en tout ? Quelle a été toute
la procédure suivie dans cette affaire ? Quelles solutions ont été données à
chaque fois ?
Quatre décisions judiciaires ont été rendues successivement dans cette longue procédure
(4 ans) :
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La veuve Connot a intenté une action en justice devant le tribunal de grande instance contre
le docteur Franck afin d'obtenir des dommages et intérêts, suite à l’accident mortel dont a
été victime son mari et qui a été causé par la voiture volée au fils Franck.
Elle a été déboutée en première instance. La veuve Connot a alors interjeté appel. Elle a été
déboutée en appel (« arrêt confirmatif »). Elle a alors intenté un pourvoi en cassation contre
l’arrêt rendu par la cour d’appel
2. Que décide la Cour de cassation ?
Elle casse l'arrêt d'appel qui lui a été déféré et renvoie la cause et les parties devant la Cour
d'appel de Besançon au motif que, même si la voiture a été volée au fils Franck, il l’avait
laissée sans surveillance sur la voie publique ; la garde n'a donc pas cessé de lui appartenir
et il est bien responsable du fait des choses dont il a la garde, donc de l’accident causé par
sa voiture.
3. Que peut-il se passer par la suite ? Envisager les différentes possibilités.
Si la Cour d'appel de Besançon statue dans le même sens que la Cour de cassation, la
décision sera définitive, à moins que l’autre partie ne forme à nouveau un pourvoi en
cassation.
Si la Cour d’appel de Besançon statue en sens contraire (on dit alors que la cour d’appel
« résiste »), un nouveau pourvoi en cassation peut être intenté devant la Cour de cassation
(alors réunie en Assemblée plénière).
Celle-ci pourra alors rejeter le pourvoi et entériner l’arrêt de la Cour d’appel de Besançon, ou
bien casser la décision de la Cour d'appel de Besançon, avec ou sans renvoi.
Avec renvoi, l'affaire sera renvoyée devant une troisième cour d'appel qui statuera
obligatoirement dans le sens dicté par l'Assemblée plénière (on dit qu’elle doit « s’incliner »).
Il n’y a pas de possibilité de troisième pourvoi en cassation.
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1. Comparer cet arrêt avec celui qu'a rendu la chambre civile le 3 mars 1936.
Suite à l’arrêt de la Cour d’appel de Besançon, rendu sur renvoi après cassation (voir ci-
dessus), un deuxième pourvoi est formé et la cause et les parties se retrouvent devant
l’Assemblée plénière.
Cette fois, l’Assemblée plénière va juger dans le sens inverse de la décision de 1936.
Cinq ans après, la Cour retient au contraire, comme la Cour d’appel de Besançon (qui a
donc résisté à la position de la chambre civile de 1936), que Franck, « privé de l'usage, de la
direction et du contrôle de la voiture (à cause du vol) » n'en avait plus la garde au moment
de l’accident. Il n’est donc pas responsable du dommage causé par sa voiture.
2. Quelle va être la portée de cet arrêt ?
Franck échappe à la présomption de responsabilité de l’ancien article 1384 alinéa 1er du
Code civil, nouvellement numéroté article 1242 depuis la réforme de 2016. Il n’aura pas à
indemniser la veuve Connot.
Lorsqu'une voiture volée a causé un accident, le propriétaire de la voiture n'a pas à
indemniser la victime de l’accident si le voleur n'a pas été retrouvé, car on considère qu’il
n’en a plus la garde.
3. Recherchez pour quelle raison la nouvelle décision est appelée « revirement
de jurisprudence » ?
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