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Partie 3. L’office du juge

L’office du juge se définie comme la synthèse des devoirs et des devoirs du juge adm mis en
œuvre au service du règlement J°el des litiges. A la diversité des missions du JA répond ainsi
une diversité des litiges adm.

La notion d’office du juge a d’abord été employée par la doctrine avant d’être utilisée par la jp
au début des années 2000. En général le juge n’utilise pas de manière isolée la notion d’office
du juge, il parle svt de l’office du juge de quelque chose. Cela lui permet de rappeler les
limites de son pouvoir.

Compte tenu du nb et de la diversité des offices du JA, on peut se fonder sur la distinction
traditionnelle des contentieux qui permet de rappeler les différentes prétentions sur lesquelles
peuvent s’appuyer les parties.

La notion de distinction des contentieux est une construction doctrinale rendue nécessaire par
la création d’un régime juridique particulier pour le REP suite à l’adoption du décret du 2 nov.
1964. Le REP a émergé sous la Restauration comme une possibilité de saisir directement le
CE et dc de déroger à la théorie du min juge dès lors que le requérant invoquait
l’incompétence de l’auteur de l’acte attaqué.

Progressivement, les motifs permettent de saisir le JA en REP se sont diversifiés (ex : en 1835
on admet les vices de procédure, violat° de la loi, détournement de pouvoir inexactitude
matérielle des faits sous le second Epire).

Léon Aucoc a été le 1er a décrire cette conception du REP et du recours contentieux.

Pour Léon Aucoc le CA proprement dit portait sur la violation d’un droit d’un ind alors que le
REP consistait à contrôler si l’administrateur est resté dans la limite de ses pouvoirs.

Le Président Laferrière a ensuite distingué 4 types de contentieux :

-Contentieux de pleine J° : arbitrage complet de fait et de droit.


-Contentieux de l’annulation : limité à l’annulation de l’acte litigieux.
-Contentieux de l’interpretation : juge donne le sens et la portée d’un AA.
-Contentieux de la répression : répression des attentes au domaine public.

Enfin, Léon Duguit est venu distinguer entre le recours objectif (qui porte sur la violation de
la loi) et le recours subjectif (qui porte sur la méconnaissance d’un droit subjectif).

Le juge admet qu’un seul recours pour plusieurs ccl°. Donc, les distinction on s’en fout un
peu en pratique.

Jean Waline : la doctrine s’est focalisée sur la distinction des recours alors que le juge s’est
concentré sur les pouv qu’il peut mettre en œuvre.

Les requérants ne soulèvent qu’un seul chef de ccl° principal (ex : annulation de l’acte,
versement d’une somme d’argent).
Le juge va distinguer chaque chef de demande en fonction de son objet et des pouv que le
juge se reconnait pour y répondre. Les ccl° sont déterminantes du pouv du juge et des limites
à ce pouv. Ainsi, en matière de recours en annulation, le CE rappelle régulièrement qu’il ne
peut prononcer que l’annulation dans le cadre d’un REP.

Si, dans un recours il y a des ccl° reconventionnelles, ces ccl° seront irrecevables car on peut
juste demander au juge du REP l’annulation de l’acte adm.

En fonction des ccl°, la décision du juge ne sera pas revêtue de la même autorité de chose
jugée. Les actes annulés pour excès de pouvoir sont dits n’avoir jamais existé (arrêt CE,
Rodière, 1925). Un recours en appréciation de légalité d’un acte adm précédemment annulé
est dépourvu d’objet pour le juge.

Le recours en annulation a un effet erga omnes et une autorité absolue de chose jugée (1994,
CE, société Northern Telecom).
Cette autorité absolue de chose jugée suppose que le juge sciai d’un acte annulé doit soulever
d’office le moyen et en déduire les csq dans l’instance en cause. Si l’annulation porte sur un
vice de légalité externe, le juge admet que l’autorité adm puisse adopter un nouvel acte avec
le même objet, mais après avoir corrigé celui-ci (CE, Lhomme, 1950).

Les rejets des ccl° en annulation n’ont qu’une autorité relative de chose jugée, ce qui implique
qu’il est tjrs possible d’introduire une nouv requête en annulation à l’égard de cet acte qui a
été attaqué.

Cas particulier : Le juge déclare un acte illégal suite à un moyen tiré de l’exception
d’illégalité (càd qu’on soulève l’illégalité de l’acte sur lequel se fonde l’acte attaqué). La
déclaration d’illégalité du juge n’a pas d’effet rétroactif contrairement à l’annulation. Elle
n’est dotée que d’une autorité relative de la chose jugée.

Leçon 8. L’annulation

L’annulation suppose :

-Le respect de la RD par l’A°.

-Le respect de la sécurité juridique qui implique de ne pas remettre en cause indéfiniment une
décision.

Deux mouvement jurisprudentiels peuvent ainsi être observés :

-La construction progressive des cas d’ouverture du REP avec l’étendue des moyens
susceptibles d’être invoqués à l’appui des ccl°.

Cette construction constitue une conquête du pcp de légalité au point que le REP est devenu
un PGD en 1950 avec l’arrêt Dame Lamotte.

-Le juge essaie de préserver les actes adm au nom de la sécurité jique. Le CE a en effet
multiplié les outils procéduraux qui lui permettent de neutraliser les illégalités dont les actes
adm peuvent être affectés. Le juge va restreindre les effets de l’annulation.
Section 1. Les moyens de l’annulation

François Gazier a systématisé en 1951, la distinction entre la légalité externe et interne. Cette
proposition doctrinale distingue de manière artificielle la légalité en deux pans selon qu’est en
cause la forme ou le contenu de l’acte adm.

Cette distinction est importante puisqu’avec la jp Intercopie de 1953, le juge ne va admettre


de nouv ccl° à fin d’annulation après l’expiration du recours contentieux, que si elles portent
sur une même cause juridique.

A l’origine le but était de réguler le contentieux devant le juge, mais en réalité, cela a eu pour
effet que les avocats soulèvent plusieurs moyens de légalité devant le juge.

De plus, se pose la q° d’une hiérarchisation de ces illégalités, et ainsi, le prés du CE, Khan,
avait pu considérer qu’il exister une règle tacite selon laquelle s’il y a plusieurs illégalités
distinctes, le juge doit retenir le moyen qui, ayant la portée la plus générale, est de nature à
éclairer davantage. Le CE a par la suite expressément consacré cette règle en considérant
qu’un seul moyen d’illégalité peut suffire à fonder l’annulation de l’acte. C’est la règle dite de
« l’économie de moyens ».

NB : La portée de l’annulation est dépendante du motif que va retenir le juge pour annuler
l’acte en q°.

Puis, dans un arrêt de 2018, Sté Eden, le CE considère « qu’il lui revient en pcp de choisir de
fonder l’annulation sur le moyen qui lui parait le mieux à même de régler le litige au vu de
l’ensemble des circonstances de l’affaire ». Ttefois, en matière d’annulation, le CE précise
qu’n présence de ccl° aux fins d’injonction, le juge doit étudier en priorité les moyens qui
seraient de nature à justifier le prononcé de l’injonction.

§1. La légalité externe

La notion de vice propre à l’acte adm sert à désigner les moyens de légalité externe. Au titre
de cette légalité, on identifie trois illégalités :

-L’incompétence de l’auteur de l’acte attaqué.

-Le vice de forme.

-Le vice de procédure.

A) L’incompétence

Le Pr Chapus estime qu’il y a incompétence quand « une autorité adm prend une décision ou
signe un contrat sans avoir qualité pour le faire ». Autrement dit, l’autorité en q° n’était pas
habilitée à se comporter comme elle l’a fait.

La compétence des autorités adm résulte de textes ou de la jp, et en ce sens, la répartition des
compétences entre le législateur et le pouv règlementaire a amené le JA à s’intéresser aux art.
34 et 37 de la C°.
Et s’agissant de la répartition des compétences entre autorités adm, elle est fixée par des
textes législatifs et règlementaires, et, en l’absence de teks textes, le juge va appliquer la règle
du parallélisme des compétences en vertu de laquelle la modif°, l’abrogation, ou le retrait
d’un acte adm ne peut être décidée que par l’autorité qui l’a édicté.

Mais, pdt lgtps, le CE a considéré que, lorsqu’un décret doit être pris après avis du CE, le
défaut de consultation du CE est une incompétence. Et comme l’incompétence est un moyen
pouvant être soulevée d’office par le juge, cela lui permettait de sanctionner l’A° qui ne
respectait pas ce prérequis.

Ajd, le CE considère qu’il s’agit d’un simple vice de procédure, et non plus d’une
incompétence, mais cela ne l’empêche pas de s’autoriser à soulever d’office ce moyen (alors
même que ce n’est normalement pas le cas des vices de procédure).

NB : L’incompétence de l’auteur de l’acte est un moyen d’ordre public, ce qui autorise le juge
à le soulever d’office, ce que le CE a rappelé en 1880 dans un arrêt Commune de Chebli.

Il faut distinguer trois formes d’incompétence :

-L’incompétence matérielle lorsque l’autorité adm empiète sur le terrain d’une autre autorité.

-L’incompétence territoriale qui correspond au cas où l’autorité adm intervient hors de son
champ de compétence spatiale.

-L’incompétence temporelle qui correspond aux hypothèses où l’autorité adm n’était pas
encore compétente, ou lorsqu’elle n’est plus compétente.

B) Le vice de forme

Selon Laferrière le vice de forme consiste dans l’omission ou dans l’accomplissement


incomplet ou irrégulier des formalités auxquelles un acte adm est assujetti par les lois ou les
règlementas. Les formalités imposées à l’acte adm sont ajd essentiellement présentes dans le
Code des relations entre le public et l’A°.

NB : Le vice de forme ne constitue pas un moyen d’ordre public, ce qu’a rappelé le CE en


1991 dans un arrêt Ministre de la coopération et du dvpt c. Jelmoni.

Le vice de forme est typiquement le cas où l’A° a la possibilité de retirer un acte adm entaché
d’un vice de forme pour l’adopter à de nouv mais expurgé d’un vice de forme. Le CE a admis
cette hypo dans un arrêt de 1985 Mme d’Agostini.

Deux vices de forme les plus fréquents :

-Le défaut ou l’insuffisance de motivation.

-Le défaut de publicité.

NB : La motivation d’un AA consiste à exposer les raisons de fait et de droit qui justifient cet
acte. On retrouve cette déf° à l’art. 211-5 du CRPA. Ainsi, ce qu’on appelle une insuffisance
de motivation tient à la carence de l’A° dans les justifications qu’elle avance à l’appui de
l’adoption de l’acte adm en q°.
Le juge est également susceptible de censurer l’absence totale de motivation ou son
insuffisance. Ttefois, la motivation n’est pas obligatoire pour tous les actes adm, le CRPA
n’impose la motivation que de certains actes.

Et notamment les actes règlementaires ne sont pas soumis à une obligation de motivation.

De plus, le défaut de publi° d’un acte réglementaire est sans incidence sur sa légalité puisque
le défaut de publicité n’est sanctionné que par le non déclenchement du délai de recours
contentieux.

Par ailleurs, le défaut de mention des délais de voie de recours dans la notif° d’un acte
individuel n’affecte pas sa légalité. Par csqt, le moyen tiré du défaut ou de l’irrégularité de la
publicité d’un acte est tjrs un moyen inopérant à son encontre.

C) Le vice de procédure

Le vice de procédure sanctionne la violation des règles relatives aux opérations d’élaboration
de l’acte adm unilatéral.
Deux principaux vices de procédure :

-Le défaut ou l’irrégularité d’une consultation.

-La violation de l’obligation de suivre une procédure contradictoire.

Comme le vice de forme, le vice de procédure n’est pas un moyen d’OP.

§2. La légalité interne

Elle désigne les moyens qui touchent au contenu de l’acte adm attaqué.

Il en existe 6 :

-La violation de la loi

-L’erreur de droit

-L’inexactitude matérielle des faits

-L’erreur de qualification juridique

-L’erreur d’appréciation

-Le détournement de pouvoir

A) La violation de la loi

La violation de la loi est entendue dans son sens générique, càd en tant que violation de la
règle de droit.
Ici, il s’agit d’invoquer le fait que l’acte adm attaqué ne respecte pas une règle supérieure en
sachant que la violation de la loi ne constitue pas un moyen d’OP, ce que rappelle le CE dans
un arrêt de 1991, SA Morgane.

Il faut aussi distinguer le contrôle de conformité du contrôle de compatibilité.

Le contrôle de conformité est celui par lequel le juge va s’assurer de l’adéquation entre le
contenu de l’acte attaqué et la norme qui s’impose à lui. Par pcp, le JA exerce un contrôle de
conformité. Mais, par excpetion, il exerce également un contrôle de compatibilité où il va
simplement vérifier que l’acte adm attaqué n’empêche pas la mise en œuvre de la norme sup.
Autrement dit, c’est un contrôle plus souple que le contrôle de conformité.

Le contrôle de compatibilité se retrouve notamment dans le cadre de la violation de la RD en


matière d’appréciation de la conventionnalité des lois et des règlements ; lorsque le juge va
interroger les rapports entre des conventions internationales entre elles, ou lorsqu’il doit
s’interroger sur le rapport de documents d’urbanisme.

La violation de la RD suppose aussi de parler de la technique de réserve d’interprétation.


C’est l’hypothèse où le juge va préciser la manière dont le texte doit être interprété, de sorte
que la conformité d’un acte avec une autre norme sera respectée.
Cette technique peut également permettre au juge d’écarter le moyen tiré de l’erreur de droit
en donnant une juste interprétation de la RD (CE, 2009, Lassimane).

B) L’erreur de droit

Le moyen tiré de l’erreur consiste à invoquer l’erreur commise par l’A° sur le sens ou l’appli°
de la RD à la situation en cause.

La doctrine identifie au moins trois formes d’erreur de droit :

-L’invocation d’une mauvaise interprétation par l’auteur de l’acte adm de la RD qu’il met en
œuvre.

-Lorsque l’A° va appliquer une norme non applicable aux fait d’espèce.

-Lorsque l’A° se prévaut d’un acte invalide. On bascule alors dans la situation de l’excpetion
d’illégalité.

Dans le cadre de l’erreur de droit, le juge va s’assure de la régularité jique des motifs de l’acte
attaqué. Le moyen tiré de l’erreur de droit pour le juge en première instance de censurer la
légalité d’un AA en raison de la méconnaissance par son auteur du contenu des RD. Plusieurs
situations peuvent se présenter :

-Lorsque l’A° s’est trompée sur le sens de la RD qu’elle a mise en œuvre. Ex : jp adm
pénitentiaire va placer de manière systématique les revenus d’un détenu sur son compte
nominatif de détention.
-Lorsque l’A° va refuser une autorisation adm ou une demande en opposant à l’administré une
condition qui n’est pas prévue par les textes applicables. Peu importe que la condition rajoutée
par l’A° ait été rajoutée volontairement ou non.

-L’auteur de l’acte peut aussi commettre une erreur de droit quand il refuse de statuer sur la
demande d’un administré au motif que le pouvoir de décision ne ressortait pas de sa
compétence, alors que c’était le cas : arrêt CE, 2000, Association promouvoir.

-Lorsque l’A° pense à tort être en situation de compétence liée : l’autorité adm commet une
incompétence négative : CE, 2003 Stiminovic.

-En cas de refus de pcp qui est opposé par l’A° à une demande de l’administré : l’A° par pcp
considère que sur un type de demande, elle doit refuser la demande de l’administré : ex :
quand le maire refuse par pcp une adaptation mineure aux règles locales d’urbanisme sans
étudier la demande de l’intéressé.

-Lorsque l’A° se trompe sur l’application de la règle : l’A° met en œuvre une norma qui
n’était pas applicable à la situation de fait. Depuis un arrêt Poiré, le CE considère qu’il s’agit
d’un moyen d’OP.

-En cas d’application d’une RD invalide qui pose la q° de l’exception d’illégalité : invalidité
de la norme sur laquelle l’acte attaqué repose.

Limites de ce mécanisme :

-Il n’est pas d’OP.

-Il faut distinguer selon que l’exception soulevée concerne un acte réglementaire ou
individuel. Dans le premier cas, l’exception d’illégalité peut toujours être soulevée. Mais,
concernant les actes individuels, cette exception ne peut être invoquée que dans le délai de
recours contentieux.

L’exception d’inconventionnalité est l’hypothèse où l’acte adm repose sur une norme qui
contrevient elle-même à des normes internationales. C’est notamment le cas d’un acte adm
attaqué qui repose sur un règlement non conforme à une convention internationale (CE, Koné,
2011) ou le contrôle d’une loi non conforme à convention internationale (CE, Nicolo).

C’est dans ce cadre que s’inscrit le mécanisme de la QPC.

Depuis un arrêt Arrighi de 1936, le CE a fermement posé qu’il refusait de faire un contrôle de
conventionnalité de la loi par exception. Ce refus de pcp a été atténué avec la réforme de 2008
qui a introduit l’art. 61-1 de la C° et le mécanisme de la QPC.

NB : Le mécanisme de la QPC n’est pas une excpetion d’illégalité mais il a les effets attachés
à cette exception d’illégalité.

Mais on peut nuancer ce propos dans la mesure où le JA doit filtrer les QPC, et qu’en ce sens,
il doit se prononcer sur le caractère sérieux de la q°. Si elle est sérieuse, il doit renvoyer la q°
au CC°el.
Mais si la q° n’est pas jugée sérieuse par le CE la QPC sera rejetée.

Or, en rejetant la QPC si elle n’est pas sérieuse, le CE procède à une forme de CDC°nalité en
négatif.

C) L’inexactitude matérielle des faits

L’inexactitude matérielle des faits consiste à remettre en cause l’existence ou la réalité des
faits sur lesquels l’A° s’est fondée pour adopter la décision litigieuse.

Ex : Le CE avait pu contrôler un arrêté préfectoral qui visait à délimiter le lit de la Seine le


long d’une rue de Paris, et il s’était assuré que le préfet avait bien respecter la matérialité de
ces limites pour délimiter le lit de la Seine.

D) L’erreur de qualification juridique

Elle doit se distinguer de l’erreur d’appréciation. En effet, l’erreur de qualif° juridique est
l’hypothèse où, pour prendre sa décision, l’A° a fait une mauvaise traduction juridique des
faits, alors que l’erreur d’appréciation porte plutôt sur l’appréciation de savoir si l’A° a adopté
une décision adaptée aux circonstances.

Ex d’erreur de qualif° juridique : Arrêt Gomel, 1994 : Le CE refuse un permis de construire


au motif d’une atteinte à une perspective monumentale.

E) L’erreur d’appréciation

Sous le régime de la justice retenue, le CE avait refusé d’admettre la recevabilité du moyen


tiré de l’erreur d’appréciation commise par l’autorité adm sur les faits de l’espèce en opposant
l’idée qu’il s’agissait d’une appréciation souveraine de l’A°. Autrement dit, le concept de
souveraineté est ici utilisé par le juge pour limiter son contrôle, et cela impliquait le fait que le
juge se limitait aux autres moyens d’annulation pdt la période J retenue.

On retrouve cette même logique sous la monarchie de juillet, la deuxième République et le


Second Empire.

Tel a notamment été le cas pour la révocation d’un maire par le chef de l’Etat, ou la
déclaration d’utilité pq préalable à une expropriation.

Dans ces hypothèses, le JA considère qu’il s’agit de champs dans lesquels l’A° dispose d’une
appréciation souveraine.

Aujourd’hui, il conviendrait plutôt de distinguer 4 hypothèses :

-Un domaine résiduel avec ce qu’on appelle le contrôle infra-minimum

-Un domaine étendu dans lequel le juge va exercer un contrôle de l’erreur manifeste
d’appréciation (EMA).
-Un domaine dans lequel on va avoir un essor du contrôle normal.

-Le domaine spécial de la police où le juge exerce une sorte de contrôle maximum.

1) Le contrôle infra-minimum

Dans certains domaines de l’activité adm, où sont en jeu, soit une appréciation purement
technique, soit une q° hautement politique, soit un pb de pure opportunité, le JA n’exerce tjrs
pas de contrôle sur l’appréciation de l’A°, et il va donc limiter son contrôle à l’erreur
matérielle, l’erreur de droit et le détournement de pouvoir. C’est pk on parle de contrôle
inférieur au minimum ou infra minimum.

Ex d’actes pouvant faire l’objet de ce contrôle : le choix d’exproprier un terrain plutôt qu’un
autre, le choix de la décision individuelle du chef de l’Etat d’accorder une amnistie, ou
encore, pour apprécier la valeur des copies d’examen ou de concours.

2) Le contrôle de l’erreur manifeste d’appréciation

Au début des années 60, le CE a commencé a adopté une jp qui s’est dvp dans les années 70
où il contrôle l’erreur manifeste d’appréciation. Il va ici contrôler l’adéquation de la
décision de l’A° avec les faits. Ici, il s’agit bien d’un contrôle restreint limité à l’erreur
manifeste d’appréciation puisque le juge ne va sanctionner que les erreurs grossières
d’appréciation.

D’abord cantonné dans un petit champ du CA, ce contrôle va progressivement être étendu à
l’ensemble des activités de l’A°, et cette jp a contribué à faire pratiquement disparaitre le
pouvoir discrétionnaire de l’appréciation. Elle a permis aux administrés de contester
l’inadéquation de la décision prise par l’A° avec la situation particulière de l’administré.

3) Le contrôle normal de l’erreur d’appréciation

Dans certains domaines, le juge est aussi venu dvp un contrôle normal de l’erreur
d’appréciation. Dans ce contrôle, le juge va substituer sa propre appréciation de la situation
de fait à celle de l’A°.

Dans ce cas, il faut distinguer 3 hypothèses :

-Lorsque l’A° a une compétence liée.

-Lorsque l’A° a un pouvoir d’appréciation entouré de critères légaux ou


règlementaires.

-Lorsque le pouvoir d’appréciation reconnu à l’A° n’est pas entouré de critères légaux
ou règlementaires.
Ici, le juge va procéder à un contrôle de manière décroissante de la première à la dernière
hypothèse. Ainsi, dans la première hypothèse le contrôle du juge sera bcp plus important que
dans la dernière.

Globalement, même si on a un essor de contrôle normal, le CE a maintenu le contrôle de


l’erreur manifeste d’appréciation. C’est notamment le cas en matière contractuelle et
d’urbanisme.

4) Le domaine spécial de la police

Ce domaine est vu par le JA comme une mesure d’exception qui est justifiée par l’existence
matériellement démontrée d’un risque d’atteinte à l’OP. L’étude de la jp adm sur le contrôle
des mesures de police se heurte svt au laconisme de la rédaction des arrêts du CE.
De plus, ce contrôle doit être vu comme une étape dans un raisonnement plus général : le
raisonnement de proportionnalité. Dns le cadre du contrôle de proportionnalité exercé par le
juge sur les mesures de police.

Dans le cadre du contrôle de proportionnalité, il n’est pas effectué sur tous les AA, mais
spécifique aux actes de police. Il comprend trois sur contrôles :

-Le contrôle de nécessité

-Le contrôle de l’adaptation de la mesure

-Le contrôle de proportionnalité stricto sensu

Le contrôle de l’adoption suppose que la mesure adoptée par le juge n’excède pas ce qui était
nécessaire pour prévenir l’atteinte à l’OP, où encore ce contrôle suppose que l’A° justifie
l’objectif à atteindre ne pouvait pas être atteint par l’édiction d’une mesure moins attentatoire
aux libertés (1953, Benjamin, CE).

Le contrôle de proportionnalité de la mesure amène le CE à poser une prohibition des


interdictions générales et absolues aux motifs qu’elle porte atteinte de manière
disproportionnée aux libertés pq. Tel est le cas dans un arrêt du CE, Castillon du Perron :
interdiction des charrettes de distribution du bois sur l’ensemble du territoire.

De même, l’arrêt Daudignac interdit la photographie des mœurs sur l’ensemble du territoire
est également une mesure générale et absolue.

Le JA exige ainsi que les arrêtés qui portent une interdiction précisent leur objet et leur
application.

F) Le détournement de pouvoir

Ce détournement consiste pour l’A° à faire usage d’un pouvoir pour des motifs autres que
ceux au vu desquels ce pouvoir lui a été conféré. C’est l’illégalité la plus grave pour l’A°, au
point qu’elle revête une dimension quasiment morale dans le CA. Mais cela ne signifie pas
pour autant un contrôle particulièrement étendu du juge puisqu’il s’agit pour la partie qui
invoque ce détournement de pouvoir, de le démontrer. Et il ne s’agit pas seulement de
démontrer que l’A° a commis une simple erreur de droit, mais qu’elle a intentionnellement
fait un mauvais usage des pouv qui lui étaient conférées -> ce qui est très difficile à
démontrer. Ce vice est donc rarement retenu pour la raison qu’il est difficile de démontrer ce
détournement. De plus, comme c’est une illégalité particulièrement grave, elle est assez rare.

En pratique, faute pour l’A° d’afficher le but réel de la décision litigieuse, le juge est très svt
amené à rejet de manière lapidaire le moyen du détournement de pouv en considérant
simplement qu’il n’est pas établi.

Enfin, comme ce détournement sanctionne le but poursuivi par une autorité adm, il ne peut
pas être invoqué contre un acte qui relève de la compétence liée de l’A° (CE, 1972, Syndicat
national de la production autonome d’électricité).

Section 2. La neutralisation des illégalités par le juge

Depuis qlq années, le juge a dvp des outils procéduraux qui lui permettent de neutraliser
l’effet d’une illégalité. Il va se faire garant de l’effectivité de l’action adm avant de se faire
garant de la légalité. La sécurité juridique va prendre le pas sur le pcp de légalité.

 5 méthodes sont utilisées par le juge :

-La substitution de motifs.

-La substitution de base légale.

-La neutralisation du motif surabondant.

-La neutralisation du vice de procédure.

-La modulation dans le temps de l’annulation.

§1. La substitution de motifs

Technique qui consiste pour une autorité à modifier un AA afin d’en empêcher l’annulation,
en substituant à un motif illégal, un motif légal.

NB : Cette substitution peut être opérée par le juge tout comme le supérieur administratif de
celui qui a adopté l’acte contesté. Et le juge peut procéder à cette substitution à la fois dans le
contentieux de l’annulation et dans le plein contentieux.

§2. La substitution de base légale

Cette hypothèse avait d’abord été adoptée par le CE dans le contentieux de la responsabilité,
et dans cette hypo, le juge va considérer que l’acte repose sur un fondement jique erroné, mais
qu’il est susceptible d’avoir un autre fondement légal.

Le juge va simplement retenir une erreur de motivation juridique qui sera considérée comme
surabondante dès lors qu’une autre base juridique peut être identifiée, sachant que cette
technique peut être employée par le juge de Cass pour corriger une erreur de droit commise
par les juges du fond.

§3. La neutralisation du motif surabondant

Ici, le juge va refuser de prononcer l’annulation d’un AA dès lors qu’il est toujours possible de
trouver un motif qui permet de fonder l’acte contesté.

Autrement dit, l’annulation n’est encourue que s’il ressort des pièces du dossier, que l’auteur
de l’acte litigieux n’aurait pas pris la même décision s’il ne s’était fondé que sur le motif légal
restant.

§4. La neutralisation du vice de procédure

Pdt lgtps, on distinguait les vices substantiels et non substantiels de procédure.

L’art. 70 de la loi du 17 mai 2011 de simplification et d’amélioration de la qualité du droit a


posé le pcp selon lequel seules les irrégularités susceptibles d’avoir exercé une influence sur
le sens de la décision peuvent être invoquées à l’encontre de la décision.

Ce pcp va être dvp dans la jp du CE dans un arrêt Danthony de 2011 à propos d’une
procédure consultative -> le CE va considérer que le fait de ne pas s’être plié à s’être
procédure n’est de nature à entrainer une illégalité que si la décision de l’A° a soit influencé le
sens de la décision, soit a privé les parties intéressées d’une garantie.

La notion de garantie est importante puisqu’elle va permettre des préserver des cas
d’annulation au bénéfice des droits des individus.

§5. La modulation dans le temps de l’annulation

L’annulation d’un AA a une portée rétroactive, mais par exception, le CE a admis des cas où
cette rétroactivité ne s’appliquait pas.

Dans un arrêt AC de 2004, le CE a posé le pcp selon lequel, lorsque l’annulation a des csq
manifestement excessives et après avoir recueilli sur ce point les observations des parties, le
juge après avoir pris en compte, d’une part les csq de la rétroactivité de l’annulation, et
d’autre part, les inconvénients d’une limitation dans le temps des effets de l’annulation, il peut
à titre exceptionnel, prévoir que sa décision d’annulation ne prendra effet qu’à une date
ultérieure qu’il détermine.

NB : Cette technique est également utilisée par le CC°el.

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