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Par
Alexis Coffi AQUEREBURU
Bâtonnier de l’ordre des Avocats du Togo
INTRODUCTION
Cette procédure est dite contentieuse par opposition à une autre procédure, celle là dite
« consultative » faisant référence au rôle consultatif de la Cour dont le domaine de
compétence ne s’arrête pas au seul contentieux.
Ce recours est ouvert aux parties à une instance devant une juridiction nationale
statuant en premier et dernier ressort sur un sujet relatif à l’application et à l’interprétation du
Droit uniforme. Il s’agit ni plus ni moins du mécanisme classique du pourvoi en cassation
comme cela se fait en droit interne pour violation, méconnaissance ou mauvaise interprétation
de la Loi.
La procédure pour ce faire est prévue par l’article 28 du règlement. Ainsi, lorsque la
Cour est saisie par l’une des parties à l’instance par la voie du recours en cassation, le recours
est présenté au Greffe dans les deux mois de la signification de la décision attaquée par
l’Avocat du requérant dans les conditions de l’article 23 du règlement. Le recours contient les
noms et domicile du requérant et des autres parties à la procédure devant la juridiction
nationale et de leur Avocat, les conclusions du requérant et les moyens invoqués à l’appui de
ces conclusions. Le recours indique de même les Actes uniformes ou les règlements prévus
par le Traité dont l’application dans l’affaire justifie la saisine de la Cour (article 28.1)
La décision de la juridiction nationale qui fait l’objet du recours doit être annexée à
ce dernier et mention doit être faite de la date à laquelle la décision attaquée a été signifiée au
requérant. Aux fins de la procédure, le recours contient élection de domicile au lieu où la
Cour a son siège. Elle indique le nom de la personne qui est autorisée et qui a consenti à
recevoir toutes significations. Et si le requérant est une personne morale de droit privé, il doit
joindre à sa requête ses statuts ou u extrait récent du registre du commerce ou tout autre
preuve de son existence juridique de même que la preuve de la régularité du mandat donné à
l’Avocat. (Article 28.2., 3 et 4)
Il s’agit ici d’un recours prévu par l’article 18 du Traité OHADA et dont la procédure
a été organisée par l’article 52 du règlement de procédure. L’hypothèse est la suivante : une
partie à une instance devant une juridiction nationale suprême a vainement soutenu
l’incompétence de ladite cour au regard des attributions de la CCJA. Cette partie dispose alors
d’un recours direct devant la Cour commune contre la décision de la juridiction nationale
prétendument incompétente.
Le recours est immédiatement signifié par le Greffier en chef à toutes les parties à la
procédure devant la juridiction nationale, chacune des parties disposant d’un délai de trois
mois à compter de la signification du recours pour présenter un mémoire dans le respect du
principe du contradictoire.
Il s’agit d’un mode de saisine original prévu et organisé par le législateur OHADA à
travers le règlement de procédure devant la Cour commune dont l’article 51 dispose que
lorsque la Cour est saisie conformément aux articles 14 et 15 du Traité OHADA par une
juridiction nationale statuant en cassation qui lui renvoie le soin de juger une affaire
soulevant des questions relatives à l’application des actes uniformes, cette juridiction est
immédiatement dessaisie.
En pratique, ce mode de saisine par renvoi n’est que très peu utilisé par les juridictions
nationales suprêmes et il a été observé en doctrine avec plus ou moins de pertinence que ce
renvoi ne repose sur aucune base juridique stable encore que nul besoin n’est d’avoir une telle
base en vertu de la supranationalité des dispositions du Traité OHADA.
Une fois la Cour commune saisie par l’un quelconque des moyens que nous venons
d’évoquer, une procédure spécifique devant aboutir à l’examen et sa solution est à observer
par les parties.
« Le ministère d’Avocat est obligatoire devant la Cour (…) » : tel est en substance le
principe sans équivoque et absolu posé par l’article 23.1 du règlement de procédure de la
CCJA. C’est dire, que s’il est admis en droit commun qu’un justiciable puisse se passer du
ministère d ’un Avocat à un certain degré de juridiction tel que le premier degré dans
certaines législations ou le premier et le second degrés dans d’autres , tel n’est pas le cas
devant la CCJA où la représentation de chacune des parties par un Avocat est d’ordre public.
Ce monopole représentatif accordé aux Avocats est tout à fait compréhensible quand
on sait qu’en droit commun le ministère d’Avocat est obligatoire pour les procédures devant
les juridictions nationales suprêmes. L’exigence est d’autant plus compréhensible que la
connaissance, l’interprétation et l’application des Actes uniformes requièrent une grande
technicité juridique et procédurale que seuls les Avocats, praticiens de tous les instants desdits
Actes, sont à même de posséder. Les normes imposées par le législateur OHADA étant des
normes spécifiques, prises en vue de la réglementation d’un droit spécial, notamment le droit
des affaires, il s’en suit que les applications qui doivent en être faites, devront l’être dans des
conditions précises et harmonisées. L’Avocat, en tant que professionnel du droit, offre cette
garantie et sa présence doit rassurer les parties en leur assurant une meilleure défense de leurs
intérêts devant la Cour commune.
Afin de mieux outiller les Avocats dans la connaissance, l’interprétation et
l’application du Droit uniforme et tenant compte du fait que le but de la CCJA est de
promouvoir la bonne maîtrise de ce droit, il a été suggéré autant que faire se peut, que le
ministère d’un Avocat soit également obligatoire devant toutes les juridictions du fond des
Etats parties.
L’exigence du ministère d’un Avocat devant la Cour a été en outre assortie de deux
conditions qui participent à sa mise en œuvre efficace.
D’une part, l’article 23.1 du règlement fait obligation à toute personne qui se prévaut
devant la Cour commune de la qualité d’Avocat, d’en rapporter non seulement la preuve mais
également la preuve de son intérêt ou pouvoir à agir devant la Cour en produisant un mandat
spécial de la partie qu’elle représente.
Cette double conditionnalité n’a pas fini à ce jour de provoquer une levée de boucliers
de la part du corps des Avocats tant ils sont heurtés par la brutalité de la double exigence. Il
est vrai qu’en droit interne, les Avocats n’ont jamais eu à se soumettre à pareille exigence. Il a
été avancé que cette exigence du législateur OHADA affecte gravement la crédibilité et
l’essence même de la mission d’auxiliaire de justice qu’exerce l’Avocat. En attendant un
éventuel amendement de ce texte tant décrié, il reste aux Avocats à se conformer du mieux
possible à cette double exigence à chaque fois qu’ils interviendront devant la Cour commune.
D’autre part, le législateur OHADA a érigé un savoir être devant la Cour commune en
soumettant les Avocats à ce qu’il y a lieu d’appeler un codicille déontologique. L’article 23.2
du règlement de procédure prévoit ainsi que l’Avocat dont le comportement devant la Cour
est incompatible avec la dignité de celle-ci ou qui use des droits qu’il tient de ses fonctions à
des fins autres que celles pour lesquelles ces droits lui ont été reconnus peut, après avoir
été entendu, être exclu à tout moment de la procédure par ordonnance de la Cour, ladite
ordonnance étant immédiatement exécutoire.
Etant donné que chaque Barreau national a son propre code de déontologie et que la
qualification des comportements indélicats varie d’un Barreau à un autre, il serait bienvenu
que les règles de déontologie relatives à l’exercice de la profession d’Avocat dans l’espace
OHADA puissent être harmonisées sinon uniformisées afin de permettre à ces professionnels
du droit de savoir être et se comporter devant la haute cour communautaire.
La règle ainsi affirmée a pour conséquence en pratique que le déplacement des parties
et de leurs Conseils n’est guère nécessaire dans le cadre de la procédure contentieuse devant
la Cour. Il leur suffira de faire parvenir à temps et selon les modalités prédéfinies par le
Règlement de la Cour leurs actes de procédures.
Elle permet aux Avocats des parties de bien déterminer et de décliner avec grande
précision leurs moyens de droit à faire valoir pour la défense des intérêts de leurs clients dans
la mesure où en principe, ils n’auront pas l’occasion de venir présenter des observations orales
avant ou au cours d’une audience de plaidoirie.
S’il a fallu recourir aux dispositions de l’article 34.1 du Règlement pour trouver
l’affirmation expresse du caractère essentiellement écrit de la procédure contentieuse devant
la Cour, il faut relever que même les dispositions du chapitre consacré à une telle procédure
confirment nettement le principe ainsi affirmé.
Quoi qu’il en soit, le caractère essentiellement écrit de la procédure n’exclut pas toute
oralité. Elle l’induit bien au contraire. L’article 34.1 du règlement de procédure permet ainsi à
la Cour, « à la demande de l’une des parties », d’organiser dans certaines affaires une
procédure orale.
Au total, les huissiers de justice n’ont donc pas droit de cité en matière de signification
dans la procédure contentieuse devant la Cour commune.
Lorsque le délai est exprimé en mois ou en année, ce délai expire le jour du dernier
mois ou de la dernière année qui porte le même quantième que le jour de l’acte, de
l’évènement, de la décision ou de la signification qui fait courir le délai et à défaut de
quantième identique, le délai expire le dernier jour du mois (article 25.2).
Les délais comprennent les jours fériés légaux, les samedis et les dimanches et tout
délai expire le dernier jour à 24 heures. Le délai qui expirerait normalement un samedi ou un
jour férié légal est prorogé jusqu’au premier jour ouvrable suivant. La liste de ces jours fériés,
dressée par la Cour fait l’objet d’une publication au journal officiel de l’OHADA. Enfin, les
délais de procédure, en raison de la distance sont établis par une décision de la Cour publiée
au même journal. (Article 25.3, 4, et 5)
Il s’agit des ordonnances rendues par la Cour sur le fondement des dispositions de
l’article 32.2 du règlement de procédure d’après lequel lorsque la Cour est « manifestement
incompétente » pour connaître du recours ou lorsque celui-ci est « manifestement irrecevable
ou manifestement non fondé », elle peut à tout moment rejeter ledit recours par voie
« d’ordonnance motivée ».
Les arrêts de la Cour commune ont fait l’objet de quelques dispositions générales dans
le règlement de procédure de la Cour. L’article 39 du règlement précise ainsi que l’arrêt de la
Cour contient :
Relativement aux dépens, l’article 43.1 du règlement de procédure précise que c’est
l’arrêt qui met fin à l’instance qui statue sur les dépens. Au terme de l’article 43.2 suivant,
sont considérés comme dépens récupérables les droits de Greffe, les frais indispensables
exposés par les parties aux fins de la procédure notamment les frais de déplacement et de
séjour et la rémunération des Avocats selon le tarif fixé par la Cour. En font également partie,
les frais qu’une partie a dû exposer aux fins d’exécution forcée suivant le tarif en vigueur dans
l’Etat ou l’exécution forcée a lieu. La théorie de la succombance a été retenue sous réserve du
pouvoir de la Cour d’en décider autrement pour des motifs exceptionnels. Les dépens sont
partagés si plusieurs parties succombent et à défaut de conclusions sur les dépens, chaque
partie supporte ses propres dépens. (Article 43.3du règlement de procédure)
Les arrêts sont rendus en audience publique, les parties dûment convoquées. La minute
des arrêts est signée par le Président et le Greffier en chef. Elle est scellée et déposée au
Greffe. Copie certifiée conforme en est signifiée à chacune des parties qui peut obtenir la
grosse des arrêts au tarif fixé par la Cour (Article 40 du règlement de procédure).
Il s’agit de décisions rendues par la Cour commune saisie sur recours en cassation par
les parties, sans examen au fond de la légalité de la décision déférée devant elle. Ce sont des
arrêts rendus sur la forme et c’est notamment le cas des arrêts d’irrecevabilité et des arrêts
d’incompétence.
La CCJA a rendu a ce jour nombre d’arrêts d’irrecevabilité pour des motifs de droit
variés, soit que les recours ont été exercés hors-délai, soit que les pièces exigées n’ont pas été
produites, soit que les voies de recours préalables n’aient pas été respectées.
Il est intéressant de relever à cet effet, s’agissant du recours en cassation présenté par
les parties, que l’irrecevabilité n’est pas encourue de plein droit lorsque les conditions de
forme ou de fond prévues pour la recevabilité du recours n’ont pas été remplies.
Ainsi que cela a été abondamment commenté, cette disposition laisse la Cour libre de
décider quand le recours est irrecevable et quand il ne l’est pas. Cette faculté est a priori
source d’inquiétude en terme d’insécurité judiciaire mais en même temps, elle permet à la
Cour de ne pas s’enfermer dans un formalisme outrancier qui entraverait le droit des
justiciables de l’espace OHADA de recourir à la justice communautaire. Et tout compte fait, il
y a lieu de remarquer que jusqu’ici, la Cour commune a plutôt fait un usage appréciable de
cette faculté qui lui a été donnée.
L’incompétence relative pour sa part ne peut être invoquée que par la partie en faveur
de qui elle a été édictée. Elle découle souvent d’une inaptitude légale de la juridiction saisie à
connaître d’une demande en raison de son ressort ou de celui de la partie requérante.
Enfin, l’incompétence est d’ordre public quant elle peut être soulevée d’office par le
juge.
En tout état de cause, la démarche est la même qu’en matière d’irrecevabilité puisque
la Cour commune n’a pas à procéder lorsqu’un cas d’incompétence est avéré à l’examen au
fond de l’affaire. Elle rend simplement un arrêt d’incompétence avant tout débat au fond.
Il s’agit des arrêts rendus par la Cour saisie sur recours en cassation par les parties ou
sur renvoi par les juridictions suprêmes nationales s’estimant incompétentes. Dans l’un
comme dans l’autre cas, il y a une demande au pourvoi qui fait nécessairement grief à la
décision nationale attaqué d’avoir méconnu ou mal appliqué ou interprétée une règle du droit
harmonisé.
Aussi lorsque la Cour commune juge –t-elle que la décision déférée a fait une exacte
application de la règle de droit uniforme litigieuse, ladite décision est purement et
simplement confirmée. Ce faisant, la Cour commune rend une décision sous la forme d’un
arrêt de rejet qui clôt le procès et ouvre droit à une exécution forcée.
Cette annulation n’est pas pure et simple comme devant les juridictions nationales
suprêmes qui se bornent au renvoi devant la juridiction ayant rendu la décision (autrement
composée). La Cour commune est en effet investie d’un véritable pouvoir d’évocation. Tel est
le sens des dispositions de l’article 14.5 du Traité OHADA d’après lequel « en cas de
cassation, elle (la Cour commune) évoque et statue sur le fond ».
La démarche nationale classique de cassation avec renvoi est donc rejetée puisqu’il
s’agit devant la Cour commune d’une cassation sans renvoi. La Cour se saisit elle –même de
l’affaire et la rejuge au fond en rendant un arrêt définitif qui va trancher le litige et s’imposer
aux parties sous réserves d’une voie de recours extraordinaire. Ce faisant, on aboutit à une
substitution de la Cour commune aux juridictions nationales du fond qui devaient se voir
renvoyer normalement l’affaire afin de la rejuger.
Les solutions dégagées par ce texte sont confirmées par les dispositions du Règlement
de procédure de la CCJA dont l’article 41 prévoit que les arrêts de la Cour ont force
obligatoire à compter du jour du prononcé.
La force obligatoire des arrêts de la CCJA suppose en effet que ces arrêts sont revêtus
de l’autorité de la chose jugée, en ce qu’entre les mêmes parties, la même chose ne peut être
jugée dans un autre procès sous réserves bien entendu des voies de recours prévus par le
Règlement de procédure. En fait d’autorité de la chose jugée, c’est d’une véritable force de
chose jugée que sont revêtus les arrêts de la Cour commune dans la mesure où aucun recours,
par son seul effet ne peut en principe, entrainer la suspension de leur exécution dans les Etats
membres.
La force exécutoire des arrêts emporte simplement que les arrêts de la CCJA peuvent
donner lieu à exécution forcée. Tel est le sens des dispositions de l’article 46.1 du Règlement
de procédure de la Cour.
Ainsi, l’article 46.1 prévoit-il que l’exécution forcée des arrêts de la Cour est régie par
les règles de la procédure civile en vigueur dans l’Etat sur le territoire duquel elle a lieu. Par
contre, poursuit le même texte, la formule exécutoire est apposée, sans aucun contrôle que
celui de la vérification de l’authenticité du titre, par l’autorité nationale que le Gouvernement
de chacun des Etats parties désignera à cet effet et dont il donnera connaissance à la Cour.
Ainsi qu’il a été justement observé, par cette disposition, le législateur OHADA a
entendu faire l’économie des obstacles habituels à l’application d’une décision des
juridictions nationales qui ne peut donner lieu à exécution forcée dans un Etat étranger qu’à
la condition préalable d’une décision d’exéquatur prononcée par le juge national de ce pays
étranger.
Pour le reste, l’article 46.2 du Règlement de procédure admet la possibilité d’un sursis
à l’exécution forcée des décisions de la Cour et ce, moyennant une décision expresse de la
même Cour sur demande d’une des parties. La procédure de sursis devant la Cour requiert le
ministère d’un Avocat et est écrite. La procédure est également contradictoire.
Après les observations des autres parties, le Président de la Cour statue sur la
demande par voie d’ordonnance motivée, non susceptible de recours et immédiatement
signifiée aux parties (article 46.4). A la demande d’une des parties, l’ordonnance peut
toutefois être modifiée ou rapportée, le rejet de la demande n’empêchant pas la partie qui
l’avait introduite de présenter une autre demande fondée sur des faits nouveaux (article 46.5
et 6).
Les caractères d’autorité de la chose jugée et de force obligatoire dont sont revêtues
les décisions de la Cour commune emportent l’exclusion des voies de recours ordinaires
contre les décisions de la Cour.
Au total quatre (03) recours extraordinaires ont été organisés à savoir le recours en
révision (1), la tierce opposition (2) et le recours en interprétation (3) auxquels il faut ajouter
le recours en annulation des sentences arbitrales rendues en application du règlement
d’arbitrage de la Cour commune (4).
1. Le recours en révision
Le recours en révision est une voie de recours extraordinaire commune tant aux arrêts
rendus par la CCJA dans le cadre du contentieux relatif à l’interprétation et à l’application des
actes uniformes qu’aux sentences arbitrales rendues sous l’égide du règlement d’arbitrage de
la CCJA et arrêts de la même cour en matière de contentieux de l’arbitrage.
Si la demande est déclarée recevable, la Cour fixe les délais pour toute procédure
ultérieure qu’elle estime nécessaire pour se prononcer sur le fond de la demande (article
50.5). La minute de l’arrêt portant révision est annexée à la minute de l’arrêt attaqué et
mention en est faite en marge de la minute de l’arrêt révisé (article 50.6).
2. La tierce opposition
La tierce opposition est également une voie de recours extraordinaire commune tant
aux arrêts rendus par la CCJA dans le cadre du contentieux relatif à l’interprétation et à
l’application des actes uniformes qu’aux sentences arbitrales rendues sous l’égide du
règlement d’arbitrage de la CCJA et arrêts de la même cour en matière de contentieux de
l’arbitrage.
L’arrêt attaqué est modifié dans la mesure où il fait droit à la tierce opposition. La
minute de l’arrêt rendu sur tierce opposition est annexée à la minute de l’arrêt attaqué et
mention en est faite en marge de la minute de l’arrêt attaqué (article 47.3)
3. Le recours en interprétation
Le recours en interprétation peut –être exercé dans les trois ans qui suivent le prononcé
du dispositif de l’arrêt par toute partie à l’instance ayant donné lieu à l’arrêt (article 48.2).
La demande spécifie l’arrêt visé ainsi que le texte dont l’interprétation est demandée
(article 48.3). La Cour statue par voie d’arrêt après avoir mis les parties en mesure de
présenter leurs observations. La minute de l’arrêt interprétatif est annexée à la minute de
l’arrêt interprété et mention en est faite en marge de la minute de l’arrêt interprété (article
48.4).
a. Généralités
Il s’agit d’un recours spécifique au contentieux de l’arbitrage et qui trouve son siège
dans les dispositions de l’article 29 du Règlement d’arbitrage de la Cour commune.
D’une première part, le recours n’est recevable que si, dans la convention d’arbitrage,
les parties n’y ont pas renoncé.
D’autre part, le recours ne peut être fondé que sur un ou plusieurs motifs énumérés à
l’article 30.6 du règlement d’arbitrage autorisant l’opposition à l’arbitrage. Ces conditions
sont au nombre de quatre à savoir :
1. Le texte de l’article 27 du Règlement d’arbitrage de la CCJA est ainsi libellé : « les sentences arbitrales
rendues conformément aux dispositions du présent règlement, ont l’autorité définitive de la chose
jugée sur le territoire de chaque Etat-partie, au même titre que les décisions rendues par les
juridictions de l’Etat.
Elles peuvent faire l’objet d’une exécution forcée sur le territoire de l’un quelconque des Etats
parties ».
Ces motifs sont les mêmes que quatre des six griefs retenus par l’Acte uniforme sur
l’arbitrage pour justifier une annulation de la sentence arbitrale. Seuls l’irrégularité dans la
constitution du tribunal arbitral et le défaut de motivation de la sentence n’ont pas été repris
par le règlement d’arbitrage de la CCJA comme ouvrant droit à un recours en annulation.
La procédure
CONCLUSION